Posts Tagged 'santé'

Bonne année!

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C’est le premier jour de cette année, et j’aimerais que ça se poursuive de la même manière, pour ma part. Enfin de la lumière, et avec l’impression qu’elle sera persistante, réchauffante. Et à cette image, je vous souhaite le prochain cycle annuel immensément bon.

C’est certain que je ne ferai pas l’original et espérerez surtout pour vous la meilleure santé. Je ne l’ai jamais aussi bien compris qu’en cette fin de 2009. Alors la santé, comme première locomotive, et le reste bien sûr suivra!

Merci à vous tous de venir jeter un coup d’oeil ici, et aussi spécialement à ceux qui ont la générosité de s’y commettre.

Bonne année 2010!

« Silence on vaccine » et l’ONF : questions en suspens

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Sur le conseil de mon ami Eric Bondo, je viens de visionner le documentaire « Silence on vaccine », « qui donne la parole à des victimes de la vaccination, ainsi qu’à des chercheurs et des spécialistes des domaines médical et juridique au Québec, en France et aux États-Unis. »

Même si j’ai avoué dernièrement vouloir pour toute ma famille le vaccin contre la grippe A(H1N1), inutile de vous dire que de voir des parents raconter la descente aux enfers de leurs enfants (et bien sûr la leur) à la suite de vaccinations (pour diverses maladies) m’a beaucoup interpellé, moi qui suis le père d’une enfant en excellente santé. Ça, c’est pour le coeur, ensuite vient la tête : les avis des spécialistes ont bien sûr terminé de m’abasourdir.

On y parle beaucoup de l’autisme (et d’autres maladies dégénératives), du mercure (et de l’aluminium) contenu dans les vaccins qui en serait la cause et du lobby pharmaceutique qui se cacherait la tête dans le sable malgré une augmentation réelle des cas graves depuis les campagnes de vaccination massives.

Après mon visionnement, je tombe sur un article d’Agence Science-Presse où on peut lire ceci :

Les vaccins causent l’autisme?


Commençons par cette peur, qui provient d’un agent de conservation appelé le thimérosal, lequel contient du mercure. Et le mercure, comme chacun sait, peut causer des problèmes neurologiques.

Il y a deux problèmes avec cette peur : la première, c’est que la quantité de thimérosal était si infime (50 millièmes de milligramme par dose) qu’elle ne pouvait infliger aucun dommage. La deuxième, c’est que bien des pays ont, dans les années 1990, interdit la présence de thimérosal dans leurs vaccins. Ce qui a fourni une opportunité en or aux chasseurs de statistiques : y aurait-il plus d’enfants autistes parmi les vaccinés « avec thimérosal »? Réponse : Non.

Pour vous dire, les bras me sont tombés deux fois… Et une troisième fois quand j’ai lu le billet d’Eric où il a simplement copié-collé un courriel annonçant le documentaire en question, pour pallier une décision de non-publicité de la part du producteur, l’Office Nationale du Film du Canada :

L’ONF a permis la sortie du documentaire sous condition qu’aucune personne, aucun commerce, ne puisse acquérir le film pour la revente. De plus aucune publicité ne sera faite pour faire connaître la sortie DVD. Conséquemment la population ne sera pas informée de la sortie du documentaire.

Ça m’a semblé presque trop gros pour être vrai, alors j’ai fait un peu d’investigation web. J’ai fait une recherche avec carrément l’extrait plus haut et ça m’a donné quand même beaucoup de résultats, sur des blogues, des sites et des forums (118). Et surtout, j’ai fait une recherche sur le blogue (très fourni) de la réalisatrice Lina B. Moreco. Je me disais qu’elle était la plus proche de l’ONF et qu’elle devait bien en parler si c’était vrai. Le mot-clé « ONF » n’a rien donné, alors, en dernier recours, j’ai parcouru sa page dédiée au film.

À la toute fin, juste avant les commentaires, une adresse est affichée, sans hyperlien cliquable et sans indication ni rien du pourquoi on l’a placé là :
http://blogue.imtl.com/2009/09/sortie-du-dvd-silence-on-vaccine-de-lina-b-moreco/

Notez ce qui y est indiqué. Ce qui est le plus bizarre, c’est qu’au début de la page dédiée il est annoncé que le film est disponible pour l’achat à la boutique de l’ONF. Donc, logiquement, ce billet devrait contenir quelque chose comme une plus-value. Et devinez qu’est-ce qu’on y indique de plus que la sortie du DVD : la même condition de l’ONF cité plus haut! Avec un petit plus :

c’est très inhabituel, pour un film venant de cet organisme public.

C’est très facile de lire entre les lignes que la réalisatrice est parfaitement au courant de toute cette histoire, mais qu’elle se mettrait dans l’eau chaude en l’indiquant trop directement. Même trop facile.

Aussi, je voulais être certain que rien de cette histoire n’était sorti dans les grands médias, alors j’ai refait une autre recherche en épurant mes mots-clés : « ONF sortie documentaire sous condition film revente aucune publicité DVD ». Et là je tombe, évidemment, sur un billet de Patrick Lagacé où il en parle en ces termes :

Il n’y a pas eu plus, ou moins, de publicité faite par l’ONF pour ce documentaire. Et si l’ONF veut «cacher» ce docu, pourquoi l’avoir financé? Pourquoi l’ONF offre-t-il, sur son site, des extraits du film? Un lien vers la boutique virtuelle où on peut acheter le DVD de Silence, on vaccine?

Pour une société d’État qui veut cacher la «vérité», on a déjà vu mieux…

J’avais déjà remarqué tout ça aussi, mais je trouve quand même étrange la quasi-approbation de la réalisatrice.

Je suis trop grosse

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Cette pub qui soulève la problématique de l’anorexie et de la boulimie vise trop juste.

Serait-ce le début de la fin du culte de la minceur?

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Alors que Steve Proulx répondait par « Euh… ni un, ni l’autre? » à la question de Normand Parisien qui se demandait « s’il ne vaut pas mieux souffrir d’obésité que de malnutrition », un billet récent paru sur Axon Post relatait une étude faisant ressortir que « les gens qui ont un léger surpoids, mais qui ne sont pas obèses, et qui ont un indice de masse corporelle variant entre 25 et 29,9, sont moins susceptibles de mourir de différents problèmes de santé que les gens ayant un poids normal et dont l’indice de masse corporelle varie entre 18,5 et 24,9. » Pour ce qui est des gens maigres, devinez…

C’est quand même assez surprenant quand d’un autre côté on colle surpoids et obésité la plupart du temps pour pointer la problématique en lien avec la santé. Encore plus surprenant, c’est que cette étude n’a pas fait les choux gras, hé hé! des médias. C’est normal, parce que c’est tellement pas sexy : un « six pack » enrobé n’a pas sa place dans une revue de mode. De nos jours, un peu de gras est juste une bonne raison de taquiner quelqu’un pour lui donner le coup d’orgueil nécessaire afin qu’il s’abonne à un gym au plus vite. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, être en santé était encore synonyme de surpoids.

Nous sommes réellement dans une époque d’extrêmes. Faudrait bien que ça revienne à la normale.

(Photo : Sternchen_)

La liberté de fumer

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cigarette2.jpgQui dira que la nouvelle comme quoi « Le Québec compte moins de fumeurs » est une mauvaise nouvelle? Le Québec, qui « a longtemps traîné [de] la patte » par rapport à l’ensemble du Canada, est en train de reprendre le temps perdu dans le dossier du tabagisme selon Statistiques Canada. Généralement, je prête attention aux gens qui arguent que le gouvernement s’immisce trop dans nos vies, mais dans ce cas, je suis pro coercition étatique. Et le fait d’avoir arrêté de fumer voilà plus de deux ans est secondaire, pas exactement comme la fumée…

(Pour continuer votre lecture, ça se passe du côté de Pascal Henrard, que je remplace.)

Au sujet d’Yves Bolduc

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Je suis du côté de Fabien Major encore aujourd’hui. Court billet en réaction à la sortie du Ministre de la Santé Yves Bolduc qui se réjouit de voir que le Québec est champion ès ingurgitation de pilules…

Questions d’habitudes

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Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

Hier, ma conjointe m’a posée une question et il s’en est suivi une bonne discussion à laquelle je me réfère pour écrire ce billet. À la base, cela est en lien avec une dame de l’âge d’or que l’on connaît bien, et qui a de gros problèmes de santé. Elle souffre de maux en rapport avec ses poumons et elle est branchée continuellement sur une machine à oxygène. Son médecin lui a sommé d’arrêter de fumer, elle a tenu le coup pendant un certain temps, a recommencée, mais hier elle est repartie à l’hôpital pour une deuxième fois depuis qu’elle a recommencée…

Alors, la question c’est de savoir si on devrait commencer à faire payer les gens pour les soins de santé, dans le cas où ce sont de mauvaises habitudes qui les rendent malades. Subjectivement, nous avons arrêté de fumer et changeons nos habitudes alimentaires, entre autres, pour améliorer nos chances d’être en santé le plus longtemps possible, et pour minimiser les chances d’être un poids pour la société, etc., mais objectivement, on ne peut pas le regarder de cette manière.

Ce que j’ai toujours pensé, c’est que le tabagisme est un problème culturel, point. Alors, comment pointer du doigt quelqu’un qui est pris par une addiction physique et psychologique, même si aujourd’hui les campagnes de dénigrement de cette culture vont bon train? Il n’y a que la bonne volonté comme moteur de changement, et ce n’est pas donné à tout le monde de voir le changement d’habitude comme un défi positif. Et encore moins de voir d’un bon oeil l’hypothétique, l’incertitude, dans cette quête de l’amélioration de sa santé.

Ça me fait penser à un reportage au Téléjournal. On y présentait une étude scientifique qui démontre un « lien entre la consommation de viande rouge et l’accroissement du risque de mortalité. » Au début, on voit un homme, bien joufflu, répondre à une vox populi :

— La viande rouge c’est bon en maudit. Je pense que ça fait partie de notre quotidien. Je changerai pas à cause des études… c’est plein d’études anyway astheure!

C’est écrit dans le ciel que cette personne avec cette attitude — et possiblement fumeur, se gavant sûrement de sel et de sucre — va nous coûter la peau des fesses collectivement pour ses soins de santé à la brunante de sa vie — et peut-être même bien avant. Et c’est à la vue de ce genre d’individu que me vient le désir de le voir payer de sa poche, de nous voir donner complètement le système public de santé aux dents du loup privé!

Mais non, on ne peut pas se baser là-dessus pour faire cette réflexion, parce que, tout comme le tabagisme, ces habitudes sont très culturelles, surtout ici, en Amérique, dans le cas de la viande rouge. Si on extrapole, est-ce que c’est trop fort de penser que toutes ces habitudes, qui nous paraissent aujourd’hui majoritairement mauvaises, viennent du fait de la conservation des aliments qui, anciennement, passait par le sel, le sucre et le gras? Sans oublier les traditionnels repas hyper caloriques qui servaient bien nos ancêtres ruraux. Donc, des habitudes qui étaient bonnes et qui sont devenues mauvaises avec le temps. Et même, encore plus que la donnée culturelle, que ces goûts sont inscrits en nous génétiquement? Surtout quand on remarque les avancées scientifiques dans le domaine de la génétique et les preuves que les gènes sont modifiées en cours de vie par les interactions avec l’environnement, tant du côté physique que psychologique.

C’est comme si notre culture, nos moeurs n’étaient pas en phase avec la réalité, qui est aussi le résultat d’un amalgame d’évolution culturelle. En regard de tout ça, toute la propagande en matière de santé me semble plus acceptable malgré le fait qu’elle est irritante, autant pour ceux qui l’acceptent positivement que négativement : quand tu fais déjà des efforts, ça devient lassant de te le faire répéter, et encore plus quand tu t’en contrefous… Sinon, comment s’y prendre personnellement, comme avec l’homme cité plus haut, pour influer sur l’attitude? Pour le cas de la dame dont je parle en début de billet, nous n’y sommes jamais résolus… En espérant que l’espoir de moins de souffrances lui donnera le coup de pouce pour suivre les conseils de son médecin. S’il n’est pas déjà trop tard.

(Image : David Asch)

De l’indignation en vrac

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progression

Voilà, en vrac, quelques sujets à pointer, à pétage de coche, à graver au fer rouge pour faire monter la sauce. Choisissez la sauce à quoi, de quoi.

L’allumeur, c’est Le Crachoir :

Deux juges américains ont admis avoir touché plus de 2,6 millions de dollars de la part de prisons privées en envoyant pendant des années de jeunes mineurs en détention ou en camp disciplinaire pour des délits sans rapport avec leur peine.

Les plaintes en nom collectif s’accumulent contre ces deux juges de Pennsylvanie qui ont reconnu devant la justice la semaine dernière, avoir «conclu un accord pour garantir la fourniture de jeunes délinquants» auprès d’une société privée d’exploitation de prisons, PA Child Care.

(Source : Le Devoir)

Tabarnac.

Autre matériel à gros mots, Lawrence Griffin soulève que le gouvernement de Jean Charest « vient de nommer Mme Hélène Desmarais épouse de Paul Desmarais Jr. de Power Corporation, sur le conseil d’administration du CHUM et qui est également membre du think-tank de l’Institut économique de Montréal, qui préconise depuis déjà plusieurs années une plus grande ouverture du privé dans la santé. »

Ça glisse, ça glisse : pour quand un référendum sur la place du privé en santé?

Le troisième sujet est seulement factuel, mais ô combien représentatif.

Une étude menée par deux psychologues de l’université californienne de Berkeley démontre que les « riches sont moins attentifs aux autres que les pauvres ».

Donc que la richesse tend à rendre individualiste tandis que la pauvreté provoquerait le contraire. Un des chercheurs explique que « ces différences remonterait à notre instinct animal ».

L’humanité va-t-elle un jour se sortir de sa condition inconsciemment animale pour sauter dans un progrès global?

C’est désespérant…

Pourquoi se priver du privé?

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

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Lors du Téléjournal, en début de semaine, en lien avec la situation des éducatrices sans statut, une de celles-là disait qu’elle songeait à faire le saut du côté du privé tellement la situation lui semblait hasardeuse. Je me suis dit : est-ce que justement c’est si hasardeux?

Avec la situation de la Santé au Québec qui dérape et qui donne l’impression de vouloir donner le beau jeu au privé pour apparaître en sauveur héroïque, il n’est pas trop tiré par les cheveux de croire que le chemin vers la privatisation des services à la population se dessine en parallèle de la démocratie.

Ce n’est pas que je considère que le débat pour ou contre le privé ne devrait pas avoir lieu, mais plutôt qu’il devrait avoir lieu officiellement, et d’une manière plus générale. Rappelons-nous que cette question n’a pas été un enjeu lors de la dernière campagne électorale provincinciale (du moins en surface) et que la loi 33, cette épée de Damoclès pavant la voie au privé en Santé, a été suspendue jusqu’au 30 septembre par le ministre Bolduc.

Comme Bernard Drainville, je crois que « Si le ministre veut effectivement attendre neuf mois avant d’appliquer le règlement, bien, pourquoi est-ce qu’il ne l’élimine pas tout simplement afin qu’on puisse avoir un débat sur la place du privé dans le domaine de la santé? Profitons de ces neuf mois pour discuter justement de l’encadrement qui devrait être mis en place pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dérapage en ce qui a trait au rôle du privé dans le domaine de la santé. Profitons des neuf mois à venir pour discuter du cadre, pour discuter des balises qui vont nous permettre de faire en sorte que le privé, dans le domaine de la santé, ait un rôle qui soit limité et bien contenu. »

Et quand on sait que l’ancien ministre de la Santé Philippe Couillard fera l’objet d’une enquête par le commissaire au lobbyisme, il n’est pas exagéré de croire que le dossier du privé se joue plus en coulisse qu’au grand jour sous le gouvernement libéral.

Sur ce, je vous laisse avec une caricature de mon cru.

philippe-couillard-lobby-sante

Michelle et Pauline

Bonne émission de TLMEP ce soir, surtout grâce à la présence de Michelle Blanc. J’en parle plus amplement sur Blogosphère, mais j’aimerais répondre ici à un questionnement de Vincent, atélévisuel, qui se demande si elle a parlé des blogues (ou si plutôt l’entrevue était au sujet des blogues?). Pas vraiment, beaucoup sur sa condition de transsexuelle (et la condition en général, et comment ça se passe pour ces gens ici au Québec), un peu sur la présence médiocre des partis politiques québécois sur le web (par ricochet, l’absence de dialogue, donc de blogue). Mais le fait qu’elle est blogueuse est hyper important, à la base. Ça nous met un peu sur la carte, quand même!

Aussi, j’ai été très surpris par la présence de Pauline Marois. Je crois qu’elle a gagné des points… sur tous les points! Elle essayait de faire transparaître une image d’elle plus accessible et ça n’avait pas l’air joué, si ce l’était! Ses arguments contre Charest ont frappé fort, quand elle a mis en perspective historiquement les politiques des libéraux et des péquistes, par exemple, au niveau de la santé. Je ne dis pas, comme Patate, que je vais nécessairement voter pour sa formation, mais je vais sourire un peu plus quand je vais la voir aux nouvelles…

Gare au loup Garou!

Le Détracteur Constructif (ou plutôt son alter ego démoniaque : le Contracteur Destructif) m’a allumé sur cette nouvelle : Pierre Garand, le fameux chantre néo-corpo-romantique à la voix graveleuse surnommé Garou, se lance dans l’industrie de la santé privée, coupant ainsi de ce fait la salle de spectacle Le Medley — dont il est copropriétaire — du paysage culturel montréalais. Comme quoi la culture, c’est pas toujours très payant, enfin, pas assez. Surtout quand l’avidité te tient par les couilles!

Je le répète, dans un contexte de pénurie de personnel dans le milieu hospitalier, tout projet privé me fait peur et devrait logiquement faire peur à un peu tout le monde, puisque la majorité des métiers liés à la santé ne s’apprennent pas à la sauvette en regardant un autre faire… Et je ne répéterai pas devant vous tous les arguments contre, ça devient presque redondant.

Ça me fait aussi penser à une idée que j’ai eue un soir, voilà bien longtemps, en compagnie de L’équilibriste, un de ces soirs où on refait le monde. On s’imaginait démarrer un mouvement que l’on a nommé, en anglais parce que ça sonne bien tout de suite… : rich persons with ethics. Bien sûr, nous nous amusions à penser que nous avions fait fortune pour en faire partie. Vous voyez le genre, des gens pleins de blé qui décident d’en utiliser une bonne partie pour aider le monde. Je me souviens que peu de temps après, Bill Gates a démarré sa fondation.

Donc, voilà, c’est simplement que ça me déçoit beaucoup qu’un « artiste » se lance dans un projet aussi intéressé, dans le sens contraire du désintéressement, une notion encore trop rare du côté des riches. Je suis sûr que s’il pouvait me répondre, Garou me dirait : je fais bien ce que je veux avec mon cash! Oui, fait, mais de mon côté, j’espère que ton public, dont je ne fais surtout pas partie, t’abandonnera, et qu’il ne te restera que les profits de ton centre pour te payer ta retraite dorée!

Vous me direz que je rêve en couleur et vous aurez bien raison, puisque si on regarde Celine Dion et sa quasi-absence de générosité, cela n’a sûrement jamais empêché personne de lui garnir son coffre-fort.

Qu’on soit dans le domaine de la culture ou non, l’argent semble devenir comme une drogue dure, sauf qu’il n’y a pas de risque d’overdose, malheureusement.

(Photo : Lix@Millano)

Euthanasie et religion

L’ami Nicolas Racine pose une bonne question aujourd’hui :

« Doit-on permettre le suicide assisté ? »

J’ai joué le jeu et j’ajoute ma réflexion ici. Pour ce faire, j’utilise les termes « euthanasie » (pour suicide assisté) et « suicide » :

Le seul fait de se trouver alité et malade pour un temps indéterminé me semble déjà un bon point de départ pour réfléchir à la différence entre l’euthanasie et le suicide.

Bien que je crois que le suicide est le résultat d’une « maladie » (un ensemble de dispositions psychologiques qui dénote de problèmes physiques et/ou mentaux), la différence réside surtout dans l’inéluctabilité réelle (selon le point de vue extérieur) de la maladie physique du candidat à l’euthanasie. Par cela, je ne tente pas de dire que le trouble, que la détresse de la personne qui veut se suicider n’est pas réelle, mais bien que son inéluctabilité ne trouve pas d’écho ailleurs qu’en elle-même.

Alors, s’il y a concertation entre le malade (dans le cas où il y a conscience), la famille et les professionnels de la santé, je ne vois pas pourquoi on devrait interdire l’euthanasie, puisque cela est par le fait même éthique. L’interdiction actuelle concerne le domaine de la moralité, un autre héritage pourri de notre passé judéo-chrétien, que le néo-conservatisme actuel ravive.

À la suite de ça, je ne peux m’empêcher de faire un lien avec un billet récent d’Anarcho-pragmatiste qui discute d’athéisme, la position contrepoids au conservatisme à mon avis. S’il faut que je le spécifie, ce conservatisme qui repose essentiellement sur la religion, l’ultime ciment social des croyants.

Deux commentaires qui expliquent bien ma position :

L’athéisme c’est de ne pas se laisser aller à accepter comme tel l’héritage religieux, mais bien de le mettre à jour et de voir ses répercussions. Qu’il soit rabaissé au niveau de la culture, puisque c’en est, seulement.

Croire ou non en un ou des dieux relève exclusivement de l’humain et sans l’humain qu’est-ce qu’il resterait franchement de cette question?

L’athéisme fout aux poubelles la métaphysique, l’agnosticisme se contente de ne pas faire lever la poussière…

*

[…] s’il faut que je le répète, le point principal n’est pas tant de convaincre de l’inexistence de Dieu, mais bien de couper l’herbe sous le pied de la religion comme phénomène social influent. Les déistes ne font pas chier personne!

Et quand on pense à des convictions et des propos excrémentiels, nous sommes tellement bien servis chez nos voisins du sud avec Sarah Palin

(Photo : polova)

Philippe Couillard et kétaine dans un même texte!

Il y a de ces dialogues fortuits dans la blogosphère qui ne demandent qu’à s’affranchir du non-lieu, du non-lien. Je survole mon agrégateur et je fais des ponts, des liens, des questions se posent et des réponses se donnent, tout pour ne pas s’abandonner au cynisme.

Je lis un billet de Nicolas Langelier sur le sujet de l’expression « Bouche bée » où il démontre son abasourdissement devant la nouvelle affiche du Festival du film du monde de Montréal — qui arbore comme marketing un chat bête portant le chapeau melon à la Chaplin, la lunette 3D et le noeud papillon bleu —, la traitant de kétaine. Et je venais de lire quelques minutes plus tôt un billet de Sylvain Allard qui m’est apparu comme sa réponse, enfin, une explication connexe :

Parmi les nombreuses hypothèses des origines du mot «kétaine» [..] celle qui m’a toujours parut la plus crédible est celle de mot kitten (petit chaton) mal prononcé.

Et ce billet « Bouche bée » commence par sa stupéfaction face à l’entrée de l’ancien Ministre de la Santé Philippe Couillard dans l’arène turgescente du privé, grâce à ses bons soins… Pour ma part, c’est le rire qui a fait brasser ma cage thoracique quand j’ai entendu la nouvelle au Téléjournal, puisque j’écrivais le 20 juin dernier à son propos (en plus de lui avoir toujours trouvé un air hypocrite, mais ça, c’est en extra, cette gratuité due au fait de faire parti du peuple…) :

Quand on sait « qu’il obtiendra immédiatement un nouvel emploi dans une organisation internationale ou dans le secteur privé », quand on regarde en arrière avec son ouverture d’esprit au privé en santé, et l’évolution positive de ce dossier pendant son règne, il est tellement facile de faire le lien et de biffer « dans une organisation internationale ou »…

Est-ce que ça compte pour une prédiction Alain B.?

(Photo : Bernard & Theresa)

Wall-E et la décroissance

J’ai parlé souvent ici de la décroissance. Sans être un disciple strict du mouvement qui se nomme décroissance conviviale, cette idée m’intéresse premièrement car elle nous pousse à repenser notre rapport à l’économie, cette notion historiquement utilitaire qui s’inscrit de plus en plus dans la culture, dans son sens le plus large. Et c’est d’une tristesse : la culture — ce que les rapports humains suscitent comme matière à communication, à réflexion, à contemplation — est prise en sandwich entre la religion, cette culture dont le marketing repose sur la Foi et la peur du Jugement Dernier, et l’éconocentrisme culturellement agressif, dont la mise en marché s’appuie sur le confort matériel, et un message fort qui tourne autour de la peur de le perdre.

Ce qui me charme encore plus, c’est qu’obligatoirement cela nous pousse à une métamorphose, un changement de nos valeurs, voire même à réapprendre le sens des valeurs, au-delà de sa synonymie monétaire. Oui, dans un sens, le statu quo est une bonne chose, il offre une certaine stabilité, la croissance est une tradition, mais est-ce que le progrès ne serait qu’une voie, ou même plusieurs en parallèle à cette répétition, cette redite du plus de productivité pour plus de consommation?

Ça me fait penser à tout le tollé, qui s’accompagne aussi de critiques dithyrambiques, du dernier film de Walt Disney-Pixar, Wall-E, tel que rapporté par Joseph Siroka sur Cyberpresse. La drouate et les gros sont fâchés du mauvais traitement que leur faire subir le scénario futuriste du film, où l’épidémie d’obésité qui fait rage aujourd’hui (surtout au É-U) est à son apogée et où on pointe comme fautif le système actuel basé sur la croissance, la surconsommation, etc.

Comme je l’écrivais à l’instant à la suite d’un billet sur cette question à mon collègue du blogue Le Satellite Voyageur, « Le gros (hé hé!) problème là-dedans, c’est l’espèce de tabou qui est en train de se constituer, tabou de nommer l’obésité [et celle morbide] comme une maladie, ce qui fera en sorte de la normaliser. Mais qui a le plus à gagner à laisser les gens grossir impunément?

C’est toute une économie qui gravite autour de la croissance en gras… »

La logique autour de la croissance à tout prix ne peut que tomber dans la démesure adipeuse, qui au niveau psychologique est payante pour tout un pan de l’industrie, ceux qui profitent du sentiment de culpabilité comme l’industrie des diètes et de tous les Ab King Pro Roller Extreme Rower Roche Dur de ce monde. Et au niveau physique, il n’y a pas trop besoin de s’étendre sur les domaines de la santé (que l’on espère de plus en plus privé, et le « on » exclu bien sûr la personne qui parle…) et de l’agro-alimentaire qui profiteront des retombées de toute cette culture du gras.

Avant de clore, je ne peux pas passer sous silence le billet tout en sophisme qui m’a servi de tremplin. Sous des airs de vérité, puisqu’il y a des faits en jeux que je me garderai bien de contredire directement, l’antacomique blogueur de drouate s’appuie trop aisément sur le progrès du niveau de vie des états-uniens pour planter la décroissance. Là où le bât blesse, c’est qu’il utilise ces chiffres comme un marionnettiste sous le thème de la linéarité économétrique, tandis qu’il est toujours possible de penser la croissance autrement, non? Est-ce que l’espérance de vie d’aujourd’hui diminuerait dans le futur pour cause d’une révolution éthique qui ferait en sorte d’éliminer le superflu et la démesure de notre consommation? J’en doute fortement. Même que si on continue sur cette lancée et qu’on repense au problème d’obésité qui accompagne le style de vie casanier à l’occidentale, actuellement, l’espérance de vie ne pourra qu’augmenter qu’avec les béquilles de la science. C’est dans la logique, mais est-ce que c’est ça qu’on veut?

Il faut savoir mettre les pour et les contre dans la balance, revenir en arrière et poser la question de la croissance pour se rendre compte de sa nécessité décroissante. En 1870, le progrès et la croissance étaient nécessaires, et plus près du rêve que de la réalité, tandis qu’aujourd’hui, avec tous ces gains, amplement suffisants, c’est une réalité qui tourne au cauchemar global pour qui est capable de regarder au-delà de son propre confort et de celui de ses copains… Mais la grande question : où s’arrête le confort sain et où commence l’exagération? Le dogme de la croissance économique est tombé dans la démesure, le laisser-aller, la décroissance ferait office de douche froide.

La décroissance n’est pas un suicide social, le total antonyme de la croissance. C’est l’ajout d’une autre dimension.

Changement chez les Couillard

Eh! oui, la cerise sur le sundae : après la drôle de sortie de Philippe Couillard pour le privé (enfin, c’est supposément pas officiel, mon oeil!), on apprend que Julie Couillard sortira son autobiographie en automne, gracieuseté de Quebecor, c’est ce qu’on appelle se faire des couilles en or…

Il va sûrement y avoir plein plein plein de photos de Julie, je prédis que ça va se vendre comme des petits pains chauds! Si je me trompe, vous reviendrez me narguer…

Des suggestions de titre :

Des couilles et des hommes

L’art d’avoir des couilles au féminin (ah! non, trop long! et trop con!)

La butineuse

Sillon maudit

Bon, passons aux choses sérieuses, soit Philippe Couillard. Quand on sait « qu’il obtiendra immédiatement un nouvel emploi dans une organisation internationale ou dans le secteur privé », quand on regarde en arrière avec son ouverture d’esprit au privé en santé, et l’évolution positive de ce dossier pendant son règne, il est tellement facile de faire le lien et de biffer « dans une organisation internationale ou »…

(Photo : jeeked)

Les débats ou les défis?

La collectivité est la somme des individus et je crois qu’il faut armer ces individus pour qu’ils respectent le sens de la collectivité.

Voilà en gros ma philosophie quant au débat qui divise les étatistes et les anarchistes. Je crois que les anarchistes sont loin du compte et que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit.

Si je dis que les anarchistes sont loin du compte, c’est que je crois qu’ils occultent l’Histoire, autant du côté socialiste qu’éconocentriste. La civilisation, étatique et religieuse, est fortement gravée en nous. Il faut savoir composer avec cela pour espérer une évolution dans quelque sens que ce soit. Même, au-delà de l’Histoire, je trouve que les anarchistes occultent le contexte actuel : individus ou camarades, les êtres humains sont premièrement organiques.

Si je dis que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit, c’est que je crois que la gestion de la société encourage le laisser-aller individuel. Comment bien se prendre en main au niveau personnel, social, familial quand le travail et le repos compte pour la majorité du temps imparti au jour le jour? L’État peu bien mal s’occuper d’une bonne partie de l’éducation des enfants, de laisser tomber la santé corporelle et psychologique, en comptant la quasi-absence de plan de prévention, aux mains du Saint-Profit! Qui a du temps, de l’énergie, donc le luxe de se dresser contre ça? Moi je l’ai, et plusieurs autres, mais qui a l’intérêt et surtout le temps de nous lire? Pour l’humanoïde du commun, plus conceptuellement robotique qu’humain, toutes ces réflexions sont superflues.

Alors, la problématique ne change pas, il ne reste que du bla-bla, du gonflement de concept d’un côté, du statu quo de l’autre. Le concept de la violence étatique me fait penser à un bel épouvantail et l’État, de son côté, est bedonnant, a un grand besoin de l’exercice du défi.

Justement, le blogueur Alexis Saint-Gelais propose un défi aux blogueurs, et j’ai bien le goût d’y participer minimalement ici, dans ce billet, et de l’élaborer un peu plus en commentaires, si bien sûr vous me suivez. Il demande de réfléchir à un projet rassembleur et le mien ira bien sûr dans le sens de se servir du pouvoir étatique, tant qu’à l’avoir sur le dos depuis si longtemps, pour légiférer au niveau du droit de vivre dans un environnement propre. Donc, pour moi cela voudrait dire que l’État deviendrait réellement le lobby, le défenseur du droit de vivre en santé. Il ne devrait plus être possible pour une entreprise de faire des profits en contaminant la faune, la flore, le sol, l’eau et les êtres vivants.

Devant tout doute raisonnable pour la santé à long terme, il devrait y avoir des pressions énormes pour corriger la situation. Plus de longues recherches avant de prendre une décision pour éliminer des produits potentiellement dangereux, la précaution devrait toujours primer.

Je crois que ce serait un beau projet de société, d’autant plus que cela permettrait logiquement à long terme de faire baisser les coûts reliés aux soins de santé. Mais est-ce qu’un gouvernement pourrait mettre ses culottes à ce point? Et, pour les allergiques à l’État, est-ce que la population pourrait mettre aujourd’hui, ou plutôt après-demain (à la suite d’une grande révolution anarchiste!), son poing sur la table au point de faire bouger les choses?

(Photo : Cyril Cavalié)

Les conservateurs toujours en mode reculons

Les conservateurs (autant le parti que les idéologues, mais ce sera amplement le parti qui sera visé ici) sont de drôles de spécimens. Tandis qu’ils sont fortement soupçonnés d’avoir triché aux dernières élections, ils essayent en catimini de criminaliser à nouveau l’avortement par le dépôt d’une loi ambiguë et censurent un livre hautement factuel sur les drogues. Voilà bien une démonstration limpide du relativisme de la vertu, qu’ils veulent monopoliser pour le bien de tous…

Si on regarde la question de l’avortement, qu’on soit pour ou contre il est clair que le meilleur compromis réside dans le libre-choix, en s’imaginant les gens responsables au possible, donc avec l’apport de la prévention et de l’éducation. La question a savoir si la mort provoquée d’un foetus est un meurtre ou non est tellement difficile à répondre qu’elle me semble assujettie au contexte précis de la génitrice, dans le giron du système de santé, en phase avec une éthique bien construite, pas dans le regard réprobateur d’un dieu et/ou d’un groupe qui se proclame de la vérité et de la moralité. Et des génitrices irresponsables, il y en a encore beaucoup aujourd’hui, il faut en convenir, mais à qui la faute?

Cela me fait penser à la position du parti conservateur sur le livre « Savoir plus et risquer moins ». On pense de leur côté que le public n’est pas digne de recevoir des informations complètes et objectives sur les drogues. On pense que hors des règles édifiées les choix des humains seront obligatoirement déficitaires, qu’en dehors du contrôle étatique traditionnel la perdition guette les brebis égarées… On punit au lieu de comprendre, on répare au lieu de prévenir.

Je ne veux pas trop prendre parti… mais il me semble préférable de prôner l’éducation, la connaissance, le sens critique pour tous, au lieu d’une moralité toute faite pour contrer ces problèmes de société que sont les drogues et l’avortement. La pauvreté monétaire et intellectuelle est bien plus responsable que toute autre chose des choix embrouillés des gens, ces choix qui mènent vers le désespoir la plupart du temps. Connaissez-vous beaucoup de drogués et d’alcooliques pleinement équilibrés, de jeunes filles et de femmes qui utilisent l’avortement comme principal moyen de contraception qui sont allumées, tout à fait responsables, combien d’adolescents et d’hommes qui refusent le condom (et qui ne se renseignent surtout pas à savoir si la dame utilise un moyen de contraception) qui sont aptes à penser plus loin que leur désir du moment?

Et, alors, condamner après-coup ou regarder la situation en face, sans préjugés? Combattre la globalité du problème en examinant le contexte ou culpabiliser?

Répondre à ces questions sans se baser sur son propre dégoût face à ces problématiques est déjà un bon début.

(Photo : Venessa Nina Dot Com)

En vrac

Avec toute cette histoire, j’ai délaissé un peu l’exploration de la blogosphère, et je dis bien un peu, car j’ai quand même quelques petits trucs intéressants pour vous.

Sur Blog Story, il est fait état d’une nouvelle invention assez cocasse, bien que cela semble tout à fait sérieux. Le HumanCar « est une automobile hybride alimentée électrique/humaine ».

En Russie, d’après Associated Press, via RadioActif, les blogueurs prennent la relève des médias, malgré les difficultés d’accès à internet, puisque ces derniers ne se risquent pas à critiquer Vladimir Poutine, quand ils ne sont pas carrément censurés. Bon point pour nous!

Dans la veine du grand débat en cours sur la santé, il y a une pétition à signer qui se place contre le privé, c’est ici. (Ils en sont à 5213 personnes alors que j’édite ce billet.)

Vous avez peut-être entendu parler du moteur de recherche « soi-disant » éthique « Ethicle » qui donnerait (dans le sens de don monétaire) alors que les internautes l’utilisent? D’après Michelle Monette, il faut faire attention, plus de détails ici.

L’ami Détracteur Constructif a pondu un excellent texte par rapport aux sujets des conversations dans les bureaux qui monopolisent l’espace social, avec le hockey en tête de liste. Je ne suis pas un amateur de hockey, je trouve que c’est une perte de temps et d’énergie (le pire, c’est que j’y trouve quand même une certaine beauté, mais il y a de la beauté partout, même en politique, même si c’est difficile à voir…), alors je peux bien l’écrire là-bas et le répéter ici, quand bien même c’est du blasphème, que « le hockey, c’est un analgésique social… »

Et je pense ici à la gent féminine et son légendaire amour pour les chats en vous dirigeant vers une vidéo montrant un chat qui aime l’eau, le rêve! (Trouvé via Le Blog à Max.) Vous ne pouvez pas dire que je ne vous aime pas!!!

De retour bientôt avec un sujet un peu plus sérieux, et surtout, un peu plus approfondi!

(Photo : freddie2310)

Les oeillères idéologiques d’Alain Dubuc

Alain Dubuc, champion sophistique, nous gratifie d’une théorie pigée dans une boîte de Cracker Jack au sujet de la « baboune » du public, versus le supposé sourire (jaune) du dentiste, où il justifie l’entrée d’un système privé de santé pour soi-disant donner un meilleur service à la clientèle en instaurant la concurrence (je pense à Bell Canada et je me dis que la concurrence ne donne rien de plus…). C’est comme comparer des pommes à des bananes.

À la base, l’ambiance de travail est une donnée importante, sinon la plus importante pour que les employés dégagent du bonheur, et un sourire forcé reste un sourire forcé. Alors, si, par un effort concerté de toutes les parties, le système public de santé québécois devient le meilleur au monde, ou du moins en soit amélioré grandement, gageons que le sourire reviendra un peu plus sur les visages des travailleurs de la santé!

En plus, je me dis que j’ai beaucoup plus de chance de sourire à mon travail alors qu’autour de moi les gens se font du plaisir. Je ne suis pas certain que si autour de moi il y avait seulement des malades, la majorité de mauvaise humeur, cela provoquerait la même chose.

L’exercice d’Alain Dubuc occulte ces données-là, entre autres. J’attends bien sûr les vôtres, c’est ça la beauté de la blogosphère, tout le monde collabore pour débusquer les mensonges!

À lire, aussi, l’opinion de Gaétan « Pédale » Blais « Pédale ».

La pizza de Couillard

Guyberty a beau s’afficher à droite (est-ce que j’ai besoin de spécifier que c’est le contraire de gauche?) et, comme ses confrères droitistes, s’arroger à tord le concept de liberté, j’aime en général beaucoup ses caricatures. Elles ont un côté crade, cru et brun qui me plait. Il y a beaucoup de jaune dans les (sou)rires qu’il provoque. Voilà sa dernière, très d’actualité, au sujet bien sûr de Couillard :

Défaire le mythe de la mise à la retraite des travailleurs de la santé

Selon l’Institut Canadien d’information sur la Santé, si on regarde les statistiques pour 2003, « Il y a plus d’omnipraticiens et de médecins de famille au Québec, 104, qu’en Ontario, 85. Il y a plus de spécialistes au Québec, 102, qu’en Ontario, 92. Il y a plus d’infirmières autorisées au Québec, 832, qu’en Ontario, 693. Le nombre moyen des professionnels de la santé par 100,000 habitants est de 207 au Québec, de 177 en Ontario, tandis que la moyenne Canadienne est de 187 ! » (Informations entre guillemets compilées par le blogueur Antipollution.)

Aussi, selon ce tableau (trouvé via Charity Bernhard), en 2004, le Québec était la province avec le plus de médecins par 100000 personnes. Alors qu’en est-il du scandale de la mise à la retraite massive des professionnels de la santé sous le gouvernement péquiste? Et je ne veux surtout pas par ce billet prendre la défense du Parti Québécois, mais cela reste un fait. Parce qu’il est clair que depuis longtemps c’est le symbole de nos problèmes et ce qui même semble abondamment justifier la fécondation de l’ovule Santé par le spermatozoïde Privé!

Si le problème n’est pas le nombre de médecins, pourquoi le temps d’attente semble toujours augmenter? Est-ce que les Québécois seraient plus friands de soins de santé que les habitants des autres provinces?

Votez Santé!

Hier, je suis allé à la manifestation contre les rapaces du privé qui veulent vampiriser notre système de santé. Je viens tout juste de signer une pétition en ligne, qui en est déjà à 21580 signatures. Pour ajouter la vôtre, c’est ici.

La santé des uns, l’argent des autres

Quand j’entends Douce me raconter des histoires d’horreur, comme celle à propos d’une madame à son travail qui a de gros problèmes de digestion, genre colon irritable, et qui se farcie tous les jours pour dîner des frites bien graisseuses avec une tonne de sel, et un quelconque sandwich style burger ou hot-dog, et qui passe son temps à se plaindre comme le gars dans « Super Size Me » que ça ne va pas très bien physiquement (et sûrement mentalement), je me dis qu’il serait peut-être temps de faire payer les gens pour leurs soins de santé. Parce que depuis très longtemps j’essaye de faire attention à ce que je mange, puisque je sais sciemment les risques de la malbouffe, comme j’ai aussi arrêté de fumer, parce que je n’ai pas le goût de « payer » plus tard, pour mes vices (inutiles) d’aujourd’hui. Et quand on sait en plus qu’il est possible de bien manger santé, des choses qui sont en plus plaisantes en bouche, objectivement, pour n’importe qui d’ouvert d’esprit et capable de changer ses habitudes, pourquoi je payerais pour les soins de quelqu’un qui vit comme sur une autre planète?

D’après le discours ambiant, les Québécois sont maintenant prêts pour le privé en santé, ils sont prêts à payer de leur poche. Et ce n’est pas très surprenant d’ailleurs, la santé est un sujet chaud depuis longtemps, nous connaissons tous les coupables, et ce n’est pas le privé. Non, lui, il a le beau rôle! Et en plus, ce qui est bien avec le fait de payer de sa poche, c’est que ça devient un bon investissement d’user du sens de la précaution, et comme disent les anglo-saxons : « money talks! » Mais je me demande si le privé détient le monopole de la caisse, tchic et tchic! et si le système public ne peut pas se diriger vers un système de tickets modérateurs réaliste, qui tiendrait compte de la capacité de payer, ce que la soif de profit qui vient avec le privé ne pourrait faire.

C’est la question que je me pose, car, éthiquement, je ne vois pas d’un bon oeil la venue du privé, ce privé qui a lui-même installé les mauvaises habitudes en jouant la carte du toujours plus de « goût », si on considère comme moi que l’alimentation est la donnée la plus importante en santé, et qui veux maintenant en récolter les fruits… Il faut ajouter que ce n’est pas l’État qui a encouragé les gras trans, les produits chimiques, l’hypersalinisation dans l’alimentation, même s’il a, je l’avoue, laissé faire. Mais nous savons tous comment les lobbys sont et comment ils couchent (métaphoriquement) avec le pouvoir.

Voilà ma position sur le sujet. Et je ne crois pas en plus à la supériorité intrinsèque qu’aurait le privé, mis à part la compétitivité. Même que sur certains points, il semblerait objectivement que c’est le contraire, entre autres au niveau des coûts. Je suis tout à fait d’accord qu’il y a un très gros problème avec la santé, mais je crois qu’il y a moyen de le régler sans devoir se départir de notre système public, ou même de le jumeler au privé.

Encore, regardons notre système d’éducation, séparé entre public et privé. Qui me dira sérieusement que le service est égal entre les deux? Et en plus, qui pourrait nier les subventions étatiques qui rendent le privé encore plus compétitif? J’ai bien peur que ça ressemblera à ça la santé : les pauvres avec de moins bons soins et de la plus longue attente que pour les riches. Deux classes de citoyens en tout. Et surtout, la généralisation de l’insouciante doctrine, qui nous pourri déjà et nous pourrira encore plus la vie : profitez maintenant et payez plus tard!

Je serai demain, mercredi le 20 février, vers midi, devant le Delta Centre-Ville, 777, rue Université, Montréal, à la manifestation anti-privatisation des soins de la santé.

(Photo : temporalite)

La leçon des Lavigueur

Au-delà de la qualité indéniable de la série « Les Lavigueur / La vraie histoire » et de tout le gonflement médiatique qui l’a accompagné et l’accompagne encore, je ne peux pas m’empêcher de faire un lien entre cette histoire pathétique et notre propre histoire économique, celle qui nous fait entrer de plain-pied dans l’application aveugle des néo-doctrines mondialisantes. Ne vous détrompez pas, mon parallèle ne sera pas tant anecdotique, mais plutôt symbolique.

On a d’un côté une famille tricotée serrée qui, après avoir gagné le gros lot, se défait peu à peu. Et de l’autre, on a une société solidaire qui, assez rapidement, gagne en individualisme égoïste, en liberté éconocentrique, et qui se défait aussi peu à peu, surtout l’environnement sur lequel elle repose. Comme les Lavigueur n’étaient pas aptes à gérer leur pouvoir monétaire, nous ne sommes pas aptes collectivement à recevoir ce cadeau empoisonné de l’IEDM. Et pourquoi me direz-vous, parce que ce cadeau n’est pas désintéressé et ne s’accompagne pas d’un souci éducatif. Pas besoin de dire que l’éducation n’était pas trop la tasse de thé de cette famille…

Loin de moi l’idée de les dénigrer. Mais il reste que je vois le piège néolibéral comme ont été les millions de Loto-Québec pour eux : un raccourci, un leurre, qui a bien prouvé que la recherche du bonheur, lire l’organisation de notre société, se trouve ailleurs. Ils se sont brûlé les doigts avec cet argent et le monde se les brûlera aussi, s’il n’y a pas un retour du balancier économique.

Justement, un regroupement de 68 économistes, l’organisation « Économie Autrement », propose de « revivifier le pluralisme dans le discours économique en redonnant droit de cité aux conceptions alternatives au courant dominant. » Est-ce que nous allons alors les écouter pour comparer ou sauter encore de plus en plus dans le bateau?

Et le privé, qui tente de vampiriser la santé, est-ce qu’on va le laisser aller sans mot dire même si des études très sérieuses démontrent qu’ailleurs dans le monde ça ne semble pas très gagnant? Pour preuve, un article du journal Le Devoir concluait comme suit :

« Une méta-analyse de Vaillancourt-Roseneau et Linder décortiquant 149 études permet de vérifier ces données sur une longue période de temps et dans divers pays, avance l’IRIS. En tout, 59 % des études analysées ont conclu à une plus grande qualité de services publics contre 12 % seulement au privé. L’écart est encore plus grand du côté des coûts, alors que 77 % des études concluent à des coûts moins élevés ou équivalents dans le public. »

Et la baisse de la valeur du travail, est-ce qu’on en tient compte? Mon collègue blogueur Manx a répertorié quelques vérités à ce sujet :

« Des études montrent que les entreprises canadiennes font plus de profits qu’auparavant, grâce au travail des employés, qui font plus d’heures qu’auparavant. Selon Statistiques Canada, […] de 1986 à 2006, les employés auraient en moyenne passé 30 minutes de plus, chaque jour, dans leur milieu de travail. Ce facteur serait la principale raison qui indiquerait que les parents passent moins de temps avec leurs enfants, d’ailleurs. »

Plus loin, il cite Le Devoir :

« Après avoir graduellement augmenté, en passant d’environ 50% au début des années 60 à plus de 56% au milieu des années 70, le poids relatif des salaires et autres avantages sociaux de l’ensemble des travailleurs dans le produit intérieur brut (PIB) canadien s’est graduellement mis à fléchir au fil des cycles économiques, au point de passer, en 2005, sous la barre des 50%. »

Alors oui, il est permis de remettre en question la doctrine qui prône la création de richesse à tout prix. Oui, le nouvel ajustement de nos valeurs à la seule loi économique nous poussera vers un débalancement sociétal et environnemental. Oui, l’histoire des Lavigueur est un bon exemple de ce qui nous attend si nous nous livrons corps et âme à l’hôtel du gros lot égocentrique. De la désolation, des liens brisés.

Oui, ce texte est bien à l’image de cette triste série. J’en suis presque désolé…

Santé : invitation à un bar ouvert!

Ça fait longtemps, comme mon ami Jimmy St-Gelais, que je crois que « Ces dernières années, les libéraux ont délibérément négligé des investissements en santé pour laisser se détériorer le réseau et permettre ainsi l’utilisation de ressources privées. » Mais j’irais même plus loin, l’aile droite du PQ a sciemment installé les germes de la pourriture dans le système de santé, alors que son parti était au pouvoir sous la main de fer de Lucien Bouchard : on a qu’à se rappeler la mise à la retraite de plus de 5000 infirmières et médecins.

Comment nommer autrement que par le terme pourriture cette succession de faux pas de nos gouvernements? Cela ressemble beaucoup à l’orchestration d’un beau plan pour faire passer la pilule de la privatisation de la santé. Et ça marche! J’entends le Québec applaudir et siffler devant le contentement de notre Couillard bon-enfant!

Le pire, c’est que parfois je me dis que les boomers, qui ont bien profité du système, bien profité tout court, bien fumé, bien bu, avec une belle insouciance que je ne peux pas leur reprocher — je sais bien que je n’aurais pas fait bien bien mieux, car nous sommes assurément les enfants de notre époque —, peuvent bien payer de leur poche pour les contrecoups de cette enflure d’existence. Par contre, je ne peux certainement pas regarder le problème sous cet angle, puisque cela viendrait contredire ce en quoi je crois : l’universalité et la qualité égalitaire des soins de santé. L’humanité est un tout avant tout.

Je ne veux pas penser en terme individuel, et je le pourrais très bien, car je suis en très bonne santé. Je pourrais donc me dire : à quoi bon payer pour un service que je n’utilise pas! Je ne veux pas vivre dans une société qui pense majoritairement comme ça. Et en plus c’est en partie égoïste puisque je sais qu’une société plus en santé globalement, donc plus heureuse, avec un système de santé fonctionnel pour tout et chacun, représente moins de risque pour ma personne, au final. On n’a qu’à penser aux gens dans la rue avec des problèmes psychologiques. Ce n’est pas très logique.

Avoir un filet social solide est payant pour tout le monde, mais on a mis les ciseaux dedans pour qu’il dysfonctionne, afin de laisser les rapaces du privé, en sauveur, venir gruger dans ce qu’il nous reste de solidarité. C’est tellement clair, tellement limpide, mais on n’y voit que du feu. La dégringolade du système public s’accentuera de plus en plus si nous ne mettons pas notre pied avant que la porte ne se referme. Et le problème de la santé n’est que la pointe de l’iceberg.

(Photo : christing-O-)

Addendum :

Ce texte a été publié sur le blogue Un homme en colère et j’ai déjà reçu quelques critiques. J’ajoute ici ma réponse.

Si vous avez bien lu mon texte, je soulève seulement des questionnements. Et vous y avez bien répondu d’ailleurs, merci! Je respecte bien sûr vos points de vue.

Mais je base surtout ma pensée sur l’idée de l’« acte manqué ». Et je ne crois pas que les politiciens en soient à l’abri.

Pensez-vous vraiment qu’un politicien qui désire la privatisation intrinsèquement va tout faire pour que le système public fonctionne?

Encrasser la pureté

Aujourd’hui, un petit billet sous le thème de l’enfance, donc de l’avenir.

Premièrement, « Le 30 janvier, 9 h 30, Le Québec tremblera! »

Alors, demain « des milliers de jeunes du primaire ainsi que le personnel des écoles et parents arrêteront toutes leurs activités pour sauter sur place durant 2 minutes sans arrêt. On estime que 60 000 élèves provenant de 300 écoles, d’un peu partout au Québec, souligneront février — le Mois du coeur. »

Cette initiative vise à sensibiliser les jeunes et les moins jeunes à l’importance de l’activité physique pour prévenir les maladies du coeur. Le communiqué de presse expose des statistiques assez alarmantes sur la situation actuelle. C’est .

Aussi, un autre communiqué de presse fait état de statistiques terrifiantes : « 700 millions d’enfants — presque la moitié de la jeunesse du monde — respirent régulièrement de l’air pollué par de la fumée de tabac. »

Voilà bien la preuve de l’irresponsabilité des adultes. Et la grande question, comment faire pour les responsabiliser, au-delà de communiquer l’information?

(Photo : imagesofbainbridge)

La Bourse ou la vie

La crise financière mondiale actuelle qui se dessine est une belle allégorie de la répartition des pouvoirs dans notre société. J’admets que l’utilisation du terme « allégorie » est un choix plus esthétique que pragmatique, puisqu’il s’agit plus amplement de la réalité… Alors, une question : pour ce qui est du phénomène de panique humaine qui occasionne les soubresauts économiques à court terme, qui en détient les leviers? Pas vous ni moi, sauf si vous travaillez dans un domaine qui touche à la spéculation.

Donc, notre seul levier est notre pouvoir d’achat — et minimalement nos votes (quelle bonne blague!) —, et il semble que seule la confiance au système permet de nous rendre, nous les consommateurs, plus chauds ou plus froids à la consommation. Au total, c’est la peur qui guide les gens de la Bourse, c’est la peur qui guide le peuple. Pour faire un constat analytique simple, c’est terrorisant. Le capitalisme, tel qu’il se pratique aujourd’hui, est effroyable.

Mais, il suffit de laver la pollution avec des statistiques de croissance économique bien ficelées pour que cela ne le soit plus… Après le blanchiment d’argent, l’économie est javellisante!

Il reste que le coût de notre confort est plus élevé qu’on le croit : La Presse canadienne fait état d’une étude qui « met en lumière les dommages écologiques que les pays pauvres supportent pour permettre indirectement aux pays prospères de maintenir leur niveau de vie ». Alors, la mondialisation ne serait pas que positive, puisqu’il y a un écart causal évident entre les pays riches et les pays pauvres qui, bien qu’ils « n’aient contribué qu’à raison de 1,3 pour cent aux gaz destructeurs de la couche d’ozone, […] payeront 15 pour cent de la facture en termes d’impact sur la santé. »

En gros, il y a de l’iniquité, de la pollution partout, qui aura assurément des répercussions globales et on devrait se fermer les yeux, laisser la science spéculative faire son travail, et foncer tout droit en scandant la croissance et le progrès à tout prix. Voilà le plan.

Les systèmes boursiers et leurs laquais sont comme un pistolet sur la tempe de l’humanité. Il faudra que le pouvoir d’achat se transforme en pouvoir d’acheter responsable, cette sangsue boursière mourra alors de sa belle mort, laissant la place à un système plus respectueux de la vie.

(Photo : dhammza)

Retour sur le dernier débat gauche-droite

J’attendais avec impatience le débat « La gauche est-elle démodée? » dans le cadre de l’émission « Il va y avoir du sport » à Télé-Québec. Beaucoup d’attente pour un peu de déception, je l’avoue.

Premièrement, Amir Khadir, de Québec Solidaire, même si j’adhère majoritairement à ce qu’il
dit, m’a semblé borné et agressif, presque tout autant que Martin Masse, le directeur de l’organe de diffusion du libertarianisme en ligne « Le Québécois libre ». Pour sa part, Gabriel Sainte-Marie, économiste à la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, m’a semblé ne pas trop être à sa place, malgré quelques mots lumineux, comme son explication du mythe droitiste qui consiste à croire que la richesse égale au travail et que la paresse égale à la pauvreté. Il n’y a que Michel Kelly-Gagnon, président du Conseil du patronat du Québec, qui m’a impressionné par son discours et son attitude assez modérée. Ce n’est peut-être de sa part qu’un bon sens de la mise en marché de ses idées, mais il a gagné ma sympathie, malgré tout.

Le gros problème, à la base, c’est que le débat aurait dû porter seulement sur les valeurs et les buts à atteindre, et non sur la mainmise de l’État sur nos vies, puisque l’État est un moyen de réguler nos rapports sociétaux, tout comme pourrait le faire une solution plus anarchiste. Le cadre du questionnement était trop ouvert par cette question-titre trop vague. Il est clair que les panélistes n’allaient pas se contenter de parler de l’effet de mode, même si c’est un trait de société intéressant à analyser.

Aussi, pour pointer premièrement la performance de Martin Masse, cette manière de coller ensemble automatiquement la gauche et l’étatisme, comme si l’un était l’enfant de l’autre, prouve à mon sens un manque d’ouverture et d’argumentaire, et donne surtout l’impression qu’il a le « piton collé », tout comme la totalité des libertariens et des autres qui ne jurent que par un anticommunisme obsolète et par une distorsion de la société qui nous fait conceptuellement vivre, en tout cas sous leurs yeux accusateurs, dans une sorte de banditisme collectif institutionnalisé où le vol (par l’impôt entre autres) est la norme.

Il y a manière de pointer du doigt notre État voyou en proposant de le nettoyer au lien de vouloir lui couper les jambes. Je suis d’accord sur l’idée du changement, mais un plan doit se développer sur le long terme et quand quelqu’un clame sans trop d’explication qu’il faudrait tout raser pour recommencer à neuf, je me dis qu’en plus de 2000 ans d’évolution, la civilisation a bien dû trouver quelques solutions au problème de la cohabitation entres humains dissemblables…

D’un autre côté, il a apporté un très bon point en insistant sur la mondialisation qui fait exploser les possibilités, entre autres au niveau de la Santé, où tout un chacun peut (bien sûr surtout ceux qui ont les moyens!) magasiner sur le web ses soins partout dans le monde. Mais c’est un questionnement que je n’élaborerai pas ici, pour l’instant.

Pour ce qui est du président du conseil du patronat, j’ai bien aimé sa manière de faire valoir positivement les solutions que le privé apporte. Par contre, le problème réside justement dans l’amalgame de la prise en charge du public par le privé, et des subventions du public au privé, et en même temps de l’allégement de la fiscalité des entreprises privés. Donc, en laissant une plus grande part du gâteau au privé, il faudrait obligatoirement un plus grand retour financier de leur part à la société, sinon il y a déséquilibre, comme on le voit en ce moment.

Aussi, j’aimerais ici citer mon confrère Lutopium qui a pondu une analyse intéressante, et qui élabore un argument sensé qui n’est pas ressorti de ce débat :


Par exemple, la gauche aurait pu leur rappeler que c’est le privé qui est parfois « interventionniste ». Depuis les années trente, des services publics ont été repris par les gouvernements parce qu’ils étaient presqu’inexistants ou défaillants… Entres autres, maintenant que les services de santé sont universels et gratuits, que les hôpitaux et structures sont bien en place, c’est le privé qui veut s’en accaparer. Les tenants de la gauche ne veulent pas nationaliser tout ce qui est lucratif, c’est plutôt le contraire. C’est ce genre d’argument qui aurait pu être lancé hier soir…

Voilà qui est bien dit. Tout autant que l’opinion de Dan Bigras qui, en bon musicien, a commis un fabuleux crescendo à ce débat. Il a mis fortement le doigt sur l’importance des valeurs, sur l’injustice et surtout, sur les faux boucs émissaires, c’est à dire ceux que l’on surnomme communément les BS. Il a bien su globaliser sans non plus démoniser inutilement la droite. La preuve qu’il y a moyen d’aller de soi aux autres.

Au bout du compte, ce que je retiens de ce débat, c’est qu’il y a encore des ponts à tricoter, et ensuite à durcir pour qu’ils soient praticables, pour que le dialogue entre les différentes idéologies se fasse d’une manière constructive. Mais comme dans toute négociation, il faudra bien que tout le monde y gagne, pas juste les gagnants…

(Pour revoir le débat : lundi le 14 janvier 2008 à 14 h à Télé-Québec.)

De la disparition des sacs plastiques

Il y a un parallèle facile à faire entre le texte « Vive la pollution » de David Gagnon et la nouvelle que « La Chine va interdire les sacs en plastique gratuits dans les magasins ». Alors, je ne m’empêcherai pas ce plaisir pour ne pas lui faire de la pub gratuite…

Premièrement, Monsieur Gagnon essaye de faire croire aux gens crédules que nous serions que les Chinois voient leur espérance de vie augmenter grâce, et seulement grâce à une meilleure économie, et que la pollution qui en résulte, même si elle « peut entraîner des problèmes de santé », est un mal nécessaire, car « l’air pollué d’une société en croissance est préférable à l’air pur d’une société pauvre. »

Il semble oublier que l’espérance de vie est mondialement généralisée et que les statistiques économiques n’en sont pas garantes à ce point. Et surtout, que cette amélioration résulte de divers aspects, que je pige allègrement dans Wikipédia (encyclopédie en ligne plus fiable que la très réputée Brockaus), comme les progrès de la médecine, les politiques de santé publique, comme les campagnes de sensibilisations au sujet du tabac et de l’alcool, de la sécurité dans les transports, les milieux de travail et les bâtiments. Aussi, il est question de la hausse du niveau de vie, de l’« accessibilité à la majorité d’un confort autrefois réservé à une élite », donc de la répartition de la richesse, de l’émergence d’une classe moyenne, que seul un système basé amplement sur le bien de la collectivité peut conserver, car on le voit bien, les gains d’une économie sauvage et intéressée se retrouvent dans les poches des hyper-riches, d’où un déséquilibre et un plus grand écart entre le bas et le haut de la pyramide. Et je n’ai pas besoin de faire un tableau pour prouver mon point…

Encore, cette croissance du niveau de vie des Chinois est somme toute normale, et même en deçà de ce qu’on pourrait s’attendre, si on la compare par exemple avec celle des Français qui a augmenté de 38 ans entre 1900 et 2000, ce qui donne une moyenne de 0,38 an par année. Un calcul rapide des statistiques chinoises donne une moyenne de 0,24 an par année… Est bien prit qui croyait prendre!

Et il semble bien que le gouvernement chinois prenne au sérieux la pollution et la santé des citoyens, car il va interdire les sacs de plastique gratuits dans les magasins « afin de réduire le gaspillage et la pollution », c’est quand même curieux. J’ai beau ne pas être d’accord en général avec le gouvernement (assez totalitaire) chinois, mais je félicite ce pas dans la bonne direction qui, il va sans dire, influencera positivement les politiques mondiales en ce qui a trait à ce fléau, et les populations n’auront plus le choix de se responsabiliser.

Voilà ce que cela a donné de laisser le pouvoir aux corporations et à leurs professionnels de la mise en marché : des citoyens engourdis par le bonheur clinquant de l’american dream, et qui ne sont majoritairement pas capable de penser par eux-mêmes à prévoir des sacs réutilisables pour faire leur épicerie, bien qu’ils soient clairement au courant que le plastique prend 200 ans à se biodégrader… Ce constat pourra sembler insultant, mais je peux vous dire qu’à Ville-Émard, où je fais majoritairement mon marché, j’ai l’air d’un extraterrestre avec mes sacs réutilisables…

Certains penseront et diront aussi que, par cela, l’État prend la population pour des enfants et ils ont bien raison, car la responsabilisation par rapport à tous les aspects de sa vie est un cheminement qui se réfère à l’idée d’être adulte. Et cette métaphore est assez juste quand on pense à la popularité des propos de David Gagnon auprès de certains internautes, alors que ses raisonnements sont souvent assez élémentaires, comme en fait foi celui dont il est question ici, que je transcrirai sous la forme syllogistique, pour le plaisir, même si c’est répétitif :

Si l’augmentation de l’espérance de vie est liée à la croissance économique et que la croissance économique cause de la pollution, alors la preuve d’une augmentation de l’espérance de vie veut dire nécessairement que la pollution est positive (bien qu’il se rattrape un peu en avouant un risque, mais bon, il y a plein de compagnies pharmaceutiques qui n’attendent que les contrecoups de cette pollution au niveau de la santé des gens pour faire des profits comme de l’eau, et faire rouler l’économie, et ça doit bien lui sourire…).

Prenez n’importe lequel de ses billets et faites le test, c’est bien amusant!

(Photo d’-Antoine-)

La première des Francs-tireurs : un show bien chromé!

J’attendais avec impatience la première des Francs-tireurs qui était diffusée ce mercredi soir 20h à Télé-Québec (il faut vraiment que je me force encore pour ne pas dire Radio-Québec…). Je n’ai pas été déçu par l’implication et l’acharnement de Patrick Lagacé devant un Doc Couillard — plus politicien qu’humain — assez imperméable aux questions, ni par la complaisance et la coquetterie de notre cher mononcle Martineau dans son rôle de faire-valoir, du moins pour cette émission (j’aime bien aussi quand il s’implique et qu’il fait des gaffes!).

Patrick a fait le lien dès le départ avec le fait que Philippe Couillard était le quatrième politicien le plus populaire selon un sondage et j’espère qu’il vient de dégringoler à partir d’aujourd’hui. Il s’est très mal défendu et a, la plupart du temps, esquivé les questions en s’armant d’une langue de bois des plus solides. Et quand il s’exprimait franchement, ça ne volait pas haut non plus à mon avis. Sur sa position et sa crise parce que des péquistes ne se sont pas levés en signe de respect pour les soldats présents au parlement, son point de vue et ses explications me sont apparus un peu enfantins. Ça me fait réellement penser à moi, adolescent, quand j’étais forcé d’aller à l’église et que je ne me levais pas quand le curé le demandait…

S’il se targue tant que ça de la démocratie, il devrait seulement accepter la dissidence quand elle se manifeste. Personnellement, j’ai bien de la difficulté à croire que nous sommes véritablement en démocratie beaucoup à cause de cette guerre et je ne me serais pas levé non plus. Il me semble que j’aurais autant le droit de rester assis que lui de se lever. Il n’y a rien de plus chiant que le protocole pour le protocole quand on n’est pas croyant!

Sur le sujet de l’aide aux parents qui ont de la difficulté à procréer, j’ai trouvé sa position à la limite de l’absurde. Nonobstant tout ce qu’il avait à expliquer sur les droits et ce que le gouvernement peut faire et ne pas faire, la pérennité de l’espèce est ce qu’il y a de plus important, il me semble, surtout dans le contexte où le taux de natalité est plus que bas! (Je n’oublie vraiment pas qu’il y a trop d’humain sur Terre, mais ça, c’est une autre histoire et un autre débat…) Alors, s’il pense vraiment ce qu’il dit, il est très bas, s’il ne fait que faire le perroquet pour son parti, eh! bien on passe à un autre appel au plus vite!

En somme, j’ai tiqué tout au long de l’émission sur ses propos, ce qui rendait en contrepoids Martineau ma foi fort sympathique! Au-delà de l’ironie, parce que j’ai beaucoup de difficulté à être objectif quand je pense à lui, ce dernier a quand même réussi à extirper quelques bonnes informations des trois infirmières et de la médecin. Leurs propos sur la privatisation m’ont encore plus donné le goût de me battre pour que ça ne passe jamais ici. Même que j’en viens presque à me dire que les problèmes avec le système de Santé sont peut-être planifiés pour que tout le monde se tanne et qu’on accueille les chromés du privé comme des sauveurs : création d’emploi qu’ils disaient… (En fait, c’est quoi la différence entre gérer des infirmières en percevant une partie de leur salaire et gérer un portefeuille d’actions?) Mais bon, ce n’est qu’une autre de mes élucubrations…

Et j’ai trouvé l’idée de faire tirer un médecin de famille pas mal bonne! J’ai réellement le goût de m’inscrire, même si Couillard n’était pas très chaud à l’idée… même si je suis en bonne santé… pour l’instant… à suivre…

Oh! what a day!

J’ai passé une vraie belle journée aujourd’hui, et surtout bien dormi hier… Ma douce ne filait pas doux cette dernière nuit : elle se tordait, gémissait, frappait sur le lit comme un lutteur en douleur! Son bedon ne filait pas bien bien. Après une matinée à avoir peur à répétition, à midi, notre choix s’est porté sur l’hôpital, étant donné ses heures d’ouverture infinies, au cas.

Nous avons entre autres, pendant 10 heures et demie, réinventé le système de santé, remis les priorités à la bonne place, fait un peu de social, un peu beaucoup diffamé sur Charest et Couillard avec leur foutu parti qui proclamait ce refrain comme une mouche très agaçante : « Notre priorité, c’est la santé! » Avec notre nouvelle amie qui avait attendu presque deux jours pour obtenir des papiers et des résultats, nous avons fait le tour de nos bobos personnels, et même de quelques bobos collectifs pour passer le temps.

Après que notre amie ait finalement passé devant le doc et que nous nous soyons fait quelques adieux, une autre dame est arrivée pour venir rejoindre sa mère qui s’était blessée à l’épaule. Nous avons échangé quelques mots sympathiques, ri ensemble après qu’une adolescente ait monté sur ses grands chevaux, sûrement parce qu’il y avait trop d’attente à son goût… Ensuite, le mari de la dame est arrivé avec ses deux enfants. Ils s’appelaient Michael et Ryan! Ma douce s’est approché de moi pour me le faire remarquer dans l’oreille, j’avais déjà remarqué : on trouve ça bien drôle les Québécois francophones qui choisissent des noms anglophones pour leurs enfants… si j’étais méchant, j’irais jusqu’à qualifier ça de pathétique… Détrompez-vous, ça ne les a pas rendus plus méchant, ni nous non plus : après notre passage devant la toute jeune doc (qui ne nous a pas appris grand-chose de plus que ce que les tests sanguins vont nous fournir s’il y a quelque chose de suspect), nous nous sommes salués respectueusement et souhaité bonne chance pour l’avenir. J’espère que ces prénoms anglophones apporteront plein de succès à ces enfants, donc une retraite dorée aux parents!

Dehors, en attendant notre taxi pour le retour, il y avait des policiers qui semblaient avoir été avertis par un gardien de sécurité de l’hôpital quant à un vagabond, un gars au début de la trentaine que nous avions remarqué et qui discutait en anglais avec un autre, le père ou le chum de la mère d’une patiente (et le mot est faible…). Les policiers se dirigent vers le gars en question et s’adressent à lui en français et il répond, d’un ton très condescendant :

I don’t speak french.

Le policier lui demande quel est son nom et il répond :

Ray…

Le policier répète sa question pour qu’il lui donne au complet et l’autre ajoute :

Raymond. Raymond Robichaud.

Je me suis retenu pour ne pas éclater de rire! Pendant que je ricanais dans ma barbe et que je tournais le dos pour ne pas que le gars me voit la face contorsionnée, j’écoutais la conversation et il expliquait qu’il venait de Toronto et qu’il était en voyage à Montréal. Le taxi est arrivé et, après avoir refermé la porte, je me suis permis de rire un bon coup.

Raymond Robichaud!


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