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Pour en finir avec le lipdub, entre autres…

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Un certain David Descôteaux (affilié à l’IEDM : un organisme de charité, soit dit en passant!), est venu me spécifier voilà quelque temps (à la suite d’un vieux billet, « La peur d’Anne Dorval ») qu’il a signé une chronique dans le journal Métro et que ça devrait m’intéresser. Si vous vous souvenez, le billet, c’était au sujet des subventions aux arts, à l’époque où Stephen Harper coupait dans le gras du bide des méchants zartissses. Vous vous douterez que sa chronique ne vante pas les mérites des subventions étatiques…

Donc, voilà, là où le bât blesse, c’est qu’en guise de point de départ pour prouver que les artistes n’ont pas besoin d’argent public il choisit l’exemple du très populaire lipdub de l’UQAM qui utilise, comme trame musicale de fond, la chanson « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas.

Premièrement, il n’y a rien d’artistique (ou si peu) dans le lipdub, et la toune de BEP, j’aime mieux ne pas trop en parler — de toute façon, elle est secondaire en tant que telle. Le plus important, c’est qu’elle a été choisie parce qu’elle est consensuelle, et dans une optique de pub virale, c’est plus payant que de choisir une toune obscure de quelqu’un ou d’un groupe qui est plus artistique qu’entertainer, justement. (Personnellement, je trouve que cette chanson est une comptine pour adulte…)

Si le lipdub est l’avenir de l’art, il y a beaucoup de gens, dont moi, qui ont complètement perdu leur temps pour parfaire leurs techniques et leurs démarches artistiques au cégep et à l’université. Je ne veux pas dénigrer les petites filles, mais la seule différence qu’il y a entre un spectacle de danse de petites filles à l’école primaire et le lipdub, c’est qu’il y a plus de moyens et d’organisation pour ce dernier. Même que je dirais que les petites filles sont souvent plus originales, ce qui pour moi est encore quelque chose d’important en art.

On reprend un concept maintes fois repris sur le web, on prend une des chansons les plus populaires de l’heure, tout ça me semble être à l’antithèse de l’originalité. C’est certain, le but de tout ça était de faire de la publicité, pas de faire un chef d’oeuvre qui sera encensé par le milieu artistique.

Alors, ce que je peux dire, c’est que David Descôteaux induit en erreur les lecteurs du journal Métro en utilisant cet exemple. Mais bon, il se reprend plus loin en pointant quelques artistes qui réussissent à tirer leur épingle du jeu sans subventions. Par contre, personnellement, je ne connais que Denis Villeneuve dans le lot (et en plus, il pointe son court métrage « Next Floor», qui n’est pas le plus connu, à ce que je sache — « Un 32 août sur Terre », « Maelström » et « Polytechnique » ont tous bénéficié de subventions).

Je ne dis pas non plus, point de salut sans subventions, mais je suis loin d’être convaincu que les subventions sont complètement inutiles, encore plus quand il s’agit de long métrage. Par exemple, pour un musicien, il est beaucoup plus facile de faire sans, idem pour les courts métrages.

Et puis un artiste qui doit travailler des heures et des heures pour payer son ordinaire ne passe pas ce temps à travailler sur son art. Il y a même des prestations d’aide sociale qui ont bien contribué à notre paysage culturel, il ne faut surtout pas l’oublier.

Il n’y a que l’idéologie pour rejeter tout ça du revers de la main sans broncher.

(Photo : impossivel)

Ajout :

Un message Twitter de mon cru :

LIPDUB : Leurre Insignifiant Pour Dépeindre Une Banalité

La trinité Radio-Canada-La Presse-Rockland MD

Dans mon point de mire aujourd’hui : le journal La Presse. Effectivement, deux billets de la blogosphère assez questionnant au sujet des liens qu’entretiendrait ce journal, propriété de Gesca, filiale de Power Corporation, avec Radio-Canada et Rockland MD. Donc, oui, l’information circule depuis 2001 que la télé d’État se serait acoquinée avec l’entreprise médiatique, pour compétitionner la convergence quebecorienne, et elle s’en défend bien, assurément. Aussi, il semblerait que La Presse offre sa visibilité pour vanter les mérites du nouveau traitement contre le cancer offert par la clinique privée Rockland MD, et cela semble encore plus éloquent quand on sait que l’IEDM, grand défenseur et promoteur de la privation en santé, est dans la famille Power Corporation…

Le premier billet, paru sur le site Amériquébec, fait état des dernières informations au sujet de la fraternité Radio-Canada-La Presse et des réactions de certains journalistes de Radio-Canada, et de Gesca, et du syndicat des communications de la télé d’État. Les uns clament que les citoyens ne devraient pas s’inquiéter de ce qui se joue derrière les portes closes, même s’il y a un peu de notre argent là-dedans, et d’autres dénoncent l’omniprésence des chroniqueurs gescaïen dans l’antre radio-canadien, l’interdiction aux journalistes de critiquer négativement Radio-Canada, et l’implication monétaire énorme de Radio-Canada dans le télé-horaire Voilà!, produit et distribué par Gesca.

Et, le deuxième billet, paru sur le blogue Lutopium, étale bien sûr en long et en large les découvertes et l’analyse du blogueur au sujet de la clinique Rockland MD et de la couverture complaisante de La Presse, avec pour voix, vantant haut et fort la « nouvelle procédure de règlement du cancer de la prostate », le très objectif Alain Dubuc… Et, coup de théâtre, « le Collège des médecins questionne la qualité du traitement contre le cancer offert à la clinique privée Rockland MD et le ministère de la Santé demande à la Régie de l’assurance maladie d’enquêter sur sa légalité. » Comme le soulève le blogueur, ce traitement est encore à un niveau expérimental, donc aucunement certifié par les instances gouvernementales canadiennes et états-uniennes. C’est ce qu’on appelle mettre la charrue devant les boeufs!

Ce qui ressort de tout ça, ce sont bien sûr les ramifications, la camaraderie entrepreneuriale dans les sphères du pouvoir, et de la connivence partielle de l’État. Mais vous me direz qu’au-delà de l’État il y a des gens, et c’est bien là le problème, puisqu’ici les « gens » ne sont pas synonymes de la collectivité, des citoyens, des électeurs, des payeurs d’impôts, mais bien d’un sous-groupe bien garni en relations et en argent. Et nous parlons surtout aussi d’une perte d’objectivité journalistique dans l’optique où l’omission et la publicité gratuite tiennent lieu de base, à la place de la recherche de la vérité, du débat et de l’exposition des faits, qui devient ainsi secondaire.

Alors ici, l’apparence d’objectivité devient une sorte de double glacis qui harmonise l’information auprès des lecteurs et des téléspectateurs, les influence positivement dans le sens des intérêts idéologiques et économiques des investisseurs : la privatisation à tout prix, et à leur condition, sans que la population ne puisse se concerter et donner son avis de manière éclairée, puisque l’information est imbriquée dans une sorte de chasse au trésor, inextricable pour quiconque aborde les enjeux actuels de manière passive.

Avec la brèche ouverte du côté de Radio-Canada, tout est mis en place pour ne donner que leur point de vue intéressé tandis que pour les quelques citoyens qui ne sont pas encore tout à fait pris dans la dynamique du pain et des jeux, il ne reste que l’espace médiatique encore ouvert à la liberté d’expression : c’est à dire le web. Ce billet, et les billets cités plus haut, sont seulement une infime contribution dans la mer médiatique, mais je les crois essentiels pour cultiver, ou plutôt réchapper, ce qui reste de notre démocratie.

Vous qui nous lisez, passez le mot : c’est la seule manière de contrebalancer.

Ajout :

Lutopium est venu ajouter en commentaire ces quelques informations :

1- Malgré ce que laisse croire Alain Dubuc, la clinique Rockland MD n’a pas fait l’acquisition de cette « machine ». C’est le manufacturier qui l’a installé chez Rockland MD et c’est le même manufacturier qui paie le médecin pour effectuer le traitement.

2- Le traitement n’est pas encore approuvé par les autorités américaines. Contrairement à ce qu’avance M. Dubuc, cette méthode de traitement, par ultra-sons, n’a pas été mis au point par l’entreprise privée mais plutôt par l’Indiana University School of Medicine dans les années 70.

3- Le traitement ne s’adresse qu’aux porteurs d’une forme légère du cancer. Dans la plupart des cas, il s’agirait d’une tumeur bégnine et la grande majorité des hommes n’en mourront pas.

4- L’entreprise derrière Rockland MD a réservé les noms suivants : Laval MD, Longueuil MD, Montréal MD, Québec MD, Sélection MD… Attachez vos tuques… Investissez dans une franchise!

5- Marcel Côté est un organisateur reconnu du Parti Libéral du Québec.

6- La synergie qui se dégage de tout ça: Rockland MD pousse l’opinion publique pour le privé en santé. Le gouvernement libéral tolère et permet à la clinique d’opérer et permet même à un hôpital de s’associer avec elle. Les compagnies d’assurance ajoutent certains services dans les assurances collectives. La compagnie Great-West, propriété de Power Corporation est pionnière dans le domaine. L’IEDM, présidé par Hélène Desmarais est folle de joie. Son père, le grand Paul Desmarais, est content. Le clown Dubuc est enfin invité au manoir de Sagard.

(Photo : shotbart)

Ajout (jeudi 3h) :

Pour une lecture des prétentions vertes de La Presse, RadiCarl a pondu une excellente analyse, et c’est ici.

Votez Santé!

Hier, je suis allé à la manifestation contre les rapaces du privé qui veulent vampiriser notre système de santé. Je viens tout juste de signer une pétition en ligne, qui en est déjà à 21580 signatures. Pour ajouter la vôtre, c’est ici.


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