Posts Tagged 'Prévention'

Au sujet d’Yves Bolduc

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Je suis du côté de Fabien Major encore aujourd’hui. Court billet en réaction à la sortie du Ministre de la Santé Yves Bolduc qui se réjouit de voir que le Québec est champion ès ingurgitation de pilules…

Stéphane Gendron : futur roi de l’ADQ?

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

le-roi-gendron

À y regarder de plus près, à mon avis, le projet de Stéphane Gendron de briguer la direction de l’ADQ ne semble pas si loufoque, cela en considérant que le précédent chef s’est lui-même projeté dans un projet de pipolariser la figure traditionnelle du politicien sur son trône élitiste. Et qui dit peuple, dit ville, alors quoi de mieux qu’un ancien maire pour donner l’impression qu’un chef de parti (ou hypothétiquement un chef de gouvernement) peut venir souper chez soi!

Je vais essayer de regarder le phénomène sans mettre devant moi le voile gauchiste qui, en passant, m’apparaît de moins en moins confortable (pour ce qui est de celui de la droite, je le trouve trop criard…). Stéphane Gendron « dit avoir réfléchi à des pistes de réforme pour l’ADQ, dont à une rupture nette avec les obsessions identitaires », et rien ne me fait lever les cheveux sur la tête, quand je les regarde une à une. Justement, pour ce qui est de cette « obsession identitaire », moi aussi je crois qu’« être Québécois est une notion géographique », mais je rajouterais « premièrement » entre « québécois » et « est », parce qu’être côte à côte dans un territoire provoque des dommages collatéraux que l’on nomme communément « culture »… et que cette culture a un véhicule linguistique dont il faut tenir compte.

Je crois donc que le débat québécois se déroulerait beaucoup mieux en lui coupant le boulet identitaire, propice à la xénophobie, aux positions extrêmes. Donc, je vois dans cette position de Gendron une lueur encourageante, mais pas autant que son « idéal d’une société laïque, où il n’y aurait aucun accommodement raisonnable dans la gestion de l’État. »

Pour ce qui est de l’« abolition des commissions scolaires », je n’ai vraiment jamais compris le but de tout ça, surtout si cela repose seulement sur l’idée de couper dans les dépenses. Je n’arrive pas à croire que tous les gens qui travaillent dans ces commissions scolaires ne font absolument rien d’utile, qu’ils sont payés à tourner à vide.

Et son idée de ramener le « vouvoiement obligatoire dans les écoles » ne me semble pas si mal, mais le problème c’est que le vouvoiement ne semble plus vouloir rien dire à partir de la génération Y…

Encore, il poursuivrait avec cette fixation de limiter à « deux années les prestations d’aide sociale pour les personnes aptes au travail ». Le pire, c’est que je serais d’accord avec cette idée si notre société était tout autre, s’il y avait le plein emploi, etc. En plus, quoi de plus arbitraire que de proposer le chiffre magique de deux ans! Si quelqu’un ne s’est pas retrouvé sur le marché du travail après deux ans, permettez-moi de douter qu’il réussisse un jour… À part quelques exceptions, être sur l’aide sociale n’est surtout pas un cadeau, il faut être mal en point. Au lien de pointer le temps, il faudrait miser sur la réhabilitation globale de ces gens qui sont dans une période creuse.

Pour ce qui est de ramener la semaine de travail à 40 heures, je suis tout à fait contre. L’économie devrait s’ajuster à la vie des citoyens et non le contraire, surtout qu’on nous promet depuis quelque part au début du siècle dernier la société des loisirs, il serait temps qu’on lui voie le bout du nez! Il y a des ordinateurs, des machines, des robots, il serait temps que ça paraisse!

Autre sujet, je suis d’accord avec son idée d’abolir « les libérations conditionnelles dans les prisons ». Tant que la société n’aura pas assez évoluer pour que la Justice soit caduque, il y aura des prisons et des détenus pour y compléter leurs peines, point à la ligne. Si les prisons coûtent trop cher, investissons dans la prévention pour qu’il y ait moins de crimes et donc moins de prisonniers.

À la question de demander « au gouvernement du Canada d’abroger la Loi sur les Indiens et de transformer les réserves en municipalités sous juridiction provinciale », je me sens ambivalent. D’un côté, je crois que les réserves sont seulement des ghettos, et je ne vois rien de bon dans l’idée de ghetto. De l’autre, je comprends qu’historiquement les blancs sont redevables de la situation dans laquelle se retrouvent ces peuples, mais il serait peut-être temps de sortir de cette dynamique revancharde. Moi, aujourd’hui, j’ai des ancêtres blancs et, je suis certain, des ancêtres amérindiens, alors comment culpabiliser seulement une partie de moi?

J’ai lu quelque part que Stéphane Gendron aime le pouvoir, mais il ne doit pas l’aimer à un point absolu puisqu’il « imposerait des élections à date fixe » et il proposerait que les « élus provinciaux et municipaux seraient (sic) limités à deux mandats de quatre ans ». Mais bon, il aurait bien le temps de changer d’idée, rendu sur son trône…

Une sagesse qui vient de loin

Je me devais de revenir sur un billet, et surtout une discussion, que j’ai eu voilà quelques semaines avec mon ami L’équilibriste.

Cette discussion a eu comme point de départ le sujet d’un de mes billets « Rivière-Ouin… », paru chez Branchez-vous!, où je dressais un parallèle entre la mort violente de Nancy Michaud, attachée politique du ministre Claude Béchard, et notre vision judéo-chrétienne de la Justice, que j’ai illustrée par une citation de Michel Onfray :

Qui accepterait d’un hôpital qu’il enferme un homme ou une femme à qui l’on découvrirait une tumeur au cerveau – pas plus choisie qu’un tropisme pédophilique – dans une cellule, l’exposant à la violence répressive de quelques compagnons de chambre […] avant de l’abandonner, un quart de son existence, au travail du cancer, sans soin, sans souci, sans thérapie ? Qui ? Réponse : tous ceux qui activent la machine judiciaire et la font fonctionner comme une mécanique trouvée aux portes du Jardin d’Eden sans se demander ce qu’elle est, pourquoi elle se trouve là, de quelle manière elle fonctionne…

[…] Cette collusion entre libre arbitre et préférence volontaire du Mal au Bien qui légitime la responsabilité, donc la culpabilité, donc la punition, suppose le fonctionnement d’une pensée magique ignorant ce que la démarche post-chrétienne de Freud éclaire avec la psychanalyse et d’autres philosophes qui mettent en évidence la puissance des déterminismes inconscients, psychologiques, culturels, sociaux, familiaux, éthologiques, etc.

Donc, ce qu’il en ressort, c’est que la société fonctionne en addition d’individualités — que le concept du libre arbitre vient justifier. La difficulté, c’est que les éléments moralement problématiques sont considérés comme des parias tandis qu’ils devraient seulement donner le signal qu’il y a des problèmes avec la société dans son entièreté, comme l’augmentation des cas de cancers devrait donner le signal qu’il y a un problème exponentiel des pollutions. Cela nous donne une société en constante réparation, a contrario d’une société en prévention.

Ce à quoi mon ami m’a convié, en sortant et me montrant un bouquin sur la culture Kongo, qui se transmet par des proverbes, m’a complètement bouleversé, puisque cela venait confirmer que cette philosophie trouvait sa possibilité et sa source aux confins de l’humanité, étant donné que l’Afrique est notre berceau, nonobstant l’avis du crétinisant créationnisme. Je vais donc tenter de synthétiser cette pensée, au niveau du rapport entre la société et l’individu, de la manière la plus concise possible : un crime est comme un bouton sur le nez de la communauté, le symptôme d’un problème qui trouve sa source ailleurs; il faut alors tout faire afin de le retracer et de le régler, pour ne pas qu’il se répète. Le proverbe Kongo suivant est un bon exemple :

Le poison dans la communauté est le symptôme de sa perte.

(Pour d’autres exemples de proverbes, le billet d’Eric Bondo en est truffé.)

Est-ce que nous sommes proches d’une philosophie de société de la sorte? Non, pas vraiment, et c’est ce qui me peine le plus. Ce qui nous meut aujourd’hui est de ramasser assez d’argent pour parer aux contrecoups de la vie, cette vie où tout est mis en place pour nous détrousser de cet argent durement gagné, ce qui, cette dureté, occasionne aussi des contrecoups…

De contrecoup en contrecoup, ça vibre, ça fait trembler, ça rend nerveux, etc.

(Photo : Antony & cie)

Les conservateurs toujours en mode reculons

Les conservateurs (autant le parti que les idéologues, mais ce sera amplement le parti qui sera visé ici) sont de drôles de spécimens. Tandis qu’ils sont fortement soupçonnés d’avoir triché aux dernières élections, ils essayent en catimini de criminaliser à nouveau l’avortement par le dépôt d’une loi ambiguë et censurent un livre hautement factuel sur les drogues. Voilà bien une démonstration limpide du relativisme de la vertu, qu’ils veulent monopoliser pour le bien de tous…

Si on regarde la question de l’avortement, qu’on soit pour ou contre il est clair que le meilleur compromis réside dans le libre-choix, en s’imaginant les gens responsables au possible, donc avec l’apport de la prévention et de l’éducation. La question a savoir si la mort provoquée d’un foetus est un meurtre ou non est tellement difficile à répondre qu’elle me semble assujettie au contexte précis de la génitrice, dans le giron du système de santé, en phase avec une éthique bien construite, pas dans le regard réprobateur d’un dieu et/ou d’un groupe qui se proclame de la vérité et de la moralité. Et des génitrices irresponsables, il y en a encore beaucoup aujourd’hui, il faut en convenir, mais à qui la faute?

Cela me fait penser à la position du parti conservateur sur le livre « Savoir plus et risquer moins ». On pense de leur côté que le public n’est pas digne de recevoir des informations complètes et objectives sur les drogues. On pense que hors des règles édifiées les choix des humains seront obligatoirement déficitaires, qu’en dehors du contrôle étatique traditionnel la perdition guette les brebis égarées… On punit au lieu de comprendre, on répare au lieu de prévenir.

Je ne veux pas trop prendre parti… mais il me semble préférable de prôner l’éducation, la connaissance, le sens critique pour tous, au lieu d’une moralité toute faite pour contrer ces problèmes de société que sont les drogues et l’avortement. La pauvreté monétaire et intellectuelle est bien plus responsable que toute autre chose des choix embrouillés des gens, ces choix qui mènent vers le désespoir la plupart du temps. Connaissez-vous beaucoup de drogués et d’alcooliques pleinement équilibrés, de jeunes filles et de femmes qui utilisent l’avortement comme principal moyen de contraception qui sont allumées, tout à fait responsables, combien d’adolescents et d’hommes qui refusent le condom (et qui ne se renseignent surtout pas à savoir si la dame utilise un moyen de contraception) qui sont aptes à penser plus loin que leur désir du moment?

Et, alors, condamner après-coup ou regarder la situation en face, sans préjugés? Combattre la globalité du problème en examinant le contexte ou culpabiliser?

Répondre à ces questions sans se baser sur son propre dégoût face à ces problématiques est déjà un bon début.

(Photo : Venessa Nina Dot Com)

La charité n’est pas topique

Mon billet nommé « Super! » a suscité quelques questionnements sur la charité et, après avoir lu un texte sur La Tribu du Verbe que j’ai mis en lien, nommé « La charité bourgeoise », mon ami Gaétan m’a fait savoir qu’il n’était pas d’accord avec cette façon de voir les choses, celle qui consiste à penser que la charité n’est pas la meilleure solution aux problèmes sociaux.

Alors, étant donné que mon intervention est assez explicite et se déroule assez longuement, je me permets d’en faire un billet indépendant, question de continuer dans cette veine importante.

Gaétan,

je comprends tout à fait ton point de vue, mais essaye de voir plus globalement le problème : plus certaines personnes vont s’occuper de leur propre chef, par exemple, des pauvres, plus le gouvernement (c’est à dire nous tous par procuration) va se laver les mains de ce problème sociétal… Je crois qu’il est préférable de faire de la pression pour améliorer globalement les choses, pas juste « patcher» comme la charité le fait en ce moment.

Je ne crois pas qu’il faut le prendre comme un dénigrement pur et simple de la charité et du bénévolat; c’est plutôt que cette charité et ce bénévolat sont des conséquences de problèmes plus graves auxquels il faudrait s’attaquer à la base en injectant des ressources en ce sens au lieu de les dilapider, par exemple dans des armes et de l’équipement militaire, pour on ne sait trop pourquoi…

C’est comme le discours sur la charité dans les pays du tiers-monde où il est maintenant conseillé d’aider par de l’éducation plutôt que de l’argent, car, comme le dit le dicton chinois : « ne donne pas un poisson à celui qui a faim, apprends-lui à pêcher ».

Est-ce que notre système encourage l’éducation, la prévention, la prise en charge de sa propre vie auprès des pauvres, des gens sur l’aide sociale, hypothétiquement apte à participer à la société? Je ne crois pas, car ils ont à peine de quoi survivre, ce qui n’est pas les conditions gagnantes pour se sortir la tête de l’eau, c’est prouvé : ils sont dans un cercle vicieux qui monopolise toute leur vigilance et leur énergie.

Alors oui, ce point de vue peut te paraître ingrat, et te laisser « un mauvais goût dans la bouche », mais comprends que d’un autre côté, il y a une certaine absurdité quand on comprend que la bonté est parfois pour certain plus dirigée vers eux-mêmes que dirigée vers les gens dans le besoin, même si ces derniers en profitent quand même, en fin de compte. Mais c’est trop peu (et oui, tu as raison, c’est quand même utile — je ne le nie pas). Et le plus drôle dans ça c’est que beaucoup de ces mêmes personnes charitables voudraient en même temps ne pas payer d’impôt et qu’en plus on coupe dans l’aide sociale alors…

Je vois le système étatique et privé d’aide pour les nécessiteux comme étant un système pour garder une certaine paix sociale, pas pour vraiment aider (même si ceux qui y participent y croient dur comme fer, parce qu’ils en ont le sentiment — mais n’oublie pas que mon analyse est pragmatique).

Et je ne crois même pas que je suis pessimiste, loin de là.

Réaliste?

(La photo provient d’ici.)

Un cerveau rempli de merde compacte

Je viens de lire ça sur cyberpresse à propos des pensées de Mailloux:

« L’animateur de CKAC va même jusqu’à faire la promotion de la stérilisation des pauvres, «au lieu de leur enlever leurs gamins à la naissance». «Il est important pour une collectivité d’inciter ses meilleurs éléments à se reproduire et ne pas faire l’inverse», lâche-t-il. »

Là, je me retiens de ne pas aligner une suite de sacres. Mon teint est sûrement rouge par la colère qui m’envahit quand je lis cette merde offerte en guise de pensée intelligente.

D’un côté, je viens d’une famille assez modeste (et qui a eu sa part de pauvreté), donc je n’aurais pas dû naître, ni ma soeur et mon frère? Il me semble que je suis capable d’aligner des mots un après l’autre, j’ai quand même fini un BAC (mais en arts visuels, ça compte peut-être moins pour certains…). Et mon frère et ma soeur sont de bons travailleurs, talentueux dans leurs domaines, très utiles à la société.

Ce stupide personnage n’a jamais pensé qu’on peut élever les éléments d’une société par l’éducation et la prévention. Il me semble que c’est évident que les gens qui ont le ventre vide sont plus en mode de survie, donc peut-être moins enclins à être productif: faudrait les tuer ou les stériliser pour ça? Ça ne tient pas debout! J’ai le goût de gagner un point Godwin là!


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