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Né pour un grand pain (les osties, c’est pas assez…)

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atheismeVous êtes sûrement au courant que l’athéisme sort dans la rue prochainement : « une dizaine d’autobus de la STM arboreront une publicité commandée par l’Association Humaniste du Québec ». Si vous ne l’êtes pas, le message qu’on y verra :

Dieu n’existe probablement pas. Alors, cessez de vous inquiéter et profitez de la vie.

En faisant un peu exprès, j’aborde le sujet dans le sens d’athéisme, pourtant il n’en est rien pour moi, enfin si peu, puisque j’y vois plus de l’agnosticisme.

Agnosticisme (via Antidote) : Doctrine philosophique qui rejette toute métaphysique et déclare que l’absolu est inaccessible à l’esprit humain.

Athéisme (idem) : Doctrine de l’athée, selon laquelle Dieu n’existe pas.

Tandis que l’athéisme nie, l’agnosticisme s’en lave les mains… Je préfère le premier, il est plus actif. Car pour construire, il faut d’abord parfois détruire.

Justement, c’est souvent la science qui se charge de donner des munitions. À lire sur Agence Science-Presse, le texte « Né pour être croyant » qui explique que nous « sommes nés pour croire. Mieux : le fait de croire, que ce soit en Dieu ou autre chose, serait un processus normal de l’évolution. Une question de sélection naturelle, en quelque sorte. »

Et j’aime bien aussi la finale :

La religion serait donc un « artefact de nos neurones auquel on ne peut échapper », […]. Cela expliquerait que l’athéisme soit « aussi difficile à vendre ». Croire est facile; rejeter la croyance « nécessite un effort ».

Avec tout ça, il y a en masse de place pour en jaser…

Pourquoi je ne suis pas libertarien (mais que je suis quand même quelque peu sous le charme)

Depuis peu, je me suis intéressé au libertarianisme. Cette philosophie politique, à forte tendance économique, selon le site Le Québécois Libre, repose sur la croyance « que la liberté individuelle est la valeur fondamentale qui doit sous-tendre les rapports sociaux, les échanges économiques et le système politique. » Ils croient « que la coopération volontaire entre les individus dans un marché libre est préférable à la coercition exercée par l’État », « que le rôle de l’État n’est pas de poursuivre des objectifs au nom de la collectivité – comme redistribuer la richesse, « promouvoir » la culture, « soutenir » le secteur agricole, ou « aider » la petite entreprise –, mais bien de se limiter à protéger les droits individuels et laisser les citoyens poursuivre leurs propres objectifs de façon libre et responsable. »

Aussi, sur l’échiquier politique, que nous caractérisons habituellement par l’antagonisme gauche-droite, ils ne veulent pas se situer d’un côté ou de l’autre, car ils considèrent que la gauche et la droite « ne sont plus que les deux revers de la même médaille étatiste. » Donc, ils veulent se distinguer comme étant « la seule véritable alternative : d’un côté, les étatistes de gauche et de droite; de l’autre, les défenseurs de la liberté, de la prospérité et de la civilisation. » Ce qu’il y a de clair, c’est que les libertariens sont contre l’interventionnisme de l’État et des groupes corporatistes, pour une implication citoyenne basée sur la responsabilité.

Sur le même site, dans un autre texte (qui se retrouve sur la même page que celle citée plus haut), « Cinq attitudes libertariennes essentielles », l’auteur Martin Masse dresse une liste, dont il élabore chaque point, qui résume bien cette philosophie :

1- assumer ses choix et cesser de rejeter la responsabilité de ses actions sur les autres
2- voir l’aventure humaine avec optimisme
3- refuser de s’en remettre à des abstractions collectives
4- viser une amélioration constante à long terme plutôt qu’une perfection statique à court terme
5- être tolérant et accepter la diversité

Voilà pour la présentation, maintenant la critique. En soi, il serait presque trop facile d’adhérer à ce système de pensée, car il est logique et répond même à la plupart des questionnements actuels si on le regarde seulement en surface. Il pourrait rallier une bonne partie de la population puisque son but est de nous débarrasser de la connivence entre l’État et les groupes d’intérêt, phénomène qui éloigne de plus en plus le peuple des considérations politiques. Par contre, après l’avoir examiné plus attentivement, il est utopique de penser que la société pourrait s’adapter rapidement à un système de la sorte : pour cela, il faudrait occulter l’histoire, remettre les pendules à l’heure au niveau socio-économique; en somme, repartir à neuf. Et cela est impossible, car à mon sens l’inégalité déjà présente se creuserait davantage, étant donné que l’implication citoyenne n’est pas de mise dans notre monde corporatiste et antidémocratique, où le conformisme est roi.

Personnellement, je pourrais vivre dans un système semblable, car je suis assez confiant de mes capacités d’adaptation, mais je ne crois pas que tout le monde pourrait suivre, même que plusieurs tomberaient encore plus bas qu’ils ne le sont maintenant si les libertariens étaient au pouvoir dans un avenir rapproché. La scission entre les individus et l’État a déjà trop fait de dégât pour que la responsabilité citoyenne soit bien exercée maintenant, à froid, par tous : il nous faudra un filet encore longtemps et beaucoup de travail à faire auprès de la population pour qu’elle reprenne goût à la démocratie. Et ce serait malheureusement l’égoïsme qui primerait si les individus étaient laissés à eux-mêmes aujourd’hui : le constat actuel sur les comportements irresponsables des automobilistes en est un bon exemple à mon avis.

Donc, la solution libertarienne est trop statique, trop extrémiste pour moi qui pense aux répercussions à court terme (et à long terme aussi bien sûr…). Je crois que la société idéale ne pourrait s’appuyer sur un seul dogme, car les individus sont trop dissemblables : le système se devrait d’être toujours malléable, équilibré. Et cette philosophie, même dans son équilibre (implicitement centriste, par son rejet de la gauche et la droite) n’est pas équilibrée, puisqu’elle n’est pas relative et repose sur un monde rêvé où les individus n’ont que des qualités, où l’optimisme serait un idéal partagé par tous.

Si la liberté individuelle est la valeur fondamentale, qu’est-ce qu’on fait avec les défauts des individus? Comment la société pourra freiner la cupidité, l’égoïsme qui caractérise déjà les comportements de l’élite économique? Et si l’État est réduit au maximum et que le secteur privé prend le contrôle de tout le reste, qu’est-ce qui nous assurera que le facteur humain ne deviendra pas encore plus secondaire qu’il ne l’est aujourd’hui? Je le répète encore, mais c’est de l’équilibre qu’il nous faut entre l’État et les citoyens.

Aussi, leur diabolisation de l’État est compréhensible dans le contexte actuel, et je la partage. Mais si l’État était vraiment une extension de notre individualité, basé sur les forces vives de chacun, leur critique, et surtout leur dogme, ne tiendrait pas la route. C’est la corruption actuelle qui lui donne sa légitimité. En réexaminant la thèse libertarianiste, alors que l’on expulse momentanément le parasite corporatiste de l’appareil étatique, il apparaît clairement que l’idée d’abandon de l’État comme régulateur et filet social serait une erreur monumentale pour les mêmes raisons que j’ai décrites plus haut.

Pourtant, après avoir discuté et débattu avec certains libertariens sur leur blogue, j’ai bien vu que leur philosophie est noble, et qu’elle tend vers le bien-être de la communauté. Par contre, elle est peut-être trop optimiste, justement, et j’irais même jusqu’à dire qu’elle se rapproche de la pensée magique : leur position sur la charité privée au détriment d’une concertation étatique sur la pauvreté est fortement utopiste à mon humble avis. Si on laisse le choix aux riches de partager, ils ne le font qu’en minorité alors qu’il faudrait qu’ils le fassent en majorité, et je n’ai pas besoin de donner d’exemple pour le prouver… Peut-être que si dans une société où tous les individus étaient éduqués globalement à leur juste valeur, selon leur capacité, où les superstitions seraient disparues, où la science médicale et le système de santé serait axé sur la prévention, où l’économie serait au diapason avec les vrais besoins de la population (sans création de besoins artificiels pour nourrir la production), où l’environnement serait considéré avec le plus grand des respects, il y aurait place pour un système comme celui-là. Pas avant.

Pour l’instant, je pense qu’il faut collectivement laisser une grande place au dynamisme que provoquent les libertés individuelles, tout en se dotant d’une « assurance tout risque » que prendrait en charge un État vraiment démocratique. Donc, en conservant un système public fort qui regrouperait le bien commun — soit les domaines reliés à la santé, à l’éducation fondamentale (et à tous les domaines de la connaissance, ceux qui ne concernent pas la technique), à l’aide à la famille et à des mesures d’aide aux gens en difficulté, aux relations de travail (dans le but de rendre caduc les différents syndicats, afin de faire profiter de meilleures conditions possibles à tous les travailleurs), entre autres — et en laissant les individus (donc le privé) s’occuper du reste — entre autres l’économie, les biens de consommation (incluant tous les alcools…), la culture de masse, toute éducation qui sert seulement aux besoins de main-d’oeuvre des entreprises — selon des règles justes et équitables qui seraient assujetties le plus possible au bien-être de la collectivité.

Si la responsabilité est une valeur importante pour les libertariens, il faudra aussi qu’ils la confrontent à la responsabilité des autres, tant que l’idéologie ne pourra prendre sa vraie place, dans une société à sa mesure. C’est en faisant la promotion de l’éducation citoyenne de base et en l’instaurant ensuite pour tous que la responsabilité deviendra importante pour tous les individus. Car je crois que l’individualisme, la liberté individuelle acquise sans préparation aurait tendance à se transformer facilement en égocentrisme, je le répète. Et l’égocentrisme est bien le contraire de l’humanisme.

L’accord tacite #5

Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.

5) J’accepte que l’on congèle et que l’on jette des tonnes de nourriture pour ne pas que les cours s’écroulent, plutôt que de les offrir aux nécessiteux et de permettre à quelques centaines de milliers de personnes de ne pas mourir de faim chaque année,

Ce point illustre bien la logique marchande qui ne peut, dans la majorité des cas, intégrer la société (celle qui se trouve en dehors du système économique) dans ses calculs. La cohésion sociale et le bonheur global se retrouvent dans la case « déficit », un point c’est tout. L’économie ne se targue pas d’humanisme, sauf bien sûr si cela est rétribué par des crédits d’impôt avantageux…

Pourtant, les besoins sont énormes dans les banques alimentaires et les gouvernements ferment les yeux sur le gaspillage. Une loi et hop! le problème serait réglé!

Sur le site de Moisson Québec, on peut y lire qu’en « 2005, ce sont 2 830 954 kilos de denrées qui ont été récupérées auprès de 132 entreprises agroalimentaires représentent une valeur marchande de 13 100 329$… » En contrepartie, sur le site « agribionet », il est bien indiqué « que dans la région de la Capitale Nationale, le produit intérieur brut (PIB) du secteur agroalimentaire atteint 980 millions $ ». Aussi, on « retrouve également sur ce vaste territoire 1085 fermes […], les 159 entreprises de transformation affichent des livraisons de 620 millions $, sans compter les 51 grossistes et les 953 détaillants en alimentation. »Le site de Moisson Montréal étant en dérangement, je n’ai pu faire les même recherches pour cette région, mais je gage que la situation est tout aussi alarmante.

Faites le calcul! Est-ce que notre société est basée sur la compassion? Pas vraiment…

(Pour L’accord tacite #6, c’est là-bas.)

Les fétichistes de l’accumulation personnelle de richesse

Ce texte n’est pas nouveau, mais je ne l’avais pas encore publié ici. Je pense que c’est toujours d’actualité…

Le capitalisme a créé des monstres mes amis. Les multimillionnaires et milliardaires de ce monde cultivent un vice: le fétichisme de l’accumulation personnelle de richesse. Ça devrait être interdit par la loi comme c’est interdit de tuer, car ils tuent indirectement. Ils privent la majorité de la population de cette planète des moyens de survivre pour pouvoir s’exciter devant l’évolution de leur compte en banque. Ils vident la Terre et polluent pour arriver à leurs fins. Comme toute bonne déviation sexuelle, il leur en faut toujours plus.

Le problème, c’est qu’ils ont toujours justifié leur fétichisme devant la société en créant des emplois et en devenant un moteur pour l’économie. Sauf qu’aujourd’hui, devant l’internationalisation de la main-d’oeuvre, la tentation de faire encore plus de profit en déménageant leur production et en créant par cela du chômage nous les rend un peu plus suspects. Comment accepter que des êtres humains se paient un luxe de la sorte? L’autre problème, c’est que la majorité de la population a déifié ces gens.

Réveillez-vous! ce sont des malades mentaux!

L’accord tacite #3

Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.

3) J’accepte l’exclusion sociale des marginaux, des inadaptés et des faibles car je considère que la prise en charge de la société a ses limites,

Ce point m’interpelle beaucoup puisque je me considère assez marginal. Pour faire un parallèle, cette marginalité a parfois été problématique dans ma famille, mais en gros, ç’a quand même bien été, car les membres de ma famille sont assez ouverts d’esprit pour accepter ma différence même si elles les heurtaient quelquefois.

L’acceptation, ou plutôt la tolérance envers les différentes races, religions et orientations sexuelles, qui semble fonctionner de plus en plus, est bien la preuve que l’inclusion de tous les citoyens dans leurs différences est un but noble à atteindre. Pour fuir la conformité, comme agent de stagnation sociale, il faut une ouverture de plus en plus grande envers les regards et interprétations autres.

Même que je crois que l’individu moyen, conformiste par défaut, devrait cultiver son originalité : ce qui lui permettrait de comprendre que son individualisme le ramène, par un jeu de tiraillement entre les extrêmes, toujours à la société et aux compromis qu’elle sous-entend. Un humaniste va au-delà de ses premières impressions, ce qu’un animal ne pourrait faire…

(L’accord tacite #4, c’est par ici.)

L’accord tacite #2

Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.

2) J’accepte d’être humilié ou exploité a condition qu’on me permette a mon tour d’humilier ou d’exploiter quelqu’un occupant une place inférieure dans la pyramide sociale,

Ce deuxième point me rend tellement triste. Il m’aspire vers ce qu’il y a de plus vil en l’humain. Le pire, c’est que ça m’est déjà arrivé et que ça m’arrivera sûrement encore de dénigrer un autre individu parce que je trouve qu’il est moins « quelque chose » que moi… Je me hais quand ça m’arrive. Ma mère me disait : « Ne fait pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse » Merci maman! Mais j’ai encore du chemin à faire avant d’être parfait…

Et de se faire regarder de haut par quelqu’un d’autre est aussi très blessant. Que ce soit un ou l’autre, c’est un des pires défauts, car il actualise les rôles déjà présents et leur donne un sens encore plus injuste.

La condition humaine est déjà assez difficile. On n’a pas besoin en plus de se piller sur la tête.

Ces deux phrases sont comme des mantras à répéter le plus possible…

(L’accord tacite #3, c’est ici.)

Pour que tout ne goûte pas PKP

Avec cette histoire de lock-out au Journal de Québec, j’avoue qu’il est facile de critiquer PKP et c’est vrai que les critiques contre cet homme peuvent paraître simplistes parfois. C’est comme si c’était obligatoire de chialer contre lui parce qu’il est riche et puissant. Je dirais à ceux-là d’étayer un peu plus leurs arguments, car oui, il est possible de critiquer cet homme pour d’autres raisons qu’une haine viscérale et quasi génétique, même si je la ressens parfois (comme certains d’entre vous la ressentent sûrement pour moi…) pour ceux qui n’ont qu’une philosophie centrée sur leur profit à court terme. Par exemple, son père, ayant étudié en philosophie, justement, me paraissait plus humain.

Et ce n’est pas tant la haine des patrons. Moi, par exemple, les miens sont vraiment humains et respectueux envers les employés — ce sont en plus des amis que j’ai rencontré pendant mes études : la preuve que je ne suis pas extrémiste comme certains peuvent le penser. Surtout, le plus important, ils n’ont pas un quasi-monopole et le moyen de faire de la convergence comme Quebecor. Ils font parti des PME. Et j’y repense, le pire, c’est qu’ils pourraient commencer à en faire un peu de convergence, car ils possèdent quelques bars et viennent de lancer un label de disque et de sortir un album avec un artiste. Ils pourraient très bien me faire de la pression, mais je n’ai même pas reçu de leur part de disque de cet artiste alors que je suis DJ pour eux… Et moi-même, je ne suis même pas capable de profiter du fait que je suis DJ pour faire de la promotion pour mes propres chansons quand je travaille. Bien des gens me disent que je devrais, mais je ne me sentirais pas à l’aise de le faire si je n’ai pas fait un petit bout de chemin de mon côté, comme avec les nouveaux artistes qui parviennent à mes oreilles, d’une manière ou d’une autre. Et, je ne suis pas très opportuniste, car je me tire dans le pied en partant, étant artiste, en critiquant le média le plus puissant de la sorte, mais je m’en fous : en plus, ça me surprendrait beaucoup que Quebecor m’approche un jour, je ne cadre pas trop avec leur philosophie, au départ…

Pour revenir au sujet principal, un autre exemple emblématique de la doctrine de PKP : je me suis retrouvé par hasard sur le blogue de Dominic Arpin (employé de cette oligarchie médiatique) dernièrement et, à un de ses sujets, j’ai voulu écrire un petit mot pour diriger les gens intéressés vers mon blogue, où j’ai écrit un commentaire sur le même sujet (J’ai un secret pour vous). Quand j’ai appuyé sur « Envoyer », j’ai vu un petit message du genre apparaitre : « Erreur. Vous ne pouvez pas insérer d’adresse ou de code HTML ». Un peu déçu et outré par cette interdiction qui dénature à mon avis le concept même du blogue, j’ai envoyé un message directement au blogueur pour lui expliquer mon point : que je trouvais assez bizarre que son blogue ne permette pas ça comme pratiquement tous les autres blogues, surtout qu’il discute lui-même du web et des découvertes qu’il y fait dans le sien.

Quelques minutes plus tard, je recevais une réponse de sa part. Il me donnait tout à fait raison : il faisait de la pression auprès des instances supérieures pour que ça change. Ça m’a surpris, étant donné que personnellement, je l’avoue, j’ai un préjugé défavorable envers tout le monde qui gravite autour de Quebecor. C’est que je ne vois pas la culture comme eux, je trouve qu’ils la travestissent la plupart du temps vers du divertissement complaisant, consensuel, fade et sans goût distinct. Oui, je sais, les goûts ne sont pas à discuter…

Je peux me mettre dans la peau de cet homme et je suis certain que son désir le plus cher est que toute la culture au Québec, et ensuite le monde, passe entre ses mains pour que tout goûte un peu le PKP. Ça va pas mal à l’encontre de l’idée derrière la Déclaration universelle de l’UNESCO sur la diversité culturelle. Pour la totalité des travailleurs de l’industrie culturelle, n’y a’-il pas une différence entre travailler pour Quebecor et travailler pour pleins de petites compagnies? La différence réside dans les produits culturels qui en résultent, étant donné le nombre plus ou moins élevé des décideurs, c’est-à-dire sur quels poulains tout l’argent disponible des Québécois ira et qui influencera les achats.

Je crois que n’importe qui a trop de pouvoir est susceptible de se comporter en dictateur : c’est la nature humaine paraitrait-il! De le défendre en clamant qu’il fait travailler des gens est simpliste : les gens travailleraient quand même si le pouvoir était séparé en plus de mains.

Je suis un mal nécessaire, comme tous ceux qui rejettent cet état de fait. C’est sain pour une société d’avoir des éléments discordants. Et le pire, je peux très bien chialer, car je paye chaque mois mon tribut au roi Peladeau, deuxième du nom.

Je suis un homme en colère

Depuis hier, je suis un homme en colère. Louis, un excellent blogueur, m’a invité chaleureusement à participer à son blogue « Un homme en colère », lieu intéressant où se discutent les sujets d’actualité au jour le jour. Les trois collaborateurs adoptent un point de vue humaniste et progressiste, mais tout le monde est la bienvenue pour commenter, la politesse est de mise quand même. Alors je copie-colle pour vous mon premier texte, humoristique et même un peu baveux, je le confesse :

La Drouate

Voici voilà, une petite chronique légère pour égayer l’ordinaire, question de marquer au fer rouge cette première collaboration de ma part!

Depuis mon entrée récente dans le merveilleux monde de la blogosphère, j’ai remarqué l’arrogance, qui est devenue pour moi instantanément traditionnelle, et les excès langagiers de la droite vis-à-vis sa petite soeur pauvre : la drôlement nommée gogauche. Alors, pour faire contrepoids, et surtout pour le plaisir, je me suis creusé la tête pour trouver une manière de déformer le terme « droite », un peu de la même manière. Dernièrement, peut-être que quelques-uns ont pu le lire ici, j’ai trouvé celui-ci : dadedidodudroite. Il est bien drôle par sa référence enfantine, mais peut-être trop ardu à écrire…

Hier, j’ai eu un flash, et après avoir reçu l’invitation de Louis à participer à ce blogue, cherchant un premier sujet, je me suis dit que je pourrais inaugurer ici ma nouvelle déformation langagière par le fait même, et faire une pierre deux coups. Comme vous avez pu le deviner, elle se retrouve déjà dans mon titre : La Drouate. Je pense que je n’ai pas trop besoin de vous expliquer qu’il s’agit de la rimette « La droite dans la ouate » en association symbiotique, hé hé!

Et, je trouve que l’image fonctionne très bien au niveau de ce que je pense de cette idéologie, surtout lorsqu’elle se campe à l’extrême (comme je le dis toujours, je me considère assez au centre, quand même un peu à gauche, je l’avoue, pour ajouter une minime contribution avec mon poids), et surtout au niveau du comportement argumentaire de certains de ses sbires : ils me donnent l’impression de vivre sur de la ouate en n’écoutant pas et en n’entendant pas ce qu’on a à dire parce qu’ils ont de la ouate dans les oreilles. Et il répond très bien au côté condescendant du terme « gogauche », qui n’attendait, à mon avis, que son vis-à-vis.

Allez! utilisez-le à toutes les sauces quand c’est nécessaire, mais jamais gratuitement… Déjà que la drouate utilise gogauche tout bonnement, même dans les grands médias, supposément sérieux et objectif. C’est un cadeau, je vous le donne! Propagez-le à bon escient.

Je suis bien content de savoir «Comment les riches détruisent la planète»

Je viens de voir au Téléjournal de Radio-Canada l’entrevue de Hervé Kempf qui parlait de son livre: Comment les riches détruisent la planète. Le sous-titre de l’article du Devoir « Les riches aux bancs des accusés » paru le 6 janvier 2007 et que je viens de découvrir, condense bien son sujet : « Le capitalisme serait à l’origine des crises sociales et écologiques ».

Sans vraiment me surprendre, cela vient simplement confirmer ce que je pensais déjà, ce que plein de gens comme Louis et Jimmy St-Gelais, les hommes derrière l’excellent blogue « Un homme en colère« , mettent de l’avant malgré l’adversité néo-libérale, qui compte malheureusement beaucoup d’adeptes dans la blogosphère.

Que ce journaliste expose tout haut dans les médias traditionnels ce que nous défendons ardemment ici bas nous donnera encore plus de munitions, mais ne changera pas instantanément les mentalités. J’entends déjà les contre-arguments de nos détracteurs qui trouveront bien le moyen de contredire sa thèse, son enquête, qui pour moi est bien plus près de la vérité que d’un raisonnement dialectique. Reste à voir quelles absurdités ils vont pouvoir encore nous sortir…

Parce que de nier le lien évident entre la montée du néo-libéralisme (donc du capitalisme sauvage) et l’agonie écologique de notre planète est irresponsable, voire moralement agressif — ce qui sied bien à leurs discours sans pitié pour la dignité humaine et la sauvegarde de l’environnement (loin de moi l’idée de transformer gratuitement en monstres mes adversaires, mais, d’un point de vue analytique qui prend en ligne de compte la causalité de ce qu’ils prônent, il m’est difficile de ne pas le faire au moins un peu… c’est quand même de la survie de l’humanité, de la faune et de la flore qu’il est question ici!).

Oui mais là, si Hervé Kempf passe au Téléjournal aujourd’hui (il est passé aussi à la Fosse aux Lionnes), est-ce que maintenant les arguments des gens plus à gauche et pro-environnement vont avoir plus de portée? Est-ce que les gens à droite vont dorénavant mettre un peu d’eau dans leur vin? Est-ce que les p’tits vieux vont commencer à recycler et arrêter de nettoyer leur asphalte avec un jet d’eau? Est-ce que tout le monde va enfin commencer à collaborer pour ralentir son salissage de la Terre? Je l’espère.

(Désolé pour les personnes âgées conscientisées, et j’espère qu’il y en a plus que je pense!)

Ajout:

Je viens de faire une recherche sur le site cyberpresse pour voir s’ils ont parlé de ce livre et, finalement, un seul journaliste, Mario Roy, le 3 février 2007, en discutait en ces termes:

« Le débat a souvent tendance à échapper à la raison, sombrant alors dans la vénération de Gaïa, la déesse-terre-mère, ce qui a mené quelques illuminés de la deep ecology à considérer l’espèce humaine comme une nuisance qu’il faudrait idéalement éliminer. Ou alors, et c’est beaucoup plus courant, on recycle ( ! ) la bonne vieille haine du capitalisme.

Nulle part ne verra-t-on ce dogme mieux exposé que dans un ouvrage attendu la semaine prochaine dans les librairies québécoises, Comment les riches détruisent la planète. Le journaliste militant Hervé Kempf y soutient que seul le capitalisme explique la pollution (comme on l’a vu dans les villes industrielles de l’ex-empire soviétique). Et qu’il faut donc réduire «sévèrement» les revenus, non seulement des «riches», mais aussi des 500 millions d’humains composant la «classe moyenne mondiale», fantasme bourgeois de paupérisation forcée du bourgeois qui a historiquement fait les beaux jours de la gauche extrême. »

Beaucoup s’interrogent sur le côté fédéraliste de La Presse, et avec raison je crois. Maintenant, en regard à une très bonne couverture à Radio-Canada (eux, ils en ont parlé, au moins…), on devrait s’interroger de plus en plus sur l’objectivité de ce journal qui semble privilégier les discours de droite (le point de vue des économistes et des entreprises a une place de choix) et dénigrer ceux de la gauche (comme dans cet article). J’ai toujours pensé que les antisouverainistes étaient beaucoup de droite, je pense qu’on en a bien un peu la preuve ici.

Un regard neuf

Sous le choc, moi l’athée, j’avais cette phrase de la Bible en tête: « Mon Dieu, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Et mes lectures, et mes discussions ont fait baisser ma pression sanguine, mon découragement.

Alors là, j’ai le goût de voir ce qui va se passer. J’ai le goût de mettre mon cerveau à neuf, d’attendre du concret, de laisser le rêve de côté pour peut-être mieux le ressortir, au besoin.

Ce n’est pas en s’accrochant par la tête dans un trou que l’on va avancer. Il faut traîner ses rêves dans un paquet-cadeau: la surprise en sera d’autant plus grande si dans le futur ce rêve avait à revenir faire ses dents.

Laissons-nous bercer par cette énergie que l’on croyait pourtant maligne. Des humains se sont laissé porter par le goût de regarder par une autre lorgnette, jusqu’à ce que la preuve soit faite qu’ils ont eu tort ou bien raison, ou encore pire, qu’ils ont misés sur l’immobilisme. Soyons quand même ouverts d’esprit même si c’est la fermeture d’esprit que nous leur reprochions.

Dans le fond, c’est le meilleur scénario envisageable. Nous pourrons goûter pleinement à un choix plus éclairé alors que les divers éléments auront fait leurs preuves, les alliances seront désignées. Nous ressortirons notre arsenal si l’humain est dupé, si la trajectoire vers le gouffre se poursuit dans la continuité. À la guerre comme à la guerre!

Je me mens à moi-même car il restera toujours dans les confins de mon pays métaphorique une part de réalité. Même si on me fait avaler à coups de claques les consignes économiques et les concerts mondialistes, il y aura toujours en moi un coin de terre et d’air à façonner à ma manière d’irréductible descendant gaulois, désirant transmuer les héritages du passé en un futur renouvelé.

Une accalmie pour mieux rebondir.

Le vote déguisé

Voilà le pire nid à raciste que j’ai vu: le site où les gens devraient décrire comment ils vont se déguiser le jour du vote pour contester le DG des élections. Je n’y ai pas lu beaucoup de description de déguisement: étant donné qu’il n’y a pas de modération sur le site, ça se défoule et ça vole bas!

Voici le commentaire que j’y ai laissé:

« Je me déguise en moi-même, donc en antiraciste! Y’a beaucoup de gens ici qui font pitié à lire… J’ai mal à mon humanité. Pis chialez pas que ça va mal sur la planète, si ça se trouve vous polluez (j’sais pas trop comment) avec vos mauvaises vibrations de raciste. Y’a une grosse différence entre les problèmes sociaux amenés par les immigrants (on a le droit d’en discuter) et la haine gratuite qui peut se lire ici… Évoluons bout de ciarge!

Pis ceux qui sont pas content, venez me le dire ici:

P.S. Prière de donner des arguments convaincants, sinon, ça sert à quoi d’écrire? »

Reste à voir si quelqu’un se pointera ici pour me répondre…

Encore Mailloux!

Après avoir vu en différé sur le blogue « Un homme en colère » l’entrevue accordée par Mailloux à LCN ce matin, j’ai réagi sur ce même blogue:

« Non mais quel clown! Après avoir vu le reportage, je suis encore plus conforté dans mon opinion que cet homme est un danger public! Alors qu’il parlait des femmes médecins qui lui sont tombé dans les bras en pleurs, je me suis dit: il oublie qu’il n’y a pas d’homme (pour généraliser, comme lui, à cause de l’éducation, entre autre) qui ferait la même chose même si intérieurement certains d’entre eux se sentiraient pareil comme ces femmes (je le sais, je suis moi-même un homme très capable d’accumuler au lieu de laisser sortir mes émotions: est-ce que c’est mieux? Pas sûr… C’est drôle, mais j’ai beaucoup plus peur des hommes qui, chargés comme des bombes de stress, font des crises autrement plus assassines parfois plus tard. Tiens, je peux généraliser moi aussi!).

Donc, il est clair que Mailloux arrange les choses, organise ses observations afin de nourrir encore plus les préjugés et la peur d’une planète féminisée. Est-ce que c’est de la faute aux femmes si les hommes abandonnent la médecine comme champ d’étude? La situation est comme elle est, il faut faire avec, non? Et c’est ridicule d’avoir peur: les femmes et les hommes passent les mêmes tests avant d’obtenir leurs diplômes? Bon, après ça c’est du cas pas cas à mon avis. »

Je rajouterais même mon autre texte publié auparavant dans ce blogue qui discute de l’impertinence de Télé-Québec ne pas vouloir diffuser l’entrevue accordée aux Francs-tireurs et de penser que Mailloux dénonçait a priori l’esclavage dans sa célèbre apparition à TLMP en revenant sur l’étude prouvant l’infériorité des noirs, que le blogueur Louis semble prendre au sérieux:

« Je suis d’accord: la liberté d’expression n’est pas négociable. Mais je ne comprends pas comment, après avoir vu son entrevue à TLMP, vous pouvez penser qu’il dénonçait l’esclavage, que c’était là où il voulait en venir a priori? Là, je trouve que c’est un glissement vers une glorification de sa soi-disant intelligence que de privilégier cette lecture, que les gens en général n’ont pas faite.

Il reste que le but évident de son intervention (quand tout le monde sait très bien qu’il a cette tendance-là) était de rabaisser un groupe et non de s’auto flageller en public d’être un descendant des hommes blancs qui ont réduit les noirs à l’esclavage, et c’est cela qui n’est pas acceptable à mon avis. De généraliser comme ça sur une race, même si ça se base sur une science, sert à quoi? Prouver premièrement que la race blanche est supérieure à la race noire, deuxièmement que l’homme est supérieur à la femme, troisièmement que le Doc Mailloux est supérieur à l’humanité?

Cet homme cultive une analyse individualiste qui préconise une approche négative tandis que moi je préfère de beaucoup une approche positive qui met en lumière les talents de chacun et occulte les couleurs de peau comme déterminisme inébranlable: élever le propos au lieu de tout rabaisser. Que vous creusiez un peu plus loin est digne de mention, mais de là à l’excuser, pas certain. Ne le sous-estimons surtout pas: il est trop habile, comme une araignée, il sait trop bien qu’il réussit à en prendre quelques-uns dans sa toile à chaque fois qu’il parle. »

Mailloux

Voilà un texte en réaction à l’effet que le Doc Mailloux serait intelligent, selon quelques gens qui exprimaient leurs opinions dans le blogue de Patrick Lagacé:

Le poil me dresse quand je lis que le Doc est intelligent… Bon, bon, ça serait hypocrite de ma part de ne pas l’avouer: il est intelligent. Mais son esprit d’analyse est tellement biaisé par sa manie de croire qu’il est le centre de l’univers qu’on obtient en fin de compte du crétinisme mué en dogme…

Justement, c’est après avoir vu l’extrait de l’entrevue dans l’annonce des Francs-tireurs que j’en suis venu à cette conclusion. Surtout quand il parlait de ce qu’il pensait des femmes… On est tous d’accord pour dire que les hommes et les femmes sont différents mais y a-t-il moyen de ne pas toujours trafiquer les données pour faire triompher l’homme blanc? Ça me tanne, et j’en suis un! Encore, si on remplace les hommes et les femmes par les noirs et les blancs (ou les jaunes, les rouges, etc.), ça donne la même chose! Vive la différence!

Je sais que mon discours n’est pas très original mais je veux simplement rappeler aux gens qui embarquent dans ça que, dans ce cas-ci, le messager est pratiquement plus important que le message: quand quelqu’un est impassible à ce point devant les critiques on est en droit de se demander si son message tient la route, et même d’avoir un préjugé à son égard. C’est plate à dire: oeil pour oeil, dent pour dent.

Quelques-uns croiront que je prône le « politically correctness » mais je prône plutôt l’optimisme dans nos rapports sociaux (j’irais jusqu’à dire scientifiques): l’humanisme comme base à toute analyse.

Cafard

J’ai aujourd’hui un peu le cafard. Même si les petites victoires sur moi-même m’enrobent le coeur, même si je répands mes semonces un peu partout dans la blogosphère: ce qui me vide d’une bonne partie de ma hargne jusqu’à plus tard, peut-être demain. Alors je peux repartir voir le vrai réel.

Il n’y a pas pour moi de scission entre ici et là-bas. Je suis toujours dans l’ici, même quand je suis là-bas. Même que je suis plus tendre, plus malléable, tout me touche plus.

Cet instrument qui nous unit a le dos large. La qualité de l’air que je choisis de respirer me va à merveille, où que je sois. Un calepin ou un portable ou un appartement fait bien l’affaire. Cet instrument qui nous unit a le dos large.

L’humain vivra comme il se doit jusqu’à ce qu’il ait disparu par sa cupidité (du moins par celle d’une cinquantaine de son espèce). Pour sauver le monde encore une fois, je tape ce mot sur mon clavier: générosité.

Le Phénomène des blogues: vers une démocratie technologique

Comme on le voit avec le phénomène des blogues (surtout ceux où se discute l’actualité), la participation politisée des citoyens en phase avec les nouvelles technologies est magnifiée au point où l’exercice traditionnel de la démocratie par le droit de vote semble aujourd’hui insuffisant. Dans un monde idéal, le pouvoir de décision appartiendrait réellement au peuple et l’utilisation du réseau Internet à cette fin serait la solution. L’accélération exponentielle de l’évolution des activités humaines et la plus grande complexité de notre rapport à la société commande une aussi grande évolution de la part de l’appareil gouvernemental pour donner une plus grande place à la vigilance des citoyens. Alors, pourquoi se priver d’une possibilité aussi évidente? Le Québec, en se lançant dans la modification de son système au diapason de la technologie, pourrait faire figure de proue au niveau mondial et donner le ton pour le futur.

À la lumière du scandale des commandites, devant le risque de plus en plus grand de dérapage des politiciens face à notre démocratie qui se déguise alors parfois en demi-dictature, le phénomène des blogues, comme métaphore des forces vives d’une société énergique et concernée, m’apparaît assez représentatif du changement à opérer dans le rapport entre le citoyen et les élus. J’admets que ce changement ne pourrait qu’advenir graduellement, en suivant l’évolution des mentalités et de l’augmentation de l’utilisation (sécuritaire) de la technologie, mais il ne tient qu’à nous de pousser dans ce sens. Imaginez-vous chaque message sur un forum ou un blogue comme une personne dans une manifestation tenant une pancarte avec un message assez élaboré, lisible par quiconque, et vous comprendrez pourquoi je milite par ce texte pour une décentralisation du pouvoir politique avec l’aide de la technologie.

De toute manière, je crois qu’il faut déjà s’attendre à voir de plus en plus les citoyens s’impliquer dans ce sens, étant donné la facilité avec laquelle tout un chacun peut participer à la démocratie (donc à la liberté d’expression) dans le confort de son foyer. Voilà bien la preuve que l’impopularité grandissante de la politique est due à un sentiment d’impuissance, situation qui semble un peu se redresser aujourd’hui grâce à la popularité et à l’influence de quelques blogueurs – dont Patrick Lagacé – et à l’enthousiasme des gens, dont je fais partie, qui participent au brassage et au choc des idées dans ce média évolutif (j’ai retrouvé récemment l’intérêt pour la politique grâce aux blogues).

Donc, à l’instar de tout bon phénomène de société, toujours embryonnaire de quelque chose de nouveau, je me permets de croire que cela contribuera à faire naître un système démocratique participatif et anti-bureaucratique, relayant notre système parlementaire britannique, archaïque et balourd, à quelques chapitres des livres d’histoire.

Selon ma vision, le rôle des politiciens devra changer pour devenir celui d’accompagnateur et de mentor dans un système décisionnaire décentralisé où le citoyen aurait la majorité du pouvoir. Alors serait-ce une utopie, une erreur de croire que la politique se portera mieux à mesure qu’elle serait envahie par une démocratie vraiment participative, ouverte et inclusive, portée par la facilité d’action intrinsèque à la technologie, même si par cela la politique, dans sa forme actuelle, serait portée à disparaître? Je suis convaincu du contraire. La preuve: on voit bien en ce moment que le paysage politique change grâce à la (sur)utilisation des sondages et à la montée en force d’un discours populiste représenté politiquement par l’ADQ, symptomatique d’un ras-le-bol ambiant face à la surdité légendaire des politiciens. Par contre, je suis très loin de dire que l’utilisation des sondages est parfaite et que le populisme est la solution à tous nos problèmes. Sur ce, je ne me gênerai pas pour dire que l’interprétation des sondages par les partis – et leurs supporteurs – n’a pour but que de manipuler stratégiquement l’information afin de leur permettre de se positionner le plus près possible de la prise du pouvoir, et, du seul côté de ces médias intéressés, pour mettre de l’avant des idéologies sous le couvert convainquant de l’objectivité journalistique. Le sondage – mit en très grande évidence pendant un bon bout de temps dans la section « Élection » du site « Cyberpresse »- sur les intentions de vote au Saguenay-Lac-St-Jean en est pour moi un bon exemple: La Presse montrait fièrement la possible défaite du PQ dans son propre bastion souverainiste en guise d’appui au fédéralisme, donc au PLQ. Et, du côté strictement médiatique, nous avons bien vu, avec toute l’histoire des sondages sur le racisme publiés par Le Journal de Montréal, que les sondages ont souvent pour but de mousser la vente de leurs publications et de grossir globalement la redevance publicitaire de leurs émissions en créant de toutes pièces avec cet instrument de l’événement, du sensationnalisme.

Quant au populisme de l’ADQ, je trouve que Mario Dumont va encore plus loin dans cette quête démagogique. Par contre, ça serait redondant de ma part de répéter qu’il a improvisé son programme selon toutes les dernières informations disponibles, selon toutes les tendances à la mode, je me garderai donc d’élaborer encore plus longuement sur ce sujet… Mais devant ce concert de manigances, dont le PQ n’est surtout pas en reste (la liste de leurs faux pas n’est pas secrète), j’ai la nette impression que les trois principaux partis s’éloignent de plus en plus de l’idéal démocratique qui nous tient tellement à cœur; en regardant autour de moi j’en doute parfois, encore plus quand je vois Jean Charest… Quant aux deux autres partis (presque) visibles, QS et le PV, leur manque de moyens et leur discours alternatif les rendent pratiquement intouchables, quoique l’avenir nous le dira.

Mis à part le jugement assassin que j’en ai fais, je voulais simplement utiliser ces exemples pour faire ressortir qu’il est déjà possible d’intervenir au jour le jour dans les aboutissants de la politique par des consultations citoyennes qui tâtent le pouls de la population, et que l’on pourrait se débarrasser de la partisanerie qui mine le populisme et les sondages pour créer un nouveau besoin populaire de s’impliquer dans les décisions communes.

À partir du moment où c’est évident que nous nous lançons déjà (et assez maladroitement) dans cette voie, une utilisation judicieuse de la technologie dans le processus démocratique pourrait faire la différence dans l’avenir. Entre la prise de pouvoir théâtralisée que l’on nous sert maintenant, opportuniste, mené par un marketing de façade et, au contraire, l’idée d’un futur système transparent, où le meilleur de chacun pourrait se manifester volontairement, où le pouvoir de décider serait réparti de plus en plus à tous et chacun, vers où allons-nous choisir d’aller? À mon avis, il n’y aurait qu’une minorité de gens pour choisir de rester dans l’enlisement du pouvoir que nous subissons, dans ce statu quo malsain: ceux-là ont déjà assez profité de la situation, nous n’attendons que le retour du balancier.

Au-delà du rêve, du projet positif, il est clair qu’il faut dès maintenant être vigilant face à l’hypothétique évolution d’une démocratie technologique car là où il y a une multitude de chemins à prendre, il y aura toujours un risque exponentiel de dérapages et de feux à éteindre. En parlant de feu, je sens déjà que cette idée risque de provoquer les hautes classes politiques, économiques et intellectuelles qui y verront naturellement une possible perte de leur pouvoir sur les masses, qui sont devenues, pour leur plus grand plaisir, encore plus facilement malléables depuis les dernières vagues revendicatrices des années 70 (il me semble que la montée en catimini du néo-libéralisme en est bien la preuve). Mais ce que je prône, à défaut d’être encore très étoffé, est au moins humaniste. Et, surtout, cela pourrait changer la dynamique de la société au point où nous ne pourrions que nous blâmer nous-mêmes face aux problèmes, ce qui nous responsabiliserait d’emblée. Du moins, je l’espère.

C’est malheureux mais aujourd’hui, admettons-le, nous sommes dans une dynamique de chasse aux sorcières car la politique nous est présentée comme un concours d’opinions manipulées à coup de promesses inlassablement non tenues et de pirouettes des politiciens qui, dans une logique d’accumulation des intentions de vote, sont pris en otage par la langue de bois. Certains espèrent nous hypnotiser en nous lançant du vide, d’autres nous endorment par la répétition, et d’autres encore s’habillent en miroir pour tenter de nous refléter le plus possible, tous bien sûr prêts à repartir à neuf et dans une autre direction au lendemain des élections.

C’est que j’aimerais bien pouvoir voter facilement sur n’importe quel sujet, qu’il y ait des référendums hebdomadaires, mensuels, sur des questions d’actualité. Pouvoir m’impliquer intellectuellement dans un dossier chaud, un projet de loi, sans avoir à me déplacer, à m’investir totalement jusqu’à devenir politicien pour faire avancer une cause sociale qui me tient à coeur, et ainsi continuer à avoir une vie, des passions.

Encore, j’aimerais bien pouvoir décider, du moins en partie, où mes impôts iront; donc, j’aimerais bien qu’on cesse de me dire: « Paye et tais-toi ». Mais j’aimerais surtout que cela contribue à éliminer la hargne ambiante que provoquent pendant quatre ans nos choix de votation flous et individualistes, qui ne donnent jamais les résultats escomptés. Nous pourrions ainsi nous diriger vers un peu plus de transparence, de justice, d’éducation, faire de nous des citoyens éveillés et conscients, des citoyens impliqués et heureux de faire partie prenante de la société.

Finalement, pour ajouter un dernier clou de fantaisie à ma construction, je propose que cette projection visionnaire soit en totale contradiction avec les scénarios futuristes cauchemardesques d’un monde à la merci de la technologie qui ont meublé les imaginations depuis George Orwell avec son « 1984 » jusqu’aux frères Wachowski avec la trilogie « Matrix ». Simplement pour l’implanter, par une superstition métaphorique, dans un terreau fertile et optimiste.

Mon humanité

Mon humanité se résume à l’autre. Je ne suis pas le centre, je me pratique à me nier tel que j’étais, aveugle, sourd et muet, bien avant la première rencontre, l’immersion. Même si maintenant ma tête est ma plus belle cachette, je pense à vous tous quand j’y suis.

Mon humanité ne croit pas que la vie vient en deuxième. C’est pourquoi je n’aurai jamais peur de changer de coffre d’outils. Le troc ne sera jamais un recul si les dollars ne nous procurent qu’une place de choix dans la liste des blessés du cerveau, des prisonniers des couloirs criards des supermarchés, des centres d’achats. Mon humanité se contente de peu sans jamais se laisser traîner les poignets par terre.

Mon humanité se meurt quand elle rencontre des oeillères bien vissées aux crânes métalliques des calculatrices, calculateurs qui crachent sur la poésie. Je suis toujours en rémission : alors que je reprends enfin du poil de la bête, on m’attaque et c’est à refaire. Et avec mon humanité, je pourlèche mes blessures, comme un chien qui ne pense qu’à revoir les sourires des gens qu’il aime.


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