Posts Tagged 'responsabilisation'

Noyer les jeunes délinquants

Chez Richard3, à la suite de son billet où il décortique assez négativement la lettre ouverte de Richard Desjardins, nous avons une bonne discussion sur le sujet de la responsabilisation (bien sûr en lien avec la promesse de Stephen Harper de serrer la vis aux jeunes délinquants) et j’aimerais exposer ici mon dernier commentaire, puisqu’il représente bien mon avis sur ce genre de politique (la première citation est de l’autre blogueur) :

« la responsabilité personnelle de l’individu face à sa situation demeure une valeur à prioriser, dans notre société. »

Je suis d’accord, mais pas au point de laisser tomber ceux qui n’en sont tout simplement pas capables…

Je pense aux gens qui sont sur le BS parce qu’ils ne sont pas capables de fonctionner sur le marché du travail et qui se font pointer du doigt comme étant seulement des paresseux. (Je suis certain que les réels paresseux et les fraudeurs sont seulement une infime minorité.) Pourtant, il y en a d’autres qui sont « officiellement » inaptes au travail pour des causes physiques ou mentales et tout le monde lève le pouce… La différence entre les deux? La perception que la société en a.

Aussi, quand je pense à l’importance du déterminisme, du contexte, de l’environnement dans lequel chaque individu évolue, la notion du libre arbitre (notion héritée de la religion) me semble noyée dans un fouillis inextricable. Alors, vouloir juger un jeune de 14 ans de la même manière qu’un adulte en regard de son libre arbitre (en grand déficit) me semble seulement une manière de contenter le désir de vengeance des victimes directes et indirectes.

Je rajouterais même qu’il s’agit seulement de certaines victimes qui sont incapables, au-delà de la rage-peine-deuil initiale, de se détacher et de globaliser.

C’est à eux (et sûrement aussi beaucoup à lui-même) que Stephen Harper pense en proposant cette aberration.

Tout sauf Harper.

(Photo : Rémi Vannier)

Après le cinéma, le cinémomètre

C’est quand même assez drôle de lire le libertaré Martin Masse traiter Patrick Lagacé d’« insignifiant sans culture intellectuelle à qui l’on a donné une tribune pour exprimer ses sautes d’humeur d’ado attardé », je m’étais habitué à un peu plus de sérieux de sa part… même dans ses coups de gueule. Le phénomène des trolls semble encore prendre de l’ampleur…

C’est une évidence, nous avons affaire à un extrémiste comme les autres, piochant sur son idée monomaniaque, son système utopiste : nulle société complètement libertarienne n’existe dans ce bas monde. Cet extrémisme ne me plaît pas plus que son contraire, et même son travers, et son biais, et le contraire de ce dernier. Je suis pour un idéalisme de centre, qui est une position tout aussi défendable, n’en déplaise aux amateurs du noir et blanc.

Le sujet de cette montée de lait, pour ceux qui n’ont pas suivis les hyperliens plus haut, c’est l’idée d’instauration de cinémomètres sur les routes du Québec. Je partage avec le journaliste l’espoir (que cela pourrait faire peur aux automobilistes et faire changer leurs habitudes) et avec le « cheuf » des éconocentrophiles sa critique quant au fait que ce seul moyen ne serait pas salvateur en lui-même, qu’il y a d’autres éléments, dixit le chroniqueur automobile Alain Raymond, dont le perfectionnement des voitures et les cours de conduites, sans oublier la lutte à l’alcool au volant.

Quoique, je me demande bien si les progrès technologiques ont été assez rapides, et le parc automobile renouvelé assez vite pour permettre de croire que l’amélioration du bilan routier serait dû majoritairement à ça. J’en doute… Mais ça ferait tellement beau comme slogan : seul le progrès technologique sauve des vies! Il faudra quand même attendre que la conduite automobile soit complètement automatisée, ce qui devrait bien arriver dans le futur. On aura alors à choisir entre l’État ou les machines…

Mais une question que je me pose, dans l’optique où la philosophie libertarienne repose sur la confiance quasi absolue en l’individualité : pourquoi le risque en lui-même, bien sûr de se promener en voiture sur les routes, ne rend pas déjà tous les usagés prudents et conscients des dangers, à un niveau acceptable pour tous? Et même, pourquoi, quand les cours de conduite ont arrêté d’être obligatoires, les gens n’ont pas continué de les prendre quand même pour avoir les bonnes techniques de conduite, si la solution à tous les problèmes se trouve dans l’individualité?

Le pire, c’est que je serai bien heureux dans une société libertarienne (mais quand même dans l’optique où tous les citoyens auraient à coeur la responsabilisation personnelle, ce qui n’est pas du tout le cas…) : j’avais le choix de suivre ou pas un cours de conduite et je l’ai pris, pour ne pas être un danger public. Et une chance, parce que pas plus tard qu’hier j’aurais pu avoir un accident, parce qu’un vieux con n’a pas fait son angle mort et m’a presque tourné dessus, une chance que j’étais vigilant et que je n’étais pas dans le même état qu’une personne qui fait une balade à pied dans un bois…

Vous me traiterez de fasciste si vous voulez, mais moi j’imposerais du haut de mon ignominie étatiste des tests de conduite à répéter, au moins aux 10 ans, question de faire disparaître des routes les personnes inaptes, comme ce vieux con!

(Photo : grafic details)

Encrasser la pureté

Aujourd’hui, un petit billet sous le thème de l’enfance, donc de l’avenir.

Premièrement, « Le 30 janvier, 9 h 30, Le Québec tremblera! »

Alors, demain « des milliers de jeunes du primaire ainsi que le personnel des écoles et parents arrêteront toutes leurs activités pour sauter sur place durant 2 minutes sans arrêt. On estime que 60 000 élèves provenant de 300 écoles, d’un peu partout au Québec, souligneront février — le Mois du coeur. »

Cette initiative vise à sensibiliser les jeunes et les moins jeunes à l’importance de l’activité physique pour prévenir les maladies du coeur. Le communiqué de presse expose des statistiques assez alarmantes sur la situation actuelle. C’est .

Aussi, un autre communiqué de presse fait état de statistiques terrifiantes : « 700 millions d’enfants — presque la moitié de la jeunesse du monde — respirent régulièrement de l’air pollué par de la fumée de tabac. »

Voilà bien la preuve de l’irresponsabilité des adultes. Et la grande question, comment faire pour les responsabiliser, au-delà de communiquer l’information?

(Photo : imagesofbainbridge)

De la disparition des sacs plastiques

Il y a un parallèle facile à faire entre le texte « Vive la pollution » de David Gagnon et la nouvelle que « La Chine va interdire les sacs en plastique gratuits dans les magasins ». Alors, je ne m’empêcherai pas ce plaisir pour ne pas lui faire de la pub gratuite…

Premièrement, Monsieur Gagnon essaye de faire croire aux gens crédules que nous serions que les Chinois voient leur espérance de vie augmenter grâce, et seulement grâce à une meilleure économie, et que la pollution qui en résulte, même si elle « peut entraîner des problèmes de santé », est un mal nécessaire, car « l’air pollué d’une société en croissance est préférable à l’air pur d’une société pauvre. »

Il semble oublier que l’espérance de vie est mondialement généralisée et que les statistiques économiques n’en sont pas garantes à ce point. Et surtout, que cette amélioration résulte de divers aspects, que je pige allègrement dans Wikipédia (encyclopédie en ligne plus fiable que la très réputée Brockaus), comme les progrès de la médecine, les politiques de santé publique, comme les campagnes de sensibilisations au sujet du tabac et de l’alcool, de la sécurité dans les transports, les milieux de travail et les bâtiments. Aussi, il est question de la hausse du niveau de vie, de l’« accessibilité à la majorité d’un confort autrefois réservé à une élite », donc de la répartition de la richesse, de l’émergence d’une classe moyenne, que seul un système basé amplement sur le bien de la collectivité peut conserver, car on le voit bien, les gains d’une économie sauvage et intéressée se retrouvent dans les poches des hyper-riches, d’où un déséquilibre et un plus grand écart entre le bas et le haut de la pyramide. Et je n’ai pas besoin de faire un tableau pour prouver mon point…

Encore, cette croissance du niveau de vie des Chinois est somme toute normale, et même en deçà de ce qu’on pourrait s’attendre, si on la compare par exemple avec celle des Français qui a augmenté de 38 ans entre 1900 et 2000, ce qui donne une moyenne de 0,38 an par année. Un calcul rapide des statistiques chinoises donne une moyenne de 0,24 an par année… Est bien prit qui croyait prendre!

Et il semble bien que le gouvernement chinois prenne au sérieux la pollution et la santé des citoyens, car il va interdire les sacs de plastique gratuits dans les magasins « afin de réduire le gaspillage et la pollution », c’est quand même curieux. J’ai beau ne pas être d’accord en général avec le gouvernement (assez totalitaire) chinois, mais je félicite ce pas dans la bonne direction qui, il va sans dire, influencera positivement les politiques mondiales en ce qui a trait à ce fléau, et les populations n’auront plus le choix de se responsabiliser.

Voilà ce que cela a donné de laisser le pouvoir aux corporations et à leurs professionnels de la mise en marché : des citoyens engourdis par le bonheur clinquant de l’american dream, et qui ne sont majoritairement pas capable de penser par eux-mêmes à prévoir des sacs réutilisables pour faire leur épicerie, bien qu’ils soient clairement au courant que le plastique prend 200 ans à se biodégrader… Ce constat pourra sembler insultant, mais je peux vous dire qu’à Ville-Émard, où je fais majoritairement mon marché, j’ai l’air d’un extraterrestre avec mes sacs réutilisables…

Certains penseront et diront aussi que, par cela, l’État prend la population pour des enfants et ils ont bien raison, car la responsabilisation par rapport à tous les aspects de sa vie est un cheminement qui se réfère à l’idée d’être adulte. Et cette métaphore est assez juste quand on pense à la popularité des propos de David Gagnon auprès de certains internautes, alors que ses raisonnements sont souvent assez élémentaires, comme en fait foi celui dont il est question ici, que je transcrirai sous la forme syllogistique, pour le plaisir, même si c’est répétitif :

Si l’augmentation de l’espérance de vie est liée à la croissance économique et que la croissance économique cause de la pollution, alors la preuve d’une augmentation de l’espérance de vie veut dire nécessairement que la pollution est positive (bien qu’il se rattrape un peu en avouant un risque, mais bon, il y a plein de compagnies pharmaceutiques qui n’attendent que les contrecoups de cette pollution au niveau de la santé des gens pour faire des profits comme de l’eau, et faire rouler l’économie, et ça doit bien lui sourire…).

Prenez n’importe lequel de ses billets et faites le test, c’est bien amusant!

(Photo d’-Antoine-)


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