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The Motorhome Diaries bloqué aux douanes

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J’avais déjà bien l’intention de parler de l’histoire incroyable des deux libertariens de The Motorhome Diaries qui se sont fait bloquer aux douanes canadiennes. En lisant les commentaires à la suite du billet du blogue du Québécois Libre la relatant, je suis tombé sur celui-là, signé par un certain B.Vallée :

Deux libertariens américains, refoulés à la frontière canadienne comme de vulgaires criminels ? Mais qu’attendent donc nos « artistes », et leurs amis de Radio-Can, ces grands défenseurs de la liberté d’expression, pour monter aux barricades ? Ah, mais j’oubliais : ces libertariens sont d’affreux fascistes, des enragés d’extrême-droite, puisqu’il rejettent l’état-nounou, et qu’ils ont le mauvais goût de critiquer le divin Obama. Ils sont pour la « loi du plus fort » et contre le « partage équitable de la richesse », bien sûr, n’importe quel syndicaliste vous le dirait.

La liberté d’expression, voyez-vous, ça ne vaut que pour des « artistes » convenablement « engagés », c’est-à-dire des « créateurs » qui militent contre le capitalisme, la société de consommation, Wal Mart et les VUS. Pas pour de sinistres individus qui exigent qu’on respecte le droit de propriété et la liberté de conscience…

Je suis vraiment outré par cette histoire, même si je n’adhère pas à la philosophie libertarienne. Un n’empêche pas l’autre. Par contre, je crois que cet individu, qui est visiblement un libertarien aussi, se tire tellement dans le pied en écrivant de cette façon. Et, par-dessus le marché, dans le pied du mouvement au grand complet. Ça me surprend même que personne n’ait tenté de le ramener à l’ordre.

C’est de la présomption qui ne tient pas sur grand-chose. Ça ressemble même à un syllogisme assez simpliste : si les artistes sont pour la liberté d’expression et qu’ils ne montent pas aux barricades pour cette raison, ils ne sont pas conséquents, donc on ne devrait pas les croire quand ils disent qu’ils sont pour la liberté d’expression…

Dire que les libertariens sont réputés pour être des gens très intelligents.

Le film « Home », gratuitement le 5 juin

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HomeVous avez sûrement entendu parler du film « Home », du photographe Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson. Sinon, voilà, c’est fait! La particularité, c’est qu’il sera distribué gratuitement sur le web. L’entrepreneur François-Henri Pinault de PPR (propriétaire de Gucci, Yves St-Laurent, Stella McCartney, Puma, entre autres — et lui-même mari de Salma Hayek), a mis 10 millions d’euros dans le projet. Ça sort officiellement le 5 juin.

Synopsis : « En quelques décennies l’homme a rompu un équilibre de près de 4 milliards d’années d’évolution de la Terre et met son avenir en péril. Le prix à payer est lourd, mais il est trop tard pour être pes-simiste : il reste à peine dix ans à l’humanité pour prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la Terre et changer son mode de consommation.

En nous offrant les images inédites de plus de 50 pays vus du ciel, en nous faisant partager son émerveille-ment autant que son inquiétude, Yann Arthus-Bertrand pose, avec ce film, une pierre à l’édifice que nous devons, tous ensemble, reconstruire. »

Bande-annonce

Évidemment, ce genre de projet fait ressortir le débat entre les écolos et les autres. Je n’ai pas trop le goût d’entrer là-dedans, puisque c’est tellement complexe, et il n’y a vraiment rien de certain pour l’avenir. C’est comme s’obstiner sur la météo… Mais bon, entre se croiser les bras et rire de ceux qui s’inquiètent ou tenter de faire bouger les choses et les mentalités, je préfère nettement le dernier choix.

Màj :

Le film sera sur les ondes de RDI le 5 juin prochain à 19 h 30.

Pour voir le film sur Youtube : Home

Mes impressions.

Question de sous

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Y’a pas à dire, j’étais assez content hier quand j’écoutais TLMEP et que — pendant l’entrevue d’Hervé Kempf? – Micheline Lanctôt allait pas mal dans le même sens que mon billet récent, « Laliberté de donner », au sujet de la générosité de Guy Laliberté.

Et avec Hervé Kempf qui disait que Bill Gates et sa fondation ne devraient pas influer sur les politiques agricoles africaines (en faisant la promotion des OGM), je me dis que le plus gros problème avec la richesse, c’est le gonflement éthique qui vient avec. Qui dit argent, dit moyen, c’est clair. Et énumérer le nombre de problèmes sur la planète est pratiquement impossible. Alors, il me semble qu’il est plus facile pour la classe moyenne et la classe pauvre de s’en laver les mains…

Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouvais que Guy A. Lepage avait l’air d’être un éléphant dans un magasin de verre, lui qui goûte presque à chaque émission à des blagues sur sa très grande richesse.

(Photo: Pfala)

Gare au loup Garou!

Le Détracteur Constructif (ou plutôt son alter ego démoniaque : le Contracteur Destructif) m’a allumé sur cette nouvelle : Pierre Garand, le fameux chantre néo-corpo-romantique à la voix graveleuse surnommé Garou, se lance dans l’industrie de la santé privée, coupant ainsi de ce fait la salle de spectacle Le Medley — dont il est copropriétaire — du paysage culturel montréalais. Comme quoi la culture, c’est pas toujours très payant, enfin, pas assez. Surtout quand l’avidité te tient par les couilles!

Je le répète, dans un contexte de pénurie de personnel dans le milieu hospitalier, tout projet privé me fait peur et devrait logiquement faire peur à un peu tout le monde, puisque la majorité des métiers liés à la santé ne s’apprennent pas à la sauvette en regardant un autre faire… Et je ne répéterai pas devant vous tous les arguments contre, ça devient presque redondant.

Ça me fait aussi penser à une idée que j’ai eue un soir, voilà bien longtemps, en compagnie de L’équilibriste, un de ces soirs où on refait le monde. On s’imaginait démarrer un mouvement que l’on a nommé, en anglais parce que ça sonne bien tout de suite… : rich persons with ethics. Bien sûr, nous nous amusions à penser que nous avions fait fortune pour en faire partie. Vous voyez le genre, des gens pleins de blé qui décident d’en utiliser une bonne partie pour aider le monde. Je me souviens que peu de temps après, Bill Gates a démarré sa fondation.

Donc, voilà, c’est simplement que ça me déçoit beaucoup qu’un « artiste » se lance dans un projet aussi intéressé, dans le sens contraire du désintéressement, une notion encore trop rare du côté des riches. Je suis sûr que s’il pouvait me répondre, Garou me dirait : je fais bien ce que je veux avec mon cash! Oui, fait, mais de mon côté, j’espère que ton public, dont je ne fais surtout pas partie, t’abandonnera, et qu’il ne te restera que les profits de ton centre pour te payer ta retraite dorée!

Vous me direz que je rêve en couleur et vous aurez bien raison, puisque si on regarde Celine Dion et sa quasi-absence de générosité, cela n’a sûrement jamais empêché personne de lui garnir son coffre-fort.

Qu’on soit dans le domaine de la culture ou non, l’argent semble devenir comme une drogue dure, sauf qu’il n’y a pas de risque d’overdose, malheureusement.

(Photo : Lix@Millano)

Un château de cart…on!

Tatagoniste me fait bien rire en ce dimanche…

Quelle est la différence entre un socialiste et un capitaliste ?

Le socialiste, à la vue d’un homme riche habitant plusieurs maisons luxueuses se dit: “Aucun homme ne devrait posséder autant de richesse”.

Le capitaliste, à la vue d’un homme riche habitant plusieurs maisons luxueuses se dit: “Tous les hommes devraient posséder autant de richesse”.

Est-ce que tous les hommes devraient posséder autant de richesse? OK, si on croit que le bonheur passe majoritairement par la possession de maisons et de tout autres biens… Mais le plus boiteux là-dedans : imaginez si tous les humains sur cette planète possédaient plusieurs maisons et tout le tralala qui va avec. Je doute fort (et j’appuie de toutes mes forces sur « fort »!) de la possibilité de la chose.

Peut-être dans un monde ultra automatisé où la pollution est réduite à néant, les matériaux utilisés ultimement, donc un monde qui ne s’abandonne pas en pâture aux abstractions du marché, à la loterie boursière, à la déresponsabilisation sociale.

Post-scriptum : notez l’espoir sous-jacent, l’entre-les-lignes souriant.

(Photo : artcphoto)

François Legault, et la précaution

Tandis que le député péquiste François Legault tente de mettre sous cryogénisation le mouvement souverainiste en pointant le cynisme ambiant, je spécule sur le fait que l’argument de précaution — qui dit qu’un Québec souverain sera le socle pour maintenir la langue française et la culture québécoise dans la pérennité — est dans de sales draps…

Suivez-moi bien : si on argue que le français est en perte de vitesse pour toutes les raisons maintes fois évoquées, on répond de l’autre côté qu’il n’y a pas de problème, ou que le problème n’est pas assez urgent, et donc que la souveraineté n’est pas nécessaire : et l’adverbe « encore » est en option… Alors, logiquement, ces gens devraient changer d’avis et appuyer un projet de Québec souverain dans le cas où ils auraient assez à coeur la préservation des acquis culturels et du caractère distinct de notre société, quand la situation leur semblera assez critique. Mais je conviens que nous sommes dans la subjectivité par-dessus la tête!

Je pense beaucoup ici à nos concitoyens anglophones qui devraient bien voir cette richesse locale, la nôtre, qui les inclus bien sûr, s’ils ne sont pas trop pris dans la mondialisation qui leur donne un sentiment de puissance inégalé : encore plus que d’être des Canadiens anglophones, l’occident leur est culturellement donné et anglophile, et l’orient n’est pas très loin de l’être. Qui d’entre nos concitoyens québécois anglophones se proclament francophiles?

Est-ce que nous devrons attendre de voir le caractère francophone du Québec au bord du gouffre anglophone pour vérifier si nous comptons amplement pour nous-mêmes — je pense ici à nos concitoyens francophones allergiques à toute idée de souveraineté — et pour notre communauté anglophone en nous dotant collectivement d’un pays en guise de sécurité culturelle? Gageons que devant l’hécatombe future — à court ou à long terme — les premiers se changeront en autruches et les deuxièmes seront bien contents de pouvoir enfin donner le coup de grâce à ce qui restera de la loi 101, derniers vestiges d’une fierté quelconque… Alors, devant ce constat, il ne sera donc jamais question de précaution, mais toujours de combat, et c’est bien dommage.

Je vous semblerai catastrophique, mais cela n’est que la démonstration simple d’une scission plus profonde qu’on ne le croit. Quand on en vient, comme le fait François Legault, à jeter sciemment de l’eau publiquement sur la flamme, le signal est clair : c’est un renoncement de nous-mêmes comme entité possible dans l’urgence, ce qui était la dernière carte que nous avions pour faire grandir la sympathie à notre cause, même si c’est une carte très accessoire, on le voit bien.

Et baisser les bras, ça ne veut pas dire autre chose que de baisser les bras, jusqu’à ce qu’on les relève. Pendant le temps qu’ils seront baissés, pour les indécis cela sera un moins dans le calcul que nos adversaires verront comme un plus.

(Photo : hergophoto)

Multiplillet du 29 avril

Le 17 mai prochain, participez à la journée internationale contre l’homophobie en pondant un billet sur la question. Vous pouvez vous inscrire auprès de Zed Blog, qui fera le pont entre tous les blogues participants.

Autre sujet, celui-là plus anecdotique, saviez-vous que le Texan George W. Bush est né dans un secteur états-unien fortement démocrate? Pour plus de détails, visitez l’ami Nicdou, émigrant québécois habitant à environ 300 mètres de la maison natale du présent président républicain.

Pour rester dans l’univers politique, Angry French Guy démontre ici avec brio les avantages économiques et culturels d’avoir bilinguisé Montréal avec la loi 101. Et on ose penser que ce gars-là fait du tort au français en écrivant en anglais et en discutant avec les anglophones…

Et, finalement, Michel Monette nous fait part de la « Lourde tendance vers plus d’inégalités au Canada », compte rendu d’une récente étude qui démontre que l’écart de revenu entre les riches et les pauvres se creuse, même si c’est moins grave que du côté états-unien. Aussi, « Mince consolation, la classe moyenne canadienne s’est globalement moins appauvrie que son équivalent aux États-Unis. »

Voilà!

L’héritage du viol et du féminisme en tentant de se projeter plus loin que le présent déprimant

J’aime bien Gaétan Bouchard. Son dernier texte, « Les femmes ne sont pas des pieds de cendrier » fait justement un pied de nez aux empêcheurs de vivre en harmonie avec les femmes, ceux qui passent plus de temps à fouiller les petits défauts de l’héritage du féminisme au lieu d’en voir avec joie le positif : et c’est bien majoritairement positif!

Qui me dira ici que ce n’est pas un progrès de considérer de plus en plus tout le monde sur un même pied d’égalité : les femmes, les enfants, les hommes, les noirs, les jaunes, les blancs, les homosexuels, les lesbiennes, les uns et les autres, etc.? Et je ne parle même pas des classes sociales et des disparités économiques entre les pays, qui devraient tendre à s’amoindrir, si on croit comme moi que le progrès social prendra le pas sur le compétitif et qu’un monde où la majorité des richesses se retrouverait dans les poches de quelques personnes serait absurde et surtout, improductif, stagnant.

Mais dans l’optique où il y a amélioration, l’histoire le prouve malgré tout — sans pour autant nier les problèmes —, on se demande pourquoi le thème du viol vient nous hanter dans les médias depuis quelque temps. Une femme sur trois aurait été en mal avec sa sexualité, vis-à-vis d’une autre personne (on sait très bien que c’est majoritairement des hommes, mais j’ai tenté de faire mon plus fin…). Voilà la vérité telle une massue.

J’ai réagi tantôt à ça à la suite d’un billet de Noisette Sociale :

C’est effroyable, et quand t’es un gars, c’est le genre de chose dont tu n’entends pas beaucoup parler.

Un jour mon ex m’a dit qu’elle avait croisé son violeur pas très loin de chez nous, ça m’a bouleversé de savoir que possiblement il habitait dans notre coin.

Étant donné que ce n’est pas le genre de chose qu’un gars va se vanter, je capote de penser que peut-être un de mes amis proches a fait ça, mais il ne faut pas y penser, trop de suspicion c’est pas-bon pour un paranoïaque (qui s’est beaucoup amélioré depuis l’adolescence) comme moi…

Est-ce que la pulsion du viol serait réellement un héritage de l’ancienne façon de vivre de nos ancêtres, et qui s’amenuisera exponentiellement alors que notre société devient de plus en plus égalitaire?

Soyons positifs, comme l’écrit mon ami Eric Bondo.

(Photo : romytetue)

Ajout (vendredi 15h30) :

Intellexuelle a écrit un beau texte, très sensible, à ce sujet, c’est .

Palmarès des plus riches : Bill Gates troisième, Warren Buffet vainqueur!

Sur le Web pointe un article du magazine Forbes qui titre « Gates No Longer World’s Richest Man » : il s’agit bien sûr du nouveau palmarès des plus riches de la planète. La nouvelle a été reprise un peu partout, mais seulement à un niveau anecdotique. Alors, un portrait plus global serait intéressant à dresser.

À la base, puisque Bill Gates s’était fait détrôner voilà plus de six mois par le mexicain Carlos Slim (j’ai pondu un billet à ce sujet en juillet 2007), et que le palmarès de Forbes est annuel, il est clair que dans ces hautes sphères de la finance les milliards se gagnent à une rapidité époustouflante : par exemple, la fortune de Carlos Slim a doublé depuis deux ans.

Or donc, le nouveau roi de la montagne est Warren Buffet, qui prend les devants avec une fortune évaluée à 61 milliards $. Carlos Slim le suit avec 59 milliards $ et Bill Gates avec 57 milliards $. Il a fait fortune grâce à « des entreprises sous-évaluées avec un bon potentiel de croissance à long terme » et en évitant les « entreprises de haute technologie, […] parce qu’il préfère investir dans des secteurs qu’il comprend. »

Par contre, il semble comprendre beaucoup d’autres choses. Entre autres, il affirme que les États-Unis sont déjà en récession malgré le fait que « l’économie n’a pas encore enregistré deux trimestres consécutifs de croissance négative. » Au sujet de la crise du crédit, il fustige la folie des spéculateurs, et, politiquement, il se range derrière les démocrates, ce qui va assurément à contre-courant dans le monde de la finance.

En conclusion de l’article de Forbes, il est dit qu’en octobre, Buffet a lancé un défi aux membres états-uniens de la liste des plus riches au monde, promettant qu’il ferait un don charitable d’un million de dollars si le groupe (ou un nombre important d’entre eux) admettait qu’ils paient moins d’impôts, par rapport au pourcentage de leurs revenus, que leurs secrétaires.

Un jour après avoir proposé cette gageure, Buffett a dit devant le Congrès que la richesse dynastique, l’ennemi de la méritocratie, est à la hausse.

Est-ce que par hasard le vent tournerait? Avec un Bill Gates qui s’est converti à la philanthropie, espérons que les gens d’affaires comprendront de plus en plus qu’une grande richesse vient avec une grande responsabilité sociale. Espérons aussi que Warren Buffet perdra rapidement son rang pour cause de charité.

L’éthique au rang des tics

J’ai eu une discussion dernièrement avec Philippe David, le droitiste le plus sympathique que je connaisse (et, en passant, j’invite cordialement les autres droitistes capables de débattre sans trop se maquiller du dénigrement antigogauche primaire à se joindre à nous), au sujet du travail des enfants dans les pays du tiers-monde. Notre désaccord concerne surtout la primauté et la malléabilité de l’éthique. Moi je crois que l’éthique devrait primer : si le travail des enfants est inacceptable ici, il l’est tout autant pour ce qui est des enfants là-bas. Lui, de son côté, croit que c’est un moindre mal puisque ce serait seulement une étape vers une amélioration des conditions économiques de leur pays.

Incompatibilité manifeste, car en gros, mon analyse se porte vers le général, au contraire du particulier, sur un refus du statu quo, donc un remaniement total et titanesque de notre rapport au monde, tant au niveau sociétal qu’individuel : l’éthique comme grille d’analyse afin de modeler à notre image la mondialisation, au-delà de ces soi-disant avantages économiques, en majorité unilatéraux.

Je suis peut-être naïf, mais je ne crois pas qu’il est justifié de penser que les populations des pays pauvres ont à faire obligatoirement le même chemin de Damas que nous vers l’Illumination consommatoire. Nous ne sommes pas le modèle à suivre, et l’important réside à tirer les familles de l’extrême pauvreté, les entreprises n’étant que des outils pour arriver à cela. De plus, nous devrions tendre vers des vies modestes, par respect pour la vie, dans ce qu’elle a de plus magique. Et il n’y a rien de magique dans la mécanique économique, tout n’est que tentative de prédiction, et nous sommes loin de la mystique…

Justement, en parlant de prédiction, alors « que l’effondrement du marché de l’habitation a fait une hécatombe à Wall Street, John Paulson, gestionnaire d’un fonds spéculatif peu connu qui a flairé la débâcle deux ans plus tôt, en sort triomphant.

Ses fonds, qui affichaient une hausse de 15 milliards US en 2007 en raison d’un pari spectaculaire contre le marché du logement, lui ont permis d’empocher personnellement entre 3 et 4 milliards US — soit, paraît-il, le salaire annuel le plus élevé de l’histoire de Wall Street. »

Voilà un événement qui fait plaisir aux uns et déprime les autres, dont moi, qui trouve qu’une concentration de richesse de la sorte et aussi rapidement en une seule personne est indécente. La preuve, même le principal intéressé, que ce soit vrai ou faux, en son for intérieur, « a essayé d’être discret, expliquant qu’il répugne à célébrer tandis que la crise du logement cause tant de malheurs à d’autres. Il a dit à ses amis qu’il augmenterait ses dons de charité. En octobre, il a versé 15 millions de dollars au Center for Responsible Lending (Centre pour des prêts responsables) en vue de fournir de l’aide juridique aux familles frappées de forclusion. » On sent ici poindre un minimum d’éthique, effet de mode ou réelle gêne?

Je doute que l’on découvre un jour la réponse, mais 15 millions, ça reste quand même de la menue monnaie…

(Photo : omk1)

Entrevue avec Hervé Kempf

Encore pour vos yeux!

Dans « Je sens vos yeux écarquillés », j’ai mis en exemple un tableau trouvé chez Martin Beaudin-Lecours qui a causé beaucoup d’émoi ici et je vais faire le suivi, car un nouveau tableau, celui-là corrigé, vient d’apparaître encore chez lui, gracieuseté de Gérald Fillion, journaliste à la SRC (qui lui a écrit personnellement pour lui suggérer). Le voilà, pour vos yeux :Vous ne pourrez pas dire que je ne m’occupe pas de vous…

La gauche efficace de Jean-François Lisée

Je viens de lire l’excellent article de Jean-François Lisée, Un Québec généreux… et riche!, paru dans le magazine L’Actualité. Il dresse le portrait de différents enjeux québécois sous l’oeil de la droite, de la gauche classique et finalement de sa propre vision, la gauche efficace. Beaucoup y passe : l’aide sociale, Hydro-Québec, les droits de scolarité, les éoliennes, et il amène de très très bonnes idées. C’est presque dommage qu’il ne se lance pas en politique (bien qu’il soit occasionnellement conseiller pour le Parti Québécois et le Bloc Québécois : ils devraient donc ouvrir encore grandes leurs oreilles!)

Les seuls hics, c’est que ses plans sont un peu trop axés sur la richesse, bien qu’une bonne partie de sa définition du terme soit assez large : entre autres, son appel à l’alphabétisation est émouvant. Car, étant moi-même davantage un adepte de la décroissance conviviale que de la croissance, même minimale, il y a une partie de moi qui est alors impatient… Aussi, il est remarquable comment M. Lisée est un amant assez langoureux de l’État, et c’est à mon avis une arme à double tranchant, car les mauvaises habitudes à l’infantilisme citoyen ont la vie dure et la responsabilisation continuera d’être encore et encore au dernier rang… Mais cette critique est plus idéologique que pragmatique, car il est clair que d’appliquer ses idées serait un plus dans la bonne direction.

Et alors là chapeau! En me rendant sur le site de L’Actualité, je me rends compte que le texte est déjà inclus et qu’il y a même un petit bonus, en trois partie : Et la question nationale? Le magazine n’a diffusé seulement que la première partie et ça se continue comme suit :

Richesse
L’objectif de la gauche efficace n’est pas la création de richesse, mais la qualité de vie, dont la prospérité est une variable essentielle. Donc, oui : créons et distribuons, simultanément, la richesse. Mais le gain social doit être tangible et immédiat. Fini les « lendemains qui chantent », soit le futur grand soir socialiste ou les illusoires retombées économiques positives pour les pauvres d’une augmentation des revenus des millionnaires.

Bien sûr, j’adhère à ça comme un seul homme! J’ai même fait le test pour savoir si je suis de droite, de gauche classique ou de gauche efficace. Alors que -55 représente la droite, 0 la gauche classique et +55 la gauche efficace, j’ai obtenu un total de +41!

Il est donc clair pour moi que d’ajouter l’efficacité à la gauche n’est pas de l’édulcorer. Au contraire, je dirais plus : de l’équilibrer. Avec toute l’énergie que la droite a déployée et déploie encore pour écraser le plus possible la gauche en l’accusant d’être obsolète, il fallait bien un coup de pouce du genre. En espérant que nos politiciens en prendront note! au-delà de la foutue partisanerie…

L’argent sale et ma blogosphérite aigüe…

Le tout à fait anonyme Antipollution m’a dirigé vers le tout à fait vrai Joseph Facal et j’ai lu avec attention leurs deux billets respectifs (comme quoi je ne suis pas du tout discriminant!). L’argent sale, billet de ce dernier, est un billet que je classerais dans la catégorie : généralités partisanes sous des prétentions hautement sociologiques.

Il fait le parallèle entre les représentations traditionnelles de nos « héros » culturels très enclins à la pauvreté, la fragilité, l’abnégation et notre supposée peur de la richesse, en l’élevant au rang des Bonhomme Sept Heure et autres épouvantails enfantins. Il donne en exemple des succès cinématographiques et télévisuels comme Le Déclin de l’Empire Américain, Les Invasions Barbares, Les Bougon et La P’tite Vie pour illustrer d’une manière condescendante notre imaginaire bicéphale, partagé entre les « bourgeois décadents, jouisseurs, cyniques, qui passent leur temps à boire et à manger » et « des familles de minables » projetés « au rang d’icônes sympathiques ». Pourtant, au premier coup d’oeil, il est clair que la différence et la ressemblance entre La P’tite Vie et Les Bougon se passe très bien d’analyse, même au deuxième degré : leurs liens dans son texte se résument à pas grand-chose, peut-être un peu d’opportunisme? Alors, atteint depuis plus de six mois de la blogosphérite aigüe, je n’ai pu m’empêcher de lui faire parvenir au moins mon point de vue général. Hé hé!

Donc, je lui ai écrit, mais sans jamais oser penser pouvoir démarrer un débat avec lui personnellement, car je ne suis pas dupe de son utilisation politique de la blogosphère, autant j’ai pu faire preuve d’enflure verbale dans cette phrase-ci… Pour avoir fait le tour des commentaires de son blogue, sa participation se résume à une forme de paternalisme : la simple modération du bloguemestre, bien qu’il la communique par écrit quelquefois. Donc, je ne peux que me rabattre sur l’espérance que quelqu’un prendra sa défense pour poursuivre la discussion. Pauvre malade que je suis.

Voilà mon commentaire :

C’est drôle, mais moi je ne vois pas de problème avec la richesse en tant que telle, mais bien avec le changement de valeur qui va avec, d’où le classique : « Une personne qui a moins de 20 ans et qui est à droite n’a pas de coeur. Une personne qui a plus de 40 ans et qui est à gauche n’a pas de tête… ».

Moi je veux voir des riches qui, avec ces moyens en dehors de la portée des gens ordinaire, s’impliquent pour faire changer les choses dans un sens respectueux de la race humaine, de la flore et de la faune. Alors, le protectionnisme économique égocentrique que l’on voit en ce moment me fait de la peine. Et quand je pense à la richesse, je pense aussi à cette citation : « With great power comes great responsibility. »

Les gagnes-petits sont à la merci de l’influence des grands. Et de réduire toute cette question à une rhétorique qui exclue la causalité des pouvoirs économiques est à la limite de l’indécence.

Et j’irais même plus loin. Je crois qu’il pousse l’indécence jusqu’au point où il fait la promotion de la richesse sans la responsabilité, car il y a un vide exemplaire à combler et je ne vois nulle part dans son texte, ni dans son clan d’ailleurs, de solution autre que sa nébuleuse finale : « La longue marche des Québécois est un cheminement psychologique autant qu’une affirmation économique et politique. Et elle est loin d’être terminée. »

N’êtes-vous pas d’avis qu’il manque beaucoup de chair à l’os?

Les fétichistes de l’accumulation personnelle de richesse

Ce texte n’est pas nouveau, mais je ne l’avais pas encore publié ici. Je pense que c’est toujours d’actualité…

Le capitalisme a créé des monstres mes amis. Les multimillionnaires et milliardaires de ce monde cultivent un vice: le fétichisme de l’accumulation personnelle de richesse. Ça devrait être interdit par la loi comme c’est interdit de tuer, car ils tuent indirectement. Ils privent la majorité de la population de cette planète des moyens de survivre pour pouvoir s’exciter devant l’évolution de leur compte en banque. Ils vident la Terre et polluent pour arriver à leurs fins. Comme toute bonne déviation sexuelle, il leur en faut toujours plus.

Le problème, c’est qu’ils ont toujours justifié leur fétichisme devant la société en créant des emplois et en devenant un moteur pour l’économie. Sauf qu’aujourd’hui, devant l’internationalisation de la main-d’oeuvre, la tentation de faire encore plus de profit en déménageant leur production et en créant par cela du chômage nous les rend un peu plus suspects. Comment accepter que des êtres humains se paient un luxe de la sorte? L’autre problème, c’est que la majorité de la population a déifié ces gens.

Réveillez-vous! ce sont des malades mentaux!

La liste globale de la richesse individuelle

Pour faire suite à mon billet sur le site « The miniature earth », voilà un site, « The global rich list », que j’ai trouvé en lien sur le blogue de mon grand ami Eric Bondo (« L’équilibriste »).

Alors, si vous voulez savoir si vous êtes plus ou moins riche que nous, faites le test! Moi je me trouve au 320 338 382 ième rang, donc dans les 5,33 % des plus riches de la planète…

Ça ramène sur Terre, non?

La Terre miniature


Grâce à « Sur le web », je suis tombé sur un site vraiment intéressant et qui s’appelle « The miniature earth ». Il contient un montage de photos et de textes relatant la situation planétaire, si nous pouvions réduire la population de la Terre à 100 personnes, en gardant les proportions exactes. Il n’y avait pas de version française alors je me suis amusé à le traduire.

Sur 100 personnes :

61 sont asiatiques
12 sont européens
8 sont nord-américains
5 sont sud-américains (en incluant les caraïbéens)
13 sont africains
1 est océanien

Il y a 50 hommes et 50 femmes

47 vivent dans les villes

9 sont handicapés

33 sont chrétiens (toutes confessions confondues)
18 de musulmans
14 d’hindouistes
16 n’adhèrent à aucune religion
6 de bouddhistes
13 adhèrent à d’autres religions

43 vivent dans un milieu sans possibilité d’hygiène de base
18 vivent sans avoir accès à de l’eau potable

6 ont en leur possession 59 % de toute la richesse mondiale
13 ont faim ou souffrent de malnutrition
14 sont analphabètes
7 ont une éducation de niveau secondaire
12 ont un ordinateur
3 ont une connexion internet
1 individu (âgé de 15 et 49 ans) a le SIDA

1120 milliards de dollars US ont été déboursés en dépenses militaires
et seulement 100 milliards de dollars US pour l’aide humanitaire

Si tu gardes ta nourriture dans un réfrigérateur, tes vêtements dans un garde-robe, si tu as un lit et un toit en haut de ta tête, tu es plus riche que 75% des habitants de la Terre
Si tu as un compte en banque, tu fais partie du 30% des plus riches

18 vivent avec 1 dollar US ou moins par jour
53 vivent avec 2 dollars US ou moins par jour

Apprécie ce que tu as et fais ton possible pour un monde meilleur

Et le grand gagnant est : Carlos Slim!

Bonne nouvelle? Bill Gates n’est plus l’homme le plus riche du monde. Il s’est fait ravir son titre par Carlos Slim, homme d’affaires mexicain spécialisé dans la télécommunication. Sa fortune personnelle atteint la vertigineuse somme de 67,8 milliards de dollars américains.

Avec l’ancienne suprématie de Bill Gates, au moins, ça coulait de source qu’un États-Unien soit l’homme le plus riche. Mais là, un mexicain, alors que le Mexique est un pays en voie de développement, et aux inégalités sociales beaucoup plus marquées qu’aux États-Unis. Voilà bien la preuve que l’idée générale de « création de richesse » peut donner des résultats désastreux. Est-ce que le Mexique se retrouve soudainement plus riche parce qu’un mexicain est l’homme le plus riche de la planète?

Justement, l’homme en question se garde bien de démontrer de la fierté devant sa nouvelle position, mais il ne semble pas non plus vouloir en faire quelque chose, contrairement à Bill Gates qui a au moins pris 30 milliards de sa poche pour sa fondation et qui se dirige vers une implication seulement philanthropique.

L’article se termine avec cette question : « Le trône de l’homme possédant le plus d’avoirs sur cette planète serait-il si peu convoité? » On voit bien que oui puisque celui-ci devient obligatoirement le symbole de la perdition capitaliste, le gagnant d’un jeu futile de spéculation.

En espérant que toute cette nouvelle attention l’influencera et qu’il redistribuera à sa manière un peu de sa veine au peuple mexicain.


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