La frénésie électorale états-unienne qui bat son plein en ce moment pourrait nous faire oublier que George W. Bush et sa bande sont encore sur le pied de guerre, et qu’il ne faudrait qu’une étincelle pour allumer le feu aux poudres. Comme on se souvient, ils sont passés à un cheveu de rentrer avec leurs grands chevaux en Iran et, malgré l’évidence, ils continuent de croire à la légitimité de leur position belliqueuse, encore maintenant.
Certains croient même que c’est l’écrasement du satellite KH-13 dans une région éloignée du Pérou, qui « aurait pu servir à guider les missiles nucléaires vers les buts iraniens », qui expliquerait ce sursis. Alors, serait-ce trop alarmiste, comme l’indique l’article, « Est-ce qu’une attaque nucléaire des États-Unis contre l’Iran a été déjouée par la destruction d’un satellite? », paru sur voltairenet.org, de penser que les « seigneurs de guerre américains sont décidés à mener le monde entier dans une guerre totale pour agrandir leur hégémonie »?
Et cette nerveuse position ne se résume pas qu’à l’Iran. Selon l’agence russe d’information internationale Novosti, le 15 décembre dernier, une dépêche annonçait que les États-Unis n’excluaient pas « la possibilité d’un affrontement global et direct avec la Russie ». Bien sûr, ce n’est pas une nouvelle qui a alimenté une folie médiatique, mais elle reste quand même représentative. On peut alors se demander pourquoi du côté de Bush toutes les raisons sont bonnes pour déclarer la guerre où cela est possible, encore et encore.
Il y a peut-être un semblant d’explication, si on revient dans le passé : en 1967 est paru le Rapport sur l’utilité des guerres qui examinait « froidement et sans position morale les effets qu’aurait la possibilité d’une « paix permanente » et les implications qu’entraînerait une reconversion économique de l’industrie militaire ». « Les membres du groupe, au nombre de quinze, [qui] provenaient d’horizons les plus divers afin de favoriser la réflexion la plus large et de mettre l’accent sur l’interdisciplinarité », sont arrivés à la conclusion que le système capitaliste, du moins états-unien, a besoin sine qua non de la guerre pour bien fonctionner.
Est-ce que ce rapport serait, encore aujourd’hui, une sorte de bible qui influence la politique étrangère états-unienne?
Car il y a beaucoup de questionnements qui ressortent de toutes ces circonstances, surtout quand on sait que l’économie de cette superpuissance est en eaux troubles depuis quelque temps, malgré l’Afghanistan et l’Irak, et que le résultat de sa croissance des dernières années est seulement allé dans les poches des plus riches…
Il ne manque alors qu’un événement décisif, fortuit ou pas, pour que l’arsenal idéologique de la maison blanche, encore en fonction jusqu’à la fin des élections, il faut le rappeler, nous enfonce encore plus dans l’horreur.
L’avenir nous le dira, en espérant que ce texte ne s’avérera pas prophétique.
(La photo provient d’ici.)
Commentaires récents