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C’est quoi le problème avec Pierre Côté?

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Le clown tristeComme je le relatais le 2 décembre dernier, je me suis intéressé au projet de Pierre Côté nommé « Realtime Réalité ». Assez pour pouvoir dire que j’ai même essayé d’aider le gars, avec l’aide de plusieurs utilisateurs de Twitter. Je voyais même d’un bon oeil une collaboration future :

j’aimerais que chaque lundi soir on se retrouve pour jaser de choses et d’autres, ce qui s’est passé dans l’actualité, sur les blogues, etc. Je serais bien ouvert à préparer un petit quelque chose

Mais bon, si vous n’êtes pas au courant, mon énergie a commencé à baisser, plus le mois de décembre avançait. De son côté, après le 12 décembre, il a disparu du web, les gens se demandaient ce qu’il advenait de lui (il est finalement réapparu le 4 janvier). Ce n’était pas bien difficile d’arriver à la conclusion qu’il n’allait pas très bien lui non plus. Il m’est même passé par l’idée d’essayer de le joindre par un moyen ou un autre, mais j’en avais assez de me battre avec ma propre condition. Et on n’a pas gardé les cochons ensemble, quand même…

Un peu plus tard, par je ne sais quel hasard, je me suis rendu compte qu’il avait arrêté de me suivre, et quelques personnes dont @minicstecroix qui avait, par deux fois, coanimé avec lui. En fait, il a arrêté de suivre pratiquement tous les francophones qu’il suivait avant (il est devenu ainsi un Twitter snob — il me semble qu’auparavant son ratio abonnés/abonnements ressemblait au mien). Drôle de comportement pour quelqu’un qui fait la promotion de l’interactivité et qui voudrait que son projet fonctionne…

Alors, pour en avoir le coeur net, je lui ai adressé hier ou avant-hier ce message sur Twitter :

pourquoi tu as arrêté de suivre plein de gens, dont moi — qui a essayé de t’aider avant les Fêtes?

Il ne m’a pas répondu, alors je le lui ai envoyé en commentaire sur son blogue et il ne l’a pas fait paraître ni y a réagi. À l’heure qu’il est, je ne m’attends plus à rien. C’est pathétique. Et je sais que plusieurs personnes l’interpellent, dont @TVQC qui m’écrivait tantôt qu’il essayait de lui proposer quelqu’un d’intéressant pour son émission, toujours sans réponses.

Les relations virtuelles sont parfois difficiles, mais là ça dépasse les bornes. Malgré le fait que je ne sais aucunement ce qui se passe réellement dans sa tête, je ne peux qu’y voir un grand manque de respect, comme si pour lui l’interactivité n’était qu’un mouchoir à jeter après usage, dans son sens le plus méprisant.

J’ai cette histoire en tête depuis un mois et ce billet est un bon outil pour m’en débarrasser (aussi bien sûr pour l’archiver…). Et, je peux vous avouer que ça me rend plus triste que ça me fâche, quoique, peut-être plus ex aequo.

En tout cas, tout cela est un trop-plein d’incompréhension qui compose un mystère pas très ragoûtant, comme cette phrase abracadabrante…

Dommage, car ce gars-là a du talent, mais pas le principal pour ce qu’il veut faire, soit l’entregent.

Malgré tout, je ne peux même pas lui souhaiter de se planter…

« Ça fait drôle d’entendre parler de souveraineté en 2009! »*

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Jean-François Lisée et Chantal Hébert discutaient de la question linguistique pour ce qui est de l’enseignement collégial au Québec. M. Lisée réagissait à la position du PQ (qui veut faire gonfler la loi 101 jusqu’aux cégeps) en proposant une fusion des deux réseaux (anglophones et francophones) où « tous les cégépiens [recevraient] les trois-quarts de leurs formation (sic) en français et le quart, en anglais. »

Comme argument, il s’appuie entre autres sur des sondages : 76% des francophones y seraient favorables; du côté des non-francophones : 61%, ce qui est énorme. Et du point de vue constitutionnel, il pense que « rien n’interdit cette réforme. »

Pourtant, Chantal Hébert écrivait à sa suite :

Pour mémoire, l’article 23 de la Charte des droits et libertés, qui garantit aux anglo-québécois le droit de faire éduquer leurs enfants en anglais au Québec, permet également aux communautés francophones du reste du Canada de profiter des mêmes avantages.  Ce droit à l’éducation inclut le droit de gestion des établissements scolaires, obtenu de haute lutte par les minorités francophones devant les tribunaux.

Et, en terminant de clouer le cercueil :

instaurer un régime linguistique à prédominance francophone dans l’ensemble du réseau collégial québécois et prétendre malgré tout satisfaire à l’article 23 […] a autant de chances de tenir la route dans le cadre constitutionnel actuel que le fantasme de bon nombre d’intellectuels canadiens de voir Ottawa se doter d’un ministère pour prendre l’éducation “nationale” en main.

Pour le dire crûment, nous sommes couillonnés…

Qu’on soit d’accord ou non avec l’idée de Jean-François Lisée, la seule manière de la voir un jour discutée sérieusement — comme une option valide — réside dans le démembrement du statu quo constitutionnel qui nous caractérise. Je sais bien que tout ce qui touche à la question de la souveraineté ne semble pas exciter beaucoup de gens, mais au-delà de l’effet de mode — que c’est soi-disant démodé —, il reste que pragmatiquement la créativité en prend pour son rhume (il faudrait bien maintenant changer l’expression pour « sa grippe », hé hé!)…

S’il y a même des fédéralistes qui salivent devant cette idée, ils auront bien assez vite la bouche pâteuse comme un lendemain de brosse. Gracieuseté du Canada.

*Le titre de ce billet est une citation tirée d’un billet de La Clique du Plateau, un commentaire en lien avec l’apparition de Jacques Parizeau à TLMEP.

(Photo : [kren])

Le greffon anglais

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Depuis la parution de mon billet nommé « Elvis « Masbourian » Gratton », j’accumule des billets que j’ai lu portant sur le sujet de la situation du français.

Coyote Inquiet (portant très bien son pseudonyme) qui remarque en se promenant dans le quartier Plateau-Mont-Royal que 80% des gens dans la rue se parlent anglais. Phénomène que je remarque aussi parce que j’y travaille. Au-delà de l’irritation (et d’une certaine incompréhension) que je partage avec lui, j’ai trouvé quelque chose comme une réponse dans la section Opinion de Cyberpresse.

C’est un texte de Patrick Poisson, un « professeur de français langue seconde auprès des immigrants et étudiant à la maîtrise en éthique appliquée à l’Université de Sherbrooke » titré : « Les francophones laissent Montréal s’angliciser ». Il pointe les « lois linguistiques déclarées inconstitutionnelles, la culture américaine en super concentré, la mollesse du Canada à défendre sa minorité linguistique, la migration des francophones vers les banlieues, etc. »

Parlons-en du pouvoir, et encore plus du législatif, de la Cour Suprême du Canada : les Santa Claus qui ont fait arriver Chrismas un peu trop en avance cette année. On voit bien combien est vraie la formule : si tu ne t’occupes pas de politique, c’est la politique qui va s’occuper de toi… Mais là, c’est encore pire, puisque même une forte majorité de québécois en désaccord avec eux n’aurait pas pu influer sur cette mise à mort de la loi 104. Il y a bien du laisser-faire et de la peur qui nous ont menés jusqu’à aujourd’hui, encore des sujets de Sa Majesté, même si elle est bien le contraire de l’omniprésence dans nos vies.

Je n’arrive pas à comprendre cette traditionnelle guérilla en règle contre la loi 101, et encore plus aujourd’hui, puisque l’anglais est tout simplement un greffon à toutes les langues : qui n’a pas remarqué que le réflexe de traduction semble de moins en moins nécessaire quand il s’agit de la « langue des affaires ». Je pense à un détail dans ma lecture du moment, un roman fort intéressant de Jean-Simon DesRochers : La canicule des pauvres, aux éditions Les Herbes rouges.

L’auteur, qui se réclame du réelisme, dépeint quelques personnages anglophones et se sert donc de l’anglais dans les dialogues et dans la transcription de leurs pensées. Où j’en suis rendu dans ma lecture, il fait la même chose avec des personnages qui s’expriment en espagnol, mais dans ce dernier cas, on a droit à une traduction en fin de page.

Si j’étais un parfait unilingue francophone, une partie de l’oeuvre m’aurait été inaccessible. C’est un fait, pas une critique, enfin, pas personnelle, puisque je n’ai pas été brimé dans ma compréhension. Et je ne crois pas que ce choix éditorial est politique. S’il l’est, ça me surprendrait beaucoup. C’est un choix pratique. Pourquoi considérer une oeuvre francophone dans un contexte de lecture seulement francophone quand c’est (pratiquement) inutile d’aller au bout de la logique?

Alors, pour revenir à nos zélateurs anglophones, je le répète : pourquoi agir comme si l’anglais était en voie de disparition alors que cette langue est maintenant le greffon de toutes les autres? Les francophones n’ont pas besoin de s’ouvrir à l’anglais, car le forceps est bien ouvert et surtout, greffé. Qu’on soit d’accord ou pas n’est même pas secondaire tellement c’est hiérarchiquement bas. C’est comme ça.

Pour le reste, il y a notre espace linguistique à renforcer comme du béton armé. Ce qui donne pour certains, comme Caroline Moreno, le goût de suggérer des choses comme « Revenir aux graffitis (101) », « Bloquer un pont et réclamer le départ d’Ottawa du Québec » et « Prendre d’assaut l’Assemblée nationale du Québec et déclarer l’indépendance du Québec ».

Ce ne sont que des suggestions, mais une chose est sûre, c’est que le je-m’en-foutisme des uns encourage certainement l’extrémisme des autres.

*

Lire aussi :

Gérald Larose : La disparition sociopolitique du français en terre d’Amérique fait partie de l’ADN du Canada

Josée Legault : La lâcheté érigée en système

Ajout :

Le français avant l’anglais pour les immigrants

Pas de changement pour la rue Amherst

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J’ai publié tantôt sur « L’événement sur le web » un article au sujet du mouvement pour un changement de nom de la rue Amherst, parce que ce personnage historique serait selon plusieurs un génocidaire, du moins dans son désir d’« éradiquer cette race répugnante », en parlant des Amérindiens.

Comme je le spécifie plus doucement dans mon paragraphe d’introduction, c’est assez questionnant de voir que la Commission de la toponymie semble avoir une position dictatoriale dans ce dossier, malgré le fait que c’est une demande qui doit passer au vote aujourd’hui. Pourquoi un système offre la possibilité aux conseillers d’influer par des demandes en bonne et due forme si au final la décision relève d’une autorité externe?

Il serait alors mieux, pour le conseiller Nicolas Montmorency, celui qui a parti le bal, d’aller infiltrer avec ses amis la Commission de la toponymie, s’il veut un jour arriver à ses fins… puisqu’en plus son autre fin c’est de faire changer tous les noms de rues anglophones pour des noms de rues francophones.

À ce sujet, je suis partiellement en accord. Je ne crois pas que la totalité des personnages historiques anglophones qui ornent les panneaux de nos rues soit toute négative, comme ce Lord Durham qui souhaitait notre extermination. Ça serait du cas par cas, mais oublions ça puisqu’à la base il y a une Commission que je surnommerai Bâton-dans-les-roues, pour le bien de la cause!

J’ai lu à la suite du billet de Blogosphère à ce sujet un commentaire d’un dénommé C. Beauchemin, qui m’a beaucoup parlé :

On nous dit que nous nous devons conserver le nom de la rue Wolf, ce militaire anglais criminel. On nous dit que cela fait partie de notre histoire. Au nom de qui ou de quoi on nous dit qu’il s’agit de «notre» histoire ? C’est l’histoire des impérialistes de la couronne anglaise. D’avoir donné et de conserver le nom de ce criminel est totalement inacceptable et honteux. Le Québec est le seul endroit au monde où nos tortionnaires et des personnages qui n’ont rien fait dans l’avancement du Québec, sont honorés par des statues ou des noms de rues. À ce que je sache, il n’y a pas de nom de rue Adolf Hitler à Tel Aviv , à Londres ou à Paris, et pourtant, il fait partie de leur histoire. Il n’y a pas non plus de rue Joseph Staline à Berlin. Pourquoi, n’ont-ils pas leur nom à une rue ? Il me semble que la réponse est évidente.

Et, pour terminer, j’aimerais porter votre attention sur un passage vers la fin de mon article, une citation d’André Pratte :

au début du XIXe siècle, [si] on a choisi d’honorer la mémoire d’Amherst, c’est parce qu’il était un héros aux yeux des Anglo-Montréalais de l’époque.

Donc, je me demande : est-ce qu’il est un héros à leurs yeux encore aujourd’hui?

S’il ne l’est pas, ni pour eux, ni pour nous, pourquoi le refus de la Ville et de la Commission ressemble à une décision fortement politique?

Ça donne l’impression que la consonance anglophone du nom Amherst est plus importante que sa réalité historique.

Un Anglo pour l’indépendance du Québec (à ses conditions)

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Mes yeux se sont tellement écarquillés quand je suis tombé, la semaine dernière, sur le billet, « Why Canada must End: Pourquoi le Canada doit cesser d’exister », paru sur Amériquébec. C’est au sujet d’un livre de Tony Kondacks, « un Québécois anglophone d’origine montréalaise », dont le titre est bien sûr « Why Canada must End », avec en sous-titre : « How to Achieve Quebec Independence ».

Ce qui est le plus surprenant, c’est que l’auteur de ce livre, disponible gratuitement sur son site, « qualifie la Loi 101 de ségrégationniste ». Donc, en gros, son argumentaire tourne autour de l’idée de donner aux anglophones la région du Québec où ils sont majoritaires, qui deviendrait Québec West — et où on « abandonnerait l’usage de la Loi 101 ou de quelconque législation en faveur d’une langue » —, en échange d’un Oui à un référendum sur la souveraineté.

Cette idée a le mérite d’être pragmatique. Entre convaincre les anglophones d’embarquer dans le projet indépendantiste comme on le fait en ce moment et ce que Tony Kondacks propose, il est clair que la balance persuasive penche de ce dernier côté. Voilà la preuve que la majorité des Anglos ne lâcheront jamais le morceau… linguistique! Alors, si placarder du français partout ne réussit pas à leur faire comprendre que la province du Québec est française, globalement, qu’est-ce qui réussira à leur faire comprendre? (L’histoire autour du Theatre Ste. Catherine est un des forts symptômes.)

Donc, personnellement, j’en suis à me dire que nous aurions tout à gagner à ce que la communauté anglophone suive cette voie. Déjà, cela commencerait à démontrer que l’appartenance au Canada ne tient pas à grand-chose, finalement. Combien de francophones fédéralistes continueront de s’accrocher à cette chimère si leurs compatriotes anglophones tournent les talons?

Un anglo dans le peau d’un franco à MTL

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Via le fil RSS de Science Presse, je suis tombé sur un article surprenant paru dans le magazine Courrier International, édition du 2 juillet 2009. Il s’agit de la traduction d’un article de Don MacPherson, (« It’s easy to understand why francophones think there’s too much English », paru dans le journal The Gazette), qui « s’est fait passer pour un francophone le temps d’un reportage à Montréal. Et il a découvert avec surprise qu’il n’était pas facile d’y parler la langue de Gilles Vigneault. » Son titre : “Sorry, I don’t speak French”.

Force est d’admettre que le fait que ce soit un anglophone qui expose ces faits et ces impressions y donne pas mal de poids. Une tonne de brique! Un francophone qui soulève ce même genre d’anecdote est souvent regardé de travers. Comment est-ce possible que ce soit devenu suspect à ce point de simplement pointer la réalité?

Pour avoir habité à Montréal pendant presque 20 ans, tout ce qui est relaté dans l’article ne m’est pas étranger. J’ai raconté ici quelques anecdotes (si quelqu’un a du temps à perdre pour les retrouver, go for it!), mais je n’aurais jamais osé comme lui signaler que « Même lorsqu’on le sert en parlant français – la majorité du temps, y compris dans le centre-ville –, il entend le personnel et les autres clients discuter en anglais autour de lui et ne se sent pas à sa place. » Ça, c’est le plan numéro un pour se retrouver dans le clan des stigmatisés…

Autre chose, parlant de la situation montréalaise, et ça fait longtemps que ça me brûle, alors allons-y allons-Ô! Je ne suis pas le seul à le voir, mais le Plateau Mont-Royal est en train de devenir une franchise du ghetto McGill. Vous ne trouvez pas? (Enfin pour ceux qui comme moi côtoient ce coin assez régulièrement — et régulièrement dans le sens de plusieurs fois par semaine, par mois; pas deux fois en deux ans…) Ce quartier qui est un symbole fort de la québécitude francophone. Ainsi va la vie, mais je ne peux pas m’empêcher d’être mélancolique en pensant à ça.

En faisant mes recherches pour ce billet, je suis tombé sur le fait que ce journaliste est francophile. C’est très important, et pour deux raisons. La première est du domaine pratique : il faut minimalement aimer une langue pour y consacrer du temps et l’apprendre; encore plus pour le français, puisque même son statut de langue officielle n’a pas réussi à empêcher cette situation que même un anglophone est capable de constater (il a beau être francophile, son premier choix est coulé dans le béton!).

L’autre raison c’est que la « philie » a son contraire, la phobie. Le dernier terme est peut-être trop fort, mais il fait ressortir les rivalités qui empêchent les rapprochements linguistiques. Et ces rivalités trouvent leurs sources dans le débat lié à la souveraineté du Québec, qui pour les uns signifie entre autres de calmer la crainte de perdre, qui pour les autres signifie essentiellement la crainte d’une perte — alors que je crois au contraire qu’ils gagneraient beaucoup à s’inscrire pleinement dans la démarche d’affirmation du fait français : la gratitude donnant de meilleurs fruits que la confrontation. Et je ne parlerai pas des « satisfaits », même s’ils sont, et le problème, et la solution…

Pour terminer en beauté, je termine avec un passage qui ne se retrouve que dans la version originale anglaise :

(Yes, I know English-speaking people are also treated rudely sometimes in Quebec, and don’t always get the service in their language that they should. But today’s column is about the perceptions of francophones.)

Les artistes de L’autre St-Jean s’expriment

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J’ai trouvé ça sur le blogue de David Corleone. Son billet, « René Lévesque a tout gâché », et les commentaires sont à lire, enfin, je vous y invite.

J’ai eu un malaise à regarder les artistes francophones s’exprimer en bégayant, comme si une brique allait leur tomber sur la tête, et les artistes anglos prouver qu’ils n’ont pas une connaissance assez bonne du français pour exprimer leurs points dans cette langue.

Certains me diront que je suis intolérant, mais je m’en fous. Le français comme langue usuelle commune est ce qui me tient le plus à coeur. Il n’y a rien là-dedans de nationaliste, ni d’extrémiste, ni rien. Ce n’est qu’une question de respect. La base, quoi.

Et ce n’est pas en disant que ce n’est pas grave que ça va s’améliorer.

Question de langue

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Bouche ouverteJe suis heureux d’avoir comme langue le français pour échanger avec les gens via le web. C’est qu’à l’instant, comme voilà quelques jours, je viens de recevoir un message d’un de mes amis sur Facebook, et je sais pertinemment que c’est du polluriel (spam), puisque c’est écrit en anglais et que personne ne s’adresse à moi dans cette langue. La même chose avec mes courriels.

C’est comme sur Twitter, quand je reçois une notice que quelqu’un des États-Unis me suit… Les francophiles sont plutôt rares!

Y’a aussi un bon côté à être francophone tout en connaissant minimalement l’anglais. Et je prends pour exemple le truc d’un couple d’amis avec leur petite fille (que nous allons leur piquer, bien sûr!). Quand ils ne veulent pas que la petite comprenne, ils parlent anglais. C’est pratique. Les unilingues anglais, par exemple, n’ont pas ce loisir…

Ce n’est pas grand-chose, mais ce sont de bonnes petites raisons, avec celles plus grandes culturelles, pour espérer que jamais la planète se contente d’une seule langue, que ce soit l’anglais ou le mandarin ou toute autre.

Dans le sens du poil…

Sur un blogue droitiste, parmi une majorité de droitistes en lice, je constate à l’instant que j’ai eu 3 votes dans un sondage ayant comme question :


Quel a été votre ou vos meilleure(s) blogue(s) francophone(s) sur la politique en 2008?

J’avoue que c’est flatteur, quand même! 😉

Inquiétude morne

morne

La campagne électorale? Je n’ai pas encore le luxe de la suivre comme je le voudrais, plutôt comme je le pourrais, puisque je priorise la construction de mon nid. Le peu que je peux happer au passage ressort comme étant pathétique. Je sens que je vais voter pour encourager monétairement un parti et surtout pour ne pas le donner à Jaunisse, Pot-Line ou Marre-rio. Parmi les trois, seul le PQ pourrait hériter de mon x, si la stratégie le demande.

Mais vous ne perdez rien pour attendre…

Sinon, dans mes pérégrinations, je constate. Notre visite hier au Carrefour Laval pour du magasinage m’a confirmé ce que je pensais. Depuis que j’ai une voiture, j’ai dû me rendre dans cette ville, que j’ai fréquenté davantage voilà plus de vingt ans, et le changement est drastique. Nous avons fait un petit arrêt dans le coin bouffe en arrivant dans le centre d’achat et, en écoutant les gens parler autour de moi, j’avais l’impression de me trouver dans le West Island ou en Ontario, tandis que dans mon souvenir Laval était une ville grandement francophone, pour ne pas écrire « seulement ».

On a maintenant le choix de s’en foutre, de s’en inquiéter, ou même de s’en réjouir.

Yoyolande James

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

C’est par un billet de la blogueuse Nicole que j’ai appris que Yolande James, la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, a présenté la nouvelle stratégie de son gouvernement (synthétisée ici par Louise Leduc de La Presse):

Dès 2009, avant d’arriver au Québec, les immigrants devront avoir signé une déclaration démontrant qu’ils comprennent les valeurs du Québec, une société libre et démocratique où les hommes et les femmes ont les mêmes droits et où le français est la langue officielle.

Pourtant, le 22 octobre dernier, Madame James annonçait en grande pompe qu’il n’était « pas question que le gouvernement oblige tous les candidats à l’immigration à connaître le français avant de débarquer au Québec ». Il semble y avoir volte-face, mais la réponse se trouve à la fin du premier article cité :

En cas de bris de contrat (sic), l’immigrant ne pourra cependant pas être renvoyé dans son pays d’origine puisque (sic) aucune coercition ne sera exercée.

Visiblement, c’est une tentative de réunir l’opinion publique autour d’un double message. C’est le même désir d’en donner beaucoup pour calmer la crainte des francophones de voir le français reculer avec l’arrivée massive d’immigrants et de satisfaire à la fois les autres qui n’en ont rien à faire. C’est du symbolisme, autant que celui de la nation Québécoise dont nous a servi Stephen Harper et qui leur sert d’argumentaire. En espérant quand même qu’il sera porteur pour les nouveaux arrivants et qu’ils ne se seront pas fait dire le truc en catimini… Avec Immigration Canada dans les parages, j’en doute fortement.

Nicole se demandait : « est-ce que ça aurait un quelconque rapport avec la tenue possible d’élections en décembre? » Je dirais que oui simplement parce qu’il n’y a qu’une semaine entre les deux annonces. Le parti libéral a travaillé très fort pour se donner une aura consensuelle sur la question de l’immigration. Sans oublier la question linguistique.

Encore, une phrase de l’article de Louise Leduc me questionne beaucoup :

Au surplus, les immigrants devront commencer l’apprentissage du français avant de quitter leur pays d’origine.

Désolé, mais concrètement, je ne vois pas comment cela pourrait être contrôlé. Ce « contrat » ne semble pas être un test en bonne et due forme, alors tout repose seulement sur la bonne foi des candidats. Espérons que cela les influencera dans le sens voulu, en apparence.

La science et les animaux au service de la liberté sexuelle et morale

J’ai trouvé quelque chose d’intéressant dernièrement sur le HOU-HOU BLOG. Et je vous en fais ici une libre traduction, puisque ce blogueur semble croire que les internautes francophones sont tous, sans exception, à l’aise avec l’anglais…

Les résultats de divers tests réalisés avec la technologie d’imagerie du cerveau indiquent clairement que l’orientation sexuelle est une caractéristique biologiquement déterminée.

Les tests révèlent que chez les homosexuels, les structures principales qui régissent l’émotion, l’humeur, l’anxiété et l’agressivité ressemblent beaucoup à celles des personnes du sexe opposé.

Les résultats prouvent que les facteurs biologiques aident à déterminer l’orientation sexuelle et qu’ils laissent une signature neuroanatomique.

Pour les sources, elles sont chez lui.

Non, mais, vraiment, vive la science! Un autre point de gagné contre la stupidité religieuse qui rend l’homosexualité amorale… Il n’y a pas de libre arbitre qui tienne dans le comportement sexuel de ces gens, ils ne font que vivre selon leur biologie. La même chose pour les humains hétérosexuels qui, parfois, trouvent réconfort sensuel et sexuel chez des personnes du même sexe. Sans oublier les gens bisexuels, bien sûr! C’est un besoin biologique, émotionnel, il faut le combler. Au diable la morale!

Et même les animaux ne sont pas en reste. J’ai deux spécimens de chat mâles chez moi qui font l’amour (ou plutôt miment faire l’amour) de temps en temps. Étant donné qu’ils sont castrés depuis longtemps, il serait très difficile de présumer sur le pourquoi, mais qu’est-ce que ça change : ce sont des gays-chats, voilà!

Humains et animaux, même combat!

Ça me fait penser, assez en diagonal, à une histoire relatée par l’ami Le Détracteur Constructif, au sujet d’un lionceau apprivoisé et qu’on retourne dans la nature. Allez lire ça, pleurez comme je l’ai fait, et revenez ici après avoir bien remercié le blogueur pour sa recherche et sa bonté.

C’est fait? (Sinon vous manquez vraiment quelque chose!) Après ça, qui peut bien croire en la suprématie de l’humanité pour cause d’histoires tordues comme l’Âme, dans une optique religieusement doctrinale, qui relaye les animaux à de simples mécanismes biologiques sans plus d’importance que l’utilité qu’on leur fait porter…

Si nous avons une âme, ils en ont une. Mais je crois qu’ils n’en ont pas, tout comme nous. S’il reste quelque chose de nous après notre mort, cela serait sûrement de l’énergie liée, à force d’avoir été si longtemps dans un même espace. Alors, je ne vois pas pourquoi ça serait différent avec les animaux, quoi que soit la vérité.

(Photo : gruntzookie)

Merci à vous! (Mis à jour)

Quelle ne fut pas ma surprise de voir que le Gala Blogu’Or était déjà en ligne en ce début d’après-midi, je viens de terminer mon visionnement et je me suis vraiment bien amusé! Bravo à La Fêlée pour son excellente animation et L’Ex-Ivrogne pour son travail de moine en coulisse, et bien sûr tous ceux et celles qui y ont participé! Et ça été vraiment agréable de voir que des personnalités comme Patrick Lagacé et Philippe Schnobb se sont prêté au jeu!

Étant donné que ma seule participation a été mon extrait de chanson, « Si y’avait », dans le troisième chapitre — puisque je ne suis pas parti avec un trophée —, je vais faire mes remerciements ici parce que j’ai quand même été parmi les quatre finalistes (ayant eu le plus de votes) dans trois catégories : « Littérature-fiction », « Sérieux » et « Meilleur blogueur »! J’étais aussi nommé dans la catégorie « Rigueur de la langue » mè je n’é pô réuçi a me rende dan le ploton de tètte… hé hé! Et j’étais bien content de ne pas avoir été finaliste dans la catégorie « Kossé qu’ils ont fumé! », trop ambigu…

Alors, un gros gros GROS merci à tous ceux qui ont voté pour moi, ça me fait vraiment chaud au coeur, ça m’encourage à continuer à me muscler les doigts et à me creuser la tête pour nourrir la bête! Et j’aimerais remercier particulièrement tous ceux qui m’accompagnent au jour le jour de leurs précieux commentaires sur mon blogue, c’est ça ma nourriture!

Et un beau bravo! à tous les nommés, tous les finalistes, tous les gagnants et surtout, la blogosphère francophone au complet (surtout québécoise quand même!), qui a participé avec passion à cette aventure! Et ceux qui se sont sentis lésés pour quelques raisons que se soit, préparez-vous déjà pour l’année prochaine! Moi je ramasse déjà mon argent pour acheter des votes… hé hé!

On va espérer que nos deux tourtereaux ne se sont pas vidés de tout leur jus et qu’ils vont vouloir répéter l’expérience l’année prochaine!

Ajout :

Si vous voulez voir la listes des finalistes, des gagnants, gagnantes et des présentateurs, présentatrices, c’est par là! (J’ai oublié d’inscrire : les performances; voilà c’est fait!)

C’est le Jour B-T!

Je ne sais pas pour vous, mais le dévoilement aujourd’hui du rapport Bouchard-Taylor crée chez moi beaucoup de fébrilité. C’est un peu normal, car cela est plus important, par exemple, que toute sortie culturelle, enfin, pour ceux qui comme moi pensent en d’autres termes que seulement leurs petits plaisirs immédiats… Une société se bâtit sur le long terme, il faut bien y jeter un coup d’oeil de temps en temps!

Je connais beaucoup de gens comme ça qui ont évacué de leur vie toute considération qui toucherait un tant soit peu au politique, et cela m’attriste, car plus les gens vont rester dans leur coin, moins les décisions de nos gouvernants reflèteront les désirs de la population. Alors, tant qu’à avoir payé collectivement 5 millions pour ce rapport, il faudrait bien qu’il ne se retrouve pas tabletté comme les autres…

En passant, j’ai pondu ce matin un texte, pour publication chez Branchez-Vous!, en lien avec la question linguistique, incluse bien sûr dans ce rapport, et j’aimerais vous inviter à venir y jeter un coup d’oeil, puis si ça vous chante quelques coups de touches sur votre clavier pour y exposer vos vues!

(La photo provient d’un billet du blogue de David Chrétien : « Rapport Bouchard-Taylor, constructeur de tablettes demandé », hé hé!)

Dans « Tous les sens »

J’en suis à ma deuxième écoute du dernier Ariane Moffatt : « Tous les sens ». Un ami à moi, grand popomane, me l’a chaudement conseillé encore hier, alors je me suis précipité pour l’acheter aujourd’hui. Cet album porte absolument bien son nom, ça se lance à 360° et la poésie d’Arianne s’alimente abondamment au goût, au toucher, à la vue, à l’odorat et bien sûr à l’ouïe!

J’avais beaucoup d’attente et je ne suis pas déçu. Mais je peux vous avouer qu’au début, jusqu’à l’excellente cinquième chanson, « L’équilibre », même si j’ai bien tapé du pied à l’écoute de « Je veux tout », j’avais peur que ça reste majoritairement dans des eaux intimistes… C’est que mon ami m’avait parlé de rythmes et de sonorités électros, alors j’en étais déjà affamé…

Au milieu de l’album, la pièce « Réverbère » m’a complètement charmé avec son ambiance très « sixties », je lui prévois même une belle place dans mon répertoire au bar! Aussi, la pièce titre, « Tous les sens » et « Jeudi 17 mai » s’y joindront pour sûr.

Ça tombe bien, je commençais à être en manque de bonne musique québécoise francophone… enfin, du genre à emporter au travail!

Je mets ma tête dans le creuset…

Patrick Lagacé nous parle sur son blogue de bribes d’informations en lien avec la publication prochaine du Rapport des Sages Boulor-Taychard…

Ils veulent :

– Que les Québécois francophones parlent davantage anglais
– Que les organismes interculturels soient mieux financés
– Que les Québécois francophones soient davantage ouverts sur le monde

À froid, en sirotant mon café, j’ai joué du bongo sur mon clavier :

Bof, au premier coup d’oeil, ça m’a tout l’air d’une belle formule magique…

Dans beaucoup de discussions que j’ai depuis quelque temps, il ressort qu’il est temps pour les francophones de privilégier le plus possible l’emploi du français dans la sphère publique pour inciter les anglophones et les nouveaux arrivants à le pratiquer, parce que c’est la seule bonne manière de ne pas perdre notre caractère distinct devant l’anglicisation mondiale. Alors, si la priorité est l’apprentissage de l’anglais, cela déterminera encore plus fort le réflexe des francophones de passer à l’anglais aussitôt qu’il est en présence d’un quelconque accent.

Au dernier Yulblog, nous avons rencontré un anglophone né à Montréal qui était bien content de pouvoir pratiquer son français avec nous. Son accent était pitoyable, mais il a quand même fini par nous faire comprendre qu’il n’arrivait jamais, sauf en de rares occasions, à discuter français avec des francophones…

Il est clair pour moi qu’il y a un mélange de concept. Les questions de la linguistique, de la xénophobie, de la tolérance, semblent se mêler assez fallacieusement ici. Si protéger au jour le jour mon héritage francophone fait de moi un intolérant, je décroche. J’espère que cela sera plus clair…

(Photo : malidinapoli)

Musique franco pendant le hockey : très mauvaise cible mon cher Brûlé…

Tiens, Michel Brûlé, notre troubadour opportuniste préféré… a lancé une belle pétition pour tenter de forcer la main du Centre Bell à diffuser plus de musiques francophones. Et cette main, et surtout cette tête, c’est Vincent Aubry, DJ, un bon ami à moi. Je lui ai parlé justement hier matin en lien avec cette histoire, car je suis tombé sur un billet de Lusciousloba qui la relatait.

Donc, au-delà de l’avis de Vincent reprit assez minimalement à la fin de l’article de La Presse paru mercredi, il y a une réalité musicale qui transcende ses seuls choix et ceux du Centre Bell, une réalité que je constate chaque fin de semaine dans mon travail de DJ : la musique francophone n’a pas trop la cote auprès du public et s’il y a quelque part vers où pointer, ce n’est certainement pas du côté du hockey!

Une pétition de 200 noms, bien que ramassés en seulement 2 heures (mais à l’ère du web, tout le monde est possiblement capable de le faire…), ne viendra pas changer le fait que les gros succès francophones (avec en plus un rythme entraînant) arrivent au compte-gouttes tandis que du côté anglo-saxon c’est la manne! Et puis je crois que Vincent doit varier sa musique, passer du vieux, du neuf, et beaucoup de tounes instrumentales, et en plus c’est un contexte familial… Encore plus, il y a les chansons imposées (commanditée) qui viennent gruger beaucoup de temps de glace!

Alors, je suis bien content de savoir que le gouvernement n’entend pas légiférer là-dessus parce que le problème se trouve du côté des radios commerciales et de l’industrie musicale québécoise qui mise majoritairement sur de la musique francophone qui ne se prête pas au dynamisme que demande l’ambiance d’une partie de hockey, entre autres. (Pour moi qui travaille dans un bar, la tâche est encore plus énorme… à mon grand malheur, je dois passer à peu près un gros maximum de 5 chansons francophones dans une soirée où j’en passe en moyenne environ 75 en tout…)

Je ne dis pas qu’il n’y a pas de chansons francophones qui font l’affaire, mais question de vouloir varier, la discographie utilisable est trop mince pour que ça ne tombe pas vite dans la redondance. Et nous sommes assujettis bien plus au goût du public qu’à nos propres goûts, voilà une des premières règles du DJ. Et qui influence les goûts du public généralement?

Il est clair que maintenant les artistes d’ici sont en compétition avec le monde entier. Est-ce que c’est une bonne chose? Je le crois, parce que cela fait en sorte de promouvoir l’originalité. Qui s’intéresserait à un artiste québécois qui ne serait qu’une pâle copie d’un artiste reconnu internationalement? Nous ne sommes plus à l’époque où Johnny Farrago, l’émule canadien-français d’Elvis Presley, faisait tomber les jeunesses comme des mouches…

Et comme je disais à Lusciousloba :

Qu’est-ce qu’Isabelle Boulay, par exemple, et tout le corpus musical de Rythme FM, pour ne nommer que cette station-là, viendrait faire dans l’antre du hockey? Et lui comme moi trouvons que les sorties de disques francophones sont « so so » depuis trois ans, mis à part quelques exceptions…

Je crois que c’est seulement la pointe de l’iceberg qui est insuffisante à faire paraître le tout reluisant. Il y a un travail énorme à faire du côté des artistes connus, moins connus et inconnus, ceux qui ne font pas de la musique générique, pour les vendre auprès du public, pour que par ricochet ça paraisse dans les bars, les restos, etc., et bien sûr pendant les parties de hockey! Ça prendrait malheureusement du courage…

(Photo : kevincrumbs)

Des petits caprices?

Dans l’article du Devoir qui fait état de la question des cours d’anglais offerts aux immigrants francophones, il y a un paragraphe, et surtout une phrase (que je mets en caractère gras) qui me fait tiquer :

Pour décrocher certains types d’emplois, le bilinguisme est essentiel dans la région de Montréal. C’est le cas notamment des emplois en administration et en informatique, a signalé M. Kachani. Il faut aussi noter la présence de nombreuses filiales de compagnies américaines où la connaissance de l’anglais est bien vue.

Je me demande bien si le gros noeud du problème du bilinguisme mur-à-mur qui est demandé au Québec, surtout à Montréal, vient de là. Je suis bien d’accord que la connaissance de l’anglais soit un plus pour quiconque, mais si ça vient d’un caprice corporatiste, où par exemple le grand patron veut pouvoir parler en anglais à tous ses employés, sans exception, ça me semble discutable : c’est du totalitarisme « soft », mais cela en est quand même!

Le Québec est francophone, l’État offre des cours de français dans les écoles et aux immigrants fraîchement arrivés. Il offre aussi des cours de base en anglais pour tous (qui permettent à peine de se débrouiller…) dans les institutions d’enseignements, ce qui est bien sûr réservé aux gens ayant grandi ici, c’est la logique même : on ne peut pas être à deux endroits en même temps… Au-delà de ça, l’anglais est la langue commune pour tout le monde dans le monde, je ne vois pas pourquoi on ne paierait pas alors des cours d’anglais avancés pour toute la population du Québec si c’est si essentiel.

Mais avec la phrase plus haut, je doute fortement que le bilinguisme dans le marché du travail soit essentiel au point où on semble vouloir nous le faire croire, surtout dans l’optique où une francisation totale du monde du travail serait possible, avec un peu de volonté politique…

Blogu’Or 2008

Ah! La Fêlée et Alcolo! s’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer! Après leurs capsules hebdomadaires 3D tordantes et complètement disjonctées, ils nous concoctent maintenant un gala blogosphérique francophone qui récompensera par vote des nominés dans 18 catégories.

Pour plus de détails, c’est ici. Participez en grand nombre, ça va être tout à fait succulent, sans conteste!

Mise au point

Mise au point sur mon dernier billet « De la ressemblance et de la différence », puisque j’ai senti, à la suite d’un billet d’un ami (que je ne nommerai pas étant donné qu’il ne me nomme pas non plus) que mon message et mon analyse, ont été mal compris. S’il comprend le message et que j’étais bien le point de départ de son billet, ça sera ça de gagné, sinon, je désamorcerai peut-être au moins quelques croyances à mon sujet auprès de quelques lectrices et lecteurs.

Bien que je sois fortement en faveur de la prise en charge par les québécois de leur avenir politique et que ma pensée repose beaucoup sur l’importance de la culture francophone (ce qui ne nie pas l’apport des autres cultures) et surtout sur l’importance de l’utilisation de la langue française au Québec, et contre l’imposition quasi totalitaire auprès des francophones d’un bilinguisme nourri par l’argument de la crainte économique, je ne me considère pas moins comme un citoyen du monde (pour les autres, c’est à leur choix). Il est clair qu’un n’exclut pas l’autre : la nationalité de quelqu’un (même non officielle) n’a jamais empêché quiconque de tourner ou non en rond sur notre partiellement belle Terre, surtout quand c’est la nécessité qui en est le moteur.

Est-ce que l’idée d’être citoyen du monde ne devrait pas seulement se baser sur l’inclusion?

De la ressemblance et de la différence

Les États-Nations devraient premièrement se baser sur la ressemblance pour pouvoir ensuite mieux s’accorder de la différence, étant donné que le concept d’État-Nation repose essentiellement sur une somme d’individus dissemblables qui tendent naturellement vers une certaine conformité.

J’ai eu cette pensée en écoutant Les Francs-Tireurs. J’ai appuyé sur « pause », noté rapidement une phrase courte et insuffisante à bien décrire ce à quoi je voulais faire allusion. J’ai peaufiné ça et voilà le travail!

L’émission de cette semaine était au complet dédié à la Belgique et à sa situation linguistique bicéphale (si on ne compte pas l’allemand), et surtout, à Bye Bye Belgium, docu-fiction diffusé en décembre 2006 pendant le bulletin de nouvelles à la télévision publique belge francophone. Cela a causé une crise majeure du côté francophone, surtout une prise de conscience d’une fin probable de la Belgique, du moins, comme on la connaît aujourd’hui, tandis que du côté flamand cela a été pris à la blague, voire même sarcastiquement. D’une manière plus anecdotique, la majorité des Flamands ont été au courant après coup, puisqu’il y avait un match de foot en même temps à la station en langue néerlandaise…

En regardant la situation belge, j’ai bien compris que le dialogue, ou plutôt le sentiment de communauté, entre deux entités linguistiques dans un même pays sont problématiques, à la base. Et c’est ce qui crée, ce que nous appelons ici, les « deux solitudes ». Je n’ai pas besoin d’expliquer que les populations se regroupent plus amplement selon la langue, puisque la communication est la clé des rapports sociaux, le ciment culturel. On aura beau croire que tout le monde il est beau et que tout le monde il est fin, comme plusieurs le pensent avec raison, selon leur propre expérience, mais le point d’ancrage est tout autre pour la majorité et promeut de lui-même un mouvement pour officialiser la ressemblance en une entité étatique qui s’inscrira dans un territoire, c’est-à-dire l’indépendantisme, ou mieux, le séparatisme. Voilà pour la ressemblance.

Pour la différence, prise aussi dans son sens le plus large possible, c’est simple, elle est malléable et conditionnelle à la ressemblance. Si la notion de ressemblance n’est pas claire et chambranlante, comme c’est le cas du Québec, qui se démène inlassablement de crises linguistiques en crises identitaires, et j’en passe, la différence sera perçue négativement. A contrario, la clarté de la ressemblance aura tendance à désamorcer la paranoïa envers la différence, par le jeu de l’affirmation et de la confiance inhérente. Donc, séparer officiellement les entités nations selon la subjectivité territoriale serait utile pour atteindre un équilibre qui a été perdu dans l’Histoire, et surtout, reprendre le dialogue entre voisins, qui est, malheureusement, encore trop sourd.

Taper sur les doigts du joual : l’erreur de Sergio Kokis

Je ne connaissais pas l’écrivain Sergio Kokis, et après sa performance à TLMEP, je n’ai pas vraiment le goût de le lire… Vous me direz que c’est en partie du préjugé qui s’appuie au niveau politique et que je transférerai au niveau littéraire, mais il a fait ce qui me dégoûte le plus, et il semble que ce soit de plus en plus à la mode de le faire : il s’est donné en exemple, a analysé sa propre situation, s’est servi du particulier pour expliquer un phénomène de société, pour critiquer un état de fait. Donc, il a critiqué la manière de parler des Québécois en clamant haut et fort, et de manière assez condescendante, qu’il parle mieux que nous tous. (Après les bilinguistes imbus d’eux-mêmes et les polyglotteux de tout acabit, voilà la police de l’accent et de la perfection linguistique! Et je ne blague quasiment pas…)

Le pire, c’est qu’il a raison, il parle mieux que moi, mieux que la majorité des Québécois. Par contre, après 40 ans passés ici il n’a pas cru bon de remarquer qu’il n’est pas en France, et j’exagère à peine (même si je ne crois pas que la France soit tellement mieux que nous au niveau du français, ils ont d’autres lacunes… si on croit comme moi au canon du français international et non à l’absoluité du français parisien). Surtout, et c’est important, il se vantait de parler mieux que nous alors que le français n’est pas sa langue maternelle, en donnant à cela tout le poids argumentatif voulu. Sauf qu’il ne semble pas comprendre que le problème ici vient exactement de là, de la langue maternelle : nous avons appris à parler plus ou moins en joual et non en français de France, puisque nous sommes au Québec et que le Québec a une histoire linguistique autre que la France et tous les autres pays francophones hors Amérique. Et ça ne fait pas très longtemps que la distance n’est plus importante. Faudrait au moins se l’avouer.

Je ne devrais pas me donner en exemple, mais vous m’excuserez, car je crois que ma situation est semblable à la majorité des gens du Québec qui sont de souche canadienne-française et qui ont appris à parler parmi une majorité de gens de souche canadienne-française, et ça tombe que l’on peut catégoriser ce parler de joual. Comment je pourrais ne pas avoir plus de difficulté que Sergio Kokis à bien parler français étant donné que la mise en bouche de ma langue s’est faite avec mes parents à ma petite enfance, et qui ont beaucoup de lacunes (d’autres diront des formulations colorées, dont moi, parfois). Ensuite, avec ma famille, mes amis, le mimétisme a fini de bâtir mon parler.

Je suis sur terre depuis presque aussi longtemps que Sergio Kokis est ici et pourtant je peux dire objectivement que le joual ambiant a été hautement plus influent pour moi que pour lui, parce que lui a pu faire un choix que je n’ai pu faire (et il a appris le français en France en plus…). Jusqu’à ce que je sois adulte, je n’aurais jamais pu me donner comme but de parler à la radio-canadienne, car je me serais peinturé dans le coin, à cette adolescente époque de ma vie. Aujourd’hui, en certaines circonstances, surtout à la maison avec Douce, j’essaye de m’améliorer, mais le naturel revient quand même souvent au galop!

Donc, l’amélioration du français parlé ne pourrait se faire que lentement, à la mesure de l’amélioration des parents, surtout, et de l’école et des médias, enfin. Et je crois beaucoup que l’apport des immigrants francophones pourra nous aider à long terme, encore par le mimétisme. Le joual disparaîtra peu à peu, surtout j’espère le machouillage de mots et les hypercontractions, en espérant quand même que son côté créatif et imagé restera. Ça reste une belle contribution à la francophonie.

Si le sujet vous intéresse plus amplement, Bibco et Le professeur masqué en ont aussi parlés dans leurs blogues respectifs.

Vive l’arrogance!

Dans tout le débat linguistique, il y a une constante qui concerne l’attitude des francophones, que l’on pourrait qualifier d’aliénés, pour les besoins de la cause — même si ça semble un tantinet exagéré —, et l’attitude des anglophones, fiers, et qui ne se gênent pas, entre autres, pour exiger des services dans leur langue et pour parler fort en public, comme vous l’avez sûrement parfois remarqué. Moi, en tout cas, je l’ai remarqué et, au-delà du fait que ça m’excède au plus haut point, j’ai parfois le goût de faire exprès pour les imiter, juste pour entendre cette langue que j’aime résonner à son tour sur les murs, faire vibrer l’air de sa musique. Juste pour jouer à l’arrogant. Mais je ne le fais pas. Est-ce que c’est seulement parce que je veux respecter la quiétude des autres que je m’en empêche?

Alors oui, en plus, le francophone se sent mal de parler parce qu’il a mal appris à le faire, la glorification du joual a été avalée, digérée et évacuée depuis belle lurette, et il se sent aussi mal de ne pas parler assez bien l’anglais, parce que c’est synonyme d’ouverture sur le monde, parce que l’économie mondialisante fait en sorte que la majorité des francophones vont devoir personnellement marchander avec le monde entier… oui, oui! Non mais, quand même, que de pression! Encore, le francophone se sent mal parce qu’il se sent seul dans ce monde, sa langue maternelle n’est qu’une barrière linguistique, un caprice presque archaïque, même s’il sait qu’il y en a des millions comme lui tout près, et il a parfois le goût de baisser les bras pour toutes les raisons évoquées plus haut. Honte à ceux qui dérogent des standards! Et si les standards viennent des cerveaux des plus grandes poches, ils doivent bien avoir raison…

Pourtant, comme mon arrogant collègue blogueur Martin Beaudin-Lecours, j’en ai plein le bas du dos du bilinguisme qu’on nous étale à grande pelletée :

Ce qui m’agace particulièrement, c’est cette supériorité morale qu’affichent et s’octroient ceux qui parlent plus d’une langue. Comme l’aurait fait Parizeau avec sa déclaration sur les “imbéciles qui ne parlent pas anglais”. Facile à dire quand on a fait un doctorat en économie à Londres! […] Hormis les immigrants qui par définition doivent apprendre la langue de leur pays d’accueil, qui peut pratiquer plusieurs langues sinon les migrants en général, ceux qui voyagent et ont les moyens de le faire? Quel est le pourcentage de gens sur la planète qui voyagent ainsi? Peut-être ne faut-il pas voyager pour pratiquer, qu’il suffit de lire, prendre des cours de langue et suivre des ateliers de conversation? Mais encore là, qui a ce loisir? En résumé, l’affirmation selon laquelle quelqu’un qui ne parle qu’une langue est nécessairement fermé d’esprit m’apparaît d’un snobisme incroyable et vient le plus souvent de gens qui oublient qu’ils sont privilégiés.

Moi ce que je pense, c’est chacun ses forces, chacun ses faiblesses! Est-ce que quelqu’un qui n’a pas la bosse des langues devrait être considéré plus faible qu’un autre en général, surtout dans un cadre où sa langue est objectivement celle de la majorité, et surtout, qu’elle est légalement la langue du travail? Est-ce que je passe mon temps à faire suer la majorité des gens bilingues de ma supposée supériorité en français, puisque objectivement le temps qu’ils ont mis à étudier l’anglais, je l’ai mis à étudier le français et à apprécier des oeuvres dans cette langue? Non. Ç’a l’air que même ce respect mutuel serait trop peu, enfin pour nous, puisque la compétition est partout.

Alors, au moins, bilingues, pas bilingues, ayons le courage d’être fiers de notre différence, de notre singularité dans cette Amérique anglo-hispanique. Soyons même arrogants s’il le faut! Avec l’arrogance comme amplification de notre commun dénominateur, que certains pourraient appeler notre culture, même si ça semble trop réducteur pour certains. L’arrogance comme récapitulatif de notre survivance, comme preuve de notre succès pérenne. Aussi, une arrogance qui nous fera nous sentir forts quand nous nous sentirons minoritaires, et insistants quand nous nous sentirons majoritaires. Donc, une juste arrogance qui affirmerait la fin de la modestie et qui inspirerait le respect. Car le respect se cultive.

Et en plus, il faudra un jour se rendre compte collectivement que, contrairement à l’anglais, le français est une question essentiellement québécoise en Amérique, comme le dit bien l’arrogant Claude Jasmin :

Rentrons nous cela dans le crâne : le français est la langue des Québécois et les Canadians -demi-amerloques, faux-américains- qui habitent les neuf autres provinces de cette pseudo-fédéréation n’ont nul besoin du français. Un fait têtu. Notre langue est inutile dans toutes ces autres régions. Ça grogne avec raison chez les voisins : « cette langue française nous servira à quoi? À aller jaser au Carnaval de Québec, une fois l’an ? C’est regrettable pour nos minorités francos hors-Québec ? Ils sont devenus des exilés malgré eux ! Rien à faire. Aux USA il n’en va autrement n’est-ce pas ? Pas un mot en français, ni à New York ni à Los Angeles, nulle part. On dit rien, évidemment. Pareil pour ce Canada désormais !

Est-ce qu’on va alors encore atteindre l’assentiment des autres pour nous projeter?

(Photo : R.e.a.s.o.n.)

Des montées de lait en poudre aux yeux

J’aimerais revenir sur le débat entre Allen Nutik, le supermâle des anglos, chef du jeune parti Affiliation Québec, et Gilles Proulx, le contradictoire défenseur du fait français, qui se tenait aux Francs-Tireurs hier. Premièrement, s’il y a une manière de nous faire avoir l’air fou, il faut Gilles Proulx dans l’kodak, comme dirait Patrick Lagacé (l’expression « dans l’kodak », on s’entend), le modérateur de ces deux bêtes assoiffées de sang… (Question saignement, j’ai été un peu déçu, hé hé!)

Au départ, on y parlait du fait de se mettre à genoux et de parler anglais lorsqu’on se retrouve devant un anglophone ou un allophone qui parle français avec un accent et Gilles Proulx nous en fait la démonstration tout au long du débat en parlant anglais à qui mieux mieux, alors qu’il sait très bien que l’émission passe à Télé-Québec, poste francophone. Même Allen Nutik lui a fait valoir qu’il comprenait très bien le français, et rien n’y a fait, le grisonnant personnage se la jouait anglo de manière intermittente pour on ne sait qu’elle raison… L’âge équivaudrait automatiquement à la sagesse? On repassera!

Et oui, du côté d’Allen Nuttik, le fait que l’homme parle très bien français lui donne beaucoup de points à mes yeux. Il l’écrit assez bien aussi (sauf sur son site…), et je le sais, pour avoir reçu un commentaire de sa part ici. Par contre, c’est quand il parle de nettoyage ethnique qu’il perd tous ses points. Y’a vraiment des anglophones pour prendre cet argumentaire au sérieux? Come on!

On parle de se rallier autour d’une langue commune dans le territoire québécois qui se base sur la majorité linguistique de ce territoire, pas d’exaction envers les droits des minorités. Est-ce que j’ai besoin de rajouter, comme Proulx, que du nettoyage ethnique ne pourrait s’accompagner d’un réseau scolaire, d’universités, d’hôpitaux? Détourner le sens d’une expression chargée comme celle-là, ça s’appelle faire de la dramatisation, de l’hypertrophie, de la manipulation, donc, de la grosse démagogie à cinq cents. Ça part mal pour un chef de parti… Allen, Mario Dumont n’est pas une bonne influence.

Et pour revenir à Gilles Proulx, je me demande sur quelle planète il vit celui-là! Il a affirmé tout haut que les palmarès de musique francophone n’existaient plus, et que maintenant il n’y en a que pour l’anglais dans la musique chantée. Un minimum d’ouverture sur le monde lui aurait fourni une indication claire qu’il y a encore des palmarès francophones et donc qu’il y a encore de la musique francophone qui se compose, et un regard historique sur ce monde lui aurait fait remarquer que l’omniprésence de l’anglais dans la musique populaire est un phénomène qui dure depuis son apparition, un peu avant qu’Elvis Presley fasse peur aux biens pensants de l’époque. N’importe quoi! On appelle ça se tirer dans le pied.

Pour terminer, via Le Devoir, « Christine St-Pierre, ne voit aucun problème déontologique ou autre à la nomination à titre de membre du Conseil supérieur de la langue française (CSLF) de Sylvia Martin-Laforge, directrice générale et membre du conseil d’administration d’un groupe de pression de la communauté anglophone, le Quebec Community Group Network (QCGN). »

Mais qu’est-ce que c’est que ça?

(Je réprime un sacre moi là…)

Speak trade!

Comme toujours, le JdeM a le tour de vendre des copies avec ses enquêtes à l’emporte-pièce. Il est certain que sa dernière enquête au sujet du service en français à Montréal va marcher fort, c’est un sujet chaud, comme en fait foi ma consoeur blogueuse Emma.

Mais, au-delà du côté populiste de la chose, je me demande si on peut considérer cette enquête comme étant du côté objectif. Si j’ajoute ma subjectivité, je donne raison à la journaliste Noée Murchison, du JdeM, puisqu’à mon souvenir, la majorité des moments où j’ai eu des problèmes à me faire servir en français a été lorsque je me suis trouvé dans des commerces du centre-ville de Montréal. Il faut que j’ajoute que pour moi il est important que ma vie en public se passe en français, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Je pense à mon prof de conduite automobile qui parlait en anglais avec son petit garçon, d’environ huit ans, avec un accent gros comme ça. Je pense à Éric Grenier, né au Québec, élevé en anglais en Ontario par ses parents francophones et qui, après s’être rendu compte que sa culture et ses valeurs étaient québécoises, est revenu s’installer au Québec, apprends le français et s’est donné le mandat d’expliquer la souveraineté du Québec aux anglophones, puisqu’il est devenu souverainiste.

Et je pense à certains qui sont bilingues et qui s’en foutent – que la nouvelle de la disparition du fait français demain matin au Québec ne leur ferait même pas un peu de peine –, et certains autres qui sont trilingues et qui mettent le français sur un piédestal, puisqu’ils croient à l’importance de notre histoire, de notre culture, qui s’appuie fortement sur la langue. Je pense surtout au fait de ne rien dire, pour ne pas avoir l’air chialeux. Le pire, c’est que j’en suis, et j’essaye de me forcer pour faire valoir ma langue. C’est difficile, surtout quand tu as vécu ton enfance et ta jeunesse dans la chicane et que tu aimerais bien vivre dans un monde un peu plus harmonieux…

Alors viens le dilemme entre un Québec qui se dote de lois qui font en sorte que la vie en société (en public et au travail) se passe en français parce que c’est important pour la majorité (mais vous me direz : de quelle majorité s’agit-il?), et un Québec qui laisse aller la situation en imaginant que chacun va prendre au sérieux ses responsabilités (envers ses désirs, bien sûr s’il y en a…) et mettre de la pression sur les commerces, et les unilingues anglais, et les allophones ne parlant pas français, pour que ce laisser-aller se résorbe par la nécessité.

Désolé, mais j’ai bien peur que la majorité va rejeter de plus en plus la mise en place de lois protégeant le français et que même individuellement les francophones vont plier, et rompre.

Défaitisme quand tu nous tiens…

Ajout (mardi 14h) :

Pour la suite, c’est ici.

(Photo : ikes)

Questions libres sur le civisme des migrants

Je sais que ce texte pourra sembler blasphématoire pour certains et je préfère vous en avertir…

Je parlais hier avec ma compagne d’un sujet chaud : les immigrants et le civisme dans les transports en commun. Pour vous mettre au parfum, depuis un certain temps, elle me parle souvent de ses mésaventures avec des immigrants (je peux avouer en avoir vécu moi aussi quelques-unes, mais j’essaye le plus possible de ne pas généraliser…). Et donc hier, après m’avoir raconté quelques anecdotes où elle s’était sentie agressée du regard ou même ignorée (en grande majorité par des femmes — et remarquez que ma compagne est une féministe assumée), où elle avait aussi remarqué des gens qui se tassaient pour quelqu’un de la même couleur qu’eux et non pas après pour elle (donc, qu’elle a senti du racisme envers sa personne), elle m’a dit qu’elle craignait d’être maintenant raciste parce qu’elle réagissait très fortement à tout ça et que ça la mettait en rage. Je l’ai rarement vu dans cet état. Alors, qu’est-ce que je pouvais dire d’autre qu’il ne faut pas trop faire de liens inutiles et de tenter d’aller plus loin que son premier réflexe? Facile à dire…

Un peu plus tard, je me suis dirigé au travail en métro. J’approchais de la station Lionel-Groulx et un homme obèse s’est levé de son siège et s’est dirigé vers la porte la plus proche, à droite. Je me suis levé aussi et me suis installé à côté de lui, à sa gauche. (J’aimerais vous faire remarquer qu’il n’y avait plus vraiment de place pour une troisième personne…) Quand nous sommes arrivés à la station, j’ai remarqué, de l’autre côté de la vitre, une minuscule dame voilée, avec un ou deux enfants autour d’elle. Quand les portes se sont ouvertes, au lieu de se tasser pour nous laisser sortir, elle a foncé en direction de mon voisin, le regard au ras du sol (sérieusement, je me suis même demandé si elle voulait lui passer entre les jambes…). Étant donné que je crois que c’est une règle de civisme non écrite (mais tellement logique) de laisser sortir les gens d’un wagon avant d’entrer, je ne me suis pas gêné pour m’engager à l’extérieur rapidement vers elle, en coupant un peu l’homme (que je savais moins rapide du fait de son poids), car j’avais à me rendre à droite. Elle n’a pas eu le choix de se tasser… sinon elle aurait reçu mon bras en pleine face!

N’importe qui serait confronté à des comportements comme ça plusieurs fois par jour en viendrait à remettre en question sa propre moralité, puisqu’il est difficile parfois d’analyser la situation en dehors de ses sentiments. Il faut dire que ma copine travaille dans un quartier énormément ethnique, donc, qu’elle a plus de chance de croiser des gens irrespectueux issus de ces communautés sur son chemin. Et je comprends aussi qu’être confronté à ce qui peut sembler être du racisme envers elle, alors qu’elle est à la base contre toute forme de racisme, a de quoi secouer ses propres valeurs au point de réagir de la sorte… Mais je remarque souvent ce manque de sens civique, et pas seulement chez les immigrants : je ne peux donc que soulever le problème du civisme en général, même si je me permets ici de le centrer sur les nouveaux arrivants, pour battre le fer pendant qu’il est chaud!

Étant donné le contexte des discussions sur les accommodements raisonnables (qui sont devenues des discussions sur l’immigration en général, par la force des choses) qui ne peuvent que déborder sur tous les aspects de notre vie sociale, j’essaye de comprendre le problème sous un angle empathique, en ce qui a trait à leur hypothétique méconnaissance du civisme de base. Alors, je me demande si ces gens ont été mis au courant de cet aspect quand ils sont arrivés ici, quand ils se préparaient à venir ici. J’ai l’impression que la préparation auprès des immigrants est bâclée en général et qu’il est conséquemment normal qu’une personne non francophone, venant d’un pays du tiers-monde, vivant précédemment en campagne, soit un peu perdue dans le métro de la métropole du seul endroit majoritairement francophone en Amérique… Il reste que c’est quand même nous qui sommes pris avec le problème!

Si le multiculturalisme occulte l’assimilation, il faudrait bien qu’il n’occulte pas en même temps l’intégration. C’est dans la vie de tous les jours, et non dans les théories, que les citoyens sont en contact entre eux : il faudrait bien alors que les gouvernements, avec l’élite intellectuelle, s’organisent pour amoindrir le plus possible le choc des cultures, puisqu’il semble plus sérieux qu’il n’y paraissait. Au-delà des buts de résoudre le problème économique et démographique québécois par l’immigration, il faudrait bien être plus pragmatique et prioriser l’harmonisation du social, transformer la réaction en action, pour que nous puissions demeurer toujours une société ouverte et tolérante. En espérant que ça ne soit pas déjà une illusion…

Ajout (vendredi 7 septembre) :

Si vous croyez que l’auteur de ce texte est raciste et xénophone, je vous prierais de vous diriger ici, ce texte devrait vous convaincre du contraire.


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