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Insupportons nos troupes

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Depuis quelque temps, en me promenant en voiture, et même à pied dans mon voisinage, je remarque beaucoup de rubans « Supportons nos troupes » sur le cul des voitures… Pourtant, d’après un article récent du journal Le Devoir, « 54 % des Canadiens s’opposent à la mission, contre 34 % qui l’appuient. Environ 12 % sont ambivalents. » Et, sans « surprise, c’est au Québec que l’appui à la mission en Afghanistan est le plus faible (15 %), alors que 73 % des répondants s’y opposent. »

C’est une drôle de coïncidence, quand même. Il faut dire qu’il n’existe pas de rubans contre la mission, enfin, pas des autocollants prêts à l’emploi, si je ne m’abuse. S’il en existait un, je ne l’achèterais pas. Je préfère net-tement exposer mon opinion ici. C’est un univers « intellectuel » : voir un ruban « Supportons nos troupes » sur un blogue me titille le cerveau, le voir sur un char me donne envie au minimum de l’arracher…

Entre autres, sur les blogues, ce ruban, je le vois sur celui de quelqu’un qui se targue d’être libertarien (donc extrêmement contre l’État : est-ce qu’il y a quelque chose de plus étatique que l’armée?) et sur celui d’un minarchiste (une variante du libertarianisme : une « théorie politique appelant de ses vœux un […] État minimal […], réduit dans de strictes limites de légitimité »). Dans le cas du deuxième, son appui minimal à l’idée d’État réussit à légitimer sa position, mais pour le premier c’est pour le moins mystérieux.

Je sais que pour les tenants de cette mission, tout tient dans la lutte contre le terrorisme, mais il faut pour cela accepter que cette lutte passe par l’agression et c’est ce avec quoi je ne suis pas d’accord. J’ai beau avoir peur de l’islamofascisme en particulier et de la religion comme désir d’imposition d’un dogme social en général, je pense que les États ciblés par ces cinglés devraient privilégier la défense (dans son vrai sens, pas comme dans défense = attaque…). Aussi, je n’ai surtout rien contre l’espionnage, même qu’il me semble qu’une approche plus axée sur l’infiltration et les actions ciblées donnerait de meilleurs résultats. Cette guerre n’est pas une guerre ouverte, alors elle devrait être pensée dans ce sens.

En conséquence, devant ce fait, il est tout à fait normal que certains pensent que ce déploiement est entre autres une belle raison de dilapider les fonds publics dans l’industrie de l’armement.

Màj :

David Gagnon, du blogue L’antagoniste, que je pointe dans ce billet n’est pas un libertarien, mais bien un minarchiste, comme il est venu me le spécifier.

Màj :

J’ai induit tout le monde en erreur en écrivant « Supportons nos troupes » alors que le verbe « supporter » dans le sens d’encourager est un anglicisme. Et en plus, sur le ruban, c’est bien écrit « Appuyons nos troupes ». Mea culpa. Merci au commentateur dénommé Darwin de m’avoir pointé la faute.

La liberté de fumer

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cigarette2.jpgQui dira que la nouvelle comme quoi « Le Québec compte moins de fumeurs » est une mauvaise nouvelle? Le Québec, qui « a longtemps traîné [de] la patte » par rapport à l’ensemble du Canada, est en train de reprendre le temps perdu dans le dossier du tabagisme selon Statistiques Canada. Généralement, je prête attention aux gens qui arguent que le gouvernement s’immisce trop dans nos vies, mais dans ce cas, je suis pro coercition étatique. Et le fait d’avoir arrêté de fumer voilà plus de deux ans est secondaire, pas exactement comme la fumée…

(Pour continuer votre lecture, ça se passe du côté de Pascal Henrard, que je remplace.)

Pour en finir avec Le Voyou du Bayou

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(Désolé pour ceux qui sont tannés d’entendre parler des histoires de blogosphère, revenez plus tard : comme toujours, ça va bien finir par passer…)

Patate essaye de relativiser la vacherie du Voyou du Bayou à l’égard de Noisette Sociale en la comparant aux blagues méchantes envers les personnalités publiques, et il termine en pointant l’humour méchant de Rock et Belles Oreilles, entre autres. Je ne trouve pas que ce sont de bonnes comparaisons. Je lui ai écrit :

Si t’avais mis des vacheries que les adolescents se disent dans les cours d’école, ça se tiendrait. Mais ça n’aurait pas vraiment servi ton propos.

Ensuite, j’ai poursuivi en expliquant plus amplement la différence entre Noisette Sociale et les personnalités publiques, différence qui tient beaucoup dans le 2.0, l’interaction :

Admettons que quand la majorité des Québécois te connaît au moins de nom, les divers dividendes sont quand même souvent là pour amortir le coup, et la distance, et l’égo gonflé de gloire rendent les méchancetés pas mal moins acides… Qu’est-ce qu’elle gagnait Noisette à bloguer? Une vie sociale enrichie, un exutoire, une audience et du respect. Pas trop les moyens de s’en foutre quand la gratification tient du rapport aux autres, et pas filtré par la scène, la télé, la radio, etc.

Quand je dis 2.0, c’est pas pour rien. Il y a une proximité qui rend tout ça plus réel, plus tangible. On se parle en pensant qu’on est loin, comme si on avait besoin de mégaphones, mais on se chuchote dans le creux de l’oreille. Je pense aussi à l’expression : les murs ont des oreilles… Cependant, il y a justement le choix de prêter oreille ou non, la curiosité qui entre en ligne de compte. Alors, quand on appuie sur « publier », il faut s’attendre à faire face à la musique parce qu’hypothétiquement le message se rend.

Et là je n’ai pas le choix d’inscrire la vacherie en propre, ici, avec hyperlien à l’appui, pour faire ça dans les règles de l’art :

Mettons que Noisette Sociale m’aimait et que je l’aimais aussi (peut-être dans une autre vie?) et qu’un jour j’écrivais que je ne comprends pas comment cette fille peut recevoir de l’attention et de l’intérêt de tant de gens après avoir écrit sur son blog qu’elle était obèse, bipolaire, bisexuelle, gothique, qu’elle avait les dents croches comme le criss, qu’elle était, jusqu’à récemment, dopée à tous les jours, etc. J’aurais jamais pensé qu’un être humain pouvait incarner toutes ces caractéristiques. Encore moins que quelqu’un pourrait avoir le goût d’énumérer ses tares à ce point là.

Cela servant d’introduction à la suite de mon commentaire :

Si on décortique le commentaire coupable de la crise, c’est évident qu’il y a eu soit une recherche, soit un intérêt (marqué? maladif?) pour la vie de Noisette. Pour faire mouche à ce point en une phrase aussi assassine, qui en plus fait une énumération chirurgicale des points moins reluisants de sa vie (ses « tares », comme il l’écrit), il faut connaître son dossier… Même moi qui l’ait rencontré à plusieurs reprises et qui la lisait toujours, je n’aurais pas pu faire mieux. Quand on dit que c’est l’intention qui compte… écrit ici ça donne un tout autre sens!

Comment savoir, mais j’ai l’impression que le Voyou est un personnage ou lui-même seulement quand ça lui sert. Par contre, ce que je suis certain, c’est qu’il ne fait pas partie d’un groupe humoristique.

Comment faire passer des pommes pour des oranges…

Le pire dans tout ça, c’est que je n’essaye nullement de démoniser le Voyou. Il s’explique assez bien dans son billet intitulé « Autopsie d’un scandale » que j’ai lu voilà un moment et je le crois sincère. Par contre, je ne crois pas qu’il soit si dupe de l’influence qu’il a, donc de l’impact qu’il a lorsqu’il appuie sur « publier », personnage ou pas. C’est parce que je le sais intelligent que je ne peux pas gober ce déni de responsabilité.

Celui-là, je l’ai en grippe depuis longtemps parce que les seuls échos que j’en avais concernaient sa haine envers mes écrits. Je ne l’ai jamais lu pour cette raison. (Je suis comme ça, contrairement à Noisette qui prenait un malin plaisir à le suivre malgré son antipathie à son endroit. J’ai pris mes distances, pas elle, et je lui ai fait remarquer. Ça me sert bien puisque je n’ai pas accès à toutes les niaiseries sur mon compte : quand je vois qu’on pointe vers chez moi et que c’est un ennemi, je ne vais tout simplement pas lire. Idem pour le cas où on rapporte. C’est utile pour l’équilibre mental. Je sais déjà que je ne fais pas l’unanimité. Pas de problème.) Et voilà quelque temps, j’ai pris la peine d’aller lire une dizaine de ses derniers billets.

J’ai été assez surpris de voir que je n’étais pas si souvent que ça en désaccord avec lui (mais bon, peut-être qu’il était seulement dans une bonne passe…). J’ai trouvé ça intéressant, assez bien écrit, même que je me suis dit que c’était dommage que nos rapports, à la base, ne se soient pas bâtis au moins au neutre. Comme avec Patate, j’aurais bien pu y trouver quelque chose de digne d’intérêt malgré tout. C’est la vie.

Désolé pour la longueur du billet, mais je tenais à partager ça.

*

Parlant du Voyou, y’a un nouveau, La Chèvre qui bitch, qui s’est donné comme projet de faire comme celui qui notait les blogues, dans le temps. Devinez qui est sa première victime?

Le cloisonnement

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Les 7 du Québec ayant un problème d’effectifs présentement, je vais reprendre du service encore quelque temps. Donc, comme toujours, si vous voulez réagir à ce billet ou lire les commentaires, vous devrez cliquer sur l’hyperlien plus haut.

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C’est via Steve Proulx que j’ai découvert ce nouveau blogue au nom très drôle : La terre va trembler, qui est une citation de la pétaradante Michèle Richard. Mais je suis resté accroché — et c’est le cas de le dire! — à un billet nommé : Le Portugal plane.

On y fait le parallèle entre le fait que le Portugal a décriminalisé la drogue en 2001 (avec « des effets bénéfiques à tous les niveaux » selon une étude empirique) et que le Canada a été seulement proche (à l’époque de Paul Martin) de « décriminaliser la possession de petites substances » de marijuana, même si une majorité de la population est favorable…

Ce qui me vient premièrement à l’esprit, c’est qu’il semble donc que la mondialisation ne se passe tellement pas au niveau législatif et social, a contrario du niveau économique et financier — qui, comme on le voit, entraînent tout le monde avec le « noyé » (multiple). Une chose entraînant une autre, j’aimerais pointer vers le conservatisme qui nous représente au gouvernement canadien. Même si personnellement je me tiens loin de toutes les drogues, je ne peux pas m’empêcher de trouver dommage que le parti en place n’a que le mot « répression » en tête, comme le soulignait récemment un article du journal Le Devoir.

ll s’avère que nous sommes loin du pragmatisme quand il s’agit d’idéologie conservatrice et c’est là où le bât blesse. Et en plus, tant qu’à y être, pourquoi empêcher légalement quelqu’un de prendre de la drogue si ça lui chante! Tant que cette personne ne m’en inocule pas contre mon gré, c’est son affaire!

Nous avons à la tête de ce pays un cerveau bien étanche…

Douces

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douces

Je ne peux pas m’empêcher de démarrer ce billet au titre si doux par la négative. C’est que depuis quelque temps il me semble qu’il se trame de plus en plus un masculinisme revanchard et cela me rend triste. Oui, je sais que, même aujourd’hui, le féminisme n’est pas que rose. J’admets qu’il n’est pas parfait, comme toute chose. Mais qui, mais qu’est-ce qui peut bien se targuer de l’être?

C’est quand les monolithes « Femme » et « Homme » se dressent qu’il y a de la casse : un homme et une femme, deux individus, réussissent majoritairement à se faire du bien — sans jeux de mots — quel que soit le contexte social, l’époque. La preuve : l’humanité est florissante! J’en ai donc contre les femmes et les hommes qui se barricadent contre la nécessité, la survie.

J’ai bien de la difficulté à croire que des féministes et des masculinistes hétérosexuels radicaux puissent être heureux en amour… et encore plus au niveau domestique, vous comprenez ce que je veux dire! Pour les rapports hommes femmes, il n’y a pas mieux que l’expression « mettre de l’eau dans son vin »…

Ma vie, elle se passe en compagnie d’une féministe aguerrie, son curriculum vitae est là pour le prouver! Pourtant, je ne me sens nullement castré. Mais pourquoi? Ce n’est vraiment pas parce que je suis un homme rose-bonbon-qui-n’a-pas-de-couilles, même que, depuis que je suis avec elle, mon indice de virilité n’a jamais été aussi haut! Cela dit avec le moins de double sens possible…

La solution : on s’assume biologiquement, et donc psychologiquement. Mes forces ne sont pas ses faiblesses, et vice versa, enfin, au mieux de nos moyens. On s’organise avec ce qui nous sied le plus. Pourquoi ça serait grave qu’en 2009 je m’occupe des travaux manuels tandis qu’elle s’occupe de la lessive? Nous nous débrouillons très bien dans ces deux activités, mais ça tombe, peut-être bien par hasard, que nous penchons chacun du côté plus traditionnel. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Avec un nourrisson qui vient encore plus changer la donne, nos rôles actuels n’ont rien pour évoquer une égalité exemplaire, selon un examen extérieur quantitatif, et même qualitatif.

L’égalité, dans le fond, ne se trouve que dans la dignité et dans le respect. À la base, quand l’annonce du sexe d’un enfant à naître ne sera pas plus importante que la simple curiosité, cela sera une preuve que l’égalité entre les sexes sera imbriquée dans les moeurs. À la naissance de ma petite Charlie, j’ai bien eu la preuve que nous n’y sommes pas encore, après m’avoir fait dire, bien maladroitement par une dame plus âgée, que ce n’était pas grave d’avoir une fille…

Douces, je vous aime!

(Ce billet est publié dans le cadre de la journée internationale de la femme : bloguer pour les femmes.)

Ajout :

Retour au sujet de cet événement sur Blogosphère.

Mise à jour (bis)

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Ouf! Je prend un moment pour écrire ici après avoir pondu deux billets pour BRANCHEZ-VOUS! Un premier en remplacement de Cécile Gladel sur Événement sur le web au sujet de la Caisse de dépôt, et un deuxième sur Blogosphère à propos de quelque chose de difficile pour un nouveau papa comme moi… Les pleurs de bébé Charlie sont tout un baume!

Et j’aimerais en profiter pour remercier Cécile d’avoir proposé mon nom chez Dominic Arpin à la suite du billet « Qui sont les célébrités du web au Québec? ».  Tout cela en préparation de l’émission de Christianne Charette demain mardi où il sera l’invité, en compagnie de Bruno Guglielminetti et de Michelle Blanc, afin de présenter en quelque sorte « L’élite du Web Social et [des] Blogues Québécois ». Je ne crois pas qu’il y aura beaucoup de surprises, mais ça sera certainement très intéressant!

Pour rester dans les mêmes eaux, justement, Bruno rapportait dernièrement que « le Bureau de la publicité interactive du Canada confirme que l’Internet a dépassé les journaux et les magazines pour occuper maintenant la troisième place en termes de temps hebdomadaire total d’utilisation des médias par les adultes. L’Internet est devancé par la télévision et la radio. » Aussi, InfoPresse rapportait le résultat d’un sondage Ad Hoc recherche comme quoi « 33% des Québécois visitent au moins une fois par mois des blogues et ont, en moyenne, un taux de satisfaction à leur égard de 6,5 sur 10. » Intéressant, mais je demandais en commentaire s’il s’agissait de blogues corporatifs, professionnels ou personnels. Je n’ai pas eu de réponses…

Et pour ceux qui me suivent depuis un bout, je viens de retrouver un vieil ami, champion ès résurrection

Facebook fête ses 5 ans : la 6e est moins sûre…

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Comme le soulignait Éric, et beaucoup d’autres, Facebook a cinq ans d’existence. Personnellement, je ne suis pas un utilisateur très assidu (je préfère me tenir par ici!), mais j’avoue que c’est tout un univers social qui s’est ouvert devant nous depuis son avènement, et surtout depuis sa très grande popularité qui a fait en sorte que les non-geeks y sont aussi!

Mais il y avait déjà une ombre au tableau, que j’ai découverte sur le blogue de Fred Cavazza un peu avant cette annonce festive :

150 millions. C’est le nombre d’utilisateurs que Facebook devrait atteindre d’ici quelques mois (semaines ?). Vous pourriez penser que ce chiffre est encourageant et que nous avons enfin trouvé LA plateforme sociale ultime, je serais plutôt d’avis de se méfier de cette croissance (trop) rapide. […] Explosion en cours de vol ? Oui tout à fait car les temps sont rudes et que personne n’est à l’abri, même pas Google qui se voit contraint de fermer récemment un certain nombre de services. […] Facebook est-il vraiment menacé de fermeture ? […] Facebook perd encore de l’argent. […] plus de membres = plus de frais (bande passante, capacité de stockage et de traitement, salaires…). […] au-delà d’un certain seuil les économies d’échelle ne fonctionnent plus […] les coûts sont exponentiels car la plateforme requiert des technologies et des compétences très rares.

Ne vous inquiétez pas, il propose aussi des solutions…

Grosses têtes

michael-ignatieff-tete-enflee

Selon une étude sociologique de l’UdeM, nous sommes généreux à Noël « pour assurer la cohésion sociale. » Aussi, un sondage montre que les Québécois sont les moins généreux des Canadiens. « Cependant, les champions du temps passé en famille pendant cette période de l’année, ce sont les Québécois! »

C’est très intéressant de voir comment notre « nation » est « distincte »… Plus de rencontres pour moins de matériel! Les éconopathes d’ici vont pleurer à se vomir les tripes!

Ça me fait penser à un billet récent du Prof Solitaire (un compte rendu d’un texte de Joseph Facal) qui nous donne un beau portrait de Michael Ignatieff, celui-là même que je ne trouvais pas si antipathique pour un fédéraliste… Je déchante maintenant.

Ce qu’il pense du nationalisme :

Et comme de raison, le nationalisme est une «sorte de narcissisme», doublé d’une «fiction qui exige la suspension volontaire du jugement». Sauf le nationalisme canadien, évidemment.

La dernière phrase étant une présomption de Facal, que je partage, évidemment. Nul doute qu’Ignatieff est un nationaliste canadien…

Le reste du billet est aussi accablant pour le nouveau chef du PLC, surtout sur sa vision des Québécois :

casquette de baseball sur la tête, installés dans leur Cherokee ou Winnebago, avec en sourdine de la musique country

C’est drôle, mais c’est pas aussi le cliché éculé qui représenterait les Canadiens du ROC?

Je crois que de plus en plus il devra répondre de ses ignareries.

Bonne année Michael!

Une crise économique digne d’un suspense

Le billet qui va suivre est une collaboration au blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires ici seront fermés. Pour suivre la discussion et/ou laisser un commentaire, c’est par là-bas que ça se passe.

Devant la crise économique états-unienne qui nous tient en haleine, et en plus en crescendo, il y a bien sûr deux solutions diamétralement opposées, soit plus de réglementation pour encadrer le monde de la finance, soit un abandon total de la mainmise étatique sur l’économie. Je peux vous avouer ici que le dilemme est pour moi puissant. Deux lectures récentes m’ont influencé dernièrement sans que je puisse vraiment pencher d’un côté ou de l’autre. Il s’agit du billet « La fin d’un modèle », du Hou-Hou Blog, et de « Le château de cartes financier s’effondre » de Martin Masse pour le Blogue du Québécois Libre. J’espère pouvoir trancher à la fin de ce billet, mais je ne suis pas très optimiste.

Le premier, Houssein, prend pour preuve la restructuration des banques d’investissements indépendantes Morgan Stanley et Goldman Sach en société financière de portefeuille (Bank Holding Company — beaucoup plus sujette aux réglementations étatiques) pour affirmer que le « système financier hors de tout contrôle » est en faillite, et que c’est « un aveu des géants de la finance, un aveu d’échec : nous avons gaffé, nous n’y arriverons pas tous seuls, nous avons besoin de l’aide de l’État, et de garde-fous qui nous empêcheraient de faire des conneries dans le futur. »

Le deuxième, le libertarien, explique que le gros du problème concerne directement l’intervention de l’État, et pas seulement la réglementation : « on se prépare déjà à d’autres faillites en chaîne, le système financier étant construit sur une gigantesque fraude pyramidale, dont la base est constituée par la monnaie papier ne valant rien que nos banques centrales impriment en quantité industrielle depuis des années, et dont elles inondent les marchés par des politiques de taux d’intérêt maintenus artificiellement bas et d’autres techniques d’intervention encore plus directes. »

Voilà pour la mise en situation. Nous sommes en face de deux réalismes bien distincts qui prennent chacun le pouls de la situation selon leurs paradigmes bien impossibles à concilier, au premier abord. Tandis que le premier culpabilise les financiers quasi à outrance, le deuxième refuse totalement d’admettre leurs torts. Mais Martin Masse a beau écrire que la « cause première n’est pas la “cupidité des marchés” », il faut bien admettre que les requins de la finance nagent dans l’eau du système en place et qu’ils se sont servis où ils pouvaient se servir. Un changement vers « moins de réglementation et plus de liberté dans les marchés financiers » ne les rendra pas moins voraces et plus soucieux des répercussions sociales et environnementales de leurs activités. Ça, je n’y crois pas. L’hommerie ne disparaîtra pas par magie en coupant les tentacules de la bête nommée État.

Tant que le système économique n’aura pas été remanié en profondeur, j’aurai tendance à me ranger du côté d’Houssein, tout en prônant un retour à une économie basée sur autre chose que de l’air… ce qui sied très bien à la pensée de Martin Masse. En espérant que cela ressemblera à faire de la haute voltige sans filet de sécurité.

J’aimerais terminer avec un commentaire trouvé sur le carnet de Gérald Filllion, qui cite les mots, éclairants, du professeur d’économie Bernard Élie, de l’UQAM, ce qui me semble faire le pont entre les deux :

Toute crise économique est toujours due à un surinvestissement, qui a pour but d’atteindre une croissance de plus en plus élevée. La crise qu’on connaît aujourd’hui a été provoquée par cette recherche d’avoir toujours des rendements maximums en ce qui a à trait aux bénéfices des sociétés financières, peu importe les conséquences. La spéculation et toutes ces aventures de crédit sont complètement déconnectées de la réalité « vraie ». Actuellement, une des principales caractéristiques de notre capitalisme, c’est l’hyperconsommation et l’endettement au détriment de l’épargne. C’est, en quelque sorte, une fuite en avant en faveur de la consommation. La maximisation des rendements et des profits, toutes les crises économiques commencent comme ça…

Euthanasie et religion

L’ami Nicolas Racine pose une bonne question aujourd’hui :

« Doit-on permettre le suicide assisté ? »

J’ai joué le jeu et j’ajoute ma réflexion ici. Pour ce faire, j’utilise les termes « euthanasie » (pour suicide assisté) et « suicide » :

Le seul fait de se trouver alité et malade pour un temps indéterminé me semble déjà un bon point de départ pour réfléchir à la différence entre l’euthanasie et le suicide.

Bien que je crois que le suicide est le résultat d’une « maladie » (un ensemble de dispositions psychologiques qui dénote de problèmes physiques et/ou mentaux), la différence réside surtout dans l’inéluctabilité réelle (selon le point de vue extérieur) de la maladie physique du candidat à l’euthanasie. Par cela, je ne tente pas de dire que le trouble, que la détresse de la personne qui veut se suicider n’est pas réelle, mais bien que son inéluctabilité ne trouve pas d’écho ailleurs qu’en elle-même.

Alors, s’il y a concertation entre le malade (dans le cas où il y a conscience), la famille et les professionnels de la santé, je ne vois pas pourquoi on devrait interdire l’euthanasie, puisque cela est par le fait même éthique. L’interdiction actuelle concerne le domaine de la moralité, un autre héritage pourri de notre passé judéo-chrétien, que le néo-conservatisme actuel ravive.

À la suite de ça, je ne peux m’empêcher de faire un lien avec un billet récent d’Anarcho-pragmatiste qui discute d’athéisme, la position contrepoids au conservatisme à mon avis. S’il faut que je le spécifie, ce conservatisme qui repose essentiellement sur la religion, l’ultime ciment social des croyants.

Deux commentaires qui expliquent bien ma position :

L’athéisme c’est de ne pas se laisser aller à accepter comme tel l’héritage religieux, mais bien de le mettre à jour et de voir ses répercussions. Qu’il soit rabaissé au niveau de la culture, puisque c’en est, seulement.

Croire ou non en un ou des dieux relève exclusivement de l’humain et sans l’humain qu’est-ce qu’il resterait franchement de cette question?

L’athéisme fout aux poubelles la métaphysique, l’agnosticisme se contente de ne pas faire lever la poussière…

*

[…] s’il faut que je le répète, le point principal n’est pas tant de convaincre de l’inexistence de Dieu, mais bien de couper l’herbe sous le pied de la religion comme phénomène social influent. Les déistes ne font pas chier personne!

Et quand on pense à des convictions et des propos excrémentiels, nous sommes tellement bien servis chez nos voisins du sud avec Sarah Palin

(Photo : polova)

Un château de cart…on!

Tatagoniste me fait bien rire en ce dimanche…

Quelle est la différence entre un socialiste et un capitaliste ?

Le socialiste, à la vue d’un homme riche habitant plusieurs maisons luxueuses se dit: “Aucun homme ne devrait posséder autant de richesse”.

Le capitaliste, à la vue d’un homme riche habitant plusieurs maisons luxueuses se dit: “Tous les hommes devraient posséder autant de richesse”.

Est-ce que tous les hommes devraient posséder autant de richesse? OK, si on croit que le bonheur passe majoritairement par la possession de maisons et de tout autres biens… Mais le plus boiteux là-dedans : imaginez si tous les humains sur cette planète possédaient plusieurs maisons et tout le tralala qui va avec. Je doute fort (et j’appuie de toutes mes forces sur « fort »!) de la possibilité de la chose.

Peut-être dans un monde ultra automatisé où la pollution est réduite à néant, les matériaux utilisés ultimement, donc un monde qui ne s’abandonne pas en pâture aux abstractions du marché, à la loterie boursière, à la déresponsabilisation sociale.

Post-scriptum : notez l’espoir sous-jacent, l’entre-les-lignes souriant.

(Photo : artcphoto)

Une beurrée de civilisation

Je ne sais pas pour vous, mais je trouve cette photo (trouvée via Jonathan Villiard) vraiment dégueulasse. Question de perspectives, vous me direz.

Pour ceux qui n’ont pas encore compris, c’est plein de petits humains qui, du haut des airs, ont l’air de petits insectes agglomérés autour d’un cadavre. Pourtant, à notre niveau, cela représente beaucoup de joie, les plaisirs de la plage, même s’il semble y avoir beaucoup trop de gens aux pieds carrés!

Une image comme celle-là nous fait voir l’hypertrophie démographique, la concentration humaine dans l’urbanité, de la manière la plus cocasse, ou pour moi et mes semblables, de la manière la plus crue. Les poils me sont dressés sur les bras mes amis!

Et quand je l’ai vu, je n’ai pas pu m’empêcher de faire un lien avec une histoire que j’ai lue dernièrement chez Gaétan Bouchard, l’histoire de la tribu des Iks.

Les Iks sont une tribu d’Ouganda qui n’ont connu la civilisation moderne que dans le tournant des années ’40.

Avant l’arrivée de la civilisation moderne, les membres de cette tribu vivaient dans des huttes placées en cercle. L’ordre et la sécurité régnaient dans cette structure sociale fondée sur des rituels où apparaissaient aussi des formes connues de gentillesse et de politesse. Dès que le monde moderne a touché les Iks, tout est devenu progressivement un enfer au sein de cette communauté.

L’alcool et l’argent ravagèrent, en moins de dix ans, la tribu des Iks.

Désormais, les huttes étaient construites à l’écart l’une de l’autre, chacun vivant dans la crainte d’être volé par un autre membre de la tribu pour qu’il aille s’acheter de la boisson.

Le taux d’infanticide augmenta.

Les vieillards furent délaissés, alors qu’avant l’on prenait soin d’eux.

Dix ans et cette tribu était enfin civilisée…

[…]

Les Iks sont passés d’une société qui prenait soin de ses vieux à une société de caves qui ont peur de se faire voler et laissent crever leurs vieux dans la solitude, pour mieux jouir tout seul de son côté, avec sa boisson ou ses breloques.

Je ne me ferai pas de moi un grand dénigreur de la civilisation, mais je crois que de la critiquer un peu ne fait surtout pas de tort. C’est bien beau se trouver bien de sa personne, mais cette tendance à la surenchère égocentriste mène en partie à la tristesse de l’égo, gros tremplin de la poursuite matérialiste…

Et le pire, c’est que tout le monde ne croit pas y participer, même moi. Mais les chiffres ne mentent pas…

Les débats ou les défis?

La collectivité est la somme des individus et je crois qu’il faut armer ces individus pour qu’ils respectent le sens de la collectivité.

Voilà en gros ma philosophie quant au débat qui divise les étatistes et les anarchistes. Je crois que les anarchistes sont loin du compte et que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit.

Si je dis que les anarchistes sont loin du compte, c’est que je crois qu’ils occultent l’Histoire, autant du côté socialiste qu’éconocentriste. La civilisation, étatique et religieuse, est fortement gravée en nous. Il faut savoir composer avec cela pour espérer une évolution dans quelque sens que ce soit. Même, au-delà de l’Histoire, je trouve que les anarchistes occultent le contexte actuel : individus ou camarades, les êtres humains sont premièrement organiques.

Si je dis que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit, c’est que je crois que la gestion de la société encourage le laisser-aller individuel. Comment bien se prendre en main au niveau personnel, social, familial quand le travail et le repos compte pour la majorité du temps imparti au jour le jour? L’État peu bien mal s’occuper d’une bonne partie de l’éducation des enfants, de laisser tomber la santé corporelle et psychologique, en comptant la quasi-absence de plan de prévention, aux mains du Saint-Profit! Qui a du temps, de l’énergie, donc le luxe de se dresser contre ça? Moi je l’ai, et plusieurs autres, mais qui a l’intérêt et surtout le temps de nous lire? Pour l’humanoïde du commun, plus conceptuellement robotique qu’humain, toutes ces réflexions sont superflues.

Alors, la problématique ne change pas, il ne reste que du bla-bla, du gonflement de concept d’un côté, du statu quo de l’autre. Le concept de la violence étatique me fait penser à un bel épouvantail et l’État, de son côté, est bedonnant, a un grand besoin de l’exercice du défi.

Justement, le blogueur Alexis Saint-Gelais propose un défi aux blogueurs, et j’ai bien le goût d’y participer minimalement ici, dans ce billet, et de l’élaborer un peu plus en commentaires, si bien sûr vous me suivez. Il demande de réfléchir à un projet rassembleur et le mien ira bien sûr dans le sens de se servir du pouvoir étatique, tant qu’à l’avoir sur le dos depuis si longtemps, pour légiférer au niveau du droit de vivre dans un environnement propre. Donc, pour moi cela voudrait dire que l’État deviendrait réellement le lobby, le défenseur du droit de vivre en santé. Il ne devrait plus être possible pour une entreprise de faire des profits en contaminant la faune, la flore, le sol, l’eau et les êtres vivants.

Devant tout doute raisonnable pour la santé à long terme, il devrait y avoir des pressions énormes pour corriger la situation. Plus de longues recherches avant de prendre une décision pour éliminer des produits potentiellement dangereux, la précaution devrait toujours primer.

Je crois que ce serait un beau projet de société, d’autant plus que cela permettrait logiquement à long terme de faire baisser les coûts reliés aux soins de santé. Mais est-ce qu’un gouvernement pourrait mettre ses culottes à ce point? Et, pour les allergiques à l’État, est-ce que la population pourrait mettre aujourd’hui, ou plutôt après-demain (à la suite d’une grande révolution anarchiste!), son poing sur la table au point de faire bouger les choses?

(Photo : Cyril Cavalié)

L’accord tacite #10

(Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.)

10) J’accepte que l’on divise l’opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l’impression de faire avancer le système. j’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu’elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux,

Pour vous avouer franchement, je ne me souviens pas par coeur des 33 points de cette liste et la lecture de ce point m’a vraiment fait sursauter! Sans blague!

C’est une chance que je ne fusse pas avancé dans ce projet au point de faire celui-là pendant que j’étais encore enrubanné du gauchisme uhecéen… Je me serais trouvé dans une drôle de situation, même si j’ai toujours partiellement trouvé que les catégories gauche-droite sont insuffisantes à expliquer le monde idéologique à elles seules et qu’en même temps mon « coeur » est visiblement à gauche, dans le sens de progressisme. Et je dis partiellement, car les définitions de la droite et de la gauche, bien que discutables, servent au moins à préciser ou à généraliser quand on en a besoin. C’est utile et stérile en même temps. À utiliser avec précaution.

Pour revenir au « coeur », j’essaye tant bien que mal de ne pas seulement le suivre, par logique. Sans « tête », le « coeur » se démène comme une poule pas de tête, et de trouver des solutions à des questions comme « l’oeuf ou la poule? » est impensable!

Mais ce que je comprends avec ce point, c’est une accusation envers le système de balancier qui fait osciller la société dans un sens, puis dans un autre, sans toutefois apporter de changements vraiment profonds. On a l’impression que ça avance, que ça bouge, mais c’est du surplace. Donc, la politique est emprisonnée dans une architecture quasi binaire, où les solutions sont des agencements avec plus ou moins de gauche et de droite. Comme des recettes de cuisine. Comme des expériences avec éprouvettes par essai-erreur…

Quand on regarde du dehors des idéologies, en vrai pragmatique, elles apparaissent comme des Legos à démonter et à possiblement remonter, avec l’apport d’autres morceaux, mais seulement dans le royaume des concepts, puisque la politique d’aujourd’hui ne peut que jongler qu’avec les bras mécaniques de la partisanerie qui n’est qu’un jeu de mauvais et de bons coups à court terme. Exit les positions subtiles, exit les hypothétiques (puisqu’il devrait bien y en avoir) nouveaux alchimistes qui pourraient réussir à faire tourner la société sur un dix cennes… Les consommateurs chialent, mais le chic du Parlement les impressionnent, les vieux de la vieille dans tous les sens de l’expression ont toujours la cote parce qu’il ne faut rien démolir, toute nouveauté est dichotomique à la confiance et surtout comique… En fait, pas si comique que ça, même les humoristes ne trouvent plus beaucoup de jus dans le bal des élus!

Alors, il reste toujours la gauche éculée, acculée et accusatrice, bien qu’accrochée solidement au plancher, contre la droite froide, stoïque et revancharde, mais tellement efficace, pour attiser encore trop peu de passion. Rien de trop gros pour les analyses sèches, mais goûteuses des naufragés sur l’île de l’équilibre, état vers lequel je peine à tendre, à temps partiel.

Cela devient lassant de se battre contre les vents et marées de la politique d’apparence, qui n’est en fait qu’une belle pièce de théâtre diplomatique. Je vous laisse donc sur une analyse crue et lumineuse de Patrick Lagacé, où il dresse un beau portrait de la politicaillerie québécoise actuelle. En espérant que son message passera, pour le mien c’est moins évident…

(Photo : givikat)

En bons points… ô baise!

Voilà quelques jours, Noisette Sociale a créé tout un émoi avec un billet où elle discutait de l’obésité. J’y ai mis mon grain de sel en pointant le problème global du train de vie occidental où la dépense d’énergie n’est pas proportionnelle à la quantité de nourriture ingérée. Cela et le gaspillage en temps, en argent et en énergie.

J’ai ajouté : « Mais c’est certain que ce discours est très culpabilisant et je suis le premier à me sentir coupable, avec mes quinze livres de trop… Et je sais tout à fait que c’est mon rythme de vie qui en est la cause et qu’il faudrait donc que je coupe dans mes portions pour être en phase avec ce que mon corps à besoin. Pas besoin de dire que c’est très difficile de changer ses habitudes à ce point. »

J’y reviens, car j’ai le goût d’ajouter que la culpabilité et l’orgueil sont de bons moteurs de changement. La dernière fois que je suis allé voir mon ami L’équilibriste, il m’a un peu taquiné par rapport à mon poids : j’avais le goût de me défendre avec le fait que j’ai arrêté de fumer et que lui non, mais je me la suis fermé (ou plutôt j’ai dû rétorquer quelque chose de comique), parce que je sais que ce genre de pique me remet la réalité en pleine face, que ça va me travailler, que si je ne fais pas attention aujourd’hui, demain je vais trouver ça dur…

Tiens, ça me fait penser à la cigarette, justement. C’est pour moi assez connexe comme problématique. J’ai accueilli la nouvelle de l’interdiction de fumer dans les bars comme une bénédiction. Et toute la pression sociale qui pesait sur les fumeurs me plaisait aussi, car je savais que c’était pour moi des mesures incitatives de plus pour m’aider à réussir d’arrêter cette foutue habitude qui me pourrissait la vie. Dans ce temps-là, et encore aujourd’hui, je ne comprenais pas ceux qui se complaisaient avec acharnement et fierté dans cette culture du tabagisme, montée de toutes pièces par les magnats de l’industrie de la boucane légale, et qui regrettent le bon vieux temps où ça sentait la mort partout, puisque plus de la moitié des gens fumaient. Comment se sortir de quelque chose quand nous en sommes subjugués?

Ce qui est beaucoup ressortit dans les nombreux commentaires à la suite du billet de Noisette, c’est qu’il faut se sentir bien dans sa peau. Je suis bien d’accord, mais comme incitatif au changement ce n’est pas fort fort, il faut se l’avouer. J’aimerais alors analyser ici l’idée de se sentir bien dans sa peau plus amplement. Si « manger » ses émotions est la cause d’un surplus de poids, est-ce qu’on peu dire que la quête d’être « bien dans sa peau » devrait plutôt passer par un travail sur le pourquoi du lien entre l’émotion et la nourriture que par l’acceptation de soi dans un état de statu quo corporel? Si la cause du surpoids est de mauvaises habitudes et de trop grosses portions, pourquoi travailler à « se sentir bien dans sa peau » alors qu’il serait plus profitable de changer ses habitudes (j’allais écrire « plus facile », mais c’est faux, il n’y a rien de plus facile que le laisser-aller…)? Et « être bien dans sa peau », ne serait-ce pas seulement une expression fautive qui représente l’utopie d’être bien dans sa tête alors que l’extérieur nous rappelle notre différence et que notre corps ne se porte pas tout à fait bien?

J’aurai des réponses pragmatiques à ces questionnements : en somme, une recherche d’équilibre entre le repli sur soi et l’acceptation du regard des autres. Cela revient à l’harmonie, ou plutôt le va-et-vient, entre l’individu et la collectivité. Je ne crois pas que le mouvement social de culpabilisation ne soit tout à fait bon ni tout à fait mauvais. Il faut simplement savoir s’en servir à bon escient.

Je n’aime pas trop me donner en exemple, mais, même sachant que j’ai depuis toujours un physique avec tendance à l’embonpoint, il a toujours fallu que je reçoive une gifle à l’orgueil pour que je me reprenne en main!

Alors, le but de ce billet n’est pas de faire se sentir mal qui que ce soit, mais bien de mettre carte sur table, sans aucune méchanceté. À la suite de ça, vous pourrez clamer tout haut votre liberté de ne pas prendre en compte mon avis sur cette question qui semble devenir de plus en plus tabou, cela vous regarde. Et cela me sert encore plus amplement que vous ne pouvez le penser…

(Photo : caryndrexl)

Super utopie!

J’aimerais exposer ici une super utopie. En espérant que certains viendront m’appuyer, du moins au niveau idéologique, pour la décoller un peu de son utopisme, pour que la logique l’attire comme un aimant.

Je pars du fait que le commerce de détail d’aujourd’hui, donc en gros l’économie, est axé sur le meilleur prix possible, qui semble garant du choix du consommateur qui en veut toujours plus pour son argent. Et cela justifie de faire souvent et de plus en plus la production ailleurs pour amoindrir les coûts, ça justifie de fermer des entreprises d’ici, etc. La rhétorique qui tourne autour du service après-vente de la mondialisation se base amplement là-dessus, sur l’inaltérable système qui se met en place, la foutue réalité qu’on nous enfonce dans la gorge de force.

On rira bien encore de moi qui m’y connais seulement un minimum en économie (mais quand même…), mais mon idée tente au moins une redirection de la réalité, même si elle semblera bien sûr, pour les nauséeux détracteurs de tout ce qui peut sortir étymologiquement du terme « social », avoir l’odeur fétide de la fiction.

Si vous me suivez encore, voilà le topo : imaginons un monde où il y a exactement le même nombre de gens, les mêmes ressources naturelles, monétaires, et tout et tout. Les gens consomment moins, mais les prix sont plus hauts pour contrebalancer. Les gens travaillent moins, mais les salaires sont plus haut pour contrebalancer. Imaginons alors que tous les facteurs sont contrebalancés à un point tel que toutes les forces économiques sont en phase avec notre monde. Donc, logiquement, l’économie serait aussi performante que dans notre monde, mais il y aurait visiblement moins de pollution globalement, puisque la consommation serait moindre.

Qu’est-ce qui nous empêche de vouloir en arriver là, et surtout de déjà pousser dans ce sens?

Ah! oui! c’est vrai, je ne comprends rien à l’économie…

(Photo : Hugo Provoste)

De la ressemblance et de la différence

Les États-Nations devraient premièrement se baser sur la ressemblance pour pouvoir ensuite mieux s’accorder de la différence, étant donné que le concept d’État-Nation repose essentiellement sur une somme d’individus dissemblables qui tendent naturellement vers une certaine conformité.

J’ai eu cette pensée en écoutant Les Francs-Tireurs. J’ai appuyé sur « pause », noté rapidement une phrase courte et insuffisante à bien décrire ce à quoi je voulais faire allusion. J’ai peaufiné ça et voilà le travail!

L’émission de cette semaine était au complet dédié à la Belgique et à sa situation linguistique bicéphale (si on ne compte pas l’allemand), et surtout, à Bye Bye Belgium, docu-fiction diffusé en décembre 2006 pendant le bulletin de nouvelles à la télévision publique belge francophone. Cela a causé une crise majeure du côté francophone, surtout une prise de conscience d’une fin probable de la Belgique, du moins, comme on la connaît aujourd’hui, tandis que du côté flamand cela a été pris à la blague, voire même sarcastiquement. D’une manière plus anecdotique, la majorité des Flamands ont été au courant après coup, puisqu’il y avait un match de foot en même temps à la station en langue néerlandaise…

En regardant la situation belge, j’ai bien compris que le dialogue, ou plutôt le sentiment de communauté, entre deux entités linguistiques dans un même pays sont problématiques, à la base. Et c’est ce qui crée, ce que nous appelons ici, les « deux solitudes ». Je n’ai pas besoin d’expliquer que les populations se regroupent plus amplement selon la langue, puisque la communication est la clé des rapports sociaux, le ciment culturel. On aura beau croire que tout le monde il est beau et que tout le monde il est fin, comme plusieurs le pensent avec raison, selon leur propre expérience, mais le point d’ancrage est tout autre pour la majorité et promeut de lui-même un mouvement pour officialiser la ressemblance en une entité étatique qui s’inscrira dans un territoire, c’est-à-dire l’indépendantisme, ou mieux, le séparatisme. Voilà pour la ressemblance.

Pour la différence, prise aussi dans son sens le plus large possible, c’est simple, elle est malléable et conditionnelle à la ressemblance. Si la notion de ressemblance n’est pas claire et chambranlante, comme c’est le cas du Québec, qui se démène inlassablement de crises linguistiques en crises identitaires, et j’en passe, la différence sera perçue négativement. A contrario, la clarté de la ressemblance aura tendance à désamorcer la paranoïa envers la différence, par le jeu de l’affirmation et de la confiance inhérente. Donc, séparer officiellement les entités nations selon la subjectivité territoriale serait utile pour atteindre un équilibre qui a été perdu dans l’Histoire, et surtout, reprendre le dialogue entre voisins, qui est, malheureusement, encore trop sourd.

Palmarès des plus riches : Bill Gates troisième, Warren Buffet vainqueur!

Sur le Web pointe un article du magazine Forbes qui titre « Gates No Longer World’s Richest Man » : il s’agit bien sûr du nouveau palmarès des plus riches de la planète. La nouvelle a été reprise un peu partout, mais seulement à un niveau anecdotique. Alors, un portrait plus global serait intéressant à dresser.

À la base, puisque Bill Gates s’était fait détrôner voilà plus de six mois par le mexicain Carlos Slim (j’ai pondu un billet à ce sujet en juillet 2007), et que le palmarès de Forbes est annuel, il est clair que dans ces hautes sphères de la finance les milliards se gagnent à une rapidité époustouflante : par exemple, la fortune de Carlos Slim a doublé depuis deux ans.

Or donc, le nouveau roi de la montagne est Warren Buffet, qui prend les devants avec une fortune évaluée à 61 milliards $. Carlos Slim le suit avec 59 milliards $ et Bill Gates avec 57 milliards $. Il a fait fortune grâce à « des entreprises sous-évaluées avec un bon potentiel de croissance à long terme » et en évitant les « entreprises de haute technologie, […] parce qu’il préfère investir dans des secteurs qu’il comprend. »

Par contre, il semble comprendre beaucoup d’autres choses. Entre autres, il affirme que les États-Unis sont déjà en récession malgré le fait que « l’économie n’a pas encore enregistré deux trimestres consécutifs de croissance négative. » Au sujet de la crise du crédit, il fustige la folie des spéculateurs, et, politiquement, il se range derrière les démocrates, ce qui va assurément à contre-courant dans le monde de la finance.

En conclusion de l’article de Forbes, il est dit qu’en octobre, Buffet a lancé un défi aux membres états-uniens de la liste des plus riches au monde, promettant qu’il ferait un don charitable d’un million de dollars si le groupe (ou un nombre important d’entre eux) admettait qu’ils paient moins d’impôts, par rapport au pourcentage de leurs revenus, que leurs secrétaires.

Un jour après avoir proposé cette gageure, Buffett a dit devant le Congrès que la richesse dynastique, l’ennemi de la méritocratie, est à la hausse.

Est-ce que par hasard le vent tournerait? Avec un Bill Gates qui s’est converti à la philanthropie, espérons que les gens d’affaires comprendront de plus en plus qu’une grande richesse vient avec une grande responsabilité sociale. Espérons aussi que Warren Buffet perdra rapidement son rang pour cause de charité.

Changer

Je viens de changer ma catégorie de blogue sur TLMEB, enfin pour quelques jours… c’est juste un petit test. J’étais dans la catégorie « Opinion » et je me suis mis dans la catégorie « Politique ». Ça ne change pas grand-chose, puisque je reste au troisième rang, en dessous d’un rang de mon ennemi idéologique principal, Antagoniste.net, et au-dessus de deux rangs de mon ami ennemi Louis (ajout : eh! oui, il a déclaré officiellement la guerre!).

Je trouve que la catégorie « Opinion » me va mieux, même si je parle généralement beaucoup de politique, dans le sens où tous les sujets sociaux sont reliés, de près ou de loin, à la politique. C’est incommensurablement dommage de voir qu’il y en a qui en sont vraiment allergiques, même de loin. Pour beaucoup de ceux-là, il reste le hockey

Santé : invitation à un bar ouvert!

Ça fait longtemps, comme mon ami Jimmy St-Gelais, que je crois que « Ces dernières années, les libéraux ont délibérément négligé des investissements en santé pour laisser se détériorer le réseau et permettre ainsi l’utilisation de ressources privées. » Mais j’irais même plus loin, l’aile droite du PQ a sciemment installé les germes de la pourriture dans le système de santé, alors que son parti était au pouvoir sous la main de fer de Lucien Bouchard : on a qu’à se rappeler la mise à la retraite de plus de 5000 infirmières et médecins.

Comment nommer autrement que par le terme pourriture cette succession de faux pas de nos gouvernements? Cela ressemble beaucoup à l’orchestration d’un beau plan pour faire passer la pilule de la privatisation de la santé. Et ça marche! J’entends le Québec applaudir et siffler devant le contentement de notre Couillard bon-enfant!

Le pire, c’est que parfois je me dis que les boomers, qui ont bien profité du système, bien profité tout court, bien fumé, bien bu, avec une belle insouciance que je ne peux pas leur reprocher — je sais bien que je n’aurais pas fait bien bien mieux, car nous sommes assurément les enfants de notre époque —, peuvent bien payer de leur poche pour les contrecoups de cette enflure d’existence. Par contre, je ne peux certainement pas regarder le problème sous cet angle, puisque cela viendrait contredire ce en quoi je crois : l’universalité et la qualité égalitaire des soins de santé. L’humanité est un tout avant tout.

Je ne veux pas penser en terme individuel, et je le pourrais très bien, car je suis en très bonne santé. Je pourrais donc me dire : à quoi bon payer pour un service que je n’utilise pas! Je ne veux pas vivre dans une société qui pense majoritairement comme ça. Et en plus c’est en partie égoïste puisque je sais qu’une société plus en santé globalement, donc plus heureuse, avec un système de santé fonctionnel pour tout et chacun, représente moins de risque pour ma personne, au final. On n’a qu’à penser aux gens dans la rue avec des problèmes psychologiques. Ce n’est pas très logique.

Avoir un filet social solide est payant pour tout le monde, mais on a mis les ciseaux dedans pour qu’il dysfonctionne, afin de laisser les rapaces du privé, en sauveur, venir gruger dans ce qu’il nous reste de solidarité. C’est tellement clair, tellement limpide, mais on n’y voit que du feu. La dégringolade du système public s’accentuera de plus en plus si nous ne mettons pas notre pied avant que la porte ne se referme. Et le problème de la santé n’est que la pointe de l’iceberg.

(Photo : christing-O-)

Addendum :

Ce texte a été publié sur le blogue Un homme en colère et j’ai déjà reçu quelques critiques. J’ajoute ici ma réponse.

Si vous avez bien lu mon texte, je soulève seulement des questionnements. Et vous y avez bien répondu d’ailleurs, merci! Je respecte bien sûr vos points de vue.

Mais je base surtout ma pensée sur l’idée de l’« acte manqué ». Et je ne crois pas que les politiciens en soient à l’abri.

Pensez-vous vraiment qu’un politicien qui désire la privatisation intrinsèquement va tout faire pour que le système public fonctionne?

Des châteaux de cartes

Tombera-t-elle, ne tombera-t-elle pas? On se pose cette question à propos de l’économie états-unienne à qui mieux mieux depuis quelque temps. Et c’est normal dans le contexte où nos économies sont de plus en plus reliées dans un contexte de mondialisation. Et dans le domaine névralgique de la spéculation immobilière, qui concerne, il faut le rappeler, un besoin humain primaire, il semble y avoir un problème, qui ne se résorbera pas de sitôt.

Pour Robert James « Bob » Shiller, « la crise immobilière qui frappe les États-Unis est la plus grave depuis la Grande Dépression ». Il l’explique en long et en large dans une entrevue rapportée par le site économique lesechos.fr. « Disséquant les mécanismes à l’oeuvre sur un “marché d’amateurs”, il regrette le manque de lucidité de nombreux acteurs. Et, alors que la tourmente s’étend aux places boursières, met en garde contre ses conséquences. »

Il est surtout très heureux de voir un économiste s’inquiéter pour l’aspect social, et je le cite :

Il va y avoir des dommages mais ils seront sans doute localisés dans certains pays. Ce n’est pas la fin du monde. Le principal risque est en fait social. Au moment où les salaires des PDG atteignent des niveaux record et où la rentabilité des entreprises est à un sommet, on risque de mettre 2 millions de personnes dans la rue aux États-Unis. La crise du “subprime” va frapper les plus pauvres. Cela pourrait avoir de lourdes conséquences.

On voit bien qu’il ne va pas jusqu’à proposer un changement de paradigme économique, qui s’appuierait sur autre chose que la croissance, mais au moins il vante une certaine prudence, et même pointe vers un certain positivisme par rapport à une chute des prix en immobilier :

Ce qui fait la force et l’attrait de villes comme New York ou Paris, c’est en partie leur vitalité, résultat de leur diversité. Retirez les artistes, mais aussi les professeurs, les policiers…, ceux qui ne peuvent plus se permettre de vivre dans une ville qu’ils servent, et que reste-t-il ? Une ville ne peut vivre seulement grâce à des spéculateurs. Rares sont ceux prêts à l’admettre mais, paradoxe, une chute des prix peut aussi avoir des conséquences positives. Les hommes politiques parlent de pouvoir d’achat, de logement abordable, pourtant ils sont inquiets dès que les prix baissent dans l’immobilier. Mais l’accroissement des inégalités que l’on constate aujourd’hui et qui est en partie lié à l’évolution du prix des logements est aussi porteur de tensions sociales.

Or, il semble il y avoir encore un fossé énorme entre la santé économique, selon une vision refermée sur elle-même, et la santé sociale. Cela est bien facile à constater et la preuve qu’il faut fuir le plus possible le fantasme du capitalisme pur.

Derrière le risque, il y a des gens.

La charité n’est pas topique

Mon billet nommé « Super! » a suscité quelques questionnements sur la charité et, après avoir lu un texte sur La Tribu du Verbe que j’ai mis en lien, nommé « La charité bourgeoise », mon ami Gaétan m’a fait savoir qu’il n’était pas d’accord avec cette façon de voir les choses, celle qui consiste à penser que la charité n’est pas la meilleure solution aux problèmes sociaux.

Alors, étant donné que mon intervention est assez explicite et se déroule assez longuement, je me permets d’en faire un billet indépendant, question de continuer dans cette veine importante.

Gaétan,

je comprends tout à fait ton point de vue, mais essaye de voir plus globalement le problème : plus certaines personnes vont s’occuper de leur propre chef, par exemple, des pauvres, plus le gouvernement (c’est à dire nous tous par procuration) va se laver les mains de ce problème sociétal… Je crois qu’il est préférable de faire de la pression pour améliorer globalement les choses, pas juste « patcher» comme la charité le fait en ce moment.

Je ne crois pas qu’il faut le prendre comme un dénigrement pur et simple de la charité et du bénévolat; c’est plutôt que cette charité et ce bénévolat sont des conséquences de problèmes plus graves auxquels il faudrait s’attaquer à la base en injectant des ressources en ce sens au lieu de les dilapider, par exemple dans des armes et de l’équipement militaire, pour on ne sait trop pourquoi…

C’est comme le discours sur la charité dans les pays du tiers-monde où il est maintenant conseillé d’aider par de l’éducation plutôt que de l’argent, car, comme le dit le dicton chinois : « ne donne pas un poisson à celui qui a faim, apprends-lui à pêcher ».

Est-ce que notre système encourage l’éducation, la prévention, la prise en charge de sa propre vie auprès des pauvres, des gens sur l’aide sociale, hypothétiquement apte à participer à la société? Je ne crois pas, car ils ont à peine de quoi survivre, ce qui n’est pas les conditions gagnantes pour se sortir la tête de l’eau, c’est prouvé : ils sont dans un cercle vicieux qui monopolise toute leur vigilance et leur énergie.

Alors oui, ce point de vue peut te paraître ingrat, et te laisser « un mauvais goût dans la bouche », mais comprends que d’un autre côté, il y a une certaine absurdité quand on comprend que la bonté est parfois pour certain plus dirigée vers eux-mêmes que dirigée vers les gens dans le besoin, même si ces derniers en profitent quand même, en fin de compte. Mais c’est trop peu (et oui, tu as raison, c’est quand même utile — je ne le nie pas). Et le plus drôle dans ça c’est que beaucoup de ces mêmes personnes charitables voudraient en même temps ne pas payer d’impôt et qu’en plus on coupe dans l’aide sociale alors…

Je vois le système étatique et privé d’aide pour les nécessiteux comme étant un système pour garder une certaine paix sociale, pas pour vraiment aider (même si ceux qui y participent y croient dur comme fer, parce qu’ils en ont le sentiment — mais n’oublie pas que mon analyse est pragmatique).

Et je ne crois même pas que je suis pessimiste, loin de là.

Réaliste?

(La photo provient d’ici.)

La pub va-t-elle trop loin?


En fin de semaine dernière, je me dirigeais vers le bar où je travaille et, quelques mètres avant d’arriver, je remarque quelques photographes, environ quatre, qui mitraillent de flashs un couple d’inconnu, stationné à côté de la porte d’entrée. Je me disais que c’était peut-être des vedettes d’une télé-réalité, donc que c’était normal que je ne les reconnaisse pas…

Un peu plus tard, alors que j’exécutais en me dodelinant un tour rapide pour vérifier la force du son dans le bar, je remarque le couple et les photographes, ainsi qu’un groupe de personne, presque une dizaine, installé à peu près au centre, pas très loin de mon aire de travail.

Environ quinze minutes plus tard, le groupe se lève et se met à applaudir et à crier, les photographes illuminent la place par à-coups répétés de blanc et je me retourne, regarde vers l’avant, reconnais de loin le personnage, l’homme-lion, aux gros cheveux blonds, la vedette d’une pub de voiture qui vient d’apparaître dernièrement à la télé, entres autres. Celle-là qui repose sur le concept absurde de la découverte d’un homme sauvage qui, après avoir aperçu l’automobile annoncée et s’être enfui à ses commandes, fait une remarquable avancé sociale en capturant, grâce à son bolide, pitons et pitounes. Il va sans dire que mon humeur a baissé d’un cran.

J’apprends aussitôt de mes patrons, loin d’être des fiers-à-bras, dans tous les sens du terme, qu’ils n’ont pas donné leur assentiment à cette démonstration et qu’ils sont même un peu fâchés de ce qui se passe. Ce groupe publicitaire avait tenté de les approcher pour faire leur truc dans l’autre bar qu’ils possèdent, mais ils avaient refusé. Alors, ils ont appelé au bar où je travaille pour seulement réserver une table sans annoncer leurs couleurs. Et, quand un de mes patrons s’est rendu compte de la mise en scène devant le bar, avec les photographes et le couple, l’organisatrice et lui avaient convenu que ça se passerait dehors et pas plus. Mais visiblement, elle n’a pas tenu promesse.

J’étais outré de les voir ainsi chahuter pour se faire remarquer, et encore plus quand je me suis rendu compte qu’une jeune fille distribuait des sous-verres à l’effigie de la campagne publicitaire sur les bars et les tables. Je suis allé en chercher un pour le montrer à un de mes patrons et là, ç’a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Pendant un bon quinze minutes, mon autre patron s’est entretenu avec l’organisatrice et elle ne semblait pas aimer ce qu’il lui disait. À la fin de l’entrevue, elle est partie voir le groupe et elle est revenue pour lui annoncer qu’ils se calmeraient. Et, effectivement, ils se sont calmés, du moins un peu.

Après ça, j’ai discuté avec lui. Il me disait qu’ils se faisaient tout le temps importuner par des compagnies pour de la pub de toute sorte, mais qu’eux ne voulaient pratiquement jamais. Et c’est bien vrai, la seule chose qu’il y a de temps en temps, c’est de la promotion de produit, surtout de bière en bouteille, mais assez subtilement, pas de grosses affiches, ni rien du genre, juste des spéciaux que les gens au service promeuvent. Parfois, des compagnies envoient des personnes offrir à la clientèle de nouveaux produits pour les faire goûter, c’est tout. La philosophie de mes patrons est très axée sur le long terme, alors ils ne veulent pas embarquer dans le cirque commercial, et ça marche : le bar est encore très populaire après plus de cinq ans! J’ai dit sincèrement à mon patron, qui est aussi un ami de longue date, que j’étais fier de travailler pour eux. Et c’est bien vrai!

Mais, dégoûté, je regardais cette bande de faux-amis qui gagnaient leur pitance en se jouant d’eux-mêmes et des autres, et je me demandais s’ils avaient ou pas un peu honte. Ça m’a même rendu un peu triste, et ils sont partis, pour sûrement tenter leur malchance ailleurs…

Non, mais sérieusement, ne trouvez-vous pas que c’est un peu exagéré comme manière de s’insérer dans la vie sociale pour vendre un produit, surtout quand c’est forcé de la sorte? Aujourd’hui, la publicité est pratiquement partout et elle tente même maintenant de s’immiscer dans la vie de tous les jours! J’ai donc décidé d’écrire ce texte pour justement tenter de mettre un holà à ce phénomène qui nous polluera la vie si nous n’y prenons pas garde. Je ne sais pas comment les gens autour ont pris la chose, mais moi j’ai adopté une attitude négative, et j’espère qu’ils l’ont senti. Je sais que ce n’est pas bien d’être méchant, mais pour une fois que j’avais l’occasion de faire sentir mon désaccord à la publicité, je ne me suis pas gêné!

Et j’espère que si vous en rencontrez un jour, vous vous ne gênerez pas non plus pour leur faire savoir qu’ils ne sont pas la bienvenue.

(La photo provient d’ici.)

Sur la question linguistique : pour un nationalisme pratique

Bien qu’il ait été analysé de toutes les manières, je crois que le problème linguistique du Québec repose essentiellement sur l’aspect social puisqu’il transcende toutes les questions culturelles et religieuses qu’apporte le présent débat sur les accommodements; justement, le fait que cette commission se déroule en français est déjà une bonne piste de réflexion. Et ce problème serait même au-delà de l’éthique, de la morale, car il s’appuie sur un acquis de taille : la majorité des citoyens du territoire du Québec utilisent le français, dans sa version américaine, afin d’interagir.

Et c’est bien là son utilité : se comprendre entre nous dans un territoire donné. Alors, à mon avis, le « nous », ne tient qu’à cela. Exit la couleur de la peau, exit la religion, exit même la culture : la langue française est le contenant tout en étant le véhicule, émouvant et mouvant, émouvant dans sa mouvance. Ainsi, la passion, pour l’antagoniser avec le sens pratique, en devient le résultat et non le moteur. La différence est ténue, mais compte pour beaucoup dans le calcul. Il n’y a qu’un pas de la passion jusqu’à la guerre…

C’est pour cela que je prône ici un nationalisme pratique, extérieur à la passion, pour qu’elle en fleurisse plus aisément, en fin de compte, au travers du tissu serré de nos nouvelles interactions interculturelles et interraciales. Parce qu’on le voit bien, la passion qui s’appuie sur la tradition, a priori, est la plupart du temps réactionnaire, destructive, négative. Un nationalisme qui ne s’appuierait que sur le consensus linguistique serait comme une remise à zéro, un moment charnière, d’où pourrait ressortir quelque chose d’important, de concluant.

Puisqu’en fait rien ne justifie la poursuite du rêve francophone en Amérique sinon sa seule existence, son usage; nous devons par conséquent gager sur son côté utilitaire pour assurer sa pérennité. En somme, il faut que le français soit utilisé par le plus grand nombre possible et qu’il soit à la base de tous nos rapports sociaux, parce qu’il est fonctionnel, inclusif, et non pas parce qu’il serait un boulet issu de l’histoire, un résultat fortuit, interchangeable. Il est vivant parce qu’aujourd’hui on en use. Quelle meilleure preuve et quel meilleur argument pouvons-nous avoir?

Qui sera alors contre le fait de vouloir réunir la totalité de la population autour d’un code commun qui s’actualiserait par le français? Alors, qui pourrait être d’accord avec ce projet et refuser en même temps toute idée de réglementation dans ce sens, comme entre autres, celui que le Parti Québécois propose?

Au-delà de la politicaillerie et des grands discours, il va bien falloir un jour trancher dans le compromis canadien, le multiculturalisme, le bilinguisme officiel insidieux, asymétrique, parasite maladroit du bilinguisme volontaire, utilitaire, qui lui s’appuie avec raison sur le statut mondialisant de la langue anglaise. Il faudra faire le tri.

J’ose croire que sans le couperet référendaire, la population va enfin accepter de se mouiller afin d’établir un plan linguistique logique, qui clarifiera sa position au-delà de la mondialisation anglicisante, justement. Sinon, aussi bien passer à un autre niveau et accélérer l’assimilation en intégrant la totalité des nouveaux immigrants par l’anglais et en offrant des cours d’anglais gratuits pour la population francophone.

L’entre-deux-chaises devient franchement imbuvable… et surtout, improductif.

(La photographie provient d’ici)

Kevin Parent et les AR : des propos à colorier

À Tout le monde en parle hier, le passage de Kevin Parent et le petit bout où il parle de ce qu’il pense des accommodements raisonnables est très représentatif à mon avis du malaise ambiant par rapport à toute cette question. Pour plusieurs raisons, j’ai pensé retranscrire ici les deux questions de l’animateur et les réponses du chanteur, afin de les analyser plus amplement :

Guy A. Lepage : Tu penses quoi des accommodements raisonnables?

Kevin Parent : ben, j’pense que j’suis quand même un gars ouvert d’esprit pis qui est quand même curieux, mais j’suis quand même inquiet de voir qu’il y a des gens qui veulent s’implanter et dominer. J’trouve qu’il faut se tenir, j’dis pas qu’on a besoin d’un dictateur au Québec mais on a besoin d’un coup de pied dans le cul pis de se faire rassembler. Pis, tant qu’on n’aura pas ça, ben regarde, y’a d’autres mondes qui vont gruger dans une belle culture comme le Québec.

(Applaudissement)

G. A. L. : Qu’est-ce qui te fait de la peine sur le plan social au Québec?

K. P. : Ben, justement, le manque de solidarité, la division. Pis pour revenir encore aux inquiétudes, c’est t’sais, la xénophobie, ou faut pas être raciste pis bon, on peut rien dire à personne pis j’comprends, t’sais. Mais en même temps je jasais avec une copine du milieu pis qui m’a vraiment faite réfléchir, c’est que si quelqu’un nous insulte ou nous importune pis, de peur ou de gêne on peut pas l’exprimer à la bonne personne, mais souvent on se défoule sur les nôtres, t’sais. Pis j’trouve que des fois le Québec se déchire entre eux autres, parce que y ose pas dire haut et fort c’qui pense de certaines situations. Pis moi j’suis pour le respect pis j’suis pour l’humanité et l’ouverture d’esprit, j’suis pour la paix. Mais quand qu’on me tape trop dans… trop de coups de pieds dans les tibias, ça me donne le goût de dire wow minute, t’sais. Pis, c’est ça. J’sais pas dans qu’est-ce que je m’embarque, les répercussions de ce que je va dire, mais c’est ce que je pense aujourd’hui, m’a peut-être changer demain, mais aujourd’hui c’est ça.

(Applaudissement)

Il est clair que son propos est tellement vague qu’il pourrait porter à confusion s’il n’avait pas l’air d’être un si bon gars, ouvert d’esprit et curieux. La preuve, il a commencé sa réponse en le spécifiant et terminé en réitérant son ouverture d’esprit, et en ajoutant aussi son sens du respect, son humanisme et son pacifisme.

Outre cela, son attitude générale exprimait bien ce qu’il voulait dire par « si quelqu’un nous insulte ou nous importune pis, de peur ou de gêne on peut pas l’exprimer à la bonne personne », chaque mot semblait pénible et piégé, on ne comprend jamais trop s’il parle en général ou par rapport à des exemples précis. On sent en lui une certaine révolte, mais elle s’excuse de s’affirmer. Et les applaudissements venaient le remercier de dire tout haut ce que chaque personne en a interprété tout bas.

En fin de compte, c’était un discours à colorier. Tout le monde peut s’y reconnaître, même les racistes, qui peuvent par déni se proclamer respectueux, humanistes et pacifistes envers les immigrants : mais s’ils restent chez eux… Même ceux qui sont en total désaccord avec tout ce débat pourraient se servir de ce qu’il dit pour avancer que toute cette commission vient gonfler l’incompréhension générale, étant donné que le chanteur semble ne se baser sur rien, puisqu’il ne donne pas d’exemple et qu’il attaque directement un groupe de personne, « des gens qui veulent s’implanter et dominer », sans expliquer pourquoi.

Et je ne suis pas en train de dire que Kevin Parent est fautif, loin de là, je dis simplement que sous la pression, il s’en est sorti de la meilleure manière, parce qu’il pourra toujours justifier ses paroles si ça dérape (même si je ne crois pas que ça pourrait déraper) : ça sera sa parole contre celle des autres. Et son aura d’artiste colore bien tout ce qu’il a dit, les mêmes paroles dites par quelqu’un de plus controversé n’aurait pas aussi bien passé…

En définitive, je crois qu’il faut se poser la question à savoir si on plonge ou non dans ce débat, si on veut que le résultat de cette commission représente ou non ce que la majorité désire. Si je comprends bien, c’est bien plus une peur d’avoir peur de se retrouver dans le pire scénario qui soit qu’une peur réelle et justifiée par rapport à ce qui se passe en ce moment.

Alors, j’aimerais bien terminer avec une citation de Pierre Légaré, qui provient de son texte Rehtorb Gib, paru sur cyberpresse :

Les accommodements raisonnables, c’est comme les boutons. On peut simplement les cacher avec un onguent ou les faire péter, mais reconnaissons que c’est tout de même une bonne idée d’essayer de savoir ce qui peut bien les faire apparaître.

Les taches tenaces : Stephen Harper est-il vert?

Selon La Presse : « Le premier ministre a ainsi pressé les pays à agir pour éviter une catastrophe planétaire sans toutefois tuer la croissance économique. »

Ce qu’il y a de drôle avec cette sortie de notre très cher Stephen Harper sur l’urgence d’agir pour diminuer globalement les émissions de gaz à effet de serre, c’est qu’on voit bien clairement l’opportunisme « vert » qui à peine cache sa très grande peur de perdre le lot de billets verts qui entreront et qui entre déjà au pays. Le problème, c’est que ces billets lui tachent et nous tachent déjà tous les mains.

J’ai presque de la peine de le dire, mais je suis d’accord avec Stéphane Dion quand il affirme :

« Il y a beaucoup de banalités dans ce qu’il dit. L’année dernière, à pareille date, M. Harper niait l’existence des changements climatiques. Il n’y a personne qui va le croire aujourd’hui malgré ses belles paroles. Son plan vert est un vrai scandale. Toutes les organisations l’ont vertement critiqué. La Deutsche Bank, l’Institut Pembina, le Sierra Club affirment que ce plan est mauvais. Son plan est tellement faible que même l’industrie des sables bitumeux, qui est la plus polluante au pays, va faire de l’argent avec »

Regardons le plan Harper point par point :

> L’accord doit être efficace en visant des objectifs clairs et en incluant les émetteurs majeurs.

Ne pensez-vous pas que les émetteurs sont liés intimement avec les comportements de la population et avec l’économie qui se base sur la croissance, synonyme d’augmentation de la pollution?

> Il doit être juste et réaliste sur le plan économique, sans nuire à la croissance économique de certains pays.

Pourquoi ne serait-il pas simplement juste et réaliste sur le plan écono-socio-environnemental, ce qui forcerait les grands penseurs de ces domaines à joindre leurs forces pour remettre à jour le système afin d’assurer la pérennité de la société et de promouvoir ainsi une croissance économique constructive?

> Il doit être flexible pour que tous les pays puissent choisir les outils et les politiques adaptés à leurs circonstances propres.

Bien d’accord, mais si la flexibilité est garante des buts à atteindre.

> Enfin, l’accord doit soutenir le développement et le déploiement de technologies nouvelles et meilleures.
Ce point est le plus important à mon avis, et il se retrouve malheureusement à la fin… C’est là où se trouve la majorité des réponses à la crise environnementale, puisque de nouvelles technologies rendront caduque l’utilisation à profusion de pétrole comme source d’énergie et « matériel » principal pour la fabrication de nos objets de consommation.

En conséquence, je crois premièrement qu’il faudrait ralentir la croissance économique en ralentissant aussi notre consommation, et donc la production : ça donnera du travail aux économistes! Car cette propagande sur l’importance de la croissance est un leurre : il faut que le système économique s’ajuste aux prérogatives de la société et non le contraire. L’argent est une vue de l’esprit, le système économique et politique l’est tout autant tandis que l’humanité, la faune, la flore et la planète sont concrètes.

La qualité de vie n’est pas si à la remorque que ça de la croissance, quand on y pense. C’est le luxe, les besoins secondaires qui le sont. Si tout le monde coupait de moitié ses désirs, on aurait déjà un bon bout de fait. Il me semble que de respirer de l’air le plus pur possible, de continuer d’entendre des oiseaux chanter, de pouvoir se baigner dans un lac ou dans la mer, sont des choses que nous ne voulons jamais regretter. C’est alors sur ces priorités qu’il faut baser toutes les politiques économiques, sociales et environnementales.

Questions libres sur le civisme des migrants

Je sais que ce texte pourra sembler blasphématoire pour certains et je préfère vous en avertir…

Je parlais hier avec ma compagne d’un sujet chaud : les immigrants et le civisme dans les transports en commun. Pour vous mettre au parfum, depuis un certain temps, elle me parle souvent de ses mésaventures avec des immigrants (je peux avouer en avoir vécu moi aussi quelques-unes, mais j’essaye le plus possible de ne pas généraliser…). Et donc hier, après m’avoir raconté quelques anecdotes où elle s’était sentie agressée du regard ou même ignorée (en grande majorité par des femmes — et remarquez que ma compagne est une féministe assumée), où elle avait aussi remarqué des gens qui se tassaient pour quelqu’un de la même couleur qu’eux et non pas après pour elle (donc, qu’elle a senti du racisme envers sa personne), elle m’a dit qu’elle craignait d’être maintenant raciste parce qu’elle réagissait très fortement à tout ça et que ça la mettait en rage. Je l’ai rarement vu dans cet état. Alors, qu’est-ce que je pouvais dire d’autre qu’il ne faut pas trop faire de liens inutiles et de tenter d’aller plus loin que son premier réflexe? Facile à dire…

Un peu plus tard, je me suis dirigé au travail en métro. J’approchais de la station Lionel-Groulx et un homme obèse s’est levé de son siège et s’est dirigé vers la porte la plus proche, à droite. Je me suis levé aussi et me suis installé à côté de lui, à sa gauche. (J’aimerais vous faire remarquer qu’il n’y avait plus vraiment de place pour une troisième personne…) Quand nous sommes arrivés à la station, j’ai remarqué, de l’autre côté de la vitre, une minuscule dame voilée, avec un ou deux enfants autour d’elle. Quand les portes se sont ouvertes, au lieu de se tasser pour nous laisser sortir, elle a foncé en direction de mon voisin, le regard au ras du sol (sérieusement, je me suis même demandé si elle voulait lui passer entre les jambes…). Étant donné que je crois que c’est une règle de civisme non écrite (mais tellement logique) de laisser sortir les gens d’un wagon avant d’entrer, je ne me suis pas gêné pour m’engager à l’extérieur rapidement vers elle, en coupant un peu l’homme (que je savais moins rapide du fait de son poids), car j’avais à me rendre à droite. Elle n’a pas eu le choix de se tasser… sinon elle aurait reçu mon bras en pleine face!

N’importe qui serait confronté à des comportements comme ça plusieurs fois par jour en viendrait à remettre en question sa propre moralité, puisqu’il est difficile parfois d’analyser la situation en dehors de ses sentiments. Il faut dire que ma copine travaille dans un quartier énormément ethnique, donc, qu’elle a plus de chance de croiser des gens irrespectueux issus de ces communautés sur son chemin. Et je comprends aussi qu’être confronté à ce qui peut sembler être du racisme envers elle, alors qu’elle est à la base contre toute forme de racisme, a de quoi secouer ses propres valeurs au point de réagir de la sorte… Mais je remarque souvent ce manque de sens civique, et pas seulement chez les immigrants : je ne peux donc que soulever le problème du civisme en général, même si je me permets ici de le centrer sur les nouveaux arrivants, pour battre le fer pendant qu’il est chaud!

Étant donné le contexte des discussions sur les accommodements raisonnables (qui sont devenues des discussions sur l’immigration en général, par la force des choses) qui ne peuvent que déborder sur tous les aspects de notre vie sociale, j’essaye de comprendre le problème sous un angle empathique, en ce qui a trait à leur hypothétique méconnaissance du civisme de base. Alors, je me demande si ces gens ont été mis au courant de cet aspect quand ils sont arrivés ici, quand ils se préparaient à venir ici. J’ai l’impression que la préparation auprès des immigrants est bâclée en général et qu’il est conséquemment normal qu’une personne non francophone, venant d’un pays du tiers-monde, vivant précédemment en campagne, soit un peu perdue dans le métro de la métropole du seul endroit majoritairement francophone en Amérique… Il reste que c’est quand même nous qui sommes pris avec le problème!

Si le multiculturalisme occulte l’assimilation, il faudrait bien qu’il n’occulte pas en même temps l’intégration. C’est dans la vie de tous les jours, et non dans les théories, que les citoyens sont en contact entre eux : il faudrait bien alors que les gouvernements, avec l’élite intellectuelle, s’organisent pour amoindrir le plus possible le choc des cultures, puisqu’il semble plus sérieux qu’il n’y paraissait. Au-delà des buts de résoudre le problème économique et démographique québécois par l’immigration, il faudrait bien être plus pragmatique et prioriser l’harmonisation du social, transformer la réaction en action, pour que nous puissions demeurer toujours une société ouverte et tolérante. En espérant que ça ne soit pas déjà une illusion…

Ajout (vendredi 7 septembre) :

Si vous croyez que l’auteur de ce texte est raciste et xénophone, je vous prierais de vous diriger ici, ce texte devrait vous convaincre du contraire.

Loi 104 : une torture?

Je viens de voir au Téléjournal l’histoire sur la loi 104 invalidée, et ça m’a vraiment retourné. Pour être plus explicite, cette loi empêchait « un moyen utilisé par certains parents pour envoyer leurs enfants à l’école anglaise, en dépit de la Charte » de la langue française. « Selon le jugement rédigé par le juge Allan R. Hilton et appuyé par le juge Pierre Dalphond, l’article en question est déclaré inopérant parce que contradictoire avec la Charte des droits. »

Je ne peux que féliciter le courage de la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, quand même du Parti Libéral, qui portera la cause en Cour Suprême. À suivre. Car c’est bien la base de notre survie que la langue d’enseignement au Québec. Pour l’instant, cette décision est un recul énorme pour la survie du français et la cohésion sociale.

Excusez-moi, mais quand j’ai entendu cet immigrant pakistanais annoncer en souriant et en anglais qu’il était content de cette décision, ça m’a tordu le coeur. Nous sommes vraiment considérés comme un élément du folklore canadien pour certains immigrants, et de faire des efforts pour s’ouvrir à notre langue et notre culture serait la pire des tortures, semble-t-il.

En arrivant au Québec, le respect serait-il donc optionnel?

Ajout (Jeudi 23 août) :

Il y aura une marche dimanche prochain pour appuyer et souligner le 30ième anniversaire de la loi 101. Pour plus d’info, c’est ici. Je compte bien en reparler d’ici dimanche et compte bien y aller.

Assaisonnements résonnants…


Il est difficile ces jours-ci de passer à côté de toutes les questions liées à l’immigration et aux accommodements raisonnables. Ça va être un peu radical et même trop simple ce que je vais commencer par écrire, mais si le fait que pour un immigrant c’est un PLUS au niveau de son train de vie de venir s’installer ici, il faudrait bien en retour qu’il accepte que cela soit un MOINS au niveau de ses habitudes culturelles, puisque le culturel est grandement social et que son milieu social change radicalement. C’est vraiment ça que je ne comprends pas quand, par exemple, je vois dans le métro une bande de jeunes filles latines et qu’une d’entre elles m’aborde en baragouinant l’anglais… Il y a certes un problème de communication qui gonfle et qui gonfle encore. Il me semble que l’affichage en néon et en français est assez omniprésent…

Il me semble aussi qu’après ce Grand Voyage, c’est impossible que la vie d’un immigrant ne change pas du tout au tout et que sa vie devrait changer assez pour que nous puissions en partie nous reconnaitre en lui. Le mimétisme est la clé, et si ça ne fonctionne pas, c’est que le processus d’immigration est bâclé, sans parler du niveau de ghettoïsation de chaque communauté culturelle qui tend à aspirer ces nouveaux arrivants, et c’est normal : qui se ressemble s’assemble.

Et je ne suis surtout pas en train de faire l’éloge d’une culture québécoise monolithique : les Québécois ne sont plus ce qu’ils étaient auparavant, ils sont beaucoup plus tolérants et ouverts d’esprit. Alors, je m’attends à voir cette ouverture se manifester autant du côté du nouvel arrivant et que cela soit clair dès que son choix de venir s’installer ici a été officialisé. Un changement en amène un autre et il est clair que le processus de sélection des immigrants doit être concerté pour que cette ouverture en soit l’élément principal. Pour la question religieuse dans cette sélection, il faudrait fuir l’orthodoxie le plus possible, accueillir plutôt les gens les plus modérés pour éviter les problèmes le plus possible.

Donc, je ne suis pas d’accord avec Vincent Marissal quand il écrit qu’« il n’y a pas de réel problème d’immigration, d’intolérance ou de cohabitation ici. » Au contraire, j’ai l’impression que le laxisme gouvernemental, surtout sous le pouvoir du Parti Libéral, ne fait que grossir le problème de l’immigration à saveur « canadienne » qui entretient le non-respect de la majorité « provinciale » : et je l’installe entre de belles parenthèses, juste pour mettre le doigt sur l’odieux du statut que ce terme suggère… Par contre, il y a du vrai dans son affirmation qu’« Il n’y a que des incidents anecdotiques isolés montés en épingle par les médias et savamment récupérés par un politicien opportuniste aussi habile à lire les sondages qu’inepte à pondre des politiques d’ensemble cohérentes. », mais je crois que l’exercice de Bouchard et Taylor est primordial et que nous devons en profiter pour faire passer nos messages le plus clairement possible.

Profitons-en pour nous tenir debout, pour une fois!

Encore une plaie anonyme…

Ça me déchire. Les commentaires anonymes sont une plaie. La majorité de la blogosphère devrait être d’accord avec moi. Il me semble que c’est implicite qu’une critique sur le web devrait au moins venir d’une personne qui permet à la personne critiquée de trouver un quelconque référent, au moins une signature, un pseudo, quelque chose!

Comme certains le savent déjà, nous avons monté un regroupement de blogueurs à tendance progressistes : GAUCHISTES. Comme nous n’avons pas de moyens et plus ou moins de temps à y consacrer, nous avons monté rapidement un blogue avec Blogger : c’est gratuit, et on en connait bien le fonctionnement. J’ai décidé d’y mettre un peu de vie alors j’ai ajouté une image de fond que j’ai traficoté assez rapidement avec une photo représentant un amoncellement de branchages feuillus (qui pouvait symboliser assez facilement l’environnement) et un montage d’édifices (à la base c’était une photo d’une ville, et j’ai ajouté un effet : pour symboliser l’aspect social — et je ne pense pas que ça demande plus d’explications…). J’ai aussi fait le titre avec la photo de l’oeil avec la pupille « terrienne » et les bannières.

Et j’ai eu une belle critique de mon travail sur le blogue de V, de toute beauté :

10 – Petit souci secondaire à propos de l’esthétique du site. Il est laid mais alors là profondément laid. On dirait un site Web monté en 1996 au début du Net. Les espèce de barres bleus sur les cotés, les nénuphars en arrière, les mentions en-dessous des textes en verts pâles , presqu’aussi pâle que le fond blanc.

C’est un daltonien borgne qui s’est chargé du graphisme ou quoi? (Comment this)

Written by: Anonyme at 2007/08/10 – 14:23:17

Tout le monde a le droit à son opinion, mais j’aurais bien aimé que cette personne mette ses culottes et donne au moins un lien quelconque pour que je puisse comprendre le pourquoi de la critique, quel intérêt a cette personne de me critiquer. Tout le monde sait que la décision de critiquer ouvertement quelque chose ou quelqu’un prend sa source quelque part, comble un besoin de défoulement, ou encore mieux, vise à blesser. Soit! Il n’y a rien qui me dérange là-dedans, venant d’une personne identifiable (V a fortement critiqué le choix de notre nom et je continue de le respecter). Si la personne avait signé et inscrit un lien vers son propre site, j’aurais pris la critique, l’aurais mis en rapport à la personnalité virtuelle du critique, l’aurais mis en perspective; au pire, j’aurais répliqué directement sur ledit site et n’aurais plus pensé à ça assez rapidement. Mais là, je sens un manque… de justice néthique!

Je me doute qui c’est, mais je ne peux pas le nommer. J’ai quelques adversaires et je peux aisément, en examinant la critique, mettre le doigt dessus. Et je peux difficilement le critiquer en retour puisqu’il ne s’est pas manifesté.

S’il me lit en ce moment, je peux lui dire que la laideur est subjective, que je trouve son site laid aussi, et si je me trompe de personne, désolé! Sauf qu’il n’y a aucun de mes grands adversaires (je ne parle PAS bien sûr de TOUS les gens avec qui je débats…) dont je trouve le blogue ou le site beau, dont je suis jaloux (peut-être un peu au niveau technique, à la limite, ou je les trouve simplement drabes, peu dynamiques) : et ça va de soi, car nos valeurs et ce qu’on défend sont souvent diamétralement opposés. Je le répète : ceux que je considère comme mes GRANDS ADVERSAIRES se comptent sur les doigts d’une main alors je ne veux surtout pas que tout le monde se sente visé ici…

Aussi, je trouve la comparaison avec le graphisme des sites du début du web absurde : en partant, les sites ne pouvaient pas supporter des grandes photos comme image de fond, les fonds étaient simplement monochromes ou, au mieux, un motif répété… Donc, la seule critique convenable concerne les « textes en verts pâles , presqu’aussi pâle que le fond blanc. » Je l’accepte et la prends en considération.

Il faudrait que tous les blogueurs et les internautes aient le courage de leurs opinions. Avant de formuler une critique, je m’attends au retour du balancier… Et c’est bien ainsi, ça fait en sorte que je ne dis pas n’importe quoi. Et si je ne veux pas alimenter la bisbille, je m’abstiens. Comme dans la vie.

Ajout (17h) :

Tétoine a écrit un très bon texte d’analyse sur la blogosphère qui va pas mal dans le sens du mien, allez le lire, ça vaut la peine. Il discute de la place de la politique partisane dans le monde des blogues, surtout la politique municipale. Et il parle aussi de l’inutilité des commentaires anonymes…

J’ai hâte de voir Cédrika

La tragédie qui concerne la petite Cédrika Provencher, mis à part le fait que c’est inacceptable pour tout le monde — sauf malheureusement pour les salauds qui perpétuent ces crimes sur les enfants, me questionne beaucoup sur la capacité de la communauté à s’organiser dans le sens de prévenir les problèmes de sécurité dans nos voisinages.

Je sais que je marche sur des oeufs. Certains trouveront ce texte indécent parce que nous sommes encore dans le néant de l’expectative. Mais je le répète, j’espère de tout coeur qu’elle sera retrouvée et que nous en tirerons une leçon, que cela ne sera pas vain, quoi qu’il arrive.

En tout cas, moi j’en tire déjà une leçon parce que ça m’a fait réfléchir, même si en même temps je prie toutes les forces cosmiques de mettre en branle des coïncidences positives pour sa découverte. Alors, si tout est relatif, nous devrions pouvoir nous poser des questions sur les répercussions d’un système comme le nôtre, dans toutes ses qualités et ses défauts.

C’est plate à dire, mais l’humain n’apprend jamais de ses erreurs : il réagit toujours seulement après coup. Le nombre de fondations à caractères sociales, par exemple la Fondation Lani, qui a été créé à la suite du suicide de Lani Assogba, en est un bon exemple. La différence entre la somme de l’énergie dépensée par un individu dans sa participation à la société quand tout semble bien aller (ou que l’individu pense ne pas avoir de pouvoir sur la destinée de la société dans laquelle il est) et quand il réagit à un problème qui le concerne en propre est assez éloquente.

J’espère que nous poserons des questions sur la société que nous voulons, sur le comment et le pourquoi l’humanité engendre des monstres; car je crois que la société, donc nous tous, sommes en partie responsables de ne pas être aux aguets de ce qui ce passe autour de nous, dans tous les sens du terme.

Il faut se questionner sur les répercussions de tous nos actes, de toutes nos décisions collectives. Je crois qu’un meilleur monde passe par notre individualisme, c’est à dire notre réflexion, notre implication citoyenne.

Les êtres asociaux et amoraux auront toujours le beau jeu si nous attendons qu’ils se manifestent pour réagir.

J’ai hâte de voir Cédrika saine et sauve à la télé.

Individualisme : Théorie qui vise à développer les droits et les responsabilités des individus. (Je tenais à l’ajouter car ce terme est trop souvent utilisé dans le sens d’égoïsme…)


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