
Quand j’entends Douce me raconter des histoires d’horreur, comme celle à propos d’une madame à son travail qui a de gros problèmes de digestion, genre colon irritable, et qui se farcie tous les jours pour dîner des frites bien graisseuses avec une tonne de sel, et un quelconque sandwich style burger ou hot-dog, et qui passe son temps à se plaindre comme le gars dans « Super Size Me » que ça ne va pas très bien physiquement (et sûrement mentalement), je me dis qu’il serait peut-être temps de faire payer les gens pour leurs soins de santé. Parce que depuis très longtemps j’essaye de faire attention à ce que je mange, puisque je sais sciemment les risques de la malbouffe, comme j’ai aussi arrêté de fumer, parce que je n’ai pas le goût de « payer » plus tard, pour mes vices (inutiles) d’aujourd’hui. Et quand on sait en plus qu’il est possible de bien manger santé, des choses qui sont en plus plaisantes en bouche, objectivement, pour n’importe qui d’ouvert d’esprit et capable de changer ses habitudes, pourquoi je payerais pour les soins de quelqu’un qui vit comme sur une autre planète?
D’après le discours ambiant, les Québécois sont maintenant prêts pour le privé en santé, ils sont prêts à payer de leur poche. Et ce n’est pas très surprenant d’ailleurs, la santé est un sujet chaud depuis longtemps, nous connaissons tous les coupables, et ce n’est pas le privé. Non, lui, il a le beau rôle! Et en plus, ce qui est bien avec le fait de payer de sa poche, c’est que ça devient un bon investissement d’user du sens de la précaution, et comme disent les anglo-saxons : « money talks! » Mais je me demande si le privé détient le monopole de la caisse, tchic et tchic! et si le système public ne peut pas se diriger vers un système de tickets modérateurs réaliste, qui tiendrait compte de la capacité de payer, ce que la soif de profit qui vient avec le privé ne pourrait faire.
C’est la question que je me pose, car, éthiquement, je ne vois pas d’un bon oeil la venue du privé, ce privé qui a lui-même installé les mauvaises habitudes en jouant la carte du toujours plus de « goût », si on considère comme moi que l’alimentation est la donnée la plus importante en santé, et qui veux maintenant en récolter les fruits… Il faut ajouter que ce n’est pas l’État qui a encouragé les gras trans, les produits chimiques, l’hypersalinisation dans l’alimentation, même s’il a, je l’avoue, laissé faire. Mais nous savons tous comment les lobbys sont et comment ils couchent (métaphoriquement) avec le pouvoir.
Voilà ma position sur le sujet. Et je ne crois pas en plus à la supériorité intrinsèque qu’aurait le privé, mis à part la compétitivité. Même que sur certains points, il semblerait objectivement que c’est le contraire, entre autres au niveau des coûts. Je suis tout à fait d’accord qu’il y a un très gros problème avec la santé, mais je crois qu’il y a moyen de le régler sans devoir se départir de notre système public, ou même de le jumeler au privé.
Encore, regardons notre système d’éducation, séparé entre public et privé. Qui me dira sérieusement que le service est égal entre les deux? Et en plus, qui pourrait nier les subventions étatiques qui rendent le privé encore plus compétitif? J’ai bien peur que ça ressemblera à ça la santé : les pauvres avec de moins bons soins et de la plus longue attente que pour les riches. Deux classes de citoyens en tout. Et surtout, la généralisation de l’insouciante doctrine, qui nous pourri déjà et nous pourrira encore plus la vie : profitez maintenant et payez plus tard!
Je serai demain, mercredi le 20 février, vers midi, devant le Delta Centre-Ville, 777, rue Université, Montréal, à la manifestation anti-privatisation des soins de la santé.
(Photo : temporalite)
Ah, j’aurais adoré être parmi vous à la manifestation mais malheureusement, c’est juste assez loin de mon travail pour que je n’aie pas le temps de m’y déplacer…
Maudite affaire. 😦
Bonne manifestation. J’aime bien ceux qui gueulent mais j’aime encore mieux ceux qui agissent même si une marche de 2-300 personnes… ou même 2-3000… par contre 2-300,000 mais là je divague. -))
Concernant le privé c’est encore la classe moyenne qui va tout payer. Les assurances fournies par les cies qui t’embauchent ça représentent une minorité de travailleurs. Les autres devront se prendre une assurance privée. Voici justement un exemple que j’ai vu aux nouvelles régionales hier soir; Une monoparentale travaillant dans une cpe à un cancer du sein. Le régime d’assurance-salaire d’assurance-emploi ne la couvre que pour 15 semaines. Après plus rien. Même pas le b.s parce qu’elle a des biens et meubles qu’elle devra se départir pour vivre. C’est dans cette voie que le privé attend le consommateur. L’assurance-salaire pour les futurs-hypothétiques-malades. Les gouvernements coupent le filet social pour obliger le travailleur-consommateur à prendre une assurance au privé pour continuer à garder un minimum de confort en cas d’arrêt de travail long à cause de la maladie. Autrement dit vous êtes mieux de travailler pour une multinationale ou au gvt sinon vaut mieux ne pas tomber malade…
Je produis de la nourriture. Il va donc de soi que l’alimentation est au centre de ma vie. Et je suis d’accord avec toi Renart, l’alimentation est un déterminant primordial de la santé.
Maintenant, l,alimentation n’est pas démocratique.
Les moins nantis, les moins scolarisés ont en général ont une diète moins saine. Pas nécessairement pour des questions d’argent. Il ne coûte pas plus cher de bien manger. Pour des raisons culturelles, des raisons sociales et aussi pour des raisons d’accès à de bon produits. En région, subsistent encore des diktats du type: les mâles mangent de la viande, les enfants n’aiment pas les légumes, quand tu es enceinte , tu dois manger pour deux.
L’état doit s’invetir dans l’éducation alimentaire du bon peuple.
ET aussi, l’état doit rendre obligatoire l’étiquettage obligatoire des OGM, pesticides et autres poisons – à mon avis voilà des info au moins aussi importantes pour qui se préoccupe de sa santé que les satanés tableaux de valeurs nutritionnelles…
Non à la privatisation des soins de santé.Parce qu’on est pas tous égaux face à la maladie.
Noisette,
j’y suis allé, il y avait pas mal de monde, plus que l’impression que le choix des images donnait dans le reportage de ce soir au Téléjournal… Je viens de voir vite que tu as un rhume, bon repos…
Gaétan,
je dirais que ça ressemblait à environ 1000-1500, mais je ne suis pas très bon là-dedans…
Devant tes belles histoires d’horreur je me dis que j’ai bien fait d’arrêter de fumer…
Salette,
« Il ne coûte pas plus cher de bien manger. »
je ne suis pas certain, mais pour le peu de fois où je mange dans des restaurants malbouffe, je trouve que ça coûte pas mal cher!
Je te le dis Renart, ça coûte pas plus cher de bien manger. Sauf que ça prend plus de temps. Manger vite coûte cher. Manger bien coûte du temps. Tu me diras le temps c’est de l’argent? Je te réponds il faut se réapproprier le plaisir de cuisiner et de manger… SLOW FOOD!