Posts Tagged 'Privé'

En fric et vrac

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En vrac, quelques trucs intéressants.

Ça ne fera pas plaisir à nos amis éconocentrophiles, mais un sondage mondial soulève qu’une minorité de gens sont d’accord avec ce choix de réponse :

Le capitalisme fonctionne bien et toute augmentation de la réglementation va le rendre beaucoup moins efficace

Le plus grand pointage pour cette réponse provient des États-Uniens avec 25%. Pas surprenant et en même temps oui, vu qu’on aurait pensé à un chiffre beaucoup plus gros.

*

Michel Monette nous donne une claque en pleine face en dévoilant ce qui va suivre :

Chaque personne itinérante gruge entre 30 000$ et 40 000$ en services de toutes sortes et on en compte 30 000. Faites le calcul.

Ça coûte cher le laisser-faire…

*

Jimmy St-Gelais propose sur Politicoblogue un texte lumineux nommé : « Pour une démocratie plus participative ». Et je ne peux pas m’empêcher de faire un lien avec une nouvelle que j’ai pêchée sur le blogue imtl.com, comme quoi il y a un « nouveau mouvement politique au Québec » se nommant : Les Nouveaux Démocrates du Québec (NDQC).

Bien probant le texte qui se retrouve dans la section « Engagements » de leur site :

Les Nouveaux démocrates du Québec voient les choses du même bout de la lorgnette que les citoyens.

Ce serait dommage de mettre sur pied une autre organisation qui dessert les puissants lobbys d’intérêts privés […].

Nos engagements reflètent notre volonté d’amener la politique à tous nos concitoyens, quitte à la simplifier au point où elle finit par avoir du sens pour tout le monde.

Plaidoyer pour l’art contemporain

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(Le billet qui suit a été publié parallèlement sur Les 7 du Québec, pour lire les commentaires ou en laisser, suivre l’hyperlien précédent.)

Mon confrère Yan Barcelo a, six fois plutôt qu’une, exposé sur Les 7 du Québec tout le mal qu’il pensait, et de l’art contemporain, et des institutions qui le supportent ( SIDA de civilisation – Les arts : Partie 123456). Et l’idéateur de ce blogue, Pierre JC Allard, a résumé sa pensée par ce qui va suivre :

la musique concrète est une forme de bruit particulièrement désagréable, et une bonne part de ce qui est accroché aux murs du Musée d’Art Contemporain est du niveau de la Période Jaune de mes enfants, c’est à dire celle où ils mouillaient encore occasionnellement leurs couches

Je ne peux pas faire autrement que de leur répondre, au moins minimalement, puisque je suis de l’autre côté de la clôture : étant Bachelier ès Art Plastique, ayant autrefois parfait une démarche singulière que l’on pouvait imbriquer dans la catégorie « art contemporain », et étant bien sûr un amateur dudit art, encore aujourd’hui.

À la base, je vois l’art dans une perspective historique, donc il me semble normal que les démarches des artistes tendent à se répondre, ce qui donne comme résultat que le public se retrouve souvent à la remorque, j’en conviens. Mais la question principale est : est-ce qu’il serait souhaitable de freiner la créativité des artistes parce que la majorité du public ne comprend pas (ou plutôt, ne veut pas comprendre) leurs oeuvres?

L’argument principal de Yan Barcelo tient dans le fait que l’art contemporain est beaucoup subventionné, donc qu’il devrait être redevable du public qui contribue par ses deniers. Comme réponse, j’ai le goût de faire un parallèle avec la recherche scientifique via les deux premiers paragraphes de la fiche « Financement de la recherche » sur Wikipédia :

Les activités de recherche scientifique, et particulièrement de recherche fondamentale, ne peuvent pas garantir une rentabilité commerciale à court ou moyen terme. Elle ne peut donc que marginalement être financée dans la cadre de la loi du marché en attirant des investisseurs au sens classique du terme.

Les États ont donc développé des systèmes spécifiques de financement pour ces activités, qui peuvent faire intervenir aussi bien des fonds publics que privés. Ces modes de financement doivent être adaptés à l’exigence d’autonomie de la science, et soulèvent le problème de l’évaluation de la pertinence des travaux effectués.

C’est tout à fait comme ça que je vois le financement étatique de l’art contemporain (cela, sans faire entrer là-dedans le débat de société concernant la place de l’État dans nos vies…). Pourquoi les résultats des recherches des artistes seraient-ils moins importants que celui des scientifiques? Parce qu’ils ne sont pas du domaine de l’utilitaire? Je suis bien d’accord que l’apport des artistes à la société est beaucoup moins palpable, surtout quantifiable, mais qui ira jusqu’à dire sérieusement qu’il est complètement nul?

Parfois, je me dis que j’aurais dû noter le nombre de fois où j’ai vu des influences de l’art contemporain dans des domaines comme le graphisme, la déco, la mode, même le style de vie, le web, et j’en passe. Et j’espère ne pas être le seul à le remarquer. En fait, je pense que je ne le note pas parce que je suis bien, contrairement aux détracteurs, avec le fait que l’art contemporain fait partie de la vie, conjoncturellement, qu’il n’est qu’une dénomination permettant de pointer l’art vivant aujourd’hui, et non pas un complot pour empêcher les vrais artistes de s’exprimer!

Pour terminer avec le problème de l’inaccessibilité des oeuvres, il n’y a que l’éducation pour le régler. Quand on pense qu’à l’époque où les impressionnistes commençaient à déconstruire la représentation, la majorité n’y voyait que des gribouillages, et aujourd’hui, c’est ce que les gens aiment, même que les peintres « populaires » répètent inlassablement la même formule. Est-ce que l’art contemporain serait alors un art pour le futur? Si la réponse est oui, moi je pense que le futur, c’est maintenant!

(Photo : oeuvre de Sam Jinks, trouvée sur Mange mon blog.)

Ajout :

Si le sujet vous intéresse plus amplement, Simon Dor a publié un billet où il réfute les arguments de Yan Barcelo : http://www.simondor.com/blog/2009/07/lart-contemporain-nest-pas-un-sida-de-civilisation.html

En rafales du 15 avril

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Deuxième collaboration chez BV! en remplacement de Fabien Major, au sujet de la mort de la militaire québécoise Karine Blais : Quelle Karine est morte?

Découvert par hasard en furetant dans mon tableau de bord WordPress, un billet au sujet d’un nouveau terme, bien d’adon, avec la montée fulgurante de Twitter et de l’importance que prennent les statuts dans Facebook : L’émergence de la “Statusphere” (note à moi-même : suis-je un dinosaure comme l’ami Satellite Voyageur à ne pas avoir un compte Twitter?)

Dans le rayon des dégueulasseries, j’ai rarement vu quelque chose d’aussi épouvantable! Bon, j’en mets un peu trop, mais y’a des vraies gens qui salivent devant ça et qui se départissent de leurs sous chèrement gagné pour bouffer ça : Pourquoi les gens sont obèses?

Dans mon billet précédent, je parlais de la découverte du site de Pierre Falardeau. Là je fais contrepoids en pointant celui de Françoise David, qui est un blogue par-dessus le marché! Ça rachète la blague d’un blogue de Québec Solidaire qui, naguère, ne permettait pas de laisser de commentaires… (Mais je vois en cherchant qu’il y en a un en bonne et due forme. Le parti s’était déjà racheté blogualement dans mon dos!)

Et je termine en saluant chaleureusement Safwan, la Journaliste d’estrade, qui ferme boutique. J’aurais bien aimé lui laisser un petit commentaire plus senti sur son dernier billet, mais, bizarrement, on doit s’inscrire pour en laisser, et comment s’inscrire n’est pas évident à trouver. En tout cas, bonne vie ma chère!

(Photo : Daniel)

Ajout :

C’est le premier anniversaire du blogue d’Alex, Le Satellite Voyageur, alors je lui ai concocté un cadeau graphique :

bonne-fete-satellite

Comme il va le remarquer, je l’ai emballé avec du papier journal, c’est plus écologique! 😉

Bonne fête!

Questions d’habitudes

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Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

Hier, ma conjointe m’a posée une question et il s’en est suivi une bonne discussion à laquelle je me réfère pour écrire ce billet. À la base, cela est en lien avec une dame de l’âge d’or que l’on connaît bien, et qui a de gros problèmes de santé. Elle souffre de maux en rapport avec ses poumons et elle est branchée continuellement sur une machine à oxygène. Son médecin lui a sommé d’arrêter de fumer, elle a tenu le coup pendant un certain temps, a recommencée, mais hier elle est repartie à l’hôpital pour une deuxième fois depuis qu’elle a recommencée…

Alors, la question c’est de savoir si on devrait commencer à faire payer les gens pour les soins de santé, dans le cas où ce sont de mauvaises habitudes qui les rendent malades. Subjectivement, nous avons arrêté de fumer et changeons nos habitudes alimentaires, entre autres, pour améliorer nos chances d’être en santé le plus longtemps possible, et pour minimiser les chances d’être un poids pour la société, etc., mais objectivement, on ne peut pas le regarder de cette manière.

Ce que j’ai toujours pensé, c’est que le tabagisme est un problème culturel, point. Alors, comment pointer du doigt quelqu’un qui est pris par une addiction physique et psychologique, même si aujourd’hui les campagnes de dénigrement de cette culture vont bon train? Il n’y a que la bonne volonté comme moteur de changement, et ce n’est pas donné à tout le monde de voir le changement d’habitude comme un défi positif. Et encore moins de voir d’un bon oeil l’hypothétique, l’incertitude, dans cette quête de l’amélioration de sa santé.

Ça me fait penser à un reportage au Téléjournal. On y présentait une étude scientifique qui démontre un « lien entre la consommation de viande rouge et l’accroissement du risque de mortalité. » Au début, on voit un homme, bien joufflu, répondre à une vox populi :

— La viande rouge c’est bon en maudit. Je pense que ça fait partie de notre quotidien. Je changerai pas à cause des études… c’est plein d’études anyway astheure!

C’est écrit dans le ciel que cette personne avec cette attitude — et possiblement fumeur, se gavant sûrement de sel et de sucre — va nous coûter la peau des fesses collectivement pour ses soins de santé à la brunante de sa vie — et peut-être même bien avant. Et c’est à la vue de ce genre d’individu que me vient le désir de le voir payer de sa poche, de nous voir donner complètement le système public de santé aux dents du loup privé!

Mais non, on ne peut pas se baser là-dessus pour faire cette réflexion, parce que, tout comme le tabagisme, ces habitudes sont très culturelles, surtout ici, en Amérique, dans le cas de la viande rouge. Si on extrapole, est-ce que c’est trop fort de penser que toutes ces habitudes, qui nous paraissent aujourd’hui majoritairement mauvaises, viennent du fait de la conservation des aliments qui, anciennement, passait par le sel, le sucre et le gras? Sans oublier les traditionnels repas hyper caloriques qui servaient bien nos ancêtres ruraux. Donc, des habitudes qui étaient bonnes et qui sont devenues mauvaises avec le temps. Et même, encore plus que la donnée culturelle, que ces goûts sont inscrits en nous génétiquement? Surtout quand on remarque les avancées scientifiques dans le domaine de la génétique et les preuves que les gènes sont modifiées en cours de vie par les interactions avec l’environnement, tant du côté physique que psychologique.

C’est comme si notre culture, nos moeurs n’étaient pas en phase avec la réalité, qui est aussi le résultat d’un amalgame d’évolution culturelle. En regard de tout ça, toute la propagande en matière de santé me semble plus acceptable malgré le fait qu’elle est irritante, autant pour ceux qui l’acceptent positivement que négativement : quand tu fais déjà des efforts, ça devient lassant de te le faire répéter, et encore plus quand tu t’en contrefous… Sinon, comment s’y prendre personnellement, comme avec l’homme cité plus haut, pour influer sur l’attitude? Pour le cas de la dame dont je parle en début de billet, nous n’y sommes jamais résolus… En espérant que l’espoir de moins de souffrances lui donnera le coup de pouce pour suivre les conseils de son médecin. S’il n’est pas déjà trop tard.

(Image : David Asch)

De l’indignation en vrac

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progression

Voilà, en vrac, quelques sujets à pointer, à pétage de coche, à graver au fer rouge pour faire monter la sauce. Choisissez la sauce à quoi, de quoi.

L’allumeur, c’est Le Crachoir :

Deux juges américains ont admis avoir touché plus de 2,6 millions de dollars de la part de prisons privées en envoyant pendant des années de jeunes mineurs en détention ou en camp disciplinaire pour des délits sans rapport avec leur peine.

Les plaintes en nom collectif s’accumulent contre ces deux juges de Pennsylvanie qui ont reconnu devant la justice la semaine dernière, avoir «conclu un accord pour garantir la fourniture de jeunes délinquants» auprès d’une société privée d’exploitation de prisons, PA Child Care.

(Source : Le Devoir)

Tabarnac.

Autre matériel à gros mots, Lawrence Griffin soulève que le gouvernement de Jean Charest « vient de nommer Mme Hélène Desmarais épouse de Paul Desmarais Jr. de Power Corporation, sur le conseil d’administration du CHUM et qui est également membre du think-tank de l’Institut économique de Montréal, qui préconise depuis déjà plusieurs années une plus grande ouverture du privé dans la santé. »

Ça glisse, ça glisse : pour quand un référendum sur la place du privé en santé?

Le troisième sujet est seulement factuel, mais ô combien représentatif.

Une étude menée par deux psychologues de l’université californienne de Berkeley démontre que les « riches sont moins attentifs aux autres que les pauvres ».

Donc que la richesse tend à rendre individualiste tandis que la pauvreté provoquerait le contraire. Un des chercheurs explique que « ces différences remonterait à notre instinct animal ».

L’humanité va-t-elle un jour se sortir de sa condition inconsciemment animale pour sauter dans un progrès global?

C’est désespérant…

Pourquoi se priver du privé?

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

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Lors du Téléjournal, en début de semaine, en lien avec la situation des éducatrices sans statut, une de celles-là disait qu’elle songeait à faire le saut du côté du privé tellement la situation lui semblait hasardeuse. Je me suis dit : est-ce que justement c’est si hasardeux?

Avec la situation de la Santé au Québec qui dérape et qui donne l’impression de vouloir donner le beau jeu au privé pour apparaître en sauveur héroïque, il n’est pas trop tiré par les cheveux de croire que le chemin vers la privatisation des services à la population se dessine en parallèle de la démocratie.

Ce n’est pas que je considère que le débat pour ou contre le privé ne devrait pas avoir lieu, mais plutôt qu’il devrait avoir lieu officiellement, et d’une manière plus générale. Rappelons-nous que cette question n’a pas été un enjeu lors de la dernière campagne électorale provincinciale (du moins en surface) et que la loi 33, cette épée de Damoclès pavant la voie au privé en Santé, a été suspendue jusqu’au 30 septembre par le ministre Bolduc.

Comme Bernard Drainville, je crois que « Si le ministre veut effectivement attendre neuf mois avant d’appliquer le règlement, bien, pourquoi est-ce qu’il ne l’élimine pas tout simplement afin qu’on puisse avoir un débat sur la place du privé dans le domaine de la santé? Profitons de ces neuf mois pour discuter justement de l’encadrement qui devrait être mis en place pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dérapage en ce qui a trait au rôle du privé dans le domaine de la santé. Profitons des neuf mois à venir pour discuter du cadre, pour discuter des balises qui vont nous permettre de faire en sorte que le privé, dans le domaine de la santé, ait un rôle qui soit limité et bien contenu. »

Et quand on sait que l’ancien ministre de la Santé Philippe Couillard fera l’objet d’une enquête par le commissaire au lobbyisme, il n’est pas exagéré de croire que le dossier du privé se joue plus en coulisse qu’au grand jour sous le gouvernement libéral.

Sur ce, je vous laisse avec une caricature de mon cru.

philippe-couillard-lobby-sante

Un drapeau de trop

Comme vous le savez peut-être, je ne suis pas un amoureux de tout ce qui se nomme drapeau, symbole national, etc. Si je suis nationaliste, et seulement si, c’est loin de la passion, proche du pragmatisme. Par contre, il y a une histoire autour du drapeau du Québec qui mérite d’être su, parce qu’elle est emblématique des deux solitudes et de la haine qui peut en ressortir.

Lors de l’assermentation de Maria Mourani, députée du Bloc, « le sous-greffier de la chambre des communes a refusé d’entrer dans la salle où se trouvaient les dignitaires et invités en raison de la présence du drapeau québécois à coté (sic) du drapeau canadien. »

Ils ont dû procéder, en privé, dans le bureau de la greffière en chef…

La députée a déclaré suite à l’événement :

Cela montre encore une fois que le vote sur la reconnaissance de la nation québécoise par Chambre des communes en 2007 ne veut absolument rien dire. […] Cette action du sous-greffier montre que, pour cette institution fédérale, l’identité québécoise est toujours vue comme une menace même si celle-ci est prétendument reconnue au sein du Canada. Cette mentalité doit changer, peu importe l’avenir constitutionnel du Québec.

Si cela avait eu un lien avec la religion, cela m’aurait beaucoup moins surpris, puisque ça semble tellement facile d’avoir des comportements ridicules quand un ami imaginaire les cautionne… Mais la feuille d’érable, symbole du Canada, à ce que je sache, n’a pas ce pouvoir, implicitement magique.

Faisons-nous face à une sorte de xénophobie politique?

Enquête, belle-mèropathie et Narcisse

Toujours au le sujet du vote stratégique, il faut que j’ajoute que le groupe Anti-Harper, trouvé via Steve Proulx, fait vraisemblablement l’objet d’une enquête par Élections Canada :

Le directeur général […], Marc Mayrand, a affirmé que l’initiative ne pourrait être qu’une «planification organisée de votes stratégiques». Mais elle pourrait aussi être contraire à la loi électorale, qui interdit aux électeurs de vendre leur vote ou d’accepter une gratification quelconque en échange de leur vote.

En espérant que le couperet légal ne tombera pas sur ce groupe, j’ai encore plus peur des répercussions de la sortie des « anciens » députés du Bloc. Coudon, la belle-mèropathie de Landry fait des siennes! Il y a trop de serrage de mains dans la politique… attention, les maladies, ça s’attrape!

Et pour terminer, en plus de vous inviter à poursuivre la discussion politique à la suite de ce billet, je vais répondre ici à une nouvelle commentatrice, Bb (bienvenue ici! et aussi à Médidoc et à Joe Blogue!), commentatrice qui m’accuse de narcissisme parce que je ne suis pas d’accord avec son choix (pour le Parti Conservateur) et ses arguments. Je citerai donc quelques extraits pour plus de clarté :

Évidemment, lorsqu’une analyse vous semble simpliste, elle est nécessairement religieuse, non? Il n’est pas question de religion, ici. Il est question de foi. C’est sur cette “valeur”, un autre mot qui n’est plus politiquement correct pour les gauchistes de votre genre, c’est sur cette valeur, et uniquement sur celle-ci que l’on peut “croire” en un pays, que l’on peut bâtir un pays.

S’il faut que je clarifie ma position, et je ne vais surtout pas répondre à cette attaque gratuite sur mon supposé manque de « valeur » en tant que « gauchiste » (même si j’essaye de me montrer de plus en plus centriste), je « crois » immensément en ce possible pays, mais pas en des termes nationalistes, et surtout pas réactionnaires…

Je prône un nationalisme pratique, extérieur à la passion, pour qu’elle en fleurisse plus aisément, en fin de compte, au travers du tissu serré de nos nouvelles interactions interculturelles et interraciales. Parce qu’on le voit bien, la passion qui s’appuie sur la tradition, a priori, est la plupart du temps réactionnaire, destructive, négative. Un nationalisme qui ne s’appuierait que sur le consensus linguistique serait comme une remise à zéro, un moment charnière, d’où pourrait ressortir quelque chose d’important, de concluant. (Ce dernier paragraphe est une partielle réécriture, et tiré de : Sur la question linguistique : pour un nationalisme pratique)

Qu’est-ce que notre cher État québécois nous a légué depuis trente ans à part la décadence? Dites-le moi! Pour résumer ma réponse, je vous répondrai: L’âge des ténèbres… Pour moi, et pour la majorité silencieuse, le Québec, c’est devenu le Québec de L’âge des ténèbres.

Parlons-en de L’âge des ténèbres… et de la décadence… Le pire c’est que je suis en partie d’accord avec les critiques contre l’État québécois, mais elles ne m’apparaissent de votre côté que comme caustique et destructives, sans trop de prise sur la réalité, puisque du mien je vois aussi beaucoup de décadence du côté, comment dire, privé!? Nous sommes si peu dans un système socialiste, et beaucoup dans un système capitaliste, qui sert très bien la classe riche, et encore passablement bien la classe moyenne. Et ça me surprendrait grandement que vous soyez dans la classe pauvre…

Ne voyez-vous pas autour de vous que le nationalisme n’existe plus? Ne voyez-vous pas que le seul moyen de sauver le Québec, c’est-à-dire de le rendre aux Québécois, c’est de faire sauter les nationalistes d’État? Si vous ne le voyez pas, c’est que vous faites partie de cette Élite montréalaise prostrée dans sa tour d’ivoire, tout comme ceux qui, aux lendemains (sic) des élections provinciales de 2006 n’arrivaient pas à percer le “mystère de Québec” et du ROQ, qui avait voté massivement pour l’ADQ.

Je ne veux pas de ce nationalisme-là, il me pue au nez, parce qu’il se contente de peu, parce qu’il se contente d’analyser par à-coups d’intérêts que je qualifierais, simplement, de domestique (ou plus crument : proche de sa poche…). C’est le culte du « moi » qui s’accumule en un « nous » intolérant à la dimension éthique, qui ne tient pas en compte l’autre qui n’est pas son semblable, qui n’est pas de sa fratrie idéologique.

Les gens conservateurs (et leurs frères politiques adéquistes) n’ont pas le monopole de la famille, ni de l’espoir en un monde meilleur, ni de la pérennité de la culture et de la langue (pour la culture, en fait, ils croient faussement qu’il y en a de la bonne et de la mauvaise…).

Cette manie que vous avez de vous déconnecter du réel pour mieux regarder le Narcisse en vous. Continuez, Narcisse.. Continuez…

Il semble bien que vous fassiez de la projection et je sois simplement un miroir dans lequel vous aimez vous mirer…

(Photo : Ana Laranjeira)

Gare au loup Garou!

Le Détracteur Constructif (ou plutôt son alter ego démoniaque : le Contracteur Destructif) m’a allumé sur cette nouvelle : Pierre Garand, le fameux chantre néo-corpo-romantique à la voix graveleuse surnommé Garou, se lance dans l’industrie de la santé privée, coupant ainsi de ce fait la salle de spectacle Le Medley — dont il est copropriétaire — du paysage culturel montréalais. Comme quoi la culture, c’est pas toujours très payant, enfin, pas assez. Surtout quand l’avidité te tient par les couilles!

Je le répète, dans un contexte de pénurie de personnel dans le milieu hospitalier, tout projet privé me fait peur et devrait logiquement faire peur à un peu tout le monde, puisque la majorité des métiers liés à la santé ne s’apprennent pas à la sauvette en regardant un autre faire… Et je ne répéterai pas devant vous tous les arguments contre, ça devient presque redondant.

Ça me fait aussi penser à une idée que j’ai eue un soir, voilà bien longtemps, en compagnie de L’équilibriste, un de ces soirs où on refait le monde. On s’imaginait démarrer un mouvement que l’on a nommé, en anglais parce que ça sonne bien tout de suite… : rich persons with ethics. Bien sûr, nous nous amusions à penser que nous avions fait fortune pour en faire partie. Vous voyez le genre, des gens pleins de blé qui décident d’en utiliser une bonne partie pour aider le monde. Je me souviens que peu de temps après, Bill Gates a démarré sa fondation.

Donc, voilà, c’est simplement que ça me déçoit beaucoup qu’un « artiste » se lance dans un projet aussi intéressé, dans le sens contraire du désintéressement, une notion encore trop rare du côté des riches. Je suis sûr que s’il pouvait me répondre, Garou me dirait : je fais bien ce que je veux avec mon cash! Oui, fait, mais de mon côté, j’espère que ton public, dont je ne fais surtout pas partie, t’abandonnera, et qu’il ne te restera que les profits de ton centre pour te payer ta retraite dorée!

Vous me direz que je rêve en couleur et vous aurez bien raison, puisque si on regarde Celine Dion et sa quasi-absence de générosité, cela n’a sûrement jamais empêché personne de lui garnir son coffre-fort.

Qu’on soit dans le domaine de la culture ou non, l’argent semble devenir comme une drogue dure, sauf qu’il n’y a pas de risque d’overdose, malheureusement.

(Photo : Lix@Millano)

Mario perd le nord

Vous me direz que je frappe sur quelqu’un qui est déjà par terre, mais je ne me gênerai pas pour écorcher au moins un peu notre Mario National qui nous fait des théories bancales sur les causes des problèmes avec les jeunes à Montréal-Nord. Je vais essayer de ne pas trop reprendre les points de mon collègue Jimmy St-Gelais, qui a pondu un billet assez coup de poing à mon goût!

Mais le pire dans tout ça, c’est que je ne suis pas totalement contre ce que le chef de l’opposition raconte. Qui pourrait être contre plus d’« équipes sportives et [de] troupes de théâtre, pour raccrocher ceux qui connaissent plus de difficultés sur le plan académique. » Non, le problème c’est qu’il se sert de l’os bien grugé de la crise nord-montréalaise pour y raccrocher sa viande bien autoritaire : l’encadrement, la discipline et la police, il manque juste l’armée pour avoir le tableau complet… Mais elle est là au détour, avec la députée adéquiste de La Prairie, Monique Roy-Verville, qui toute fière se vante d’élever sa fille comme on élève un chien renifleur :

C’est une enfant élevée dans une famille militaire. Elle a été habituée à la discipline.

C’est absolument hors de mon contrôle, ça me donne froid dans le dos. Mais le plus beau dans tout ça, c’est qu’en plus son avis personnel sur la différence entre les écoles publiques et les écoles privées semble beaucoup compter. Je ne voudrais pas une Commission là-dessus, mais quand même… Et la question des différences entre les clientèles du privé et du public, basé sur la situation économique des parents, elle y a pensé?

Oui à l’éducation, et je le clame partout, mais pas dans une optique aussi ancestrale. Nous ne sommes pas loin d’entendre les coups de règles sur les doigts… Et la détresse de la pauvreté dans Montréal-Nord, ils ne l’ont pas entendu? Les feux ont brûlé dans les rues et tout ce qu’ils trouvent à nous dire c’est que c’est la faute de l’école, pour le long terme, et d’un manque de coercition policière, pour le court terme! Pour moi, c’est comme si chacune de leurs idées était défendable, mais que le tout sonnait faux, et surtout, insuffisamment global. L’hémorragie ne s’arrêtera pas à coups de matraque et de règles…

Dans le fond, Mario et sa bande ne font que faire ce qu’ils font de mieux : surfer sur l’actualité et essayer d’y faire cadrer leurs politiques. Je pense encore au sketch de Et Dieu créa… Laflaque où on voit Mario avec le kit gros-nez-lunette-moustache à la Groucho Marx s’installer dans un resto-poutine et noter les discussions de la clientèle pour avoir des idées. Et la séquence se termine sur le punch où on voit Stephen Harper, pas très loin, qui fait de même, aussi bien attriqué!

(Photo : Pascal Rouen)

Philippe Couillard et kétaine dans un même texte!

Il y a de ces dialogues fortuits dans la blogosphère qui ne demandent qu’à s’affranchir du non-lieu, du non-lien. Je survole mon agrégateur et je fais des ponts, des liens, des questions se posent et des réponses se donnent, tout pour ne pas s’abandonner au cynisme.

Je lis un billet de Nicolas Langelier sur le sujet de l’expression « Bouche bée » où il démontre son abasourdissement devant la nouvelle affiche du Festival du film du monde de Montréal — qui arbore comme marketing un chat bête portant le chapeau melon à la Chaplin, la lunette 3D et le noeud papillon bleu —, la traitant de kétaine. Et je venais de lire quelques minutes plus tôt un billet de Sylvain Allard qui m’est apparu comme sa réponse, enfin, une explication connexe :

Parmi les nombreuses hypothèses des origines du mot «kétaine» [..] celle qui m’a toujours parut la plus crédible est celle de mot kitten (petit chaton) mal prononcé.

Et ce billet « Bouche bée » commence par sa stupéfaction face à l’entrée de l’ancien Ministre de la Santé Philippe Couillard dans l’arène turgescente du privé, grâce à ses bons soins… Pour ma part, c’est le rire qui a fait brasser ma cage thoracique quand j’ai entendu la nouvelle au Téléjournal, puisque j’écrivais le 20 juin dernier à son propos (en plus de lui avoir toujours trouvé un air hypocrite, mais ça, c’est en extra, cette gratuité due au fait de faire parti du peuple…) :

Quand on sait « qu’il obtiendra immédiatement un nouvel emploi dans une organisation internationale ou dans le secteur privé », quand on regarde en arrière avec son ouverture d’esprit au privé en santé, et l’évolution positive de ce dossier pendant son règne, il est tellement facile de faire le lien et de biffer « dans une organisation internationale ou »…

Est-ce que ça compte pour une prédiction Alain B.?

(Photo : Bernard & Theresa)

De la théorie à la pratique

Avec toute l’histoire autour de ma blague hautement sarcastique à l’endroit de Martin Masse, du Québécois Libre, ça me remue les concepts et j’aimerais bien vous en faire part, de la manière la plus simple possible, si c’est possible…

J’essaye de nous projeter dans un futur sans État, ou très minime, et je me dis, premièrement, que s’il y a plus de responsabilités sur le dos des citoyens, cela donnerait obligatoirement moins de temps pour travailler et donc produire, ce qui ralentirait l’économie. D’un autre côté, j’imagine que les gens pourraient souscrire à des services pour se débarrasser de ces responsabilités, alors ça reviendrait pratiquement au même : on payerait une bonne grosse partie de nos salaires pour nos civilités, avec en plus aucune garantie que ça nous coûterait moins cher. Ça revient encore à la sempiternelle question du public versus le privé, que seule l’idéologie semble pouvoir trancher, laissant les faits très loin derrière.

Nous sommes prisonniers des autres, en fait. Les autres, mais dans un sens impalpable, sans visages. Toute l’organisation autour de nos vies est à un point tellement loin de nous, parce qu’en même temps tellement si près, que de faire tourner le navire dans l’autre sens ne pourrait se faire rapidement.

J’ai l’impression qu’il faudrait aller bricoler sur des détails alors qu’on s’emporte sur des systèmes complexes sans attaches à notre réalité présente.

Laisser l’utopie dans sa case future.

J’ai faim de palpable.

(Photo : Josh Sommers)

Changement chez les Couillard

Eh! oui, la cerise sur le sundae : après la drôle de sortie de Philippe Couillard pour le privé (enfin, c’est supposément pas officiel, mon oeil!), on apprend que Julie Couillard sortira son autobiographie en automne, gracieuseté de Quebecor, c’est ce qu’on appelle se faire des couilles en or…

Il va sûrement y avoir plein plein plein de photos de Julie, je prédis que ça va se vendre comme des petits pains chauds! Si je me trompe, vous reviendrez me narguer…

Des suggestions de titre :

Des couilles et des hommes

L’art d’avoir des couilles au féminin (ah! non, trop long! et trop con!)

La butineuse

Sillon maudit

Bon, passons aux choses sérieuses, soit Philippe Couillard. Quand on sait « qu’il obtiendra immédiatement un nouvel emploi dans une organisation internationale ou dans le secteur privé », quand on regarde en arrière avec son ouverture d’esprit au privé en santé, et l’évolution positive de ce dossier pendant son règne, il est tellement facile de faire le lien et de biffer « dans une organisation internationale ou »…

(Photo : jeeked)

Les débats ou les défis?

La collectivité est la somme des individus et je crois qu’il faut armer ces individus pour qu’ils respectent le sens de la collectivité.

Voilà en gros ma philosophie quant au débat qui divise les étatistes et les anarchistes. Je crois que les anarchistes sont loin du compte et que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit.

Si je dis que les anarchistes sont loin du compte, c’est que je crois qu’ils occultent l’Histoire, autant du côté socialiste qu’éconocentriste. La civilisation, étatique et religieuse, est fortement gravée en nous. Il faut savoir composer avec cela pour espérer une évolution dans quelque sens que ce soit. Même, au-delà de l’Histoire, je trouve que les anarchistes occultent le contexte actuel : individus ou camarades, les êtres humains sont premièrement organiques.

Si je dis que les étatistes ne voient pas que la responsabilisation globale est en déficit, c’est que je crois que la gestion de la société encourage le laisser-aller individuel. Comment bien se prendre en main au niveau personnel, social, familial quand le travail et le repos compte pour la majorité du temps imparti au jour le jour? L’État peu bien mal s’occuper d’une bonne partie de l’éducation des enfants, de laisser tomber la santé corporelle et psychologique, en comptant la quasi-absence de plan de prévention, aux mains du Saint-Profit! Qui a du temps, de l’énergie, donc le luxe de se dresser contre ça? Moi je l’ai, et plusieurs autres, mais qui a l’intérêt et surtout le temps de nous lire? Pour l’humanoïde du commun, plus conceptuellement robotique qu’humain, toutes ces réflexions sont superflues.

Alors, la problématique ne change pas, il ne reste que du bla-bla, du gonflement de concept d’un côté, du statu quo de l’autre. Le concept de la violence étatique me fait penser à un bel épouvantail et l’État, de son côté, est bedonnant, a un grand besoin de l’exercice du défi.

Justement, le blogueur Alexis Saint-Gelais propose un défi aux blogueurs, et j’ai bien le goût d’y participer minimalement ici, dans ce billet, et de l’élaborer un peu plus en commentaires, si bien sûr vous me suivez. Il demande de réfléchir à un projet rassembleur et le mien ira bien sûr dans le sens de se servir du pouvoir étatique, tant qu’à l’avoir sur le dos depuis si longtemps, pour légiférer au niveau du droit de vivre dans un environnement propre. Donc, pour moi cela voudrait dire que l’État deviendrait réellement le lobby, le défenseur du droit de vivre en santé. Il ne devrait plus être possible pour une entreprise de faire des profits en contaminant la faune, la flore, le sol, l’eau et les êtres vivants.

Devant tout doute raisonnable pour la santé à long terme, il devrait y avoir des pressions énormes pour corriger la situation. Plus de longues recherches avant de prendre une décision pour éliminer des produits potentiellement dangereux, la précaution devrait toujours primer.

Je crois que ce serait un beau projet de société, d’autant plus que cela permettrait logiquement à long terme de faire baisser les coûts reliés aux soins de santé. Mais est-ce qu’un gouvernement pourrait mettre ses culottes à ce point? Et, pour les allergiques à l’État, est-ce que la population pourrait mettre aujourd’hui, ou plutôt après-demain (à la suite d’une grande révolution anarchiste!), son poing sur la table au point de faire bouger les choses?

(Photo : Cyril Cavalié)

Pochitude

Vraiment, des fois je trouve qu’il y a des blogueurs poches (si le chapeau vous fait, portez-le fièrement!)… Des blogueurs qui ne profitent pas des opportunités de se faire de nouvelles relations, qui ne prennent pas la peine de gaspiller quelques secondes pour saluer les nouveaux arrivants qui commentent sur leurs blogues (ça arrive très souvent ça : il y a même une blogueuse qui ne m’a jamais écrit un traître mot sur son propre blogue en retour d’un de mes commentaires, et ça fait des mois que je commente de temps en temps… et au contraire, il y a la blogueuse archiconnue de Chroniques Blondes qui discute allègrement avec son lectorat : elle a répondu à mon premier commentaire chez elle après seulement quelques minutes; justement, il y a une discussion très intéressante en ce moment au sujet des blogueurs versus les journalistes : cliquez sur le lien plus haut).

Donc, tout cela pour introduire le fait que j’ai découvert un nouveau blogue que je trouvais intéressant voilà quelque temps. Je laisse un commentaire à la suite d’un billet vierge de commentaires et il n’apparaît pas : modération! J’en laisse un deuxième parce que j’avais oublié de spécifier quelque chose. Ils n’apparaissent pas tandis que d’autres commentaires d’autres blogueurs apparaissent. Interrogations…

Un autre billet est publié un peu plus tard, j’écris un autre commentaire, en spécifiant le fait que mes autres commentaires ne sont pas apparus auparavant et celui-là non plus n’apparaît jamais. Sur le coup, j’ai même envoyé un courriel personnel au blogueur pour lui faire part du problème, encore et toujours sans réponse… Tantôt, je remarque qu’un autre commentaire est apparu à la suite du deuxième billet susmentionné. Il va sans dire que le rouge m’est monté à la figure!

Petite vengeance : je viens d’éliminer dans mon fureteur l’onglet avec son blogue et surtout son blogue de mon agrégateur (je garde dedans même des blogues que j’exècre alors…). Et vous remarquerez que je n’indique pas le blogue en question et c’est bien voulu : je ne fais pas de pub gratuite pour ce genre de personne… Depuis que je blogue, c’est la première fois que ça m’arrive. J’essaye encore d’entrevoir la possibilité d’un problème technique, mais ça ne colle pas. Alors, je me dis que le gars me connaît de réputation (je suis dans la même catégorie que lui sur le site TLMEB) ou qu’il me lit parfois, ne m’aime pas du tout, considère un commentaire de ma part sur son blogue comme de la lèpre, et considère que c’est une immense perte de temps que de me répondre pour me donner l’heure juste.

Il me semble que de décider d’avoir un blogue public (au contraire d’un blogue privé) est synonyme d’ouverture sur les autres, au moins un minimum. Quand quelqu’un te salue, il est normal de lui retourner la salutation, même si cette personne te semble antipathique au premier abord. Il semble qu’il y en a qui n’ont pas compris ça dans la blogosphère… et surtout le concept des six degrés de séparation

Certains trouveront tout cela futile, mais je crois que dans la vraie vie et dans la blogosphère il y a de bonnes attitudes et des attitudes de merde. Les humains dans les deux mondes me déçoivent tout autant. On n’est pas des bêtes! Mais bon, je sais qu’il faut focaliser sur la majorité des gens, vous tous mes amis, qui avez de la classe!

(Photo : dyne45 – modifiée par mes soins)

Au sujet de la poste, d’un train et des vaches

J’écoutais l’émission La Facture voilà quelques jours et un reportage, « Achat par Internet aux États-Unis: attention aux frais cachés! », m’a semblé tout à fait représentatif du mensonge qui dit que les lois du marché, donc le tout privé, sont toujours à l’avantage des consommateurs. Il est démontré dans le cas du service de la poste que Poste Canada (et le système de poste public états-unien) est meilleur marché que ce qu’offre les entreprises privées. Tandis que le système de poste public s’occupe de donner un bon service à un prix honnête, les entreprises jouent sur la crédulité des gens en ajoutant des frais après-coup, pour augmenter leurs profits, que la majorité ne conteste pas.

Ça m’est arrivé assez souvent de me faire avoir de la sorte (pas avec la poste privé), car je me disais que j’aimais mieux payer pour avoir la paix… Je n’étais pas prêt à perdre du temps et de l’énergie pour contester des montants dans le fond pas si importants. Mais plein de petits montants, ça en fait des gros avec le temps, et pour nous, et surtout pour ces entreprises.

Pour aller du côté des idéologies, on repassera avec le dogme du tout privé et de l’abolition totale de l’État, ça serait se tirer dans le pied, pour l’instant. Le train du marketing et des petites crosses en tout genre avance à une vitesse folle et nous sommes encore trop seulement des vaches qui le regardent passer, prêt à gober sans rechigner l’herbe qu’il participe à faire pousser.

(Photo : BigFrank)

Votez pour ce texte sur Cent Papiers! 

Il n’est jamais trop tard Monsieur Gendron

Il n’est jamais trop tard pour bien (ou mal) faire. Stéphane Gendron vient ce matin de répondre à un ancien billet à son sujet et j’aimerais partager son commentaire avec vous et lui répondre ici, question d’utiliser à bon escient le concept antéchronologique du blogue (au sujet du terme « blogue », remarquez que Monsieur Gendron, à l’instar de plusieurs encore, utilise l’orthographe anglaise originale « Blog ». Je voudrais seulement lui souligner que les Québécois ont inventé cette nouvelle orthographe à la française, comme beaucoup d’autres actualisations de mots, et qu’il faudrait bien en être fier et les utiliser, a contrario des Français qui n’ont cesse d’angliciser leur langage, comme l’idiote et laide expression « weekend »… Eh! oui, je sais que le terme « blog » trône en haut à gauche de mon blogue, mais je ne peux pas le changer, du moins je ne sais pas comment). Donc, voilà, après cette longue parenthèse, son commentaire, et ensuite ma réponse :

J’ai toujours été fasciné par deux genres de personnes : ceux et celles qui me détestent : comme vous sur ce Blog, et ceux et celles qui m’admirent. Je n’arrive pas à comprendre ces deux extrêmes. Je suis comme je suis et je ne m’analyse pas. Vous, contrairement à ma pauvre personne, avez une idée qui est complètement aux antipodes de ce que je suis. Pour la gomme du Plateau, je passe pour un mal lêché mais jamais personne d’entres vous ne s’est donné la peine de voir de vos yeux les réalisations que l’on a fait – pour le monde ouvrier – ici à Huntingdon. Vous crachez sur nos efforts, et vos ridiculisez mon passage ici et là – mais vous n’avez pas pris la peine de m’écrire ou de communiquer avec moi. Bon, je respecte votre analyse en superficie. Au fond vous devez penser que je suis un gars inaccessible – comme tous ceux qui se prennent pour des vedettes. C’est trop souvent la réalité. Mais si le coeur vous en dit, venez me voir à l’Hôtel de Ville, je vous ferai le tour du proprio. Mon téléphone: (450) 264-5389. Quant à mon passage à la Commission Bouchard-Taylor et mon dégoût de la loi 101, j’ai droit à mon opinion. Je n’ai pas besoin d’une loi pour protéger ma langue. Et pour ceux et celles qui pensent que je suis un gros déguelasse de la droite, voir de l’extrême-droite, et bien j’ai une mauvaise nouvelle pour vous: mon action à Huntingdon est plutôt celle de la Gauche, et le tout a fonctionné à merveille. Acheter des usines, exproprier des terrains, supporter publiquement l’investissement privé et créer des centaines d’emplois – ce n’est pas très à droite pour un gouvernement municipal. On a risqué pour aider nos travailleurs, on a gagné.

Au plaisir et mes sincères salutations
Stéphane Gendron
Compagnon – Franc-Maçon

Monsieur Gendron,

le verbe « détester » est un trop grand verbe pour décrire ce que je pense de votre entité, qui englobe beaucoup trop de choses, tellement que cela vous dépasse. Je ne vous déteste pas, car je ne vous connais pas personnellement. Je ne doute pas que vous puissiez être une personne agréable à côtoyer, pour avoir écouté votre (dernière?) entrevue avec Jeff Fillion (au sujet de votre passage aux Francs-Tireurs), vous aviez l’air comme larrons en foire (et pas du tout à l’aise, enfin si peu, avec Patrick Lagacé…). Je peux vous dire franchement, et c’est peut-être un préjugé de ma part, mais je doute fort que je pourrais m’entendre avec Jeff Fillion puisqu’il me donne des boutons à chaque fois que je l’entends, alors j’en conclut par une induction tout humaine que je pourrais avoir un peu de difficulté à m’entendre avec vous, bien que j’ai un préjugé plus favorable à votre endroit.

« Ambiguïté » serait un terme, même s’il n’est pas également un verbe comme « détester », qui pourrait mieux décrire ce que je pense de vous. Et notez que mes critiques à votre endroit sont toujours au niveau des idées, ce qui fait que j’ai aussi le droit (et donc la liberté, et non la libarté) de trouver votre position sur la loi 101 complètement déconnectée, comme vous avez le droit d’exprimer ici, deux fois plutôt qu’une, votre opinion sur cette question. Et, encore plus, j’apprécie franchement votre ton respectueux, certains trolls devraient prendre exemple sur vous.

Pour ce qui est de vos bons coups, je ne me suis pas gêné pour les féliciter ici, et je réitère encore mes félicitations, mais cela n’efface pas automatiquement le reste, cela serait trop facile. Je vous souhaite une bonne continuation dans vos domaines de compétence et moi je vais continuer de faire mon devoir de citoyen, qui consiste à user de mon esprit critique devant ce que les personnalités publiques m’offrent dans les médias; ce blogue est un extra, question d’en offrir le résultat au plus grand nombre, comme vous le faites aussi de votre côté. Vive la blogosphère!

Vous êtes bien sûr toujours la bienvenue ici.

P.S. Je n’habites pas sur le Plateau…

Les oeillères idéologiques d’Alain Dubuc

Alain Dubuc, champion sophistique, nous gratifie d’une théorie pigée dans une boîte de Cracker Jack au sujet de la « baboune » du public, versus le supposé sourire (jaune) du dentiste, où il justifie l’entrée d’un système privé de santé pour soi-disant donner un meilleur service à la clientèle en instaurant la concurrence (je pense à Bell Canada et je me dis que la concurrence ne donne rien de plus…). C’est comme comparer des pommes à des bananes.

À la base, l’ambiance de travail est une donnée importante, sinon la plus importante pour que les employés dégagent du bonheur, et un sourire forcé reste un sourire forcé. Alors, si, par un effort concerté de toutes les parties, le système public de santé québécois devient le meilleur au monde, ou du moins en soit amélioré grandement, gageons que le sourire reviendra un peu plus sur les visages des travailleurs de la santé!

En plus, je me dis que j’ai beaucoup plus de chance de sourire à mon travail alors qu’autour de moi les gens se font du plaisir. Je ne suis pas certain que si autour de moi il y avait seulement des malades, la majorité de mauvaise humeur, cela provoquerait la même chose.

L’exercice d’Alain Dubuc occulte ces données-là, entre autres. J’attends bien sûr les vôtres, c’est ça la beauté de la blogosphère, tout le monde collabore pour débusquer les mensonges!

À lire, aussi, l’opinion de Gaétan « Pédale » Blais « Pédale ».

La pizza de Couillard

Guyberty a beau s’afficher à droite (est-ce que j’ai besoin de spécifier que c’est le contraire de gauche?) et, comme ses confrères droitistes, s’arroger à tord le concept de liberté, j’aime en général beaucoup ses caricatures. Elles ont un côté crade, cru et brun qui me plait. Il y a beaucoup de jaune dans les (sou)rires qu’il provoque. Voilà sa dernière, très d’actualité, au sujet bien sûr de Couillard :

Défaire le mythe de la mise à la retraite des travailleurs de la santé

Selon l’Institut Canadien d’information sur la Santé, si on regarde les statistiques pour 2003, « Il y a plus d’omnipraticiens et de médecins de famille au Québec, 104, qu’en Ontario, 85. Il y a plus de spécialistes au Québec, 102, qu’en Ontario, 92. Il y a plus d’infirmières autorisées au Québec, 832, qu’en Ontario, 693. Le nombre moyen des professionnels de la santé par 100,000 habitants est de 207 au Québec, de 177 en Ontario, tandis que la moyenne Canadienne est de 187 ! » (Informations entre guillemets compilées par le blogueur Antipollution.)

Aussi, selon ce tableau (trouvé via Charity Bernhard), en 2004, le Québec était la province avec le plus de médecins par 100000 personnes. Alors qu’en est-il du scandale de la mise à la retraite massive des professionnels de la santé sous le gouvernement péquiste? Et je ne veux surtout pas par ce billet prendre la défense du Parti Québécois, mais cela reste un fait. Parce qu’il est clair que depuis longtemps c’est le symbole de nos problèmes et ce qui même semble abondamment justifier la fécondation de l’ovule Santé par le spermatozoïde Privé!

Si le problème n’est pas le nombre de médecins, pourquoi le temps d’attente semble toujours augmenter? Est-ce que les Québécois seraient plus friands de soins de santé que les habitants des autres provinces?

Votez Santé!

Hier, je suis allé à la manifestation contre les rapaces du privé qui veulent vampiriser notre système de santé. Je viens tout juste de signer une pétition en ligne, qui en est déjà à 21580 signatures. Pour ajouter la vôtre, c’est ici.

La santé des uns, l’argent des autres

Quand j’entends Douce me raconter des histoires d’horreur, comme celle à propos d’une madame à son travail qui a de gros problèmes de digestion, genre colon irritable, et qui se farcie tous les jours pour dîner des frites bien graisseuses avec une tonne de sel, et un quelconque sandwich style burger ou hot-dog, et qui passe son temps à se plaindre comme le gars dans « Super Size Me » que ça ne va pas très bien physiquement (et sûrement mentalement), je me dis qu’il serait peut-être temps de faire payer les gens pour leurs soins de santé. Parce que depuis très longtemps j’essaye de faire attention à ce que je mange, puisque je sais sciemment les risques de la malbouffe, comme j’ai aussi arrêté de fumer, parce que je n’ai pas le goût de « payer » plus tard, pour mes vices (inutiles) d’aujourd’hui. Et quand on sait en plus qu’il est possible de bien manger santé, des choses qui sont en plus plaisantes en bouche, objectivement, pour n’importe qui d’ouvert d’esprit et capable de changer ses habitudes, pourquoi je payerais pour les soins de quelqu’un qui vit comme sur une autre planète?

D’après le discours ambiant, les Québécois sont maintenant prêts pour le privé en santé, ils sont prêts à payer de leur poche. Et ce n’est pas très surprenant d’ailleurs, la santé est un sujet chaud depuis longtemps, nous connaissons tous les coupables, et ce n’est pas le privé. Non, lui, il a le beau rôle! Et en plus, ce qui est bien avec le fait de payer de sa poche, c’est que ça devient un bon investissement d’user du sens de la précaution, et comme disent les anglo-saxons : « money talks! » Mais je me demande si le privé détient le monopole de la caisse, tchic et tchic! et si le système public ne peut pas se diriger vers un système de tickets modérateurs réaliste, qui tiendrait compte de la capacité de payer, ce que la soif de profit qui vient avec le privé ne pourrait faire.

C’est la question que je me pose, car, éthiquement, je ne vois pas d’un bon oeil la venue du privé, ce privé qui a lui-même installé les mauvaises habitudes en jouant la carte du toujours plus de « goût », si on considère comme moi que l’alimentation est la donnée la plus importante en santé, et qui veux maintenant en récolter les fruits… Il faut ajouter que ce n’est pas l’État qui a encouragé les gras trans, les produits chimiques, l’hypersalinisation dans l’alimentation, même s’il a, je l’avoue, laissé faire. Mais nous savons tous comment les lobbys sont et comment ils couchent (métaphoriquement) avec le pouvoir.

Voilà ma position sur le sujet. Et je ne crois pas en plus à la supériorité intrinsèque qu’aurait le privé, mis à part la compétitivité. Même que sur certains points, il semblerait objectivement que c’est le contraire, entre autres au niveau des coûts. Je suis tout à fait d’accord qu’il y a un très gros problème avec la santé, mais je crois qu’il y a moyen de le régler sans devoir se départir de notre système public, ou même de le jumeler au privé.

Encore, regardons notre système d’éducation, séparé entre public et privé. Qui me dira sérieusement que le service est égal entre les deux? Et en plus, qui pourrait nier les subventions étatiques qui rendent le privé encore plus compétitif? J’ai bien peur que ça ressemblera à ça la santé : les pauvres avec de moins bons soins et de la plus longue attente que pour les riches. Deux classes de citoyens en tout. Et surtout, la généralisation de l’insouciante doctrine, qui nous pourri déjà et nous pourrira encore plus la vie : profitez maintenant et payez plus tard!

Je serai demain, mercredi le 20 février, vers midi, devant le Delta Centre-Ville, 777, rue Université, Montréal, à la manifestation anti-privatisation des soins de la santé.

(Photo : temporalite)

La leçon des Lavigueur

Au-delà de la qualité indéniable de la série « Les Lavigueur / La vraie histoire » et de tout le gonflement médiatique qui l’a accompagné et l’accompagne encore, je ne peux pas m’empêcher de faire un lien entre cette histoire pathétique et notre propre histoire économique, celle qui nous fait entrer de plain-pied dans l’application aveugle des néo-doctrines mondialisantes. Ne vous détrompez pas, mon parallèle ne sera pas tant anecdotique, mais plutôt symbolique.

On a d’un côté une famille tricotée serrée qui, après avoir gagné le gros lot, se défait peu à peu. Et de l’autre, on a une société solidaire qui, assez rapidement, gagne en individualisme égoïste, en liberté éconocentrique, et qui se défait aussi peu à peu, surtout l’environnement sur lequel elle repose. Comme les Lavigueur n’étaient pas aptes à gérer leur pouvoir monétaire, nous ne sommes pas aptes collectivement à recevoir ce cadeau empoisonné de l’IEDM. Et pourquoi me direz-vous, parce que ce cadeau n’est pas désintéressé et ne s’accompagne pas d’un souci éducatif. Pas besoin de dire que l’éducation n’était pas trop la tasse de thé de cette famille…

Loin de moi l’idée de les dénigrer. Mais il reste que je vois le piège néolibéral comme ont été les millions de Loto-Québec pour eux : un raccourci, un leurre, qui a bien prouvé que la recherche du bonheur, lire l’organisation de notre société, se trouve ailleurs. Ils se sont brûlé les doigts avec cet argent et le monde se les brûlera aussi, s’il n’y a pas un retour du balancier économique.

Justement, un regroupement de 68 économistes, l’organisation « Économie Autrement », propose de « revivifier le pluralisme dans le discours économique en redonnant droit de cité aux conceptions alternatives au courant dominant. » Est-ce que nous allons alors les écouter pour comparer ou sauter encore de plus en plus dans le bateau?

Et le privé, qui tente de vampiriser la santé, est-ce qu’on va le laisser aller sans mot dire même si des études très sérieuses démontrent qu’ailleurs dans le monde ça ne semble pas très gagnant? Pour preuve, un article du journal Le Devoir concluait comme suit :

« Une méta-analyse de Vaillancourt-Roseneau et Linder décortiquant 149 études permet de vérifier ces données sur une longue période de temps et dans divers pays, avance l’IRIS. En tout, 59 % des études analysées ont conclu à une plus grande qualité de services publics contre 12 % seulement au privé. L’écart est encore plus grand du côté des coûts, alors que 77 % des études concluent à des coûts moins élevés ou équivalents dans le public. »

Et la baisse de la valeur du travail, est-ce qu’on en tient compte? Mon collègue blogueur Manx a répertorié quelques vérités à ce sujet :

« Des études montrent que les entreprises canadiennes font plus de profits qu’auparavant, grâce au travail des employés, qui font plus d’heures qu’auparavant. Selon Statistiques Canada, […] de 1986 à 2006, les employés auraient en moyenne passé 30 minutes de plus, chaque jour, dans leur milieu de travail. Ce facteur serait la principale raison qui indiquerait que les parents passent moins de temps avec leurs enfants, d’ailleurs. »

Plus loin, il cite Le Devoir :

« Après avoir graduellement augmenté, en passant d’environ 50% au début des années 60 à plus de 56% au milieu des années 70, le poids relatif des salaires et autres avantages sociaux de l’ensemble des travailleurs dans le produit intérieur brut (PIB) canadien s’est graduellement mis à fléchir au fil des cycles économiques, au point de passer, en 2005, sous la barre des 50%. »

Alors oui, il est permis de remettre en question la doctrine qui prône la création de richesse à tout prix. Oui, le nouvel ajustement de nos valeurs à la seule loi économique nous poussera vers un débalancement sociétal et environnemental. Oui, l’histoire des Lavigueur est un bon exemple de ce qui nous attend si nous nous livrons corps et âme à l’hôtel du gros lot égocentrique. De la désolation, des liens brisés.

Oui, ce texte est bien à l’image de cette triste série. J’en suis presque désolé…

Santé : invitation à un bar ouvert!

Ça fait longtemps, comme mon ami Jimmy St-Gelais, que je crois que « Ces dernières années, les libéraux ont délibérément négligé des investissements en santé pour laisser se détériorer le réseau et permettre ainsi l’utilisation de ressources privées. » Mais j’irais même plus loin, l’aile droite du PQ a sciemment installé les germes de la pourriture dans le système de santé, alors que son parti était au pouvoir sous la main de fer de Lucien Bouchard : on a qu’à se rappeler la mise à la retraite de plus de 5000 infirmières et médecins.

Comment nommer autrement que par le terme pourriture cette succession de faux pas de nos gouvernements? Cela ressemble beaucoup à l’orchestration d’un beau plan pour faire passer la pilule de la privatisation de la santé. Et ça marche! J’entends le Québec applaudir et siffler devant le contentement de notre Couillard bon-enfant!

Le pire, c’est que parfois je me dis que les boomers, qui ont bien profité du système, bien profité tout court, bien fumé, bien bu, avec une belle insouciance que je ne peux pas leur reprocher — je sais bien que je n’aurais pas fait bien bien mieux, car nous sommes assurément les enfants de notre époque —, peuvent bien payer de leur poche pour les contrecoups de cette enflure d’existence. Par contre, je ne peux certainement pas regarder le problème sous cet angle, puisque cela viendrait contredire ce en quoi je crois : l’universalité et la qualité égalitaire des soins de santé. L’humanité est un tout avant tout.

Je ne veux pas penser en terme individuel, et je le pourrais très bien, car je suis en très bonne santé. Je pourrais donc me dire : à quoi bon payer pour un service que je n’utilise pas! Je ne veux pas vivre dans une société qui pense majoritairement comme ça. Et en plus c’est en partie égoïste puisque je sais qu’une société plus en santé globalement, donc plus heureuse, avec un système de santé fonctionnel pour tout et chacun, représente moins de risque pour ma personne, au final. On n’a qu’à penser aux gens dans la rue avec des problèmes psychologiques. Ce n’est pas très logique.

Avoir un filet social solide est payant pour tout le monde, mais on a mis les ciseaux dedans pour qu’il dysfonctionne, afin de laisser les rapaces du privé, en sauveur, venir gruger dans ce qu’il nous reste de solidarité. C’est tellement clair, tellement limpide, mais on n’y voit que du feu. La dégringolade du système public s’accentuera de plus en plus si nous ne mettons pas notre pied avant que la porte ne se referme. Et le problème de la santé n’est que la pointe de l’iceberg.

(Photo : christing-O-)

Addendum :

Ce texte a été publié sur le blogue Un homme en colère et j’ai déjà reçu quelques critiques. J’ajoute ici ma réponse.

Si vous avez bien lu mon texte, je soulève seulement des questionnements. Et vous y avez bien répondu d’ailleurs, merci! Je respecte bien sûr vos points de vue.

Mais je base surtout ma pensée sur l’idée de l’« acte manqué ». Et je ne crois pas que les politiciens en soient à l’abri.

Pensez-vous vraiment qu’un politicien qui désire la privatisation intrinsèquement va tout faire pour que le système public fonctionne?

Retour sur le dernier débat gauche-droite

J’attendais avec impatience le débat « La gauche est-elle démodée? » dans le cadre de l’émission « Il va y avoir du sport » à Télé-Québec. Beaucoup d’attente pour un peu de déception, je l’avoue.

Premièrement, Amir Khadir, de Québec Solidaire, même si j’adhère majoritairement à ce qu’il
dit, m’a semblé borné et agressif, presque tout autant que Martin Masse, le directeur de l’organe de diffusion du libertarianisme en ligne « Le Québécois libre ». Pour sa part, Gabriel Sainte-Marie, économiste à la Chaire d’études socio-économiques de l’UQAM, m’a semblé ne pas trop être à sa place, malgré quelques mots lumineux, comme son explication du mythe droitiste qui consiste à croire que la richesse égale au travail et que la paresse égale à la pauvreté. Il n’y a que Michel Kelly-Gagnon, président du Conseil du patronat du Québec, qui m’a impressionné par son discours et son attitude assez modérée. Ce n’est peut-être de sa part qu’un bon sens de la mise en marché de ses idées, mais il a gagné ma sympathie, malgré tout.

Le gros problème, à la base, c’est que le débat aurait dû porter seulement sur les valeurs et les buts à atteindre, et non sur la mainmise de l’État sur nos vies, puisque l’État est un moyen de réguler nos rapports sociétaux, tout comme pourrait le faire une solution plus anarchiste. Le cadre du questionnement était trop ouvert par cette question-titre trop vague. Il est clair que les panélistes n’allaient pas se contenter de parler de l’effet de mode, même si c’est un trait de société intéressant à analyser.

Aussi, pour pointer premièrement la performance de Martin Masse, cette manière de coller ensemble automatiquement la gauche et l’étatisme, comme si l’un était l’enfant de l’autre, prouve à mon sens un manque d’ouverture et d’argumentaire, et donne surtout l’impression qu’il a le « piton collé », tout comme la totalité des libertariens et des autres qui ne jurent que par un anticommunisme obsolète et par une distorsion de la société qui nous fait conceptuellement vivre, en tout cas sous leurs yeux accusateurs, dans une sorte de banditisme collectif institutionnalisé où le vol (par l’impôt entre autres) est la norme.

Il y a manière de pointer du doigt notre État voyou en proposant de le nettoyer au lien de vouloir lui couper les jambes. Je suis d’accord sur l’idée du changement, mais un plan doit se développer sur le long terme et quand quelqu’un clame sans trop d’explication qu’il faudrait tout raser pour recommencer à neuf, je me dis qu’en plus de 2000 ans d’évolution, la civilisation a bien dû trouver quelques solutions au problème de la cohabitation entres humains dissemblables…

D’un autre côté, il a apporté un très bon point en insistant sur la mondialisation qui fait exploser les possibilités, entre autres au niveau de la Santé, où tout un chacun peut (bien sûr surtout ceux qui ont les moyens!) magasiner sur le web ses soins partout dans le monde. Mais c’est un questionnement que je n’élaborerai pas ici, pour l’instant.

Pour ce qui est du président du conseil du patronat, j’ai bien aimé sa manière de faire valoir positivement les solutions que le privé apporte. Par contre, le problème réside justement dans l’amalgame de la prise en charge du public par le privé, et des subventions du public au privé, et en même temps de l’allégement de la fiscalité des entreprises privés. Donc, en laissant une plus grande part du gâteau au privé, il faudrait obligatoirement un plus grand retour financier de leur part à la société, sinon il y a déséquilibre, comme on le voit en ce moment.

Aussi, j’aimerais ici citer mon confrère Lutopium qui a pondu une analyse intéressante, et qui élabore un argument sensé qui n’est pas ressorti de ce débat :


Par exemple, la gauche aurait pu leur rappeler que c’est le privé qui est parfois « interventionniste ». Depuis les années trente, des services publics ont été repris par les gouvernements parce qu’ils étaient presqu’inexistants ou défaillants… Entres autres, maintenant que les services de santé sont universels et gratuits, que les hôpitaux et structures sont bien en place, c’est le privé qui veut s’en accaparer. Les tenants de la gauche ne veulent pas nationaliser tout ce qui est lucratif, c’est plutôt le contraire. C’est ce genre d’argument qui aurait pu être lancé hier soir…

Voilà qui est bien dit. Tout autant que l’opinion de Dan Bigras qui, en bon musicien, a commis un fabuleux crescendo à ce débat. Il a mis fortement le doigt sur l’importance des valeurs, sur l’injustice et surtout, sur les faux boucs émissaires, c’est à dire ceux que l’on surnomme communément les BS. Il a bien su globaliser sans non plus démoniser inutilement la droite. La preuve qu’il y a moyen d’aller de soi aux autres.

Au bout du compte, ce que je retiens de ce débat, c’est qu’il y a encore des ponts à tricoter, et ensuite à durcir pour qu’ils soient praticables, pour que le dialogue entre les différentes idéologies se fasse d’une manière constructive. Mais comme dans toute négociation, il faudra bien que tout le monde y gagne, pas juste les gagnants…

(Pour revoir le débat : lundi le 14 janvier 2008 à 14 h à Télé-Québec.)

Le C.A. nouveau : encore du sexe intelligent


Je me suis régalé ce lundi 10 septembre lors de la première de la saison de C.A., la série écrite par Louis Morissette et diffusée à Radio-Canada à 21 h (veuillez noter qu’à compter du 1er octobre, l’émission sera diffusée tous les lundis à 21 h 30.). Cette série est un bon traitement pour décoincer les tabous, une vraie thérapie gratuite pour tous les analphabètes du sexe. Je ne peux que la conseiller à tout le monde.

Cette émission mettait en parallèle le trouble de Jean-Michel (Louis Morissette) devant l’amour de Catou (une ex flamme d’un soir qui a eu un accident qui l’a rendu paraplégique) et de la découverte par le groupe de magazines pornographiques appartenant à l’amoureux de Sarah (Isabelle Blais), alors qu’elle est immensément mal à l’aise avec ça. Donc, on passe en revue quelques considérations de la vie de couple avec une personne paraplégique, entre autres par des flashes symboliques et hypothétiques : une scène de mariage qui se déroule devant un véhicule de transport adapté où le couple, après la photo officielle avec la famille, monte ensuite tranquillement sur le monte-charge; et la meilleure, celle où on voit Jean-Michel, de dos, se faire faire une fellation par Catou, alors qu’il fait faire des va-et-vient au fauteuil roulant, et puis on le voit de face avec la gueule d’un gars qui s’ennuie ferme… Aussi, en rapport avec la découverte par Yannick (Antoine Bertrand) d’un magazine Playboy dans un coffre à outil, cet épisode donne l’occasion de dévoiler un peu plus la réalité de la consommation de matériel pornographique par beaucoup d’hommes, et en même temps du changement des habitudes de consommations vers le réseau internet.

Ce qu’il y a de bien avec cette émission, c’est qu’elle ne se gêne pas pour discuter de sujets que l’on garde en majorité dans la sphère privée. J’ai écouté la première saison pratiquement au complet et je me souviens avoir eu souvent des discussions animées avec ma compagne sur les sujets de l’émission. Alors, dans ce cas, je suis d’accord pour écouter la télévision quand elle nous offre du contenu de cette qualité : c’est de l’humour intelligent, un brin provocateur (en tout cas pour ma gouverne) et très axé sur la psychologie des personnages, sur une analyse poussée des liens sociaux et des différences intrinsèques des individus. Malgré les quelques frivolités, comme d’apposer les pensées des personnages en courts flashes et d’inclure tous les personnages du groupe dans les scènes de retour en arrière, cette série est très réaliste. Et la réalisation est fidèle à la première saison, elle se fait discrète pour laisser parler le scénario.

En espérant que je convaincrai quelques puritains et quelques curieux de se dégourdir les lundis soir prochains : ça fait tellement de bien!

Les grands illusionnistes de la monnaie

Saviez-vous que les billets de dollar « américain » sont émis par la Banque Fédérale de Réserve (FED), appartenant à des intérêts privés? Saviez-vous que l’argent crée ici l’est en majorité par les banques à charte privées, et donc que 94 % de la masse monétaire créée ne fait pas partie de la catégorie « monnaie légale » (qui sort des imprimantes de la Banque du Canada), mais bien dans celle des « promesses de paiement en monnaie ayant cours légal »? Aussi que la FED est propriétaire à 95 % de la Banque du Canada?

Si vous ne le saviez pas, la lecture du texte « L’escroquerie monétaire mondiale à votre portée » de JC Thériault, publié sur le site La Tribu du Verbe, pourrait vous en apprendre davantage. L’auteur y fait l’étalage des problèmes de notre système, assujettit au bon vouloir de quelques décideurs qui font des profits en additionnant et en soustrayant des chiffres comme par magie. Par exemple, pour rester dans la thématique de l’illusionnisme, dans son chapitre concernant la situation canadienne, il cite John Kenneth Galbraith (1908-2006), économiste canadien et conseiller économique de différents présidents des États-Unis, dont John Fitzgerald Kennedy, à propos de la création d’argent : « Le processus par lequel les banques créent de l’argent est si simple que l’esprit en demeure confondu. Quand il s’agit de choses aussi importantes, on est en droit de s’attendre à un mystère plus profond. »

Ce que l’auteur expose aussi, c’est l’impossibilité du règlement de la dette dans ces conditions. Car il est alors assez facile de comprendre que tout argent frais occasionne systématiquement un déficit au moment même où il est créé. Notre société doit de l’argent, et de plus en plus, à des individus simplement parce qu’ils existent, puisqu’il n’y a pas de travail à proprement parler de leur part : la famille Rothschild possède 53 % de la Federal Reserve Bank (qui, il ne faut pas l’oublier, est propriétaire à 95 % de la Banque du Canada — et, en passant, c’est assez bizarre qu’il n’y ait aucun membre de cette famille dans le haut du peloton du palmarès des plus riches de la planète…). Concrètement, cela donne ici une situation où dans son budget 2004-2005, le ministre Séguin « consacrait près de 7 milliards au Service de la Dette du Québec, soit presque 50 % des impôts sur le revenu », et soit 12,8 % du budget total. (À l’examen de ces chiffres, c’est une réelle chance que ayons encore d’autres revenus étatiques que les impôts!)

Mais le noeud du problème est surtout que, selon différents observateurs et experts, le système est sur le point d’éclater en un boom d’effondrement planétaire (quand la monnaie ne peut plus servir à acheter des biens étant donné la perte de confiance des gens en ce moyen de tractation) parce que « l’inflation est une politique délibérée et qu’elle se poursuivra sans fin », selon les termes de Ludwig von Mises (1881-1973), économiste autrichien qui a eu une influence appréciable sur le mouvement libéral et libertarien moderne. Et c’est dans la mesure du possible puisque les conditions ressemblent étrangement à « ce qui s’est passé avec la devise Continentale aux États-Unis en 1781, avec les mandats territoriaux français en 1796, et avec le mark allemand en 1023. Cela se reproduira chaque fois que les mêmes conditions apparaissent », encore selon les propos de cet économiste, mais ceux-ci tirés d’un article de William Bonner, historien et moraliste, paru dans La Chronique Agora, site d’information financière.

Et le pire, c’est que la sirène d’alarme sonne déjà, mais dans une fréquence qui passe inaperçue, car notre survie à (très) court terme n’est pas en danger. Mais pour combien de temps encore? L’avenir est dans une zone d’ombre, pour ne pas dire escamotée, mais le passé l’est tout autant : l’histoire d’horreur atteint son paroxysme quand on sait que lorsque « le président Kennedy a proposé une Loi visant à étatiser ce système financier privé, il est décédé subitement. »


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