Posts Tagged 'Populisme'

Pot particulièrement pourri électoral

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

pot-pourri-des-chefs

Petite chronique électorale que je vais démarrer en citant un billet de Burp :

Jean Dussault, journaliste politique, était invité hier midi à […] Radio-Canada pour discuter des élections provinciales. Dussault a alors affirmé que, des 41 députés adéquistes élus lors des dernières élections, 28 n’avaient pas fait campagne. Ça veut dire qu’ils n’ont pas ouvert de bureau, n’ont pas installé de ligne téléphonique, n’ont pas dépensé un sou, ne sont jamais sorti de leur maison.

Voilà bien la preuve flagrante que la vieille façon de faire est complètement inutile. Les élections se font médiatiquement. Même si je hais les pancartes électorales, je pense qu’elles influencent plus que le tripotage d’épiderme, que le becquetage de poupons. Au moins, elles rappellent d’aller voter… Et les rassemblements ne servent que de décor pour nourrir le factuel si cher au journalisme. Wow! des gens se sont déplacés pour aller écouter des politiciens!

La politique devrait être le royaume des idées, mais tout est axé sur le paraître. C’est le concours à savoir comment diriger la perception de la population. À la télé, Mario Dumont a misé sur la variété où il avait plus de chance de la contrôler cette perception. Mais son problème, c’est qu’il n’a pensé qu’à court terme…

À ce sujet, j’aimerais citer un excellent commentaire de Noisette Sociale laissé sur le blogue Le Satellite Voyageur :

Les téléspectateurs du dimanche soir ont deux choix devant eux. TLMEP ou Dieu Merci. TLMEP n’est pas une émission intellectuelle à proprement parler mais elle l’est certainement beaucoup plus que Dieu Merci. Les gens qui regardent TLMEP se soucient nécessairement un tant soit peu de l’actualité politique.

Je crois sincèrement que plus le public est intello, moins il est réceptif à l’ADQ.

Par contre, le public qui préfère Dieu Merci à TLMEP est probablement beaucoup plus réceptif au discours populiste de l’ADQ. Une bonne partie de ce public doit être du genre à trouver ça important qu’on voit nos politiciens dans des contextes moins sérieux. Mario Dumont est probablement au courant que ça. Il sait qu’avec sa performance, il va sûrement aller chercher des votes de sympathie. C’est son électorat-cible.

Rien à rajouter.

Autre sujet, le blogueur de Scotch et Sloche se pose la question à savoir comment démêler la promesse de Charest d’abolir la taxe de vente sur les produits culturels Québécois. Parce qu’il y a réellement des cas dilemmatiques, comme « Arcade Fire ou Celiiiiine, Québécois signés sur un label » états-unien, pour ne nommer que ceux-là.

Les élections, du côté des citoyens, serait-ce beaucoup l’art de séparer le bon grain de l’ivraie?

Piquer le PLQ

Le billet qui suit est ma première contribution au blogue « Les 7 du Québec ». Pour laisser un commentaire ou suivre la discussion, vous devrez vous rendre là-bas, puisque je ferme les commentaires ici.

Concernant le refus du Ministre de la Santé Yves Bolduc de permettre l’ouverture de piqueries supervisées, il est clair que c’est du calcul politique, électoraliste. Il ne faut pas se laisser berner, l’« ambiance » conservatrice dans laquelle baigne le Québec depuis quelque temps, au su et au vu des derniers sondages qui placent Stephen Harper et sa bande de réactionnaires dans une position assez confortable, n’en est pas étranger. Pas du tout.

C’est un bon indicateur de la position de l’électorat, et la preuve que le populisme est une manière comme une autre de mener les affaires gouvernementales. Même s’il est manifeste que l’instauration de ces centres serait un plus pour les toxicomanes, et la société, il semble d’autant plus payant de courtiser la fibre puritaine d’une partie de l’électorat pour investir dans le futur. Et ce futur ne concerne, s’il faut le répéter, que le Parti Libéral du Québec.

Serait-ce de la mimésis, étant donné que les conservateurs se battent pour faire fermer le seul centre canadien du genre, qui se trouve présentement à Vancouver? (Justement, mon collègue Pierre R. Chantelois discute de cette dérive conservatrice dans son billet d’hier.)

Alors, le PLQ est parfois, et surtout dans ce cas-ci, très loin de ce que son « L » présuppose, soit bien sûr l’adjectif « libéral », synonyme de tolérance, d’ouverture, et encore moins de la libéralité : « Acte par lequel une personne procure un avantage à une autre sans aucune contrepartie. » Les toxicomanes ne pourraient être comptés pour un groupe assez important d’électeurs…

Donc, ce qui est dit, entre les lignes, c’est que la seule place pour les toxicomanes est la prison, ou encore, s’ils peuvent croupir l’écume aux lèvres loin des regards dans un appartement crade à cet effet, et que la société n’a pas à se tremper dans cette lie, puisque s’ils sont dans cette détresse, c’est bien leur très grande faute, ils n’avaient qu’à ne pas faire ce choix.

Le problème, c’est que le choix n’existe pas dans leur cas, il n’y a que des circonstances, de la grande tristesse, des tendances et beaucoup d’inconsciences. Et pour la société, il n’y a que le choix entre la répression, au nom de principes éculés, et le soutien, avec toutes les possibilités que cela provoque. Mais quel est le démarreur de la rébellion déjà?

Entre celui d’un propriétaire d’une piquerie illégale, d’un gardien de prison ou d’un intervenant bienveillant, quel regard risque le plus d’allumer une étincelle positive dans les yeux du toxicomane?

(Photo : nikoumouke)

Grandeurs et misères de l’opinion

Pour certains, court-circuiter un débat est un jeu d’enfant. Comme le garçon qui tient son père pour la puissance incarnée en ballon d’hélium au bout d’une ficelle, il suffit de s’armer, de s’accrocher en bandoulière une supériorité objective et/ou subjective; quand la subjectivité se drape de l’objectivité et que le va-et-vient entre les deux est une tentative d’hypnotiser. Pourtant, ultimement, même l’humain le plus décoré de diplômes et grand gagnant du test de quotient intellectuel le plus complet ne pourrait avoir raison sur tout aux yeux de tous. Dire le contraire, c’est tenter de capturer l’opinion dans une boîte trop petite pour elle.

Parlons de la cible de la critique, vers où le doigt pointe — que ce soit en direction du pape ou de la coquerelle, de la santé de la Terre ou de la meilleure recette de pâté chinois —, serait-ce une matière que chacun peut bâillonner à sa guise avec le moyen fallacieux décrit plus haut? C’est à la base de la liberté d’expression et cette liberté ne saurait s’embourber dans un paternalisme ou un autre. Personne n’est intouchable, surtout quand il s’agit d’idées.

Certains penseront aussi que ce discours ouvre la porte à une certaine forme d’égalitarisme populiste en ce qui a trait aux opinions, mais il n’en est rien. Le simple citoyen fera des vagues autour de lui à la mesure de ses connexions avec le monde, idem pour la personne publique, c’est inéluctable. C’est simplement qu’il faut laisser la chance au débat, quel qu’il soit et où qu’il soit, d’influer sur le réel en s’abstenant de lui couper l’herbe sous le pied au nom de la pudeur. Il n’y a rien de plus fâcheux que de voir quelqu’un chapeauter la valse (ou la mitraille) des arguments avec ses grands airs…

Et pour conclure, je le répète pour être bien compris : quel que soit le résultat quantitatif ou qualitatif, aussi minime soit-il, il s’agit toujours d’influer sur le réel. C’est l’essence même de l’aventure humaine.

(Photo : dmswart)

Panorama instable

Le Parti Libéral du Québec qui sort de la douche après s’être fait traîner dans la boue remarque l’importance de l’eau, enfin! On remarque aussi la ressemblance de cette position avec celle du Parti Québécois, mais il ne faut pas le dire trop fort… ne frappons pas sur le messager!

Et l’Action Démocratique du Québec — Équipe Mario Dumont qui s’essuie l’entre fessier avec le papier brun de l’achat local, c’est une volte-face à applaudir en choeur!

Et Québec Solidaire qui se positionne contre l’ambiguë loi C-484, finalement, six mois plus tard : petit train va loin… même qu’on pourrait se dire que le wagon de queue s’est décroché et qu’on le pousse à bout de bras!

Et le Parti Vert? Si la marijuana était essentielle, comme l’environnement l’est, le Bloc Pot aurait d’aussi bons résultats dans les sondages… Passons.

En grand néophyte que je suis, ou plutôt serais, je crois quand même que nous sommes en présence d’un drôle de mélange des genres, que je qualifierais de « monde à l’envers », preuve que nous sommes plus proche des prochaines élections que du début du règne minoritaire du PLQ. Je serai même optimiste en écrivant que c’est la grogne citoyenne qui provoque tous ces retournements de chemise (cette image étant une manière pas très subtile de pointer la mouvance des priorités selon un schème assez populiste).

Justement, en parlant de populisme, quelle est la ligne qui sépare le populisme, voire la démagogie, de l’influence citoyenne? Parce qu’il y a vraiment moyen de lire les événements récents au travers de ces deux loupes. J’aurais tendance à croire que le populisme ne se marie jamais au bien commun, et s’il y a bien quelque chose qui représente le mieux le bien commun, c’est bien l’environnement!

Alors, conséquemment, le mini succès dans les sondages du PV, qui surfe comme un monomaniaque sur la vague verte en mode pilote automatique, semble faire beaucoup de vagues auprès des trois partis présents en chambre, ce qui est somme toute utile. Après un début pas mal axé sur l’économique, voilà que ce sont les thèmes plus traditionnellement gauchistes qui prennent le haut du podium. C’est remarquable, même si ça semble encore très poussé par l’électoralisme et la partisanerie… ces plaies!

Mais bon, je ne vais pas trop m’en plaindre…

Laissons venir!

Les conservateurs toujours en mode reculons

Les conservateurs (autant le parti que les idéologues, mais ce sera amplement le parti qui sera visé ici) sont de drôles de spécimens. Tandis qu’ils sont fortement soupçonnés d’avoir triché aux dernières élections, ils essayent en catimini de criminaliser à nouveau l’avortement par le dépôt d’une loi ambiguë et censurent un livre hautement factuel sur les drogues. Voilà bien une démonstration limpide du relativisme de la vertu, qu’ils veulent monopoliser pour le bien de tous…

Si on regarde la question de l’avortement, qu’on soit pour ou contre il est clair que le meilleur compromis réside dans le libre-choix, en s’imaginant les gens responsables au possible, donc avec l’apport de la prévention et de l’éducation. La question a savoir si la mort provoquée d’un foetus est un meurtre ou non est tellement difficile à répondre qu’elle me semble assujettie au contexte précis de la génitrice, dans le giron du système de santé, en phase avec une éthique bien construite, pas dans le regard réprobateur d’un dieu et/ou d’un groupe qui se proclame de la vérité et de la moralité. Et des génitrices irresponsables, il y en a encore beaucoup aujourd’hui, il faut en convenir, mais à qui la faute?

Cela me fait penser à la position du parti conservateur sur le livre « Savoir plus et risquer moins ». On pense de leur côté que le public n’est pas digne de recevoir des informations complètes et objectives sur les drogues. On pense que hors des règles édifiées les choix des humains seront obligatoirement déficitaires, qu’en dehors du contrôle étatique traditionnel la perdition guette les brebis égarées… On punit au lieu de comprendre, on répare au lieu de prévenir.

Je ne veux pas trop prendre parti… mais il me semble préférable de prôner l’éducation, la connaissance, le sens critique pour tous, au lieu d’une moralité toute faite pour contrer ces problèmes de société que sont les drogues et l’avortement. La pauvreté monétaire et intellectuelle est bien plus responsable que toute autre chose des choix embrouillés des gens, ces choix qui mènent vers le désespoir la plupart du temps. Connaissez-vous beaucoup de drogués et d’alcooliques pleinement équilibrés, de jeunes filles et de femmes qui utilisent l’avortement comme principal moyen de contraception qui sont allumées, tout à fait responsables, combien d’adolescents et d’hommes qui refusent le condom (et qui ne se renseignent surtout pas à savoir si la dame utilise un moyen de contraception) qui sont aptes à penser plus loin que leur désir du moment?

Et, alors, condamner après-coup ou regarder la situation en face, sans préjugés? Combattre la globalité du problème en examinant le contexte ou culpabiliser?

Répondre à ces questions sans se baser sur son propre dégoût face à ces problématiques est déjà un bon début.

(Photo : Venessa Nina Dot Com)

De l’inexistence de l’âme et de la raison chez les animaux

J’aimerais encore revenir minimalement sur l’histoire autour de Paul Watson. J’ai conservé dans mes onglets une lettre de Marie-Hélène Therrien, de Saint-Pétronille (Île d’Orléans), parue le 4 avril sur le site du journal Le Devoir.

Comme argument (que je souligne en caractère gras) envers la position animaliste, elle écrit :

L’accident qui a coûté la vie aux quatre chasseurs madelinots est une tragédie, et ces personnes, dotées d’âme et de raison, contrairement aux phoques, sont mortes dans des circonstances effroyables et peut-être pas aussi accidentelles qu’on le croit.

J’aimerais lui répondre que l’existence de l’âme est discutable (pour ma part, je ne crois qu’en des réseaux électriques et nerveux complexes : le cerveau; et s’il existe une âme, elle ne serait qu’énergie, ce qu’un animal est aussi amplement capable de stocker et de se débarrasser…), et qu’il n’est pas raisonnable de penser que les animaux ne sont pas doués de raison, même si cela était seulement une raison simplissime, hautement sous-développée.

Et je me permets même de remettre en question la définition du terme « raison », via Antidote, qui va comme suit :

Faculté propre à l’être humain de penser, de connaître, de juger

Qu’est-ce que penser, sinon interpréter ce que nos sens captent? Les animaux font de même.

Qu’est-ce que connaître, sinon comprendre et se servir de ce que notre cerveau accumule comme information? Les animaux font de même.

Et qu’est-ce que juger, sinon à la base pouvoir prendre la décision de choisir entre deux choses dissemblables? Les animaux font de même.

L’âme et la raison sont des termes poétiques, puisque l’humain aime bien rêver qu’il est plus important que la propre importance qu’il se donne.

(Photo : Life Though A Lens)

Le pétard mouillé de Mario Dumont

La longue mèche de la motion mariodumontesque s’est consumée assez longtemps pour catapulter sous le feu des projecteurs médiatiques son désir de débureaucratisation par raccourci, mais ne restera qu’un pétard mouillé pour la démocratie.

Il était clair que ce coup était pipé et qu’un appui du côté péquiste était un fantasme malavisé, de la manigance à peine voilée. Mais la grande question : comment les fervents mariodumontistes peuvent-ils se regarder dans le miroir aujourd’hui alors que leur Grand Manitou handicape ainsi l’Assemblée Nationale pour démontrer sa position divergente?

Pourtant, tout le monde la connaissait déjà sa position : il n’en veut plus des commissions scolaires, mais encore! N’importe quel citoyen peut ne plus en vouloir, comme lui, mais il faudrait bien qu’il aille plus loin que la simple position d’un citoyen. Ce citoyen qui peut, s’il le désire, puisqu’il n’a pas été élu pour travailler dans notre intérêt à tous, choisir entre le noir ou le blanc. Peut-être qu’un projet de loi aurait été plus constructif? Par contre, on voit bien où ça peut mener…

Pour un homme ouvertement populiste qui prétend vouloir brasser du concret, il encourage ici la politicaillerie, bien assis dans son carré de sable personnel, en lançant cette flèche avec son arc-jouet, ce qui est très éloigné de l’action. Alors, avec « action » et « démocratique » dans sa dénomination, il serait aisé d’accuser ce parti mégalomaniaque d’avoir perverti ces termes hautement positifs dans un but de mise en marché. Bon, j’admets que ce choix date de plusieurs années et qu’il peut difficilement être mis à jour…

Voilà bien le problème : on accapare la démocratie, qui devrait être bien avisée, pour la réduire à un rapport unilatéral entre un roi et ses ouailles. On se targue de l’action, qui devrait faire avancer les choses, mais on fait de plus en plus souvent le « moonwalk »!

Pourquoi pas alors « L’Option Autocratique du Québec », ça serait un peu plus clair!

Sans blague et sans sarcasme, ne serait-il pas temps de débarrasser l’Assemblée Nationale de la partisanerie? Donc d’enlever le plus possible le petit côté stratégique des travaux de nos élus? En tant que néophyte de la mécanique parlementaire, je me demande s’il n’y aurait pas moyen de rejeter à la base ce genre de tactique qui est clairement improductive.

Le seul moyen que je verrais serait d’ajouter un jugement direct, externe et impartial à ce qui se passe à l’Assemblée : un genre de comité moral qui veillerait à proscrire des démarches de la sorte. Car, à la base, je ne suis pas contre l’idée de pouvoir faire une motion de confiance, mais c’est la préparation qui manquait, et surtout un appui assez solide pour justifier cette démarche. Mais tant que nos élus défendront autant, sinon plus, leur parti que les électeurs, la joute politique paraîtra truquée pour la majeure partie de la population. Ce n’est donc pas si surprenant de voir la population se rabattre alors sur le culte de la personnalité.

(La photo provient d’ici.)


Nethique.info

Finaliste Grands Prix AJIQ catégorie Illustration éditoriale

Catégorie : Illustration éditoriale

Fier collaborateur de…

Infoman
Reflet de Société
Un sous à la fois!

RSS Billets choisis de mon agrégateur (blogoliste dans la bannière)

  • Erreur, le flux RSS est probablement en panne. Essayez plus tard.

Archives

copyleft

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Catégories

Statistiques (depuis 01/01/2008)

  • 633 381 hits