
La crise financière mondiale actuelle qui se dessine est une belle allégorie de la répartition des pouvoirs dans notre société. J’admets que l’utilisation du terme « allégorie » est un choix plus esthétique que pragmatique, puisqu’il s’agit plus amplement de la réalité… Alors, une question : pour ce qui est du phénomène de panique humaine qui occasionne les soubresauts économiques à court terme, qui en détient les leviers? Pas vous ni moi, sauf si vous travaillez dans un domaine qui touche à la spéculation.
Donc, notre seul levier est notre pouvoir d’achat — et minimalement nos votes (quelle bonne blague!) —, et il semble que seule la confiance au système permet de nous rendre, nous les consommateurs, plus chauds ou plus froids à la consommation. Au total, c’est la peur qui guide les gens de la Bourse, c’est la peur qui guide le peuple. Pour faire un constat analytique simple, c’est terrorisant. Le capitalisme, tel qu’il se pratique aujourd’hui, est effroyable.
Mais, il suffit de laver la pollution avec des statistiques de croissance économique bien ficelées pour que cela ne le soit plus… Après le blanchiment d’argent, l’économie est javellisante!
Il reste que le coût de notre confort est plus élevé qu’on le croit : La Presse canadienne fait état d’une étude qui « met en lumière les dommages écologiques que les pays pauvres supportent pour permettre indirectement aux pays prospères de maintenir leur niveau de vie ». Alors, la mondialisation ne serait pas que positive, puisqu’il y a un écart causal évident entre les pays riches et les pays pauvres qui, bien qu’ils « n’aient contribué qu’à raison de 1,3 pour cent aux gaz destructeurs de la couche d’ozone, […] payeront 15 pour cent de la facture en termes d’impact sur la santé. »
En gros, il y a de l’iniquité, de la pollution partout, qui aura assurément des répercussions globales et on devrait se fermer les yeux, laisser la science spéculative faire son travail, et foncer tout droit en scandant la croissance et le progrès à tout prix. Voilà le plan.
Les systèmes boursiers et leurs laquais sont comme un pistolet sur la tempe de l’humanité. Il faudra que le pouvoir d’achat se transforme en pouvoir d’acheter responsable, cette sangsue boursière mourra alors de sa belle mort, laissant la place à un système plus respectueux de la vie.
(Photo : dhammza)
Le problème avec la pollution c’est qu’un pays émergent comme la Chine, et Dieu seul sait de quoi ils sont capable, entre rapidement dans la valse de la recherche de pétrole sur le dos des pays pauvres et ces pays pauvres sont prêt à céder ces ressources sans trop de regards sur la pollution laissée derrière. Je pense que le système capitalisme entre dasn une nouvelle ère et je vois difficilement comment il pourrait en sortir gagnant. Je ne pense pas que les pays Occidentaux peuvent dire aux pays émergents de consommer moins alors que nous consomons encore beaucoup trop.
L’achat responsable peut être une solution mais tant et aussi longtemps qu l’achat responsable sera plus cher cher que l’achat conventionnel, peu de gens adhèreront à ces pratiques responsables parce que l’argent prime encore sur beaucoup de chose dans l’imaginaire collectif.
Je pense qu’il va devoir y avoir une crise majeure pour remettre en cause certains paradigmes de fond du système capitalisme pour qu’un vrai changement se fasse.
agressant ce canon;-)
Y-man,
oui, la crise majeure… je ne veux pas qu’elle arrive et il y a un côté de moi qui la souhaites! J’ai espoir qu’on va se réveiller.
Gaétan,
Désolé… ;P
Peu de chances qu’on allume au point d’embrasser les changements nécessaires pour remettre les choses en place (si cela est possible).
Comme on nous le rappel dans la cool vidéo Story of Stuff, la consigne émise par Bush à l’intention de la nation au lendemain du 11 septembre était d’aller magasiner!
L’après-2e guerre mondiale s’est avérée être un super incubateur de capitalisme en Occident et au Japon (par défaut via l’occupation américaine). Après plus d’un demi-siècle de ce régime, les tisserants du pouvoir capitaliste on bien fait leurs devoirs et passé pas mal tous les tests auxquels ils ont eu à faire face. Et tout cela, avec la bénédiction du peuple qui, bien occupé à acheter ou à planifier pour acheter, n’exige plus de ses gouvernements qu’ils ne s’assurent qu’il y ait le moins d’entraves possible à la saine et sainte économie.
Le moule est probablement impossible à briser en utilisant une approche qui englobe les masses. Même la crise majeure espérée par Y-man n’y arriverait pas, selon moi; historiquement, au sortir d’une crise comme un méga crash boursier, la population suit le lead du gouvernement, qui, dans de telles conditions, pousse exclusivement vers le rétablissement de l’économie. Et pas vers une adaptation du modèle dans le but d’éviter les erreurs du passé. Mais bien vers un retour au modèle qui génère le plus de cash parce que c’est comme ça qu’on contrôle une populace : la consommation.
On respire pour consommer!
Pour que cela change, faudra voir des États éclater, une bonne partie de la classe dirigeante occidentale (quoique de plus en plus mondiale) passer au bûcher, et surtout, les palliers de gouvernements mondiaux (ONU, Banque Mondiale, OMC, etc.) s’effondrer, car c’est de là que presque tout ce qu’il y a de mauvais dans le système capitaliste prend sa source. Et, c’est aussi là que se trouvent beaucoup des pires crosseurs-manipulateurs du système.
En tout cas, collectivement, on est pas sorti du bois.