De l’indignation en vrac

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Voilà, en vrac, quelques sujets à pointer, à pétage de coche, à graver au fer rouge pour faire monter la sauce. Choisissez la sauce à quoi, de quoi.

L’allumeur, c’est Le Crachoir :

Deux juges américains ont admis avoir touché plus de 2,6 millions de dollars de la part de prisons privées en envoyant pendant des années de jeunes mineurs en détention ou en camp disciplinaire pour des délits sans rapport avec leur peine.

Les plaintes en nom collectif s’accumulent contre ces deux juges de Pennsylvanie qui ont reconnu devant la justice la semaine dernière, avoir «conclu un accord pour garantir la fourniture de jeunes délinquants» auprès d’une société privée d’exploitation de prisons, PA Child Care.

(Source : Le Devoir)

Tabarnac.

Autre matériel à gros mots, Lawrence Griffin soulève que le gouvernement de Jean Charest « vient de nommer Mme Hélène Desmarais épouse de Paul Desmarais Jr. de Power Corporation, sur le conseil d’administration du CHUM et qui est également membre du think-tank de l’Institut économique de Montréal, qui préconise depuis déjà plusieurs années une plus grande ouverture du privé dans la santé. »

Ça glisse, ça glisse : pour quand un référendum sur la place du privé en santé?

Le troisième sujet est seulement factuel, mais ô combien représentatif.

Une étude menée par deux psychologues de l’université californienne de Berkeley démontre que les « riches sont moins attentifs aux autres que les pauvres ».

Donc que la richesse tend à rendre individualiste tandis que la pauvreté provoquerait le contraire. Un des chercheurs explique que « ces différences remonterait à notre instinct animal ».

L’humanité va-t-elle un jour se sortir de sa condition inconsciemment animale pour sauter dans un progrès global?

C’est désespérant…

25 Réponses to “De l’indignation en vrac”


  1. 1 Enkidu février 17, 2009 à 17:41

    Il n’y a rien d’étonnant là-dedans. Les riches préfèrent rester riches. Ils finissent souvent par s’inventer des justifications pour leur statut de favorisés. Il y a quoi s’indigner, certes, mais pas à s’étonner. La question qui en découle, c’est qu’est-ce nous, pauvres mortels ordinaires, pouvons-nous faire face à ça?

    Mais parfois, je me demande si nous agirions mieux qu’eux, si nous étions à leur place. Pas sûr.

    J’ai toujours trouvé que le second sapiens dans le nom de notre espèce était exagéré. Même le premier, parfois, me semble douteux chez certaines personnes.

  2. 2 Noisette Sociale février 17, 2009 à 18:44

    « Ça glisse, ça glisse : pour quand un référendum sur la place du privé en santé? »

    Je ne sais pas. Je pense que ta question est très pertinente.

    Mais pour être bien honnête avec toi, j’aurais extrêmement peur du résultat…

  3. 3 Nicdou février 17, 2009 à 22:34

    Hmmm, comment dire… ?

    Dire du bien du système privé en santé au Québec, c’est un peu comme tenter de passer un jugement de valeur sur, disons, le peuple juif : on a tellement de la difficulté à se sortir le tabou de la tête qu’on préfère se faire accroire que la position contraire est intenable et injustifiable.

    « Heille, le gars vient de dire quelque chose de négatif sur les Juifs ! C’est un raciste ! On ne dit pas de telles choses, surtout pas depuis la deuxième guerre mondiale ! Non mais franchement, pour qui se prend-il lui ?! »

    « Heille, le gars vient de laisser poindre la possibilité que l’intervention du système privé dans la santé pourrait améliorer les choses ! Il est malade lui, ou quoi ?! On ne dit pas de telles choses ! Le privé, c’est la fin de la gratuité, c’est la fin de l’universalité ! Pour qui se prend-il, lui, de seulement considérer la chose ?! »

    C’est un tabou tenace. Et c’est peut-être malheureux à dire (ou même insoutenable pour certains), mais la réflexion en vaut la peine.

    Papier intéressant d’Alain Dubuc à cet effet cette semaine dans La Presse, qui touche à cette foutue obsession que l’on a au Canada face à la « légalité » dans notre système de santé. À mon avis, la réflexion va dans le même sens en ce qui a trait à l’intervention du privé :

    http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/alain-dubuc/200902/14/01-827483-y-a-t-il-un-avocat-dans-la-salle-dop.php

    Et pour ceux qui voudraient s’en assurer : non je ne suis pas un pro-Bushiste, antagoniste, droitiste, adéquiste qui roule en Hummer ! Je suis juste un être humain qui se pose des questions et qui a eu l’occasion de goûter à deux types de médecine dans deux pays diamétralement opposés:

    http://nicdou.blogspot.com/2009/02/une-experience-de-vie-une-comparaison.html http://nicdou.blogspot.com/2009/01/petite-exprience-de-sant-qubcoise.html.

    Quand ça nous arrive personnellement, ça nous fait réfléchir doublement et ça nous ouvre les yeux sur une certaine réalité crue. C’était mon grain de sel.

  4. 4 Enkidu février 17, 2009 à 22:51

    @ Nicdou

    Et moi je suis las d’entendre que si on est pas trop d’accord avec l’idée de la privatisation de notre système de soins, c’est parce que c’est un tabou pour nous.

    J’ai fait de la recherche sur l’organisation des centres hospitaliers, j’ai travaillé dans un CH au niveau de l’organisation, et si je peux dire que ce n’est pas parfait, je prétends que la privatisation ne pourrait qu’empirer les choses. Ce qui va arriver si cela se fait, c’est que le privé prendra tout ce qui est payant (chirurgies et maladies pas compliquées), laissant ce qui est lourd aux hôpitaux publics. Le privé va aussi attirer les médecins, avec des conditions avantageuses (vu la simplicité des cas), ce qui va aggraver la pénurie de médecins dans le milieu public, sans compter que c’est déjà le cas avec les infirmières, qui préfèrent souvent aller travailler dans les agences… Et bien sûrs, les nantis se plaindront de payer des impôts pour un système qu’ils n’utilisent pas…

    Par ailleurs, Renart parle ici (entre autres) de la nomination de Mme Desmarais comme membre du CA du CHUM. Tu m’excuseras, mais je doute fort que cette dernière ait à coeur l’intérêt du peuple. Très probablement, elle va faire pression pour que le CHUM se construise sur le site d’Outremont, dont les terrains appartiennent à son mari, tiens tiens…

  5. 5 Nicdou février 17, 2009 à 23:42

    @ Enkidu

    Point de vue intéressant, je ne le nie pas. Et je ne peux qu’être en accord avec ce que tu affirmes en ce qui a trait à la nomination de Mme Desmarais.

    Là où ça cloche de mon côté, c’est qu’on semble toujours tenter d’expliquer les supposés problèmes et excès du système de santé privé d’un point de vue administratif sans réellement songer aux réels effets sur la population.

    Pour reprendre les mots de Dubuc, les vraies questions ne sont pas « Est-ce légal, est-ce que ça respecte la loi ? », ou encore « Est-ce qu’on va tomber dans l’extrême, est-ce que ça sera l’hécatombe ? » (comme le pétard mouillé du bogue de l’an 2000…), mais bien « Est-ce bon pour les patients ? Est-ce que ça améliore la santé des Québécois ? ». Car, si la solution n’est pas de basculer vers le privé, elle n’est pas nécessairement dans le statut quo non plus…

    Moi le système de santé, je ne le perçois pas d’un point de vue administratif, car comme la majorité de la population, je n’y travaille pas. Le système de santé, je le perçois d’un point de vue client (ou bénéficiaire, si on désire rester dans le politiquement correct) et du point de vue d’un payeur de taxes.

    Lorsque ça nous arrive personnellement et qu’on tombe malade, on veut se faire soigner efficacement. Payer le même montant pour les mêmes services, que le système soit privé ou public, dans le fond on s’en balance. L’important, c’est que ça fonctionne et que notre mort ne soit pas précipitée par une lourdeur administrative qui aurait pu être contournée par une meilleure gestion. Et tant mieux si, en prime, le système demeure public et permet l’accessibilité universelle des services.

  6. 6 Enkidu février 17, 2009 à 23:53

    @ Nicdou

    Je suis totalement d’accord avec toi qu’il faut regarder le problème du point de vue des gens qui sont soignés, et non pas d’un point de vue administratif, comme le fait à tort le ministère depuis au moins 15 ans.

    Et note que je le public pour moi n’est pas une religion : certaines choses sont bien gérées dans le privé, dans un système de libre concurrence.

    Cela dit, quand on parle de privatisation du système de soin (même partielle), je crains que des effets pervers tels que je l’ai décrit plus haut viennent achever le système public, ce qui ne peut que nuire aux patients s’ils se trouvent du jour au lendemain à payer pour leurs soins, comme dans les années ’50.

    Le plus triste dans tout ça, c’est que je suis convaincu qu’on pourrait faire bien fonctionner le système public. Il faudrait foutre à la porte tous les incompétents qui s’y trouvent (dieu sait que j’en ai vu, surtout des « cadres »), les guidounes de politiciens et arrêter de s’en servir comme arme politique. Mais pour ça, ça prend du courage.

    Grosse commande…

  7. 7 renartleveille février 17, 2009 à 23:56

    Enkidu,

    « Mais parfois, je me demande si nous agirions mieux qu’eux, si nous étions à leur place. Pas sûr. »

    j’ai parfois la prétention de penser que oui, mais bon, je me doute bien que l’argent étourdit à un niveau qu’on ne se doute pas…

    Et, concernant le nom de l’espèce (je ne me souvenais plus qu’est-ce que « sapiens » voulait dire…), j’ai trouvé ça sur Wikipédia :

    « Homo sapiens sapiens est l’ancienne dénomination des Homo sapiens de l’ère moderne.
    Cette classification distincte a été abandonnée et l’on considère désormais que les fossiles comme celui de l’Homme de Cro-Magnon et l’homme moderne constituent une seule et même espèce : Homo sapiens.
    Cette dénomination Homo sapiens sapiens1 fut utilisée jusqu’en 2003, l’espèce Homo sapiens étant subdivisée en deux groupes distincts, considérés comme deux sous-espèces, l’autre étant Homo sapiens neanderthalensis. En 2003, après des études génétiques, il semblerait que les deux groupes aient un génome trop différent pour être deux sous-espèces, et constitueraient ainsi deux espèces à part entière du genre Homo. Homo sapiens neanderthalensis fut donc renommé en Homo neanderthalensis, et Homo sapiens sapiens en Homo sapiens. »

    Noisette,
    « Je ne sais pas. Je pense que ta question est très pertinente. »

    mets-en que c’est pertinent! 😉

    « Mais pour être bien honnête avec toi, j’aurais extrêmement peur du résultat… »

    Mais au moins avec un choix clair du peuple, on aurait moins l’impression de se faire passer un sapin… Et le pire c’est que ma position à ce sujet n’est pas immuable. Cependant, le fait de voir le privé s’inscrire de cette manière en santé me donne l’impression qu’il y a quelque chose de pas net derrière tout ça.

    Nicdou et Enkidu,

    je pense qu’on peut s’entendre sur le fait que la fin justifie les moyens, mais qu’on a souvent l’impression que la fin c’est les moyens…

  8. 8 Enkidu février 18, 2009 à 0:22

    @ Renart

    Je vais me coucher moins niaiseux ce soir, merci de me faire remarquer que nous avons enfin abandonné le second « sapiens ». Par contre, je suis déçu pour l’homo neanderthalensis… snif ! snif!

  9. 9 modotcom février 18, 2009 à 7:35

    Ca écoeure bien sûr. L’affaire des juges, lue hier, est révoltante quand tu penses aux jeunes incarcérés. Toutefois, la cupidité sera toujours de ce monde et la corruption ne disparaîtra pas. Ce n’est pas un discours fataliste mais matière à surveillance, contrôle – là où le bons sens n’est pas généralisé (parce qu’on est humain), cela prend un gros nanny state.

    Ouain, santé à 2 vitesses, avec Mz Power corp au chum, pas bonne nouvelle… Les questions soulevées dans les commentaires ci-dessus sont très pertinentes, la fin justifie les moyens ok, quand ça nous arrive, on veut être soigné rapidement et efficacement. Une éminente différence dans le cas du public, c’est que les impôts prennent en charge la santé des plus démunis, autrement dit les riches payent pour les pauvres. Donc, le prix de la santé au privé et au public n’est pas le même pour tout le monde, les pauvres ne pourraient pas se faire soigner au privé – je crois. Si tout le système public fonctionnait efficacement, on aurait un très bon exemple du modèle théorique de redistribution de la richesse. C’est pour cela que je suis encore une défenderesse du système public (à améliorer, comme toute chose, mais si on a arrêté d’y croire, les efforts sont abandonnés).

    Révolte et pétage de coche, non pas encore, juste beaucoup de déception de voir que nous en sommes toujours là.

    Une dame écrivait dans Le Devoir hier qu’elle était en colère; je pense que cela résume mon état d’esprit en général:

    http://www.ledevoir.com/2009/02/17/234246.html

    bonne journée renart et merci vivement de tes rélexions!

  10. 10 Reblochon février 18, 2009 à 8:34

    Est-ce qu’on pourrait un jour parler du privé en santé sans se baser sur le modele americain, mais plutot francais.

    L’histoire des medecins qui vont partir, du privé qui va garder que ce qui est payant, ce n’est pas l’idee de plusieurs du privee en santé, meme Dumont ne parle pas de ce genre d’optique.

    En bloquant le privé comme actuellement c’est fait ici, on autorise un semi-privé qui a exactement les effets nefastes qu’on reproche au privé (vision americaine): des medecins et des infirmieres qui partent, des soins selectionnés.

    Il y a plusieurs sortes de medecines privées, ca serait bien que certains arretent avec leurs prejugés, leurs amalgames et leurs generalisations !

    Le systeme privé francais est par exemple completement transparent pour le citoyen. C’est une administration privée, mais offrant exactement les memes services que le public à TOUT LE MODNE ! Et les soins sont remboursés de la meme facon que ca soit en Hopital ou en Clinique. Gamin je pensais que c’etait deux facons d’appeler la meme chose tellement qu’on ne voit pas de difference. Il a fallu qu’on m’explique pourquoi c’etait deux systemes, un public l’autre privé !

    Y a des tabous au quebec qui font que la population est incapable d’avoir un jugement posé et raisoné … meme parmis des gens travaillant dans le systeme de santé ! qui est largement defficient ici. On ne parlera pas des soins dentaires qui sans assurance sont inaccessibles aux pauvres et meme aux salaires moyens ! Ouaah, super le systeme de santé universel, public et gratuit. Mon cul ! (et je reste poli hein)

    Il faudrait un jour etre capable d’avoir un debat sur ce sujet sans tout de suite coller au privé des etiquettes americaines. En laissant la place à une administration privée bien reglementée, en indiquant bien que l’acces est libre à tous et remboursé de la meme facon qu’au public, en obligeant les medecins à donner un nombre d’heures mensuelles au public avant de pouvoir d’exercer au privé, on aurait un systeme un peu plus efficace. AUCUN RAPPORT avec la definition du privee americain !

    On ne parlera pas des soins longues durees defficients, des soins anemiques et de l’assistance ridicule aux personnes handicapés tant mentales que physiques, des soins de premiere ligne inexistants (medecin à domicile, service de medecin de nuit, medecin ambulant pour les grandes municipalités, pharmacies d’urgence 24h/24, etc)… apres on se plaint que les urgences sont pleines !

    Faudrait vraiment tout remettre en cause et changer totalement ce systeme qui meurt tranquillement, surtout avec le plus grand nombre de personnages agées, une esperance de vie qui augmente toujours et des medicaments de plus en plus couteux. Par contre, il faudra vraiment faire attention que des lobbys de toutes sortes, des hommes d’affaires à la Desmarais, ne profitent pas de cette refonte pour nous imposer un systeme americain.

    Et pour finir, le systeme à deux vitesses n’existe pas. Il y a au minimum TROIS vitesses au Quebec actuellement, si ce n’est plus. Alors nous dire que le privé va amener deux vitesses de medecine, c’est prendre les gens pour des cons. C’est deja pire aujourd’hui !

  11. 11 Enkidu février 18, 2009 à 10:41

    @ Reblochon

    Personne ne dit ici que notre système de santé fonctionne parfaitement.

    Cela dit, tu as raison, quand nous pensons à l’ouverture au privé dans la santé, c’est au modèle américain que nous pensons.

    Cependant, c’est aussi à ce modèle-là que pense notre gouvernement actuel. C’est ça le problème.

    Si c’était le modèle français qui était proposé (ou même certains éléments du modèle brittanique), ça ne serait pas si inquiétant.

    En passant, toi qui dit avoir une bonne connaissance du système français, tu devrais aller compléter la page de Wikipédia sur le sujet, elle anémique, alors que la version anglaise est beaucoup plus détaillée…

  12. 12 Reblochon février 18, 2009 à 10:54

    « Cependant, c’est aussi à ce modèle-là que pense notre gouvernement actuel. C’est ça le problème. »

    Bien d’accord, et c’est d’un danger pour notre systeme et notre societé. C’est aussi la vision generale du ROC quand à l’avenir de la santé. Il y a qu’au Quebec à connaissance où des groupes militent pour un systeme de privé de type euroepeen. Raison de plus pour quitter cette federation bidon.

    Ce n’est pas que je dit avoir une bonne vision du systeme francais, c’est plutot qu’une bonne partie de ma famille y travaille (ou y travaillait), dont mes parents. Et comme j’ai eu aussi la chance d’etre assez malade il y a quelques annees, ca m’a permis de le tester aussi 🙂

    Le reste, ce sont des faits que n’importe qui peut constater et analyser.

    Education, prevention, lutte à la pauvreté et la precarité, sont aussi des voies indirectes essentielles pour maintenir un bon systeme de santé.

    Et aussi tordu que ca puisse paraitre, je dirais que meme avoir un pays à nous ca serait pas mal. Le moral, des racines et un sentiment d’appartenance c’est tres important pour un peuple, surtout quand il se cherche. Ca joue surement sur le taux de suicide plus elevé chez nous qu’ailleurs et meme les maladies. On prend les paris ?

  13. 13 Enkidu février 18, 2009 à 12:34

    Ce qui est certain, c’est que la position « entre deux chaises » que nous prenons actuellement au Québec est très malsaine. Alors on se branche d’un côté ou de l’autre, mais on se branche (et avant que tu t’excites, lis mon autre commentaire au sujet de ce que je veux dire par une position fédéraliste).

    Cela dit, je ne pense pas que le modèle américain soit le consensus au ROC. C’est le modèle, j’imagine de Harper-les-amaricains-ils-l’ont-l’affaire, et probablement de bien des albertains qui croulent sous l’or noir, mais pour ce qui est de l’Ontario et de BC, pas sûr pas sûr… Ce qui me semble certain, c’est que si on est présenté avec les faits plutôt que la propagande, on ne peut pas tellement trouver le modèle américain efficace, il laisse trop de monde dans la m… À moins bien sûr qu’on se foute des pauvres et des gens très malades.

  14. 14 Reblochon février 18, 2009 à 13:29

    Je l’ai lu. Tu nous demandes de tout abandonner, de devenir une simple province et de disparaitre tranquillement dans la masse. Pas mal.

    J’ai en effet exagéré l’attitude du ROC, mais bon, depuis quand doit-on faire des cadeaux à ses adversaires. C’est sur qu’à Toronto ou Ottawa, tu dois trouver des gens eduqués et pourvu d’une intelligence superieure aux farmers de l’ouest. D’ailleurs il n’y a pas tant de difference entre toronto-centre et Montreal, du moins pas autant qu’entre Quebec et MOntreal 🙂

  15. 15 prolapse février 18, 2009 à 16:07

    Cette histoire de « commandites » (je ne sais pas comment appeler ça autrement) par les prisons privées est totalement révoltante !

    Ça me donne mal au coeur, au vrai coeur !

  16. 16 renartleveille février 18, 2009 à 17:22

    Enkidu,

    😉

    Modotcom,

    au plaisir! Merci pour ton commentaire!

    Reblochon,

    bon point. Mais c’est tout sauf simple…

    prolapse,

    bienvenue ici, même si ça t’as donné mal au coeur… 😉

  17. 17 prolapse février 19, 2009 à 10:50

    Merci 🙂
    J’ai pris des Rolaids.

  18. 18 Nicole février 19, 2009 à 12:39

    C’est drôle que tu écrives ça : «L’humanité va-t-elle un jour se sortir de sa condition inconsciemment animale pour sauter dans un progrès global?»

    Moi, je me disais quand est-ce que l’Homme acceptera enfin qu’il est à la base un animal et que son intelligence ne lui permet pas de se sortir de cet état naturel.

    La faculté de comprendre (l’intelligence) ne permet pas de changer l’état d’un corps mais cela permet d’en comprendre son fonctionnement. De là, je suis d’accord pour dire que comprendre donne donc la possibilité de modifier un comportement en tentant de contrôler le résultat. Nous pouvons agir autrement, tout en demeurant animal et en gardant par exemple notre instinct qui n’est pas négatif en soi puisque c’est quand même en grande partie grâce à lui que nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui.

    Sans connaître les études en question mais juste en regardant le comportement des gens, surtout des enfants… on le constate bien. L’enfant qui a de nombreux jouets, il ne veut en prêter aucun. Celui qui n’en a qu’un seul est pourtant capable de le donner généreusement. Plus on possède et plus on a peur de perdre… moins on possède, et bien on suppose qu’on a rien à perdre!

    Le jour où l’homme sortira de sa condition humaine c’est qu’il aura pris conscience que son esprit habite un corps et qu’en réalité il n’y a pas de limite. Mais bon, pour cela il faut être de ces gens qui croient que l’être humain n’est pas que matière physique… autrement je vois mal pourquoi le cerveau permettrait d’agir d’une manière différente que ce qu’il a été programmé génétiquement. C’est un peu comme si un robot, pouvait découvrir qu’il n’est pas limité qu’à ses fonctions et ses connections électroniques. Ça se peut! Qui sait!

  19. 19 renartleveille février 19, 2009 à 15:37

    Nicole,

    « Moi, je me disais quand est-ce que l’Homme acceptera enfin qu’il est à la base un animal et que son intelligence ne lui permet pas de se sortir de cet état naturel. »

    j’ose croire que la réflexion et une bonne connaissance de soi et de ce que l’on désire projeter permettraient de transcender cette condition d’« animal pensant, mais qui reste malgré tout un animal »…

    Ça me semble réducteur quant aux possibilités de l’humanité et c’est pour ça que je parle de progrès. Non sans douter qu’un jour on y arrive.

    Il y a déjà la religion qui a toujours tenté de soutirer l’homme de sa condition animale par la grâce de Dieu. Je crois que ce pouvoir est entre nos mains, puisque je crois à la force de l’humain, pour ne pas croire en la force divine.

  20. 20 Nicole février 19, 2009 à 16:06

    Renart,

    j’aimerais croire que l’humain peu changer et se soustraire de son état animal, et je le crois possible mais sous d’autres conditions qu’il n’est selon moi pas prêt encore à vouloir comprendre et accepter. (et je ne par pas de divinité, cela suppose un être suprême et j’ai dû mal à y croire) Mais ce qui me fait douter de cette éventuelle capacité, c’est que plusieurs milliers d’années sont passés et l’Homme commet encore les mêmes «erreurs» et les mêmes «crimes» sans relâche… il ne fait que commenter ses propres actes et il est incapable de les modifier. Viendra-t-il ce jour où les paroles seront de vraies actions? Peut-être bien…

    Je donne un exemple des plus banal, l’humain n’a changé que les outils pour se défendre voire se battre. Le progrès y est, mais il est loin d’être humain. Il me semble qu’après plus de 3000 ans, une bonne centaine sinon millier de guerres, si le cerveau de l’Homme était capable de plus de progrès, ça fait longtemps qu’on aurait passé à autre chose au lieu de poursuivre encore des batailles et craindre celles qui sont à venir.

    Enfin, c’est un débat aux questions complexes et qui demeureront probablement sans réponse. Je me suis posé longtemps les questions suivantes et je me les pose encore, qui est l’Humain? Quels sont ses facultés? A qui et à quoi servent-elles? Pourquoi devraient-ils inévitablement progresser, quel en serait le but? L’évolution est-ce forcément un signe de progrès et d’amélioration? Ou n’est-ce tout simplement pas le changement d’un état à un autre. Bref… je ne crois pas que je limite l’homme à sa condition animal, il se limite lui même à bien plus. Je suis d’avis que tant qu’il ne comprendra pas certaines choses, le progrès global dont je crois comprendre que tu nous fais part n’est pas à veille d’arriver. ;o)

    Mais bon laissons la chance au coureur… après tout si la tortue à su déjouer le lièvre, peut-être l’Homme pourra-t-il se déjouer lui-même un jour!

  21. 21 Enkidu février 19, 2009 à 16:54

    Cela m’étonne toujours que l’on veuille « transcender » notre état d’animal, comme si c’était mal d’être ce que nous sommes, des animaux, justement, mais avec l’incroyable capacité de la pensée et de la réflexivité.

    Notre problème, à mon avis, ce n’est pas que nous soyons des animaux, c’est que nous utilisons si peu raisonnablement cette faculté qui nous définit.

    Je suis plutôt d’accord avec Nicole qu’il faut que nous assumions le fait que nous sommes des animaux. Pas pour nous livrer pieds et poings liés à nos instincts dans leur forme brutale, mais pour en prendre acte et apprendre à les satisfaire d’une façon intelligente, sans nuire aux autres et sans menacer la survie de notre espèce. Comme le dirait Jung, un instinct refoulé est bien plus dangereux qu’un instinct dont on a conscience.

    Mon cinq cennes philosophique du jour…

  22. 22 Reblochon février 19, 2009 à 18:30

    Je tiens à peu pres le meme discours que Nicole, donc je m’abstiendrais d’en rajouter dans ce sens. Je suis peut-etre un peu plus misantrope et pessimiste.

    Tout ce que les faits nous montrent, c’est que l’histoire ne fait que se repeter, meme si les lieux, les gens, les moyens sont differents.

    Le probleme, en plus de celui soulevé par Endiku – le fait que nous n’assumions pas ce que nous sommes – est dans une des caracteristique de notre race. Les humains vivent en meutes plus ou moins grosses et sont incapable de laisser une autre meute profiter d’avantage que la leur ne pourrait posseder. On tire tous la couverture de notre bord. Ceux qui ne le font pas se font dominer ou disparaisse. Pour qu’il y ait changement, il faudrait qu’il soit international et suivi de facon globale. Alors à part une dictature mondiale… je ne vois pas.

    Sans culture, ni education on se fait dominer par un groupe plus puissant; et quand on en a, on philosophe, on refait le monde dans son salon chacun de son bord, tout en critiquant le systeme, mais on ne fait rien pour qu’il change, on reste assis sur son steak, on devient incapable de s’unir, de se bouger, de se battre pour un monde meilleur.

    Je me permettrai un petit clin d’oeil pour dire que ca ne sert à rien de laisser la chance à une meute qui nous domine, elle ne changera pas tant qu’on ne lui parlera pas d’egal à egal. C’est humain. L’individu peut etre genereux, pas la meute.

    Vous pouvez comparer aux evenements de la Guadeloupe, on y voit exactement ce cas de figure. Une meute dominante refusant tout partage avec les autres. On peut bien leur laisser toutes les chances du monde, ils ne changeront pas d’eux-memes. Et ca mene à quoi, un jour ou l’autre à des actes de frustration, de violence, tout à fait comprehensible meme si on ne les trouve pas acceptable dans notre nouvelle vision de l’etre humain « moderne ». Une vraie farce.

    Quand je milite pour un parti politique, je passe enormement de temps à ecouter les gens et leur preoccupation. Ca se resume simplement dans nos pays: Moi, Mes interets, Mes avantages, Mon salaire, Mes impots, Ma retraite, Mes soins de santé, Mes trois televisions, Mes deux chars, Ma piscine, Mon chalet, Mes vacances, Mes placements, … Et si vous leur parlez de sacrifice pour changer ce monde de merde, ils vont vous demander que les autres changes avant eux. Ils ne sont pas fous et je ne vais pas leur jeter la premiere pierre. Quand on voit certains pourris s’en mettre plein les poches quand d’autres sont obligés de faire des choix difficles, voire des sacrifices, je me sens mal de leur vendre l’idee qu’ils en laissent encore plus aux autres… sachant que ca risque encore d’etre les pourris en bout de ligne qui vont le recuperer.

    Alors on fait quoi ? Un coup d’etat et on impose le bonheur, la generosité, la cooperation, la paix ? On combat les injustices en essayant de respecter les regles et en respectant les lois (quand on voit par qui elles sont faites !) ? Ou on se fait une vraie revolution avec la quasi certitude qu’elle sera recupéré par des gens mal intentionnés.

    Personnellement, j’attends un cataclysme planetaire, ou une invasion extra-terrestre, sinon je ne vois pas comment la majorité de la race humaine poussera dans le meme sens pour faire evoluer notre condition !

    De mon coté, je me suis choisi un combat realisable. Je fais tout pour que ma meute puisse retrouver sa liberté, pour qu’elle puisse enfin s’epanouir, assumer ses actes et etre maitre de son destin… autan que cela est possible pour un peuple en 2009. Une fois atteint, je pense que je militerais pour que cette meute devienne un exemple humain acceptable pour d’autres meutes, en esperant que nous puissions avoir assez d’influence ou de charisme pour faire changer des gens. En tout cas, ce n’est pas en restant canadien que cela sera possible. Si on ne se respecte pas, si on ne se fait pas respecter, on ne pourra pas changer quoi que ce soit. C’est fier et debout qu’on peut etre un exemple pour les autres. C’est seulement comme cela que les autres pourront juger nos actions. C’est tellement evident à comprendre. Et ce n’est qu’un message d’ouverture et de generosité envers le reste du monde, et ca commence d’abord en etant genereux avec nous memes et arreter de penser qu’on peut changer le monde sur une echelle mondiale. Vous savez le genre de discours ridicule : moi je suis un citoyen du monde. Mais oui, c’est ca. Va voyager tu vas voir comment tu vas etre bien accueilli !

    « L’appartenance à un peuple n’est pas en soi une fermeture au monde. Elle est l’une des nombreuses identifications concrètes de l’homme et, par suite, un des enracinements essentiels de sa liberté. Se dire homme tout court n’est jamais qu’un raccourci : l’homme enraciné concrètement dans sa liberté se situe de plain-pied dans l’universel; l’asservi en est coupé. »
    Jean Bouthillette, Le Canadien français et son double

    Voila, pour changer le monde, commencons par changer notre monde, devenons l’egal des autres peuple et des autres nations matures, libre de nos actes ! Ca passe obligatoirement par notre souveraineté, au sein d’une confederation (ha ha ha ! mais oui on y croit) ou par notre independance. N’attendons pas que les autres fassent un geste pour nous, si c’est un peuple nous dominant, il ne verra jamais l’interet de faire quoi que ce soit de lui meme. Il faut le menacer de partir, de devenir libre, mettre nos valises sur le pas de la porte avec la ferme intention de s’en aller si il ne change pas radicalement sa facon de se comporter avec nous. Et pour cela, on m’appelle un fanatique dogmatique ! :o)

    bisous à tous

  23. 23 Enkidu février 19, 2009 à 19:15

    @ Reblochon

    Tu as droit à ton opinion, mais es-tu obligé de ramener le débat fédéralisme-indépendantisme dans TOUTES les discussions?

  24. 24 Reblochon février 19, 2009 à 21:03

    Si. Surtout que ca touche carrement ce sujet. Notre peuple pourrait etre pris comme exemple pour changer ce monde si on s’en donnait la peine. Et ce qu’on vit actuellement est aussi une indignation, une insulte au respect et à la liberté.

    Donc je peux. C’est notre vie.

  25. 25 renartleveille février 20, 2009 à 14:48

    Nicole,

    tu soulèves quelques éléments que j’avais en tête en soulevant ma question.

    Dans le fond, c’est comme si l’humain magnifiait son bagage (ou fond) animal par le progrès technologique. Par exemple, pas besoin d’expliquer comment se retrouve du côté humain la tendance animale à « marquer son territoire »…

    En creusant un peu plus de ce côté, j’ai l’impression qu’une bonne partie de la réponse se trouve dans l’anarchisme, dans le sens de l’abolition de la tendance animale du « chef de meute ».

    Quand les meneurs naturels ne seront plus dans une dynamique supériorité-infériorité, parce que l’évolution sociale aura rendu tout ça absurde, il y aura un bon bout de chemin de fait.

    Enkidu,

    « Pas pour nous livrer pieds et poings liés à nos instincts dans leur forme brutale, mais pour en prendre acte et apprendre à les satisfaire d’une façon intelligente, sans nuire aux autres et sans menacer la survie de notre espèce. »

    cela ne vient pas contredire ce que je pense, au contraire. C’est bien parce que je crois que nous sommes déjà, enfin, sauf les créationnistes et autres fous de Dieu, au courant de notre origine animale que je pense au futur en termes de « progrès global ».

    Lire mon commentaire précédent à Nicole.

    Reblochon et Enkidu,

    j’avoue que Reblochon a le don de toujours ramener la question de la souveraineté à toutes les sauces, mais pour ce sujet-ci, je le vois d’un bon oeil.

    Un peu comme la position d’un Anarcho-Pragmatiste qui fait la promotion de la position souverainiste même pour les anarchistes, ce qui est au premier abord contradictoire.

    Si s’aider soi-même est le départ pour changer la société, je crois que de ramener le pouvoir plus près des Québécois serait plus profitable pour changer le monde. Cela dit avec tout l’idéalisme que je suis capable de concentrer en une seule phrase… 😉


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