Pour en finir avec le lipdub, entre autres…

Visitez mon nouveau blogue :  http://www.renartleveille.com/

Un certain David Descôteaux (affilié à l’IEDM : un organisme de charité, soit dit en passant!), est venu me spécifier voilà quelque temps (à la suite d’un vieux billet, « La peur d’Anne Dorval ») qu’il a signé une chronique dans le journal Métro et que ça devrait m’intéresser. Si vous vous souvenez, le billet, c’était au sujet des subventions aux arts, à l’époque où Stephen Harper coupait dans le gras du bide des méchants zartissses. Vous vous douterez que sa chronique ne vante pas les mérites des subventions étatiques…

Donc, voilà, là où le bât blesse, c’est qu’en guise de point de départ pour prouver que les artistes n’ont pas besoin d’argent public il choisit l’exemple du très populaire lipdub de l’UQAM qui utilise, comme trame musicale de fond, la chanson « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas.

Premièrement, il n’y a rien d’artistique (ou si peu) dans le lipdub, et la toune de BEP, j’aime mieux ne pas trop en parler — de toute façon, elle est secondaire en tant que telle. Le plus important, c’est qu’elle a été choisie parce qu’elle est consensuelle, et dans une optique de pub virale, c’est plus payant que de choisir une toune obscure de quelqu’un ou d’un groupe qui est plus artistique qu’entertainer, justement. (Personnellement, je trouve que cette chanson est une comptine pour adulte…)

Si le lipdub est l’avenir de l’art, il y a beaucoup de gens, dont moi, qui ont complètement perdu leur temps pour parfaire leurs techniques et leurs démarches artistiques au cégep et à l’université. Je ne veux pas dénigrer les petites filles, mais la seule différence qu’il y a entre un spectacle de danse de petites filles à l’école primaire et le lipdub, c’est qu’il y a plus de moyens et d’organisation pour ce dernier. Même que je dirais que les petites filles sont souvent plus originales, ce qui pour moi est encore quelque chose d’important en art.

On reprend un concept maintes fois repris sur le web, on prend une des chansons les plus populaires de l’heure, tout ça me semble être à l’antithèse de l’originalité. C’est certain, le but de tout ça était de faire de la publicité, pas de faire un chef d’oeuvre qui sera encensé par le milieu artistique.

Alors, ce que je peux dire, c’est que David Descôteaux induit en erreur les lecteurs du journal Métro en utilisant cet exemple. Mais bon, il se reprend plus loin en pointant quelques artistes qui réussissent à tirer leur épingle du jeu sans subventions. Par contre, personnellement, je ne connais que Denis Villeneuve dans le lot (et en plus, il pointe son court métrage « Next Floor», qui n’est pas le plus connu, à ce que je sache — « Un 32 août sur Terre », « Maelström » et « Polytechnique » ont tous bénéficié de subventions).

Je ne dis pas non plus, point de salut sans subventions, mais je suis loin d’être convaincu que les subventions sont complètement inutiles, encore plus quand il s’agit de long métrage. Par exemple, pour un musicien, il est beaucoup plus facile de faire sans, idem pour les courts métrages.

Et puis un artiste qui doit travailler des heures et des heures pour payer son ordinaire ne passe pas ce temps à travailler sur son art. Il y a même des prestations d’aide sociale qui ont bien contribué à notre paysage culturel, il ne faut surtout pas l’oublier.

Il n’y a que l’idéologie pour rejeter tout ça du revers de la main sans broncher.

(Photo : impossivel)

Ajout :

Un message Twitter de mon cru :

LIPDUB : Leurre Insignifiant Pour Dépeindre Une Banalité

30 Réponses to “Pour en finir avec le <i>lipdub</i>, entre autres…”


  1. 1 Hibou octobre 20, 2009 à 14:35

    La jeunesse est créatrisse de nos jours avec les instruments de la modernité. C’est beau de voir des jeunes avoir du fun en chantant dans les écoles. Moi je crois que c’est de l’art, parce que c’est beau de faire autant de synchrono avec un one take et de la musique ultra hype. Je lèvre ma main d’aplaudissement à ce lipdub qui est tant vu partout sur la planète et beyond (avec les satetlites, les jeunes, votre lipdub est dans l’espace avec les autres ondes, les premiers Mickey Mouse et la Conquête de la Lune). Bravo les gars bravo les filles bravo les filmeurs de justesse. Bravo les participants. Continuez votre hyper beau travail!

    Petit bémol:

    Polytechnique c’est pas un film, c’est une tragédie. Celui qui a refait Polytechnique, a fait mal une deuxièmes fois aux victimes. C’est pas fin ça!

  2. 2 renartleveille octobre 20, 2009 à 14:47

    Hibou,

    « créatrisse »

    ça part bien…

    Donc, si je comprends bien, pour toi, le lipsync (qui est l’ancêtre du lipdub) est du grand art?

  3. 3 Hibou octobre 20, 2009 à 14:53

    Je blaguais, voyons! Mon texte est écrit au 47e degré. Un peu plus et il donne la nausée à Einstein et Gilles Taillon!

    Il ne faut pas avoir le mauvais oeil remplit de bran de scie.

    C’est pas de l’art, taburn… c’est d’la « insérez ici e que vous pensez du part Conservateur) Quand je vais à la toilette, je dis: « excusez madame, où sont vos toilettes j’ai besoin d’aller faire du lipdub de toute urgence! »

    Je blague encore!

    Où sont les micros, j’ai besoin de boire mon reverb!

  4. 4 renartleveille octobre 20, 2009 à 14:58

    Hibou,

    après avoir lu tes autres commentaires, je me suis bien rendu compte…

  5. 5 minarchiste octobre 20, 2009 à 15:01

    @Renart

    Je n’ai pas beaucoup aimé l’article de M. Descôteaux non plus.

    Le problème que j’ai avec les subventions aux artistes est qu’elles sont une façon d’imposer un choix à la population.

    Chaque individu a sa propre définition de ce qu’est l’art. Pour toi le lipdub n’est pas une forme d’art? Je respecte ça. Mais ça pourrait l’être pour quelqu’un d’autre.

    Et si on subventionnait le lipdub? Ça serait injuste pour toi qu’on utilise l’argent de tes taxes et impôts pour financer quelque chose que tu ne considères même pas comme de l’art, n’est-ce pas?

    Pourquoi subventionner quelque chose qui n’intéresse pas suffisamment de gens pour être rentable sans subvention. Est-ce que ça fait vraiment partie de notre culture si ça n’intéresse personne? Ne serait-ce pas là une façon de prendre l’argent de la collectivité pour financer un petit groupe d’individus? Déshabiller Paul pour habiller Pierre Lapointe ou Denis Arcand?

    À chacun de choisir ce qu’il aime et la forme d’art qui le divertit le mieux. Chaque individu est mieux placé que le gouvernement pour savoir ce qu’il aime.

  6. 6 Hibou octobre 20, 2009 à 15:08

    J’expérimente une drogue en ce moment… Ça explique la différence entre le mot « gros », « poulet » et « Nat King Cole ». Mais dans ma tête, ces trois mots-là font une chaine de montagne où Napoleon se fait échanger des napperons pour de l’argent sonnant. Comprends-tu ce que je veux dire? Je voulais voir l’effet que ça donne d’écrire sur un clavier, pendant que tu penses que tu joues du piano avec Liberace sur le dos d’une canette de coke! En ce moment, je suis plus acide qu’une pluie acide et moins acide que la plupart des chips au vinaigre.

    Et crois-moi, j’ai su faire la différence entre le lipdud et de l’art. L’art ça braille tellement fort que ça fait brailler… Pis le lipdub, ça pleurniche, ça cherche un os, pis le reste ça se passe entre tes speakers.

    Bonne journée à tous les vivants.
    À tous les non-vivants
    À ceux qui dorment au steak haché
    et ceux qui retourne des boulettes pas encore cuites.

    Bonne journée le Bon Dieu. Débaque pas trop vite de ta limousine, t’a pas encore mit tes tractions aid dans la valise!

    Bonsoir corneille.

    Bonsoir Hibou. Ton souper est aussi Ready que Francis Ready!

  7. 7 Enkidu octobre 20, 2009 à 15:28

    @ Minarchiste

    Ouf! Avec une telle façon de penser, tout ce qui restera, c’est la culture « rentable », c’est à dire populaire. Ouste les musiciens classiques et contemporains, ouste la danse, ouste les peintres et sculpteurs, ouste le théâtre expérimental…

    Désolé, mais même si ça n’intéresse pas tout le monde, je pense qu’on devrait encourager les Arts parce qu’ils permettent de faire progresser la culture. Autrement, je vais dire le mot, tout ce qu’il restera, c’est la culture de la médiocrité, parce qu’elle « pogne » davantage.

    Tant qu’à y être, cessons aussi de subventionner les départements universitaires « inutiles » – non immédiatement commercialisables, la recherche fondamentale, etc., après tout, c’est « imposé ».

  8. 8 Drew octobre 20, 2009 à 16:25

    Hey mon chum j’ai une question…

    Le film qui va bénificier d’une subvention des deux paliers gouvernementaux là…

    S’il fait quelque chose comme 10, 12-40, 50 millions là… Il rembourse tu le montant qu’il a reçu en subventions?

  9. 9 Rémi octobre 20, 2009 à 17:03

    Mais en même temps, je suis certain que les étudiants de l’UQAM n’avaient même pas comme ambition de faire de l’art… Ils ont fait ça pour s’amuser, point à la ligne.

    La culture, elle ne va pas mourir par faute de subvention. Faut arrêter de se faire des peurs. La culture évolue et change, comme nous.

    Mais si on continue à donner des subventions, je trouve que ça devrait être un processus beaucoup plus démocratique. Après tout, c’est notre argent qu’on dépense au nom de la culture.

  10. 10 Jeanne Émard octobre 20, 2009 à 18:57

    L’idéal est de recevoir un prêt de la SODEC et de le rembourser (en tout ou en partie) si le film trouve preneur. Lorsqu’un film (un disque, un livre…) est produit et qu’il peut permettre à des artistes (des techniciens…) de gagner leur vie tout en donnant cours à leurs talents, je suis entièrement pour l’idée. Spécialement au Québec où le financement privé est rare, pour ne pas dire inexistant.

    On pourrait probablement dire que sans financement public, pas de culture au Québec. Du moins, pas à grande échelle.

    L’IEDM se soulèvera moins lorsqu’il est question de subventionner l’entreprise privée…

  11. 11 renartleveille octobre 20, 2009 à 19:48

    Minarchiste,

    « Chaque individu a sa propre définition de ce qu’est l’art. Pour toi le lipdub n’est pas une forme d’art? Je respecte ça. Mais ça pourrait l’être pour quelqu’un d’autre. »

    c’est un drôle de relativisme auquel j’ai bien de la difficulté à adhérer. En toute connaissance de cause, je pense au milieu des sciences et je me dis que le lipdub est aussi peu de l’art que l’astrologie est une science.

    Sinon, bien que je considère très logique ta position, elle m’apparaît comme une finalité incompatible avec le monde actuel. L’avenir nous dira si un monde minarchiste est possible, mais il faudrait réfléchir au moyen de s’y rendre sans jeter le bébé avec l’eau du bain…

    « Et si on subventionnait le lipdub? »

    Ce n’est pas un bon exemple, puisque visiblement le lipdub n’en a pas besoin, pour l’instant en tout cas.

    Et si on arrête les subventions culturelles à court terme, ça donnera le beau jeu aux grosses machines comme Celine Dion, j’en ai bien peur.

    Personnellement, je commencerais à couper les subventions aux entreprises avant de couper celle aux artistes.

    Drew,

    moi, je ne sais pas…

    Rémi,

    « Mais en même temps, je suis certain que les étudiants de l’UQAM n’avaient même pas comme ambition de faire de l’art… Ils ont fait ça pour s’amuser, point à la ligne. »

    C’est certain, c’est l’auteur de la chronique qui a instrumentalisé ça dans ce sens.

    « La culture, elle ne va pas mourir par faute de subvention. »

    Je suis d’accord, globalement, mais il y a des domaines plus sensibles que d’autres. Je pense à la musique ou l’art contemporain : qui aurait les moyens de se payer une vie d’artiste avec tout ce que ça comporte sans les subventions? Personne n’empêche le mécénat, pourtant, et il ne semble pas y en avoir beaucoup.

    J’ai eu dans ma vie à me poser la question à savoir si je voulais vivre de subventions aux artistes. J’ai décidé que non, mais je n’ai rien contre ceux qui ont décidé que oui et qui en profitent.

    « Mais si on continue à donner des subventions, je trouve que ça devrait être un processus beaucoup plus démocratique. »

    C’est une bonne idée, mais comment tu vois ça, concrètement?

    Jeanne Émard,

    « L’IEDM se soulèvera moins lorsqu’il est question de subventionner l’entreprise privée… »

    😉

  12. 12 Rémi octobre 20, 2009 à 21:09

    Étant personnellement en faveur de la politique participative, je me dis qu’avec internet, les gens pourraient aller voter via un site du gouvernement pour les projets qu’ils jugent les plus intéressants. Je trouve seulement absurde que ce soit à une poignée de personnes de décider quel projet sera financé ou non.

    Et j’irais même jusqu’à dire qu’on devrait appliquer le même principe pour Radio-Canada et Télé Québec.

    Why not?

  13. 13 renartleveille octobre 20, 2009 à 21:19

    Rémi,

    ben oui… ça me sautait dans la face et je ne le voyais pas. Bien sûr, ça serait une très bonne idée.

    Ça serait même intéressant de voir tout ce qui pourrait ressortir d’un exercice de la sorte.

    J’imagine que les artistes n’auraient pas le choix de devenir un peu politiciens…

  14. 14 Holland octobre 21, 2009 à 7:03

    Bon point de vue Renart, je suis tout à fait en accord avec l’incohérence de comparer le lipbdub au travail des artistes. Ton billet m’a donné envie d’exposer un point de vue à mon tour sur les subventions aux artistes.

  15. 15 minarchiste octobre 21, 2009 à 8:36

    @jeanne émard

    L’IEDM se soulève tout autant contre les subventions aux entreprises privées. Ils sont contre toutes les subventions sans exception.

    @Renart

    « Personnellement, je commencerais à couper les subventions aux entreprises avant de couper celle aux artistes. »

    Pourquoi pas les deux?

    @Rémi

    « Étant personnellement en faveur de la politique participative, je me dis qu’avec internet, les gens pourraient aller voter via un site du gouvernement  »

    J’ai une idée beaucoup plus simple: les gens pourraient voter avec leur argent. Ils pourraient acheter les albums des chanteurs qu’ils aiment, acheter des billets pour leurs spectacles, etc. D’ailleurs, si l’argent des subventions était remis aux contribuables, ils auraient plus d’argent pour le faire.

    Ainsi, pas besoin de subventions et ceux qui ne reçoivent pas assez de « votes », c’est parce que les gens n’apprécient pas leur art.

    @Enkidu

    S’il y a trop peu de gens qui s’intéressent à votre art pour que vous puissiez en vivre, je n’appelle plus ça de l’art, c’est plutôt un hobby!

    Si toi ça t’intéresse le théâtre expérimental, achète-toi une passe de saison pis gâte-toi! Mais que mes impôts servent à financer tes goûts personnels, pendant que des gens ont de la misère à joindre les deux bouts, c’est très injuste.

    Disclosure: mon père a une compagnie de production musicale. Je suis bien placé pour voir à quel point notre argent est gaspillé au gré du vent.

  16. 16 Enkidu octobre 21, 2009 à 10:49

    @ Minarchiste

    le problème, c’est que sans subventions aux artistes, ce qui va se passer, c’est que les entreprises privées qui vont financer les artistes ne prendront aucun risque, ce qui veut dire qu’on va niveler par le bas, s’en tenir au plus grand dénominateur commun. C’est ce qui se produit déjà en bonne part dans l’industrie de la musique, où les grands distributeurs écartent des groupes plus marginaux par crainte qu’ils ne soient pas rentables.

    Pourtant, il y a beaucoup de productions artistiques qui pourraient tout de même intéresser un part appréciable du public, si on se donnait la peine de leur donner une chance. C’est à ça que sert un financement public de l’art.

    Je ne dis pas qu’il ne devrait pas y avoir de limites, mais sans financement public, je crains que l’art ne devienne qu’un privilège de riches.

    En passant, se servir de la crise comme argument à cet égard est plutôt démagogique.

  17. 17 minarchiste octobre 21, 2009 à 11:39

    @Enkidu

    « il y a beaucoup de productions artistiques qui pourraient tout de même intéresser un part appréciable du public, si on se donnait la peine de leur donner une chance. »

    Cet argument est faux. Quand le public demande quelque chose, même si c’est un public très marginal, il y aura toujours quelqu’un pour combler cette demande.

    Il y a des gros producteurs qui visent la « masse », et il y en a beaucoup de petits qui ont des projets plus marginaux. Mon père produit beaucoup de petits projets et les finance de sa poche; il leur donne une chance parce qu’il croit qu’il y aura un public, si petit soit-il, à qui ça plaira et qui sera prêt à acheter l’album et voir les shows.

    Ce qu’il faut comprendre est que le subventions font davantage appel aux talents politiques, plutôt que artistiques.

    Les subventions permettent aux artistes de sauter des étapes pourtant très importante dans leur cheminement: c’est-à-dire faire leurs preuves et démontrer qu’il y a un certain intérêt pour ce qu’ils font.

    « se servir de la crise comme argument à cet égard est plutôt démagogique. »

    Je ne me sert pas de la crise. Cet argument est valide en tout temps.

    Pour chaque dollar dépensé par le gouvernement, que ce soit en subventions aux artistes ou en quoi que ce soit, il est légitime de se demander si c’est la meilleure utilisation de ce dollar, comme chaque individu devrait le faire si cet argent était resté dans ses poches plutôt que d’avoir été subtilisé par l’État.

    Quand ce n’est pas ton argent que tu dépenses, c’est bien plus facile d’être vertueux et de financer toutes sortes de choses.

    Pourquoi l’émission Star Académie bénéficierait-elle de subventions? Est-ce la meilleure utilisation de l’argent de mes impôts selon toi? Il y a pourtant un fonctionnaire qui a décidé que oui!

    C’est ce qui arrive quand c’est le gouvernement qui décide!

  18. 18 Enkidu octobre 21, 2009 à 12:14

    @ Minarchiste

    Désolé, mais le nombre de fois où j’ai entendu que l’industrie de la musique ne planchais que sur les gros vendeurs… Tant mieux si ton père a donné leur chance à des artistes plus marginaux, mais c’est l’exception que tu décris là, pas la règle.

    Je suis d’accord avec toi que subventionner Star Académie n’a aucun sens. Mais si on enlève toute subvention à cause de cela, on met à mort la danse sous à peu près toutes ses formes, l’art visuel en grande partie (à moins que tu considères que l’État peut acheter des oeuvres, et que les musées devraient encore être financés) et une bonne part de la musique contemporaine.

    C’est un peu comme si on éliminait l’aide aux athlètes olympiques sous prétexte qu’ils ne génèrent pas suffisamment de revenus. Ne plus les supporter, c’est priver notre société d’artistes chevronnés et de virtuoses, simplement parce que ça ne « pogne » pas.

    Vois-tu, il n’y de rapport simple entre la qualité des oeuvres et leur popularité.

    Le problème n’est pas qu’on subventionne, mais bien plutôt le processus de sélection. ne tuons pas le patient avec la maladie.

  19. 19 renartleveille octobre 21, 2009 à 12:29

    Minarchiste,

    « “Personnellement, je commencerais à couper les subventions aux entreprises avant de couper celle aux artistes.”

    Pourquoi pas les deux? »

    Parce que je ne crois pas qu’il y ait un jour une coupure drastique de toutes subventions comme vous le voulez.

    Enkidu,

    merci, comme souvent, tu écris pas mal ce que j’aurais écrit!

  20. 20 renartleveille octobre 21, 2009 à 12:31

    Enkidu,

    j’allais oublier…

    Il faut avoir en tête que dans la philosophie de Minarchiste, tout tout tout devrait fonctionner parfaitement avec la seule intervention du privé. Inutile alors d’essayer de lui prouver le contraire…

  21. 21 minarchiste octobre 21, 2009 à 13:15

    @Renart

    On ne parle ici de privé ou public.

    On parle de prendre (de force) l’argent des contribuables pour la donner à des artistes.

    On parle d’imposer aux gens de « consommer » de l’art, de leur prendre l’argent et, en plus, de choisir pour eux comment cet argent sera dépensé.

    C’est une question de liberté de choix!

    Encore une fois, le gouvernement pense que nous sommes trop stupides pour savoir comment dépenser notre argent nous mêmes. Donc il nous le prend et le dépense à sa guise, et tout ça au nom de la culture.

    C’est carrément immoral!

  22. 22 renartleveille octobre 21, 2009 à 13:27

    Minarchiste,

    « C’est carrément immoral! »

    quand on tombe dans le moralisme, là je débarque complètement…

    Tuer quelqu’un est immoral. Une société peut être mal organisée, elle ne nous tue pas, ni même nous maltraite profondément.

    J’aime mieux quand on parle de faire évoluer.

    Brandir la morale ne fait que provoquer un recul du dialogue…

  23. 23 le TViste octobre 21, 2009 à 14:38

    J’en revenais pas quand j’ai lu ce article tellement ridicule du propagandiste de droite. Quelle solution de merde au financement de l’art : faisons des lipdubs. Cet article était une insulte à l’intelligence de ses lecteurs.

    @minarchiste :

    Personne ne te prend de l’argent de force. Il y a pleins de pays où il n’y a pas ou peu de taxes, si tu veux joindre ces pays c’est ton choix! Tu pourras profiter de ta pleine liberté de gérer ta propre argent, sans aucune personne pour te la prendre et payer les méchants artistes, médecins, et constructeurs d’autoroutes.

  24. 24 minarchiste octobre 21, 2009 à 15:27

    @le TViste

    Malheureusement pour vous, je planifie effectivement mon départ du Québec. Je dis malheureusement pour vous parce que je fais partie des 3% qui paie 80% des impôts au Québec.

    Et si vous me laisseriez payer les médecins directement et librement plutôt que de m’obliger à passer par des fonctionnaires-bureaucrates inutiles, ils seraient moins enclins à faire comme moi et à foutre le camp comme ils le font présentement, pour faire un horaire normal, dans un environnement sain et un meilleur salaire (plusieurs exemples dans mon entourage).

    S’il y a un endroit où le gouvernement a dilapidé nos impôts depuis au moins 25 ans c’est bien dans la construction des autoroutes! Vous ne lisez pas les journaux ou quoi?

    Le bateau prend l’eau et ce n’est pas moi qui va écoper pour payer votre foutu théâtre expérimental à la con et le prochain album de Vallières et la prochaine effusion de gouache d’un quelconque peintre contemporain.

    Heureusement, il y a des endroits dans le monde où les gens sont assez intelligents pour dépenser leur argent eux-mêmes, sans que le gouvernement n’ait à tout décider pour eux, y compris ce que devrait être leur culture.

  25. 25 renartleveille octobre 21, 2009 à 22:24

    Minarchiste,

    ton discours me fait penser à celui des grosses compagnies qui, à mon sens, prennent la société en otage en faisant miroiter un départ si on leur fait payer de l’impôt.

    Ça m’attriste.

    Si tu « fais partie des 3% qui paie 80% des impôts au Québec », c’est sûrement pas seulement parce que tu es extraordinaire, tu ne peux pas franchement faire abstraction du fait que ça s’est passé ici, au moins en grande partie (je ne peux que spéculer, je ne connais pas ta vie).

    Dans un monde possible, tu serais dans un autre pays, pauvre, espérant venir ici pour améliorer ton sort… C’est ça le plus beau!

    Et encore plus beau, c’est que malgré le fait que tu as sûrement un train de vie plus élevé que moi malgré tes grandes dépenses en impôt, je me sens assurément plus heureux que toi, et surtout moins stressé, parce que je ne suis pas en train de me préparer à émigrer.

    Mon petit doigt me dit que tu n’as pas compris que l’argent ne fait pas le bonheur…

    Mais, quand même, je te souhaite tout le bonheur possible dans ta nouvelle vie. Moi, je vais tenter à ma manière de calfeutrer des trous dans le bateau…

  26. 26 minarchiste octobre 22, 2009 à 7:12

    @Renart

    L’argent ne fait pas le bonheur, aucun doute là-dessus.

    L’argent n’est pas une fin en soi. Ce n’est qu’un moyen d’échange entre le fruit de mon travail contre celui de quelqu’un d’autre.

    Lorsqu’on me prend la moitié du fruit de mon travail pour le dépenser à ma place, c’est comme si on me réduisait à un demi-esclavage.

    Si au moins cet argent était bien dépensé et qu’il contribuait à améliorer le niveau de vie de la société, ce serait un moindre mal.

    Mais il est plutôt gaspillé à engrossir la fonction publique et à enrichir tous ces lobbys et groupes de pression.

    Ce n’est pas pour avoir plus d’argent à dépenser que je voudrais payer moins d’impôt; côté matériel j’ai tout ce qu’il faut pour être heureux. C’est plutôt une question de liberté.

    Mais je pense que le Tviste nous a amenés bien loin du sujet en me suggérant de foutre le camp.

    Je voulais juste exprimer mon incompréhension face à cette haine que la population entretien envers les riches, surtout au Québec.

    Les gens devraient plutôt aimer les riches (qui se sont enrichis légitimement et non-criminellement) car c’est avec leurs impôts que sont financés tous ces programmes sociaux si précieux aux yeux des Québécois…

    À force de les taxer de plus en plus, on les fait fuir et on tue la poule aux oeufs d’or!

  27. 27 renartleveille octobre 22, 2009 à 12:53

    Minarchiste,

    « Si au moins cet argent était bien dépensé et qu’il contribuait à améliorer le niveau de vie de la société, ce serait un moindre mal.

    Mais il est plutôt gaspillé à engrossir la fonction publique et à enrichir tous ces lobbys et groupes de pression. »

    là-dessus, je suis tout à fait d’accord avec toi.

    « Ce n’est pas pour avoir plus d’argent à dépenser que je voudrais payer moins d’impôt; côté matériel j’ai tout ce qu’il faut pour être heureux. C’est plutôt une question de liberté. »

    C’est là-dessus qu’on diffère. Avoir à payer de l’impôt n’est pas quelque chose qui me dérange au point de penser que ma liberté est fortement brimée. Ça se gâte après, pour les raisons avec lesquelles je suis d’accord, plus haut.

    « Mais je pense que le Tviste nous a amenés bien loin du sujet en me suggérant de foutre le camp. »

    Donc, c’était une boutade, ton départ?

  28. 28 minarchiste octobre 22, 2009 à 15:02

    @Renart

    « Donc, c’était une boutade, ton départ? »

    Non, c’est sérieux! Mais ce n’est pas encore pressant.

    Disons que j’ai commencé à magasiner.

  29. 29 Filou octobre 23, 2009 à 6:50

    Salut,

    J’ai du mal à comprendrese déversement de critique sur le lipdub qui je vous le confirme n’a aucun ou peu d’intérêt artistique si ce n’est pour celui qui en a eu l’idée le premier, ça n’empêche que l’expérience peut-être drôle à vivre et sans amition autre que de partager un moment avec ces amis. On s’est amusé à réaliser un lipdub pour le mariage de copains, dans la maison des futurs mariés mais sans leur dire et on l’a diffusé le jour du mariage, ça a beaucoup plu et on s’est bien marré à le faire.
    J’en conviens, la qualité n’atteint même pas le niveau de l’amateurisme mais l’essentiel n’est pas là.
    A voir sur youtube à l’adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=dPUkGzAl1Io

  30. 30 renartleveille octobre 23, 2009 à 12:15

    Filou,

    je visais l’amalgame de l’auteur que je critique (qui promouvait le lipdub au rang d’art) même si moi, personnellement, je n’aime pas ça. Ce n’est que mon opinion.

    Je n’irai donc pas voir le lien que vous me proposez. Mais je le laisse là, si ça intéresse quelqu’un d’autre.


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