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J’aimerais revenir sur ma soirée d’hier au cinéma Quartier Latin où j’ai assisté au visionnement du film « Questions nationales », en compagnie du blogueur Lutopium. De visu, j’ai pu remarquer la présence de Pauline Marois, Gilles Duceppe, Pierre Curzi, Françoise David, Pierre Dubuc, Michel David, Bernard Drainville, Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder. Mais avant de poursuivre, j’aimerais faire une parenthèse au sujet de M. Péladeau.
Moi qui ai fait beaucoup de recherche ce matin pour mon billet chez BV! au sujet de ce film, j’ai remarqué que la couverture est quasi inexistante chez Canoë : le site qui regroupe la diffusion web des médias de Quebecor. Pourtant, la très fédéraliste La Presse-Cyberpresse en a parlé abondamment (ce qui est plus ou moins dans son intérêt…), Radio-Canada aussi et bien sûr Le Devoir. Je sais bien qu’il y a l’homme, et son entreprise, et qu’ils ne sont surtout pas indivisibles, mais ça reste pour moi questionnant, d’autant plus que sa présence était « remarquable ». Soit.
Donc, comme je le titrais ce matin, ce film est utile. Qu’on y arrive ou non à cette souveraineté du Québec, cet exercice a au moins le mérite de marquer l’Histoire, de faire comme un arrêt sur l’image. Ce qui ressort aussi beaucoup, c’est le réalisme, là où les uns voudraient gommer l’opinion des autres, et je vais paraphraser mon ami Lutopium qui disait : « alors que nous étions trop près de l’arbre, nous voyons maintenant clairement la forêt ».
On y débloque en quelque sorte fictivement le dialogue, qui est toujours bloqué entre les deux camps. Pourtant, la réalité, c’est que finalement, comme l’indique dans le film l’historien Jocelyn Létourneau : « Ni Trudeau, ni Lévesque n’ont gagné leur pari de québéciser les Québécois ou de canadianiser les Québécois. » L’enjeu est le même, c’est la réalité qui a changé.
Là où l’argument économique est moins important, puisque le Québec s’est grandement développé, celui linguistique et culturel prend maintenant la relève comme le soulève Gilles Duceppe en pointant la mondialisation à la sauce anglophone, argument que j’ai moi-même utilisé ici et ailleurs. Mais le plus grand problème de cet argument, c’est qu’il est beaucoup moins quantifiable, pour ne pas dire moins fiable… C’est beaucoup moins drôle de dire « nous crevons de faim » que « notre culture et notre langue se meurent » alors que c’est encore dit en français!
À ce sujet, un des moments forts du film a été pour moi quand le politicien catalan Jordi Pujol annonce qu’il doit partir, mais revient pour spécifier que résister à l’espagnol est difficile, mais que ce n’est rien par rapport à la résistance face à l’anglais. Et en plus, c’est un homme tout à fait attachant, il faut voir le film ne serait-ce pour l’écouter expliquer la situation de la Catalogne.
Aussi, j’ai été surpris de remarquer que la situation écossaise me semblait plus proche de la nôtre, malgré le fait que les Écossais parlent l’anglais comme les Britanniques. Peut-être parce que justement notre système politique est aussi britannique. Mais bon, il ne faut surtout pas oublier que les Écossais actuels sont le résultat d’une assimilation réussie. Je trouve que c’est une bonne réponse à André Pratte qui ce matin annonçait un peu trop sérieusement l’impossibilité de notre assimilation, en réaction aux propos de Gilles Duceppe dans le film.
Autres propos qui m’ont fait réagir, ce sont ceux d’un adéquiste qui répétait constamment, lors de son entrevue : « référendum » et « répétitif »… Il faudrait peut-être lui rappeler que l’utilisation de l’adjectif « répétitif » est absurde quand il s’agit de qualifier deux référendums qui ont eu lieu à 15 ans d’intervalle!
Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais, en gros, j’ai espoir que la sortie de ce film débloquera le tabou actuel qui enveloppe depuis trop longtemps la question de la souveraineté du Québec. Les réalisateurs ont beau proclamer le film de « non-partisan », néanmoins, il aidera peut-être à pousser l’Histoire dans un sens ou dans l’autre, comme quoi la culture est un de ses moteurs importants, et surtout, non négligeables.
L’autre St-Jean
Published juin 16, 2009 français , opinions , Québec 59 CommentsÉtiquettes : Amérique, anglaise, anglophobie, anglophones, Bang Bang, billet, bizarre, Bloodshot Bill, commentaires, courage, culture, culturelle, débat, deux, fait français, Fête, français, groupes, invité, L'autre St-Jean, Lake of Stew, Langue, L’Autre Saint-Jean : Bye Bye les anglophones…, Les Dales Hawerchuk, liste, Malajube, Marie-Pierre Arthur, menace, musique, nation, ouverture, pays, problème, programmation, province, Québécois, Scandale, singularité, Société St-Jean Baptiste, Spectacle, St-Jean, St-Jean-Baptiste, territoire, Vincent Vallières
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On enlève de la programmation d’un spectacle de la St-Jean deux groupes anglophones et ça crée un scandale. Les uns disent qu’il faut faire preuve d’ouverture, les autres disent que la St-Jean, ça se passe en français, la Société St-Jean-Baptiste pas loin derrière.
J’ai pas mal lu tous les commentaires à la suite du billet « L’Autre Saint-Jean : Bye Bye les anglophones… », paru sur Bang Bang. Le débat se passe surtout entre ceux qui voient de l’anglophobie dans la position adverse et ceux qui voient de la menace culturelle dans le fait de présenter des groupes de langue anglaise.
Je crois que le problème tient dans la prémisse. Qu’est-ce que la St-Jean devrait représenter? La fête du territoire québécois? La fête de la nation québécoise? Le fait français? Sa culture? Tant que nous ne le saurons pas clairement, il y aura ambiguïté, tout le monde voudra tirer la couverture de son bord.
Pour ma part, et c’est bien personnel — malgré le fait que je préférerais une fête de la St-Jean méritée pour avoir eu le courage de se doter d’un pays —, je crois que cette fête devrait souligner le fait français, qui est tangiblement le condensé de notre singularité en Amérique. Et le pire, si Québec était le nom d’un pays et non d’une simple province, j’aurais un tout autre avis. Là, je pencherais plus du côté territorial de la chose.
Mais en même temps, le spectacle en question s’appelle « L’autre St-Jean », ce n’est quand même pas le spectacle principal. Ça met pas mal d’eau dans mon vin. Et du vin dilué, c’est bon pour les uns, pas pour les autres…
(Photo : Melete)
Màj:
Les deux groupes anglophones seront du spectacle, finalement.
En regardant la liste des invités à ce spectacle (Malajube, Vincent Vallières, Les Dales Hawerchuk, Marie-Pierre Arthur, Lake of Stew et Bloodshot Bill), je remarque que seuls les deux groupes anglos me sont totalement inconnus (et avec mon travail, j’en connais en masse des groupes, pas le choix).
Ça me semble assez bizarre… Est-ce que quelqu’un sait s’ils sont connus du côté anglo?
Pourtant, il ne manque pas de groupes anglophones connus au Québec!