Dans tout le débat linguistique, il y a une constante qui concerne l’attitude des francophones, que l’on pourrait qualifier d’aliénés, pour les besoins de la cause — même si ça semble un tantinet exagéré —, et l’attitude des anglophones, fiers, et qui ne se gênent pas, entre autres, pour exiger des services dans leur langue et pour parler fort en public, comme vous l’avez sûrement parfois remarqué. Moi, en tout cas, je l’ai remarqué et, au-delà du fait que ça m’excède au plus haut point, j’ai parfois le goût de faire exprès pour les imiter, juste pour entendre cette langue que j’aime résonner à son tour sur les murs, faire vibrer l’air de sa musique. Juste pour jouer à l’arrogant. Mais je ne le fais pas. Est-ce que c’est seulement parce que je veux respecter la quiétude des autres que je m’en empêche?
Alors oui, en plus, le francophone se sent mal de parler parce qu’il a mal appris à le faire, la glorification du joual a été avalée, digérée et évacuée depuis belle lurette, et il se sent aussi mal de ne pas parler assez bien l’anglais, parce que c’est synonyme d’ouverture sur le monde, parce que l’économie mondialisante fait en sorte que la majorité des francophones vont devoir personnellement marchander avec le monde entier… oui, oui! Non mais, quand même, que de pression! Encore, le francophone se sent mal parce qu’il se sent seul dans ce monde, sa langue maternelle n’est qu’une barrière linguistique, un caprice presque archaïque, même s’il sait qu’il y en a des millions comme lui tout près, et il a parfois le goût de baisser les bras pour toutes les raisons évoquées plus haut. Honte à ceux qui dérogent des standards! Et si les standards viennent des cerveaux des plus grandes poches, ils doivent bien avoir raison…
Pourtant, comme mon arrogant collègue blogueur Martin Beaudin-Lecours, j’en ai plein le bas du dos du bilinguisme qu’on nous étale à grande pelletée :
Ce qui m’agace particulièrement, c’est cette supériorité morale qu’affichent et s’octroient ceux qui parlent plus d’une langue. Comme l’aurait fait Parizeau avec sa déclaration sur les “imbéciles qui ne parlent pas anglais”. Facile à dire quand on a fait un doctorat en économie à Londres! […] Hormis les immigrants qui par définition doivent apprendre la langue de leur pays d’accueil, qui peut pratiquer plusieurs langues sinon les migrants en général, ceux qui voyagent et ont les moyens de le faire? Quel est le pourcentage de gens sur la planète qui voyagent ainsi? Peut-être ne faut-il pas voyager pour pratiquer, qu’il suffit de lire, prendre des cours de langue et suivre des ateliers de conversation? Mais encore là, qui a ce loisir? En résumé, l’affirmation selon laquelle quelqu’un qui ne parle qu’une langue est nécessairement fermé d’esprit m’apparaît d’un snobisme incroyable et vient le plus souvent de gens qui oublient qu’ils sont privilégiés.
Moi ce que je pense, c’est chacun ses forces, chacun ses faiblesses! Est-ce que quelqu’un qui n’a pas la bosse des langues devrait être considéré plus faible qu’un autre en général, surtout dans un cadre où sa langue est objectivement celle de la majorité, et surtout, qu’elle est légalement la langue du travail? Est-ce que je passe mon temps à faire suer la majorité des gens bilingues de ma supposée supériorité en français, puisque objectivement le temps qu’ils ont mis à étudier l’anglais, je l’ai mis à étudier le français et à apprécier des oeuvres dans cette langue? Non. Ç’a l’air que même ce respect mutuel serait trop peu, enfin pour nous, puisque la compétition est partout.
Alors, au moins, bilingues, pas bilingues, ayons le courage d’être fiers de notre différence, de notre singularité dans cette Amérique anglo-hispanique. Soyons même arrogants s’il le faut! Avec l’arrogance comme amplification de notre commun dénominateur, que certains pourraient appeler notre culture, même si ça semble trop réducteur pour certains. L’arrogance comme récapitulatif de notre survivance, comme preuve de notre succès pérenne. Aussi, une arrogance qui nous fera nous sentir forts quand nous nous sentirons minoritaires, et insistants quand nous nous sentirons majoritaires. Donc, une juste arrogance qui affirmerait la fin de la modestie et qui inspirerait le respect. Car le respect se cultive.
Et en plus, il faudra un jour se rendre compte collectivement que, contrairement à l’anglais, le français est une question essentiellement québécoise en Amérique, comme le dit bien l’arrogant Claude Jasmin :
Rentrons nous cela dans le crâne : le français est la langue des Québécois et les Canadians -demi-amerloques, faux-américains- qui habitent les neuf autres provinces de cette pseudo-fédéréation n’ont nul besoin du français. Un fait têtu. Notre langue est inutile dans toutes ces autres régions. Ça grogne avec raison chez les voisins : « cette langue française nous servira à quoi? À aller jaser au Carnaval de Québec, une fois l’an ? C’est regrettable pour nos minorités francos hors-Québec ? Ils sont devenus des exilés malgré eux ! Rien à faire. Aux USA il n’en va autrement n’est-ce pas ? Pas un mot en français, ni à New York ni à Los Angeles, nulle part. On dit rien, évidemment. Pareil pour ce Canada désormais !
Est-ce qu’on va alors encore atteindre l’assentiment des autres pour nous projeter?
(Photo : R.e.a.s.o.n.)
Je ne sais pas mais je serais tentée de répondre que, malheureusement, oui.
À chaque fois que quelqu’un se lève pour le français, il se fait traiter d’extrémiste… et ce, par des francophones!
Je n’aime pas non plus lorsqu’on parle de protéger le français et qu’on interprète ça comme du militantisme anti-bilinguisme!
C’est aberrant.
J’adore ton texte. Il me rejoint beaucoup.
Merci Noisette, ça faisait un bout que je songeais à écrire sur ce thème, et la lecture des textes que j’ai cités m’a donné le coup d’envoi…
De rien. 🙂
Salut Monsieur,
J’ai 15 ans, le français est ma langue, et je fais des efforts quotidiens pour l’écrire et le parler du mieux que je peux. Cette phrase, écrite de votre main, m’a particulièrement touchée.
« (…) j’ai parfois le goût de faire exprès pour les imiter, juste pour entendre cette langue que j’aime résonner à son tour sur les murs, faire vibrer l’air de sa musique. Juste pour jouer à l’arrogant. Mais je ne le fais pas. »
Je complèterais par : C’est dommage parce que vous le feriez si bien…
Et n’oubliez jamais qu’en vous taisant de la sorte vous contribuez à cette image de colonisés qui nous colle au c** collectivement… (Eh oui, je suis d’un naturel arrogant, ce qui me pousse à laisser des commentaires parfois baveux sur certains sites).
Je suis entièrement d’accord avec la première idée énoncée dans votre texte qui s’insurge contre le fait que le français, langue des colonisés que nous sommes, soit relégué au deuxième rang dans notre société.
Seulement, je crois que vous avez tors lorsque vous dites « j’en ai plein le bas du dos du bilinguisme qu’on nous étale à grande pelletée ». Je suis patriote, Monsieur, et l’une des principales raisons pour lesquelles je le suis est que je crois fermement que mon pays a un rôle à jouer dans le destin du monde (Eh oui, c’est encore mon arrogance qui refait surface!).
La langue, à mon avis, avant même d’être un symbole politique, est un outil de communication. J’ai eu la sensation que le monde entier s’ouvrait à moi le jour où j’ai appris mes premiers mots d’anglais et d’espagnol (ce qui ne signifie pas que je renie le monde francophone!). Et je souhaite que le Québec et ses valeurs pacifistes, démocratiques et écologiques s’ouvre au monde de la même façon.
Mais JAMAIS, JAMAIS je n’accepterais que MA langue, le français, ne meure suite à la négligence de mon propre peuple.
En espérant que ceci améliorera l’opinion que vous avez des Québécois polyglottes et fiers de l’être,
Mía
Mia,
merci d’être venu commenter ce texte, d’autant plus que tu en es un peu l’instigatrice, étant donné que Martin Beaudin-Lecours a pondu le sien à la base pour te répondre, si je me souviens bien.
Mais il ne faut pas trop me prendre au pied de la lettre, parfois je fais du style pour faire passer un message, même si j’écris à la première personne.
Alors, il est fautif de ta part d’analyser mon billet comme étant un texte contre les polyglottes. Peut-être contre les polyglottes arrogants et snobs envers les gens unilingues, ce que je suis, puisque je ne me considère pas bilingue, bien que je comprenne assez bien l’anglais. Et l’espagnol ne m’est pas inconnu non plus, même si mon niveau de compréhension est assez minimal. Mais là n’est pas trop la question.
Je te donnerais l’exemple de mes parents, et même de ma famille tout entière, car je suis le seul qui est capable de se débrouiller un peu en anglais. Qui ça dérange si tout ce beau monde passe sa vie à vivre seulement en français? Qui ça dérange si moi je préfère regarder mes films en version traduite étant donné que ça me demande un effort de concentration pour comprendre, alors que la plupart du temps j’écoute un film pour me détendre? Qui ça dérange si ma vie culturelle, ce qui m’intéresse se passe majoritairement en français? Je n’écoute pas toutes les séries anglo-saxonnes à la mode et ça ne me rend pas moins intéressant…
Ça m’énerve un peu la prétention qui dit que TOUT le monde devrait savoir l’anglais, c’est tout. Et ça me fait penser à une anecdote, justement. Nous jouions à un jeu de société pendant le temps des fêtes, Scene it! je crois, un jeu qui se joue sur une console. Bon, le jeu est traduit en français, mais il y avait une section où on voyait des scènes de film, et elles n’étaient pas traduites, ni sous-titrées… Personne ne comprenait absolument rien, même moi, et j’étais en beau fusil! Si quelqu’un achète ce jeu en version française, c’est peut-être parce qu’il ne comprend pas l’anglais!
Pour finir, je comprends tout à fait ton enthousiasme alors que tu apprends ces langues, mais ce qui est bon pour toi n’est pas nécessairement bon pour tous. Je sais que ça peut avoir l’air bizarre puisqu’on parle de langues, d’univers, de cultures, mais chacun ses priorités.
Est-ce que c’est assez arrogant à ton goût? 😉
Un texte magnifique! Qui me confirme que je ne dois pas arrêter de me battre contre les moulins à vent du bilinguisme! Il ne faut pas se le cacher,la volonté de créer une société bilingue unilatéralement n’est rien d’autre qu’une tactique subtil(presque) qui mène directement à l’assimilation des francophones! Et cette fois-ci au non de la sacro sainte mondialisation!
Moi j’irais encore plus loin que ça. Je me demande parfois si l’homogénéisation de la culture n’a pas un but pratique : moins de coûts reliés à l’adaptation des produits culturels aux diverses cultures…
Je dis ça comme ça. 😉
Tu sais que ça se défend très bien cette idée! 🙂
Oui, mais y’a plein de bien-pensants qui voient ça comme des élucubrations…
Jamais des élucubrations n’auront étés aussi proches de la réalité!!!
De tout temps les intellos, les artistes, ont toujours été accusés de conspirer contre le bon fonctionnement de l’ordre établi. On les a accusé à travers le temps de Sorcellerie , de complot, de nazisme…
on les a déporté, expatrié… plusieurs ont été contraints de se sauver…
Et tout cela parce qu’ils pensaient, parce qu’ils observaient le monde, parce qu’ils osaient dénoncer les injustices, les inégalités ect…
Mais surtout parce que trop souvent ils se rapprochaient trop de la vérité!
@Mía
Vous n’avez que QUINZE ans? WOW!
Avoir su, je n’aurais pas été aussi dur à votre endroit. Désolé. Je comprends mieux votre point de vue maintenant.
J’ai merdé et je retire mes propos concernant votre « langage inspiré de la propagande fédéraleuse ».
Poursuivez votre oeuvre dans votre excellent blogue!
Déjà à 15 ans, vous êtes beaucoup meilleure que David Gagnon d’ antagoniste.net. Quel crosseur de démago que celui-là!
Oups, c’est vrai il ne faut pas parler comme ça! Tais-toi, Davidg!
Je viens de laisser une question sur le blogue de Lagacé et j’ai le goût de la partager encore…
Puisque je me débrouille en anglais et que je le comprend… Puisque ce pays (Le Canada) est un pays avec comme langues l’anglais et le français… Est-ce que je suis PLUS Canadien que ceux qui ne parlent que l’anglais? J’aimerai savoir car j’ai voté OUI au référendum de 95…
Très bon questionnement! Comme quoi tout est relatif… on peut revirer tout comme une chaussette!
Et j’ajouterais même que pour certaines personnes âgées, être Canadien veut dire la même chose qu’être Québécois aujourd’hui (enfin presque), puisque c’est un pays à la base francophone, si on oublie (comme on le fait trop souvent) les autochtones.
Le blog de François Parenteau!
La deuxième partie est en lien avec le sujet du jour!!
http://www.voir.ca/blogs/franois_parenteau/default.aspx
La première partie est également très intéressante!!
Je ne vois pas le blinguisme comme une ouverture à l’autre, il y a plein d’autres moyen de s’ouvrir à la différence que la langue et elle en est un parmi tant d’autres. Par contre le fait de parler une langue permet de mieux comprendre une culture mais n’est pas le seul fait nécéssaire pour comprendre une culture. Je ne me suis jamais senti moins ouvert lorsque j’avais un bilinguisme fonctionnel et je ne me sens pas plus ouvert aujourd’hui avec un bilinguisme plus fonctionnel. Même à l’occasion à force de trop cotoyer les anglophones j’aurais tellement le goût de me refermer parce qu’eux ne font pas forcément les efforts réel mais plus des petites politesses qui ne veulent rien dire à la fin de la journée.
Et pour répondre à Sylvain je dit à ceux qui me le demande le Canada étant un pays officiellement bilingue la fait que je parle deux langues me rend nécéssairement plus Canadien que les anglo unilingue ……. et ils ne l’aiment pas celle-là
Finalement, après vos encouragements à l’arrogance, aujourd’hui pour titrer mon billet, je me suis un peu plus laissé aller: « Bilinguisme, je te conchie« .
Well, I have a few things to say. Interestingly, a friend and I recently went on a trip to New York state. On the way, we passed through Ontario and stopped (where else?) at a Tim Horton’s. While there, a family with almost certainly a Saint-Jean accent, waltzed in and, at what seemed to be the top of their lungs, twanged away in French (rather Joual). Probably they weren’t speaking that loud, or trying as it seemed to make everybody aware of their unabashed presence. But you see, the language you are unaccustomed to ALWAYS sounds louder and more unnecessarily proud than the one you are accustomed to. Particularly when you harbour resentment towards that very language and its speakers.
As for what your buddy blogger Martin has to say, privilege is not the source of multilingualism. The source of multilingualism is EDUCATION as Pauline Marois pointed out two days ago. Unfortunately, there is no will in Quebec, or Canada for that matter, to educate our people WELL in BOTH official languages. That having been said, don’t despair! If you have a will to speak either language more fluently, you need not lament the inaccessibility of privileges that might help you in your endeavour, you need simply to make your government implement proper education! Enough with the bullshit ‘poor me poor me its just not fair’. Get of your complaining angry ass and TELL the PLQ (or whoever is governing when you choose to do this… soon the PQ? maybe the ADQ?) that you want to learn both languages properly. Stop perpetuating this absolute nonsense that education and multilingualism is something that belongs to a privileged class when all you have to do is ask for it. Why aren’t you asking for it? Hmmmmm
Is it impossible to have quality multilingual education? NO! Take a look at the world around you: Holland, Germany, Switzerland, ………………………………. (those dots indicate that the list of countries that get 4 stars for multilingual education is loooooong). In fact, it is a stifled spirit that truly believes multilingualism is accessible only by migration while ignoring the fact that it can easily be achieved by education right here in La Belle Province. In fact, in Quebec unilingualism is practically a forced state of the population. A tremendous effort is being made to ensure that Quebec speaks nothing but French. To deny that you really would need to get your head examined.
The funny thing is that pure laine anglophones are seemingly intentionally not taught French properly either! Ha! The PQ brilliantly figured out that the best way to get rid of English people is to 1) make everything in the public sector cent pourcent French, and 2) don’t teach English people how to speak French such that they are alienated and eventually feel the need to leave. Interestingly, it isn’t entirely the quality of the French education that English people receive that is the reason for why they have trouble communicating in Quebec. After 17 years of ‘french immersion’ right here in Montreal, I walked out from my anglo enclave into French Quebec and could barely understand directions to the toilet spoken in the entirely different language of Quebecois. After living in the Plateau Mont-Royal for 6 years, I still get teased that I have a ‘France’ accent. Can you believe that after working your ass off to pass French classes for 17 fucking years, you get openly (and sometimes viciously) mocked for accent? Can you believe I had no idea that ‘genre la la’ was a sentence until I was 21 years old? If you want English people to learn French, teach us properly – we are quite willing, in fact we don’t have a choice anyway so you might as well teach us properly… but you don’t. Hmmmmm
So, you really think this is a one way street? That teasing and feeling shy about speaking your second language is unilaterally a problem for French people trying to speak English? If that is what you think, you are coo coo – there isn’t an issue in the world that has only a one sided story. Here are some sayings that have been hanging around the English language for a dog’s age, « It takes two to tango », « You reap what you sow », « For every action, there is an equal and opposite reaction » (the last one is more a law than a saying). The hostility is DEFINITELY coming from both directions and the wedge has been slammed in by years of insane governing which has been squarely aimed at separating Quebec from Canada. In fact, language and culture have been used intentionally as tools to create a divide between two peoples – two peoples that could just as easily be enjoying each other’s company, culture and language.
So, if things continue to go the way they are now with idiotic blogs about the loud arrogant English people (~300 thousand in Quebec) asserting themselves against, and the suspiciously shy (ya right), poor poor disenfranchised and under privileged French people (~6.5 million in Quebec), eventually all the English people will indeed leave and we will soon get our perfect isolated French bubble. I hope we are all overjoyed because then, we can be the wackiest place on the face of the Earth. Suppose that about 17% (half way between the glorious Wikipedia estimate) of the population of the world (nearly 1.1 BILLION people) speaks English, most of them as a second language. English is the official language of the UN, the European Union, the Commonwealth of Nations (duh), the international language of academics and science, the international language of aviation, etc… Yet, here in Quebec, no one will speak it – ESPECIALLY not in the public sector, no no no. Why would that be strange? Because we are surrounded by ~300 million English people. When foreigners come here and find out about our insane language laws they rightly think we are crazy – they are shocked that we could possibly be so petty when there are so many more important things to deal with: raising the quality of education, health care, the environment, foreign aid, …………………. (another long list of things more important than whether I groan in French or English when I wipe my ass). They honestly are baffled that the vast majority could be duped into pre-occupation with preserving their perfectly healthy language and culture will their entire social welfare network and infrastructure system crumbles before their very eyes!
So, in summary:
1) I declare a halt in all hostilities between French and English people. The fact is that English people aren’t all loud arrogant snobs, French people aren’t all ignorant incompetent down trodden hicks, nobody is all anything. There are annoying people in ALL groups, no one of them has a monopoly.
2) I declare that either we all agree to stop making fun of each other when speaking the other’s language, or that we all make fun of each other equally but in a joking way and to take the jokes AS JOKES.
3) English people have to A) learn (or be taught) how to speak Quebecois, not France French; B) learn how to swear properly in French – its much much more nuanced than swearing in English and frankly we suck at it and its embarassing; C) help French people understand that we don’t give a shit how badly people speak English – most of the world that speaks English speaks it badly and we just don’t care.
4) French people have to A) create non-religious swear words – your welcome to take ours, but if that bothers you then take them from somewhere else (Italian, Chinese, whatever), or just invent brand new ones; B) Stop correcting English people when they make grammatical errors in French its EXTREMELY annoying and very discouraging! C) tell the government to start teaching Quebecois to English people and stop this bullshit puritanism about language – the development of Quebecois is perfecty fine, language is supposed to be mutable because if it wasn’t, there wouldn’t be either French or English in the first place.
5) English people need to stop implicitly assuming they have power – wake the fuck up! There are 1.3 billion Chinese pepople and 1.1 billion Indian people (with nukes) that probably disagree with our assumed dominance – colonialism is dead and English is just a language that the world happened to find convenient (oh, and bear in mind that in Quebec you are outnumbered about 20 to 1 by French people).
6) French people need to stop acting generally victimized – wake the fuck up! With respect to English people, you outnumber them about 20 to 1 in Quebec, no ifs and or buts about it so stop pretending English people have some kind of magical power. With respect to the world, you are doing just as well as the rest of the western world so stop pretending you are all poor labourers and start acting with some confidence – you are almost 25% of the population of Canada. AND, stop fucking complaining about EVERYTHING and having ‘manifestations’ constantly – just progress, protesting is useless, you already control the government, now act like it!
Can’t we all just get along, stop quibbling about language and culture and just fix our very fucked up province?
Oh and a big hey to Social Nut (Noisette Sociale)! Perhaps you should go visit http://martinbeaudinlecours.com/2008/02/16/bilinguisme-je-te-conchie/#comment-783 and see just how ludicrous things can get… I don’t believe you aren’t capable of making the connection between the language laws (and the general brainwashing of Quebecers that they need to militantly protect the language and culture of francophones) and the sovereignty movement. If that link doesn’t do it for you, perhaps it is time to visit an opthamologist.
Je découvre ici l’argumentation un peu plus soutenue de Frank Jones, qui visiblement le prend personnel. Ça éclaire un peu plus ce qu’il a écrit sur mon blogue.
Première question: pourquoi écrit-il en anglais sur deux blogues francophones?
Deuxième question: devrais-je lui répondre si, au départ, il interprète mal ce que j’écris?
Troisième question: est-ce que moi-même j’interprète bien ce qu’il écrit?
Je n’ai pas dit qu’il faut être nécessairement privilégié pour apprendre une seconde langue puisque je dis que c’est plutôt une nécessité pour les immigrants. Je serais d’accord avec vous, M. Jones, pour dire que le multilinguisme vient de l’éducation, mais les immigrants prouvent que ce n’est pas nécessairement le cas.
Je constate que ceux qui se disent bilingues et ridiculisent l’unilinguisme sont souvent des gens qui voyagent beaucoup ou qui ont pu suivre des cours que le système éducatif ne leur offrait pas, ce qui fait d’eux des privilégiés, oui.
Surtout, je n’adopte certainement pas l’attitude de la victime que me ferait dire « poor me its just not fair »! Au contraire, Renart Léveillé me classe parmi les arrogants! Je vais même jusqu’à prétendre qu’on a pas besoin de l’anglais pour réussir dans le monde d’aujourd’hui!
Et je tiens ici à faire remarquer que s’il y en a un qui joue les victimes ici, c’est bien vous, M. Jones. Qui se plaint qu’on ne lui a pas bien enseigné le français? Qui accuse le PQ d’avoir comploté la méconnaissance des langues? Qui pleurniche parce qu’on se moque de son accent français? Qui a pris plus de 17 ans avant de sortir de l’Ouest de la ville pour se confronter à la vraie vie en français? L’avoir fait avant, vous auriez compris un des traits fondamentaux de la culture québécoise : on se moque de l’accent des Français parce qu’ils se moquent de notre français.
Par ailleurs, dans ma dénonciation de la bien-pensante rhétorique pro-bilinguisme, je n’ai jamais pointé du doigt les anglophones. J’ai pointé du doigt ceux qui se prétendent bilingues et les positions que je citais et critiquais étaient exclusivement énoncées en français par des journalistes et des éditorialistes francophones.
Je suis assez d’accord avec votre « summary ». En fait je suis entièrement d’accord avec les points 1, 2, 3 et 5.
Par rapport au point 2, cependant, je vous ferai remarquer que, même si vous ne pouvez le deviner seulement à lire mon blogue, j’ai détesté qu’on se moque de Pauline Marois et de sa conférence de presse ratée en anglais. Je me suis dit, comme vous : « Voilà comment on traite ceux qui font l’effort de parler dans une seconde langue? ». Mais je savais aussi, que la plupart des moqueries venaient de francophones avant tout!
Le point 4 A) est totalement irréaliste, tabarnak!
Quant au point 4 B) Je vous ferai remarquer que la personne que j’ai corrigée dans le billet que vous commentiez était une francophone enseignante de langues secondes, pas vous, M. Jones. Soit l’enseignante de langues ne maîtrise pas parfaitement une des langues qu’elle dit publiquement maîtriser, soit que le journal La Presse écrit mal le français à l’occasion. Si c’est l’enseignante qui a mal fait ses devoirs, alors elle prouve mon point selon lequel le parfait bilinguisme n’existe pas.
Le point 6 est un bel appel à la fierté des Québécois. Je suis d’accord avec cela. Mais je suis totalement en désaccord avec votre affirmation selon laquelle on se plaindrait de tout, pour rien.
Et – vous me voyez venir, j’imagine – s’il y a un geste que les Québécois pourraient poser pour arrêter de jouer les victimes, ce serait de faire de notre «fucked up province » un pays.
Martin,
je peux t’avouer que j’ai un peu regretté d’avoir laissé passer ce commentaire en anglais, puisque objectivement ce blogue est francophone et je pourrais très bien censurer tout autre langage.
J’en ai censuré un commentaire anglophone, mais celui-là ne valait pas du tout la peine à comprendre, en plus c’était supposément un francophone qui renie totalement sa langue maternelle pour vivre seulement en anglais. Mais surtout, c’était de l’insulte mur à mur, un troll quoi!
Pour être arrogant, il faudrait d’abord en avoir les moyens…
Il suffit d’écouter les Québécois parler (à la radio, à la télé, dans la rue) pour se rendre compte qu’ils n’aiment pas vraiment leur langue… Le français au fond tout le monde s’en fout. La trop grande joie que certains éprouvent à parler anglais décemment n’est qu’une façon parmi d’autres d’exprimer ce manque de fierté congénital… et l’arrogance dont tu parles dans ton article en est une autre.