Visitez mon nouveau blogue : http://www.renartleveille.com/
(Le billet qui suit a été publié parallèlement sur Les 7 du Québec, pour lire les commentaires ou en laisser, suivre l’hyperlien précédent.)
J’ai reçu ce « témoignage » par courriel la semaine dernière :
LETTRE D’UN TRAVAILLEUR
Cette lettre a été écrite par un travailleur de la construction à Fort MacMurray.
Très bon sujet.
Je travaille, je suis payé.
Je paie mes impôts et le gouvernement distribue mes impôts comme il se doit.
Afin de gagner mon chèque de paie, je travaille sur une plateforme flottante pour le projet de Fort MacMurray Construction.
Je suis tenu de passer un test d’urine, sans avertissement soit au hasard, avec lequel je n’ai aucun problème.
La chose avec laquelle j’ai un problème est la distribution de mes impôts aux gens qui n’ont pas à passer de test d’urine.
Ces gens ne devraient-ils pas avoir à passer un test d’urine pour avoir leur chèque de bien-être parce que moi je dois en passer un pour le gagner pour eux.
Veuillez comprendre que je n’ai aucun problème à aider les gens qui sont dans le besoin à se prendre en main.
Par contre, j’ai un problème à aider quelqu’un assis sur son cul – buvant de la bière et fumant de la dope.
Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?
S’il vous plaît, faites circuler ce courriel si vous êtes d’accord ou supprimez-le si vous n’êtes pas d’accord.
J’espère que vous le ferez circuler, parce que les choses doivent changer dans ce pays et ça presse !!!!
Un travailleur tanné de travailler pour faire vivre les autres qui ne font rien !!!
Ça me fait beaucoup penser à une petite réflexion que j’ai élaborée dans un court billet, nommé : « Être à la remorque de sa vie ». Qui va comme suit :
Être à la remorque de sa vie, c’est se construire en réaction. C’est réagir en animal blessé, c’est se bâtir une armure avec nos blessures, petites ou grandes, tout en pensant utiliser du solide.
C’est regarder les événements fâcheux, qui sont souvent seulement des petites broutilles que l’on a le choix de considérer sérieusement ou non, et en faire des preuves, des arguments de notre colère dirigée.
Je ne peux pas écrire que j’en suis totalement vierge, mais je tends, ouvertement, à fuir ce réflexe. C’est un filtre sur la conscience au monde, un empêcheur de tourner autour des problématiques pour en extraire le plus large possible.
C’est le contraire d’être ouvert au point de vue des autres, même si cela ne veut pas dire d’accepter tout facilement.
Quelque chose comme tenir en équilibre.
Ce travailleur croit avoir trouvé par son exemple du test d’urine un argument solide, mais il ne fait qu’éclabousser son propre mal-être. S’il était heureux dans son travail et dans sa vie, il ne sentirait pas le besoin de jalouser le peu de bonheur que sont capables de se payer les « B.S. » avec sa mince contribution à l’impôt, parce qu’en fait le pourcentage de son impôt qui sert à ça, c’est tellement pas grand chose! (Pour s’étourdir, il devrait plutôt calculer le pourcentage qui va à l’armée et considérer combien sont d’accord avec ça!) Et en plus, si ça se trouve, c’est seulement une mince minorité des « B.S. » qui boivent et se droguent. Et même si c’était la majorité! Si j’en suis réduit un jour à attendre un chèque du gouvernement pour survivre, je n’ai même pas de doute que l’alcool et la drogue seront un baume sur ma peine… Toute autre réaction serait héroïque, et les héros ne vivent pas de l’aide sociale!
Pouvez-vous imaginer combien d’argent les Provinces sauveraient si les personnes qui reçoivent de l’aide gouvernementale devaient elles aussi, passer un test d’urine ?
C’est drôle, mais moi je m’imagine plus le nombre de personnes de plus à la rue et l’augmentation de la criminalité qui irait avec. Puisque ce n’est pas parce qu’un « génie » a trouvé une manière de faire économiser « les Provinces » que ces gens-là vont arrêter du jour au lendemain de faire tout en leur pouvoir pour survivre! Et quand tu es en mode « survie », dans la rue ou sur le « B.S. », c’est bien difficile de penser plus loin que son nez! C’est bien beau le concept de « se prendre en main », mais c’est tellement facile de se prendre pour un génie de l’analyse sociale quand tu vis dans le luxe, bien que tu travailles fort fort fort pour te le payer! Et ce génie-là sera le premier à chialer — après que son idée se soit retrouvée récupérée par le Parti Conservateur ou un autre avec une vue tout aussi basse — qu’il y a trop de quêteux dans les rues quand il sera en vacances de sa plateforme…
Et il reste les autres, ceux qui n’ont pas le choix, pour plusieurs raisons : est-ce qu’eux aussi passeraient le test d’urine? Une autre question : combien ça coûterait faire ces tests?
C’est bien ça qui m’énerve avec ce raisonnement : ça semble se tenir au premier abord (et je suis généreux!), mais ça s’écroule aussitôt qu’on en fait le tour. Parlez-moi de créativité pour aider ces gens à se sortir de ce cercle vicieux, parlez-moi de tout sauf de profiteurs, parce que pour trouver des profiteurs, c’est beaucoup plus facile en pointant n’importe où ailleurs! Parlez-moi d’améliorer la société pour amoindrir la possibilité que des gens préfèrent se laisser mourir plutôt que de participer. Parlez-moi intelligemment, et de grâce, débarrassez-vous de vos frustrations avant de vouloir refaire le monde!
(Photo : Monyart)
Mourir dans un accident de voiture, dans sa chambre à coucher…
Published octobre 5, 2009 opinions , société 36 CommentsÉtiquettes : 17 ans, 18 ans, 21 ans, accélérateur, accident, amateur, améliorer, âge, échanges, Beauce, Bianca Leduc, Blogue, capacité, chambre à coucher, Commentaire, compromis, console de jeu, couple, dormir, exagérer, Fast and Furious, Fast and Furious XXX, fiction, film, first person shooter, glorifier, habitation, hausse, immeuble, J-F l'internaute, jeu de tir subjectif, jeune, jouer, Le permis de conduire à 21 ans!, Les 7 du Québec, maturité, minimal, obtention, optimisme, parents, permis de conduire, Petite fille, pistolet, Québec, Rapides et dangereux, réalité, recherche, risque, Saint-Georges, Sécurité, sûreté, situation, statistique, Statu quo, système, Transport en commun, tuer, Vidéo, Vitesse, XXX
Visitez mon nouveau blogue : http://www.renartleveille.com/
Le 19 août dernier, je publiais sur Les 7 du Québec un billet prônant « Le permis de conduire à 21 ans! ». Il a généré pas moins de 152 commentaires, et vous vous douterez qu’ils n’allaient pas tous dans mon sens…
Ce que j’ai concédé, à la suite des échanges, c’est que de hausser l’âge minimal de l’obtention du permis de conduire à 21 ans serait peut-être un peu exagéré, donc que 18 ans, ça serait un bon compromis. Cependant, pour dire vrai, en apprenant hier l’accident impliquant un jeune de 17 ans, qui a percuté un immeuble d’habitation pour cause de grande vitesse, tuant un couple qui dormait dans sa chambre à coucher, je me suis mis en mode « à reculons ».
À la suite de mon billet, l’ami J-F l’internaute avait exposé sur son blogue une recherche statistique qui démontrait clairement que le risque diminue avec l’âge. Alors, je crois qu’il faudrait urgemment monter ça à 18 ans, voir si cela améliorera globalement la situation, et aviser par la suite s’il y a lieu.
J’ai bien confiance qu’un redressement de la sorte enverrait un message clair, et aux jeunes, et aux parents qui devront, pour certains, se taper deux années de plus en guise de taxi… Et puis, bon, on peut même espérer que cela fera boule de neige et encouragera un meilleur système de transport en commun partout au Québec.
Pour ce qui est de ce jeune-là en particulier, qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête? S’était-il tapé « Rapides et dangereux » juste avant d’appuyer sur l’accélérateur? Et en pointant ce film glorifiant la vitesse et le risque, je ne veux surtout pas lancer des pierres à cette « oeuvre », étant donné que la maturité vient habituellement avec la capacité de ne pas laisser la fiction envahir sa réalité… Comme le jeune amateur de jeu de tir subjectif qui laisse son pistolet à la maison avec sa console de jeu, pourquoi en est-il autrement avec la vitesse?
On parle beaucoup de se protéger, parfois trop et parfois même à tort, mais si une petite fille comme Bianca Leduc ne peut plus jouer en sécurité dans sa cour et un couple ne peut plus dormir en sûreté dans sa propre chambre à coucher, il faudra bien plus que de l’optimisme (se complaisant dans le statu quo) pour améliorer la situation.
(Photo : lazyousuf)
*
(Question de terminer sur une note plus joyeuse,) en cherchant « Rapides et dangereux », je suis tombé sur cette vidéo :