Posts Tagged 'Journal de Montréal'

Mario Dumont et ses larmes de crocodile

Visitez mon nouveau blogue :  http://www.renartleveille.com/

extraitcrocodiliensfossiles.jpgJ’ai versé une larme à la lecture d’un article du Journal de MontréalMario Dumont se vide le coeur… C’est tellement poignant que j’ai eu besoin d’aller me faire un deuxième café pour pouvoir terminer ma lecture!

(Pour continuer votre lecture, ça se passe du côté de Christian Vanasse que je remplace pour une dernière fois avant son retour.)

LiberTé comme dans Tartineau

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lego-de-richard-martineau

Inssssssupportable!

J’ai été rouge comme une tomate pendant une bonne partie de TLMEP…

Le problème avec Martineau, ce n’est pas tant qu’il continue à écrire pour le JdeM, mais bien qu’il se justifie de la sorte. Nous ne sommes pas dupes : ce qu’il considère comme sa très grande liberté est de la poudre aux yeux pour tenter de voiler ses valeurs. S’il disait plus franchement : je me contrecrisse de la solidarité, d’avoir l’air égocentriste, j’ai peur que PKP me considère de l’autre bord de la clôture; je respecterais au moins un peu le personnage!

Et puis sa crisette de diva quand Raynald Leblanc lui a dit qu’il ne le lisait pas! Un peu de retenu Richard, t’as l’air d’une grosse boule d’émotion, d’un geyser d’orgueil, on pourrait croire que tu as seulement un égo en guise de pensée, que ton plan de carrière se résume à de l’opportunisme!

Ah! c’est vrai, on le croit déjà…

Fatigué PKP?

pkp-conflit-jdem

Ajout :

Conflit au Journal de Montréal – Les syndiqué-es votent la grève à 99,6 %

C’est rare qu’on voit des majorités comme ça…

Le bol, la broute et le trône

On trouve du bon et du mauvais dans nos médias québécois et La Presse n’est absolument pas en reste.

Du côté du pire, mon collègue blogueur (et inséminateur agréé comme moi!) Sylvain Marcoux a blogué à la blague un reportage gescaien qui a pour but de classer les toilettes publiques de Montréal. On tenterait de damer le pion au JdeM?

Mais du côté lumineux, le chroniqueur environnementaliste François Cardinal a torché un texte ma foi très réjouissant où il donne 10 raisons de se réjouir du prix de l’essence. Ruminons là-dessus! Le point 2 est tout simplement génial, et je fais bien exprès d’utiliser ce terme hautement galvaudé, ils se méritent bien :

2 – La semaine de quatre jours point à l’horizon. Les États de New York et de l’Utah ont modifié l’horaire des fonctionnaires à quatre jours de dix heures pour qu’ils diminuent leur facture d’essence, tout en réduisant la circulation et le smog. L’idée traversera-t-elle la frontière?

Je retiens aussi en particulier le point 3 qui expose la réduction de la vitesse sur les autoroutes, puisque je le remarque moi-même depuis quelque temps. La vitesse maximale ressemblait pas mal à 120-130 km/h avant et maintenant ça ressemble plus à 100-110 km/h. Donc, rouler à 80 km/h sur l’autoroute ne donne plus l’impression d’être centenaire…

En somme, on relaxe ses transports, on relaxe plus longtemps et on se déconstipe sur les bons trônes!

(Photo : Cat Faery et Blackhybride)

Voulez-vous coucher avec moi ce soir?

Je commence à peine à regarder l’histoire de la confrontation dans une assemblée entre Yves Michaud et Power Corp., mais je vais quand même me commettre au moins en ajoutant ici une hilarante citation d’un des articles de Canoë (Quebecor-TVA-Journal de Montréal) qui la relate :

À un moment, Paul jr [Desmarais] a proposé à M. Michaud de lui installer un lit dans la salle pour l’an prochain. Ce à quoi le septuagénaire a répliqué: « Je ne veux pas coucher avec vous. »

(Photo : aqui-ali’s photostream)

De la vigueur et de la rigueur

J’ai écrit plus tôt chez Francis Tremblay que je n’écrirai pas sur les Lavigueur avant la fin de la série, mais, après avoir lu le texte « Les Lavigueur: le narratif », du blogue Après tout…, je change mon fusil d’épaule et je retourne ma chemise!

Comme introduction, le blogueur inscrit la définition de ce « qu’est le narratif d’un sujet traité par les médias » :

Pour les médias, le narratif est la cohérence et/ou l’arrangement que l’on confère à une série de faits. L’esprit humain a besoin de narratif pour comprendre le sens des choses. Nous faisons des liens entre les événements et nous construisons des interprétations en fonction de ces liens. En toutes choses, nous recherchons un commencement, un milieu et une fin. Nous comprenons et nous établissons le sens des choses en nous servant des notre expérience de la réalité et des textes précédents. Chaque texte devient à son tour un des textes précédents et le suivant le sera aussi en autant qu’il sera familier au public.

Pour la suite, je pourrais résumer ça comme suit : le narratif médiatique de l’histoire des Lavigueur se base sur la généralité que les pauvres sont des idiots et qu’il ne faut pas affirmer le contraire. Encore, grâce aux bons soins de Pierre Foglia, ils sont des menteurs, comme le démontre bien Yves Lavigueur, l’auteur du livre sur lequel se base en grande partie la série. Et ça continue comme ça, encore et encore, un défilé de journalistes qui prouveront hors de tout doute que le narratif médiatique est vrai, que les pauvres sont vraiment des épais.

Vous ne trouvez pas ça triste? Vraiment plus que l’émission de ce soir qui l’était beaucoup. Presque trop.

Il y un passage de son texte qui me hante :

Marie-France Bazzo qui n’aime pas les séries de «corde à linge» déclara que Les Lavigueur, la vraie histoire était la première production télé de l’ère adéquiste. Autrement dit, les pauvres, c’est quétaine.

Je ne peux pas m’empêcher de penser que justement, si je ne me trompe pas (j’étais quand même assez jeune en 1986), l’histoire des Lavigueur a sonné le glas du dénigrement des pauvres qui s’est cristalisé sous la fameuse appellation « BS », qui a mené, comme on le sait, à son mouvement antinomique, et j’ai nommé le mariodumontisme… Et à son paroxysme, l’explosion, le Bye Bye! du temps : quand l’humour sert à graver le conscient collectif.

Mais je me relis, et je me dis : aurais-je donc trouvé le chaînon manquant de la genèse de l’« ère adéquiste »? Hé hé!

Mais c’est surtout la démonstration claire de cette fausse représentation dans le premier épisode, de cette légende urbaine au sujet de la famille sur l’assistance sociale, qui est venu encore clouer au pilori les médias et leur objectivité. C’était assez jouissif, je l’avoue. (Surtout pour un blogueur comme moi qui a mal à sa blogosphère.)

Alors, c’est tout à fait normal de voir ensuite les journalistes, sans doute chatouillés de tous bords tous côtés, surtout au niveau de la bourse… essayer de dénigrer la série pour reprendre les points perdus. Comme quoi quand quelqu’un, qui n’est pas dans la famille, tente de s’emmitoufler de l’objectivité, so-so-so solidarité revient à la mode…

Malgré tout ce que je viens d’écrire, je trouvais Les Lavigueur, la vraie histoire meilleur au début. Presque sans blague.

Repeating the message.

Repeating the message.

J’l’avais-tu déjà écrit? :

Repeating the message.

(Photo : zakathy)

Lettre à Allen Nutik

Monsieur Nutik (à l’attention de mon lectorat : je viens de recevoir une demande d’aide au français de la part du chef du nouveau parti Affiliation Québec, Allen Nutik, pour la version française de leur site web, à la suite de mon billet sur leur acceptation par le DGE),

désolé de vous décevoir, mais, comme vous le savez sûrement, aujourd’hui la crise linguistique prend du poil de la bête avec les cachotteries du parti Libéral au sujet de la situation difficile du français à Montréal, et même à la grandeur du Québec, qui s’ajoute au constat récent du JdeM, alors je vais diriger mes énergies et mon temps disponible de ce côté-là. En espérant que votre déception sera contrebalancée par la visible et audible vigueur de votre communauté linguistique.

En espérant que vous vous trouverez un francophone assez gentil pour vous aider, ce qui ne devrait pas être très difficile à trouver, vu la situation, ils sont majoritairement très accommodants…

Pour ce qui est de la crise, si vous n’êtes pas encore convaincu, je peux vous aider à jubiler (happy happy joy joy!) en vous laissant quelques hyperliens utiles :

Les allophones choisissent l’anglais au collégial

Français : Québec dissimule des statistiques

Québec tait des données alarmantes

Cacher le dégât

De la bombe

Bonne lecture!

666, le nombre de Gendron

Douce trouve que Stéphane Gendron fait pitié. Moi je trouve qu’il souffre de fatalisme aigu. Il peut bien rouler en fou avec sa Mustang…

Je parle de ça bien sûr parce qu’il y avait ce soir aux Francs-Tireurs un spécial réac-ti-Ô-maire!

Quand j’ai inventé ce terme, je pensais au fait que le maire est pour certain, dont moi, un petit réactionnaire avec un semblant d’envergure. Maintenant, à la lumière de ce nouveau chapitre télévisuel, je constate que l’homme est un jusqu’au-boutiste, un passionné.

C’était presque beau de voir et d’entendre ça.

Le gros problème, c’est que le gars vit seulement trop dans le présent, tellement que ça le saoule, le passé est abstrait, et le futur est comme une langue de feu, la mort, qu’il regarde intensément, mais les yeux fermés. Je ne le laisserais pas trop longtemps seul à côté du fameux piton rouge…

J’avais encore un semblant de sympathie envers lui, je le sentais, alors, pour m’en débarrasser, je suis allé lire le dernier billet de son blogue où il larmoie à fond sur le sujet de l’enquête linguistique du JdeM, où il crache abondamment sur la loi 101, et bien sûr à satiété sur Pauline Marois, la pauvre, qui a toujours symboliquement sur elle un imperméable. J’ai bien fait.

Il n’a assurément pas inventé l’expression « se tenir debout », dans un sens collectif, et encore moins la conscience historique… Simplement incompatible. Il a la réalité à deux pouces du nez.

Et, à force de rouler vite, il va frapper un mur. Au mieux, le mur du silence. Je lui souhaite. Là où la philosophie ne se résume pas à s’acheter un char de jeune-vieux écervelé, y apposer des pentacles et arborer le 666 sur sa plaque d’immatriculation.

Ajout (jeudi 15h) :

Petit retour très intéressant du côté du blogue de Patrick Lagacé à ce sujet. Incroyable.

Stéphane Gendron est choqué

Parlons hypocrisie maintenant!

Je suis rouge comme une tomate, la fumée me sort par les oreilles après ma lecture de l’article du JdeM, « Les 15 employeurs s’expliquent », qui s’ajoute au dossier « I don’t speak french » dont j’ai discuté la teneur ici avec mon texte « Speak Trade! ». Vraiment, s’il y a une manière de prouver que nous ne sommes pas pris au sérieux collectivement, nous, la bande de francophones qui parasitent le bon fonctionnement des affaires en ville, la voilà! Entre les statistiques globales quand même assez positives sur la santé du français au Québec, et même à Montréal, et ce constat ma foi triste à mourir, il y a un pas à franchir qui me semble presque absurde, du moins mystérieux…

Si à la base la politesse n’est pas respectée dans les commerces, comment voulez-vous qu’il y ait espoir de se faire respecter au niveau de la politique?

Justement, en ce moment, le Bloc Québécois fait pression auprès des instances fédérales pour que la loi 101 soit respectée :

Pour reconnaître la nation québécoise, il faut aussi respecter la primauté de la loi 101 au Québec. L’un ne va pas sans l’autre! Le gouvernement conservateur prétend reconnaître la nation québécoise mais s’oppose à ce qu’Ottawa respecte la loi 101. Cela relève de la pure hypocrisie », a déclaré le leader parlementaire et député de Joliette, Pierre Paquette, qui a ainsi fustigé l’attitude du gouvernement conservateur à la suite du report de la décision concernant la constitutionnalité du projet de loi présenté par le Bloc Québécois sur le respect de la loi 101 par Ottawa au Québec.

En novembre dernier, la députée de Drummond, Pauline Picard, a déposé le projet de loi C-482 qui vise à amender la Loi sur les langues officielles. Les amendements proposés par le Bloc Québécois obligeraient le gouvernement fédéral à reconnaître la primauté de la loi 101 au Québec, ainsi que les entreprises privées sous juridiction fédérale à respecter l’usage du français comme langue de travail.

Cela montre bien que tout le monde doit collaborer. Les commerçants, contrairement à ce que Christine St-Pierre – l’insuffisante ministre responsable de la loi 101 – croit, il faudrait aussi leur taper sur les doigts, même si pour l’instant les amendes sont ridicules. Un ami me racontait tantôt comment c’est long avant même qu’une plainte soit menée à terme, simplement par une lettre toute gentille, et comment les grosses compagnies sont mortes de rire et payent finalement les minces amendes comme si c’était un abonnement…

Oui, nous sommes risibles, mais allons-nous un jour arrêter de rire avec eux?

Ajout (14h50) : 

Je vous conseilles fortement la lecture du texte, « Hi! Can I help you? », de Cecile Gladel.

(Image : lino.com)

Speak trade!

Comme toujours, le JdeM a le tour de vendre des copies avec ses enquêtes à l’emporte-pièce. Il est certain que sa dernière enquête au sujet du service en français à Montréal va marcher fort, c’est un sujet chaud, comme en fait foi ma consoeur blogueuse Emma.

Mais, au-delà du côté populiste de la chose, je me demande si on peut considérer cette enquête comme étant du côté objectif. Si j’ajoute ma subjectivité, je donne raison à la journaliste Noée Murchison, du JdeM, puisqu’à mon souvenir, la majorité des moments où j’ai eu des problèmes à me faire servir en français a été lorsque je me suis trouvé dans des commerces du centre-ville de Montréal. Il faut que j’ajoute que pour moi il est important que ma vie en public se passe en français, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Je pense à mon prof de conduite automobile qui parlait en anglais avec son petit garçon, d’environ huit ans, avec un accent gros comme ça. Je pense à Éric Grenier, né au Québec, élevé en anglais en Ontario par ses parents francophones et qui, après s’être rendu compte que sa culture et ses valeurs étaient québécoises, est revenu s’installer au Québec, apprends le français et s’est donné le mandat d’expliquer la souveraineté du Québec aux anglophones, puisqu’il est devenu souverainiste.

Et je pense à certains qui sont bilingues et qui s’en foutent – que la nouvelle de la disparition du fait français demain matin au Québec ne leur ferait même pas un peu de peine –, et certains autres qui sont trilingues et qui mettent le français sur un piédestal, puisqu’ils croient à l’importance de notre histoire, de notre culture, qui s’appuie fortement sur la langue. Je pense surtout au fait de ne rien dire, pour ne pas avoir l’air chialeux. Le pire, c’est que j’en suis, et j’essaye de me forcer pour faire valoir ma langue. C’est difficile, surtout quand tu as vécu ton enfance et ta jeunesse dans la chicane et que tu aimerais bien vivre dans un monde un peu plus harmonieux…

Alors viens le dilemme entre un Québec qui se dote de lois qui font en sorte que la vie en société (en public et au travail) se passe en français parce que c’est important pour la majorité (mais vous me direz : de quelle majorité s’agit-il?), et un Québec qui laisse aller la situation en imaginant que chacun va prendre au sérieux ses responsabilités (envers ses désirs, bien sûr s’il y en a…) et mettre de la pression sur les commerces, et les unilingues anglais, et les allophones ne parlant pas français, pour que ce laisser-aller se résorbe par la nécessité.

Désolé, mais j’ai bien peur que la majorité va rejeter de plus en plus la mise en place de lois protégeant le français et que même individuellement les francophones vont plier, et rompre.

Défaitisme quand tu nous tiens…

Ajout (mardi 14h) :

Pour la suite, c’est ici.

(Photo : ikes)

J’appuie MédiaMatinQuébec!


C’est le 100ième journal gratuit MédiaMatinQuébec qui vient d’être distribué ce matin à Québec! Cette initiative des syndiqués du Journal de Québec (Quebecor) fait office de moyen de pression dans un conflit qui dure depuis 11 semaines.

Le dimanche 22 avril dernier, Quebecor a mis les employés-es de la rédaction et des bureaux du Journal de Québec en lock-out. Par solidarité, les employés-es de l’imprimerie ont déclenché la grève. Cela n’a pas empêché la multinationale, qui avait préparé son coup de longue date, de publier son édition du lendemain. Par contre, personne ne s’attendait à voir les syndiqués-es lancer leur propre quotidien parallèle, Média Matin Québec.

Et vlan dans les dents PKP!!!

Si vous voulez plus de détails et même participer à cet appui, Tétoine s’est occupé de tout!

Si, selon vos valeurs, une couverture médiatique de qualité est produite par un journaliste sur le terrain, en mesure de comprendre la réalité du sujet qu’il doit couvrir, n’hésitez pas à apposer cette bannière sur votre blogue.

Pour lire un autre article sur ce sujet, si vous n’êtes pas encore au courant de toute l’histoire, je vous conseille de vous rendre ici.

Des poubelles éventrées

Je vais vous parler d’art, mais, s’il vous plait, lisez un peu avant d’aller voir ailleurs. Pour ceux qui ne sont pas très à l’aise avec l’art contemporain, je vais tenter de vous emmener quelque part où vous n’avez jamais été, en dépit de l’avis que vous allez avoir à la fin du texte. Vos tomates n’en seront que plus juteuses.

Ce ne sera que des mots. Ce ne sera pas de l’art abstrait, ce ne sera pas des excréments en guise de sculpture. Des mots comme les autres, presque les mêmes que dans le Journal de Montréal. Dans un autre ordre. Et, en plus, je n’ai jamais été subventionné…

Car je comprends que, souvent, les propos des artistes (et je ne parle pas des vedettes de la télé, qui galvaudent ce terme à outrance, même si on ne sait pas trop c’est à qui la faute…) peuvent paraître un peu absurdes pour quelqu’un qui n’est pas à l’aise avec ça, mais je vais tenter quelque chose avec vous. N’ayez pas peur.

Alors, quand j’étais étudiant en art, au début des années 90, j’ai eu une idée de performance (ou une action) que je n’ai jamais mise à exécution, car, comme vous le verrez, malgré la noblesse de la cause, il y avait un problème moral (et légal) qui me chicotait.

Le thème de ma performance était l’environnement (ce n’était pas très à la mode dans ce temps-là…). La logique de mon idée concernait le concept de l’ébouage, de tout le système de ramassage des ordures et de leur enfouissement dans les dépotoirs. Je pensais que les gens — et je le pense toujours — sont insensibles aux problèmes de la pollution par les déchets ménagers parce que premièrement ces déchets sont rassemblés dans des sacs verts et des poubelles : cachez ce sein que je ne saurais voir! Aussi, parce que ces déchets disparaissent comme par enchantement pendant qu’on a le dos tourné : un camion d’éboueur n’est pas très invitant pour le regard… Alors, j’ai toujours en tête l’image de balayer la poussière en dessous du tapis : l’humanité a toujours eu tendance à faire ça, malheureusement.

Donc, le coup que je voulais faire était du vandalisme pur et simple, et je voulais que quelqu’un me filme pour diffuser ce document dans un contexte d’exposition plus tard : je voulais me promener dans les rues un jour où les gens laissent leurs sacs d’ordures dehors et les détruire, étendre leur contenu partout, foutre un bordel monstre! Je voulais que les gens voient là, étendu devant leurs yeux, la quantité de choses qu’ils jettent. Mais qu’est-ce qui est le plus absurde? La situation de la pollution, ou la performance que je voulais faire?

Oui, je sais, certains répondront que c’est mon idée qui est la plus absurde. Je suis d’accord, c’est un coup d’éclat qui ne pourrait être clair pour tout le monde, et c’est entre autres pour ça que je ne l’ai jamais fait. Et, c’est pour ça aussi que je vous le raconte ici. Je ne fais de mal à personne en exposant cette vue de l’esprit — et encore moins à ceux qui n’ont pas continué leur lecture jusqu’ici — je ne fais que mettre de l’avant un problème quasi philosophique. À vous de le regarder avec votre propre jugement, votre propre talent, à partir de vos valeurs et vos connaissances. Et de surtout en parler à votre manière. Mais de grâce, ne tuez pas le messager même s’il ne parle pas comme les autres.

La Marche du Jour de la Terre


Il n’a pas fait très beau aujourd’hui (ou plutôt hier, il se fait tard) sur la rue Mont-Royal pendant la marche pour le Jour de la Terre. Et cela n’est pas un commentaire imagé pour dire mon négativisme par rapport à la question environnementale. Au contraire, j’étais bien content de me retrouver en compagnie d’un si grand nombre de gens réunis pour démontrer clairement leur attachement à cette question, que je ne peux pas qualifier de rien de moins qu’essentielle. Et, ça m’a fait du bien physiquement, je n’étais pas assis derrière ce clavier, je m’étais chaussé de mon opinion, à défaut de la crier par mon clavier. Je la transpirais vers l’ouest, le Mont-Royal, regardant les résidents du Plateau qui vaquaient à leurs occupations, à contre-courant, vers l’est. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire cette énormité même si je sais que j’aurais pu décider de rester chez moi, faire autre chose de ma journée. L’égo a parfois cette tendance à actualiser; par chance, le recul est modérateur.

À un moment donné, comme ça, coin St-Laurent, j’ai demandé à mon vieil ami combien il y avait de gens d’après lui et il m’a répondu 10 000. Il a de l’expérience pour juger objectivement de la quantité de gens dans une foule et je l’ai cru sur parole. J’abondais dans son sens. Et on se met à parler d’un autre de mes amis impliqué en politique qui me disait souvent que les médias donnaient toujours des évaluations à la baisse de ces marches. Et que c’est assez évident que leur objectif par cela est d’amoindrir le poids média de ces événements gauchistes avec ce moyen subtil.

J’arrive chez moi avant l’heure du souper et je vais faire un tour sur cyberpresse pour voir s’ils parlent de la marche. Effectivement, il y a un petit article. Pour le nombre de personnes, d’après eux c’est : des « milliers de personnes ». Ouin, assez vague ça… Dites-moi si je me trompe, mais des « milliers de personnes » ça ressemble plus à 5 000 qu’à 10 000. Et, par malchance, j’ai manqué le début du Téléjournal pour entendre leur avis là-dessus. Il a fallu que j’attende l’édition tardive pour que Céline Galipeau dise le chiffre magique : 10 000!

Et là je viens de voir que l’article sur cyberpresse a été un peu plus étoffé, mais ça reste toujours des « milliers de personnes ». Et en plus, c’est la première phrase : c’est assez frappant, admettons-le. Je trouve ça louche même si le journaliste, Patrice Bergeron, est de la Presse Canadienne — je me devais de le dire même si ça détruit partiellement ma thèse… (En tout cas la rend plus vague – je ne suis nullement au courant des rapports entre La Presse et la Presse Canadienne : ce qu’on peut voir, c’est qu’il y a un lien nominal évident, hé hé!) Et je ne pousserai pas l’enquête plus loin que de chercher sur le site de la Presse Canadienne pour voir si l’article est identique : j’ai vérifié, mais je ne l’ai pas retrouvé. J’ai quand même remarqué que la Presse Canadienne est une « agence de presse indépendante ». Ça me rassure un peu…

Je continue quand même de penser que la rigueur journalistique demanderait une information claire, précise et surtout disponible : c’est assez facile d’évaluer des foules et je crois que cette omission est problématique si on considère que les choix de diffusion des médias ont un poids énorme. Même si pour ce cas-ci c’est peut-être un hasard, la question se pose. Et très sérieusement. On ne peut pas laisser les médias tricoter avec l’information pour leurs intérêts mercantiles. Les répercussions du sensationnalisme se font déjà sentir par un ramollissement de l’intérêt des gens pour les questions de fond. Les médias traditionnels sont comme un miroir à peine déformant.

Par donner un exemple en rapport avec la couverture médiatique des dernières élections, cet ami travaillait pour la campagne du PQ, et il m’a expliqué pourquoi, d’après lui, Boisclair (que je continue de ne pas croire à sa place dans cette place de chef) a été battu aux élections grâce aux médias. Après avoir fait un point de presse de plus d’une heure sur les idées du PQ au sujet de l’environnement, devinez ce que les journalistes lui demandaient? C’est tellement évident que je vais répondre par ce qui apparaissait au journal télévisé : un cinq secondes sur une réponse de sa part à propos de son homosexualité… Je repense aussi à une des seules fois où j’ai vu Amir Khadir au Téléjournal : après un petit bout de discours de deux secondes qui se passait à l’extérieur, on le voit en train de patiner presque sur la bottine pendant trois trop longues secondes — j’en ai eu le coeur brisé, car ça détonnait beaucoup de l’impression qu’il m’avait donné à Tout le monde en parle, quelques jours avant. Même les autres partis ont eu une couverture assez ridicule, basée sur des futilités en majorité.

On peut ben pédaler dans le vide.

Ajout (Lundi, 12h52) :

Lu sur cyberpresse : « Selon les organisateurs de la marche, 25 000 personnes sont descendues dans les rues hier pour manifester leur appui à l’application du protocole de Kyoto. »

Je me demande, est-ce que les organisateurs ont gonflé l’approximation pour contrebalancer les effets langagiers pervers du genre : « Des milliers de personnes »? Force est d’admettre qu’il y a une marge entre les deux, et qui croire?

Aussi, un autre propos que j’ai trouvé assez discutable dans ce dernier article : « Les rares pancartes brandies par les marcheurs reprenaient presque toutes des slogans dénonçant les politiques fédérales en matière d’environnement ». Je me demande si de mettre l’accent sur l’adjectif « rare », encore en début de texte, n’est pas un choix négatif et éditorial, considérant que cela pourrait diriger l’opinion des lecteurs en amoindrissant la « présence » organisée des regroupements politiques, communautaires et environnementaux. J’avoue que la photo qui accompagne l’article donne raison à la journaliste Violaine Ballivy, mais elle montre un point de vue partiel de la marche. Moi j’étais dans la dernière portion des manifestants et le nombre de pancartes était impressionnant étant donné que les groupes semblaient attendre la fin de l’arrivée des gens au parc Lafontaine pour partir…

Certains me diront que je tique sur des détails, mais je ne crois pas me tromper en disant qu’il n’y a rien de gratuit, surtout à La Presse.

Ajout (Lundi, 18h15) :

Je viens de voir que le Journal de Montréal titrait à la une qu’il y avait 10 000 personnes. C’est drôle de voir comment l’information est traitée différemment dans ces quotidiens…

La démocratie voilée

Réaction de ma part à une nouvelle du JdM rapportée par Patrick Lagacé voulant que « le Directeur général des élections autorise les musulmanes voilées (niqab ou burqa) à voter sans retirer leur voile pour fins de vérification d’identité. »:

Quand tu vas chez le médecin, tu te mets à nu, au besoin: pour ta santé physique, tu te dois de passer par-dessus ta pudeur. Alors quand tu vas voter, tu te mets aussi à nu: pour la santé de la démocratie, tu te dois de passer par-dessus la pudeur de ta religion.

Va pour le commentaire laissé sur son blogue. Je pourrais continuer en me posant des questions sur la brigade des moeurs raciales et religieuses que constitue de plus en plus le Journal de Montréal. Pour répéter ce que j’ai déjà lu quelque part en d’autres termes, est-ce que Quebecor participe implicitement dans la campagne de l’ADQ?

La liberté d’expression, quand elle se chausse de considération monétaire, titube au point où on se demande si elle n’a pas besoin d’un peu de repos.


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