Posts Tagged 'perdre'

Ne bouge surtout pas!

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(Le billet qui suit a été publié parallèlement sur Les 7 du Québec, pour lire les commentaires ou en laisser, suivre l’hyperlien précédent.)

L'archer

Je suis tombé sur cette photo la semaine dernière. Elle m’a troublé.

Au-delà de la confiance aveugle, j’y vois une allégorie de notre condition sociétale. Les anarchistes (enfin, quelques-uns), qui ne doivent plus beaucoup m’aimer, seront peut-être heureux de lire que je vois dans cette photo notre assujettissement au pouvoir.

On nous organise et la majorité s’installe, sans dire un mot, la baloune entre les dents, le risque inhérent étant un concept mou, une suite de lettres sans substance.

Alors, il reste le refus. Le problème, c’est que le refus n’attend que le poids du nombre. Et il ne saurait se décliner en une seule théorie, même une myriade ne saurait faire atteindre le point de bascule puisque c’est l’utilité, la survie qui prime. La philosophie ne rime malheureusement pas avec la survivance, elle est un luxe.

Mais comment ne pas voir la contradiction qui s’installe? C’est la survie qui empêche et entretiens le refus, comme possibilité. La peur de perdre empêche la fuite dans la rébellion, et l’état de survivance est souvent l’étincelle qui l’allume. Et tout cela, toujours dans le déficit.

C’est l’habileté de l’archer, ou plutôt la croyance en son habileté, voire sa virtuosité, qui tient tout ça ensemble. Qu’il soit personnellement et pour la plupart un mauvais homme n’est même pas important. Sa place dans la photo est tout ce qui compte. Et il est interchangeable.

À cette distance, il n’a pas de visage.

Un anglo dans le peau d’un franco à MTL

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Via le fil RSS de Science Presse, je suis tombé sur un article surprenant paru dans le magazine Courrier International, édition du 2 juillet 2009. Il s’agit de la traduction d’un article de Don MacPherson, (« It’s easy to understand why francophones think there’s too much English », paru dans le journal The Gazette), qui « s’est fait passer pour un francophone le temps d’un reportage à Montréal. Et il a découvert avec surprise qu’il n’était pas facile d’y parler la langue de Gilles Vigneault. » Son titre : “Sorry, I don’t speak French”.

Force est d’admettre que le fait que ce soit un anglophone qui expose ces faits et ces impressions y donne pas mal de poids. Une tonne de brique! Un francophone qui soulève ce même genre d’anecdote est souvent regardé de travers. Comment est-ce possible que ce soit devenu suspect à ce point de simplement pointer la réalité?

Pour avoir habité à Montréal pendant presque 20 ans, tout ce qui est relaté dans l’article ne m’est pas étranger. J’ai raconté ici quelques anecdotes (si quelqu’un a du temps à perdre pour les retrouver, go for it!), mais je n’aurais jamais osé comme lui signaler que « Même lorsqu’on le sert en parlant français – la majorité du temps, y compris dans le centre-ville –, il entend le personnel et les autres clients discuter en anglais autour de lui et ne se sent pas à sa place. » Ça, c’est le plan numéro un pour se retrouver dans le clan des stigmatisés…

Autre chose, parlant de la situation montréalaise, et ça fait longtemps que ça me brûle, alors allons-y allons-Ô! Je ne suis pas le seul à le voir, mais le Plateau Mont-Royal est en train de devenir une franchise du ghetto McGill. Vous ne trouvez pas? (Enfin pour ceux qui comme moi côtoient ce coin assez régulièrement — et régulièrement dans le sens de plusieurs fois par semaine, par mois; pas deux fois en deux ans…) Ce quartier qui est un symbole fort de la québécitude francophone. Ainsi va la vie, mais je ne peux pas m’empêcher d’être mélancolique en pensant à ça.

En faisant mes recherches pour ce billet, je suis tombé sur le fait que ce journaliste est francophile. C’est très important, et pour deux raisons. La première est du domaine pratique : il faut minimalement aimer une langue pour y consacrer du temps et l’apprendre; encore plus pour le français, puisque même son statut de langue officielle n’a pas réussi à empêcher cette situation que même un anglophone est capable de constater (il a beau être francophile, son premier choix est coulé dans le béton!).

L’autre raison c’est que la « philie » a son contraire, la phobie. Le dernier terme est peut-être trop fort, mais il fait ressortir les rivalités qui empêchent les rapprochements linguistiques. Et ces rivalités trouvent leurs sources dans le débat lié à la souveraineté du Québec, qui pour les uns signifie entre autres de calmer la crainte de perdre, qui pour les autres signifie essentiellement la crainte d’une perte — alors que je crois au contraire qu’ils gagneraient beaucoup à s’inscrire pleinement dans la démarche d’affirmation du fait français : la gratitude donnant de meilleurs fruits que la confrontation. Et je ne parlerai pas des « satisfaits », même s’ils sont, et le problème, et la solution…

Pour terminer en beauté, je termine avec un passage qui ne se retrouve que dans la version originale anglaise :

(Yes, I know English-speaking people are also treated rudely sometimes in Quebec, and don’t always get the service in their language that they should. But today’s column is about the perceptions of francophones.)

Le Grand Singe

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le-grand-singe

Question de pousser vers le bas l’image précédente, en voici une autre plus joyeuse. Je suis tombé dessus en fouillant mon dossier « graphisme ». Originalement, le haut se trouvait à droite, et les proportions n’étaient pas les mêmes. Je trouve que la composition se tient mieux comme ça, et je vois même maintenant un grand singe, d’où le titre.

C’est bien sûr toujours sans prétention autre que d’aviver mon espace. Sinon, je pourrais écrire que c’est de l’art instantané, bien empreint dans l’ère de l’informatique et du web. Assez pour s’y perdre quelques longues secondes…

Facebook fête ses 5 ans : la 6e est moins sûre…

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Comme le soulignait Éric, et beaucoup d’autres, Facebook a cinq ans d’existence. Personnellement, je ne suis pas un utilisateur très assidu (je préfère me tenir par ici!), mais j’avoue que c’est tout un univers social qui s’est ouvert devant nous depuis son avènement, et surtout depuis sa très grande popularité qui a fait en sorte que les non-geeks y sont aussi!

Mais il y avait déjà une ombre au tableau, que j’ai découverte sur le blogue de Fred Cavazza un peu avant cette annonce festive :

150 millions. C’est le nombre d’utilisateurs que Facebook devrait atteindre d’ici quelques mois (semaines ?). Vous pourriez penser que ce chiffre est encourageant et que nous avons enfin trouvé LA plateforme sociale ultime, je serais plutôt d’avis de se méfier de cette croissance (trop) rapide. […] Explosion en cours de vol ? Oui tout à fait car les temps sont rudes et que personne n’est à l’abri, même pas Google qui se voit contraint de fermer récemment un certain nombre de services. […] Facebook est-il vraiment menacé de fermeture ? […] Facebook perd encore de l’argent. […] plus de membres = plus de frais (bande passante, capacité de stockage et de traitement, salaires…). […] au-delà d’un certain seuil les économies d’échelle ne fonctionnent plus […] les coûts sont exponentiels car la plateforme requiert des technologies et des compétences très rares.

Ne vous inquiétez pas, il propose aussi des solutions…

Je suis un perdant

(Notice pour une meilleure compréhension du texte : « Je » n’est pas moi, mais bien quelqu’un d’autre. Et cela est la suite de la situation que je décris dans « Histoire de pêche ».)

La haine me sert d’économie d’essence. Je passe des heures à creuser et à trouver des moyens pour exulter ma rage sans me faire prendre, et j’ai beaucoup de temps à perdre, puisque mon temps se vend au prix ridicule de celui qui n’a pas de talent. Mon vide se remplit et se dévide, car rien d’autre que moi-même ne s’accroche à mon existence. Tout est conditionnel à mon égo, je suis un monstre intrinsèque et acceptable : je ne tue que la positivité et l’ouverture d’esprit, encore plus l’espoir d’entraide, malgré la difficulté des extrêmes.

J’utilise la stratégie du caméléon multiple et quand ça ne semble pas trop marcher je me déguise en hypothétique ami. Aussi, étant donné que l’expectative me fait jouir, j’attends quelque temps pour semer le doute, ce doute qui est si facile à faire coïncider en un seul homme, surtout s’il est vraiment humain. À ce doute, j’ajoute exponentiellement la possibilité d’agents doubles, de traîtres, d’hypocrites, je transforme la blogosphère en terrain miné. Je me transforme en confident pour mieux creuser dans son coeur, mais pas trop. Et ce coeur dégoulinant, je le hache en macédoine, le grille à feu doux, doux, doux, comme un murmure à l’oreille. Je suis l’inconscient.

Mais je suis un perdant, et mon conscient ne veut pas en entendre parler. Je suis en dehors du réel, mais je pense donc j’essuie mes larmes acides sur les autres, surtout sur lui, le catalyseur. Mon vice, mon trouble m’empêche de voir que j’ai finalement et avec trop de jubilation imaginé ce coeur ennemi, présumé à tort sa très grande peine pour sa trop petite tête, étant donné que mon plan est tellement banal et clairement identifiable, comme la douleur d’un coup de deux par quatre entre les jambes. Le plus crétin des enfants me verrait venir avec mes gros sabots.

Et surtout, je ne suis pas assez assidu et concentré : son prénom n’est pas Daniel.


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