Comme toujours, le JdeM a le tour de vendre des copies avec ses enquêtes à l’emporte-pièce. Il est certain que sa dernière enquête au sujet du service en français à Montréal va marcher fort, c’est un sujet chaud, comme en fait foi ma consoeur blogueuse Emma.
Mais, au-delà du côté populiste de la chose, je me demande si on peut considérer cette enquête comme étant du côté objectif. Si j’ajoute ma subjectivité, je donne raison à la journaliste Noée Murchison, du JdeM, puisqu’à mon souvenir, la majorité des moments où j’ai eu des problèmes à me faire servir en français a été lorsque je me suis trouvé dans des commerces du centre-ville de Montréal. Il faut que j’ajoute que pour moi il est important que ma vie en public se passe en français, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Je pense à mon prof de conduite automobile qui parlait en anglais avec son petit garçon, d’environ huit ans, avec un accent gros comme ça. Je pense à Éric Grenier, né au Québec, élevé en anglais en Ontario par ses parents francophones et qui, après s’être rendu compte que sa culture et ses valeurs étaient québécoises, est revenu s’installer au Québec, apprends le français et s’est donné le mandat d’expliquer la souveraineté du Québec aux anglophones, puisqu’il est devenu souverainiste.
Et je pense à certains qui sont bilingues et qui s’en foutent – que la nouvelle de la disparition du fait français demain matin au Québec ne leur ferait même pas un peu de peine –, et certains autres qui sont trilingues et qui mettent le français sur un piédestal, puisqu’ils croient à l’importance de notre histoire, de notre culture, qui s’appuie fortement sur la langue. Je pense surtout au fait de ne rien dire, pour ne pas avoir l’air chialeux. Le pire, c’est que j’en suis, et j’essaye de me forcer pour faire valoir ma langue. C’est difficile, surtout quand tu as vécu ton enfance et ta jeunesse dans la chicane et que tu aimerais bien vivre dans un monde un peu plus harmonieux…
Alors viens le dilemme entre un Québec qui se dote de lois qui font en sorte que la vie en société (en public et au travail) se passe en français parce que c’est important pour la majorité (mais vous me direz : de quelle majorité s’agit-il?), et un Québec qui laisse aller la situation en imaginant que chacun va prendre au sérieux ses responsabilités (envers ses désirs, bien sûr s’il y en a…) et mettre de la pression sur les commerces, et les unilingues anglais, et les allophones ne parlant pas français, pour que ce laisser-aller se résorbe par la nécessité.
Désolé, mais j’ai bien peur que la majorité va rejeter de plus en plus la mise en place de lois protégeant le français et que même individuellement les francophones vont plier, et rompre.
Défaitisme quand tu nous tiens…
Ajout (mardi 14h) :
Pour la suite, c’est ici.
(Photo : ikes)
Bon billet, excellent titre et merci pour la découverte d’Éric G.
A+
Merci mon cher, au plaisir!
Vous n’avez pas tout à fait tord, ni raison. J’aime parfois jouer les trouble-fêtes. J’en avais déjà parlé auparavant dans un autre forum, mais chacun doit faire sa part pour le fait français. À ce propos, je tenais à signaler que j’ai réussi à convaincre 26 personnes anglophones, dont le français leur est inconnu (dans l’entreprise où je travail) de participer à des cours de base en français. Ils commencent ce mois-ci. De plus, ces personnes seront compensées financièrement pour le travail manqué. Ils y assisteront même dans l’entreprise; c’est le prof qui se déplace. Le tout est payé par le gouvernement québécois. Il y a de l’espoir, ou du moins, de l’intérêt démontrés par ces personnes unilingues. N’est-ce pas merveilleux? Du concret!
Sir Seb.
Sir Seb,
je ne peux qu’applaudir tes efforts!
Ça prouve quand même une chose, c’est que globalement le fait français n’est pas important de lui-même.
Défaitisme tu dis? Parle-moi en pas !
Plus ça va, plus je suis désillusionnée…
Y’en a vraiment qui devraient aller s’acheter une fierté au dépanneur 😛
« Y’en a vraiment qui devraient aller s’acheter une fierté au dépanneur 😛 »
Ha ha ha ha!
Laissez moi emportez un nuage gris, mais ma soeur, qui est professeure, m’as annoncé les futures résolution du Ministère de l’Éducation et cela ne vas pas aider la langue française. Ils veulent, d’abord, retiré les accents et els traits d’unions. Ensuite, ils veulent autorisé l’ortographe phonétique. Autrement dit, nous érivons les mots comme nous les prononcons. Le prétexte: C’est trop difficile.
Il y a vraiment quelque chose d’anormal. Ce n’est pas si dure apprendre à ortographié… encore moins d’utilisé un accent ou un trait d’union. Il y a tant de nivellement par le bas dans l’éducation que cela m’en rend malade. Les fonctionnaires et les ministres de l’éducation désirent-ils que nous retrouvions avec une qualité de français digne du moyen âge? Là ou le 3 quart était illettré et le reste ne savais pas nécessairement les règles de base en français. Pourquoi axé l’éducation sur la quantité de diplômé plustôt que la qualité de ceux-ci?
On a pas ce problème-là en région;-)) Des fois je me dis que le français recule plus au québec à cause de québécois francophones qui font plus la promotion de la langue anglaise que les anglophones eux-mêmes. Que si le combat est perdu d’avance parce qu’il y a trop de défaitisme face à la survie du français c’est que trop de gens ont oublié leur histoire et trop de gens vivent en individualistes . La solidarité c’est pas juste une chansonnette sur les lignes de piquetage et réservé à l’usage exclusif de la csn ou la ftq. Tant qu’à moi les lois devraient être plus sévères concernant la langue au québec mais on a assez peur de passer pour des racistes qu’on préfère laisser faire.
Félix,
j’ai lu ton commentaire en même temps que Douce et elle a paru très surprise, même assez douteuse, puisqu’elle travaille dans une école. Ça me surprend aussi, alors il y a moyen d’avoir un hyperlien vers un texte quelconque là-dessus?
Gaétan,
je suis d’accord avec ce que tu dis en lien avec l’individualisme (c’est même le genre de propos que je n’ose pas écrire…). Le sens historique devient alors accessoire, il n’y a que le présent et le futur qui compte. Mais désolé, le futur est garant du passé, sinon on va tourner en rond. Le Roi-Soleil (ou dieu — je ne mettrai pas de majuscule au « d », pour ne pas froisser personne) revient parmi nous; il est omniprésent, entre autres dans nos poches…
Comme je l’ai mentionné plus haut, c’est ma soeur qui me l’as appris. Elle l’as, elle même, apris à partir d’un communiqué interne de sa commission scolaire de Laval. Je lui demanderai si je peux avoir une copie du communiqué. Dans le cas contraire, je tenterai de trouver un lien qui confirme mes dires.
@Renart,
Malheureusement, c’est un document officiel, donc elle ne peu me le transmettre pour des raisons professionnels évidentes. Toutefois, elle m’a diriger vers le site de la stratégie Agir Autrement du MELSQ. J’ai été voir ce site et l’information publique sur le sujet semble plustôt vague et ne collabore, ni ne nie mes dires. Toutefois, il y a une section protèger qui pourrait éclairer plus amplement sur le sujet, mais je n’y ai pas accès. Peut-être votre douce, avec son implication dans le milieu scolaire, y aurait accès. Je termine en aposant le lien.
Félix
http://www.mels.gouv.qc.ca/agirautrement/index.htm
Je trouve que le chat sur le canice ressemble à un député de L’ADQ!