Je n’en peux plus, je bouillonne. Il faut que je sorte le méchant. Depuis l’annonce de la sortie de l’album de Michel Brûlé, et que j’en entends des extraits, je me mords les lèvres, ou plutôt le clavier : puisque c’est avec lui que la majorité de ma communication se fait.
Pour vous dire, je suis doublement atterré d’entendre des extraits de ses chansons et ses paroles, je vous expliquerai pourquoi plus bas. Comme je l’ai lu quelque part, il fait même paraître Jacques Villeneuve potable… et c’est vrai! J’ai dû déceler chez ce dernier quelque chose comme de la poésie dans le peu que j’ai pu en entendre. Et dans ce que j’ai pu entendre de Brûlé, ce n’est que du vulgaire premier degré (et je ne parle même pas de l’approximatif de sa voix, si voix il y a, dans le sens de chant…).
Comme je viens de l’écrire chez Safwan, autrement écrit, c’est quand même drôle qu’un ancien tenancier de bar, où il était interdit au DJ de jouer de la musique chantée en anglais, puisse pondre des paroles comme celle-là, puisque, on le voit bien, l’anglais permet assez facilement le premier degré, contrairement au français (jouez à traduire des paroles anglaises en français et ça ressemble pas mal aux paroles de Brûlé…).
Mais le truc qui me fait plus rager dans cette histoire, c’est le côté : je me réclame de la chanson engagée. La chanson engagée est déjà assez mal en point comme ça… et ne se résume plus à grand-chose aujourd’hui, à part Loco Locass et Les Cowboys Fringants. C’est pas pour me vanter – ah! oui, tant pis, je me vante –, mais j’ai pas mal touché à tous les genres de l’écrit, et l’écriture de chanson, engagée de surcroît, est ce que j’ai le plus pratiqué, alors je pense que j’ai doublement le droit de chialer! même si je sais très bien que je me peinture encore dans le coin… mais je n’ai rien à perdre ni à gagner, ça l’air! (Donc, je me demande, est-ce que le titre se référe à moi aussi?)
Pour moi, toute cette histoire se résume en un concept : opportunisme égocentrique.
J’y vais fort, mais pour vous dire aussi, quand même, c’est que j’ai du respect pour Michel Brûlé, entre autres parce qu’il a été le seul à m’avoir écrit personnellement (donc pas une lettre préfabriquée) pour m’annoncer le rejet de mon roman pour publication aux éditions Les Intouchables. Aussi, et je m’en veux d’avoir jeté le courriel, je me souviens qu’il m’avait spécifié entre autres choses l’originalité de mon roman (un roman qui a comme sujet l’art contemporain, j’avoue que ça peut ne pas paraître trop vendeur au premier abord, mais je crois sincèrement que plusieurs en seraient surpris! Et en plus, le sujet de l’art est de plus en plus à la mode depuis quelque temps). Bon, c’était sûrement de sa part de l’empathie due au fait qu’il est lui-même écrivain (mais je l’ai pris positivement quand même), et surtout, dû au fait qu’il n’a pas à endurer lui-même le bal des refus… (Pour être sincère, la tenue de ce blogue participe beaucoup à mon bonheur actuel, puisque j’ai la preuve que je ne suis pas si pire comme écrivain – j’écris « écrivain », même si je sais pertinemment que je ne le suis pas officiellement -, sinon je me sentirais pas mal seul avec mon rêve de me faire éditer. Merci à vous tous qui venez me lire!)
En gros, j’avoue que c’est un peu de la jalousie monétaire de ma part, puisque je n’ai pas le réflexe de me tourner vers les subventions pour produire mon premier album solo, et que je ne suis pas assez riche pour m’en payer la grosse production professionnelle, et encore moins pour me partir ma propre maison d’édition afin d’éditer mon roman. Je sais qu’il existe des moyens de publier à compte d’auteur, mais il semble encore qu’il faut l’apposition du tampon d’une entreprise culturelle reconnue sur un produit culturel pour qu’il soit pris au sérieux, surtout du côté de la littérature. Au moins, du côté de la musique, le qualificatif « indépendant » est positif, mais ça coûte beaucoup plus cher à produire un album qu’un livre! enfin il me semble…
Je vous laisse sur les paroles d’une de mes chansons engagées préférées, dans la catégorie : écrites par mes soins. Vous ne l’aimerez peut-être pas, mais je suis certain que vous trouverez que ç’a plus de classe que ce bout, rapporté par Safwan, entendu à Infoman, gracieuseté de MC Gilles : « John (Kennedy et d’autres noms qui ne me reviennent pas […]) est-ce la C.I.A. qui vous a tués?» Le pire, c’est que ça aurait l’air fou même dans un texte d’opinion…
*
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
Ici maintenant , le syndrome est trop grand
Faudrait regarder autrement pour voir qu’on a pu l’temps
De bayer aux corneilles car le décompte s’achèvera
Avant longtemps y’a trop de choses qu’on laissera
Le bleu du ciel sera l’plus beau des souvenirs
Toutes les races d’animaux qu’on va laisser partir
J’pourrais continuer la liste mais j’ai trop mal au cœur
Comme tout l’monde j’aime mieux fuir le malheur
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
On n’aurait plus ni le temps ni l’envie d’y penser
D’y penser
Je voudrais bien que ma chanson puisse tout changer
Peut-être qu’au moins on va encore plus en parler
En parler
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
On n’aurait plus ni le temps ni l’envie d’y penser
D’y penser
Et pour demain qu’est-ce que vous prévoyez?
Y’a une belle histoire à écrire, il suffit d’y adhérer
Est-ce que ça va prendre un bulldozer
Pour enfin qu’ça avance dans l’bon sens le bonheur
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
On n’aurait plus ni le temps ni l’envie d’y penser
D’y penser
Oh mon amour j’ai tellement froid j’aurais besoin de ta chaleur
C’est tellement bon quand tu es là entre mes bras j’en oublie l’heure
Et là j’espère que ma chanson va enfin m’guérir
De ma manie de toujours voir le pire
Le pire
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
On n’aurait plus ni le temps ni l’envie d’y penser
D’y penser
Si y’avait seulement des chansons d’amour
Dans quel pétrin on serait à ce jour?
Oh mon amour j’ai tellement froid j’aurais besoin de ta chaleur
C’est tellement bon quand tu es là entre mes bras j’en oublie l’heure
J’en oublie l’heure
J’en oublie l’heure
Je respect Brûlé comme éditeur… Mais je trouve que Amos D’Aragon lui a rapporté trop d’argent. Depuis ce succès, il a lancé le journal Mir sur Internet, ouvert le bar Planète Libre et lancer un autre site Internet, les Dents du Québec… Et puis là son disque, avec en prime de la grosse publicité dont une grosse affiche à la sortie du pont Jacques-Cartier… Dans le fond, il gagnerai encore plus d’argent si il s’avait s’entourer pour ses projets autre que l’édition…
Peut-être que je viens de me tirer dans le pied étant donné que moi-même j’aimerai être publier un jour, mais tant pis, je suis comme ça je suis franc!
Au final, il aurait dû publier ton roman et peut-être même produire tes chansons…
Sylvain,
je n’en demandais pas tant, mais merci! 😉
Bonne chance pour ton projet, c’est quoi, en fait? (Sans vendre le punch, bien sûr!)
L’histoire d’un enfant rêveur…
Et je viens de donner à Brûlé le Félix de l’année…
http://lhommedelarue.blogspot.com/2008/02/les-lois-cest-pas-important.html
Opporunisme égocentrique!
Superbe expression!
La révolte n’est-elle pas la plus belle expression de l’amour?
Merci de vos mots
Jim courbis
L’éditeur-chanteur dont tu parles dans ton article a déja déchiré le contrat d’édition d’une jeune auteure simplement parce qu’elle avait parlé contre lui sur un forum internet. Elle a retrouvé son contrat déchirée dans la boite aux lettres. J’ai prit cette histoire sur un site internet québécois il y a quelques années. Je n’ai jamais aimé ce type et ce n’est pas cet affreux disque qui va changer ma perception.
Il y a encore pire, je crois… allez visionner ceci:
http://www.lesdentsduquebec.tv/#video_title
le titre du vidéo à trouver, c’est « Les hommes québécois sont de parfaits imbéciles ! »
Et puis!
Tu oubliais un nom important pour la chanson engagée du Québec; Jerry Snell. Lui, il est vraiment incroyable!
Si Stéphanie G a raison, t’es comme brûlé avec Brûlé!!!
J’en oublie l’heure, que c’est vrai lorsqu’on est en amour! Je me souviens des premiers moments avec ma blonde, on discutait, se cajolais, nous étions en silence jusqu’en oublier l’heure… Beau texte Renart!
Sylvain,
ça sera le seul Félix qu’il va gagner dans sa vie…
atraverslillusionjimcourbis,
merci d’être passé!
Stéphanie_G,
j’ai visionné la vidéo. C’est tiré par les cheveux son affaire. Il y a la pub, qui est déjà en général basée sur des conneries, il y a le féminisme, qui ne s’est pas incarné dans le monde publicitaire, et il y a l’idéal souverainiste, qui devrait tendre vers autre chose que le discours anti-anglo primaire. Je suis séparatiste, mais je n’adhère pas à son discours haineux. Je peux attaquer l’attitude irrespectueuse des unilingues anglos et des allophones ayant choisi de ne pas apprendre la langue de la majorité québécoise, mais je n’irai jamais jusque-là.
Et d’ajouter les pubs de l’homme qui personnifie un chat dans le lot est complètement fautif pour servir son propos. Ces pubs reposent sur la psychologie féline, le fait que ce soit un homme me semble presque fortuit.
Je suis un homme et je suis capable d’autodérision, la plupart des pubs qu’il présente ont été faites dans cette optique.
Merci d’être passé!
Folly,
ah! oui, je sais. La liberté d’expression c’est aussi ça. S’il fallait que je m’empêche d’écrire ce que je pense par peur de me fermer des portes, je n’écrirais plus.
Merci du compliment! 😉
J’ai regardé le vidéo… Coudonc, une chance que mon esprit nationaliste est fort car franchement, chîaler sur le dos des femmes qui attaquent la position de l’homme québécois? Et que les femmes québécois devraient attaquer l’homme anglais? J’ai même pas regarder tout le vidéo… Pas capable… Et ma foi, la vie est trop courte pour perdre mon temps à écouter ça! Et si il déchire des contrats parce que tu parle en mal de lui… J’ai des petites nouvelles pour lui, j’ai entendu dans un bar un de ces auteurs parler de Brûlé et c’était pas très jojo… Et le gars parlait très fort pour qu’on sache tous de qui il parlait!
Je ne trouve plus le lien où elle parlait de son histoire, mais ici elle parle de l’éditeur en question. Remarqez qu’elle utilise « Brûlot » au lieu de Brûlé, pour éviter, sans doute, d’avoir du trouble avec l’homme en question.
forums.webrealite.com/la-tribune-du-peuple/445-copier-coller-aux-intouchables.html
Sa première entrevue audio lors de la sortie de son chef-d’oeuvre…En plus, chez Christianne Charette…
http://www.radio-canada.ca/radio/christiane/modele-document.asp?docnumero=50985&numero=1880
Il y a un commentaire, en bas de cette page, que j’aime beaucoup…
« Il y a un proverbe qui me vient en tête quand j’entend les inepties de Michel Brûlé (autant éditeur que chanteur):
-Ce sont les tonneaux vident qui font le plus de bruit! »
Hé salut, hors contexte là, mais Dominic Arpin est de retour avec un site blog indépendant en dehors de Canoe:
http://www.dominicarpin.ca/
je tenais à -e faire un petit message pour te dire que ton lbog est très agréale 🙂
tague!
gnark! gnark! gnark!
Ha Renart. Je te comprends tellement! Mais après tout, ce que tu écris vaut peut-être mieux que de se faire éditer par Brûlé. Écrire un récit afin de le faire publier, tu le sais sûrement, c’est beaucoup de travail. La passion est là, certes, mais c’est un ingrédient parmi tant d’autres pour réaliser un projet comme ça. Tant qu’à faire éditer, autant que ce soit avec quelqu’un de confiance.
Personnellement, ce gars là m’inspire aucunement confiance!
Il aurait dû offrir ses chansons gratuites ou payantes (ah!) sur son site internet. Tuer des arbres pour cela, c’est une bien triste façon de se faire de la promotion!
Renart, voici un petit truc :
Les maisons d’éditions t’envoient des lettres de refus préfrabriquées tout simplement parce qu’elles ne lisent pas ton roman. Elles en reçoivent à la pelleté.
Alors pour te faire lire, tu dois te démarquer.
Si tu commences par publier ici et là dans des revues littéraires (c’est beaucoup plus facile, tu regardes le thème de chaque numéro et tu t’inspires en conséquence), tu pourras ensuite envoyer la liste de tes publications aux maisons d’éditions. Ça te donnera tout de suite une bonne crédibilité.
Ensuite, quand tu envoies ton roman, tu te contentes d’envoyer les premières et les dernières pages. Pas le roman au comple. Tu as ainsi plus de chance d’attirer leur attention.
Aussi, si tu arrives à t’entretenir avec des éditeurs au Salon du Livre, à établir un bon contact personnel, c’est déjà ça de gagné.
Je te souhaite vraiment bonne chance. N’oublie pas qu’Hemmingway a lui-même essuyé moult lettres de refus avant d’être enfin publié.
Plus près de moi, je connais une auteure québécoise de talent qui s’est vue refuser bien des fois avant d’enfin publier chez les éditions Tryptiques.
Si ce qui t’intéresse, c’est de faire du Mc Do, va voir Brulôt.
SI ce qui t’intéresse, c’est de faire de la gastronomie, va voir ailleurs.
À toi de savoir si ce qui compte, c’est de faire de l’argent ou de faire de l’art.
😉
🙂
Il y a de la compétition en 2008 dans le merveilleux monde de la musique de sous-sol! Mario Lirette vient de sortir un album!
Meilleur ou pire que Brûlé? Seul le temps nous le dira
Écoutez la pièce Rita Tatoo, ça vous donnera une petite gène