Posts Tagged 'Isabelle Boulay'

Musique franco pendant le hockey : très mauvaise cible mon cher Brûlé…

Tiens, Michel Brûlé, notre troubadour opportuniste préféré… a lancé une belle pétition pour tenter de forcer la main du Centre Bell à diffuser plus de musiques francophones. Et cette main, et surtout cette tête, c’est Vincent Aubry, DJ, un bon ami à moi. Je lui ai parlé justement hier matin en lien avec cette histoire, car je suis tombé sur un billet de Lusciousloba qui la relatait.

Donc, au-delà de l’avis de Vincent reprit assez minimalement à la fin de l’article de La Presse paru mercredi, il y a une réalité musicale qui transcende ses seuls choix et ceux du Centre Bell, une réalité que je constate chaque fin de semaine dans mon travail de DJ : la musique francophone n’a pas trop la cote auprès du public et s’il y a quelque part vers où pointer, ce n’est certainement pas du côté du hockey!

Une pétition de 200 noms, bien que ramassés en seulement 2 heures (mais à l’ère du web, tout le monde est possiblement capable de le faire…), ne viendra pas changer le fait que les gros succès francophones (avec en plus un rythme entraînant) arrivent au compte-gouttes tandis que du côté anglo-saxon c’est la manne! Et puis je crois que Vincent doit varier sa musique, passer du vieux, du neuf, et beaucoup de tounes instrumentales, et en plus c’est un contexte familial… Encore plus, il y a les chansons imposées (commanditée) qui viennent gruger beaucoup de temps de glace!

Alors, je suis bien content de savoir que le gouvernement n’entend pas légiférer là-dessus parce que le problème se trouve du côté des radios commerciales et de l’industrie musicale québécoise qui mise majoritairement sur de la musique francophone qui ne se prête pas au dynamisme que demande l’ambiance d’une partie de hockey, entre autres. (Pour moi qui travaille dans un bar, la tâche est encore plus énorme… à mon grand malheur, je dois passer à peu près un gros maximum de 5 chansons francophones dans une soirée où j’en passe en moyenne environ 75 en tout…)

Je ne dis pas qu’il n’y a pas de chansons francophones qui font l’affaire, mais question de vouloir varier, la discographie utilisable est trop mince pour que ça ne tombe pas vite dans la redondance. Et nous sommes assujettis bien plus au goût du public qu’à nos propres goûts, voilà une des premières règles du DJ. Et qui influence les goûts du public généralement?

Il est clair que maintenant les artistes d’ici sont en compétition avec le monde entier. Est-ce que c’est une bonne chose? Je le crois, parce que cela fait en sorte de promouvoir l’originalité. Qui s’intéresserait à un artiste québécois qui ne serait qu’une pâle copie d’un artiste reconnu internationalement? Nous ne sommes plus à l’époque où Johnny Farrago, l’émule canadien-français d’Elvis Presley, faisait tomber les jeunesses comme des mouches…

Et comme je disais à Lusciousloba :

Qu’est-ce qu’Isabelle Boulay, par exemple, et tout le corpus musical de Rythme FM, pour ne nommer que cette station-là, viendrait faire dans l’antre du hockey? Et lui comme moi trouvons que les sorties de disques francophones sont « so so » depuis trois ans, mis à part quelques exceptions…

Je crois que c’est seulement la pointe de l’iceberg qui est insuffisante à faire paraître le tout reluisant. Il y a un travail énorme à faire du côté des artistes connus, moins connus et inconnus, ceux qui ne font pas de la musique générique, pour les vendre auprès du public, pour que par ricochet ça paraisse dans les bars, les restos, etc., et bien sûr pendant les parties de hockey! Ça prendrait malheureusement du courage…

(Photo : kevincrumbs)

Moi et l’ADISQ

Ce soir, moi et Douce regardions le dernier film de Roberto Benigni, Le Tigre et la neige, et le DVD s’est avéré défectueux, nous empêchant de terminer notre visionnement. Presque par dépit, nous avons dû nous rabattre sur le gala de l’ADISQ.

J’avoue que ça fait quand même drôle qu’un gars qui vit de la musique comme moi, depuis environ 18 ans, par son travail de dj, et qui chante et en fait sporadiquement aussi, depuis autant de temps, utilise le terme « dépit » pour décrire l’opportunité d’assister à la grand-messe de la musique pop québécoise…

À la base, de par mes goûts musicaux, l’ADISQ n’est pas très excitant pour moi en général. Et encore plus pour ce qui est de mon travail, même si je bosse dans un bar où je joue de la musique de danse, dans ce qu’il y a de plus populaire : un mélange de « classics » et de nouveautés. Et en plus, c’est un bar dans un quartier de Montréal très francophone. Pourtant, la plupart du temps, je passe rarement des chansons québécoises, encore moins des chansons québécoises et francophones. Et non pas parce que je ne peux pas…

Le problème c’est que sur papier, les artistes québécois ont une aura de succès, mais dans les faits, là où les gens vont sortir et s’amuser, il n’y a pas beaucoup de demande pour leurs chansons. Et même quand j’essaye d’en mettre, ça ne marche pas très bien (quoique du côté de la musique québécoise d’expression anglaise un peu plus). Il y a peu de rythme dansant dans le corpus radiophonique francophone québécois, et c’est dommage, puisque oui, il ne faut pas s’en cacher, la radio commerciale contribue beaucoup aux rayonnements des chansons. Et même quand ça arrive qu’une chanson québécoise un peu dansante pogne à la radio, ça ne semble pas aider tellement dans les bars.

Par exemple, je me souviens dans la période où Pierre Lapointe venait de sortir, et très fort, je passais « Deux par deux rassemblés », qui groove très bien à mon avis sur une piste de danse, mais ça faisait majoritairement un flop. Je ne comprenais pas et je ne comprends toujours pas plus aujourd’hui. Pour vous dire, à la base, pour être le plus simple possible, il n’y a eu pratiquement que Jean Leloup (pas Jean Leclerc) pour bien faire groover une piste de danse. Bon, je sais, il ne faut pas que j’oublie quelques chansons de Stephie Shock, Muzion, Loco Locass, L’Assemblée, dernièrement Numéro#, Omnikrom, et quelques autres, mais c’est une denrée rare.

Donc, si vous me comprenez bien, la frilosité du milieu québécois de la musique populaire, représenté par l’ADISQ, me déçoit énormément. Ça pourra paraître gratuit, mais je crois que le milieu pousse dans un sens, peut-être parce qu’il est mué par la peur économique, mais ce sens et son sens sont foutrement mal aiguisés. Les gagnants de la chanson de l’année, Mes Aïeux, avec « Dégénération », composée en 2003, enregistrée en 2004, et ayant été refusée pendant toutes ces années à la radio, jusqu’à la fin de 2006, en est un foutu bon exemple, puisque cette chanson sort de l’ordinaire radiophonique; Pierre Lapointe en était un très bon aussi, quand il a fait sa sortie voilà deux ans contre l’étroitesse d’esprit des radios commerciales. Mis à part de s’ouvrir encore plus à la nouveauté, je n’ai pas d’autres idées…

Mais le pire, c’est que d’un autre côté par exemple Isabelle Boulay marche à fond, alors, il est clair que de gager sur un produit de la sorte est un bon investissement pour un producteur. Et quand je dis « produit », ce n’est pas une figure de style, c’est la vérité. Je me suis fait dire voilà pas si longtemps par une connaissance (je ne me souviens plus qui, alors, prenez ça pour ce que c’est) qu’Isabelle Boulay s’est pratiquement fait imposer par sa gérance un album country, parce que c’était supposément une bonne idée marketing, que ça allait pogner… En connaissance de cause, il semble que toute l’histoire autour de ses racines country serait peut-être un peu trafiquée, ou du moins exagérée. Conséquemment, quand je l’ai vu chanter sa toune avec Michel Rivard, ça ne m’a pas trop transporté. Admettons.

J’ai même trouvé Louis-José Houde très professionnel de ne pas s’être endormi à l’écoute de cette performance… hé hé!

Ça l’air que c’est là qu’on est rendu!

Ajout (2h10) :

Mon ami Cinoche78 a pondu une analyse à (saveur politique) de la chanson « Dégénération » de Mes Aïeux. En tout cas, ça porte à réfléchir…


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