Posts Tagged 'goûts'

Oh! le beau cadre!

Du côté des conservadéquistes (ou, plus imagé, les adéquistes en conserves), devant l’éruption du volcan artistique, il y avait une carte à sortir de leur manche et je vous la donne en mille : les mesdames qui font des tableaux en macaroni! Mais oui, j’exagère. Regarder le tableau qui orne ce billet, c’est évidemment plus de ce côté que vont les « artistes » à contre-courant qui soutiennent le Parti Conservateur, plus précisément le candidat Luc Harvey, celui-là qui a parrainé le symposium Plaines Couleurs.

Et cette carte repose bien sûr sur la tenue de cet événement supposément sans subventions. À voir sur le site, soit les bannières du site touristique du gouvernement du Québec, de Patrimoine Canadien, du Gouvernement du CanadaCommission des champs de bataille nationaux — et du candidat conservateur Luc Harvey, c’est assez difficile à croire que « Le symposium […] n’a bénéficié d’aucune subvention, assure Mme Beaudoin, ni des gouvernements, ni d’un budget discrétionnaire de député. » Au moins, on voit que la dame connaît l’expression « budget discrétionnaire de député »…

Mais en même temps, ce n’est pas si important, puisque les peintres qui font dans le classique (paysages, portraits, scènes de village, etc. — et même de plus en plus les tableaux abstraits décoratifs) n’en ont pas besoin, pour la plupart, de subventions, car il y a un marché, ça vend, c’est du travail presque à la chaîne, il n’y a pas de recherche et développement à faire (pour les premiers, ça été fait aux alentours de la fin du 19ième siècle avec l’avènement des impressionnistes, les derniers, pendant tout le 20ième siècle…). Donc, si on parle des artistes actuels qui font de l’exploration et qui ont donc besoin d’un peu d’aide, ils travaillent pour le futur, si vous me suivez.

Par conséquent, dans ce débat, la question à savoir si cette aide se fera par le mécénat ou les subventions participe à la confusion. Et c’est voulu comme ça. Dans cette vague du « tout de suite dans ma poche », c’est certain que le slogan « pas avec mes taxes! » soulève les passions et surtout, réduit la pensée. Je n’ose imaginer la place du Canada dans des symposiums d’art contemporain avec des petits tableaux manichéens qui montrent des églises… C’est bien sûr une blague puisque ça n’arrivera pas. Il se trouvera toujours quelqu’un d’assez courageux pour se sacrifier à son art contre vents et marées (j’ai pensé en être, plus jeune), même sans subvention ou mécène. À moins que Stephen Harper fasse lui-même le choix des artistes pour représenter le Canada…

Sur ce, je ne vois pas de différence entre les sportifs olympiques et les artistes en art contemporain, mis à part le fait que la population s’intéresse beaucoup plus aux sports. Ce qu’ils ont en commun : le dépassement et le progrès. Pour les sportifs, c’est un progrès plus technique, pour les artistes c’est un progrès qui se classerait plus du côté de l’originalité. Ce genre d’originalité qui jurerait trop pour la majorité, dans son salon.

(Peinture : Yvon Lemieux – P.S. Même si ça n’est pas trop dans mes goûts, je suis capable de voir la qualité de ce genre d’oeuvre, là n’est pas du tout mon point. Et j’ai bien hâte de voir si on va m’enlever l’autorisation d’afficher cette photo de peinture ici, comme ça m’est déjà arrivé…)

Ajout :

Sujet connexe, j’ai publié aujourd’hui sur BRANCHEZ-VOUS! (en remplacement de Fabien Major) un billet en lien avec le retrait par Stephen Harper de « la disposition du décrié projet de loi C-10 qui proposait un contrôle moral sur l’admissibilité au crédit d’impôt pour les films et les vidéos. »

Ajout (bis) :

Une photo d’une oeuvre d’art contemporain que je viens de trouver via CreaNova, comme ça, en passant :

Musique franco pendant le hockey : très mauvaise cible mon cher Brûlé…

Tiens, Michel Brûlé, notre troubadour opportuniste préféré… a lancé une belle pétition pour tenter de forcer la main du Centre Bell à diffuser plus de musiques francophones. Et cette main, et surtout cette tête, c’est Vincent Aubry, DJ, un bon ami à moi. Je lui ai parlé justement hier matin en lien avec cette histoire, car je suis tombé sur un billet de Lusciousloba qui la relatait.

Donc, au-delà de l’avis de Vincent reprit assez minimalement à la fin de l’article de La Presse paru mercredi, il y a une réalité musicale qui transcende ses seuls choix et ceux du Centre Bell, une réalité que je constate chaque fin de semaine dans mon travail de DJ : la musique francophone n’a pas trop la cote auprès du public et s’il y a quelque part vers où pointer, ce n’est certainement pas du côté du hockey!

Une pétition de 200 noms, bien que ramassés en seulement 2 heures (mais à l’ère du web, tout le monde est possiblement capable de le faire…), ne viendra pas changer le fait que les gros succès francophones (avec en plus un rythme entraînant) arrivent au compte-gouttes tandis que du côté anglo-saxon c’est la manne! Et puis je crois que Vincent doit varier sa musique, passer du vieux, du neuf, et beaucoup de tounes instrumentales, et en plus c’est un contexte familial… Encore plus, il y a les chansons imposées (commanditée) qui viennent gruger beaucoup de temps de glace!

Alors, je suis bien content de savoir que le gouvernement n’entend pas légiférer là-dessus parce que le problème se trouve du côté des radios commerciales et de l’industrie musicale québécoise qui mise majoritairement sur de la musique francophone qui ne se prête pas au dynamisme que demande l’ambiance d’une partie de hockey, entre autres. (Pour moi qui travaille dans un bar, la tâche est encore plus énorme… à mon grand malheur, je dois passer à peu près un gros maximum de 5 chansons francophones dans une soirée où j’en passe en moyenne environ 75 en tout…)

Je ne dis pas qu’il n’y a pas de chansons francophones qui font l’affaire, mais question de vouloir varier, la discographie utilisable est trop mince pour que ça ne tombe pas vite dans la redondance. Et nous sommes assujettis bien plus au goût du public qu’à nos propres goûts, voilà une des premières règles du DJ. Et qui influence les goûts du public généralement?

Il est clair que maintenant les artistes d’ici sont en compétition avec le monde entier. Est-ce que c’est une bonne chose? Je le crois, parce que cela fait en sorte de promouvoir l’originalité. Qui s’intéresserait à un artiste québécois qui ne serait qu’une pâle copie d’un artiste reconnu internationalement? Nous ne sommes plus à l’époque où Johnny Farrago, l’émule canadien-français d’Elvis Presley, faisait tomber les jeunesses comme des mouches…

Et comme je disais à Lusciousloba :

Qu’est-ce qu’Isabelle Boulay, par exemple, et tout le corpus musical de Rythme FM, pour ne nommer que cette station-là, viendrait faire dans l’antre du hockey? Et lui comme moi trouvons que les sorties de disques francophones sont « so so » depuis trois ans, mis à part quelques exceptions…

Je crois que c’est seulement la pointe de l’iceberg qui est insuffisante à faire paraître le tout reluisant. Il y a un travail énorme à faire du côté des artistes connus, moins connus et inconnus, ceux qui ne font pas de la musique générique, pour les vendre auprès du public, pour que par ricochet ça paraisse dans les bars, les restos, etc., et bien sûr pendant les parties de hockey! Ça prendrait malheureusement du courage…

(Photo : kevincrumbs)


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