Je sais que ce texte pourra sembler blasphématoire pour certains et je préfère vous en avertir…
Je parlais hier avec ma compagne d’un sujet chaud : les immigrants et le civisme dans les transports en commun. Pour vous mettre au parfum, depuis un certain temps, elle me parle souvent de ses mésaventures avec des immigrants (je peux avouer en avoir vécu moi aussi quelques-unes, mais j’essaye le plus possible de ne pas généraliser…). Et donc hier, après m’avoir raconté quelques anecdotes où elle s’était sentie agressée du regard ou même ignorée (en grande majorité par des femmes — et remarquez que ma compagne est une féministe assumée), où elle avait aussi remarqué des gens qui se tassaient pour quelqu’un de la même couleur qu’eux et non pas après pour elle (donc, qu’elle a senti du racisme envers sa personne), elle m’a dit qu’elle craignait d’être maintenant raciste parce qu’elle réagissait très fortement à tout ça et que ça la mettait en rage. Je l’ai rarement vu dans cet état. Alors, qu’est-ce que je pouvais dire d’autre qu’il ne faut pas trop faire de liens inutiles et de tenter d’aller plus loin que son premier réflexe? Facile à dire…
Un peu plus tard, je me suis dirigé au travail en métro. J’approchais de la station Lionel-Groulx et un homme obèse s’est levé de son siège et s’est dirigé vers la porte la plus proche, à droite. Je me suis levé aussi et me suis installé à côté de lui, à sa gauche. (J’aimerais vous faire remarquer qu’il n’y avait plus vraiment de place pour une troisième personne…) Quand nous sommes arrivés à la station, j’ai remarqué, de l’autre côté de la vitre, une minuscule dame voilée, avec un ou deux enfants autour d’elle. Quand les portes se sont ouvertes, au lieu de se tasser pour nous laisser sortir, elle a foncé en direction de mon voisin, le regard au ras du sol (sérieusement, je me suis même demandé si elle voulait lui passer entre les jambes…). Étant donné que je crois que c’est une règle de civisme non écrite (mais tellement logique) de laisser sortir les gens d’un wagon avant d’entrer, je ne me suis pas gêné pour m’engager à l’extérieur rapidement vers elle, en coupant un peu l’homme (que je savais moins rapide du fait de son poids), car j’avais à me rendre à droite. Elle n’a pas eu le choix de se tasser… sinon elle aurait reçu mon bras en pleine face!
N’importe qui serait confronté à des comportements comme ça plusieurs fois par jour en viendrait à remettre en question sa propre moralité, puisqu’il est difficile parfois d’analyser la situation en dehors de ses sentiments. Il faut dire que ma copine travaille dans un quartier énormément ethnique, donc, qu’elle a plus de chance de croiser des gens irrespectueux issus de ces communautés sur son chemin. Et je comprends aussi qu’être confronté à ce qui peut sembler être du racisme envers elle, alors qu’elle est à la base contre toute forme de racisme, a de quoi secouer ses propres valeurs au point de réagir de la sorte… Mais je remarque souvent ce manque de sens civique, et pas seulement chez les immigrants : je ne peux donc que soulever le problème du civisme en général, même si je me permets ici de le centrer sur les nouveaux arrivants, pour battre le fer pendant qu’il est chaud!
Étant donné le contexte des discussions sur les accommodements raisonnables (qui sont devenues des discussions sur l’immigration en général, par la force des choses) qui ne peuvent que déborder sur tous les aspects de notre vie sociale, j’essaye de comprendre le problème sous un angle empathique, en ce qui a trait à leur hypothétique méconnaissance du civisme de base. Alors, je me demande si ces gens ont été mis au courant de cet aspect quand ils sont arrivés ici, quand ils se préparaient à venir ici. J’ai l’impression que la préparation auprès des immigrants est bâclée en général et qu’il est conséquemment normal qu’une personne non francophone, venant d’un pays du tiers-monde, vivant précédemment en campagne, soit un peu perdue dans le métro de la métropole du seul endroit majoritairement francophone en Amérique… Il reste que c’est quand même nous qui sommes pris avec le problème!
Si le multiculturalisme occulte l’assimilation, il faudrait bien qu’il n’occulte pas en même temps l’intégration. C’est dans la vie de tous les jours, et non dans les théories, que les citoyens sont en contact entre eux : il faudrait bien alors que les gouvernements, avec l’élite intellectuelle, s’organisent pour amoindrir le plus possible le choc des cultures, puisqu’il semble plus sérieux qu’il n’y paraissait. Au-delà des buts de résoudre le problème économique et démographique québécois par l’immigration, il faudrait bien être plus pragmatique et prioriser l’harmonisation du social, transformer la réaction en action, pour que nous puissions demeurer toujours une société ouverte et tolérante. En espérant que ça ne soit pas déjà une illusion…
Ajout (vendredi 7 septembre) :
Si vous croyez que l’auteur de ce texte est raciste et xénophone, je vous prierais de vous diriger ici, ce texte devrait vous convaincre du contraire.
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