
Jean-François Lisée et Chantal Hébert discutaient de la question linguistique pour ce qui est de l’enseignement collégial au Québec. M. Lisée réagissait à la position du PQ (qui veut faire gonfler la loi 101 jusqu’aux cégeps) en proposant une fusion des deux réseaux (anglophones et francophones) où « tous les cégépiens [recevraient] les trois-quarts de leurs formation (sic) en français et le quart, en anglais. »
Comme argument, il s’appuie entre autres sur des sondages : 76% des francophones y seraient favorables; du côté des non-francophones : 61%, ce qui est énorme. Et du point de vue constitutionnel, il pense que « rien n’interdit cette réforme. »
Pourtant, Chantal Hébert écrivait à sa suite :
Pour mémoire, l’article 23 de la Charte des droits et libertés, qui garantit aux anglo-québécois le droit de faire éduquer leurs enfants en anglais au Québec, permet également aux communautés francophones du reste du Canada de profiter des mêmes avantages. Ce droit à l’éducation inclut le droit de gestion des établissements scolaires, obtenu de haute lutte par les minorités francophones devant les tribunaux.
Et, en terminant de clouer le cercueil :
instaurer un régime linguistique à prédominance francophone dans l’ensemble du réseau collégial québécois et prétendre malgré tout satisfaire à l’article 23 […] a autant de chances de tenir la route dans le cadre constitutionnel actuel que le fantasme de bon nombre d’intellectuels canadiens de voir Ottawa se doter d’un ministère pour prendre l’éducation “nationale” en main.
Pour le dire crûment, nous sommes couillonnés…
Qu’on soit d’accord ou non avec l’idée de Jean-François Lisée, la seule manière de la voir un jour discutée sérieusement — comme une option valide — réside dans le démembrement du statu quo constitutionnel qui nous caractérise. Je sais bien que tout ce qui touche à la question de la souveraineté ne semble pas exciter beaucoup de gens, mais au-delà de l’effet de mode — que c’est soi-disant démodé —, il reste que pragmatiquement la créativité en prend pour son rhume (il faudrait bien maintenant changer l’expression pour « sa grippe », hé hé!)…
S’il y a même des fédéralistes qui salivent devant cette idée, ils auront bien assez vite la bouche pâteuse comme un lendemain de brosse. Gracieuseté du Canada.
*Le titre de ce billet est une citation tirée d’un billet de La Clique du Plateau, un commentaire en lien avec l’apparition de Jacques Parizeau à TLMEP.
(Photo : [kren])
« Ça fait drôle d’entendre parler de souveraineté en 2009! »*
Published novembre 17, 2009 Canada , français , opinions , Québec 4 CommentsÉtiquettes : Anglais, anglo-québécois, anglophone, apparition, article 23, éduquer, bouche pâteuse, Canada, cégep, Chantal Hébert, Charte des droits et libertés, Commentaire, constitutionnel, Créativité, enseignement collégial, fédéraliste, français, Francophone, fusion, gracieuseté, Jacques Parizeau, Jean-François Lisée, La clique du plateau, la loi 101, lendemain de brosse, minorité, Parti Québécois, Position, PQ, Québec, question linguistique, réforme, régime linguistique, réseaux, Sondage, Statu quo, TLMEP, Tout Le Monde En Parle
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Jean-François Lisée et Chantal Hébert discutaient de la question linguistique pour ce qui est de l’enseignement collégial au Québec. M. Lisée réagissait à la position du PQ (qui veut faire gonfler la loi 101 jusqu’aux cégeps) en proposant une fusion des deux réseaux (anglophones et francophones) où « tous les cégépiens [recevraient] les trois-quarts de leurs formation (sic) en français et le quart, en anglais. »
Comme argument, il s’appuie entre autres sur des sondages : 76% des francophones y seraient favorables; du côté des non-francophones : 61%, ce qui est énorme. Et du point de vue constitutionnel, il pense que « rien n’interdit cette réforme. »
Pourtant, Chantal Hébert écrivait à sa suite :
Et, en terminant de clouer le cercueil :
Pour le dire crûment, nous sommes couillonnés…
Qu’on soit d’accord ou non avec l’idée de Jean-François Lisée, la seule manière de la voir un jour discutée sérieusement — comme une option valide — réside dans le démembrement du statu quo constitutionnel qui nous caractérise. Je sais bien que tout ce qui touche à la question de la souveraineté ne semble pas exciter beaucoup de gens, mais au-delà de l’effet de mode — que c’est soi-disant démodé —, il reste que pragmatiquement la créativité en prend pour son rhume (il faudrait bien maintenant changer l’expression pour « sa grippe », hé hé!)…
S’il y a même des fédéralistes qui salivent devant cette idée, ils auront bien assez vite la bouche pâteuse comme un lendemain de brosse. Gracieuseté du Canada.
*Le titre de ce billet est une citation tirée d’un billet de La Clique du Plateau, un commentaire en lien avec l’apparition de Jacques Parizeau à TLMEP.
(Photo : [kren])