Mise au point sur mon dernier billet « De la ressemblance et de la différence », puisque j’ai senti, à la suite d’un billet d’un ami (que je ne nommerai pas étant donné qu’il ne me nomme pas non plus) que mon message et mon analyse, ont été mal compris. S’il comprend le message et que j’étais bien le point de départ de son billet, ça sera ça de gagné, sinon, je désamorcerai peut-être au moins quelques croyances à mon sujet auprès de quelques lectrices et lecteurs.
Bien que je sois fortement en faveur de la prise en charge par les québécois de leur avenir politique et que ma pensée repose beaucoup sur l’importance de la culture francophone (ce qui ne nie pas l’apport des autres cultures) et surtout sur l’importance de l’utilisation de la langue française au Québec, et contre l’imposition quasi totalitaire auprès des francophones d’un bilinguisme nourri par l’argument de la crainte économique, je ne me considère pas moins comme un citoyen du monde (pour les autres, c’est à leur choix). Il est clair qu’un n’exclut pas l’autre : la nationalité de quelqu’un (même non officielle) n’a jamais empêché quiconque de tourner ou non en rond sur notre partiellement belle Terre, surtout quand c’est la nécessité qui en est le moteur.
Est-ce que l’idée d’être citoyen du monde ne devrait pas seulement se baser sur l’inclusion?
Ton ami, que je ne nommerai pas si même j’ai lu son billet et que je sais qui il est, s’il a déjà été souverainiste semble en voie d’adopter toute la rhétorique habituelle des fédéralistes dont l’essence est de dire qu’être nationaliste, c’est être nécessairement sectaire et qu’affirmer sa différence c’est obligatoirement chercher la division du genre humain. Sans compter que ton ami semble voir des complexes de colonisés partout, complexes dont il s’est évidemment défait.
La diversité est essentielle à la nature, pourquoi ne la célébrerait-on pas dans le genre humain, par les cultures qu’il comprend? On ne parle pas de hiérarchie, ici, au contraire.
Bonne analyse mon cher Watson! 😉
Euh, bon, l’ami en question vous dit :
1. Il ne commentait pas le billet de Renart, mais le commentaire de Martin. Merci tout de même pour les précisions.
2. Les fédéralistes sont des nationalistes Canadiens, dont l’Ami n’est pas; le billet était on ne peut plus clair sur ses allégeances.
3. Vous faites bien et pensez bien ce que vous voulez, y en a qui ont d’autres combats à mener, ou pas de combat du tout, et c’est tout aussi correct.
4. En effet, le climat lui semble en être un de complexés qui tentent de mettre leur malheur sur le dos du monde extérieur au lieu d’exprimer ce quelque chose comme la grandeur qu’ils possèdent déjà.
5. Il en a marre de ce sujet, croit avoir épuisé trop d’énergie et se consacrera à lire, écrire et commenter sur d’autres sujets plus à son goût.
J’ai oublié un « y » , entre croit et avoir dans le dernier paragraphe.
;p
ebondo.
bon, au moins on est moins dans le flou… :p
Ça vaut la peine de citer ce bout du billet de ebondo:
« Je voterais encore oui, mais ça a toujours été pour le trip de partir un pays à neuf, pas parce que je voulais authentifier mon appartenance à tous ceux et celles qui partagent le territoire que j’habite. Certes, la concentration de gens que j’aime est ici, et je crois que c’est surtout ça qui me rattache à la terre québécoise. Si tous les gens que j’aimais quittaient le Québec (on parle pour parler), je n’aurais plus autant d’attachement, seule une certaine nostalgie. »
Une raison tout à fait valable de faire la séparation. Même si c’est une raison non-nationaliste!
Vive la langue officielle française dans un Québec indépendant et vive l’option d’acquérir un multilinguisme individuel!
Pourtant, mon commentaire chez Eric, ne portait pas sur la « différence », presque uniquement sur la définition de « bilingue »!? Moi aussi j’étais sûr que c’était une réponse au billet de Renart. Entouéka.
Je ne disais pas non plus d’Éric qu’il était fédéraliste. Je ne faisais que constater qu’il empruntait à la rhétorique fédéraliste, ce qui par ailleurs n’invalide rien en soi. Et je suis content qu’Eric souligne ici que « fédéraliste » signifie « nationaliste canadien ». La quasi-unanimité des gens l’oublie ou le nie!
Je ne comprend pas trop le « climat de complexés » dont parle Eric depuis un certain temps et j’espère bien que mes interventions ne contribuent pas à cette affirmation: je ne cesse depuis quelques semaines d’en appeler à la fierté des Québécois qui se sont fait dire, ces derniers temps, que de ne pas parler anglais les handicapait (bilinguisme et suites) et que leur langue maternelle n’était même pas du français (Kokis et suites)! Je suis loin d’attribuer « nos malheurs » au monde extérieur et, d’ailleurs, j’espère qu’on ne m’associe pas aux positions adéquistes!
Même si moi-même je commence à avoir l’impression de radoter, je vais quand même revenir sur les sujets de la langue et du bilinguisme quand j’aurai gobé le rapport de l’Office québécois de la langue française.
@Martin
« Et je suis content qu’Eric souligne ici que “fédéraliste” signifie “nationaliste canadien”. La quasi-unanimité des gens l’oublie ou le nie! »
Bon point! C’est vrai que la plupart des fédéraleux sont des nationaleux canadiens au même titre que la plupart des séparatistes sont des nationaleux québécois.
Cependant, tout comme il n’est pas nécessaire d’être un nationaleux québécois pour être séparatiste, il n’est pas nécessaire d’être un nationaleux canadien pour être un fédéraliste.
Néanmoins, les exceptions fédéralistes sont plus médiatisées que les exceptions séparatistes. La quasi-totalité (en fait, je n’ai trouvé AUCUNE EXCEPTION) des mouvements séparatistes connus du public s’auto-proclament des « nationaleux québécois ».
La ligne éditoriale du webzine libertarien le Québécois Libre est fédéraliste mais ils dénoncent tous les nationalismes, idem pour les anarcho-communistes du NEFAC. André Arthur, Jeff Fillion et David Gagnon sont des fédéraleux mais ne sont certainement pas des nationaleux canadiens (en fait ce sont des nationaleux américains) mais je ne connais aucun cas semblable chez les séparatistes, sauf d’illustres inconnus de mon entourage.
Voilà pourtant une conclusion paradoxale, la plupart des partisans connus du public (ou des soi-disant partisans dans le cas de Arthur, Fillion et Gagnon) de la réduction de la taille de l’État sont des fédéraleux.
Pourtant, voilà une incohérence crasse puisque la séparation est une condition nécessaire (mais non suffisante) à la réduction de la taille de l’État. Ce n’est pas en restant dans le Canada avec le fédéral dominateur néo-colonialiste qui compétionne avec La Belle Province of Quebec revendicatrice qu’il sera possible de réduire la taille de l’État qu Québec. Au contraire, la séparation du Québec permettra d’élargir l’espace des débats et de placer autre chose en priorité (comme peut-être la réduction de la taille de l’État) que la question nationale.
Les séparatistes doivent comprendre ce principe et ajuster leur stratégie en conséquence. Voilà probablement le plus gros problème auquel les séparatistes doivent faire face en ce moment: ils doivent s’affranchir de l’obligation du nationalisme étatiste syndicaleux de centre-gauche fémi-fasciste qui réduit la clientèle de séparatistes potentiels.
Y a Mathieu Demers qui est un séparatiste non-nationaleux mais un peu trop à drouate pour moi.
« un peu trop à drouate pour moi. »
Juste « un peu trop »… t’es trop gentil!