Posts Tagged 'Idéologie'

Un Couche-Tard se serait autodétruit par peur d’un syndicat

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On vient tout juste de me pointer un groupe Facebook au sujet de la fermeture in extremis d’un dépanneur Couche-Tard : « Pour le boycott des dépanneurs Couche-Tard ! » La raison la plus plausible concernerait le désir des employés de se former un syndicat, même si la compagnie argue que ce « magasin fait partie d’un groupe de sites qui ont été visés par Couche-Tard pour une raison de non-rentabilité ». Peut-être. Mais les coïncidences du genre semblent plutôt rares… Et puis, quelle compagnie, même la plus immorale, fermerait une franchise sans avertir au préalable ses employés? Alors, je penche vers la peur maladive du démon syndical. Bouh!

On a beau discuter de la syndicalisation et y voir de mauvais côtés, il reste que c’est un droit et une possibilité qu’ont les travailleurs. (Et pour pouvoir empêcher totalement cette possibilité, il faudrait pouvoir empêcher aussi totalement les abus qui créent ce désir de syndicalisation…) Je soupçonne l’idéologie plus que la rationalité dans le processus de décision de cette fermeture. Je comprends la déception du patronat devant cette perspective, mais ça me surprendrait beaucoup que dans n’importe quel cas la syndicalisation signifie pour autant la fin des profits. Réduction vraisemblablement, mais on parle quand même déjà dans ce cas-là d’emplois sous-payés, s’il faut le préciser, et que ce sont surtout des jeunes qui les occupent.

Cela me fait penser à ma seule expérience syndicale. Je travaillais dans le seul débit d’alcool montréalais qui a réussi à se syndiquer à la fin des années 90. Et ce n’était pas un caprice de faire cette démarche-là, croyez-moi : les relations employés-employeurs étaient les pires que j’ai vécu depuis que je suis sur le marché du travail. Mais le patron a réussi de main de maître à se débarrasser, et du syndicat, et de tous les employés qui étaient là pendant ce temps, pas seulement ceux qui étaient impliqués. À ce qu’on a su, il a engagé comme gérant un spécialiste du cassage de syndicat. Ce gars-là s’est acoquiné avec quelques employés antisyndicalistes, il leur a fait miroiter quelques avantages, et ils ont réussi à attirer une majorité d’employés de leur bord, et paf! Après ça, ce fut les mises à pied pour la plupart du temps des raisons stupides et tirées par les cheveux. Pour moi, le stratagème avait été très ingénieux : j’ai été transféré dans une nouvelle section, elle a été fermée après quelques mois, sans qu’on m’offre autre chose. Après coup, j’ai su que la section avait été rénovée et rouverte trois mois plus tard. Une pierre deux coups. (Personnellement, j’ai pris ma revanche en m’inspirant fortement de ce patron pour composer le personnage du patron cinglé dans mon roman…)

Dans n’importe lequel de ces cas, c’est certain que c’est toujours la loi de la jungle qui prime, on ne peut pas contraindre aucun patron à ne pas se débattre comme un poisson dans l’eau devant ce qu’ils considèrent, à juste titre, comme une perte de contrôle. Mais bon, il reste des initiatives citoyennes comme le boycottage pour envoyer un message, même s’il ne semble pas encore à force égale. En espérant quand même qu’il soit pris au sérieux, si réellement l’argent parle…

(Image : http://burlesquedesign.com)

Elvis « Masbourian » Gratton

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Elvis "Masbourian" GrattonJ’écoutais La Joute hier. Pendant le débat sur le sujet, « Imposer le français au collégial? », Patrick Masbourian a fait un Elvis Gratton de lui-même. L’extrait n’est pas disponible, alors je vais le paraphraser :

Quand tu « Think Big », tu parles anglais!

Oui, il était sérieux, et oui, c’était supposé être un argument-choc pour gagner des points durant le débat! En tout cas, ce qui est certain, c’est qu’il a pitoyablement perdu la partie, arrivant bon dernier… (Pour ceux qui ne connaissent pas l’émission, c’est le public qui vote.) Mais bon, c’est une émission de Télé-Québec, alors ça vaut ce que ça vaut. (Ajout : j’aime Télé-Québec et tout ce que je veux dire par là, c’est que le résultat est sûrement beaucoup lié à l’auditoire de ce poste.)

Personnellement, ce qui m’énerve avec ça, c’est que ce qui devrait être un choix, une curiosité, quelque chose d’utilitaire (apprendre l’anglais est une chose, être anglophile en est une autre) devient une idéologie qui classe dans la catégorie des perdants ceux qui, par choix, par goût, et/ou par (manque de) nécessité, s’intéressent peu ou prou à la « langue des affaires » (expression fourre-tout qui signifie aussi « langue du travail », pour ne nommer que celle-là).

Parce que je sais bien que c’est un atout parler anglais. Mais il n’a pas l’honnêteté de constater que c’est plus le cas pour certains que pour d’autres. Pour ma part, je ne le parle ni assez ni bien, mais quand on me donne l’impression comme lui que l’anglais est une nouvelle religion, mon athéisme refait surface…

Et surtout, je trouve que c’est retourner la question à l’envers. Il est question de la pérennité de la langue française en Amérique et d’intégrer les néo-québécois à langue (officiellement) commune, ce qui est tout à fait légitime, pas de taper sur les doigts des francophones!

Parce que justement on se fait assez taper sur les doigts légalement avec cette invalidation de la loi 104!

Pour en finir avec le lipdub, entre autres…

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Un certain David Descôteaux (affilié à l’IEDM : un organisme de charité, soit dit en passant!), est venu me spécifier voilà quelque temps (à la suite d’un vieux billet, « La peur d’Anne Dorval ») qu’il a signé une chronique dans le journal Métro et que ça devrait m’intéresser. Si vous vous souvenez, le billet, c’était au sujet des subventions aux arts, à l’époque où Stephen Harper coupait dans le gras du bide des méchants zartissses. Vous vous douterez que sa chronique ne vante pas les mérites des subventions étatiques…

Donc, voilà, là où le bât blesse, c’est qu’en guise de point de départ pour prouver que les artistes n’ont pas besoin d’argent public il choisit l’exemple du très populaire lipdub de l’UQAM qui utilise, comme trame musicale de fond, la chanson « I Gotta Feeling » des Black Eyed Peas.

Premièrement, il n’y a rien d’artistique (ou si peu) dans le lipdub, et la toune de BEP, j’aime mieux ne pas trop en parler — de toute façon, elle est secondaire en tant que telle. Le plus important, c’est qu’elle a été choisie parce qu’elle est consensuelle, et dans une optique de pub virale, c’est plus payant que de choisir une toune obscure de quelqu’un ou d’un groupe qui est plus artistique qu’entertainer, justement. (Personnellement, je trouve que cette chanson est une comptine pour adulte…)

Si le lipdub est l’avenir de l’art, il y a beaucoup de gens, dont moi, qui ont complètement perdu leur temps pour parfaire leurs techniques et leurs démarches artistiques au cégep et à l’université. Je ne veux pas dénigrer les petites filles, mais la seule différence qu’il y a entre un spectacle de danse de petites filles à l’école primaire et le lipdub, c’est qu’il y a plus de moyens et d’organisation pour ce dernier. Même que je dirais que les petites filles sont souvent plus originales, ce qui pour moi est encore quelque chose d’important en art.

On reprend un concept maintes fois repris sur le web, on prend une des chansons les plus populaires de l’heure, tout ça me semble être à l’antithèse de l’originalité. C’est certain, le but de tout ça était de faire de la publicité, pas de faire un chef d’oeuvre qui sera encensé par le milieu artistique.

Alors, ce que je peux dire, c’est que David Descôteaux induit en erreur les lecteurs du journal Métro en utilisant cet exemple. Mais bon, il se reprend plus loin en pointant quelques artistes qui réussissent à tirer leur épingle du jeu sans subventions. Par contre, personnellement, je ne connais que Denis Villeneuve dans le lot (et en plus, il pointe son court métrage « Next Floor», qui n’est pas le plus connu, à ce que je sache — « Un 32 août sur Terre », « Maelström » et « Polytechnique » ont tous bénéficié de subventions).

Je ne dis pas non plus, point de salut sans subventions, mais je suis loin d’être convaincu que les subventions sont complètement inutiles, encore plus quand il s’agit de long métrage. Par exemple, pour un musicien, il est beaucoup plus facile de faire sans, idem pour les courts métrages.

Et puis un artiste qui doit travailler des heures et des heures pour payer son ordinaire ne passe pas ce temps à travailler sur son art. Il y a même des prestations d’aide sociale qui ont bien contribué à notre paysage culturel, il ne faut surtout pas l’oublier.

Il n’y a que l’idéologie pour rejeter tout ça du revers de la main sans broncher.

(Photo : impossivel)

Ajout :

Un message Twitter de mon cru :

LIPDUB : Leurre Insignifiant Pour Dépeindre Une Banalité

Le cloisonnement

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Les 7 du Québec ayant un problème d’effectifs présentement, je vais reprendre du service encore quelque temps. Donc, comme toujours, si vous voulez réagir à ce billet ou lire les commentaires, vous devrez cliquer sur l’hyperlien plus haut.

stephen-harper-100-progress-proof

C’est via Steve Proulx que j’ai découvert ce nouveau blogue au nom très drôle : La terre va trembler, qui est une citation de la pétaradante Michèle Richard. Mais je suis resté accroché — et c’est le cas de le dire! — à un billet nommé : Le Portugal plane.

On y fait le parallèle entre le fait que le Portugal a décriminalisé la drogue en 2001 (avec « des effets bénéfiques à tous les niveaux » selon une étude empirique) et que le Canada a été seulement proche (à l’époque de Paul Martin) de « décriminaliser la possession de petites substances » de marijuana, même si une majorité de la population est favorable…

Ce qui me vient premièrement à l’esprit, c’est qu’il semble donc que la mondialisation ne se passe tellement pas au niveau législatif et social, a contrario du niveau économique et financier — qui, comme on le voit, entraînent tout le monde avec le « noyé » (multiple). Une chose entraînant une autre, j’aimerais pointer vers le conservatisme qui nous représente au gouvernement canadien. Même si personnellement je me tiens loin de toutes les drogues, je ne peux pas m’empêcher de trouver dommage que le parti en place n’a que le mot « répression » en tête, comme le soulignait récemment un article du journal Le Devoir.

ll s’avère que nous sommes loin du pragmatisme quand il s’agit d’idéologie conservatrice et c’est là où le bât blesse. Et en plus, tant qu’à y être, pourquoi empêcher légalement quelqu’un de prendre de la drogue si ça lui chante! Tant que cette personne ne m’en inocule pas contre mon gré, c’est son affaire!

Nous avons à la tête de ce pays un cerveau bien étanche…

Demain, la femme…

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Demain, c’est la Journée internationale de la femme, insérée entre les 364 quelques (environ) journées de l’homme…

Je parle de l’initiative d’un blogueur dans ma chronique d’hier chez BV! et je voulais être certain que vous ne la manquiez pas!

Joignez-vous à moi et à tous les autres qui allons souligner cette journée importante.

Ajout :

Mon billet : Douces.

Appui d’Ignatieff : bonne ou mauvaise chose?

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Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

En y regardant bien, c’est une bonne chose que Michael Ignatieff appuie le budget. Ce budget que renie la droite économique et qui obtient un accueil mitigé du côté opposé. Si on regarde tout ça en calculant, ça ressemble à un budget assez au centre, quand même. Bon bon, OK, beaucoup à gauche pour ceux qui croient que l’interventionnisme rime obligatoirement avec la gauche…

Parlant de droite économique, justement, Martin Masse de Le Blogue du Québécois Libre titre un de ses billets « Le Parti conservateur n’a plus de raison d’être » et commence ainsi :

Bon, c’est maintenant officiel: il n’y a plus que des partis socialistes, corporatistes, dirigistes (utilisez votre terme favori) au Canada, c’est-à-dire des partis qui considèrent que l’État doit planifier le développement économique et contrôler les décisions économiques des individus et des entreprises.

Je suis d’accord, mais d’un autre côté « conservateur » ne veut pas dire non plus « libertarien »… Si l’idéologie politique conservatrice penche beaucoup, comme je ne suis pas le seul à le croire, vers l’interventionnisme moral, le pas vers une attitude semblable du côté économique n’est pas si surprenant. Donc, l’appui des libertarien pour le PC ne s’appuyait que sur du pur fantasme… L’image de Stephen Harper le bon papa omniprésent cadre très bien avec le budget qu’a présenté son gouvernement, somme toute. Passons là-dessus.

Mais dans un monde idéal, je n’aurais pas commencé mon billet en écrivant que c’est une bonne chose que Michael Ignatieff appuie le budget. C’est que je constate aussi surtout que c’est l’argent qui a mené le plus la danse dans cette prise de décision. Explication par des questions imagées : imaginez un système électoral qui demande peu de frais? Imaginez une vie politique et partisane qui ne s’appuie pas sur des fonds laissés à l’aléatoire des donations?

Si l’économie canadienne roulait sur l’or, si des élections ne venaient pas faire des trous dans le trésor et si le PLC avait ses coffres pleins, nous serions pour sûr en préparation pour aller aux urnes.

Qui a dit que l’argent ne mène pas le monde?

Je ne voudrais pas être dans les culottes de Stephen…

À propos de Stephen Harper, Nicolas pense qu’il est porté par Machiavel et Sun Tsu.

Je pense que ce serait lui donner trop de génie. Notre bon père de famille national pensait plutôt que la « presque » raclée de sa dernière victoire s’était chargée d’étouffer l’opposition, surtout que cette opposition avait clairement refusé de se rapprocher. Mais changer d’idée en politique est une seconde nature… Et ça, il semble que le grand stratège l’a oublié!

Bryan rappelle aux admirateurs de Stephen qu’il a signé en 2004 un document avec le NPD et le Bloc pour éviter des élections, qu’il ne faut pas s’offusquer du soutien des « séparatistes » puisque deux budgets ont passés grâce à eux, et surtout, que le Premier Ministre « est la personne qui a la confiance de la chambre, pas la personne qui termine première dans les intentions de votes (sic). Harper ne peut blâmer que lui-même pour cette perte de confiance. »

Rien à rajouter.

Steve Proulx pense que ce « putsch » est « peut-être la meilleure chose qui pourrait arriver à la démocratie. »

Tout à fait d’accord. Et pour ceux qui pleurent comme des madeleines devant ce possible revirement, je me questionne quant à savoir si votre vision de ce qu’est un gouvernement ne se voile pas trop de partisanerie. Pourquoi les forces de l’opposition ne pourraient-elles pas appuyer fort à ce point, si c’est dans la possibilité qu’offre le système parlementaire?

En lien avec la position de Pauline Marois qui accepterait de voir Stéphane Dion à la tête de la fédération, Robert Dutrisac compare la situation au film Proposition Indécente, où un millionnaire offre à un jeune couple amoureux un million de dollars pour coucher avec la dame.

La comparaison est plus esthétique que logique. Au niveau individuel, pour les électeurs péquistes, que Gilles Duceppe « couche » avec Stéphane Dion pendant quelques mois, ça ne devrait pas bouleverser grand-chose… Et puis encore, pourquoi être souverainiste devrait-il signifier être tout le temps un gros grain de sable dans la machine fédérale? Être souverainiste c’est entre autres ne pas se contenter, et de ne pas se contenter est un bon point de départ pour faire bouger les choses.

Pcmarty, contre l’argument de l’opposition qui brandit le trop-plein d’idéologie de droite dans l’énoncé économique du PC, répond que la gauche est tout aussi idéologique, que la politique EST idéologie.

Je lui donne raison sur le fond. Par contre, je ne gagerais pas que la totalité, ni même une majorité des électeurs qui ont voté pour le PC soutiennent sans fléchir la partie économique de leur idéologie. D’autant plus qu’exhaustivement, la majorité des votes n’a pas été pour le gouvernement. Alors, la modération aurait eu bien meilleur goût, et nous n’en serions pas là!

Bref, dans le contexte économique actuel, je crois que de dilapider des fonds dans une autre élection fédérale serait le pire scénario. La GG doit jongler comme jamais. Il doit y avoir des accidents d’influx nerveux dans ses neurones…

(Photo trouvée chez P45)

Un testament chigneux

Pour ceux qui me suivent depuis le début, vous vous souvenez sûrement du blogueur, ennemi parmi mes ennemis, surnommé, bien faussement à mon avis, Le Bum Intello. À part le fait d’être un fier droitiste et de me trouver tellement trop gauchiste à son goût, son principal cheval de bataille contre moi était le fait que je me cachais sous le pseudonyme de Renart L’éveillé et que je ne voulais pas me dévoiler, et j’y tenais encore plus à cet anonymat parce qu’il me demandait de m’en débarasser en criant (c’est une image bien sûr – et en passant, ça fait maintenant un an : c’est le 1 octobre 2007 que j’ai dévoilé mon vrai nom!)…

Pour être le plus bref possible, il a annoncé en grande pompe son départ de la blogosphère et, comme je le soupçonnais, il est reparu plus tard (je l’ai même ajouté à mon agrégateur voilà quelques mois). Par contre, je n’ai jamais relu un de ses commentaires sur aucun des blogues que je fréquente, et sur son blogue il fermait les commentaires à la suite de ses billets.

Donc, voilà, je faisais de la recherche pour mon billet d’hier sur BRANCHEZ-VOUS! en lien avec le nouveau site Unissons nos voix, cherchant justement des voix discordantes et son blogue s’avère être le plus critique, et un des seuls, avec Le Wannabe. J’en parle en essayant d’être le plus factuel possible. Assez difficile, imaginez…

J’ai reçu tantôt un message de sa part m’annonçant (entre autres) qu’il vient de supprimer ses blogues. Et je ne me gênerai même pas pour le reproduire ici à votre attention, sans aucune censure. Pourquoi? Parce que ça peut servir et que je crois que quelqu’un qui n’a aucun respect pour moi ne mérite pas le mien en retour, et encore moins ma confidentialité. Donc, suivez le guide et gâtez-vous! (Il en avait gros sur le coeur, alors le message est assez long, je préfère vous en avertir…)

Ce qui m’attriste le plus là-dedans, c’est que ce gars-là est seulement la pointe de l’iceberg. Et j’ose espérer qu’il ne représente pas la totalité des gens qui se disent de droite. Parce que sa, cette vision dichotomique et réactionnaire est comme un pète-sauce, il n’y a rien d’autre à en tirer que de la honte, elle est contre-productive, contraire au dialogue. Vous avez lu comme moi, ce gars-là refuse le dialogue, refuse la dissidence idéologique, refuse toute pensée hors de ses préceptes, comme un enfant qui s’en va dans son coin et qui dit : moi, j’joue pu!

Pourtant, je sais qu’il y a manière de discuter entre adultes calmement. J’ai de bonnes discussions avec des gens plus à droite et plus à gauche, plus étatistes et plus anarchistes. Encore et toujours : en tentant le plus possible d’établir des relations respectueuses. Sinon, rien n’avance.

Et le pire dans tout ça, c’est que je ne suis même pas totalement en désaccord avec ce qu’il raconte, mais sa prose y va tellement de portes fermées en portes cadenassées que tout semble déjà vain. Mais je ne me commettrai pas trop ici sur la substance du message. Si ça intéresse quelqu’un, je m’avancerai plus amplement de ce côté dans la section commentaire.

Pour conclure au plus vite, on va espérer que de plus en plus de personnes comme ce gars-là vont se retirer dans leurs coins, et que de plus en plus de gens capables d’échanger viendront se joindre à la grande discussion blogosphérique.

Le contraire de vert se nomme Harper

Le billet qui suit a été publié sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires ici sont fermés, alors si vous désirez les lire ou en laisser un, c’est par là-bas.

Dans cette campagne, le sujet environnemental semble important, mais quand on sait que Stephen Harper a refusé, selon une dépêche de Radio-Canada, de se joindre aux autres chefs de parti en payant « afin de compenser pour [ses] émissions carbone », il y a un signal contradictoire, et malheureusement, en même temps très clair.

Celui qui voudrait que son parti se fasse réélire majoritaire sait très bien que cette position je-m’en-foutiste ne lui fera pas de tort auprès de son électorat déjà gagné, et on se doute qu’il pense que cela sera bon aussi pour ses candidats du côté des indécis, enfin ceux qui penchent plus de son côté idéologique. Surtout, nous le savons assez calculateur pour avoir bien réfléchi au désaveu que représenterait son adhésion à un système de crédit carbone, le désaveu étant bien entendu en lien avec sa position sur Kyoto. Est-ce que je froisserais quelqu’un si j’écrivais que rien n’est quand même impossible avec un politicien?

Mais encore plus, ce qui pourrait faire changer la donne, et rendre caduque mon analyse précédente, c’est qu’on apprend aussi, via Cyberpresse, qu’en plus d’enquêter sur la légalité du groupe Facebook «Anti-Harper Vote Swap Canada» («Echange de votes anti-Harper»), que Élections Canada enquête « sur les achats par les partis de crédits d’émissions de gaz à effet de serre. [… ] M. Mayrand a indiqué que les crédits de carbone pourraient être enregistrés comme dépenses de campagne et entrer dans l’équation des dépenses limites d’environ 20 millions $ par parti. »

Quelle ironie du sort si ces partis étaient obligés de déduire ces dépenses comme étant électorales! Ça ferait cher pour appuyer une importance marquée envers l’environnement… Si je puis me permettre, si j’avais à juger de cette problématique, je la rangerais plus du côté technique, dans le sens où ça devrait être « normal » de compenser pour la pollution qu’une campagne provoque dans un si grand pays comme le Canada. (Petite pensée parallèle : juste pour cette raison, un Québec souverain serait électoralement beaucoup moins polluant…)

Alors, en somme, est-ce que cela serait trop prétendre d’écrire ici, au-delà du choix idéologique, que le Parti Conservateur était peut-être au courant du risque que représentaient ces dépenses « vertes »? Nous le verrons bien, dans le cas où ces dépenses ne sont finalement pas handicapantes pour les autres, si effectivement le chef du PC s’y inscrit sur le tard. Calcul, calcul et encore calcul!

Aussi, pour terminer, encore au sujet de l’environnement, je vous suggère grandement de consulter le nouveau site Materre.ca que j’ai découvert récemment et qui regroupe des nouvelles environnementales de différents médias (c’est là-bas que j’ai trouvé la première dépêche relatée plus haut), un blogue, des opinions et des initiatives.

Enquête, belle-mèropathie et Narcisse

Toujours au le sujet du vote stratégique, il faut que j’ajoute que le groupe Anti-Harper, trouvé via Steve Proulx, fait vraisemblablement l’objet d’une enquête par Élections Canada :

Le directeur général […], Marc Mayrand, a affirmé que l’initiative ne pourrait être qu’une «planification organisée de votes stratégiques». Mais elle pourrait aussi être contraire à la loi électorale, qui interdit aux électeurs de vendre leur vote ou d’accepter une gratification quelconque en échange de leur vote.

En espérant que le couperet légal ne tombera pas sur ce groupe, j’ai encore plus peur des répercussions de la sortie des « anciens » députés du Bloc. Coudon, la belle-mèropathie de Landry fait des siennes! Il y a trop de serrage de mains dans la politique… attention, les maladies, ça s’attrape!

Et pour terminer, en plus de vous inviter à poursuivre la discussion politique à la suite de ce billet, je vais répondre ici à une nouvelle commentatrice, Bb (bienvenue ici! et aussi à Médidoc et à Joe Blogue!), commentatrice qui m’accuse de narcissisme parce que je ne suis pas d’accord avec son choix (pour le Parti Conservateur) et ses arguments. Je citerai donc quelques extraits pour plus de clarté :

Évidemment, lorsqu’une analyse vous semble simpliste, elle est nécessairement religieuse, non? Il n’est pas question de religion, ici. Il est question de foi. C’est sur cette “valeur”, un autre mot qui n’est plus politiquement correct pour les gauchistes de votre genre, c’est sur cette valeur, et uniquement sur celle-ci que l’on peut “croire” en un pays, que l’on peut bâtir un pays.

S’il faut que je clarifie ma position, et je ne vais surtout pas répondre à cette attaque gratuite sur mon supposé manque de « valeur » en tant que « gauchiste » (même si j’essaye de me montrer de plus en plus centriste), je « crois » immensément en ce possible pays, mais pas en des termes nationalistes, et surtout pas réactionnaires…

Je prône un nationalisme pratique, extérieur à la passion, pour qu’elle en fleurisse plus aisément, en fin de compte, au travers du tissu serré de nos nouvelles interactions interculturelles et interraciales. Parce qu’on le voit bien, la passion qui s’appuie sur la tradition, a priori, est la plupart du temps réactionnaire, destructive, négative. Un nationalisme qui ne s’appuierait que sur le consensus linguistique serait comme une remise à zéro, un moment charnière, d’où pourrait ressortir quelque chose d’important, de concluant. (Ce dernier paragraphe est une partielle réécriture, et tiré de : Sur la question linguistique : pour un nationalisme pratique)

Qu’est-ce que notre cher État québécois nous a légué depuis trente ans à part la décadence? Dites-le moi! Pour résumer ma réponse, je vous répondrai: L’âge des ténèbres… Pour moi, et pour la majorité silencieuse, le Québec, c’est devenu le Québec de L’âge des ténèbres.

Parlons-en de L’âge des ténèbres… et de la décadence… Le pire c’est que je suis en partie d’accord avec les critiques contre l’État québécois, mais elles ne m’apparaissent de votre côté que comme caustique et destructives, sans trop de prise sur la réalité, puisque du mien je vois aussi beaucoup de décadence du côté, comment dire, privé!? Nous sommes si peu dans un système socialiste, et beaucoup dans un système capitaliste, qui sert très bien la classe riche, et encore passablement bien la classe moyenne. Et ça me surprendrait grandement que vous soyez dans la classe pauvre…

Ne voyez-vous pas autour de vous que le nationalisme n’existe plus? Ne voyez-vous pas que le seul moyen de sauver le Québec, c’est-à-dire de le rendre aux Québécois, c’est de faire sauter les nationalistes d’État? Si vous ne le voyez pas, c’est que vous faites partie de cette Élite montréalaise prostrée dans sa tour d’ivoire, tout comme ceux qui, aux lendemains (sic) des élections provinciales de 2006 n’arrivaient pas à percer le “mystère de Québec” et du ROQ, qui avait voté massivement pour l’ADQ.

Je ne veux pas de ce nationalisme-là, il me pue au nez, parce qu’il se contente de peu, parce qu’il se contente d’analyser par à-coups d’intérêts que je qualifierais, simplement, de domestique (ou plus crument : proche de sa poche…). C’est le culte du « moi » qui s’accumule en un « nous » intolérant à la dimension éthique, qui ne tient pas en compte l’autre qui n’est pas son semblable, qui n’est pas de sa fratrie idéologique.

Les gens conservateurs (et leurs frères politiques adéquistes) n’ont pas le monopole de la famille, ni de l’espoir en un monde meilleur, ni de la pérennité de la culture et de la langue (pour la culture, en fait, ils croient faussement qu’il y en a de la bonne et de la mauvaise…).

Cette manie que vous avez de vous déconnecter du réel pour mieux regarder le Narcisse en vous. Continuez, Narcisse.. Continuez…

Il semble bien que vous fassiez de la projection et je sois simplement un miroir dans lequel vous aimez vous mirer…

(Photo : Ana Laranjeira)

De la théorie à la pratique

Avec toute l’histoire autour de ma blague hautement sarcastique à l’endroit de Martin Masse, du Québécois Libre, ça me remue les concepts et j’aimerais bien vous en faire part, de la manière la plus simple possible, si c’est possible…

J’essaye de nous projeter dans un futur sans État, ou très minime, et je me dis, premièrement, que s’il y a plus de responsabilités sur le dos des citoyens, cela donnerait obligatoirement moins de temps pour travailler et donc produire, ce qui ralentirait l’économie. D’un autre côté, j’imagine que les gens pourraient souscrire à des services pour se débarrasser de ces responsabilités, alors ça reviendrait pratiquement au même : on payerait une bonne grosse partie de nos salaires pour nos civilités, avec en plus aucune garantie que ça nous coûterait moins cher. Ça revient encore à la sempiternelle question du public versus le privé, que seule l’idéologie semble pouvoir trancher, laissant les faits très loin derrière.

Nous sommes prisonniers des autres, en fait. Les autres, mais dans un sens impalpable, sans visages. Toute l’organisation autour de nos vies est à un point tellement loin de nous, parce qu’en même temps tellement si près, que de faire tourner le navire dans l’autre sens ne pourrait se faire rapidement.

J’ai l’impression qu’il faudrait aller bricoler sur des détails alors qu’on s’emporte sur des systèmes complexes sans attaches à notre réalité présente.

Laisser l’utopie dans sa case future.

J’ai faim de palpable.

(Photo : Josh Sommers)

Les moto-talitaires

Même dans les moments les plus difficiles, comme en cette journée de l’insuffisante fierté où j’ai été étourdi de fatigue, j’aime bien jongler avec deux balles idéologiques, soit celles de l’anarchisme et de l’autoritarisme. Mais pour bien jongler, il faut au moins trois balles, et la dernière je l’ai cueillie par l’ouïe et la colère : j’ai choisi la pétaradante balle des grosses motos cylindrées qui saturent l’air de leurs vibrations balourdes et claquantes. Désolé pour le trop-plein de qualificatifs, mais ce n’est que du calque : le trop-plein de liberté de ces motards vient empiéter sur mon désir de tranquillité et je voulais le partager de cette manière.

Voilà bien un exemple où un monde « sans foi ni loi, sans dieu ni maîtres » me semblerait assez difficile à vivre. Il y a des réglementations, des amendes pour les contrevenants, et pourtant il y a toujours moyen de se procurer les moyens de hyper péter à l’intention des citoyens qui en seront quittes pour hyper pester…

Dans un monde sans police, est-ce qu’il faudrait que mon petit moi-même parte à la chasse de chaque motard qui s’aventure tout près de chez moi pour lui expliquer le sens du civisme? Et surtout, avec l’anarchie, est-ce que par magie cette culture du bruit disparaîtrait?

J’ai un bon ami à moi qui a un de ces engins. J’ai bien essayé de lui faire un peu la morale, mais il s’en fout : la sensation de conduire son bolide, de collection, payé à prix fort, l’importance d’entendre le vrai son du moteur vient faire disparaître nos importances. Il prévoit même dans son budget un montant pour les tickets…

Dans ce cas, vivement l’acharnement légal sur les contrevenants, les 48 heures, les inspections, le retrait du permis de moto dans le cas de récidive, et surtout, l’interdiction de vente de ces sacrés faux-silencieux!

(Photo : TonyToxico13)

Le pire des Patriotes

En cette journée des Patriotes, je suis tout questionnement… envers mon moi de manifestant beaucoup plus festif que maniaque… J’ai le moi patraque, mais pas autant que d’autres… car je m’accroche encore à l’écoute des petites voix en dehors des murs de carton. Il y a de la vérité en dehors de sa propre couche corporelle, voilà une pensée à répéter aujourd’hui, et encore plus demain, et ainsi de suite!

Il n’y a rien à faire, « patriote » sonne quand même plus blessant pour le dialogue que « fleur ». Et je ne suis même pas à bout de métaphores, c’est la qualité qui prévaut sur la quantité. La stupidité d’un Louis ou d’un autre y verra de la mollesse : grand bien leur fasse, et surtout lui fasse, ce patriote absolutiste, ce mauvais exemple : je le laisse s’empêtrer dans sa mélasse de grande noirceur, avec l’aide de son hoquet idéologique! Non, « idéologique » c’est trop, car il n’a pas les idéaux logiques, seulement l’idiome idiot. Je daignerai peut-être l’aider quand il en aura si proche du nez que sa respiration causera de minuscules vagues…

Justement, quand le terme « patriote » a toutes les lettres d’une maladie mentale, je m’éloigne de la souche infectieuse, comme les autres copainscopains qui ont fait de même, à différents niveaux et à leur manière… En cette journée de fierté, je suis donc fier de ne pas endosser le patriotisme à la sauce uhecéenne du repli sur soi, de l’échafaudage puéril d’ennemis, de l’exclusivité de pensée, de la terreur née du détail, du courage qui ne se résume qu’à la rage, de la haine offerte en partage à tous les vents.

Je ne suis pas ça. La négative est plus évidente, c’est certain. Si je suis patriote, mon arme est le pont, pas la barrière qu’il s’est forgé du fer de ses lubies. Si je ne le suis pas, c’est qu’il me font, me fait trop peur, ou plutôt trop pitié, avec son petit air fantomatique.

Et il n’a surtout pas compris qu’un contrat se discute au jour le jour, en ayant le front vers l’avant, l’avenir, car le passé est toujours extrémiste en raison de son caractère statique. C’est un siège confortable, mais trop engloutissant. Le pire, c’est que je me suis bien démené pour le lui dire, en toute amitié

*

Avant de terminer, j’aimerais tomber dans l’anecdotique. Il y a un détail que j’ai gardé pour moi jusqu’à aujourd’hui et je vais m’en servir pour terminer en beauté cette histoire de séparation. Cela concerne l’élément qui m’a fait comprendre qu’UHEC ne pouvait plus être ma niche politique, puisque cela était la preuve que son élément central, Louis, a pour moteur un égocentrisme crasse malgré une façade qui s’acharne à démontrer l’inverse.

Bon, voilà, peu de temps avant qu’il publie son billet contre le blogue Angry French Guy, un ami — avec lequel je faisais du covoiturage, et qui est un très grand ami de ce blogueur — me dit :

— Eh! Tu t’es fait déclasser par AFG sur TLMEB y parait!

Je réponds :

– Ah! ouin… je n’ai pas remarqué, il me semble que mon rang n’a pas bougé depuis un bout…

En arrivant chez moi, j’ai vérifié et j’avais raison, ma position dans la section « Opinion » n’avait pas bougée, mais en même temps il était aussi vrai qu’AFG avait déclassé UHEC dans la section « Politique », et j’étais encore un collaborateur de ce blogue donc…

Alors, quand j’ai lu ledit billet après-coup, je me suis dit qu’il était évident que Louis avait écrit ce texte plus par frustration de s’être fait dépasser sur TLMEB que pour toutes les autres raisons évoquées… Et je savais pertinemment comment pour lui tout ce qui tournait autour des statistiques était important, même que de juste écrire « important » n’est pas assez fort! Je me souviens qu’il avait pondu un billet contre antagoniste.net à la suite d’un dépassement du genre…

Autre preuve, après m’être assez fait insulté par ses soins, j’ai rétorqué en action en inscrivant mon blogue dans la section « Politique » sur TLMEB pour rabaisser sa position — et ainsi lui rabaisser le caquet —, puis, une vingtaine de minutes plus tard, je recevais de sa part un courriel m’expliquant, pour des raisons vagues, que nous étions, à ses yeux, maintenant ennemis…

Y’a-t-il encore quelqu’un qui le prend au sérieux maintenant?

(Vous remarquerez que je n’ai pas ajouté d’hyperlien le pointant directement, mais je sais qu’il va quand même se manifester ici ou ailleurs, j’ai presque le goût de démarrer un « pool »…)

Ajout :

Wow! c’est du rapide! Même pas trois heures plus tard, Louis s’est commis sur son blogue par rapport à ce billet. Je le sais parce que j’ai reçu un trackback, que j’ai immédiatement effacé… Et je n’inclus pas ici l’hyperlien vers son billet pour la simple et bonne raison que je ne le sais pas, je n’ai aucun goût ni intérêt à lire les élucubrations de ce petit despote de pacotille sans autre saveur que celle âcre de l’extrémisme. Surtout, ça ne me tente pas de fouiller dans les poubelles…

Un autre ajout :

Il y a une fin heureuse à cette histoire, cliquez ici.

(Photo : allthekingsmentoysoldiers.com)

L’accord tacite #10

(Pour plus d’information quant au sujet de cette publication, consultez L’accord tacite #1.)

10) J’accepte que l’on divise l’opinion publique en créant des partis de droite et de gauche qui passeront leur temps à se combattre en me donnant l’impression de faire avancer le système. j’accepte d’ailleurs toutes sortes de divisions possibles, pourvu qu’elles me permettent de focaliser ma colère vers les ennemis désignés dont on agitera le portrait devant mes yeux,

Pour vous avouer franchement, je ne me souviens pas par coeur des 33 points de cette liste et la lecture de ce point m’a vraiment fait sursauter! Sans blague!

C’est une chance que je ne fusse pas avancé dans ce projet au point de faire celui-là pendant que j’étais encore enrubanné du gauchisme uhecéen… Je me serais trouvé dans une drôle de situation, même si j’ai toujours partiellement trouvé que les catégories gauche-droite sont insuffisantes à expliquer le monde idéologique à elles seules et qu’en même temps mon « coeur » est visiblement à gauche, dans le sens de progressisme. Et je dis partiellement, car les définitions de la droite et de la gauche, bien que discutables, servent au moins à préciser ou à généraliser quand on en a besoin. C’est utile et stérile en même temps. À utiliser avec précaution.

Pour revenir au « coeur », j’essaye tant bien que mal de ne pas seulement le suivre, par logique. Sans « tête », le « coeur » se démène comme une poule pas de tête, et de trouver des solutions à des questions comme « l’oeuf ou la poule? » est impensable!

Mais ce que je comprends avec ce point, c’est une accusation envers le système de balancier qui fait osciller la société dans un sens, puis dans un autre, sans toutefois apporter de changements vraiment profonds. On a l’impression que ça avance, que ça bouge, mais c’est du surplace. Donc, la politique est emprisonnée dans une architecture quasi binaire, où les solutions sont des agencements avec plus ou moins de gauche et de droite. Comme des recettes de cuisine. Comme des expériences avec éprouvettes par essai-erreur…

Quand on regarde du dehors des idéologies, en vrai pragmatique, elles apparaissent comme des Legos à démonter et à possiblement remonter, avec l’apport d’autres morceaux, mais seulement dans le royaume des concepts, puisque la politique d’aujourd’hui ne peut que jongler qu’avec les bras mécaniques de la partisanerie qui n’est qu’un jeu de mauvais et de bons coups à court terme. Exit les positions subtiles, exit les hypothétiques (puisqu’il devrait bien y en avoir) nouveaux alchimistes qui pourraient réussir à faire tourner la société sur un dix cennes… Les consommateurs chialent, mais le chic du Parlement les impressionnent, les vieux de la vieille dans tous les sens de l’expression ont toujours la cote parce qu’il ne faut rien démolir, toute nouveauté est dichotomique à la confiance et surtout comique… En fait, pas si comique que ça, même les humoristes ne trouvent plus beaucoup de jus dans le bal des élus!

Alors, il reste toujours la gauche éculée, acculée et accusatrice, bien qu’accrochée solidement au plancher, contre la droite froide, stoïque et revancharde, mais tellement efficace, pour attiser encore trop peu de passion. Rien de trop gros pour les analyses sèches, mais goûteuses des naufragés sur l’île de l’équilibre, état vers lequel je peine à tendre, à temps partiel.

Cela devient lassant de se battre contre les vents et marées de la politique d’apparence, qui n’est en fait qu’une belle pièce de théâtre diplomatique. Je vous laisse donc sur une analyse crue et lumineuse de Patrick Lagacé, où il dresse un beau portrait de la politicaillerie québécoise actuelle. En espérant que son message passera, pour le mien c’est moins évident…

(Photo : givikat)

Les conservateurs toujours en mode reculons

Les conservateurs (autant le parti que les idéologues, mais ce sera amplement le parti qui sera visé ici) sont de drôles de spécimens. Tandis qu’ils sont fortement soupçonnés d’avoir triché aux dernières élections, ils essayent en catimini de criminaliser à nouveau l’avortement par le dépôt d’une loi ambiguë et censurent un livre hautement factuel sur les drogues. Voilà bien une démonstration limpide du relativisme de la vertu, qu’ils veulent monopoliser pour le bien de tous…

Si on regarde la question de l’avortement, qu’on soit pour ou contre il est clair que le meilleur compromis réside dans le libre-choix, en s’imaginant les gens responsables au possible, donc avec l’apport de la prévention et de l’éducation. La question a savoir si la mort provoquée d’un foetus est un meurtre ou non est tellement difficile à répondre qu’elle me semble assujettie au contexte précis de la génitrice, dans le giron du système de santé, en phase avec une éthique bien construite, pas dans le regard réprobateur d’un dieu et/ou d’un groupe qui se proclame de la vérité et de la moralité. Et des génitrices irresponsables, il y en a encore beaucoup aujourd’hui, il faut en convenir, mais à qui la faute?

Cela me fait penser à la position du parti conservateur sur le livre « Savoir plus et risquer moins ». On pense de leur côté que le public n’est pas digne de recevoir des informations complètes et objectives sur les drogues. On pense que hors des règles édifiées les choix des humains seront obligatoirement déficitaires, qu’en dehors du contrôle étatique traditionnel la perdition guette les brebis égarées… On punit au lieu de comprendre, on répare au lieu de prévenir.

Je ne veux pas trop prendre parti… mais il me semble préférable de prôner l’éducation, la connaissance, le sens critique pour tous, au lieu d’une moralité toute faite pour contrer ces problèmes de société que sont les drogues et l’avortement. La pauvreté monétaire et intellectuelle est bien plus responsable que toute autre chose des choix embrouillés des gens, ces choix qui mènent vers le désespoir la plupart du temps. Connaissez-vous beaucoup de drogués et d’alcooliques pleinement équilibrés, de jeunes filles et de femmes qui utilisent l’avortement comme principal moyen de contraception qui sont allumées, tout à fait responsables, combien d’adolescents et d’hommes qui refusent le condom (et qui ne se renseignent surtout pas à savoir si la dame utilise un moyen de contraception) qui sont aptes à penser plus loin que leur désir du moment?

Et, alors, condamner après-coup ou regarder la situation en face, sans préjugés? Combattre la globalité du problème en examinant le contexte ou culpabiliser?

Répondre à ces questions sans se baser sur son propre dégoût face à ces problématiques est déjà un bon début.

(Photo : Venessa Nina Dot Com)

L’auguromanie expliquée aux enfants…

La civilisation a fait de nous des monstres, suceurs de plaisirs et d’habitudes contre nature. Et je suis bien sûr du nombre, même si mon auguromanie (addiction au bonheur — ah! le bonheur d’inventer des néologismes!) me semble très modéré en présence des us et coutumes de mes concitoyens que j’observe du bas-fond de mon laboratoire virtuel. En Afrique c’est le sida qui fait des ravages, ici c’est l’auguromanie qui nous fait tourner en rond en nous clouant seulement un pied!

J’accuse donc les meneurs d’avoir mené la barque à leur image, celle de la rapidité, de la facilité, enveloppés des habits clinquants en or transmués en cravates multicolores, enserrés dans un carcan qui vient le moins possible de chez Moores… Et le mimétisme propre au peuple, par définition consensuel au niveau domestique, a bien fait le reste du travail. Nous voilà heureux d’être malade!

Aussi, je les accuse surtout d’avoir sauté par-dessus toute considération de risque extérieur : le plomb, le bisphénol A, les colorants artificiels, etc., qui parcoure le sang des enfants est une abstraction tant et aussi longtemps qu’un graphique à la baisse ne vient pas les secouer; l’abstraction étant hautement attractive dans les sphères éconocentriques. Ce sont les contrecoups, les effets secondaires de notre accoutumance, comme des plaques d’eczéma, et il semble que nous sommes loin d’en prendre note : ça nous pique à peine…

Tiens, pendant que j’y pense, est-ce que la famine mondiale actuelle serait un assez gros coup de réalité pour réveiller les dormeurs toute catégorie, ou le coup est carrément calculé dans ses moindres détails?

Avouez que ça serait assez incroyable, d’une invraisemblance à m’octroyer le titre de grand gourou du conspirationnisme pour avoir pensé que sciemment des groupes ont provoqué ce qui pourra être considéré dans le futur comme étant un génocide sans commettant direct, un crime contre l’humanité corporatiste, un laisser-faire idéologique. Mais comment réagir à toute cette misère provoquée quand on est auguromane, atteint de la première maladie psychologique occidentale, qui commence déjà à faire des ravages du côté chinois et indien, donc pris dans le tourbillon du bonheur le plus facile à obtenir, celui qui s’achète avec des devises?

Pour moi, ce billet est un pas de plus vers la guérison et le premier signe de guérison est bien sûr de se savoir atteint.

Mais une dernière question : pensez-vous l’être et à quel degré?

(Photo : WayneMethod)

Les anarchistes ANARCONS se font voir et entendre à Montréal

Dans la nuit du 15 au 16 mars 2008, trois guichets automatiques d’une succursale de la Banque Nationale ont été fracassés avant d’être brûlés par un regroupement anarchiste. Aussi, dans la nuit du 17 au 18 mars 2008, une vingtaine de voitures du concessionnaire Mazda dans le quartier Préfontaine ont eu leurs roues crevées ainsi que 2 fourgonnettes de Bell Canada qui étaient stationnées pas très loin. Il y aurait même eu quelques voitures de police de brûlées.

Je tiens ces informations d’un billet du blogue Bobards Censored, qui les a trouvés via le Centre des médias alternatifs du Québec. Et cela me questionnait beaucoup quant à la véracité de ces faits — on n’est jamais trop prudent —, et une petite recherche rapide m’a permis de trouver un article sur LCN en lien avec ces incidents.

Vous remarquerez que le premier communiqué, en date du 17 mars, indique « Nous soupçonnons les autorités de dissimuler les faits pour ne pas créer la panique parmis (sic) les citoyens » et pourtant l’article de LCN est du même jour…

Je suis très en accord avec beaucoup de ce que les anarchistes prônent, mais pas avec les moyens utilisés, tant au niveau de l’action que du discours. Une petite recherche de quelques minutes m’a permis de changer mon fusil d’épaule (j’avais commencé mon billet en parlant de l’omission des médias par rapport à cette histoire) et de seulement mettre de l’avant ces informations.

Je vois ces actions comme de l’antimarketing pour vanter une prise en charge des citoyens de leur propre destin, qui est importante, essentielle à mes yeux. Mais qui voudrait s’ouvrir à une idéologie ou des idéologies qui ne parle qu’en termes violents et négatifs, et qui vandalisent?

L’extrémisme ne peut arriver à ses fins rapidement que par l’extrémisme.

Je me sens trahi, moi qui tente un travail de compromission, de dialogue. De petits pas, à mon échelle, si petite soit-elle.

La patience devrait être un but à atteindre pour les anarchistes, les socialistes comme les éconocentristes…

Vous pensez faire peur au pouvoir par ces actions, mais vous faites seulement peur au monde, ceux que vous pensez défendre. Vous aurez l’air bien fou quand l’armée sera dans les rues. Ça sera le dernier clou sur votre tombe. Pensez au FLQ.

La liberté est une marque d’indépendance

Depuis quelque temps, je me sens à l’étroit dans les idéologies. Clamer haut et fort sur la colonne de droite de mon blogue le fait de me trouver à avoir une pensée majoritairement de gauche et être souverainiste m’enrobe d’un message plus large que celui que je tiens ici et ça me plaît de moins en moins, car je dois souvent me justifier de ne pas penser comme mes avoués pairs. Par exemple, si je vais réagir à un billet quelque part, il est fortement probable que quelqu’un me sortira un « on sait bien, tu es gauchiste, donc, étatiste, et bla-bla-bla… » parce que cette personne aura visité mon blogue rapidement pour se faire une idée et aura vu mes allégeances. Pourtant, je remets beaucoup en question cet État qui est accolé à la supposée pensée gauchiste. Symboliquement, je veux donc sortir un peu plus de la pensée du « tout noir ou tout blanc ».

Donc, voilà, je préfère penser que mes discussions futures pourront avoir une chance de neutralité et qu’elles ne seront pas automatiquement colorées par des préjugés inextricables, alors je reprends ma liberté. Je ne conserve que mon affiliation à Cent Papiers puisque ce site a une aura assez neutre. Pour le reste, je ne renie personne (mes amitiés bloguales se retrouveront étalées dans ma blogoliste), pas même mon ami Louis avec qui, comme vous avez pu le remarquer dans mon billet précédent, j’ai un différend assez profond, ce qui n’est pas étranger à la finalité de cette décision, aujourd’hui.

Mais bon, je sais bien qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, alors je m’attends à quelques contrecoups, comme une baisse marquée de mon achalandage, puisque le lien vers mon blogue ne se retrouvera plus sur une multitude de blogues affiliés aux blogues gauchistes et aux blogues souverains, et peut-être même que quelques blogueurs désapprouveront ma décision. C’est la vie.

Quand même, je me sens plus léger.

(Photo : Lupin le vorace)

Au sujet du troll

Je suis vraiment ouvert à la discussion. Mais la discussion demande un minimum de politesse et d’écoute (voire de lecture). Et un commentaire se devrait d’être dirigée vers la personne avec qui on parle et non vers sa catégorie idéologique, sans qu’il y ait eu au préalable une escalade logique vers ces plus larges considérations.

J’écris tout cela parce que j’ai effacé tous les nombreux commentaires du très mal nommé « René Lévesque sur l’acide » puisque je l’avais averti d’arrêter de polluer mon blogue avec son monologue. J’espère que mon programme antipolluriel réussira à le bloquer à l’avenir, car je n’ai même pas de temps à perdre pour cliquer sur « effacer ».

On passe maintenant à autre chose de plus constructif.

(Si vous ne savez pas c’est quoi un « troll » dans le jargon du web, cliquez ici.)

Ajout (16h) :

Pour répondre au commentaire du Détracteur Constructif qui amène le sujet de l’importante différence entre les attaques personnelles et celles qui concerne les idées, j’aimerais rajouter que le problème du troll en question n’était pas trop de cet ordre, bien qu’il ait traité les gauchistes de laids… Mais, étant donné que son dernier commentaire, « Pauvre assisté-social minable! » (qui a été modéré à la source), tombe dans ce piège, j’aimerais lui dédier ce poème de mon cru :

L’immobilisme du troll
L’immobilisme dans ta tête
Il vient vers moi mais tombe à plat
Peinture ta hargne de bord en bord
Retient ta bonté pour qu’elle s’assèche
L’incidence immédiate pour moi est ce poème
Je te souhaite un seau rempli de salive tombée du ciel

Questions de positionnements…

J’ajoute ici un texte, paru avant hier sur UHEC, qui concerne le libertarianisme, du moins la vision obtuse qu’ils ont de la gauche. (J’ai aussi publié d’autres textes sur cette question du libertarianisme, ici, ici et ici.) À ce jour, il y a eu 67 commentaires, et c’est assez intéressant, bien libre à vous d’aller les lire et même de poursuivre la discussion si cela vous chante. Il y a des argumentations idéologiques assez tranchées, mais c’est toujours dans le respect, j’aime ça de même! Le voici :nullDeux billets, « Les subventions aux entreprises, symbole d’une banqueroute morale et intellectuelle » et « Pour la fin des subventions à l’entreprise privée » parus le 22 novembre sur Le blogue du QL m’ont beaucoup questionnés.Dans le troisième paragraphe du premier article, l’auteur émet un jugement sur la gauche, et je ne m’y reconnais pas, mais pas du tout :

Si votre amie est du type gauchiste qui croit qu’il faut imposer davantage les méchants capitalistes qui font du profit pour redistribuer cet argent aux plus pauvres, demandez-lui si elle serait d’accord pour abolir tous ces programmes étatiques d’aide aux entreprises qui redistribuent la richesse des citoyens ordinaires aux capitalistes, pour mettre à pied tous les fonctionnaires qui s’en occupent, et pour réduire de façon correspondante les impôts des particuliers. Et observez-là faire du patinage de fantaisie intellectuel pour justifier l’intervention de l’État dans l’économie et l’existence de ces programmes, même s’ils vont à l’encontre de ses prétendues «valeurs citoyennes».

En fait, ce que je comprends, c’est que les libertariens croient que tous les gauchistes sans exception sont étatistes, mais il n’en est rien. Mais, je comprends aussi et surtout que la logique libertarienne justifierait alors un retrait total de l’État partout à la suite d’un retrait au niveau des subventions aux entreprises.Pour ma part, je suis tout à fait en accord avec l’idée de couper les subventions étatiques aux entreprises, même s’il doit bien y avoir quelques entreprises qui en ont été vraiment aidées. Mais je ne vois pas pourquoi le monde des affaires ne pourrait pas se constituer par eux-mêmes un fond d’aide au démarrage de nouvelles entreprises, par exemple. La majorité des moyens financiers sont entre leurs mains et je ne m’inquiéterais pas outre mesure pour eux.Alors, je vous demande, est-ce qu’un gauchiste peut être en accord avec des idées que beaucoup considèrent comme étant de droite?Je crois que nous avons ici la preuve qu’il faut se positionner aussi au niveau étatique, les positions gauche-droite étant clairement insuffisantes pour nous sortir de cette impasse idéologique.(La photo provient d’ici.)

Trop banane…

J’ai fait ma B.A. : j’ai acheté le dernier Omnikrom… Je l’écoute en ce moment. C’est du bon divertissement. Bien fait, kitsch à souhait! Y’a un côté de moi qui aime bien, car ça me fait sourire. Mais, d’un autre côté, ça me déprime parce que ça représente à mon avis une certaine faillite idéologique (de l’artiste comme vecteur de changement autre que stylistique). Par contre, j’avoue que je suis assez idéaliste.

Mais je dois avouer aussi qu’ils ont la généralisation drôle et surtout baveuse : « les vieux sont bornés », « j’ai des relations sexuelles, et je crois qu’eux ils n’en ont vraiment pas beaucoup », etc. Surtout que pour eux, je suis tellement vieux, j’ai deux fois 18 ans (sûrement la moyenne d’âge de leurs admirateurs). Donc, j’embarque pas aveuglément dans leur trip, quoique j’embarque beaucoup plus dans le leur que dans celui de Les Trois Accords ou Les Cowboys Fringants, par exemple… Au moins, Omnikrom ne sonne pas folklorique comme la majorité des groupes du Québec. Mais je ne serai pas complaisant avec eux pour autant, même si j’aime leurs beats!

Mais les paroles sont tout sauf subtiles… C’est de la grosse tartinade grasse et calorifiquement vide, de l’auto congratulation qui leurs procurera pour sûr ce qu’ils désirent : de l’argent, de la gloire et surtout des femmes. Et ça les rend pour moi (presque) sympathiques, leur stratégie fonctionne, même s’ils en ont beurré un peu trop à mon goût leurs chansons. Et j’ai contribué par mon achat : alors, le vieux a bien le droit de chialer un tout petit peu!

Le merveilleux monde des blogues : moi, vous et la néthique

Le merveilleux monde des blogues! Ça me passionne depuis que j’y ai mis le pied (tandis que l’autre est bien ancré dans la réalité). Un peu comme quand je jouais à World of Warcraft pour relaxer, pour ne plus penser au monde réel, au plancher des vaches, pour décrocher. Sauf qu’ici, au contraire, j’accroche au monde réel puisqu’il devient le centre de mon « jeu », de mes préoccupations, même si ça se passe principalement dans un monde virtuel où les poignées de main et les bisous laissent la place aux liens hypertextes.

J’ai trouvé très difficile (et je le trouve encore) d’avoir à marquer une frontière entre la virtualité et la réalité, juste pour gérer mes émotions devant ceux qui sont tellement loin (idéologiquement et physiquement) qu’ils ne pourraient statistiquement pas se retrouver dans ma vie sensible si ce n’était de ce monde informatique. C’est compréhensible et normal, ces fantassins viennent vraiment piquer au coeur de mes valeurs et, dans ma vie, il a été très rare que quelqu’un puisse le faire à ce point : je pense à une ancienne amie en particulier qui, à chaque fois que je l’ai croisée depuis plus de dix ans, en fait depuis l’incident, a été volontairement transparente à mes yeux parce que les paroles qu’elle avait dites ne peuvent à mon sens être pardonnées. J’ai le souvenir d’une transparence noircie au charbon, comme entourée d’une volée de moustiques en forme de cocon. Une espèce d’amertume que je n’ai pas ressentie souvent.

Je vois aussi dans ce système interactif des possibilités dues au côtoiement de la virtualité et des hypothétiques répercussions dans le monde concret. De la propension à la propagande politique masquée sous le couvert des identités interchangeables. De la manipulation-spectacle portée à son paroxysme jusqu’à l’apparition rédemptrice de règles communes.

J’en suis arrivé à des questionnements du genre, entre autres, grâce à l’anecdote du seul utilisateur anonyme à avoir laissé des commentaires sur mon jeune blogue. J’ai commencé alors à me poser la question à savoir si ça me semblait éthique de le faire. Le geste d’écrire son avis quelque part, même si ce quelque part n’existe pas réellement, devrait au moins demander le courage de se dévoiler minimalement, surtout si le propos est offensant ou porte à conséquence. Dans ce cas précis, pour moi, le problème était que l’anonymat de l’utilisateur me laissait sans repères, pratiquement nu comme un ver devant les probabilités d’analyses du sens et du pourquoi de cette intrusion dans mon univers. Au moins, devant un commentaire signé d’un surnom ou d’un nom, avec idéalement un blogue rattaché en lien à la signature, il y a moyen d’avoir des indices sur une personnalité, même si elle peut être fausse au bout de la ligne. Néanmoins, il y a quelque chose de plus confortant.

Ceci m’amène donc par ricochet à un plus large raisonnement sur une envisageable utilisation du net à des fins opportunistes. Alors, il y aurait, selon la liberté nominative, la possibilité de créer une multitude d’avatars qui pourraient devenir, à partir d’un seul utilisateur, un regroupement fictionnel, plausible et influent. Quelqu’un, avec beaucoup de temps, pourrait très bien le faire : ça serait comme la version web d’un psychopathe avec un trouble de multiples personnalités. C’est dans le domaine du possible. Mais, juste à y penser, j’en ai des frissons. La seule façon de contrer ce genre de phénomène serait que tout le monde puisse avoir accès aux adresses IP de tous les commentateurs (auquel serait lié un nom immuable), ce qui n’est pas le cas encore. Ou, également, la possibilité d’inclure sur le web des hyper modérateurs, vivants ou programmés, pour veiller à contrer ce genre d’abus d’influence, de marketing virtuel.

Tenez, encore plus tordu, imaginez un membre d’un parti politique, n’importe lequel des trois principaux au Québec, qui créerait deux personnalités soi-disant membres des partis adverses avec leurs blogues respectifs, avec toute la vie participative que cela comporte. Mais le but recherché par cette personne serait évidemment de déprécier les options adverses par la négative, c’est à dire en exposant ainsi de crédibles imbéciles à la lecture de tous, pour donner ces mauvais exemples comme preuve de la supériorité de son option. Ça serait assez machiavélique comme plan, et surtout, réalisable.

En fin de compte, je prône ici la néthique, et même plus : un système fiable pour être visible tout en étant protégé sur le réseau. Imaginez ce qui se passerait si une potion d’invisibilité était disponible pour tout le monde?

Le Plan Kaki des conservateurs

J’ai eu une discussion voilà quelques jours avec ma copine sur le Plan Vert des conservateurs (c’est elle qui a eu l’idée du Plan Kaki).

Quand on parle de ça, c’est certain que ça monte en épingle (vers un consensus), car on est d’accord pour dire que les conservateurs basent leur politique diplomatique sur un rôle de petit caniche en laisse et à la merci des désirs de l’oncle Sam. Et la question qui en ressort est : pourquoi l’argent des Canadiens est si difficile à dépenser quand il s’agit d’environnement alors que ça devient presque un bar ouvert quand il s’agit de dépenses militaires?

C’est drôle hein! C’est comme s’il y a et avait toujours de l’argent qui peut servir comme par magie pour des dépenses idéologiques (donc partisane). Il me semble que l’ancien rôle canadien, traditionnellement neutre, nous allait bien (et ça serait bien une autre bonne raison pour moi de vouloir qu’on revienne à ce rôle pacifiste avec un Québec souverain, mais, ça, c’est une autre histoire… je ne voudrais pas être taxé d’opportuniste, hé hé!).

Imaginez si tout cet argent consacré à la guerre était mis dans la recherche pour l’efficacité énergétique et la mise en place de nouvelles technologies moins polluantes, toute cette énergie employée dans la mise en place de législations encourageant les citoyens et les entreprises vertes! Entre régler le problème environnemental et faire la guerre, qu’est-ce qui est le plus urgent pour la survie de l’humanité?

Haro sur le Plan Kaki!


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