Un commentateur (Christian) a laissé sur UHEC voilà quelque temps une liste de points d’un contrat implicite que nous acceptons, d’une manière ou d’une autre, en vivant notre vie sur cette Terre. C’est un procédé assez ironique qui a au moins le mérite de nous montrer les problèmes de ce monde directement, comme un mur qui nous casserait le nez. C’est aussi une bonne manière de nous montrer que l’indignation est en attente d’action.
Donc, je vais les exposer un à un, et je vais les commenter, en espérant que cela provoquera quelques bonnes discussions. Je mettrai les références vers le texte original seulement au dernier point (il y en a 33 — c’est un site spirituel…), question de garder un certain momentum (donc, ceux qui ont déjà lu cette liste se garderont de la communiquer en entier explicitement, s.v.p., merci!).
Voilà la première :
1) J’accepte la compétition comme base de notre système, même si j’ai conscience que ce fonctionnement engendre frustration et colère pour l’immense majorité des perdants,
La compétition. C’est un sujet assez vaste et surtout représentatif de notre société, oui. Je crois que la compétition est essentielle à sa dynamique : le besoin humain de se dépasser soi-même et les autres a contribué à l’évolution technologique, il faut en convenir. Mais le niveau de conscience que l’on serait en droit de demander à cette entité, cette collectivité, cette addition d’individualité devrait tenir compte de ses individus moins performants au niveau concurrentiel.
Vous trouverez cette manière de décrire la situation assez rigide et technique, c’est voulu. Et c’est là le noeud du problème : on pointe les perdants alors que la crise vient du fait que les gagnants forment un surgroupe technocratique, pratiquement détaché du reste, et qui ne pense qu’à détrousser encore plus les perdants alors qu’il devrait tenter de les hisser jusqu’à eux. Pourtant, c’est une solidarité inscrite dans les gênes de nos gouvernements depuis longtemps, mais qui malheureusement s’effrite, au nom des lois du marché. À mon avis, c’est le plus grand des mensonges.
(Pour L’accord tacite #2, c’est ici.)
Je ne pense pas que la compétition soit un trait inérant de l’humanité. Par exemple, dans la préhistoire, il existait un communisme tribal, où les humains unissaient leurs forces afin de survivre et combattre ses prédateurs dans le milieu. Il y avait bien des distinctions de classe, si l’on peut les qualifier ainsi, mais le caractère communautaire était fort présent et la compétitivité n’avait pas une importance déterminante (peut-être par contre dans la reproduction ou dans la détermination des «chefs »).
De plus, à notre époque, la compétition semble nuire au futur de l’être humain. Nous devons nous unir et faire consensus face aux problématiques majeures qui attendent l’humanité en matière d’environnement ou de pauvreté, par exemple.
Très intéressant Jimmy! Ton point de vue amène une information complémentaire plus anthropologique à laquelle je n’avais pas pensé.
Merci, je devrais parfois penser plus à où nous venons pour expliquer l’état des choses aujourd’hui.
Sainte-Gougoune… ça doit être pour ça que je suis une totale mésadaptée sociale ! Moi, je suis pas mal plus coopérative que compétitive… Que voulez-vous (comme disait l’autre), j’aime mieux tendre la main à mon prochain que lui écraser mon pied dans face. ;o)
J’ai commenté avec mon autre profil blogger, n’importe quoi ! J’m’enfarge dans mes profils, batinse ! :o)
Caroline G.,
je crois que le but ultime à atteindre est un parfait équilibre entre coopération et compétition. Dans le sens où un nourrit l’autre et, dans nos rapports sociaux, permet un échange : les forces (compétitives) de telle personne viendront combler les faiblesses d’une autre (d’où la coopération), et vice versa.
Le plus gros problème de notre société occidentale c’est la mesure qualitative d’un talent par rapport à un autre. Par exemple, quelqu’un qui a un talent dans les affaires se retrouvera plus avantagé si « ses affaires marchent » que quelqu’un qui a un talent manuel. Je crois qu’un éboueur a autant de raison d’être dans notre société qu’un P.D.G. de compagnie : leurs rôles sont simplement différents. Alors pourquoi l’écart entre leurs salaires est si important?
Pour ma part il me semble évident que l’amplitude de l’écart de salaire entre un éboueur et un pdg est dû au fait que ce sont les pdg et ceux qui appartiennent à cette catégorie de « travailleurs » qui ont le pouvoir de décider du salaire de l’autre.Si ce n’était que de l’éboueur il se dirait qu’il mérite un plus gros salaire puisque c’est lui qui se salit,rentre chez lui épuisé physiquement ne lui laissant plus d’énergie pour accomplir d’autres tâches,exerce un métier abrutissant et souvent méprisé,et le pire court moins de chances d’être en mesure de séduire Monica Bellucci:) etc.etc.
Je veux juste ouvrir une petite parenthèse,c’est que Renart me donne l’impression (et si c’est le cas ce n’est pas plus grave que ça)de ressentir l’ embryon d’une quelconque forme d’un semblant de mépris envers ce que l’on qualifie de spirituel.Il est bien possible que je me trompe mais de toutes façons en ce qui me concerne je n’irai pas me priver de cette nourriture intellectuelle que nous soumet Renart le prolifique seulement parce qu’il ne verrait pas les choses exactement de la même manière que moi qui suis et je l,assume très ouvertement depuis un mois ou deux ou depuis le 26 mars…de plus en plus tourné ou retourné vers ce type de cheminement.Et ça ne me donne pas le droit d’aller profaner les sites à caractère purement politique mais je ne veux pas être un visage à 2 faces non plus et aussi il ne faut pas perdre de vue que comme le disait Vigneault à son père : »Si j’me mêle pas d’la politique c’est la politique qui va s’occuper d’moi » et l’on voit ce que ça donne d’la p’tite politique,une belle p’tite planète en plastique.
Bon encore une fois je dois revenir sur mes dires et tenter d’en corriger le tir.Au lieu du mot mépris dans mon commentaire précédent je trouverais plus approprié la combinaison suivante:Léger agacement.Ce qui par ailleurs est parfaitement sage et justifiable.
Christian,
après avoir relu mon texte, je comprends tout à fait que tu puisses y avoir décelé un « léger agacement » que je qualifierais plutôt de « léger scepticisme ». En gros, cela concerne le chiffre magique « 33 » et le fait que je décris le procédé comme « ironique ».
Pour le 33, je trouve bien drôle que l’auteur de ces points se soit organisé pour arriver à ce résultat, car je trouvais que c’était évident que certains points sont répétitifs ou moins forts. Si cette liste ne s’était pas trouvée sur un site spirituelle, je ne l’aurais même pas remarqué…
Pour l’ironie, je me suis peut-être mal exprimé. Et c’est ma copine qui m’a lancé dans cette direction, car, après que je lui eus fait la lecture des premiers points, elle m’a dit ne pas être d’accord, car la tournure des phrases l’agressait. Moi, je trouvais ça implicite et intéressant, cette manière de décrire la situation, ce procédé : nous sommes coupables a priori parce que la situation existe, et que nous sommes impuissants; mais dans quelle mesure choisissons-nous d’être impuissants? C’est ça que je qualifiais d’ironique (pas la spiritualité!). L’ironie du sort…
Donc si je comprends bien si René Angélil t’offrait d’endisquer un 33 tours pour les nostalgiques tu ne serais pas très « enchanté » par le projet hé hé tiens toi :)Farce à part je dois reconnaître que je n’avais pas remarqué qu’il y avait 33 « versets » à ce texte et que moi aussi malgré l’impact qu’il puisse exercer sur nos cordes sensibles judéo-chrétiennes il y a un petit quelque chose qui m’agace rien qu’à penser que l’auteur est anonyme et qu’il y a une intention à nous faire croire qu’il ait été inspiré voire écrit par le Fils de Dieu.J’ai beaucoup de facilité à accorder ma confiance à notre grenouille gripette qui affirme avoir eu la très forte impression d’avoir vu passer un ange en la personne de Boule Noire au moment où elle nous écrivait son dernier billet.Ceci dit je mets au défi ta copine Renart de rester indifférente à un texte qui me touche énormément (tu sais comment je peux être braillard!:))et je meurs d’envie de savoir ce que L’Éveillé en pense,il s’agit du discours du Grand Chef Seatle qu’il a dicté et fait parvenir au « grand chef » de l’état de Washington en 1855. Un texte très bouleversant et d’une vision incroyable et dont l’authenticité est à peu près indiscutable. »Discours de Seatle »
Si la compétition est un problème, je ne suis pas certain que le problème est dans la compétition même plus que dans ce qui est recherché.
L’esprit de compétition peut très bien se faire dans un contexte amical où le dépassement de soi est l’enjeu principal, ou il peut se faire dans l’esprit de battre l’autre compétiteur.
Dans le premier cas, c’est plutôt amical et s’inscrit bien dans la détermination des qualités de tous et chacun. Le second peut s’avérer plus destructeur totu dépendant du contexte.
À mon sens donc, ce n’est pas l’outil – ici la compétition – qui est le problème, mais bien la main qui le tient.
Moko,
tu as tout à fait raison et cela va dans le sens de mon dernier commentaire sur « L’accord tacite #2 ».
Merci encore pour ta participation!