Posts Tagged 'misère'

La rage totale

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Avec la vague de séquestration de dirigeant d’entreprise en France, il me vient une réflexion sur la rage et vers où elle se dirige. Il faut vraiment être au bout du rouleau pour en arriver à ce geste et je doute fort que ça arrive ici ce genre de chose, où il n’y a que l’amour pour briser le moral, la morale.

Alors qu’ici on se débarrasse de sa vie et de celle de ses proches en pulvérisant des records, j’ai comme un doute que l’impossibilité d’une telle chose ici en est liée. Le repliement sur soi fait partie de nos moeurs, et une tendance à la culpabilisation, au masochisme. Du matériel à thèse.

Quand un petit village est capable de se mobiliser pour un talent local qui veut se faire faire la tête en mongol-fière en direct, on se dit que c’est le degré zéro de l’abnégation. Rien à voir avec cette rage totale qui déplace des montagnes. Où il n’y a qu’un pas pour se rendre à la roulette russe.

Courage pour courage — comment l’oublier cette rage quand elle se trouve même inscrite dans le mot « courage »? —, affronter vivant les conséquences de ses actes est un cran bien au-dessus du suicide. Et je l’écris bien ouvertement parce que les morts n’ont plus d’orgueil…

Je ne dis pas que j’irais moi-même séquestrer votre patron, puisque je suis bien d’ici. Même que sûrement je mangerais des galettes de boue à la place d’aller voler le gros gras, celui vivant dans son impunité bien coupable de vivre de ma misère.

Encore dans l’hypothétique, mais cette fois celle du héros, je serais celui qui n’a rien à perdre d’autre que la vie, mais en dernier, acceptant la souffrance comme l’enrobage de sa rage, n’ayant que la Loi du Talion comme éthique. Mais ici c’est pas beau être fâché, c’est méchant la révolte, l’indignation est un mauvais pli à repasser.

Et c’est bien pratique parfois pouvoir casser des objets. Certains en deviennent même un. L’autre ou soi-même.

(J’ai lu l’article que j’ai hyperlié après avoir écrit ce billet. Il aurait été tout autre si je l’avais lu avant. Je le prends donc pour ce qu’il est, avec toute sa dramatique. J’espère que vous ferai de même. Il reste que séquestrer est un geste lourd, même s’il fait office de marketing médiatique. Des gens l’ont fait.)

(Image : urline)

Procrastinations du G8

On regarde le site du dernier sommet du G8 et on voit bien que l’enjeu de l’environnement y est important. Pourtant, dans les faits, avec une entente floue sur la réduction de 50% des GES d’ici 2050, son importance ne va pas plus loin qu’une image, dans le sens qu’on se donne « une bonne image »! À ce rythme, puisque l’an dernier on avait seulement fait le pas « d’envisager sérieusement » cette réduction, il n’est quasiment pas exagéré de penser que les choses bougeront vraiment aux alentours de 2050…

Et en plus, comme je l’ai déjà expliqué, je crois qu’il serait préférable de parler de réduction globale de la pollution que de réchauffement climatique. La pollution se voit, se sent, s’entend, se ressent, rend malade et tue, tandis que le réchauffement ressemble plus à un épouvantail idéologique qu’à une réalité.

Aussi, ce bal des puissances est bien plus efficace pour parler que pour faire, comme on le voit bien avec le problème de la crise alimentaire. Ces puissances créent d’immenses problèmes, mais ne font que tourner à vide ensuite, comme des adolescents irresponsables.

Misère de misère…

Les cowboys et les Indiens

J’avais bien hâte de voir le dernier documentaire « Le peuple invisible » de Richard Desjardins et finalement, il passait à Radio-Canada, et je l’ai enregistré. Je l’ai visionné hier. J’ai la mâchoire à terre.

Aussi, j’ai la mâchoire à terre parce que j’ai fait quelques recherches web hier pour voir si on en parlait dans les médias et la blogosphère à la suite de sa diffusion à la télé d’État, et je n’ai pas trouvé grand-chose, à part un texte de Louise Cousineau sur cyberpresse (que je vous conseille fortement de lire si vous ne tenez pas absolument à voir le documentaire, c’est un résumé très très exhaustif) et quelques billets plus informatifs que critiques… Donc, la diffusion semble avoir passé comme dans du beurre, mais pourquoi? Parce qu’il y avait une partie de hockey en même temps! (Le titre du texte de Louise Cousineau est : « Le peuple invisible diffusé un soir de hockey… »)

Quelle mauvaise case horaire quand on sait que la fièvre du hockey bat son plein au Québec! Et quand on sait que le documentaire n’est pas tendre envers le gouvernement du Canada (et encore moins pour celui du Québec), on se demande très sérieusement s’il n’y a pas un peu d’opportunisme là-dedans : Radio-Canada a diffusé, donc paraît bien, démocratique, et tout et tout, mais la force de frappe de l’oeuvre se réduit à n’être pour ainsi dire qu’un pétard mouillé, pouin pouin, pouin…

Tous les Québécois devraient voir ça, point. Surtout les gens qui n’aiment pas beaucoup les autochtones. Je ne dis pas qu’ils vont plus les aimer, mais au moins ils vont comprendre un peu plus…

Ce que j’en ai compris, c’est que ces peuples sont les survivants d’un ethnocide tenu secret encore aujourd’hui. Et les grands coupables? La doctrine religieuse qui possédait anciennement le pouvoir, suivit par l’État qui leur donne des miettes aujourd’hui, afin de conserver le plus possible la totalité du butin : les terres et donc les ressources qu’ils pourraient en tirer pour se sortir de la misère.

Il y a un côté de moi qui se dit qu’ils devraient quitter les réserves au plus vite et se mêler à la population blanche pour sortir de ce marasme, mais en même temps cela serait injuste, ils étaient là avant les blancs. Et je n’en revenais pas de tous les voir déguisés en cowboys, écoutant du country et du western, parlant pour la plupart anglais et français, et ayant en plus beaucoup de prénoms et patronymes dans ces langues, alors que le cliché des « cowboys et des Indiens » est une dichotomie. Nous ne sommes pas loin du comble de l’assimilation, aussi bien pour eux d’embarquer complètement dans le bateau du 21e siècle… et avec cela, on comprend mieux l’extrémisme dans leurs rangs.

Ce que je pense, c’est qu’il y a bien assez de place pour tout le monde, et leur place est une prison de verre trempé.

(Photo : howlinhill)

L’auguromanie expliquée aux enfants…

La civilisation a fait de nous des monstres, suceurs de plaisirs et d’habitudes contre nature. Et je suis bien sûr du nombre, même si mon auguromanie (addiction au bonheur — ah! le bonheur d’inventer des néologismes!) me semble très modéré en présence des us et coutumes de mes concitoyens que j’observe du bas-fond de mon laboratoire virtuel. En Afrique c’est le sida qui fait des ravages, ici c’est l’auguromanie qui nous fait tourner en rond en nous clouant seulement un pied!

J’accuse donc les meneurs d’avoir mené la barque à leur image, celle de la rapidité, de la facilité, enveloppés des habits clinquants en or transmués en cravates multicolores, enserrés dans un carcan qui vient le moins possible de chez Moores… Et le mimétisme propre au peuple, par définition consensuel au niveau domestique, a bien fait le reste du travail. Nous voilà heureux d’être malade!

Aussi, je les accuse surtout d’avoir sauté par-dessus toute considération de risque extérieur : le plomb, le bisphénol A, les colorants artificiels, etc., qui parcoure le sang des enfants est une abstraction tant et aussi longtemps qu’un graphique à la baisse ne vient pas les secouer; l’abstraction étant hautement attractive dans les sphères éconocentriques. Ce sont les contrecoups, les effets secondaires de notre accoutumance, comme des plaques d’eczéma, et il semble que nous sommes loin d’en prendre note : ça nous pique à peine…

Tiens, pendant que j’y pense, est-ce que la famine mondiale actuelle serait un assez gros coup de réalité pour réveiller les dormeurs toute catégorie, ou le coup est carrément calculé dans ses moindres détails?

Avouez que ça serait assez incroyable, d’une invraisemblance à m’octroyer le titre de grand gourou du conspirationnisme pour avoir pensé que sciemment des groupes ont provoqué ce qui pourra être considéré dans le futur comme étant un génocide sans commettant direct, un crime contre l’humanité corporatiste, un laisser-faire idéologique. Mais comment réagir à toute cette misère provoquée quand on est auguromane, atteint de la première maladie psychologique occidentale, qui commence déjà à faire des ravages du côté chinois et indien, donc pris dans le tourbillon du bonheur le plus facile à obtenir, celui qui s’achète avec des devises?

Pour moi, ce billet est un pas de plus vers la guérison et le premier signe de guérison est bien sûr de se savoir atteint.

Mais une dernière question : pensez-vous l’être et à quel degré?

(Photo : WayneMethod)


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