Le merveilleux monde des blogues! Ça me passionne depuis que j’y ai mis le pied (tandis que l’autre est bien ancré dans la réalité). Un peu comme quand je jouais à World of Warcraft pour relaxer, pour ne plus penser au monde réel, au plancher des vaches, pour décrocher. Sauf qu’ici, au contraire, j’accroche au monde réel puisqu’il devient le centre de mon « jeu », de mes préoccupations, même si ça se passe principalement dans un monde virtuel où les poignées de main et les bisous laissent la place aux liens hypertextes.
J’ai trouvé très difficile (et je le trouve encore) d’avoir à marquer une frontière entre la virtualité et la réalité, juste pour gérer mes émotions devant ceux qui sont tellement loin (idéologiquement et physiquement) qu’ils ne pourraient statistiquement pas se retrouver dans ma vie sensible si ce n’était de ce monde informatique. C’est compréhensible et normal, ces fantassins viennent vraiment piquer au coeur de mes valeurs et, dans ma vie, il a été très rare que quelqu’un puisse le faire à ce point : je pense à une ancienne amie en particulier qui, à chaque fois que je l’ai croisée depuis plus de dix ans, en fait depuis l’incident, a été volontairement transparente à mes yeux parce que les paroles qu’elle avait dites ne peuvent à mon sens être pardonnées. J’ai le souvenir d’une transparence noircie au charbon, comme entourée d’une volée de moustiques en forme de cocon. Une espèce d’amertume que je n’ai pas ressentie souvent.
Je vois aussi dans ce système interactif des possibilités dues au côtoiement de la virtualité et des hypothétiques répercussions dans le monde concret. De la propension à la propagande politique masquée sous le couvert des identités interchangeables. De la manipulation-spectacle portée à son paroxysme jusqu’à l’apparition rédemptrice de règles communes.
J’en suis arrivé à des questionnements du genre, entre autres, grâce à l’anecdote du seul utilisateur anonyme à avoir laissé des commentaires sur mon jeune blogue. J’ai commencé alors à me poser la question à savoir si ça me semblait éthique de le faire. Le geste d’écrire son avis quelque part, même si ce quelque part n’existe pas réellement, devrait au moins demander le courage de se dévoiler minimalement, surtout si le propos est offensant ou porte à conséquence. Dans ce cas précis, pour moi, le problème était que l’anonymat de l’utilisateur me laissait sans repères, pratiquement nu comme un ver devant les probabilités d’analyses du sens et du pourquoi de cette intrusion dans mon univers. Au moins, devant un commentaire signé d’un surnom ou d’un nom, avec idéalement un blogue rattaché en lien à la signature, il y a moyen d’avoir des indices sur une personnalité, même si elle peut être fausse au bout de la ligne. Néanmoins, il y a quelque chose de plus confortant.
Ceci m’amène donc par ricochet à un plus large raisonnement sur une envisageable utilisation du net à des fins opportunistes. Alors, il y aurait, selon la liberté nominative, la possibilité de créer une multitude d’avatars qui pourraient devenir, à partir d’un seul utilisateur, un regroupement fictionnel, plausible et influent. Quelqu’un, avec beaucoup de temps, pourrait très bien le faire : ça serait comme la version web d’un psychopathe avec un trouble de multiples personnalités. C’est dans le domaine du possible. Mais, juste à y penser, j’en ai des frissons. La seule façon de contrer ce genre de phénomène serait que tout le monde puisse avoir accès aux adresses IP de tous les commentateurs (auquel serait lié un nom immuable), ce qui n’est pas le cas encore. Ou, également, la possibilité d’inclure sur le web des hyper modérateurs, vivants ou programmés, pour veiller à contrer ce genre d’abus d’influence, de marketing virtuel.
Tenez, encore plus tordu, imaginez un membre d’un parti politique, n’importe lequel des trois principaux au Québec, qui créerait deux personnalités soi-disant membres des partis adverses avec leurs blogues respectifs, avec toute la vie participative que cela comporte. Mais le but recherché par cette personne serait évidemment de déprécier les options adverses par la négative, c’est à dire en exposant ainsi de crédibles imbéciles à la lecture de tous, pour donner ces mauvais exemples comme preuve de la supériorité de son option. Ça serait assez machiavélique comme plan, et surtout, réalisable.
En fin de compte, je prône ici la néthique, et même plus : un système fiable pour être visible tout en étant protégé sur le réseau. Imaginez ce qui se passerait si une potion d’invisibilité était disponible pour tout le monde?
L’option anonyme devrait être enlever de tous. L’option anonymat est vide de sens et elle ne veut rien dire, la personne qui opte pour cette option choisi de ne pas se dévoiler, un peu. Au moins, un nickname donne une couleur, une façon de la retracer dans la blogosphère.
Le contrôle sur le web avec les adresses. Je suis contre, car j’ai aucune idée de l’utilisation des gens de mon identité, voire mes préférences web.
J’ai visité un blogue ce soir où il apparaissait une pub sur 30 minutes de sexes gratuits. L’auteur ne comprend pas la provenance. C’est ça aussi le web: plein de rapace pour faire de l’argent ou pour emmerder le monde…
Folliculaire, j’avoue que pour les adresses IP c’est problématique. Sauf que je crois que c’est déjà trop tard, nous laissons cette trace qui peut être attrapée par quiconque s’en donne la peine : il y a à coup sûr des programmes qui permettent de retracer cette information alors… pourquoi ne pas permettre que tous puissent la voir, de la même façon dont nous sommes visibles dans la réalité? Mais je comprends très bien ta réticence et ça me questionne aussi.
Peut-être que la solution réside dans l’utilisation d’une identité unique et inaliénable (en masquant l’adresse IP)?
J’ai longtemps hésité avant d’ouvrir mon blog aux commentaires, à vrai dire, ce n’est que depuis la mi-avril.
Je suis contre la divulgation des adresses IP et contre ceux qui signent « anonymes », libres à ceux qui ont leur blog d’accepter le message ou de le refuser.
Le blog peut facilement devenir un lieu de confrontation amicale, en particulier lorsqu’un athéiste invoque « des » paroles d’évangile pour appuyer ses dires et qu’un chrétien comme moi qui ne crois pas toujours à la doctrine de l’église lui donne la réplique.
Il est très difficile d’interpréter le ton et l’humeur du jour lorsque quelqu’un écrit son billet et la réplique qui suit.
je me demande toujours si à chaque phrase écrite, je devrais ouvrir une parenthèse pour y ajouter ( ceci est une farce ou ceci est un gag, une joke )
Antipollution, quelle belle démonstration vous faites (et ce n’est pas de l’ironie, hé hé!) du flou de l’écriture versus celle de la parlure en différé versus la promiscuité et l’échange de belles paroles dans le creux de l’oreille ou non.
Mais je ne peux m’empêcher de continuer la confrontation amicale sur le sujet religieux, car vous semblez vouloir me titiller encore sur l’inexistence de quelques valeurs spirituelles (en partant de la synonymie — réelle ou non —, entre l’athéisme et le matérialisme) qui pourrait m’habiter (et je mets des gants de boxe ultrarembourrés pour ça, ah!). Ça peut continuer longtemps comme ça si vous insinuez (est-ce que vous l’insinuez, en fait?) que je devrai trouver autre chose que la Bible pour y piquer des formules spirituelles même si elles me vont comme un gant, justement? Dommage, ces formules sont tellement parfaites, vous en êtes la preuve… (Ça, c’est vraiment une blague, même si elle manque assurément de pipi caca, hé hé!)
Non, mais sans blague, je comprends bien que tu es (ou que vous êtes? — je choisit pour l’instant le tutoiement, même si ça pourrait vous paraître impoli… hé hé!) contre la divulgation de l’adresse IP et les « anonymes », mais qu’est-ce que tu penses de l’imposition d’une identité, d’une signature unique? (Mais j’avoue qu’un système du genre pourrait être difficile à instaurer…)
M, L’Éveillé,
Bien sur, vouz ( c’est Baird qui parle ) pouvésse piger dans les textes bibliques surtout lorsque qu’ils vouz vont comme un gant.
La religion a de dos très large, et l’homme est faible, donc il est plus facile de s’en prendre à la religion. Est-ce que cette dernière phrase vous titille assez à votre goût ? Oups…farce,joke!!!
Coudonc, nous sommes des vrais boute-en-train!
Génial,
Je suis AJM, blogueur français, et….la politique à donf (fond) comme on dit ici chez nous.Je viendrais régulièrement vous rendre visite et, je vais probablement mettre vos liens sur mon site.
La néthique ? Très important comme sujet.
@+
@antipollution, j’ai participé aussi à la discussion, va lire sur le post avant celui là. Au plaisir d’échanger, sans s’achaler!!
Eh bien cher AJM, j’irai vous rendre la pareille prochainement.
Vive le bon voisinage planétaire!
Salut Renart ! Quel excellent billet…
Je me suis prêtée au jeu de l’usurpation d’identité, vois le lien associé à mon (faux) pseudo, hi hi ! J’avoue que je n’avais pas pensé à tout ce que tu évoques, mais en y pensant bien, quelqu’un pourrait s’amuser à s’identifier comme, je sais pas moi, MisterP ! Et créer un blogue sous le même pseudo ! Tu imagines le bordel possible ?
Ou encore un blogueur vraiment de mauvaise foi pourrait modifier tous les commentaires publiés sur son blogue… Comment prouver par la suite si les commentaires écrits en notre nom sont les nôtres, d’une part, et n’ont pas été modifiés, d’autre part ?
Tout repose sur la bonne foi mon ami, la foi ! Sur la foi en notre nouveau Dieu l’Internet 😉
Au sujet des adresses ip, pour moi ça correspond justement un peu à ce concept d’identité unique. D’un côté ça effraie de savoir qu’un site Internet «espionne» en quelque sorte mes habitudes de navigation (si j’y retourne ou pas). Enfin, cette adresse ne donne tout de même pas l’adresse «physique» de quelqu’un alors… Aussi je me dis que si un utilisateur malveillant sème le trouble sur Internet, il y a au moins cette possibilité de dénoncer l’imposteur aux autorités ! Ceci me rassure un peu quand même, cette possibilité de ratracer ces fauteurs de trouble…
Moi ce qui m’énerve en ce moment, ce sont justement ces pop-ups de schnoute de plus en plus fréquents sur bien des sites. À commencer par Anti-Souverainistes, ce blogue a été ma pire expérience (pop-ups de pubs Viagra). Mais le principe est simple, tous les widgets «gratuits» que nous ajoutons à nos blogues en code script sont susceptibles de mettre la sécurité des utilisateurs en péril. Certains fournisseurs malveillants «vendent» les données de leurs utilisateurs à des entreprises, lesquelles peuvent installer quantité de cookies (spy méchants !) sur les ordinateurs des visiteurs.
Folliculaire, l’exemple que tu as donné en démontre le fonctionnement. Jette un oeil à tes cookies, tu pourrais être étonné des trucs étranges qui y sont logés (j’ai d’ailleurs laissé une longue explication sur le blogue auquel tu fais référence)…
Bref, nous sommes si peu à l’abri ! Il faut donc user de prudence, d’une part, et se renseigner le plus possible, d’autre part… sans devenir complètement parano, hé hé !
Alors, Renart, m’as-tu démasquée ? lol
C’est vrai que certains se servent de l’anonymat pour insulter les autres et/ou se congratuler eux-mêmes.
Mais d’autres se permettent un vocabulaire peu amical et s’en défendent sous prétexte qu’ils signent de leur vrai nom, et qu’ainsi ils « s’assument ».
Le fait d’être sois-même derrière un pseudonyme minimise un peu l’effet des attaques personnelles, surtout lorsqu’elles ne sont pas méritées.
Comme bien des choses, je crois que la solution réside dans la bonne volonté des gens.
Tu as raison sur toute la ligne, Gradlon. Malheureusement, il n’y a pas que ça qui dépends de la bonne volonté des gens… Il y a pire que les petites chicanes virtuelles.
La plume, je n’avais pas pensé à ça : que l’on pourrait changer les commentaires et faire dire n’importe quoi à quelqu’un! Au moins sur certains blogues, il y a moyen d’effacer soi-même un commentaire que l’on a laissé. Sauf que de commencer à vérifier tous nos commentaires… Il reste encore la foi!
Excellent billet Renart, qui m’a glissé entre les doigts…
Ma conception du blogue, c’est de laisser parler tout le monde et qu’ils disent ce qu’ils veulent: ceux qui trollent finissent par se ramasser tout seul dans leur coin…
Ceci dit, si tout le monde pouvait se respecter ce serait l’idéal!