Toute l’histoire entourant le blogue d’Élodie Gagnon-Martin et de sa fermeture aura brassé beaucoup de questions dans la blogosphère. Une de celle-là concerne les pseudonymes. Pour avoir moi-même un pseudonyme, je me suis fait harceler à un moment donné par un blogueur et je me suis défendu de révéler mon vrai nom parce que je considérais avoir cette liberté (tiens, je te fais un peu de pub mon Danny, même si je n’ai pas pris la peine de lire ton billet sur moi, car je connais tes arguments par coeur…). Quand je me suis vu l’opportunité de pouvoir publier un texte au journal Le Devoir, j’ai décidé de m’abstenir de le dévoiler, même si cela voulait dire que mon texte serait refusé. Mais, devant toute cette pression et après avoir pesé le pour et le contre, je pense que je devrais être transparent et indiquer mon vrai nom pour appuyer le sérieux de ma démarche de blogueur à tendance politique, même si je ratisse quand même assez large. Mais avant, j’aimerais expliquer le pourquoi de ce pseudonyme.
Au départ, j’ai un projet de musique, en solo, depuis environ six ans, et j’ai commencé à écrire mon roman presque au moment. Le nom de mon projet musical était Lunatique et le nom du personnage de mon roman était Renard, ce qui venait d’un flash que j’ai eu à l’âge de 16 ans (j’ai maintenant 36 ans) Et, autre anecdote, je me disais que je nommerai mon enfant, si c’est un garçon, de ce nom plus tard : mon roman a été le plus gros projet que je mené à terme alors…
Avec l’avènement de MySpace, j’ai décidé de m’ouvrir une page et d’y mettre quelques compositions. Quelques mois plus tard, un usagé québécois de MySpace m’envoie un message me spécifiant qu’il utilise le pseudonyme Lunatique depuis quelques années, qu’il a sorti quelques albums sous ce nom, qu’il a une émission de radio et qu’il aimerait bien que je change. Pour faire court, j’ai décidé de changer de pseudonyme.
Donc, après quelques cogitations, j’ai trouvé Renart, tiré bien sûr du Roman de Renart, mais surtout en lien avec mon personnage de roman, Renard, pour le différencier par la finale du « T ». Et je trouvais bien drôle le lien que j’ai trouvé avec les jumeaux Dupond et Dupont, des aventures de Tintin, alors que Renard est mon alter ego. J’ai fait quelques recherches sur le net pour voir s’il n’y avait pas d’autres artistes avec ce nom et j’en ai trouvé un du nom de Maître Renart ou Renard : un chansonnier. Alors, j’ai décidé de faire de Renart un prénom en ajoutant un nom de famille, pour bien me distinguer de tout autre goupil (tiré de wikipédia : Jusqu’à la fin du XIXe siècle et dans de nombreux dialectes français, cet animal (le renard) est appelé goupil.). Après avoir beaucoup cherché, je me suis rappelé que je songeais parfois à écrire mon nom de famille, Léveillé, de cette manière : L’éveillé. Résultat : Renart L’éveillé. Je trouvais que ça sonnait bien, comparativement à mon vrai nom qui est un peu drabe. C’est aussi simple que ça! Et tant qu’à faire, j’ai décidé d’en faire mon nom de plume, et j’ai donc signé mon roman de ce nouveau nom.
Si vous avez remarqué, il n’était même pas encore question de blogue. Alors quand j’ai commencé à écrire sur le blogue de Patrick Lagacé, j’ai évidemment signé de ce nom de plume. Il va sans dire que j’ai continué avec cette même signature quand j’ai ouvert mon blogue. Donc, pour ma part, je ne me suis jamais caché derrière ce pseudonyme : quand je ferai des spectacles, ou si possiblement mon roman est édité et que je participe à un lancement, je serai disponible et en public pour quiconque voudra me rencontrer en vrai (et me lancer des tomates, s’il y a lieu). En conséquence, je ne ferai pas un Réjean Ducharme de moi-même, même si l’anonymat artistique est évidemment tentant pour plein de raisons que je n’élaborerai pas ici. La seule raison pour laquelle je ne voulais pas donner mon vrai nom, c’est que je n’en voyais pas l’utilité. Est-ce que Jean Leloup (qui maintenant assume son vrai nom : Jean Leclerc), Nelly Arcand, Stephie Shock, Mylène Farmer, Dominique Michel, etc., pour ne nommer que ceux-là, sont moins crédibles parce qu’ils utilisent des faux-noms? Non. Mais ç’a l’air que le monde sérieux de la politique fait fi de ce genre de démarche…
Alors, pour être certain de ne pas nuire à ma crédibilité de blogueur, j’abdique, je vais maintenant l’indiquer dans mon profil Blogger pour quiconque veut le savoir.
« …comparativement à mon vrai nom qui est un peu drabe. »
Ben moi quand je tappe mon nom sur Google j’obtiens 27 900 pages et vous seulement 134 (je ne suis l’homonyme d’aucune célébrité et peu de pages se réfèrent à moi ou à un seul de mes homonymes). Alors coté nom drabe je vous bats!
Intéressant Renart, comme d’habitude!
Pour ma part, je maintien et je signe! Je n’ai aucune allégeance à un parti politique, alors je ne vois pas l’intérêt. Sous mon vrai nom, je suis googlé, alors il n’est pas question de gommer les deux ensembles pour diverses raisons. Également, mon texte sur le suicide me vaut mon lot de courriels pro-suicide. On ne sait jamais sur quel fou on peut tomber!!!
à chacun ses raisons ou non de dévoiler son nom. Le cas Pierre Morin, quant à moi, devrait plus faire réfléchir les politiciens qui se cachent derrière un nickname. S’il y en a d’autres.
pour moi il n’est pas question que je dévoile mon vrai nom sur mon blogue, même pas mon prénom parce que
Primo il y a des gens qui ont vriament rien à faire de leur vie et s’ils décident qu’ils causent du trouble à quelqu’un rien ne les arrêtte et s’ils savent ton nom c’est bien plus facile de faire du trouble
Secundo un des avantages de la blogosphère est justement le quasi anonymat alors pourquoi revenir avec le Dit moi ton nom abolument sinon je ne joue plus
@ Folliculaire c’est toujours troublant de voir les réactions que l’on peut recevoir suite à un billet que l’on pense innofensif à prime abord
M. l’Éveillé, que vous bloguez sous Renart ou sous Pascal ne change rien pour moi, votre crédibilité n’est ni augmentée ni diminuée.
Est-ce que le nom de Jean Charest vous dit quelque chose ? Est-il plus crédible parce qu’on connait son nom ?
De mon côté, plein de gens connaissent ma véritable identité. Je ne m’en cache pas, mais je ne le crie pas sur tous les toits non plus. Cependant (bien qu’il n’a pas été créé pour le blogue) je trouve que le pseudo Inkognitho a sa place. Ça me donne un nom d’artiste (et artiste ici est un bien grand mot) ; ) Je pourrais signé Aimé D’amours (ce n’est pas mon vrai nom) et personne ne s’en offusquerait.
Zut.
Quand j’ai cliqué sur le lien vers ton profil, cet après-midi, Blogger m’a renvoyé une erreur… puis, étrangement, je me suis senti soulagé.
Je m’envenais te dire, ce soir, que je ne connaissais toujours pas ton prénom et que j’aimais mieux ça comme ça…
Puis, je suis tombé sur le commentaire d’AntiPollution.
[soupir]
🙂
J’avoue avoir eu une petite pensée pour toi Renart, au moment de l’écriture de mon billet.
Et ton cas m’a beaucoup fait hésité à publier. Si le médium des blogues permettait de plus longs bilets, j’aurai probablement jouer dans la nuance.
Je me disais: Oui mais il en existe des pseudo crédible, qui n’abuse pas de leur statut.
Ils ont construit leur propre identité parallèle mais on n’y sent pas de mauvaise intention, on a même l’impression que c’est eux ! Ils sont intègres dans tout ça.
Tu étais un de ceux-là, et le fait que des artistes ont effectivement des pseudos fait réfléchir, mais au bout du compte, quand ta face est à la télé, c’est dur de te faire passer pour un autre.
Pour ma part, tu restes Renart et tu restes crédible.
Ce bref réveil,
je ne suis pas du tout ravi de vous battre sur ce point… hé hé! Surtout que le hasard fait parfois mal les choses.
Folliculaire,
merci, mais je me suis peut-être un peu trop senti interpelé par toute cette histoire. L’histoire du Devoir m’a un peu donné la limite de la perception extérieure par rapport au sérieux d’une démarche de blogueur. En même temps, je ne crois pas que ça change grand-chose…
Y-man,
« Primo il y a des gens qui ont vriament rien à faire de leur vie et s’ils décident qu’ils causent du trouble à quelqu’un rien ne les arrêtte et s’ils savent ton nom c’est bien plus facile de faire du trouble »
Je peux t’avouer que j’étais content d’avoir un pseudo pour ça. J’espère dormir aussi bien qu’avant…
Antipollution,
très bonne analogie sur Jean Charest!
Inkognitho,
un nom, un pseudo, à la base, ce n’est qu’utilitaire de toute façon. Et moi je n’utiliserai pas plus mon vrai nom, seulement si j’y suis obligé (pour une future publication dans Le Devoir, par exemple…).
Alain B.,
bof, c’est plus anecdotique qu’autre chose. 😉
Tétoine,
ton billet a participé très minimalement à cette prise de décision, j’y songeais depuis l’épisode du Devoir. Alors merci d’avoir pris un peu de temps pour me spécifier ça, c’est très gentil de ta part!
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Merci à vous tous pour votre participation à ce blogue!
Hey ! toujours agréablemetn suprise de lire des billets uintéressants 🙂 qu’est-ce que tu sous entendais ddans cette parenthèse : « une de celle-la concerne les pseudonymes » ? ej te souhaite une bonne continuaion !
Papa,
dans la blogosphère, surtout politique et d’opinion, il y a un clivage entre ceux qui dévoilent leur vrai nom et ceux qui ne le font pas, surtout au niveau de la perception des médias, depuis l’histoire d’Élodie (que je relate au début du texte). Et, pour m’assurer de bien faire comprendre le sérieux de ma démarche, j’ai dû donner mon vrai nom. Ce texte a été écrit pour se faire.
Le Roman de Renart. Ben oui! évidemment.
J’aime l’explication, le cheminement qui vous a amené vers votre pseudo, fort joli. J’aime beaucoup également le sous-titre: carnet résistant. J’aime qu’on trouve une contre-partie au mot « blog » qui, même francisé, sonne utilitaire. Et avec ‘résistant’, cela donne le ton.
Je ne sais pas si vous connaissez mon carnet?–il y en a tellement… C’est « Pommes d’Adam » J’aimerais bien changer l’adresse internet de ce carnet pour le titre du carnet, comme vous afin d’enlever la désignation actuelle.
Revenant au sujet, je constate que, dès le début de mes interventions dans la blogosphère, je répugnais à signer autrement qu’avec mon nom. Je me disais: J’assume tout ce que je dis, je peux vous l’écrire partout si vous voulez et voici mon nom. Quelques mois plus tard, quand j’ai eu mon propre carnet, il m’est arrivé de signer du nom de mon carnet « Pommes d’Adam »… mais je trouvais ça… je ne sais pas… ridicule? détourné? spécieux? J’ai laissé tombé assez vite.
Il y a également le rapport avec quelque chose d’extérieur à moi. Ce carnet n’est pas moi. Je suis l’auteur qui l’alimente, certes, mais je ne suis pas ce carnet. D’où la distinction entre l’auteur et sa création. D’ailleurs, sous « auteur », je commence d’aplomb en me présentant, c’est quoi déjà? ah oui: Bonjour, je m’appelle Denis Thibault et voici mon carnet web. Quelque chose du genre!
Quand je commente, comme ici, je signe désormais: Denis T.
Rien d’autre à ajouter pour le moment!
Bonjour Denis!
merci pour ce commentaire!
Je ne connaissais pas votre carnet (j’aime bien blogue aussi!) mais je viens de l’ajouter à mon agrégateur, alors sûrement à une prochaine fois chez vous ou chez nous!
Je suis ravie de connaître enfin l’histoire de ton pseudonyme 😉
Je me le suis toujours demandée! Enfin, une bonne explication! Merci! 🙂
Super soeurette!
😉