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Un dinosaure dans la blogosphère

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Dans ce monde virtuel, malgré une veille assez large, malgré des alertes Google, malgré la technologie de notification des liens entrants, l’humain est toujours utile. C’est qu’à la suite de mon premier billet en lien avec le suicide de Nelly Arcan, quelqu’un est venu m’indiquer qu’un autre commentateur, qui signait « Georges Fedorov », était en fait Maurice G. Dantec, romancier (surtout de la science-fiction) et essayiste (dans la mouvance conservatrice — il « défend ouvertement le rétablissement de la peine de mort au Canada »). Mais à la base, pourquoi avoir endossé cette burqa anonymisante au lieu de commenter courageusement et ouvertement?

Autre bavasserie de l’utile humain : l’écrivain a pondu, suite à son séjour en mes terres (hé hé!), une galette (objet de forme ronde et plate) où il vise mon blogue et/ou moi et/ou les gens qui nous regroupons ici pour discuter. Et la répétition des « et/ou » n’est pas une tentative stylistique, tout ça me fait encore barboter en pleine confusion…

Lisez plutôt :

Le premier mensonge que la société québécoise post-modernisée est en train d’élaborer, c’est qu’elle n’est absolument pour rien dans cette « mort volontaire » (c’est en effet le mot juste), et surtout qu’il s’agit là de la « mort d’un être humain », entendez : comme tous les autres.

Un « être humain » comme vouzémoâ, avec ces pulsions maladives, ces problèmes personnels et professionnels, relationnels et intimes, bref, ce mensonge a pour but d’ôter toute singularité à ce qui fore le mystère du suicide d’un écrivain. Car c’est en tant qu’écrivain (sic) que Nelly Arcan a été « suicidée » ; comme le dit fort justement, et dans une perfection lapidaire, une certaine CalamitySandrine sur un blog québécois (1)  où j’ai vainement tenter de discuter, « on l’a tuée de sa propre main ». Mais comment cette société, qui a produit les conditions suffisantes et nécessaires à l’émergence puis à la disparition d’un tel écrivain (sic), aurait-elle le cran de se regarder bien en face, dans le miroir de ses constantes trahisons ?

Le blog en question est à ce titre tout à fait représentatif de cette tendance, j’oserais dire cette force d’attraction collective vers la pop-psychanalyse, l’humanisme new-age, l’égomanie consensuelle et le syncrétisme post-moderniste, on est ici pour verser quelques larmes, en précisant parfois que l’on n’a rien lu d’elle (quel intérêt, en effet, s’agissant d’un écrivain) et s’offusquer dès lors que l’on ose remettre en question le « modèle québécois », qui est précisément le seul et unique responsable de cette mise à mort dont il s’agit de supprimer toute la singularité en la mixant aussi vite que possible dans le « moule démocratique ». Cet appendicule de la sphère internet aura forgé sans le savoir la nécessité d’écrire ce texte, tout autant qu’il aura servi de test « en temps réel » des formes diverses et variées qu’a prises le néo-conformisme démocratique. Pour un blog se dénommant sans rire « carnet résistant », c’était disons… cohérent avec l’époque.

Et, en fin de texte :

1- Il se reconnaîtra assez vite sans que j’ai besoin de le citer.

Et là, je viens de relire ses commentaires à la suite de mon billet et je crois comprendre que l’homme n’est pas loin d’être un analphabète du web 2.0 (une preuve de plus, il publie ses billets sur un site statique) :

Vous n’êtes pas le seul blog dans ce cas

Je pouvais bien ne pas comprendre : pour lui, il semble que mon blogue est une entité fermée, un système, pas un espace de diffusion de mes productions et surtout, d’interaction libre. En vérité, ce n’est pas un monolithe idéologique : des gens avec des avis très divergents viennent croiser le fer ici, mais il a réussi à tous nous mettre dans le même panier. Il n’a pas compris que la blogosphère, dont je fais partie, mais pas lui (et c’est bien son droit), est un ensemble de paniers percés (dans le sens que tout est mis en place pour que l’information circule), et surtout, sans agendas.

Et j’en arrive à cette conclusion parce que je n’ai pas théorisé au sujet de ce suicide dans mon billet, non plus en commentaire. Je me suis repris un peu dans mon deuxième billet, mais je ne crois pas qu’il l’ait lu, puisque j’ai bien mis l’emphase sur le fait que je crois (comme lui — enfin, en partie) que ce suicide est singulier (surtout au niveau de ses répercussions dans la société). Alors, comment peut-il pointer le « cas » de mon blogue si le principal intéressé (moi) n’a, pratiquement, que lancé le sujet? Parce que Renart L’éveillé n’a été seulement qu’une petite crotte dans son calcul. En conséquence de quoi, je me sens nullement insulté, juste intrigué, comme devant un grand puzzle dont je n’aurais pu voir le résultat final dans sa totalité afin de me guider (et le pire, c’est que ces casse-têtes existent, j’en ai déjà donné un à Douce).

Aussi, comment dois-je comprendre sa notice de fin de texte où il m’annonce que je vais me reconnaître « assez vite »? Pensait-il avec une assurance disproportionnée que je suis un de ses lecteurs assidus? Désolé, mais ce n’est pas le cas. Si ce n’avait été du porte-panier qui est venu m’annoncer la grande nouvelle, il aurait écrit quelque peu dans le vide… (Tout cela m’a quand même fait penser d’ajouter « carnet résistant  » à mes alertes Google, je l’en remercie). Et, pendant que j’y pense, justement, qu’est-ce qu’il a bien pu vouloir dire par « se dénommant sans rire « carnet résistant », c’était disons… cohérent avec l’époque. »? (Si je puis l’expliquer rapidement, en choisissant « carnet résistant » je voulais jouer avec la dichotomie entre l’image — humoristique — de la solidité matérielle et la résistance abstraite, plus explicitement au simple fait de ne pas céder au silence confortable — donc, objectivement, M. Dantec aurait pu nommer son propre site de cette manière et cela aurait été très logique, puisque, même s’il ne se réclame pas de la même pensée que la mienne, nous avons en commun quelque chose comme un désir de sortir la tête de l’eau pour voir où le courant va — ce que j’ai l’impression de partager avec la majorité de la communauté virtuelle, enfin, celle que je côtoie le plus…)

Encore plus, j’aimerais comprendre d’où il tient que mon blogue est représentatif de la « pop-psychanalyse », de « l’humanisme new-age », de « l’égomanie consensuelle », du « syncrétisme post-moderniste » et du « néo-conformisme démocratique ». Serait-ce moi qu’il vise, ou l’ensemble de l’oeuvre, incluant les contributions des autres blogueurs et simples commentateurs? J’opte toujours pour le deuxième choix, et ça me semble complètement surréaliste, comme je le soulève dans mon titre. Le dinosaure arrive avec ses gros sabots, cependant myope comme une taupe.

Et comme la vie est souvent faite de beaux hasards, je suis tombé plus tôt via Twitter sur un très bon billet de Thierry Crouzet où il arrive à la conclusion que les critiques assassines du web que fait le philosophe Alain Finkielkraut sont finalement basée sur sa non-maîtrise de l’outil :

Finkielkraut finit par avouer qu’il ne sait pas surfer, qu’il ne sait pas se servir de l’outil… et que tout son discours ne fait que révéler sa peur et son ignorance. Il aurait pas pu commencer comme ça notre philosophe. « J’ai la trouille, j’y comprends rien, j’ai l’impression que le monde que j’aime fout le camp. » Au lieu justement de nous parler de lui, de ses tripes, de ce qui à la limite n’est pas information, il tente de construire un discours vide car il n’a pas l’expérience de ce dont il parle. Il évoque l’ascèse, l’étude. Mais sait-il vraiment ce qu’est l’ascèse, sait-il ce qu’est une véritable expérience philosophique ?

Je ne dis pas que Maurice G. Dantec est ce genre de dinosaure là, ce serait trop simpliste. Et même insultant pour lui, étant donné le gouffre idéologique qui les sépare. Finkielkraut manque de référents pour appuyer sa critique, Dantec devrait s’exercer à référer et à référencer…

Un marteau ne peut pas fracasser un crâne de lui-même, il lui faut une intention et surtout un corps mouvant pour l’arracher à la gravité.

Ajout :

Citation de Noam Chomsky (gracieuseté de Lutopium) :

Les intellectuels ont un problème: ils doivent justifier leur existence… La plupart des choses qui sont comprises, à part peut-être certains secteurs de la physique, peuvent être exprimées à l’aide de mots très simples et dans des phrases très courtes. Mais si vous faites cela, vous ne devenez pas célèbre, les gens ne révèrent pas vos écrits. Il y a là un défi pour les intellectuels. Il s’agira de prendre ce qui est plutôt simple et de le faire passer pour très compliqué et très profond. Les groupes d’intellectuels interagissent comme cela. Ils se parlent entre eux et le monde est supposé les admirer, les traiter avec respect, etc. Mais traduisez en langage simple ce qu’ils disent et vous trouverez bien souvent ou bien rien du tout, ou bien des truismes, ou bien des absurdités

Sur le slogan de JF Plante : « liberté, choix, famille »

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Un billet sur Buffet complet relate que la candidature de Jean-François Plante pour la chefferie de l’ADQ battrait de l’aile puisqu’il « peine à réunir les signatures de membres du parti nécessaires ».  Donnons-lui le bénéfice du doute, mais quand même, je n’ai pas pu m’empêcher d’ajouter à ce billet une ancienne caricature de lui qui, s’il n’arrive pas à ses fins, sera assez représentative, avouons-le.

Le blogueur Lou Skannen soulève aussi le choix du slogan « liberté, choix, famille » que le principal intéressé, M. Plante, admet lui-même sur son site-blogue qu’il est dérangeant pour plusieurs. Je ne sais pas pour les autres, mais pour ma part c’est le terme « famille » qui me dérange le plus là-dedans. Pourquoi? En tout cas, pas parce que je trouve que la famille n’est pas importante, au contraire : comme vous le savez, je suis nouveau père et je me suis rapproché géographiquement de ma famille biologique (j’ajoute « biologique » puisque je veux faire ressortir que le terme « famille » peu se décliner en plusieurs variables, au choix…). Et je sais pertinemment que ce qui est bon pour moi ne l’est peut-être pas pour d’autres.

Prendre la peine de pointer la valeur familiale donne une impression de conservatisme qui ne me plaît pas, surtout quand elle est précédée par les valeurs de liberté et de choix. Ce n’est pas clair : est-ce que la liberté handicape ou magnifie le concept de famille? Si elle doit le magnifier, pourquoi prendre la peine de l’indiquer, puisque par cela la valeur familiale devient ainsi commune à tous? Mais je ne doute pas que « famille » soit, dans ce slogan, un instrument pour faire ressortir son sens traditionnel. Ça me surprendrait fortement qu’il ait pensé aux couples homosexuels en concoctant son slogan…

Alors, avec cette finale conservatrice, on en vient à penser que les valeurs de liberté et de choix en sont fortement entachées. À la base, je ne crois pas en l’instrumentalisation du concept de liberté pour vanter une option politique, puisque sa définition est trop sujette à interprétation. Je ne me considère pas moins libre parce que ma conception de la liberté ne cadre pas avec celle d’autres personnes avec lesquelles j’ai des opinions divergentes, à différents degrés. C’est pour moi un vol métaphorique que de se peinturer ainsi de la liberté.

Pour ce qui est du choix, c’est un terme qui de toute façon se retrouve dans la définition de la liberté. Est-ce qu’il a ajouté ce terme pour sa définition ouverte, ou pour celle qui implique la qualité (« Ensemble de choses choisies, sélectionnées en fonction de leur qualité. »)? Parce que si c’est le deuxième choix, on comprend alors où il veut en venir en y accolant le terme « famille »…

Quoi qu’il en soit, j’aimerais bien que Jean-François Plante vienne s’expliquer ici. Avec la magie du Web 2.0, ce n’est surtout pas impossible.

Marketing Web Bixi : bien ou mal orchestré?

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Je viens de faire paraître un billet sur « L’événement sur le web » au sujet de la polémique autour du faux-blogue et du service Bixi. Et je vais ajouter ici mon petit grain de sel d’opinion.

Je ne sais pas trop de quel côté pencher quant à la question de l’éthique. Nous portons tous une sorte de masque sur le web, et le doute et la confiance sont les deux extrêmes d’une corde qu’on a le choix de se mettre ou non au cou, comme collier ou comme laisse… Autrement dit, ne pas trop cultiver le doute pour que pousse la confiance. Conséquemment, il est certain que cette traîtrise donne du poids au doute. Mais le web n’est pas intégré aux moeurs comme la télé et la radio, alors ça minimise la portée.

Pour ma part, je n’ai pas été un lecteur floué par cette fiction qui proposait de la réalité. Donc, il n’y a rien de viscéral dans mon analyse. Ce que je constate premièrement, c’est qu’il y avait quelque chose de mal orchestré. On parle de trois protagonistes, mais combien y avait-il de personnes dans l’équipe qui a monté le coup? Sûrement au moins un qui s’occupait de la rédaction! Pourquoi ne pas simplement lui avoir demandé de signer ses textes? L’authenticité du web peut bien se passer d’une variation à trois sur un même thème…

Mais bon, pragmatiquement, cette controverse va de toute façon donner les fruits escomptés, comme toute bonne pub doit le faire… Et puis, qu’est-ce qui nous dit qu’au contraire tout ça n’est pas simplement orchestré de main de maître? Qu’on s’est arrangé pour semer un chemin de caillou fluorescent pour que Patrick Lagacé finisse par sortir l’histoire, tant qu’à y être! En fait, quel timing, vous trouvez pas? Juste un tout petit peu avant le lancement. Ça laisse songeur.

Je serais curieux d’avoir plus de détails sur l’enquête…

Màj :

On m’a aiguillé sur un billet qui va dans le même sens que ma conclusion. Surtout, les commentaires sont assez éloquents.

Le web n’est pas que froid, pour ne pas dire glauque…

Avril / Caroline Guay ©

À vrille

il faut se rendre à l’atome de tout
à l’évidence du point
tout converge sur un chemin doux

elle vibre naturellement cette sphère
bioaquatique
elle rencontre son centre en arabesques incisives

je n’ai qu’à voguer
qu’à joindre les bouts de ficelles
les roches que je sème prennent des formes de mystère

tourner en rond à un goût sucré

du dehors au dedans la course est variable
tout se touche et se répète dans l’éclosion

il y a des naissances
des délivrances et surtout le corps qui explose
la suite est à suivre comme le temps fou

ça me lance
ça me va et ça me vient
c’est ça et c’est autre chose
c’est ce qu’il y a en dedans qui veut sortir

ce mandala est une trampoline

donc
ce qu’il y a de plus merveilleux est ici à venir

(Dessin : Caroline Guay ©)

_____________________________________

Quiconque croit que le web est impersonnel devrait lire ce qui suit. Je m’inspire d’un billet de MFL du blogue Regardez la musique pour dire tout haut que les liens amicaux virtuels ne sont pas moindres que ceux qui sont habituels. Ils sont simplement différents et n’ont pas besoin de la preuve du toucher et des regards réciproques pour s’épanouir. La réalité change à la seconde et nous devons nous ouvrir aux possibilités (enfin, je le prône bien subjectivement), sans bien sûr nous jeter dans le vide les yeux fermés…

Donc, aussi, le poème plus haut est une autre preuve du positif de la virtualité. Mon ami CarolineG a pondu un billet très intéressant au sujet de l’inspiration et, au gré de la discussion, j’ai repensé aux mandalas qu’elle dessine et lui en ai glissé un mot, pour illustrer que l’inspiration est souvent inscrite dans un système : pour sa part, le système du mandala où on part du milieu pour construire le dessin en ajoutant des couches. Et ça lui a donné l’idée d’inverser le processus et de construire un mandala en commençant par l’extérieur. Le résultat trône en haut de ce billet!

Et moi, ça m’a donné le goût de faire un retour d’ascenseur, de m’inspirer du dessin que je lui ai partiellement inspiré pour écrire ce petit poème. Ce n’est pas plus compliqué que ça!

Vive l’interactivité!

Fear of a blog planet

Le terme « blogue » a été entendu, dixit la bouche de François Avard, par environ 2 millions de personnes à Tout Le Monde En Parle dimanche dernier. De quoi se réjouir? Pas vraiment, surtout que grand-papa Bougon faisait seulement allusion à la fausse catégorie « blogue » (donc pas du tout à nous), celle qu’il connaît par coeur, pour y avoir été impliqué avec Ici-Canoë-Quebecor (sûrement un peu à contrecoeur), celle des chroniqueurs professionnels enrubannés de force au Web 2.0.

Quand on te demande de créer l’illusion de dialoguer et d’interagir, et que tu te satisfais amplement du lien de confiance qui te permet de payer ton loyer, il y a un risque nauséeux.

Je pense à Martineau qui, dès le départ dans son aventure « blogue », avouait se foutre totalement de l’avis de ses lecteurs (ça m’avait marqué, car quand j’ai lu ça je commençais à m’intéresser aux blogues — pas encore aux vrais par contre…). Je pense aussi à Pierre Foglia qui se plaignait que ça l’emmerdait royalement de recevoir des lettres de ses lecteurs, surtout ceux qui n’étaient pas d’accord avec lui (il me semble que c’était même en plus un thème récurent voilà quelques années). Je pense qu’il y a un monde qui sépare le blogueur du chroniqueur, même si le premier emprunte beaucoup au deuxième…

Imaginez justement un Foglia interagir totalement avec un Martineau comme je discute littérairement, parfois assez solidement, avec mon ami Eric Bondo, l’homme derrière le blogue L’équilibriste. Et je ne fais surtout pas de mauvais jeu de mot (ou plutôt de nom), ni de comparaison boiteuse, ni de jugement de valeur, au contraire, peut-être qu’un choc des chroniqueurs de la sorte me donnerait le goût de me remettre à Martineau, le temps d’une réflexion ou deux.

Blogue est synonyme de, et rime avec, dialogue, c’est pas pour rien! Quand on enlève la dialogique du blogue, il ne reste qu’un outil sans vie, que des possibilités en déficit, qu’une exposition de textes annotés par le lectorat. Et j’ose espérer que nous allons un peu plus loin que ça!

En parlant de chroniqueur, je viens de me faire totalement surprendre (pas tant que ça dans le fond…) par le dernier billet de Steve Proulx qui, par son titre, pose la question : Trop de blogues? Il relate une étude qui arrive à quelques conclusions, dont celles que les « textes sont davantage lus sur Internet que dans les versions papier des journaux et ce, peu importe leur longueur » et que les gens « posaient peu les yeux sur les blogues ou le contenu multimédia. » Soit. Jusqu’ici tout va bien.

Et il répond à la question de son titre en s’appuyant sur l’opinion de la chercheuse Sara Quinn qui croit « qu’il y a trop de blogues ». Et la dernière phrase citée m’apparaît assez obscure : « On pense que les lecteurs veulent savoir à tout prix ce que les autres pensent. » Premièrement, qu’est-ce qu’il y a de mal là-dedans? Et, si les « lecteurs veulent savoir à tout prix ce que les autres pensent », pourquoi alors les lecteurs posent-ils « peu les yeux sur les blogues »? Encore une petite dernière : si on peut se demander s’il y a trop de blogues, on peut se demander également s’il y a trop de chroniqueurs, de journalistes, d’humoristes, de chanteurs et chanteuses, de bla-bla-bla, et surtout d’humains?

Mais ce qui est drôle, c’est que Steve Proulx faisait oeuvre d’anticipation dernièrement dans un billet où il tentait de projeter son regard jusqu’à l’année 2028, son port d’attache fictionnel, au niveau de l’évolution des médias, son champ de compétence principal au journal Voir. J’ai bien ri quand j’ai lu ceci :

C’est en 2012 que Le Devoir a laissé tomber le papier. Cette année-là, le Voir, un hebdo culturel dans lequel j’ai sévi au début de ma carrière, devenait une communauté de blogues citoyens.

Et dans son dernier billet, il ironise un bon coup :

Je prédis d’ailleurs un avenir pour les blogues: ils se regrouperont pour former des « super-blogues » alimentés quotidiennement par des « super-blogueurs » spécialisés dans plusieurs domaines : sport, culture, finances, politique, vins, mode.

Dans le temps, on appelait cela des « journaux ».

Quand on dit que les blagues ont toujours un fond de vérité…

Je ne sais pas pour vous, mais moi je trouve, de son côté et du côté des journalistes en général, que ça commence à tourner à l’obsession (en ajoutant toutes les allusions qu’il a pu faire là-dessus depuis que je le lis, et bien sûr aussi celles de tous les autres, sans oublier l’expression « journalisme citoyen » qui a passé à la guillotine virtuelle dernièrement…). Et en plus, ce qu’il prédit existe déjà et ça s’appelle Cent Papiers, genre… Et ça me surprendrait que ça supplante un jour le combo TVA-Radio-Canada-La Presse auprès des internautes québécois. Faut pas charrier!

Alors, est-ce que le contenu citoyen sur le web est si terrorisant? Est-ce que les internautes devraient seulement pouvoir lire les sources d’information corporatistes et avoir accès seulement à la culture via les entreprises culturelles établies?

De plus en plus il se dessine une tentative insidieuse de nous mettre le bâillon. Si on considère comme moi que le web est la nouvelle « place publique », il ne devrait pas y avoir d’« interdiction d’attroupement », même si c’est principalement par le dénigrement qu’elle se manifeste…

Votez pour ce billet sur Cent Papiers!

Ajout :

Patrick Dion continue la réflexion de son côté (et Steve Proulx est venu répondre à ce billet, à lire en commentaire plus bas.)

Sur le Web s’ouvre au commentariat

Sur le Web inaugure aujourd’hui la possibilité pour les internautes de laisser des commentaires à la suite de leurs chroniques. Super! Par contre, ils interdisent l’ajout d’hyperliens…

Le premier commentaire, d’un dénommé Olivier Bruel, de Montréal, affiché sur le site, va comme suit :

Un chronique Web sans commentaires, c’était un peu comme une boîte sans couvercle ! Bravo pour cet ajout, SUR LE WEB est maintenant un « vrai blogue » !

Ça m’a donné le goût de lui répondre, pour remettre les pendules à l’heure :

Désolé de contredire Olivier Bruel, mais dans un « vrai blogue » (voir la définition du web 2.0 et des blogues sur Wikipédia) il y a la possibilité d’ajout d’hyperliens par le lecteur dans les commentaires (ou, au pire, l’affichage de ces hyperliens en texte seulement), ici, il n’y a seulement que la possibilité d’inscrire des commentaires. Encore, pour les blogueurs, webmestres et toute personne impliquée dans un site, il y aura possibilité dans un blogue d’inscrire une signature-lien qui dirigera vers sa propre page. En somme, il faut que ce soit facile de faire entrer et sortir des informations, ça ne doit pas être un jardin secret… Aussi, habituellement, celui qui a un blogue, le blogueur, va un minimum interagir dans d’autres blogues, ce que les journalistes ne font généralement pas, et on les comprend.

Donc, nous avons affaire ici à des chroniques qui permettent les commentaires, bien que hautement modérés. Je trouve heureux que Radio-Canada n’utilise pas le terme blogue à mauvais escient, comme les sites corporatifs qui jouent la carte « blogue » sans que c’en soit réellement : cyberpresse qui ne permet pas les signatures-liens (malgré cela c’est quand même ce qui s’en rapproche le plus, ils ont évolué depuis le début), et Quebecor-TVA-Canöe qui ne permet que les commentaires comme ici, là c’est complètement du marketing, du surfing sur la mode « blogue ».

Je suis moi-même blogueur depuis un an et ce genre de détail est très important. D’habitude, quand j’écris, il est important pour moi que quiconque lit un de mes commentaires puisse avoir la possibilité d’un accès facile vers mon blogue si mon propos l’intéresse, ce qui n’est pas le cas ici, puisque je ne signe pas avec mon pseudonyme habituel, par peur que mon commentaire ne passe pas la modération si je l’utilise…

Passera-t’y, passera-t’y pas?

Je vérifie.

Il a passé!!! (C’est du rapide!)

Et je constate que L’intellexuelle a signé son commentaire d’un pseudo identifiable, Martyne L’Intellex, je ferai pareil la prochaine fois, si prochaine fois il y a…

Au sujet du troll

Je suis vraiment ouvert à la discussion. Mais la discussion demande un minimum de politesse et d’écoute (voire de lecture). Et un commentaire se devrait d’être dirigée vers la personne avec qui on parle et non vers sa catégorie idéologique, sans qu’il y ait eu au préalable une escalade logique vers ces plus larges considérations.

J’écris tout cela parce que j’ai effacé tous les nombreux commentaires du très mal nommé « René Lévesque sur l’acide » puisque je l’avais averti d’arrêter de polluer mon blogue avec son monologue. J’espère que mon programme antipolluriel réussira à le bloquer à l’avenir, car je n’ai même pas de temps à perdre pour cliquer sur « effacer ».

On passe maintenant à autre chose de plus constructif.

(Si vous ne savez pas c’est quoi un « troll » dans le jargon du web, cliquez ici.)

Ajout (16h) :

Pour répondre au commentaire du Détracteur Constructif qui amène le sujet de l’importante différence entre les attaques personnelles et celles qui concerne les idées, j’aimerais rajouter que le problème du troll en question n’était pas trop de cet ordre, bien qu’il ait traité les gauchistes de laids… Mais, étant donné que son dernier commentaire, « Pauvre assisté-social minable! » (qui a été modéré à la source), tombe dans ce piège, j’aimerais lui dédier ce poème de mon cru :

L’immobilisme du troll
L’immobilisme dans ta tête
Il vient vers moi mais tombe à plat
Peinture ta hargne de bord en bord
Retient ta bonté pour qu’elle s’assèche
L’incidence immédiate pour moi est ce poème
Je te souhaite un seau rempli de salive tombée du ciel

Aventure abitibienne (conférence)


Et je continue mon récit.

Sous le signe de la nervosité, j’ai quand même remarqué la différence de température entre Montréal et Rouyn… température hivernale qui s’est installée entre temps à Montréal, je l’ai bien vu en revenant!

Entre autres choses, j’ai rencontré l’incontournable François Charron, très efficace vulgarisateur techno à la télé et sur le web, qui a été nommé Président d’honneur pour le Festival de Webdesign 2007. C’est un homme très sympathique et j’ai pu échanger avec lui à quelques reprises pendant mon séjour, et bien sûr au sujet de l’exercice des conférences : nous allions partager l’après-midi du jeudi, sa conférence étant avant la mienne. Le meilleur conseil qu’il m’a donné a été de me dire d’être moi-même. Ce que j’ai tenté de faire, mais un moi-même magnifié, quand même : la pression était donc assez forte dans ma tête!

J’ai rencontré aussi Benoit Duverneuil, un expert des usages web, aussi consultant, entrepreneur, et bien sûr conférencier. Par malchance, devant partir vendredi matin, j’ai manqué sa conférence. Mais nous avons tellement discuté du web, il m’a donné tellement de bons conseils et tout et tout, que je peux attendre tranquillement de recevoir une copie de sa captation.

Après avoir revisé quelques trucs en fin d’avant-midi, nous avons dîné et puis c’était la première conférence : celle de François Charron. Je me suis assis en avant, et une dame est venue me saluer avant que ça commence : c’était Zoreilles (j’avais invité cette blogueuse abitibienne à venir me rencontrer et elle est venue)!

François nous a parlé dès le départ du problème environnemental qui vient avec les gadgets rapidement désuets, d’où l’importance de ne pas les jeter à la poubelle, mais bien de les donner à des organismes capables de les recycler et surtout de disposer du plomb qu’ils contiennent. Ensuite, il a fait le tour de l’évolution technologique du travail. Un bon tour d’horizon de la nouvelle manière d’envisager la collaboration au sein des entreprises. Une image qu’il utilisait souvent : l’aplanissement de la pyramide classique. Beaucoup de points de sa conférence rejoignaient la mienne, puisque oui, la révolution du web 2.0 transforme toute la société.

Quand il eut terminé, je me suis dirigé rapidement sur la scène pour terminer de m’installer sur l’ordinateur qui servait de rétroprojecteur : je voulais montrer quelques exemples de blogues. Quand tout fut enfin prêt, il restait 10 minutes avant le début de ma conférence et je me suis dirigé vers Zoreilles.

C’est une femme vraiment très sympathique. Et elle a contribué à faire baisser un peu ma pression par ses bons conseils. À 3 heures, je me suis dirigé sur la scène, me suis présenté et me suis lancé.

J’ai expliqué sommairement le concept du blogue et puis j’ai fait un tour d’horizon des blogues selon 6 catégories (qui regroupent des sous-catégories, prises sur les sites de référencement Tout le monde en blogue et Top Blogues) : Perso (Personnel, Femmes/Famille, Photo blogues, Podcast/Video blogue), Divertissement (Adultes, Animaux, Cinéma/Télévision, Cuisine/Gastronomie, Érotisme/Sexy, Humour, Monde/Voyages, Sports), Éducation (Cuisine/Gastronomie, Éducation, Informatique/Internet, Science/Nature, Philosophie/Religion, Santé, Technologie), Culture (Arts/Culture, Culture web, Littérature, Design, Musique), Société (Actualité, Opinion, Politique, Société/Vie courante) et Divers (Autres/Divers, Affaires/Entreprises, Mode/Beauté). Et, pour chaque catégorie, j’ai donné quelques exemples : 1000 et 1 Petits Rien, Un taxi la nuit et Zoreilles pour la catégorie Perso; Le Loft Blogue et Les amateurs de Stars pour la catégorie Divertissement; Mario tout de go, Nouvelles non censurées, Mazzaroth et Le professeur Masqué pour la catégorie Éducation; P45 et La plus jolie fin du monde pour la catégorie Culture; Un homme en colère et Antagoniste.net pour la catégorie Société; Blogosphère et le Blog du paranormal et de l’insolite pour la catégorie Divers.

Pour le reste, j’ai exposé mon idée de la psychologie en lien avec la pratique du blogue, les perspectives au niveau de la démocratie, de l’éducation, du journalisme citoyen, de la philosophie (je reviendrai certainement là-dessus plus en détail). J’ai répondu à quelques questions intéressantes qui sont venues m’obliger à clarifier certains points assurément nébuleux, et j’ai commencé à me sentir de mieux en mieux.

Au final, je peux vous avouer avoir beaucoup appris de cette expérience, même si tout au long de ma conférence je me suis senti réellement comme un imposteur. Le langage parlé n’étant pas pour moi aussi facile que l’écrit, je reste quand même avec la satisfaction d’avoir réussi à élever mon niveau de langage à l’oral. Peut-être que je vais déchanter quand je vais visionner le document filmé…

Je vous reviens avec la suite, mon entrevue radio le lendemain matin.


Nethique.info

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