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Pourquoi les gens sont gaga de la Lady?

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À la fin de son billet « Le filon pop et les archétypes de certitude », Jean-Simon DesRochers pose une question qui attire une réponse de ma part :

Et puisque je m’interroge sur la pop; quelqu’un pourrait m’expliquer pourquoi Lady Gaga fait un tel tabac? N’étant pas totalement idiot, j’ai ma petite idée sur le sujet, mais j’aimerais bien vous lire sur le sujet.

Bien sûr, c’est le DJ avec une vingtaine d’années d’expérience qui te répond, avec tout ce qui vient avec : connaissance générale de la musique, surtout pop (pour être plus juste : « dancefloor »), aussi, une ouverture d’esprit appréciable pour des trucs qui sortent des sentiers battus (Mr. Bungle, si tu connais, est dans mon top 5 à vie), et bien sûr une accumulation quasi anthropologique d’observations de la faune des bars.

Alors, pourquoi la Gaga? Parce qu’elle joue avec l’équilibre, sans trop sembler calculer, ce qui lui donne quelque chose comme de l’authenticité. Bon, je sais, avec son apparence trafiquée, ça fait drôle à lire… Mais je m’explique. En parlant musique, seulement.

Oui, sa musique, et sa voix, et ses paroles sont immensément pop, par contre, ce n’est pas que ça. On y sent une bonne dose d’éléments qu’on retrouve plutôt dans les courants que j’appellerai, pour la cause, « alternatifs ». Qui ne sera pas d’accord avec moi que ce n’est pas de la pop bonbon pure? Il y a un monde entre elle et l’icône pop par excellence au niveau du maniérisme et du calcul : Celine Dion. Pour comparer encore plus, pensons aux Spice Girls… Dans la musique de Lady Gaga, on retrouve la grosse tendance « musique à clavier au goût du jour, sortie directement des années 80 », un petit côté sombre, juste assez nostalgique, et bien sûr des mélodies accrocheuses, à la limite du gnangnan : c’est beaucoup ça qui fait le succès de la dame. (Et, peut-être que je me trompe, mais je ne crois pas qu’elle utilise une recette, enfin, si peu. Nous sommes loin de la construction marketing qu’était, par exemple, le groupe The Backstreet Boys…)

Elle rejoint beaucoup de monde par cet équilibre. Avec elle, on se sent en terrain connu, mais c’est enrobé d’une singularité certaine (un peu comme Madonna, quand on entend du Lady Gaga, c’est clair que c’est elle). Elle apparaît donc au moins acceptable pour la plupart des amateurs de pop (dans son sens le plus large), ce qui, avec les probabilités, lui donne un avantage énorme du côté de la popularité, donc des ventes. Et, le plus important, c’est qu’elle ne doit pas tomber beaucoup, pour quiconque, dans la catégorie « plaisir coupable »…

Le seul problème, c’est qu’avec la répétition, plus avec certaines chansons que d’autres, le pire défaut de la pop ressort : celui de taper sur les nerfs! (Pour comparer, personnellement, n’importe quelle chanson de Celine Dion me tape sur les nerfs à la première écoute… Avec Lady Gaga, ça peut être long. Tout cela dit dans l’optique où la musique pop fait partie de mon matériel de travail. Je n’écoute pas Lady Gaga chez moi pour le plaisir, s’il faut que je le spécifie.)

(Image : Daniel Suarez)

La naissance de l’émotion

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Moue Renart bébé

Sûrement comme la majorité des parents, Douce et moi chantons pour bébé Charlie. Des ritournelles simplettes trop joyeuses pour être réalistes. Il faut ce qu’il faut! Des comptines traditionnelles et des chansonnettes tirées des quelques jouets à batterie du côté de Douce, et pour ma part je baragouine de la comptine aussi, et improvise quelques airs rythmés. Charlie aime bien la nouveauté, son rire et ses cris en sont la preuve. Il y a pratiquement toujours de la musique autour d’elle. Le matin c’est de la pop de toutes sortes, la nuit, elle dort en écoutant de la musique classique.

Hier après-midi, Douce m’avait laissé avec Charlie dans la voiture pour aller faire remplir notre bouteille de savon à couche. La petite, qui a eu 6 mois voilà trois jours, s’est mise à chigner un peu derrière, alors j’ai décidé d’aller lui tenir compagnie. Le dernier album de Radiohead jouait, In Rainbows, la chanson House Of Cards, si je me souviens bien All I Need. J’ai fredonné l’air nostalgique du refrain en regardant ma fille dans les yeux, la voix chargée d’émotion. Elle fit aussitôt la moue comme je ne l’ai jamais vu faire, la lèvre du bas bien ressorti, le regard se chargeant de larmes. Le visage le plus triste que j’ai vu. Je n’ai pas pu faire autrement qu’elle, derrière mes verres fumés. Alors que je continuais la mélodie, elle se mit à pleurer.

J’ai aussitôt tout fait pour lui changer les idées, ce qui a très bien fonctionné. Et je lui tenais la main, et je lui parlais, essuyant mes larmes, me disant que je vivais quelque chose de singulier, dans ma jeune vie de père. Pas longtemps après, quand le même mouvement de la chanson est revenu, je n’ai pas pu m’empêcher de chanter encore, par automatisme; et après la première note, je me suis demandé si sa réaction n’était pas due qu’au hasard, continuant du même souffle pour en avoir ainsi le coeur net… Aussitôt, ses yeux s’emplirent de larmes, sa lèvre du bas s’avança et elle pleura encore. Moi aussi. Même manège pour lui changer les idées.

Douce revint quelques secondes plus tard, et je lui ai raconté tout ça. Elle n’en revenait pas. Comme moi, ça lui remuait l’intérieur, mais elle me demanda de chanter encore, ce que je fis. C’était la même chanson qui jouait. La moue revint automatiquement, même si sa mère était là, étonnamment. Elle ne se rendit pas jusqu’aux pleurs, la démonstration avait été assez éloquente : Douce me coupa le clapet et fit bifurquer l’attention de Charlie.

Tel père, telle fille. En plus de la ressemblance physique, les photos de moi bébé à l’appui, la ressemblance émotionnelle. Ma mère, qui a une voix superbe, s’il faut le préciser, me faisait exactement le même coup. La photo qui orne ce billet en est la preuve.

Il n’y a que le temps, le moment, qui fait en sorte de lier cette anecdote avec la Fête des Pères, mais je vais le prendre quand même ce beau cadeau. J’ai décidé de l’écrire pour être certain de ne jamais l’oublier. En le partageant avec vous, je me dis que c’est un cadeau encore plus grand.

*

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je travaille comme DJ depuis environ 20 ans et j’ai commencé à chanter dans mon premier groupe la même année que j’ai commencé à être DJ. Avec l’avant-dernier groupe auquel j’ai collaboré, nous avons même sorti un album, ce qui nous a conduits à un spectacle au Spectrum dans le cadre des Francofolies de Montréal. Alors non, ce n’est pas parce que je chante comme une crécelle, une casserole, etc., qu’elle a réagi de la sorte! 😉


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