Visitez mon nouveau blogue : http://renartleveille.com/
Sûrement comme la majorité des parents, Douce et moi chantons pour bébé Charlie. Des ritournelles simplettes trop joyeuses pour être réalistes. Il faut ce qu’il faut! Des comptines traditionnelles et des chansonnettes tirées des quelques jouets à batterie du côté de Douce, et pour ma part je baragouine de la comptine aussi, et improvise quelques airs rythmés. Charlie aime bien la nouveauté, son rire et ses cris en sont la preuve. Il y a pratiquement toujours de la musique autour d’elle. Le matin c’est de la pop de toutes sortes, la nuit, elle dort en écoutant de la musique classique.
Hier après-midi, Douce m’avait laissé avec Charlie dans la voiture pour aller faire remplir notre bouteille de savon à couche. La petite, qui a eu 6 mois voilà trois jours, s’est mise à chigner un peu derrière, alors j’ai décidé d’aller lui tenir compagnie. Le dernier album de Radiohead jouait, In Rainbows, la chanson House Of Cards, si je me souviens bien All I Need. J’ai fredonné l’air nostalgique du refrain en regardant ma fille dans les yeux, la voix chargée d’émotion. Elle fit aussitôt la moue comme je ne l’ai jamais vu faire, la lèvre du bas bien ressorti, le regard se chargeant de larmes. Le visage le plus triste que j’ai vu. Je n’ai pas pu faire autrement qu’elle, derrière mes verres fumés. Alors que je continuais la mélodie, elle se mit à pleurer.
J’ai aussitôt tout fait pour lui changer les idées, ce qui a très bien fonctionné. Et je lui tenais la main, et je lui parlais, essuyant mes larmes, me disant que je vivais quelque chose de singulier, dans ma jeune vie de père. Pas longtemps après, quand le même mouvement de la chanson est revenu, je n’ai pas pu m’empêcher de chanter encore, par automatisme; et après la première note, je me suis demandé si sa réaction n’était pas due qu’au hasard, continuant du même souffle pour en avoir ainsi le coeur net… Aussitôt, ses yeux s’emplirent de larmes, sa lèvre du bas s’avança et elle pleura encore. Moi aussi. Même manège pour lui changer les idées.
Douce revint quelques secondes plus tard, et je lui ai raconté tout ça. Elle n’en revenait pas. Comme moi, ça lui remuait l’intérieur, mais elle me demanda de chanter encore, ce que je fis. C’était la même chanson qui jouait. La moue revint automatiquement, même si sa mère était là, étonnamment. Elle ne se rendit pas jusqu’aux pleurs, la démonstration avait été assez éloquente : Douce me coupa le clapet et fit bifurquer l’attention de Charlie.
Tel père, telle fille. En plus de la ressemblance physique, les photos de moi bébé à l’appui, la ressemblance émotionnelle. Ma mère, qui a une voix superbe, s’il faut le préciser, me faisait exactement le même coup. La photo qui orne ce billet en est la preuve.
Il n’y a que le temps, le moment, qui fait en sorte de lier cette anecdote avec la Fête des Pères, mais je vais le prendre quand même ce beau cadeau. J’ai décidé de l’écrire pour être certain de ne jamais l’oublier. En le partageant avec vous, je me dis que c’est un cadeau encore plus grand.
*
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je travaille comme DJ depuis environ 20 ans et j’ai commencé à chanter dans mon premier groupe la même année que j’ai commencé à être DJ. Avec l’avant-dernier groupe auquel j’ai collaboré, nous avons même sorti un album, ce qui nous a conduits à un spectacle au Spectrum dans le cadre des Francofolies de Montréal. Alors non, ce n’est pas parce que je chante comme une crécelle, une casserole, etc., qu’elle a réagi de la sorte! 😉
Dialogues
Published avril 2, 2009 blogosphère 13 CommentsÉtiquettes : admiratif, Écriture, écrivain, équilibre mental, évoluer, blogosphère, Blogue, Celui qui blogue, changement, commentaires, communauté, communication, contact, créateur, critique, dialogue, Discussion, enfermement sur soi, extérioriser, fabulation, fans, interaction, interview, Journal, lectorat, multiplication, Noisette Sociale, question, réalité, Réflexion, regard, Sans Papier, Satellite Voyageur, Seth Godin, universitaire
Visitez mon nouveau blogue : http://renartleveille.com/
Ça donne l’impression de prôner un enfermement sur soi, mais non, c’est plutôt d’en sortir qu’il s’agit, de sortir du regard des autres pour mieux évoluer.
Je crois que sa réflexion vient du fait de la multiplication du dialogue qu’apporte l’interaction accrue de la blogosphère. Par exemple, auparavant, un écrivain était en contact avec un minime retour critique et admiratif, parce que la communication était beaucoup moins élaborée qu’elle l’est aujourd’hui. Donc, c’est bien de l’équilibre mental du créateur dont il est question (et non, le terme « créateur » n’est pas trop fort! : extérioriser, c’est créer).
Il est tellement facile de se perdre de vue dans l’expectative et de créer un pantin nommé « lectorat » qui tient plus de la fabulation que de la réalité — s’il est possible de bien identifier cette réalité.
*
En parlant de dialogue, je vous invite à lire un article concocté par l’ami Satellite Voyageur (qui va fêter sa première année dans la blogosphère), paru sur le S@ns P@pier, le « journal de toute la communauté universitaire ». C’est une discussion entre quelques blogueurs sur des thèmes chers à la pratique bloguale.
Aussi, c’est au tour de Noisette Sociale de se faire interviewer par Celui qui blogue.