Le dernier éditorial, « Le camp du Nous », de M. Pratte est encore une belle tentative de museler le nationalisme, de prôner la culpabilité pour tous encore et encore. Comme si toute critique de la situation québécoise en regard à la langue commune et à l’immigration était suspecte, toute pensée analytique était un blasphème. Oui peut-être, mais seulement en regard du multiculturalisme, qui ne fait pas du tout l’unanimité, il faudrait bien que ce monsieur s’en rende compte.
Le pire, c’est que ce « nous » qu’il met en confrontation négative avec le « eux » est logique. Mais dans une logique où il les fait sembler irréconciliables dans un Québec qui se prendrait en main de la pire manière, comme si la seule solution plausible se trouvait seulement dans l’immobilisme ou dans les compromis alambiqués que nous sommes habitués de recevoir des sphères fédéralistes. Pour le dire autrement, ça commence à tourner pas mal en rond.
Si je comprends bien, puisqu’« eux » sont dissemblables et que « nous » sommes une entité, un bloc majoritaire, « nous » devrions taire nos peurs, surtout si pour certains analystes cette peur est absurde. Comme on dit : les petites bébittes ne mangent pas les grosses… Sauf que ça dépend toujours de quel côté (ou plutôt de quelle hauteur) on se place! Si la langue commune mondiale était l’espagnol, le problème serait tout autre, j’accepterais plus facilement de me faire dire que j’en beurre épais!
Encore, je me demande bien où ce monsieur a pris ses informations comme quoi « le nombre d’anglo-Québécois est en chute libre et que les immigrants sont de plus en plus nombreux à parler français ». Moi je vis à Montréal, et je me promène quand même un peu, et ce n’est pas l’impression que j’ai. J’ai plutôt l’impression de vivre dans une ville majoritairement anglophone, et mes oreilles ne me mentent pas! Malheureusement, je me sens coupable de l’écrire en ce moment, mais c’est ma thérapie pour aller au bout de mes désirs et de mes idées. Aussi, je crois qu’il faut collectivement s’exprimer, au risque de casser des pots, un ressentiment est si vite imprimé dans l’inconscient collectif…
En fin de compte, il transparaît dans ce texte une crainte de revoir le nationalisme remonter en flèche malgré l’abandon référendaire du PQ, ce qui propulserait à nouveau la solution séparatiste en avant-plan si les solutions autonomistes et les compromis fédéralistes (en n’oubliant pas la nouvelle position diluée des péquistes) ne fonctionnent pas. Je me demande même si je ne devrais pas déjà me réjouir…
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