Un Couche-Tard se serait autodétruit par peur d’un syndicat

Visitez mon nouveau blogue :  http://www.renartleveille.com/

On vient tout juste de me pointer un groupe Facebook au sujet de la fermeture in extremis d’un dépanneur Couche-Tard : « Pour le boycott des dépanneurs Couche-Tard ! » La raison la plus plausible concernerait le désir des employés de se former un syndicat, même si la compagnie argue que ce « magasin fait partie d’un groupe de sites qui ont été visés par Couche-Tard pour une raison de non-rentabilité ». Peut-être. Mais les coïncidences du genre semblent plutôt rares… Et puis, quelle compagnie, même la plus immorale, fermerait une franchise sans avertir au préalable ses employés? Alors, je penche vers la peur maladive du démon syndical. Bouh!

On a beau discuter de la syndicalisation et y voir de mauvais côtés, il reste que c’est un droit et une possibilité qu’ont les travailleurs. (Et pour pouvoir empêcher totalement cette possibilité, il faudrait pouvoir empêcher aussi totalement les abus qui créent ce désir de syndicalisation…) Je soupçonne l’idéologie plus que la rationalité dans le processus de décision de cette fermeture. Je comprends la déception du patronat devant cette perspective, mais ça me surprendrait beaucoup que dans n’importe quel cas la syndicalisation signifie pour autant la fin des profits. Réduction vraisemblablement, mais on parle quand même déjà dans ce cas-là d’emplois sous-payés, s’il faut le préciser, et que ce sont surtout des jeunes qui les occupent.

Cela me fait penser à ma seule expérience syndicale. Je travaillais dans le seul débit d’alcool montréalais qui a réussi à se syndiquer à la fin des années 90. Et ce n’était pas un caprice de faire cette démarche-là, croyez-moi : les relations employés-employeurs étaient les pires que j’ai vécu depuis que je suis sur le marché du travail. Mais le patron a réussi de main de maître à se débarrasser, et du syndicat, et de tous les employés qui étaient là pendant ce temps, pas seulement ceux qui étaient impliqués. À ce qu’on a su, il a engagé comme gérant un spécialiste du cassage de syndicat. Ce gars-là s’est acoquiné avec quelques employés antisyndicalistes, il leur a fait miroiter quelques avantages, et ils ont réussi à attirer une majorité d’employés de leur bord, et paf! Après ça, ce fut les mises à pied pour la plupart du temps des raisons stupides et tirées par les cheveux. Pour moi, le stratagème avait été très ingénieux : j’ai été transféré dans une nouvelle section, elle a été fermée après quelques mois, sans qu’on m’offre autre chose. Après coup, j’ai su que la section avait été rénovée et rouverte trois mois plus tard. Une pierre deux coups. (Personnellement, j’ai pris ma revanche en m’inspirant fortement de ce patron pour composer le personnage du patron cinglé dans mon roman…)

Dans n’importe lequel de ces cas, c’est certain que c’est toujours la loi de la jungle qui prime, on ne peut pas contraindre aucun patron à ne pas se débattre comme un poisson dans l’eau devant ce qu’ils considèrent, à juste titre, comme une perte de contrôle. Mais bon, il reste des initiatives citoyennes comme le boycottage pour envoyer un message, même s’il ne semble pas encore à force égale. En espérant quand même qu’il soit pris au sérieux, si réellement l’argent parle…

(Image : http://burlesquedesign.com)

48 Réponses to “Un Couche-Tard se serait autodétruit par peur d’un syndicat”


  1. 1 minarchiste novembre 10, 2009 à 15:11

    C’est peut-être une combinaison d’éléments:

    Le magasin était déjà peu rentable et la syndicalisation l’aurait amené dans le rouge. S’en était trop.

    En plus, Couche-Tard aurait eu à « dealer » avec une entreprise comme la CSN, ce qui n’est pas un cadeau; et ça aurait créé un précédent (aurait pu être le catalyseur pour les autres établissements de l’entreprise).

    Tout cela pris en compte, c’est beaucoup plus simple de fermer.

    Question à Renart:

    Si ton patron te traitait comme un chien, pourquoi gardais-tu cet emploi?

  2. 2 Bakouchaïev novembre 10, 2009 à 15:35

    Ça rappel ce qu’à fait Wal-Marde. C’est fort possible.

    «Mais bon, il reste des initiatives citoyennes comme le boycottage pour envoyer un message, même s’il ne semble pas encore à force égale».

    J’ai vu des chiffres là-dessus dernièrement (dans le métro?) et en effet, le boycottage est somme toute inefficace, parce que les gens ne se rallient pas autour du boycottage. La compagnie la plus ciblée au Québec est Wal-Mart et elle est boycottée à 11 pour cent. Ce n’est pas assez. L’infâme Mcdo est boycotté a seulement 2 pour cent si je me souviens bien, ce qui est surprenant.

    Ce serait efficace si les gens seraient le moindrement motivé et ils faudraient qu’ils aient conscience de leur pouvoir en tant que consommateur. Mais bon, l’idée c’est de commencer par soi-même et faire sa part, en espérant que les autres suivront éventuellement.

  3. 3 David Corleone novembre 10, 2009 à 19:13

    Si ton patron te traitait comme un chien, pourquoi gardais-tu cet emploi?

    Parce que ces gens n’ont peut-être pas une tonne d’options sur le marché du travail.

    Et que leurs autres options est justement des métiers dans la quasi totalité non syndiqués.

    Pourquoi pas l’abolition du salaire minimum un coup parti? Les gens qui ne seraient pas contents auraient juste à quitter leur emploi.

  4. 4 Vincent Sremed novembre 10, 2009 à 19:21

    «On a beau discuter de la syndicalisation et y voir de mauvais côtés, il reste que c’est un droit et une possibilité qu’ont les travailleurs.»

    Et le droit de l’employeur de fermer son commerce, lui ?

    Un syndicat dans un couche-tard ? Perso, je trouve l’idée bien ridicule… C’est un job au salaire minimum d’étudiant, comme dans tous les dépanneurs du Québec… Et il y a combien d’employés dans un couche-tard, quatre ? S’il fallait un syndicat pour chaque jobine…

  5. 5 Mouton Marron novembre 10, 2009 à 19:59

    C’est l’ensemble des travailleurs/euses qui devrait décider si l’entreprise ferme ou non.

    Des commentaires, dans l’article, soulignent que des mères monoparentales y travaillaient. Franchement Sremed! Vous êtes jamais entré dans une succursale d’une grande chaîne de dépanneurs? Essayez donc pas de me faire croire que tous les employé-e-s sont des étudiant-e-s; c’est pas vrai.

    Et comme si les étudiant-e-s n’avaient pas les mêmes droits que les autres travailleurs/euses.

  6. 6 renartleveille novembre 10, 2009 à 20:23

    Minarchiste,

    « Si ton patron te traitait comme un chien, pourquoi gardais-tu cet emploi? »

    si la partie de nos vies reliée à l’emploi était aussi simple que de choisir entre diverses sortes de déodorants, par exemple, je ne crois pas que je tiendrais un blogue, enfin un blogue d’opinion…

    Combien de personnes ont à la base le luxe de laisser leurs emplois pour en magasiner un nouveau? Déjà là, on recoupe une majorité. Ça ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur la culture du travail cette réalité. En théorie, il y a des opportunités infinies pour les travailleurs, mais en pratique, c’est tout autre. On ne peut pas le nier.

    Bakouchaïev,

    « ils faudraient qu’ils aient conscience de leur pouvoir en tant que consommateur. »

    c’est là où le bât blesse. Le consommateur est le pire chien de garde de la démocratie : n’importe quel biscuit lui fait branler la queue…

    Vincent Sremed,

    « Et le droit de l’employeur de fermer son commerce, lui ? »

    et le droit du citoyen Pascal Léveillé de trouver ça discutable et de le communiquer via son blogue?

    Et tu me répondras : et le droit du citoyen Vincent Demers de ne pas être d’accord?

    D’accord, mais on s’éloigne du problème…

    « Et il y a combien d’employés dans un couche-tard, quatre ? »

    Dans le cas qui nous concerne, c’est un commerce qui regroupait aussi un Dunkin Donuts, donc, peut-être le double et plus, mais bon, à partir de deux, c’est déjà un groupe…

  7. 7 David Corleone novembre 10, 2009 à 20:33

    Dans le commerce en question, ils étaient 13.

    13 à perdre leur job pour rien.

  8. 8 renartleveille novembre 10, 2009 à 20:40

    Le chiffre 13, ça dit tout…

  9. 9 Vincent Sremed novembre 10, 2009 à 21:06

    «D’accord, mais on s’éloigne du problème…»

    En effet, puisque je n’ai pas critiqué ton choix à toi, mais celui de ceux qui veulent se syndiquer dans ce cas-ci ou dans les petits commerces semblables…

    On parle beaucoup des droits des travailleurs, mais jamais des droits des employeurs. Ce que cette franchise de Couche-Tard a fait n’est pas illégal. Immoral ? Il faudrait voir les enjeux de cette syndicalisation…

  10. 10 David Corleone novembre 10, 2009 à 21:14

    Vouloir se syndicaliser n’est pas illégal non plus et pourtant on donne l’absolution aux entreprises.

  11. 11 minarchiste novembre 10, 2009 à 21:33

    Vous me faîtes rire! Des employés de dépanneur de carrière! On aura tout vu…

    Ces gens atteignent l’apogée de leur carrière après un gros deux semaines, quel accomplissement personnel.

    Sans farce, travailler dans un dépanneur, c’est une job d’étudiant. Je l’ai fait pendant presque 3 ans quand j’étais au secondaire/Cégep, je gagnais $6 de l’heure cash (à l’abri des voleurs de l’impôt), même si à l’époque le salaire minimu était $7. J’étais conscient que ça ne valait pas plus, mais je le faisais avec ardeur et ponctualité, et ma patronne me récompensait très bien (j’avais accès à la machine à slush à volonté!). J’ai utilisé l’argent pour payer mes frais de scolarité du Cégep et m’acheter une voiture ($500) pour me rendre au Cégep.

    Si tout ce que vous savez faire de productif dans la vie c’est « corder » des caisses de bières dans le frigo et que vous comptez vous limiter à dans votre vie, vous ne méritez pas plus que le salaire minimum.

    Ce genre d’emploi, il y en a en masse. Pas besoin de chercher longtemps. On dirait que partout où je passe (restos, cafés, boutiques, dépanneurs, stations-service, etc) je remarque une affiche indiquant qu’on cherche du personnel à temps partiel ou temps plein.

    Ces 13 personnes n’ont pas perdu leur emploi pour rien. Ils l’ont perdu parce qu’ils ont voulu adopter un mécanisme pour forcer leur employeur à les payer plus que ce que leur travail vaut. L’employeur a refusé, et c’est son droit.

    Ces employés étaient libres d’accepter cet emploi selon les termes proposés, et l’employeur était libre de les embaucher ou non. Et il est aussi libre de ne pas demeurer en opération si les termes proposés par ses employés ne lui conviennent pas.

    Je croyais que nous vivions dans un pays libre?

    Question concernant le salaire minimum:

    Croyez-vous que s’il n’y avait pas de salaire minimum présentement, les employeurs n’aurait pas de benchmark pour les emplois à faible compétence, et donc serait plus à l’écoute du marché et en compétition entre eux pour la main d’oeuvre?

    Au lieu de bêtement offrir le salaire minimum sans trop se poser de question (ce qui se fait énormément présentement), ils devraient se poser la question « combien devrait-je payer pour attirer de bons employés qui seront motivés »?

    Ainsi, tous ces commerces qui n’arrivent pas à trouver d’employés seraient plus enclins à offrir de meilleurs salaires pour combler ces postes plus rapidement et par des individus de meilleure qualité.

    En revanche, ceux qui offrent des emplois faciles, peu exigeants et confortables pourraient demander un salaire plus bas (que le salaire minimum actuel) et certains individus seraient bien contents d’occuper ces postes, étant satisfaits d’être payés moins pour une job facile…

    Donc, plutôt que d’avoir « des emplois au salaire minimum », nous aurions des emplois à différents salaires qui conviennent à différentes personnes en fonction de la demande et de l’offre.

  12. 12 Darwin novembre 11, 2009 à 0:58

    Quand on veut se syndiquer dans ce type de travail, c’est pas pour le salaire, mais pour obtenir un peu plus de respect, se protéger de l’arbitraire du patron.

  13. 14 ouais novembre 11, 2009 à 1:31

    C’est pas pour me vanter mais sans même me forcer, je ne fréquente plus du tout les Dépan-Escompte, Dunkin’ Donut, McDo, Ultramar et Wal-Mart de ce monde. Et ce depuis une quinzaine d’années.

    Si la question vous intéressait(indignait ?) vraiment, vous sauriez depuis longtemps que Dépan-Escompte est une cie délinquante et la boycotteriez depuis longtemps. Dépan-Escompte n’existerait probablement plus à l’heure qu’il est, du moins sous sa forme actuelle.

    Comme Sremed, j’ai travaillé 3-4 ans dans des dépanneurs pendant mes études post-sec. Au début, pour des indépendants ou des franchisés. J’adorais. C’était un job d’étudiant mal payé mais qui me donnait certaines libertés. Une fois les caisses de bières cordées dans le frigo, les clients psychopathes servis et les braqueurs contentés(Je n’avais pas le bonheur de bosser sur le plateau ou à Baie-D’Urfé…), je pouvais me la « couler douce », étudier, lire, écouter la radio… Si j’avais quelque chose à négocier, je le faisais avec le proprio.

    Mais Dépan-Escompte aimait tellement les dépanneurs qu’ils ont acheté la cie.
    Alors bonjour l’uniforme obligatoire, les ventes sous pression(un p’tit gratteux avec ça ?), le discours embouché de force à servir aux clients… sous menaces de surveillance caméra, de coupures de bonus(réduits déjà à peau de chagrin et déclarés à l’impôt, oh la honte!), de sanctions, suspensions, congédiement etc… Plus question de lecture, d’études ou de radio, bien sûr. Mais toujours le salaire de merde, les caisses de bières, les clients psychos et les braquages.

    Et les gérants! Que dire des gérants ? Wow.

    J’ai enduré 2 mois, gros max. Une insulte pour le travailleur, une insulte pour le client…

    Quinze ans plus tard, celui que je peux surnommer affectueusement le gros trou de cul à Bouchard est multi-millionaire. Dépan-Escompte est en bourse, fait des acquisitions aux USA, de la politique au Qbc…

    C’est qui le cave ?

  14. 15 renartleveille novembre 11, 2009 à 2:07

    Vincent,

    « puisque je n’ai pas critiqué ton choix à toi, mais celui de ceux qui veulent se syndiquer dans ce cas-ci ou dans les petits commerces semblables… »

    je suis pour la liberté de se syndiquer même pour eux, alors ça revient au même.

    « On parle beaucoup des droits des travailleurs, mais jamais des droits des employeurs. »

    Les droits des employeurs ne se limitent pas seulement à faire des profits?

    « Ce que cette franchise de Couche-Tard a fait n’est pas illégal. »

    Dans un contexte de démarche de syndicalisation de ses employés, ça semble déjà un peu plus discutable comme action.

    Minarchiste,

    « Si tout ce que vous savez faire de productif dans la vie c’est “corder” des caisses de bières dans le frigo et que vous comptez vous limiter à dans votre vie, vous ne méritez pas plus que le salaire minimum. »

    oups! si tu tombes dans le mérite aussi facilement, je pourrais aussi le faire dans une situation inverse où des gens gagnent des « salaires » disproportionnés par rapport à l’effort et aux heures consacrées… ainsi qu’au reste de la population.

    Il en faut des gens pour faire le travail ingrat, pourquoi ne pourraient-ils pas au moins gagner un salaire décent? S’il y a des gens pour faire des affaires avec une chaîne dépanneurs, la marge de profit ne doit pas être aussi mince qu’ils veulent bien le faire croire!

    « Je croyais que nous vivions dans un pays libre? »

    Si vivre dans un pays libre c’est exploiter le pauvre monde, ça ne me dérange pas qu’il soit moins libre…

    « Au lieu de bêtement offrir le salaire minimum sans trop se poser de question (ce qui se fait énormément présentement), ils devraient se poser la question “combien devrait-je payer pour attirer de bons employés qui seront motivés”? »

    Pourquoi le salaire minimum empêche-t-il ça?

    De toute façon, avec le prix des loyers actuellement, 9 $/l’heure c’est insuffisant si tu n’habites plus chez tes parents…

    Darwin,

    en effet, il y a aussi ça. On a tendance à l’occulter.

    Ouais,

    si je comprends bien, Dépan-Escompte, c’est Couche-Tard?

  15. 16 lutopium novembre 11, 2009 à 6:38

    L’idée d’un boycott a été lancée samedi sur Facebook, quelques heures après la parution d’un article sur Rue Frontenac. Monsieur Bouchard fait tellement pitié avec les profits de 91 millions et son salaire de 2,47 millions… Et comme la Caisse de Dépôt a refinancé la dette de l’entreprise, y’a un peu de nous là-dedans… Si les actionnaires sont d’accord, on pourrait baisser son salaire un tantinet et offrir 10$/l’heure aux employés permanents.

    Un appel au boycott? OUI.

  16. 17 Vincent Sremed novembre 11, 2009 à 8:24

    «je suis pour la liberté de se syndiquer même pour eux, alors ça revient au même.»

    Euh, donc si je ne suis pas d’accord avec la syndicalisation des petits commerces, je critique ta liberté de blogueur de choisir ce sujet? Non, ça ne revient pas au même, ça s’appelle débattre du sujet…

    «Les droits des employeurs ne se limitent pas seulement à faire des profits?»

    Ouch! Tu ne t’es jamais « parti à ton compte » ?

    Non, il existe le droit des affaires qui spécifie les droits et responsabilités des entreprises. Une entreprise est considérée comme une personne morale aux yeux de la loi.

  17. 18 minarchiste novembre 11, 2009 à 8:27

    @Renart

    « des gens gagnent des « salaires » disproportionnés par rapport à l’effort et aux heures consacrées »

    Ce n’est pas l’effort qui détermine le salaire d’un individu, mais l’offre et la demande pour ses compétences.

    Quand je travaillais dans un dépanneur à $6/heure, ça reflétait mes compétences très limitées. Maintenant, mon salaire est proportionnel au niveau de développement de mes compétences et à la demande du marché pour celles-ci.

    Moi aussi ils me font « chier » les joueurs de hockey payé des millions pour pousser une rondelle; mais que veux-tu, je ne suis pas assez bon pour leur voler leur job et toi non plus. Il n’y a qu’une poignée d’individus sur cette planète qui sont capables de transporter une équipe de la LNH sur leurs épaules, alors qu’il faut près de 700 joueurs dans la LNH. Il y a 30 équipes qui voudraient un Alexander Ovechkin, mais il n’y en a qu’un.

    « ne pourraient-ils pas au moins gagner un salaire décent? »

    Qui est ce génie qui va déterminer ce qu’est un salaire décent? Sur quoi se base-t-il?

    Un salaire décent, c’est un salaire qui est assez élevé pour faire en sorte qu’on ne peut trouver mieux sur le marché du travail.

    « Si vivre dans un pays libre c’est exploiter le pauvre monde, ça ne me dérange pas qu’il soit moins libre… »

    Bizarre, mais moi je ne me sentais pas exploité quand je travaillais pour $6 de l’heure. J’étais libre de lâcher la job à tout moment pour trouver mieux. Au contraire, j’étais très reconnaissant à ma patronne de m’avoir permis de payer mes études.

    « avec le prix des loyers actuellement, 9 $/l’heure c’est insuffisant  »

    Justement. S’il y en a qui s’orientent vers les dépanneurs pour autre chose que payer leurs études (i.e. gagner sa vie), c’est pas très fort…

    « Pourquoi le salaire minimum empêche-t-il ça? »

    Parce que le salaire minimum est devenu une sorte de culture déconnectée du marché. Certains emplois sont systématiquement catalogués « salaire minimum », sans se poser de question.

    Certains employeurs se demandent pourquoi ils n’arrivent pas à trouver de bons employés fiables; c’est simplement parce qu’ils offrent bêtement le salaire miminum, alors qu’ils devraient payer un un plus.

    Néanmoins, c’est loin d’être la plus grande faiblesse du salaire minimum.

    Le salaire minimum agit comme un prix plancher ce qui crée systématiquement du chômage. Par exemple, au Québec il y a un prix plancher pour le lait, qui est bien au-dessus du prix du marché (c’est pourquoi nous payons le lait presque 2 fois plus cher qu’aux États-Unis). Quel est l’impact sur l’offre et sur la demande de lait? Les producteurs ont un incitatif à produire plus puisqu’ils obtiennent un prix supérieur au marché. Les consommateurs ont tendance à consommer moins puisque le prix est plus cher (Saputo déménage des usines aux états-Unis, parce que le lait y est moins cher). Résultat: sans le système de quotas, nous produirions d’immenses surplus de lait.

    Transpose maintenant cette situation au marché de l’emploi. Le salaire minimum crée de l’offre (il y a plus de gens intéressés à travailler dans un dépanneur à $9/heure qu’il y en aurait à $7/heure si c’était le salaire du marché) et réduit la demande (certaines entreprises vont s’établir dans les endroits où les salaires sont plus bas, donc un salaire minimum les fait fuir). Le résultat est le même que pour le lait: il y a un surplus. Et un surplus sur le marché du travail on appelle ça du chômage.

    Autre question:

    S’il n’y a pas de salaire minimum, est-ce que le décrochage scolaire serait aussi élevé? C’est-à-dire que s’il n’y avait pas d’alternative viable autre qu’aller à l’école, est-ce que les jeunes décrocheraient autant? Le salaire minimum ne rend-il pas le décrochage plus facile en garantissant un revenu minimal à ceux qui lâchent?

  18. 19 renartleveille novembre 11, 2009 à 12:35

    Lutopium,

    « Et comme la Caisse de Dépôt a refinancé la dette de l’entreprise, y’a un peu de nous là-dedans… »

    hé hé!

    Vincent,

    « Euh, donc si je ne suis pas d’accord avec la syndicalisation des petits commerces, je critique ta liberté de blogueur de choisir ce sujet? Non, ça ne revient pas au même, ça s’appelle débattre du sujet… »

    on s’égare là…

    Quand je dis que ça revient au même, c’est que mon opinion se place du côté du droit des employés des petits commerces de se syndiquer s’ils le désirent. Les entreprises ont le droit de fermer, bien sûr. Mais si la raison est la venue d’un syndicat, ça ne me semble pas éthique. Et quand en plus il s’agit d’une grande entreprise avec plusieurs succursales comme Couche-Tard, c’est encore plus discutable, puisqu’ils ont le luxe de fermer une succursale (pour des raisons entre autres idéologiques) vu qu’ils n’ont pas à mettre la clé dans la porte de toute l’entreprise.

    Et c’est drôle comment on n’entend jamais parler de syndicalisation pour des petits commerces. Et encore plus drôle que tu classes Couche-Tard dans les petits commerces alors qu’il n’en est rien : c’est une agglomération de petits commerces pour en faire une grande entreprise.

    Minarchiste,

    « Qui est ce génie qui va déterminer ce qu’est un salaire décent? Sur quoi se base-t-il?

    Un salaire décent, c’est un salaire qui est assez élevé pour faire en sorte qu’on ne peut trouver mieux sur le marché du travail. »

    je pense que si quelqu’un se donne la peine de se lever pour aller travailler une quarantaine d’heures, il devrait avoir un pouvoir d’achat correspondant au coût de la vie. Je m’excuse, mais 9$ de l’heure, c’est à peine suffisant pour arriver juste, alors on oublie à la base l’achat d’une maison par exemple. Pourquoi une personne qui se fend le cul à faire une job plate (il ne faut pas oublier que tout le monde n’a pas des capacités et des talents égaux) ne pourrait-elle pas se payer minimalement une petite maison? Parce qu’elle ne le mérite pas?

    Pour ce qui est du salaire minimum, tout ce que tu racontes ressemble à un voeu pieux. En abolissant le salaire minimum, on va beaucoup grossir les rangs de l’assistance sociale. Entre travailler et rien faire pour sensiblement le même montant, ça me surprendrait que l’appel de la paresse ne soit pas le plus fort…

  19. 20 Darwin novembre 11, 2009 à 12:57

    @ Minarchiste

    «certaines entreprises vont s’établir dans les endroits où les salaires sont plus bas »

    Oh, devrai-je acheter ma bière en Chine ? Vont-ils livrer ? Devrai-je aller prendre mon café au Bengladesh ? Les chambres de nos hôtels seront elle envoyées au Vietnam pour se faire nettoyer ?

    En 2008, près de 80 % des emplois non spécialisés se retrouvaient dans la vente et les services, moins de 10 % dans le secteur manufacturier, environ 7 ou 8 % dans les métiers (construction et transport, surtout) et encore moins dans le secteur primaire. De ces emplois, seuls quelques-uns sont vulnérables à la délocalisation : ceux du manufacturier (quoique peu d’entre eux sont au salaire minimum et que les effets de la délocalisation sont déjà pas mal réalisés dans ce secteur), les agents de télémarketing (quoique certaines entreprises les rapatrient (par exemple, http://jobboomblog.com/2009/02/19/bell_ferme_en_inde_et_rappatrie_au_quebe ). Les emplois les plus vulnérables à la délocalisation sont maintenant des emplois spécialisés, dont le travail est numérisable, comme les programmeurs, testeurs de jeux, certains ingénieurs, etc. CGI, comme bien d’autres, vient d’ailleurs de délocaliser une partie de ses activités en Inde (voir entre autres http://www.985fm.ca/2009/NOUVELLES/ECONOMIE/11/09/devant.la.baisse.de.3344893/index.html ).

    Avec les difficultés de recrutement que vivent actuellement les entreprises de la restauration et du commerce de détail, la hausse du salaire minimum est presque une bonne chose pour elles ! Elles hésiteront toujours à hausser les salaires qu’elles offrent craignant que leurs concurrents ne le fassent pas. Par contre, une hausse du salaire minimum les haussent pour tous et les clients ne les lâcheont pas pour quelques sous. En Alberta, ils se servent du programme des travailleurs étrangers temporaires pour éviter de hausser les salaires (http://www2.parl.gc.ca/HousePublications/Publication.aspx?DocId=3866154&Language=F&Mode=1&Parl=40&Ses=2&File=36 ) !

    Par contre, et là je vais vous étonner, je suis d’accord avec vous quand vous dites que la hausse du salaire minimum risque de faire augmenter le décrochage scolaire. C’est d’ailleurs à peu près le seul aspect négatif que je lui trouve. Les dangers d’une hausse de chômage sont rendus à peu près inexistants maintenant que la demande de travailleurs excède l’offre. Selon moi, le salaire minimum devrait être à environ 50 ou 55 % du salaire moyen (autour de 20,00 $ en 2008).

    «les joueurs de hockey »

    Le salaire des joueurs de hockey n’est pas directement lié à l’offre et à la demande de joueurs de hockey, mais davantage à leur productivité. Je vous suggère un excellent texte sur ce sujet dans le livre La vraie dureté du mental, Hockey et philosophie. Vous aimerez, l’auteur parle même de Nozick ! (http://www.pulaval.com/catalogue/vraie-durete-mental-hockey-philosophie-9301.html )

    Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le marché du travail est un marché dérivé. La demande de joueurs de hockey découle en fait de la demande de matchs de hockey. Pour différentes raisons, dont la limitation de l’offre (monopsone), les prix sont très élevés.

    L’offre de joueurs de hockey n’est pas si limitée que cela : des milliers de joueurs ne rêvent que de jouer dans la LNH ! En fait, si les joueurs de hockey sont moins bien payés que les joueurs de football, cela n’est pas parce que les joueurs de football (de basketball, de football américain, de baseball, etc.) sont plus rares, mais parce que la demande de matchs football est plus élevée, rendant ces joueurs plus productifs.

  20. 21 Darwin novembre 11, 2009 à 13:37

    «dont la limitation de l’offre (monopsone)»

    J’ai été trop vite. Comme seule offreuse de hockey professionnel de haut niveau, la LNH est un monopole. Par contre, comme seule demandeuse de joueur de hockey professionnel de haut niveau, elle est un monopsone…

  21. 22 minarchiste novembre 11, 2009 à 13:58

    @Renart

    « Entre travailler et rien faire pour sensiblement le même montant, ça me surprendrait que l’appel de la paresse ne soit pas le plus fort… »

    Je ne peux qu’être en accord avec ça. Et c’est pourquoi nous nous retrouvons avec des taux de décrochage scolaire élevés et que 40% de la population québécoise ne paie pas d’impôts.

    « Pourquoi une personne qui se fend le cul à faire une job plate (il ne faut pas oublier que tout le monde n’a pas des capacités et des talents égaux) ne pourrait-elle pas se payer minimalement une petite maison? Parce qu’elle ne le mérite pas? »

    Ce n’est pas nécessairement une question de mérite et ce n’est pas nécessairement une question de talent non plus.

    La quête de la richesse nous poussent tous et chacun à nous demander comment nous pourrions créer le plus de valeur possible dans l’économie. Ainsi, nous développons des compétences et acquérons les connaissances nécessaires pour le faire. Ces « outils » nous permettent d’être productifs et de créer notre richesse.

    Le salaire minimum met du sable dans l’engrenage de ce mécanisme en disant aux gens « ne vous cassez pas la tête, voici ce que vous pouvez avoir en ne faisant rien de trop élaboré », et plusieurs trouvent cette médiocrité bien confortable.

    @Darwin

    La délocalisation n’est qu’une des façons par laquelle le salaire minimum affecte (négativement) la demande de travailleurs. C’est l’effet le plus visible. Ce n’était qu’un exemple.

    Mais n’oublie pas que même si un service ne peut être délocalisé, le capital lui peut l’être (avec tous les emplois qu’il permet de créer). Le salaire minimum réduit le rendement du capital à un endroit donné, ce qui fait en sorte que le capital peut être attiré ailleurs.

    Concernant le hockey, c’est vrai qu’il y a beaucoup de joueurs qui rêvent de jouer dans la LNH, mais il y en a très peu qui ont suffisamment d’habiletés pour maintenir la qualité du produit. La plupart des équipes ont un bon trio d’attaque, deux bons défenseurs, et ensuite la qualité baisse assez vite. Si le Canadien avait un « Alex Kovalev » de caché à Hamilton, ça ferait longtemps qu’il jouerait avec le gros club.

    Et pour avoir déjà joué quelques parties amicales avec des joueurs de la LNH, je peux vous dire que ce sont des sur-hommes en terme d’habileté et et de force physique.

    Et comme le nombre de joueurs de haut niveau est limité, le nombre d’équipes et matchs l’est aussi. Sinon, croyez moi que Gary Bettman aurait déjà agrandi la ligue à 50 équipes!

  22. 23 Rémi novembre 11, 2009 à 17:08

    Je suis d’accord avec toi, Renart.

    Il va toujours y avoir des gens qui vont occuper des emplois qui requiert peu (ou pas) de compétence. C’est logique. Par contre, ça ne veut pas dire que ces gens doivent nécessairement être sous-payé.

    Imaginons un instant que tout le monde au Québec possède un diplôme. Soit un DEC ou un diplôme universitaire. La compétition pour entrer sur la marché du travail serait énorme et beaucoup de gens se retrouveraient soit sans emploie, ou obligé de trouver un boulot souvent moins payant qu’espéré. Résultat? On aurait quand même des gens qui travailleraient chez Couche-Tard, ou dans n’importe quel dépanneur, même s’ils ont un diplôme.

  23. 25 lutopium novembre 11, 2009 à 20:08

    @minarchiste: vous êtes vraiment un bon disciple du système capitaliste. Vous êtes solide. Je ne suis cependant pas d’accord avec vous lorsque vous dites que « nous nous demandons comment nous pourrions créer le plus de valeur possible dans l’économie. » Je crois plutôt que les travailleurs cherchent à gagner un salaire pour se payer l’essentiel et peut-être un peu de luxe. Je ne crois pas que les gens soient préoccupés par la création de valeur dans l’économie.

    Pas plus que les actionnaires, les propriétaires et cette nouvelle race de « middle management » qui siphonne les profits des grandes entreprises publiques depuis quelques années. Y’a des gens qui veulent bien gagner leur vie et d’autres qui ne semblent pas être capables de freiner leur appétit.

    Je n’achète pas cette théorie qui tente de nous faire croire que le système capitaliste est inné, qu’il est régulé par des lois naturelles. Une entreprise qui se porte bien et qui dégage des profits devrait en faire profiter tous les acteurs qui gravitent autour: les propriétaires (ou actionnaires), les patrons, les employés et la clientèle qui assure sa pérénnité.

    OUI au boycott de Couche Tard. Encourageons les dépanneurs indépendants. OUI à un salire minimum de 10,00$ / l’heure. Pour une vie décente pour tous.

  24. 26 minarchiste novembre 11, 2009 à 21:15

    Je viens d’écouter la partie 1 des Grands Reportages (RDI) sur le mur de Berlin.

    En juin 1953, les travailleurs de la constructions ont fait une grève pour protester contre les conditions de travail déplorables (des horaires exigeants, un rythme de production effreiné). Cela n’était évidemment pas permis par le régime communiste de la RDA.

    Leur slogan était: « Nous ne sommes pas des esclaves! »

    L’Armée est intervenu et a tiré dans le tas, tuant quelques centaines de manifestants.

    Quand vous me parlez d’exploitation des pauvres par les méchants capitalistes, pensez à ces gens, qui manquaient de tout et n’avait même pas accès au fruit de leur labeur. Ça c’était de l’exploitation.

    Dans le système capitaliste, nous sommes libres. Couche-Tard est libre de fermer son magasin quand ses employés en demandent trop à son goût, les employés sont libres de tenter de se syndiquer ou encore d’aller travailler ailleurs, et vous êtes libres de boycotter cette entreprise.

    À cet égard, je viens de publier mon billet de demain, qui se veut une critique d’art politico-économique! Une peinture fascinante selon moi.
    Voici le lien:

    Capitalisme vs Communisme, en peinture…

  25. 27 Darwin novembre 11, 2009 à 21:50

    @ Luto

    Je contais tantôt à mes gars que les boycotts marchent de moins en moins de nos jours. Les ventes de Cadbury avaient baissé énormément au Québec après la fermeture de l’usine montréalaise en 1978 (très près de chez moi), le chiffre d’affaires de la Sun Life, qui avait déménagé son siège social en Ontario pour ne pas respecter la Loi 101, avait fondu du tiers. Bref, ça peut fonctionner.

    Et peut-être cela fonctionnera cette fois. Il ne faut pas lâcher. En tout cas, j’ai recruté deux nouveaux boycotteurs ce soir.

    Quant au salaire minimum, comme je l’ai écrit plus haut, je crois que dans le contexte actuel où les entreprises qui n’offrent que le salaire minimum ont de plus en plus de difficulté à recruter, on peut monter à 55 % du salaire moyen, soit environ 11,00 $ de l’heure. Pas d’un coup, bien sûr, mais en continuant de le hausser d’au moin 0,50 $ par année, comme au cours des deux dernières années.

  26. 28 renartleveille novembre 12, 2009 à 2:53

    Minarchiste,

    au-delà de la théorie, il faut bien que quelqu’un se tape le sale boulot! Je vois donc le salaire minimum comme une sorte de remerciement… Et là je trouve qu’il n’est pas assez généreux!

    Pour ce qui est de ton billet en lien avec la murale, je n’en reviens toujours pas de lire des gens de droite ramener le communisme encore aujourd’hui. Des vrais communistes au Québec, on doit pouvoir les compter avec deux mains…

    Rémi,

    alors, si à la base travailler ne permet pas de s’élever au-dessus de la survivance, ou à peine, qu’est-ce que ça donne?

  27. 29 lutopium novembre 12, 2009 à 5:06

    @minarchiste: mon commentaire ne se voulait pas un réquisitoire contre le système capitaliste. Je ne rejette pas le libre-marché. Je suis plutôt du style à proposer des petits changements, des améliorations à court-terme. C’est plus facile. C’est plus acceptable.

    Je travaille pour une grosse boîte. Nous n’avons pas eu d’augmentation de salaire depuis janvier 2007. La dernière fois où nous avons eu l’occasion de rencontrer le président, une employée lui a demandé si les salaires seraient indexés au début de 2010. Il a donné l’impression d’être surpris et a répondu que l’entreprise n’avait jamais fermé la porte à des augmentations mais que la méthode avait changé: les salaires sont dorénavant ajustés selon le « mérite ». L’employé doit en faire la demande au chef divisionnaire, qui en soufflera mot au directeur adjoint, qui en parlera au directeur principal, qui aura peut-être le temps d’en discuter avec le vice-président… Et tout ça pour un maigre 2% qui aura de grandes chances d’être rejeté.

    Qu’est-ce qu’on entend ces jours-ci? Vous êtes privilégiés d’avoir une job. Voilà la force de négociation des employés non-syndiqués. Si t’es pas content, vas faire un tour ailleurs. Mais les travailleurs savent très bien qu’ailleurs n’existe pas. Et qu’est-ce qui est encore plus frustrant? C’est que l’entreprise dégagera des profits importants, offira des dividendes aux actionnaires et un bonus de performance aux hauts-dirigeants. Ces derniers sont arrivés dans l’entreprise il y a deux ou trois ans, s’en mettront plein les poches et crisseront leur camp dans deux ou trois ans.

    Et que font-ils? Ils forcent l’administration et les vendeurs à appliquer des marges tout à fait incroyables. Ils coupent les dépenses. Ils congédient des employés et demandent aux autres d’être plus productifs. Ils refusent toute augmentation de salaire. Ils « impartissent » certaines opérations qu’ils considérent non-essentielles. Ils vendent une partie du patrimoine de l’entreprise afin de réduire la dette.

    Et ils récolteront leur bonus. Ils quitteront l’entreprise et iront jouer au golf à Magog sur leur beau terrain privé. Le système capitaliste est en train de se faire ronger par ses plus grands adeptes. Et ce sont nous, les travailleurs, qui en payons les frais.

    Câlice de beau système.

  28. 30 lutopium novembre 12, 2009 à 5:17

    Et j’oubliais… comme le souligne pertinemment mon ami Renart, je ne comprend pas que vous nous ramenez constamment le souvenir le l’empire soviétique lorsque nous osons remettre en question le système capitaliste. On s’en fout de l’échec du communisme! La plupart d’entre nous posons un constat qui devrait sauter aux yeux des minarchistes: le libre-marché, dans son état actuel, ne fonctionne plus! Le système se fait voler par des truands qui se présentent comme ses plus grands défenseurs. Ce n’est pas un virus qui détruit l’économie, c’est le système immunitaire qui s’est retourné contre son hôte.

  29. 31 minarchiste novembre 12, 2009 à 8:07

    @Renart

    « Des vrais communistes au Québec, on doit pouvoir les compter avec deux mains…  »

    Rien de moins vrai!

    http://www.cpcml.ca/francais/
    http://www.pcq.qc.ca/

    C’est sans compter tous ces gens qui proposent des programmes politiques partiellement basés sur des éléments du communisme (Léopold Lauzon par exemple) et ceux qui proposent d’agir dans l’esprit du communisme, sans en être vraiment.

    Chaque petit pas vers le communisme est un pas en arrière.

    Ceci étant dit, n’est-elle pas fascinante cette murale?

  30. 32 minarchiste novembre 12, 2009 à 8:25

    @Lutopium

    Je ne comprends pas quand tu dis « aileurs n’existe pas ».

    Tu travailles pour une entreprise qui a le monopole de tes compétences?
    C’est la seule entreprise à oeuvrer dans cette industrie?

    Et quand tu dis:
     » le libre-marché, dans son état actuel, ne fonctionne plus! Le système se fait voler par des truands qui se présentent comme ses plus grands défenseurs.  »

    Le vol, la criminalité et la corruption n’ont rien à voir avec le libre-marché et le capitalisme. Ce sont plutôt des entraves au libre-marché, qui devraient être punies par le système légal. Le problème, c’est que le système légal est un appareil du gouvernement, et que bien souvent, les « truands » dont tu parles arrivent à leurs fins parce qu’ils ont les bons contacts au gouvernement.

    Quand Bush a dit: »I’ve abandonned the free-market principles to save the free-market », ça en disait long sur l’état du système. Comme si on pouvait corriger les distorsions économiques créées par l’intervention gouvernementales en faisant encore plus d’interventions gouvernementales dans l’économie!

  31. 33 lutopium novembre 12, 2009 à 9:43

    @minarchiste: les employés sont pris au piège. Ils ne peuvent pas quitter l’entreprise car ils y seront perdants. Les grosse boîtes n’engagent plus d’employés permanents, la mode est aux pigistes, aux consultants, des postes précaires, jetables après usage (ce que vous appelez l’offre et la demande). Non seulement connaîtras-tu une baisse de salaire mais tu perdras ton fonds de pension, ton assurance-collective, tes 4 ou 5 semaines de vacances méritées après 15 ou 20 ans de loyauté, etc…

    Tu es fort habile minarchiste. Voilà qu’on ose questionner le fonctionnement du système et tu fais une p’tite curve vers le gouvernement. Très habile. Évidemment que les hauts-dirigeants ont de bons contacts au gouvernement, tu ne m’apprends rien. Toute cette corruption ne justifie aucunement la disparition de l’appareil étatique. Lorsque les gens en auront assez, qu’un parti politique de gauche s’approchera du pouvoir et que les journalistes « neutres » permettront aux citoyens de vraiment savoir ce qui se passe (c’est commencé avec rue Frontenac et quelques bons journalistes de radio-Canada); et bien certains de vos amis vont commencer à faire dans leurs frocs.

    De plus, vous savez très bien que les entreprises à forte capitalisation ont le champ libre. Le gouvernement n’a rien à voir avec la gestion de ces entreprises. Le pouvoir des actionnaires est dilué. Les hauts-dirigeants font ce qu’ils veulent. Frank Dunn, Jean Monty, Jacques Tellier, Michael Sabia, ça ne vous rappelle rien?

  32. 34 minarchiste novembre 12, 2009 à 10:29

    @Lutopium

    « les entreprises à forte capitalisation ont le champ libre. Le gouvernement n’a rien à voir avec la gestion de ces entreprises. »

    Tu sembles en avoir après BCE?
    Donc selon toi, les dirigeants de BCE ont le champs libre, pas de gouvernement pour leur dire quoi faire?

    Il y a quelques années, lorsque Vidéotron (et. al.) a lancé la téléphonie VoIP, le gouvernement (à travers le CRTC) voulait empêcher BCE de répliquer en réduisant ses tarifs. Autrement dit, il voulait forcer BCE à perdre ses clients aux mains de Vidéotron, pour favoriser la compétition. Il a fallu que Maxime Bernier intervienne pour que justice soit faîte et que le libre-marché puisse enfin opérer.

    Est-ce que le CRTC agissait réellement dans l’intérêt de la population? L’agissement du CRTC n’était-il pas une entrave gouvernementale au libre-marché?

    Le pire, c’est que la situation est en train de se répéter dans le sans-fil:

    Le CRTC fait la vie dure à Globalive.

    Et après vous allez me dire que le gouvernement ne met pas son nez partout? Les PDG des banques canadiennes doivent demander la permission à l’OSFI pour aller pisser, mais ça ne leur dérange pas puisque la SCHL leur permet de faire des millions de profits sur notre dos. Bombardier est incapable de faire quoi que ce soit sans siffonner des millions en subventions. Sans parler de toutes ces mesures protectionnistes arrachées des politiciens par les lobbys à coup de contributions électorales et d’enveloppes brunes.

    « Les grosse boîtes n’engagent plus d’employés permanents »

    Pourquoi est-ce qu’une grosse boite engagerait des employés permanents si elle n’en a pas besoin? Si tu avais ta propre entreprise, engagerais-tu un employé permanent si tu savais que tu n’en aurais de besoin que pour 1 an? Faudrait peut-être que tu songes à changer de branche…

    « Toute cette corruption ne justifie aucunement la disparition de l’appareil étatique. »

    D’accord, c’est pourquoi je suis un minarchiste, et non un anarchiste. L’État doit assurer ses fonctions régaliennes. Je crois que moins le gouvernement se servira de notre argent pour intervenir dans l’économie, moins il y aura de corruption et moins il y aura de distorsions sur les marchés.

    « certains de vos amis vont commencer à faire dans leurs frocs. »

    Je vais commencer à faire dans mon froc quand un gouvernement se mettra à brîmer les libertés individuelles (encore plus que maintenant) soi-disant pour le bien-être du peuple. C’est comme ça que le communisme a commencé soit dit en passant. C’est ce que vous espérez?

  33. 35 Antoine novembre 12, 2009 à 10:39

    @Lutopium
    Les entreprises fabriquent des produtis jetables après usages ou alors qui se dégrade vite pour que le consamteur en rachète un autre plus vite. Ils ont compris que cela était très rentable alors, on dirait que ce modèle de production c’est transposé sur la gestion des ressources humains dans les entreprises.

  34. 36 lutopium novembre 12, 2009 à 11:43

    @minarchiste: tu changes encore le sujet… Voilà que tu me parles du CRTC! Je parlais explicitement de la conduite des affaires. De la business. Pas du cadre règlementaire particulier à une industrie. Et non, je ne visais pas BCE particulièrement. Je faisais référence aux entreprises qui ont un nombre important d’actions sur le marché. Y’en a d’autres.

    Et tu termines encore une fois en faisant référence au communisme. Et pourquoi fais-tu dévier le sujet en amenant le droit des libertés individuelles dans ce débat? Tu me déçois. Tu as normalement de bien meilleurs arguments.

  35. 37 Rémi novembre 12, 2009 à 11:46

    @ Renart:


    alors, si à la base travailler ne permet pas de s’élever au-dessus de la survivance, ou à peine, qu’est-ce que ça donne?

    Je me suis mal exprimé dans mon commentaire précédent.

    Ce que je voulais dire, en gros, c’est que s’il y a des emplois payants, qui requiert des études et des compétences, il y a automatiquement l’inverse: des jobines qui requiert peu d’éducation.

    Certain diront que c’est un équilibre.

    Mon point est tout simplement qu’il faut augmenter le salaire minimum pour la simple et bonne raison qu’on sait qu’il est insuffisant et que même si tout le monde avait un diplôme, il y aura quand même des gens pour travailler chez Couche-Tard. Alors tant qu’à imposer un salaire minimum, aussi bien rendre ce salaire décent, puisqu’on sait qu’il y aura toujours des gens qui travailleront à ce salaire.

  36. 38 minarchiste novembre 12, 2009 à 12:28

    @Lutopium

    Le célèbre roman Atlas Shrugged de Ayn Rand, l’un des plus vendu à travers le monde depuis sa parution (et dont les ventes ont récemment explosé suite à la crise financière) est maintenant disponible gratuitement en version française sur le site suivant:

    http://larevoltedatlas.com/

    Tu peux l’imprimer par chapitre ou télécharger le ficher pdf entier.

    Tu comprendras énormément de choses en lisant de chef-d’oeuvre, et tu comprendras pourquoi je me méfie autant du communisme même s’il apparaît plus faible que jamais.

    Je te laisse sur cette citation du dernier billet de Nathalie Elgrably, qui m’enlève les mots de la bouche, surtout le deuxième paragraphe:

    « Certes, le capitalisme a également ses failles. Mais il faut admettre qu’elles sont bien modestes si on les compare aux atrocités commises au nom du collectivisme. Puis, que ça plaise ou non, le capitalisme est le seul système économique qui permet l’enrichissement, la liberté d’expression et la créativité. Les économies planifiées, au contraire, ont toutes été synonymes de misère, de famines et de pénuries, de censure et d’oppression. Le capitalisme a donné lieu au mouvement pour les libertés et les droits civils, contrairement au communisme qui a permis à des dictateurs sanguinaires de tyranniser des populations entières.

    Évidemment, la gauche d’aujourd’hui affirmera que son agenda diffère radicalement de celui des gouvernements précités. Je n’en doute pas. Mais l’histoire nous apprend que c’est également par souci de justice sociale qu’on a ouvert la voie au communisme, et que c’est la progression lente des idées et la consolidation continue du pouvoir qui a donné le nazisme, le stalinisme ou le maoïsme. »

  37. 39 lutopium novembre 12, 2009 à 14:39

    @minarchiste: encore une fois, ce n’est pas le système capitaliste que je questionne, c’est son fonctionnement actuel. Prière de ne pas utiliser Mme Elgrably comme référence… elle ne me rejoint pas du tout. Alors, pas du tout. Elle est payée pour défendre les intérêts de ses maîtres. Si les disciples du monde des affaires et les grands défenseurs du libre-marché sont incapables d’avouer que le système est actuellement malade, je ne peux qu’en conclure que nous vivons sur des planètes différentes.

    La commission d’enquête du commissaire McCarthy a pris fin en 1954. Je ne croyais pas que les disciples de l’IEDM sortiraient ces vieilles techniques pour discréditer les citoyens qui en ont marre des excès du système et qui veulent changer les choses.

  38. 40 lutopium novembre 12, 2009 à 14:48

    La dernière citation de Mme Elgrably pourrait également être convertie de cette façon:

    « Évidemment, le monde des affaires d’aujourd’hui affirmera que son agenda diffère radicalement de celui qui a suivi l’industrialisation. Je n’en doute pas. Mais l’histoire nous apprend que c’est également par une soif d’enrichissement et de contrôle qu’on a ouvert la voie à la mondialisation, et que c’est la progression lente des idées et la consolidation continue du pouvoir qui a donné l’impérialisme, le fascisme ou certaines formes de totalitarisme. »

    C’est-y pas beau ça? Bon, j’en ai assez. À la prochaine.

  39. 41 DarK Rémi oF DooM novembre 12, 2009 à 14:53

    @Rémi: J’abonde en ce sens!

    Faisant fi de certains propos que je ne suis en mesure de comprendre pleinement, je ne réfèrerai donc essentiellement qu’au billet en soi.

    Je suis bien évidemment d’accord avec le fait que les salaires devraient être équilibrés de telle façon que toute personne travaillant un très standard 40 heures par semaine soit en mesure de vivre adéquatement. Le système est à ce point mal fait qu’il est parfois plus rentable de demeurer sur le chômage ou d’accéder à l’aide sociale que de travailler.

    Ceci étant dit, je crois toutefois qu’un employeur peut très bien faire ce que bon lui semble avec son entreprise au même titre que je fais ce que je veux avec ma bicyclettes. Il est certes critiquable moralement de fermer son entreprise et d’envoyer à la rue un nombre X d’employés sous Y prétextes mais le fait est que l’entreprise appartient à son propriétaire et, de ce fait, les employés sont tous victimes d’une certaine dépendance face à l’organisation qui les paie. Triste fatalité.

  40. 42 minarchiste novembre 12, 2009 à 15:23

    @Lutopium

    « les grands défenseurs du libre-marché sont incapables d’avouer que le système est actuellement malade »

    Je n’ai jamais dit le contraire. Le système est effectivement très malade. Il est paralysé par le gouvernement qui mets sont nez partout. Il est empoisonné par le copinage entre les fonctionnaires/politiciens qui ont trop de pouvoir et les corporations. Il est manipulé par les banques centrales et les lobbys. J’ai de la difficulté à trouver au Canada un marché qui soit réellement libre. Nommez m’en donc un?

    D’ici, nous avons deux directions possibles pour améliorer notre sort. Soit nous drainons le systèmes de ces coquerelles, soit nous confions bêtement notre liberté au gouvernemaman et lui demandons de tout régler et de tout contrôler.

    Est-ce qu’on soulage une gueule de bois en buvant encore plus d’alcool? Malheureusement, c’est cette voix que plusieurs ont choisi, et cette voix ne mène pas à une destination intéressante.

  41. 43 renartleveille novembre 12, 2009 à 15:31

    Rémi,

    « Je me suis mal exprimé dans mon commentaire précédent. »

    mais non, je ne faisais qu’abonder dans ton sens, c’est moi qui aurais dû le spécifier au lieu d’émettre un commentaire en forme de question.

    Minarchiste,

    que les communistes soient 10 ou 1000 ne change vraiment pas grand-chose…

    Ça reste un épouvantail qui ne fait plus peur à personne, j’ose espérer.

    Le lien vers le roman de Ayn Rand ne fonctionne plus.

  42. 44 minarchiste novembre 12, 2009 à 15:53

    @Renart

    Sûrement un problème de Copyrights! La personne qui l’a traduit n’a pas demandé l’autorisation de la maison d’édition qui a les droits.
    Heureusement, j’ai eu le temps de télécharger le pdf…

    S’il y en a qui sont intéressés, envoyez-moi un e-mail à l’adresse suivante et je vous le ferez parvenir:

    minarchiste@gmail.com

    Concernant le communisme, c’est vrai qu’il ne fait peut-être plus peur à personne au Canada, mais il ne faut quand même pas oublier comment ce système a opéré et surtout, comme il s’est graduellement implanté.

  43. 45 ouais novembre 13, 2009 à 0:27

    Couche-Tard s’associe à Shell, si j’ai bien compris.

    Voilà la réponse à bien des questions. Mais d’autres sont soulevées…

    Doit-on boycotter Shell itou ? Ayaya, c’est compliqué tout ça !

    Une simple crevaison Renart, vraiment ?

    p.s.: Dépan-Escompte c’est Couche-Tard. C’était Dépan-Escompte Couche-Tard il y a quelques années. Avant la bourse.

  44. 46 Jean-Luc Proulx novembre 13, 2009 à 23:02

    Témoignage d’un employé normal de dépanneur: http://www.suburbainlucide.net/?p=1104

    Qui veut faire l’ange fait la bête, hein, mon Renart? 🙂

  45. 47 Canadiens Fans juillet 24, 2010 à 5:37

    -Il faut leur arracher les poumons

    -Et on les bouffera!


  1. 1 Tweets that mention Un Couche-Tard se serait autodétruit par peur d’un syndicat « Renart L’éveillé / Carnet résistant -- Topsy.com Rétrolien sur novembre 10, 2009 à 14:26

Laisser un commentaire




Nethique.info

Finaliste Grands Prix AJIQ catégorie Illustration éditoriale

Catégorie : Illustration éditoriale

Fier collaborateur de…

Infoman
Reflet de Société
Un sous à la fois!

RSS Billets choisis de mon agrégateur (blogoliste dans la bannière)

  • Erreur, le flux RSS est probablement en panne. Essayez plus tard.

Archives

copyleft

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Catégories

Statistiques (depuis 01/01/2008)

  • 633 745 hits