Einstein nous parle de Dieu

Une lettre d’Einstein, datée du 3 janvier 1954, un peu avant sa mort, contient ces mots : « Le mot Dieu n’est pour moi rien de plus que l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles. »

Moi qui ai toujours pensé que cet homme de science portait Dieu en lui de la manière commune, un grand pan de mur idéologique me tombe dessus et j’en ressors fortement indemne, vivifié même! Ce n’est pas tous les jours qu’un monument sort de sa retraite poussiéreuse pour parler au monde. J’écoute et j’applaudis à tout rompre!

Le plus beau, c’est que les zélateurs et les menteurs ne pourront rétorquer à autant d’éloquence. Tandis que les livres soi-disant sacrés des trois monothéismes sont des ramassis d’illogismes et de contradictions, voilà un baiser de plus pour l’amour du prochain, qui grandit mieux dans la logique que dans le dogme, puisque le prochain est tout sauf soi, faut-il encore le rappeler?

Comme je l’écrivais à l’instant chez Martin Beaudin-Lecours, le pointeur de cette nouvelle, si je peux croire en quelque chose, c’est bien le commun, le relatif, dans le sens où Einstein l’entendait. Enfin, pas le « peut-être »… Les forces positives et négatives sont des énergies archétypales qui nous accompagnent depuis le début, et elles donnent lieu à de beaux folklores, à de la culture, à de l’art, etc., mais je crois qu’il faut maintenant les aborder de front pour ne pas tomber dans la demi-mesure interprétative des directeurs de La Vérité. Non, la vérité est trop importante pour la laisser à quiconque d’autre que soi-même : d’où l’idée de la relativité.

Tant que nos vérités dialoguent, tout va bien. Mais je n’accepterai jamais de me faire frapper à la tête, même avec la Bible, le Coran ou la Torah pour amortir le coup…

(Photo : Magic fly paula)

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63 Réponses to “Einstein nous parle de Dieu”


  1. 1 lewannabe Mai 14, 2008 à 4:30

    Moi aussi j’ai apprécié lire cette nouvelle.

    Je suis en accord, dieu, c’est la magie, le facile, la foi, la réponse a l’inexplicable et parfois même un déni de l’explicable, en d’autres de terme, le résultat de nos faiblesses. Cela ne décrète pas que ceux qui y croient sont stupides, voir faible. Mais ça démontre un abandon. Un refus de vouloir chercher la vérité ou de la voir.

    Cela dit, facilitation pour ton retour en 1re position de TLMEB.

  2. 2 Jimmy St-Gelais Mai 14, 2008 à 5:00

    Einstein n’avait pas dit: « Dieu ne joue pas aux dés »?

  3. 3 Mandoline Mai 14, 2008 à 7:03

    Rien à rajouter, juste une esquisse de sourire qui se dresse en lisant cette petite merveille! 🙂

  4. 4 Morgane Mai 14, 2008 à 7:10

    NUANCE, mon cher sieur Goupil, NUANCE !
    😉
    Einstein ne croyait pas en un Dieu tout-puissant, un dieu créateur.
    PAR CONTRE, il se décrivait lui-même de la sorte :
    « Je suis un panthéiste rationnel qui croit en un Dieu qui ne se mêle pas des affaires des hommes. »

    Pour plus d’informations à ce sujet hautement passionnant, consulter Jacques Languirand, qui vient de sortir un nouveau livre : « À la recherche du Dieu d’Einstein. »

    Bonne lecture !

  5. 5 Morgane Mai 14, 2008 à 7:12

    NUANCE, mon cher sieur Goupil, NUANCE !
    😉
    Einstein ne croyait pas en un Dieu tout-puissant, un dieu créateur.
    PAR CONTRE, il se décrivait lui-même de la sorte :
    « Je suis un panthéiste rationnel qui croit en un Dieu qui ne se mêle pas des affaires des hommes. »

    Pour plus d’informations à ce sujet hautement passionnant, consulter Jacques Languirand, qui vient de sortir un nouveau livre : « À la recherche du Dieu d’Einstein. »

    Bonne lecture !

  6. 6 raymondviger Mai 14, 2008 à 8:20

    J’aime bien la définition de Dieu dans les mouvements d’entraide tels qu’Alcooliques Anonymes, Gamblers Anonymes et autres…:

    « Une puissance supérieure tel que tu la définis ».

    La définition de notre dieu, de notre puissance supérieure est personnelle à chacun de nous et personne ne peut nous imposer la sienne.

    Personnellement je dis souvent aux gens que je rencontre: « Mon église est mon corps. Personne d’autre que moi peut y entrer. C’est l’endroit où j’y place mes valeurs, mes principes. Le plaisir de vivre sa vie est de pouvoir demeurer en contact avec ses fondements personnels et de les faire rayonner. Pas pour les imposer aux autres, mais pour les aider à découvrir leurs propres valeurs qui les habitent. »

  7. 7 Alain B. Mai 14, 2008 à 10:05

    Il est toujours facile de faire parler les morts… ils ne sont plus là pour nuancer.

    Einstein avait aussi une vision mécaniste de l’univers et était incapable d’admettre le principe d’incertidude de la physique quantique.

    « Dieu ne joue pas aux dés avec l’univers »

    Cette même physique quantique qui remet en question les fondements de la réalité à laquelle nous nous rattachons…. un peu comme la religion, tiens.

    Pourtant, aujourd’hui, la science (la neuroscience pour être plus précis) en est à découvrir que la quête de Dieu, le sentiment du divin, est quelque chose de bien concret, de bien réel chez l’être humain. …que l’Amour, autant le petit que le grand évoqué par les religions « aimez-vous les un les autres » ainsi que les « états de grâce » qui y sont rattachés,ont a des effets bénéfiques à plusieurs niveaux, incluant la santé.

    David Brooks – The Neural Buddhists – New York Times

    Je veut bien qu’on s’en prenne aux dogmes et aux verités absolues et exclusives. Mais on se trompe si on réduit « la religion » et la croyance en Dieu à ces constructions bien humaines. Car la religion, ou du moins la foi, ce n’est pas ça, ça c’est ce que les hommes font presque invariablement d’une vérité à laquelle ils se rattachent. Ils construisent des dogmes dans l’espoir de transformer un monde imparfait et contradictoire afin de le rendre conforme à cette vérité qu’ils concoivent comme transcendante.

    Et « la religion » est loin d’avoir le monopole là-dessus. Les hommes font cela avec toutes les vérités… ils en font des idéologies, puis des dogmes autoritaires. Ne faisont nous pas la même chose avec nos idéaux laïcs, de justice et d’équité soociale?

    Phénomène contre lequel, lorsqu’on s’y penche, le message des religions nous met en garde. (malgré le fait que dans le concret elles en sont victime, comme tout le reste de nos institutions, religieuses ou pas)

    Combien d’idéologies dites « laïques » peuvent en dire autant?

  8. 8 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 12:20

    @ Alain B.

    Einstein avait aussi une vision mécaniste de l’univers et était incapable d’admettre le principe d’incertitude de la physique quantique.

    Et puis?

    Pourtant, aujourd’hui, la science (la neuroscience pour être plus précis) en est à découvrir que la quête de Dieu, le sentiment du divin, est quelque chose de bien concret, de bien réel chez l’être humain.

    Avait-on besoin de la neuroscience pour ça? C’est évident que c’est « bien concret, bien réel » chez l’être humain! Si l’immense majorité de l’humanité a cru, si l’histoire est marquée par les guerres de religion, c’est certainement concret! Ça ne démontre aucunement « que Dieu existe »!?

    Mais on se trompe si on réduit “la religion” et la croyance en Dieu à ces constructions bien humaines. Car la religion, ou du moins la foi, ce n’est pas ça, ça c’est ce que les hommes font presque invariablement d’une vérité à laquelle ils se rattachent.

    « La religion » est une construction bien humaine, point. La « foi », ça se discute, mais ça ressemble à ce que tu qualifiais de « bien concret, bien réel », c’est plus un sentiment.

    Il est toujours facile de faire parler les morts… ils ne sont plus là pour nuancer.

    Dans cet extrait, il n’utilise pas les mots « religion » ni « spiritualité ». On peut raisonnablement imaginer qu’Einstein avait une vie spirituelle, lui qui dealait avec les secrets de l’Univers et avait sur la conscience la création de la Bombe A! Mais il parle du mot « Dieu » et de la Bible, et ça c’est très important à mes yeux: je suis très heureux qu’Einstein aie fait cette affirmation limpide, ça ajoute un argument d’autorité à ce que je dis aussi, souvent sous l’opprobre des biens-pensant.

    La nouvelle est qu’on vend aux enchères une lettre d’Einstein où les mots cités dans mon billet et celui de Renart sont écrits. D’abord, on se doute bien qu’il ne l’a pas écrite en français. La traduction étant une interprétation, on pourrait déjà douter un peu. On pourrait aussi douter de la véracité de la lettre. Bref, moi, Renart, nous tous sommes obligés de croire. Un peu comme avec la marchde sur la Lune: nous n’y étions pas, alors on doit croire que les Américains ont bien foulé le sol lunaire. Même les plus cultivés d’entre nous, même les « vrais scientifiques », tous les humains n’ont pas le choix de « croire » tout ce qui ne vient pas de leur propre expérience. C’est pourquoi, jusqu’en septembre 2001, je me disais « croyant » tout en étant athée. Pas agnostique, athée. Mais comme le mot « Dieu », « croyant » est un terme galvaudé, surtout depuis le 11 septembre, je me dis maintenant « laïc radical ». Pas à cause des Musulmans, mais à cause des illuminés de la Maison Blanche, des néo-cons, des créationnistes qui veulent placer les théories de Darwin sur le même pied que leur interprétation littérale de la Bible.

    Il faut répéter ce qu’Einstein a écrit vers la fin de sa vie, pour que l’ensemble de l’humanité, à défaut de chaque humain, augmente son niveau de conscience et améliore sa vie spirituelle: la Bible est un construit, un conte, une fable qui s’adresse aux enfants. Tout n’y est pas faux, mais la spiritualité est une démarche individuelle et il faut demeurer critique, non pas croire aveuglément certains hommes qui disent parler au nom de Dieu.

    Ironiquement, en m’appuyant sur la réputation d’Einstein, je pourrais avoir l’air d’un « croyant aveugle », mais je sais -et je n’ai pas à le prouver à quiconque- que j’en étais arrivé aux mêmes conclusions par ma propre démarche spirituelle.

    Les hommes font cela avec toutes les vérités… ils en font des idéologies, puis des dogmes autoritaires. Ne faisont nous pas la même chose avec nos idéaux laïcs, de justice et d’équité soociale?

    Phénomène contre lequel, lorsqu’on s’y penche, le message des religions nous met en garde. (malgré le fait que dans le concret elles en sont victime, comme tout le reste de nos institutions, religieuses ou pas)

    Combien d’idéologies dites “laïques” peuvent en dire autant?

    Je crois (encore ce mot!) qu’il faut affirmer et réaffirmer les principes laïques de notre société, surtout en face de la montée actuelle des intégrismes, musulmans comme chrétiens. L’actuel relativisme absolu (souvent une interprétation erronée des propos d’Einstein d’ailleurs) en matière de « vérité » et de morale fait avant tout l’affaire des sectes et autres groupes religieux, souvent au détriment de la condition féminine. Alors, non, je ne suis pas d’accord pour mettre sur le même pied les affirmations magiques des textes des grandes religions actuelles et ce que les deux ou trois derniers siècles de recherche scientifique, de réflexion philosophique, bref, de progrès ont apporté.

  9. 9 Félix Mai 14, 2008 à 12:40

    En voyant cette novelle, je n’ai pus m’empêcher de m’esclaffer. Combien de pro-divins ont utilisé la phrase que « Dieu ne jouait pas aux dés » pour me convaincre, vainement que Dieu existait? Combien semblait ignoré ma demande de description de sa vision de Dieu? Et voilà qu’elle arrive. ET VLAN!

    @Jimmy St-Gelais,
    J’ai déjà déclaré à une amie religieuse que nous sommes tous Dieu car nous avons le pouvoir de choisir notre propre destinée ainsi que d’influé celle des autres.

    @Alain B,
    Bonne question que vous soulevez et qui mérite réflexion. Je vous y répondrez plus tard.

  10. 10 Patrick Dion Mai 14, 2008 à 12:52

    On a tous eu la même réaction avec la phrase « Dieu ne joue pas aux dés avec l’univers ». Ce que cette phrase recelait pour l’homme de science a été mis en terre en même temps que lui. Tentait-il simplement de ne pas s’attirer les foudres des hommes de religion?

  11. 11 renartleveille Mai 14, 2008 à 12:54

    Le wannabe,

    pour la première position, merci Julie Couillard!!!

    Jimmy,

    oui, mais en regardant cette citation en lien avec cette dernière, il se peut bien que cela puisse vouloir dire : Dieu n’est pas un être dans le sens qu’on l’entend, qui fait des actions, comme jouer au dé… Alors, si le Dieu d’Einstein n’est que le tout, l’énergie, la mécanique de l’univers, absolument inconscient et donc incapable de jugement (Il ne serait donc pas!), la religion n’est qu’une question humaine, et le Dieu qui en ressort ne serait qu’une sorte de bonhomme 7 heures, c’est ce qu’il dit à la fin de sa vie.

    Mandoline,

    😉

    Morgane,

    je ne répéterai pas ce que j’ai écrit plus haut à Jimmy, mais je crois que dans l’extrait il fait plus référence à la religion, la Bible, ce Dieu-là. Ce qui ne vient surtout pas contredire comment il se décrit.

    Merci pour la suggestion!

    Raymond,

    j’aime cette définition qui fuit l’aspect religieux.

    Alain,

    je n’ai rien contre la spiritualité, et tu le sais, même si je me pose la question à savoir si la philosophie, même très cartésienne, n’en serait pas une. Et, contrairement à Martin, je me considère athée, et d’un athéisme qui prône l’athéologie : le démantèlement des réflexes judéo-chrétien qui encore nous pollue l’existence.

    Notre civilisation est bâtie sur une Terre gorgée du sang des victimes du religieux, que je considère comme la manière la plus dure de constituer la culture. Il est temps de partir à neuf sur une base solide et humaniste, avec l’aide d’une psychanalyse collective que des mots comme ceux d’Einstein pourront participer à faire démarrer.

    Désolé, mais nul besoin de se référer aux monothéismes pour se forger un sens collectif, et la spiritualité n’est pas synonyme de religion à ce que je sache. Et toutes les valeurs, et toute la moralité, et toute l’éthique ne sont pas collées à la religion… Il n’y a que le pouvoir qui lui appartienne et il n’en tient qu’à chaque être humain de s’en libérer.

    Voilà ma position!

  12. 12 Alain B. Mai 14, 2008 à 13:05

    Patrick,

    Einstein a dit cette phrase spécifiquement pour exprimer son désaccord avec les théorie probabilistes de la physique quantique.

    C’était une métaphore, une tournure de phrase, sans plus.

  13. 13 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 13:18

    Et, contrairement à Martin, je me considère athée,

    Comment ça « contrairement à Martin » !?

    Je suis athée, depuis l’âge de 14 ans à peu près, juste après l’enfance justement!

  14. 14 renartleveille Mai 14, 2008 à 13:30

    Martin,

    hé hé!

    Je m’étais dit que le terme « contrairement » n’allait pas, mais j’ai oublié de le changer avec d’appuyer sur « envoyer »…

    Le terme « diversement » aurait été beaucoup mieux.

    Il me semble que beaucoup de gens ont peur de se dire athées, c’est pour ça que j’ai eu tendance à écrire « contrairement ». Mais dans le doute…

  15. 15 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 13:49

    Je suis athée et non agnostique. Je suis conscient que la plupart de ce que je connais est en fait un ensemble de croyances, y compris ma position athéiste, ce qui m’a déjà fait dire « croyant ». Mais ce mot porte à confusion et je pensais que c’était encore le cas ici.

    Par contre ça ne veut pas dire que je n’ai pas de vie spirituelle, ni de morale, comme les croyants (au sens commun) ont tendance non seulement à le croire, ce dont je me fous, mais à l’affirmer, ce dont je ne me fous pas du tout.

    Contrairement à Renart, je ne suis pas pour tout liquider de l’héritage judéo-chrétien. Je crois qu’il y a beaucoup de bon dans le christianisme. Et j’aurais même tendance à croire que l’humanisme occidental vient du christianisme. Mais il y a aussi du mauvais, comme toute cette culpabilisation et ces croyances en la magie. (En fait, Renart parlait des « réflexes judéo-chrétiens, et dans le fond je suis tout à fait d’accord).

  16. 16 AntiPollution Mai 14, 2008 à 14:03

    Les problèmes ont commencé seulement lorsque des hommes ont voulu remplacer Dieu ou encore lorsqu’ils se sont prit pour lui ou ont voulu le remplacer.

  17. 17 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 14:17

    Heille, commence pas! 😉 Dieu n’existe pas, si ce n’est que dans l’imaginaire des gens!

    Le monothéisme était une amélioration par rapport aux centaines de dieux à têtes d’animaux et le polythéisme était mieux que rien du tout. Mais on est rendu au troisième millénaire il y a certainement mieux que le monothéisme chrétien, juïf ou musulman. Déjà le bouddhisme est moins pire car il est axé sur l’auto-analyse de son état de conscience.

  18. 18 AntiPollution Mai 14, 2008 à 14:30

    Aux athées; si Dieu existe pas, pourquoi en parlez vous avec autant de vigueur ? La liberté c’est pour tout le monde, non ?

  19. 19 lewannabe Mai 14, 2008 à 14:42

    Les athées parlent rarement de dieu avec vigueur, par contre, ils parlent avec vigueur des croyants de dieu.

    D’ailleurs, je ne vois pas en quoi en discuter brimerait la liberté de quiconque?

  20. 20 Alain B. Mai 14, 2008 à 14:45

    Martin,

    « Ça ne démontre aucunement “que Dieu existe”!? »

    Je n’ai pas dit que ça le faisait. Seulement que la croyance en Dieu, que « l’appel du divin », sont des phénomènes réels et inévitables… peut-être souhaitable même.

    Je ne soutiens aucumement que Dieu existe. Je ferais alors la même erreur que je reproche à ceux qui affirme tout azimut qu’il n’existe pas. D’ailleur je ne trouve pas qu’il s’agisse d’une question très pertinente lorsque je me penche sur le phénomène des religions.

    “La religion” est une construction bien humaine, point. La “foi”, ça se discute, mais ça ressemble à ce que tu qualifiais de “bien concret, bien réel”, c’est plus un sentiment.

    Tout à fait d’accord avec toi. Une construction dont l’étincelle originelle est « la foi » et qui sert à nourrir et entretenir ce sentiment. Je suis loin de dire qu’elle le fait toujours bien. Mais l’intention (de départ) est louable.

    Mais il parle du mot “Dieu” et de la Bible, et ça c’est très important à mes yeux: je suis très heureux qu’Einstein aie fait cette affirmation limpide, ça ajoute un argument d’autorité à ce que je dis aussi, souvent sous l’opprobre des biens-pensant.

    Je consent tout à fait que la bible (et autres textes religieux) n’est une collection de mythes et de légendes… Mais pour moi, c’est justement ce qui lui donne de la valeur. Qu’y avait-il dans ces légendes et histoires que les anciens (que je ne considère pas « des enfants » ) ont trouvé si important qu’ils ont ressenti le besoin de les « sacraliser »… serait-ce possile que ces histoires et légendes résonnent avec quelque chose de profond en nous? Avec cet « appel du divin » qui nous habite et que la science est entrain de prouver (gros bon sens a part, ça n’avait pas encore passé le test de la méthode et du consensus scientifique, maintenent oui. Ce n’est pas rien).

    C’est pourquoi, jusqu’en septembre 2001, je me disais “croyant” tout en étant athée. Pas agnostique, athée. Mais comme le mot “Dieu”, “croyant” est un terme galvaudé, surtout depuis le 11 septembre, je me dis maintenant “laïc radical”. Pas à cause des Musulmans, mais à cause des illuminés de la Maison Blanche, des néo-cons, des créationnistes qui veulent placer les théories de Darwin sur le même pied que leur interprétation littérale de la Bible.

    Le 11 septembre 2001 aura eu un effet sur tout le monde… pour ma part, j’étais moi-même un « laïc radical » (agnostique et très peu préoccupé par l’existence ou non de Dieu, mais méprisant de la religion organisée) avant ce terrible évenement. Ce n’est que depuis que j’ai voulu comprendre plus en profondeur l’origine, l’évolution et la nature des religions. J’ai beacoup lu à ce sujet, autant des traités et analyses historiques que les textes « sacrés » eux même (Bible, Koran, Tao-Te-Ching et textes Bouddhiste) et mon regard en est un fondé sur la recherche historique et scientifique bien plus que sur une quête spirituelle.

    Ma conclusion à ce jour: Les hommes sont naturellement porté à un dangereux réflexe intégriste lorsque confronté à un monde qui semble leur échaper et ce réflexe est tout-à-fait indépendant de « la religion » qui, au départ, est une entreprise spirituelle collective fort louable dans ces intentions. Ceci dit, je consent que la religion s’est aussi (mais pas seulement et surtout, pas principalement) construite sur ce réflexe intégriste et qu’elle s’y porte à merveille.

    Mais j’ajouterais que tout les textes « sacrés » que j’ai consulté sont aussi rempli de mises-en-garde contre ce phénomène. Oui, ils sont pleins de contradictions, comme l’esprit humain, comme la spiritualité.

    la Bible est un construit, un conte, une fable qui s’adresse aux enfants. Tout n’y est pas faux, mais la spiritualité est une démarche individuelle et il faut demeurer critique, non pas croire aveuglément certains hommes qui disent parler au nom de Dieu.

    Et si je te disais que lorsqu’on se penche sur les textes on s’apperçoit que c’est là un de leur messages principaux, même s’il est souvent perverti par les hommes pour dire le contraire?

    …il faut affirmer et réaffirmer les principes laïques de notre société, surtout en face de la montée actuelle des intégrismes, musulmans comme chrétiens

    Combattre les intégrismes, d’accord. Mais le danger est de tomber dans un intégrisme laïc. C’est ce que je ressens tout autour de moi ces jours-ci et ça m’effraie tout autant (sinon plus parcequ’il se drape d’objectivité, ce qui le rend plus crédible donc plus dangereux) que l’intégrisme religieux.

    En voulant foutre les religions au brancart, tu fini par offenser et blesser tout un tas de gens religieux et modéré qui iront réflexivent se réfugier dans un plus grand fondamentalisme et intégrisme. On tombe dans une spirale du durcissement qui mène justement aux bains de sang que Renart blame sur la religion et que je blame sur le réflexe intégriste humain.

    L’actuel relativisme absolu en matière de “vérité” et de morale fait avant tout l’affaire des sectes et autres groupes religieux, souvent au détriment de la condition féminine. Alors, non, je ne suis pas d’accord pour mettre sur le même pied les affirmations magiques des textes des grandes religions actuelles et ce que les deux ou trois derniers siècles de recherche scientifique, de réflexion philosophique, bref, de progrès ont apporté.

    Je ne te parle pas de les mettre sur le même pied. Seulement de ne pas rejeter leur grande valeur au nom de ce que des hommes en font. Et tous les progrès scientifiques dont tu parle (et qui forment aussi le fondement de ma pensée) ne s’adresse pas à notre « appel du divin » et de la communauté comme le fait la religion. Il s’agit de sphéres plus ou moins distinctes.

    La société qui cherche à complètement évacuer la religion de son sein et tout autant vouée à l’échec que celle qui s’organise exclusivement autour d’elle.
    -William F. Buckley

    Moi, je ne veut pas vivre dans une société laïque, je veut vivre dans une société libre.

  21. 21 Alain B. Mai 14, 2008 à 14:46

    Merde. J’ai baclé mon html.

  22. 22 Le Détracteur Constructif Mai 14, 2008 à 14:48

    C’est de toute beauté, vraiment… Encore plus crédible si ça vient d’Einstein!

  23. 23 Alain B. Mai 14, 2008 à 14:58

    Martin,

    Je suis athée et non agnostique. Je suis conscient que la plupart de ce que je connais est en fait un ensemble de croyances, y compris ma position athéiste, ce qui m’a déjà fait dire “croyant”. Mais ce mot porte à confusion et je pensais que c’était encore le cas ici

    Ta façon de qualifier ton athéïsme de « croyance » est tout-à-fait lucide à mon avis. La confusion que ça engendre mène à une réflexion tout à fait juste de l’athéisme. Une croyance improuvable, un choix, sur le même pied d’égalité que la croyance absolu en un Dieu quelconque. J’admire ton objectivité à ce sujet.

  24. 24 renartleveille Mai 14, 2008 à 14:59

    Alain,

    j’ai réparé!

    « Moi, je ne veut pas vivre dans une société laïque, je veut vivre dans une société libre. »

    De constater des gens religieux (de la même religion) de générations en générations ne représente pas pour moi le summum de la liberté…

  25. 25 renartleveille Mai 14, 2008 à 15:09

    Ta façon de qualifier ton athéïsme de “croyance” est tout-à-fait lucide à mon avis. La confusion que ça engendre mène à une réflexion tout à fait juste de l’athéisme. Une croyance improuvable, un choix, sur le même pied d’égalité que la croyance absolu en un Dieu quelconque. J’admire ton objectivité à ce sujet.

    J’ai bien de la difficulté avec cette façon de voir. Si on change une personne pour un vase vide et la foi en Dieu pour du vin, je dirais que l’athée est celui qui s’est vidé ou pas laissé remplir.

    J’ai l’impression que la croyance en Dieu est considérée comme la somme de tous les breuvages alors qu’elle n’est qu’une possibilité (le vin) que la majorité de la population est remplie.

    Est-ce que ma foi en d’autre chose que Dieu ne serait pas aussi porteur de changement, et de culture (puisque je considère que la religion est surtout culture)?

  26. 26 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 15:16

    @ Alain B.

    Je pense que nos points de vue ne sont pas si divergents.

    Moi, mes lectures sur l’histoire des religions remontent à longtemps, bien avant le 11 septembre. Quand j’étais jeune j’écoutais « religieusement » mes cours de catéchèse et les spéciaux de Pâques. Mais je lisais tout aussi « religieusement » des livres sur la préhistoire, sur l’Univers, etc. Entre la foi aveugle et la science trop mécanique et parfaite, la théorie du chaos, Mircéa Éliade, Edouard Shure, Ken Wilber, Henri Bergson et d’autres ont pu me permettre de coller ensemble des influences disparates. J’appelle cela une « quête spirituelle » tout simplement parce que je tentais de comprendre mon monde et ma place dans celui-ci. Mais c’est la culture scientifique et la recherche historique qui me nourrirent, comme toi.

    C’est drôle parce que tu sembles prompt à repérer et dénoncer les intégrismes des laïcs, mais plus timide à affirmer que ta démarche est spirituelle, alors que moi je crois que les laïques doivent se faire plus entendre tout en n’ayant pas peur d’affirmer ma démarche spirituelle!

  27. 27 renartleveille Mai 14, 2008 à 15:42

    Mistral en a sorti une bonne :

    Dieu ne joue pas aux dés, disait-il. On comprend maintenant pourquoi. Il ne lave pas la vaisselle non plus.

  28. 28 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 16:03

    @ Renart

    😆

    @ Alain B.

    Moi, je ne veut pas vivre dans une société laïque, je veut vivre dans une société libre.

    En passant, une société laïque c’est une société où les choses de l’État et la religion font deux. Ça ne veut pas dire l’interdiction de croire, ni de pratiquer. Une société laïque est une société libre.

  29. 29 renartleveille Mai 14, 2008 à 16:15

    « En passant, une société laïque c’est une société où les choses de l’État et la religion font deux. »

    Bon point!

    L’État n’a pas plus à faire avec nos croyances que ce qui se passe dans nos lits…

  30. 30 Patrick Dion Mai 14, 2008 à 16:39

    @Alain: Merci d’avoir spécifié. N’empêche que c’est quand même les termes qu’il a utilisés. Il aurait pu aussi bien dire: Merde, chu pas d’accord!

  31. 31 Alain B. Mai 14, 2008 à 16:41

    Renart,

    De constater des gens religieux (de la même religion) de générations en générations ne représente pas pour moi le summum de la liberté…

    On évolue… ça ne veut pas dire qu’il nous faut à notre tour répéter leurs erreurs en excluant toute une catégorie de gens de la conversation parce qu’on méprise leur façon de voir le monde… c’est justement ce qui nous empèche d’évoluer

    Martin,

    Je partage ton impression que nous ne sommes pas si loin dans nos positions. (Et merci pour les liens) Étrangement, c’est comme si notre cheminement se fait à sens inverse. dans mon cas, « la religion », la cathéchese, etc… n’a pas du tout fait partie de mon enfance. Mes parents avaient une vision de la religion très analogue à celle de renart, ils ne rejetaient pas la spiritualité, mais m’ont tenu loin de tout ce qui peut ressembler a « la religion ». Pour moi, la théorie du chaos est venu avant mon exposition à la religion. Cela explique un peu mon ouverture… on ne m’a jamais forcé à avaler des dogmes et lorsque je me suis penché sur le sujet, j’ai constaté que le tout était beaucoup plus riche et nuancé que ce qu’on m’avait présenté toute ma vie.

    Pour ce qui est de ma quête spirituelle, j’en ai une. Mais mon intérêt pour la religion était au départ motivé par un désir de « comprendre l’ennemi » après le 11 septembre (autant l’islamiste arabe que le « christianiste » américain)… la spiritualité qui en a découlé fut plutôt un effet secondaire de cette démarche.

    Ma plus grande influence à ce sujet fut Andrew Sullivan qui m’a montré la voie d’une foi ancrée dans le doute plutôt que la certitude. (l’antithèse du fondamentalisme et le début de la réelle spiritualité) Cela cadrait si bien avec mon approche au monde qu’aujourd’hui je suis à deux doigt de me déclarer « croyant ».

    La seule chose qui m’en empèche est la même chose qui t’a fait laisser tomber l’étiquette… Sitôt que tu dis ça, tu es associé aux intégristes. Mais personnellement, j’en suis à un point où je peux affirmer « croire en Dieu » tout en comprenant que ça importe peu de savoir s’il « existe » vraiment et sans sacrifier un iota de mon esprit et de ma cosmologie fondée sur la science… le tout est paradoxal… et compatible à la fois.

    Le jour où je réussirai à exprimer cette idée de manière plus concise et évidente… J’hésiterai moins.

    Bonne discussion, merci.

  32. 32 renartleveille Mai 14, 2008 à 16:50

    Alain,

    qu’est-ce qui te fait croire que j’exclue qui que ce soit? Ça serait plutôt le contraire, point de salut hors de la religion! Et je me trouve bien privilégié de vivre ici au Québec en plus, ça doit être l’enfer d’être athée aux États-Unis…

  33. 33 Alain B. Mai 14, 2008 à 16:55

    Renart et Martin,

    Je suis 100% d’accord (de façon militante) avec la nécéssité d’un État laïque.

    C’est quand on commence à parler d’une société laïque que je le poil commence à me dresser. Mais j’avoue être hypersensible à ce sujet. Cela découle beaucoup de tout ce que j’ai entendu lors du psychodrame Bouchard-Taylor.

    Quand on parle d’éliminer l’expression religieuse de la place publique…

    Quand on parle d’interdir le voile et qu’on déverse notre mépris sur les juifs hassidiques.

    etc…

    Mais je sais qu’on en est pas là, ici.

    Bon, je suis vraiment adicté à cette discussion mais je dois quitter.

  34. 34 Alain B. Mai 14, 2008 à 17:10

    Une dernière…

    Renart,

    Je sais que tout le monde est invité

  35. 35 Alain B. Mai 14, 2008 à 17:16

    oups…

    … à ta table.

    Mais tu as une façon de condamner d’un trait la religion sans la distinguer du fondamentsalisme et de l’intégrisme qui fait entendre aux croyants « modérés » qu’ils sont inclus dans ta condamnation.

    C’est même un peu blessant.

    Et ça m’écorche toujours un pweu au passage.

    Ceci, dit on comprends toujours que tes intentions sont bonnes et que tu es profondément inclusif.

    Surtout quand on te connait.

  36. 36 renartleveille Mai 14, 2008 à 17:36

    Alain,

    je serai un peu cru, mais si on place les « modérés » sur une ligne qui va des intégristes aux athées, ils sont à mi-chemin : ils n’ont qu’à prendre mes critiques selon ce même degré.

    Si on regarde l’Histoire, c’est bien tout ce qui tourne autour de la position athée qui est à plaindre. Comme avec la société qui est organisée autour des voitures, elle l’est tout autant avec la religion…

  37. 37 Anarcho-pragmatiste Mai 14, 2008 à 18:44

    Le position la plus cohérente est de prôner la laïcité de l’État et de dénoncer la violence étatique qui favorise ou réprime une religion.

  38. 38 Anarcho-pragmatiste Mai 14, 2008 à 18:45

    Personnellement je me considère comme un agnostique parce qu’il n’y a pas de preuve ni de l’existence, ni de la non-existence de Dieu.

    Mais je crois qu’il n’existe pas…

  39. 39 Martin Beaudin-Lecours Mai 14, 2008 à 19:03

    La laïcité, c’est le principe de la séparation du religieux et du civil. À mon avis, il est plus pertinent de parler de société laïque que d’État laïc, mais bon…

    Je me dis laïc radical depuis le 9/11 parce que je suis pour qu’on aille encore plus loin que ce que les babyboomers ont fait dans les années 60, c’est-à-dire mettre la religion dehors, mais sans faire la même erreur que beaucoup d’entre eux ont fait, c’est-à-dire renier toute spiritualité et tomber dans le pur matérialisme.

    « Je veux qu’on aille plus loin », ça veut dire:

    – fini l’enseignement religieux à l’école;
    – plus de crucifix à l’Assemblée Nationale, ni dans les mairies, etc.;
    – un cours d’éducation au phénomène religieux qui ne fait pas de compromis sur l’histoire;
    – interdire les signes ostentatoires dans tous les services public.

    Ça ne veut pas dire:

    – éliminer les fêtes de Noël et Pâques;
    – raser les églises;
    – empêcher les signes ostentatoires en public.

  40. 40 Anarcho-pragmatiste Mai 14, 2008 à 19:12

    On pourrait parler d’ « État non religieux ».

  41. 41 Anarcho-pragmatiste Mai 14, 2008 à 19:19

    @Martin

    – fini l’enseignement religieux à l’école;
    – plus de crucifix à l’Assemblée Nationale, ni dans les mairies, etc.;
    – un cours d’éducation au phénomène religieux qui ne fait pas de compromis sur l’histoire;
    – interdire les signes ostentatoires dans tous les services public.

    Tout à fait d’accord mais seulement pour les écoles publiques.

    Ça ne veut pas dire:

    – éliminer les fêtes de Noël et Pâques;
    – raser les églises;
    – empêcher les signes ostentatoires en public.

    Effectivement, il ne faut pas interdire les signes ostentatoires en public, ce serait encore plus liberticide.

    Par contre, on devrait abolir la réglementation étatique des congés fériés (sauf dans le secteur public) et abolir le soutien financier étatique aux églises.

  42. 42 Anarcho-pragmatiste Mai 14, 2008 à 19:23

    De plus, ce n’est pas le rôle du gouvernement provincial d’empêcher les signes religieux dans les mairies et les services municipaux.

    Par contre, les mairies et les services municipaux devraient décider eux-mêmes d’adopter la même attitude laïque.

  43. 43 Morgane Mai 15, 2008 à 7:38

    Moi, je ne suis pas athée.
    Je suis plutôt à café…

  44. 45 Morgane Mai 15, 2008 à 9:48

    Plus sérieusement, j’ai découvert dernièrement la philosophie spirituelle de Krishnamurti. Passionnant ! L’homme prône une recherche spirituelle EN DEHORS DE TOUTE RELIGION PRÉÉTABLIE !

    Bien qu’il ait eu plusieurs admirateurs, il a toujours refusé d’être désigné comme maître. Il est d’avis que le sens de la vie ne doit se trouver ni dans les livres, ni dans les enseignement d’un gourou ou d’un prophète, mais à l’intérieur de soi.

    Donc, exit la prière et bonjour la méditation !

    Ses discours ne sont jamais dogmatique. À la plupart des questions, il répond en renvoyant le questionneur à lui-même. En cela, il est très socratique.

    Évidemment, il n’est pas facile à lire, puisqu’il n’offre aucune réponse toute faite. Il cherche plutôt à stimuler la réflexion, ce qui est assez nouveau dans le domaine de la spiritualité.

    Pour lui, l’athéisme est aussi fallacieux que la religion. La seule attitude valable, c’est le questionnement. Mais pour cela, il faut accepter l’insécurité. Et c’est assez ardu, car l’être humain recherche d’abord et avant tout la sécurité.

    Pour finir, une petite citation qui m’a beaucoup touchée : « La vérité est un pays sans chemin. »

    😉

  45. 46 Gaétan Bouchard Mai 15, 2008 à 17:38

    La pensée de Albert Einstein est ambivalente en matière de religion. Il aurait dit que «Dieu ne joue pas aux dés» pour critiquer la théorie d’un physicien dont le nom m’échappe et qui laissait trop de place au chaos dans ses équations. J’imagine qu’il était déiste à temps partiel.

    Je me souviens, à tout le moins, que le physicien danois Niels Böhr avait répondu à cette «formule» de Einstein par cette tirade: «Laissez donc Dieu faire ce qu’il veut.»

    Si tout le monde autour de moi se donne le droit de sortir son chapelet ou ses amulettes, je pense bien avoir celui d’affirmer que je ne crois pas en Dieu et en toutes ces sornettes qu’on nous sert pour endormir notre conscience.

    Quand on me parle de la Sainte-Vierge et des miracles, je pense avoir le droit de contredire, ne serait-ce que par respect envers l’intelligence de mes interlocuteurs, fussent-ils croyants.

    Dire comme eux ou bien me taire, c’est faire preuve de lâcheté envers moi et de mépris envers eux.

    C’est parce que je ne méprise pas les croyants que je leur dis, franchement, que la religion c’est du toc.

  46. 47 Mandoline Mai 15, 2008 à 18:18

    Renart dis-moi? Où trouves tu le temps? J’ose imaginer que si tlmeb te procure de nouveaux lecteurs tu devras y passer la journée.. 😛

  47. 48 renartleveille Mai 15, 2008 à 18:55

    J’ai reçu un commentaire via Cent Papiers d’un dénommé François Marginean qui m’a frappé. Le voici :

    Paul Diel, qui a eu une correspondance avec Einstein, a développé la psychologie de la motivation dont Einstein souligna la portée : « Votre oeuvre, écrit-il à Diel en 1935, nous propose une nouvelle conception unifiante du sens de la vie, et elle est à ce titre un remède à l’instabilité de notre époque sur le plan éthique. »

    Et voici ce que Diel avait à dire de Dieu : « Dieu n’est ni illusion ni réalité, Dieu est un symbole mythique. »

    Dieu est le symbole du mystère de la vie, de l’origine de tout ce qui est. Ce mystère de la vie et de son organisation légale à son tour doit susciter un sentiment de religiosité face à la vie. Mais pour ce qui est des religions, elles n’ont jamais été que des outils de contrôle social par l’ordre établit.

  48. 49 renartleveille Mai 15, 2008 à 19:02

    Gaétan,

    « Dire comme eux ou bien me taire, c’est faire preuve de lâcheté envers moi et de mépris envers eux.

    C’est parce que je ne méprise pas les croyants que je leur dis, franchement, que la religion c’est du toc. »

    je suis d’accord, mais si c’était si simple… Comme on le remarque plus haut, les plus dures critiques à mon endroit proviennent d’un ami qui n’est pas « officiellement » du côté des croyants, imaginons si un vrai arrive ici et décide de se faire aller le clavier!

    Mandoline,

    le temps? J’en ai encore à profusion et j’en profite simplement!

    D’après mon expérience, TLMEB ne doit pas me procurer beaucoup de lecteurs, d’après mes statistiques, ton propre blogue fait bien mieux. Sans blague.

  49. 50 Epicure Mai 15, 2008 à 22:32

    Quelqu’un, au compte de banque plus garni que le mien, a payé plus de 300 000,00$ pour cette lettre… Ouf!

  50. 52 Guy Mai 18, 2008 à 7:02

    Einstein est devenu un mythe au même titre que les histoires de la bible.

  51. 53 clusiau Mai 19, 2008 à 10:09

    Dieu ne joue pas aux dés mais ça n’a pas empêché Einstein de donner son appui aux amerloques pour faire péter une bombe atomique sur les civils japonais.

  52. 54 clusiau Mai 19, 2008 à 10:14

    GOD : Gold
    Oil
    Drugs

  53. 55 Morgane Mai 19, 2008 à 14:27

    God, c’est aussi dog à l’envers.
    Ceci dit, es-tu sûr qu’Einstein ait donné son appui pour la guerre ? J’ai toujours entendu dire le contraire…

  54. 56 clusiau Mai 20, 2008 à 17:41

    Morgane, Einstein a donné son appui à la guerre. Ce que tu as entendu dire est faux. Salut.

  55. 57 Morgane Mai 23, 2008 à 16:26

    Et pourtant :
    « L’héroïsme sur commande, la brutalité stupide, cette lamentable attitude de patriotisme, quelle haine j’ai pour tout cela.

    Combien méprisable et vile est la guerre.

    Je préférerais être déchiré en lambeaux plutôt que de participer à quelque chose d’aussi méprisable.

    Je suis convaincu que tuer sous prétexte de guerre n’est rien d’autre qu’un assassinat pur et simple. »
    EINSTEIN, Albert.

  56. 58 Morgane Mai 23, 2008 à 16:27

    Sur Wikipédia :

    Einstein fut somme toute un pacifiste à la philosophie très rationnelle, un peu contemplatif, un être un peu asocial qui aimait l’humanité. Il a constamment méprisé l’agitation humaine et a toujours préféré le calme. Pour connaître ses pensées sur la religion ou la guerre, on peut lire ses citations.

    Il a lutté pendant la Guerre froide en s’exprimant contre la course aux armements, appelant, par exemple avec Bertrand Russell et Joseph Rotblat, les scientifiques à plus de responsabilités, les gouvernements à un renoncement commun à leur prolifération et leur utilisation, et les peuples à chercher d’autres moyens d’obtenir la paix (création du Comité d’urgence des scientifiques atomistes en 1946, Manifeste Russell-Einstein en 1954). Il fut nommé directeur du Comité à l’Énergie atomique des Nations unies, mais démissionna quand il se rendit compte de son inutilité. Précisons qu’il ne participa pas à la construction de la bombe atomique. Il n’en eut pas même l’idée. Ce fut Robert Oppenheimer qui la dirigea.

    Il a toujours insisté sur la nécessité de créer un État mondial.

  57. 59 clusiau Mai 24, 2008 à 8:29

    …..Il a toujours insisté sur la nécessité de créer un État mondial….

    Il serait content aujourd’hui que nous baignons dans le New World Order.

    En passant Morgane, Wikipédia, faut pas trop se fier à ça. Ce site est déjà infesté de parasites qui mentent et refont l’histoire à leur manière.

    Lettre d’Einstein au président Roosevelt

    « 2 août 1939.

    Monsieur,

    Un travail récent d’E.Fermi et L.Szilard, dont on m’a communiqué le manuscrit, me conduit à penser que l’uranium va pouvoir être converti en une nouvelle et importante source d’énergie dans un futur proche. Certains aspects de cette situation nouvelle demandent une grande vigilance et, si nécessaire, une action rapide du gouvernement. Je considère qu’il est donc de mon devoir d’attirer votre attention sur les faits et recommandations suivantes :

    Au cours des quatre derniers mois, grâce aux travaux de Joliot en France et ceux de Fermi et Szilard en Amérique, il est devenu possible d’envisager une réaction nucléaire en chaîne dans une grande quantité d’uranium, laquelle permettrait de générer beaucoup d’énergie et de très nombreux nouveaux éléments de type radium. Aujourd’hui, il est pratiquement certain que cela peut être obtenu dans un futur proche.

    Ce fait nouveau pourrait aussi conduire à la réalisation de bombes, et l’on peut concevoir – même si ici il y a moins de certitudes – que des bombes d’un genre nouveau et d’une extrême puissance pourraient être construites. Une seule bombe de ce type, transportée par un navire et explosant dans un port pourrait en détruire toutes les installations ainsi qu’une partie du territoire environnant. On estime néanmoins que des bombes de cette nature seraient trop pesantes pour être transportées par avion.

    Les Etats-Unis n’ont que de faibles ressources en uranium. Le Canada est assez bien pourvu, ainsi que l’ancienne Tchécoslovaquie, mais les principaux gisements sont au Congo belge.

    Devant cette situation, vous souhaiterez peut-être disposer d’un contact permanent entre le gouvernement et le groupe des physiciens qui travaillent en Amérique sur la réaction en chaîne. Une des possibilités serait de donner cette tâche à une personne qui a votre confiance et pourrait le faire à titre officieux. Cette personne devrait être chargée des missions suivantes.

    a. Prendre l’attache des différents ministères, les tenir informés des développements à venir, faire des propositions d’action au gouvernement, en accordant une attention particulière à la question de l’approvisionnement américain en uranium.

    b. Accélérer les travaux expérimentaux qui sont actuellement menés sur des budgets universitaires limités, en leur apportant un financement complémentaire, si besoin est, grâce à des contacts avec des personnes privées désireuses d’aider cette cause et en obtenant peut-être la collaboration de laboratoires industriels disposant des équipements requis.

    J’ai appris que l’Allemagne vient d’arrêter toute vente d’uranium extrait des mines de Tchécoslovaquie dont elle s’est emparée. Le fils du vice-ministre des Affaires étrangères allemand, von Weizsäcker, travaille à l’Institut Kaiser Wilhelm de Berlin, où l’on a entrepris de répéter des expériences américaines sur l’uranium. Voilà ce qui explique peut-être la rapidité de cette décision.

    Sincèrement votre, Albert Einstein. »

    extrait de Samy Cohen, « La bombe atomique – la stratégie de l’épouvante », Découvertes Gallimard / Histoire, No 248, 1995, p. 130-131

    Roosevelt répond le 19 octobre 1939 de manière positive à la lettre d’Einstein. La course commence.

    En 1945, après un test réussi de la bombe dans le désert de New Mexico, Einstein prend même l’initiative d’écrire une nouvelle fois à Roosevelt pour le prier de renoncer à l’arme atomique.
    Après la guerre, Einstein plaide en faveur du désarmement international mondial. Avant sa mort, Einstein confesse à Linus Pauling: « J’ai fait une grande erreur dans ma vie, quand j’ai signé cette lettre ».

  58. 60 Morgane Mai 24, 2008 à 9:58

    Ok Clusiau.
    Merci pour ces précisions.

  59. 61 Le Canadien errant octobre 5, 2008 à 20:30

    « Je veux connaître les pensées de Dieu ; tout le reste n’est que détail. » Albert Einstein

    Pourquoi l’opinion d’Einstein sur Dieu nous fascine-t-elle autant?
    Parce que personne, au XXe siècle, ne semblait s’en être approché autant. Son mode de raisonnement incluait toujours Dieu. Ses hypothèses reposaient toutes sur l’existence d’un « dessein divin » régissant l’univers et la possibilité de connaître ce dessein en découvrant les lois de la physique.

    En passant, cette lettre que tu cite fut rédigée après la bombe, après la Shoah et après qu’Einstein lui-même aie refusé de diriger le nouvel état d’Israël. Voilà qui me rappelle un passage de l’Écclésiaste (attribué par la tradition au roi Salomon):

    « Je me suis dit : Voilà que j’ai amassé et accumulé plus de sagesse que tous ceux qui m’ont précédé à Jérusalem. Car mon esprit a beaucoup étudié la sagesse et la science, et j’ai appliqué mon esprit au discernement de la sagesse, de la folie et de la sottise. Mais j’ai constaté que cela aussi est poursuite de vent. Car en augmentant la sagesse, on augmente le chagrin, et qui accroît sa science, accroît sa douleur. » Ecclésiate 2, versets 16-18

    Rien ne décrit mieux la tristesse qui a dû être celle d’Einstein à la fin de sa vie.


  1. 1 Pardonnez nous de n’ avoir pour reponse, que le chagrin de Nelligan… « Sur des airs de Mandoline. Rétrolien sur Mai 15, 2008 à 12:48
  2. 2 Le culte du pouvoir - Le Petit Émerillon Rétrolien sur Mai 23, 2008 à 16:09

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