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The Motorhome Diaries bloqué aux douanes

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J’avais déjà bien l’intention de parler de l’histoire incroyable des deux libertariens de The Motorhome Diaries qui se sont fait bloquer aux douanes canadiennes. En lisant les commentaires à la suite du billet du blogue du Québécois Libre la relatant, je suis tombé sur celui-là, signé par un certain B.Vallée :

Deux libertariens américains, refoulés à la frontière canadienne comme de vulgaires criminels ? Mais qu’attendent donc nos « artistes », et leurs amis de Radio-Can, ces grands défenseurs de la liberté d’expression, pour monter aux barricades ? Ah, mais j’oubliais : ces libertariens sont d’affreux fascistes, des enragés d’extrême-droite, puisqu’il rejettent l’état-nounou, et qu’ils ont le mauvais goût de critiquer le divin Obama. Ils sont pour la « loi du plus fort » et contre le « partage équitable de la richesse », bien sûr, n’importe quel syndicaliste vous le dirait.

La liberté d’expression, voyez-vous, ça ne vaut que pour des « artistes » convenablement « engagés », c’est-à-dire des « créateurs » qui militent contre le capitalisme, la société de consommation, Wal Mart et les VUS. Pas pour de sinistres individus qui exigent qu’on respecte le droit de propriété et la liberté de conscience…

Je suis vraiment outré par cette histoire, même si je n’adhère pas à la philosophie libertarienne. Un n’empêche pas l’autre. Par contre, je crois que cet individu, qui est visiblement un libertarien aussi, se tire tellement dans le pied en écrivant de cette façon. Et, par-dessus le marché, dans le pied du mouvement au grand complet. Ça me surprend même que personne n’ait tenté de le ramener à l’ordre.

C’est de la présomption qui ne tient pas sur grand-chose. Ça ressemble même à un syllogisme assez simpliste : si les artistes sont pour la liberté d’expression et qu’ils ne montent pas aux barricades pour cette raison, ils ne sont pas conséquents, donc on ne devrait pas les croire quand ils disent qu’ils sont pour la liberté d’expression…

Dire que les libertariens sont réputés pour être des gens très intelligents.

Question de perception

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cliche-2009-03-24-14-49-19

Au risque de me faire excommunier de la gauche, j’avoue ici être d’accord avec Nathalie Elgrably-Lévy alors qu’elle écrivait le 19 mars dernier sur Canoë :

On achète des biens pour combler nos besoins, non pour satisfaire les entreprises. Ce sont elles qui doivent répondre aux attentes des acheteurs, et non l’inverse. Si elles produisent des biens qui ne trouvent pas preneurs, c’est leur problème, non celui des consommateurs. Il n’y a pas si longtemps, une entreprise qui rencontrait des difficultés devait revoir son modèle d’affaire. Aujourd’hui, l’État imagine des moyens pour nous forcer à acheter ses produits. Jadis, le consommateur était roi. À présent, c’est un pantin à la disposition des producteurs. Nous étions libres de consommer ou d’économiser, mais cette époque est révolue. Après la société de consommation, voici maintenant l’ère de la consommation par coercition!

Bon, j’avoue qu’il y a un peu d’exagération, nous ne sommes pas réellement tous des bêlants moutons prêts à investir les Wal-Mart à la seconde qu’un politicien nous le demande! Mais c’est bon de lire une représentante de la droite mettre le doigt sur le bobo à ce point. On pourrait presque lire entre les lignes que la simplicité volontaire est une bonne chose, du moins, moralement possible selon le fait que la liberté individuelle est un concept inclusif.

Autrement dit, se targuer des valeurs de gauche n’empêche pas d’user de sa liberté individuelle pour influer sur la société. Il n’y a donc que les communistes extrémistes pour haïr le marché au point de vouloir un système où la liberté est seulement une affaire d’État…

Alors, vous devez bien vous douter que j’ai bien ri quand j’ai vu dans mes statistiques ce que j’affiche en haut de ce billet! (Et j’ai vu ça juste après avoir lu la chronique de l’économiste, enfin, pas selon Bryan Breguet, mais « senior » selon Canoë…)

Il faut vraiment avoir une définition très et trop large du communisme pour m’en affubler!

Un début d’automne sans trop de lumière…

Pour continuer ma rétrospective, septembre a été le mois des différences, avec entre autres le début de la commission sur les accommodements raisonnables, la disproportion de Gérard Bouchard et l’avis trouble de Kevin Parent sur cette question à TLMEP.

Encore, Stephen Harper a essayé de se montrer un peu plus vert… on a fêté les 6 ans du tragique 11 septembre et le regard accusateur du monde s’est tourné vers la Birmanie.

Personnellement, j’ai élaboré en long et en large ma pensée politique sous la loupe philosophique après avoir découvert le political compass.

Du côté de la blogosphère, ç’a pas mal brassé. J’ai tenté de calmer le jeu en expliquant quelques risques de dérapage et l’histoire autour du blogue de l’insaisissable Élodie Gagnon-Martin est venue commencer d’éclabousser les blogueurs anonymes.

Justement, en octobre, pour affirmer le sérieux de ma démarche de blogueurs, j’ai dû sortir du garde-robe

Aussi, du côté entrepreneurial, nous avons appris que Wal-Mart s’est lancé dans le recyclage et que Dove, qui vante la vraie femme, et Axe, qui vante les pitounes, est une seule et même entité contradictoire, que j’ai nommée DovAxe.

Mais c’est en politique que ç’a brassé fort : Simon-Pierre Diamond s’est mis les pieds dans la bouche, Mario a rabaissé la blogosphère, quelques parlementaires ont traficoté Wikipédia, Pauline a trop mal baragouiné l’anglais pour certains, elle a projeté à la face du Québec une loi sur l’identité québécoise, ce qui a bien sûr fait son lot de réponse, dont la mienne. Le B’nai Brith s’est joint à la tourmente et de l’autre côté, La fédération des Québécois de souche est venue la noircir encore plus qu’elle ne l’était.

En somme, un début d’automne assez… automnal!

Wal-Mart sur la voie du recyclage : un opportunisme payant

Il y a de ces nouvelles qui sont très positives malgré le fait qu’elles sont à la fois ambiguës…

Hier matin, un article est paru dans lapresseaffaires.com selon lequel Wal-Mart Canada « va recycler le carton et le plastique qui sert à emballer ses produits mis sur ses tablettes. » La compagnie « espère ainsi améliorer son image auprès du public, mais ce n’est pas sa raison principale » : la « chaîne répond d’abord à la demande des consommateurs, plus soucieux de l’environnement. Ensuite, elle augmente ses revenus annuels d’environ quatre millions, par la vente de ses déchets recyclés. »

On ne peut qu’applaudir cette nouvelle qui aura, pour sûr, beaucoup de répercussions sur les grandes entreprises en général, qui ne pourront faire autrement que de suivre la vague, même si cette décision est loin d’être purement vertueuse. Comme on dit : à cheval donné on ne regarde pas la bride…

C’est une belle preuve que la population peut influencer les choix des entreprises, et que ces dernières trouveront toujours le moyen d’en tirer profit, de toute façon. Mais il reste quand même que c’est la démonstration du rapport de force très sain qu’est le lobby libre des citoyens, qui s’exerce par le droit de veto pécuniaire.

Et, comme le souligne le journaliste Laurier Cloutier, c’est une « position qui a de quoi faire réfléchir des chefs politiques craignant que des programmes environnementaux nuisent à l’économie. »

En conséquence, je me demande bien comment les dénigreurs de tourner au vert se relèveront de ce revers qui, idéologiquement parlant, rebrasse les cartes à un niveau inédit. Car il était facile pour eux de planter l’aiguille de l’économie dans la poupée vaudou de la gogauche environnementaliste pour faire pencher la balance du côté du néo-libéralisme. Maintenant, leur argument clé est rouillé et hors d’usage. Mais, je leur fais confiance, ils bâtiront bien assez rapidement d’autres portes, que je m’efforcerai de claquer encore aussi fort.

Pour ce qui est des efforts de Wal-Mart, ils sont sur la bonne voie, et je ne me gênerai pas pour le répéter encore et encore. Mais, je n’irai pas plus économiser quelques sous chez eux, parce que je ne veux pas l’économiser dans l’espoir de tout ce qu’il leur reste à accomplir, au niveau mondial et social, pour devenir une entreprise vraiment éthique, même s’il semble que cela sera toujours assujetti au rendement économique.

Ce qui me fait le plus sourire, comme sa virtuelle mascotte jaune, rondelette et souriante, c’est qu’il est clair que ce géant a peur. Et plus il aura peur que les consommateurs montrent leurs dents, plus les citoyens en sortiront gagnants. Et des dents, nous en avons beaucoup trop pour ne pas mordre.

Branchez-vous!

Certains se souviennent sûrement de l’épisode où j’ai critiqué fortement cyberpresse par rapport à sa politique de modération et son refus de laisser tous les commentateurs inscrire des hyperliens sur le blogue de Patrick Lagacé, entre autres (c’est le seul que je fréquente sur ce site, en fait). Pour ce qui est des blogues de Quebecor, je m’en fous, je ne veux pas les encourager et leur esthétique me fait mal aux yeux. Pour ceux sur le Voir, c’est un milieu fermé, même s’ils offrent des bonbons aux membres (et il faut être membre pour laisser des commentaires) et je ne pense pas qu’ils acceptent les hyperliens : en tout cas, je viens de faire un tour rapide des commentaires et il n’y en a pas — et ça ne me tente pas de faire un essai — si je me trompe, faites-moi-le savoir. Alors désolé Steve Proulx, si tu me lis en ce moment, je peux te dire que je ne te lis que sur Branchez-vous car il y a au moins la possibilité de laisser son adresse de blogue en lien sur la signature : si je dépense de l’énergie pour écrire un commentaire sur un blogue, j’aime au moins avoir l’impression que quelqu’un va pouvoir venir me visiter facilement ici s’il trouve mon commentaire intéressant, et je ne pense pas avoir à expliquer que c’est la récompense des blogueurs bénévoles ça…

Et mon billet d’aujourd’hui concerne justement le blogue Opinion de Branchez-vous. Le dernier texte de Steve Proulx est au sujet de la nouvelle prétention « verte » de Wal-Mart et, en plus de mon commentaire, je trouvais à propos de laisser un lien vers mon texte, « L’éthique élastique », qui discute de l’emploi de gens bénévoles au Mexique comme emballeurs (payés donc seulement à pourboire) : dans le sens où il faut être vigilant, étant donné que cette compagnie ne respecte même pas son propre code d’éthique. Mais le site n’accepte que d’exposer les hyperliens en format texte. Alors, j’ai collé mon texte, ce qui donne un très long commentaire…

Je pense qu’il faut toujours avoir en tête que le web repose sur la possibilité et la facilité de rejoindre toute information. Si ça bloque d’un côté ou de l’autre, y’a un problème à mon avis. Est-ce que ça serait trop de qualifier ce problème d’éthique?

Je me demande bien pourquoi le site fonctionne comme ça. Pour empêcher les spams? Moi j’ai bien peur que ce soit pour minimiser les possibilités de sortir du site. Je le répète, mais le médium blogue implique le plus possible d’interactivité. Si le terme blogue est utilisé pour « faire beau » ou pour attirer des lecteurs vers des chroniques (ce qu’ils sont en fait, surtout si l’auteur ne dialogue jamais avec les commentateurs), je trouve ça très discutable… Ça ressemble à de la récupération dans un but mercantile et publicitaire. Le pire, je critique et je sais très bien que Branchez-vous s’est associé avec Cent Papiers, et que je suis un de leur collaborateur. Est-ce que je vais me la fermer pour ça? Non. Est-ce que je vais organiser un boycott des blogueurs contre ces sites qui nous mettent des bâtons dans les roues, pas certain encore, mais ça me tente. Beaucoup.

(Vous remarquerez que je ne me suis pas donné la peine d’ajouter des hyperliens dans mon texte, mis à part ceux qui se rendent vers mes textes. Pourtant, il y en avait beaucoup à ajouter, j’essaye de le faire justement habituellement — même si c’est long — parce que je crois à la dynamique des blogues : et je veux prouver par cela que c’est un petit jeu qui se joue à deux… Bon, je n’ai pas une moyenne de 1000 clics par jour, mais ça sera ça de moins pour eux, possiblement, hé hé!)

Alors, est-ce que ce message va se rendre jusqu’aux bonnes personnes? Je tente le coup sans rien forcer de plus, pour ma part…

L’éthique élastique

Une nouvelle parue voilà quelque temps m’a beaucoup choqué. Sous le titre « Wal-Mart profite de bénévoles au Mexique », l’article paru sur « lapresseaffaires.com » explique que cette compagnie a recours à de jeunes bénévoles pour combler ses emplois à l’emballage. Superama (le nom qu’utilise la compagnie là-bas) fourni des macarons où on peut y lire : « Nos emballeurs ne reçoivent aucun salaire, seulement les pourboires que vous leur donner. Superama vous remercie de votre compréhension ».

Il faut aussi noter qu’au Mexique cette façon de faire est légale. Alors, étant donné que cette compagnie en profite même si « le code d’éthique de l’entreprise, supposé être appliqué à tous les magasins exploités par Wal-Mart à travers le monde, interdisant explicitement le travail sans rémunération de ses “associés” », nous sommes en droit de nous demander si elle est intrinsèquement éthique, ou seulement assujettie à la baisse par rapport aux règlements, selon l’endroit où elle opère. Pour être mesquins, nous pourrions aller jusqu’à nous demander si Wal-Mart achèterait des esclaves si c’était possible et bien vu de le faire dans un autre pays…

Aussi, selon l’article, les « opérations mexicaines de Wal-Mart sont très profitables, générant un bénéfice net de 1,148 G$ US en 2006. Les derniers profits trimestriels montrent une hausse de 7 % par rapport à la même période l’an dernier, à 280 M$. » Pour sa défense, l’entreprise « affirme également ne pas être le seul détaillant à avoir des emballeurs “bénévoles” ». Nous voilà rassurés…

Cette nouvelle est choquante, mais elle l’est encore plus quand nous savons que ça se passe ici aussi, mais à un autre niveau, et peut-être plus qu’on le pense. Un ami à moi, professeur, a fait « affaire » avec Canadian Tire pour ramasser des fonds afin de financer une activité parascolaire : ces étudiants ont fait le travail d’emballeur pour le magasin bénévolement en échange des pourboires des clients. Le pire, c’est que le magasin a exigé d’avoir un pourcentage des recettes de leur collecte pour leur propre Fondation… Encore, pour ajouter à l’indignation, il m’a raconté que la directrice qui s’occupait d’eux exigeait d’avoir quelques étudiants bénévolement pour ramasser les paniers dans le stationnement, une tâche qui est faite par un employé habituellement : ce qui fait moins de jeunes pour amasser du pourboire. Pas fort… Le pire, c’est qu’il parait que ça fonctionne comme ça partout.

En gros, la critique que je peux faire de ces deux entreprises (même si Wal-Mart a aussi sa propre fondation), et même en extrapolant pour les chaînes en général, c’est qu’elles prennent beaucoup pour redonner peu, au final. L’éthique semble élastique et sert alors plus au marketing qu’à l’aide à proprement parler : qui n’est donc pas désintéressée. Pour les deux entreprises mises en exemple, le fait d’économiser des salaires ici et au Mexique en est bien une preuve flagrante, surtout quand on sait que ces montants ne les conduiraient pas à la faillite, loin de là.

En conséquence, je crois qu’il faut s’inspirer de ces faits pour analyser notre société et prendre nos décisions sur le choix de tomber dans une libéralisation à outrance, ce qui voudrait dire moins de réglementation. Si l’éthique devient seulement garante d’un système économique qui considère les individus comme des données négligeables, les éléments sans âme d’un calcul (les poussant de ce fait à privilégier des valeurs matérialistes et égoïstes afin de survivre), elle sera diluée au point où elle n’existera plus, finalement.


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