Hier soir, ma petite famille a passé à deux doigts de la catastrophe. Et la mort était une des issues fortement possibles.
Sur le chemin pour nous rendre chez les parents de Douce, nous avions a arrêter pour des emplettes dans un commerce appelé « La rose des vents ». La dame à la caisse me donna le total à payer, 60.60$, et ajouta : vous devriez vous acheter un billet de loto! Elle faisait bien sûr référence à la superstition des chiffres identiques.
La nuit succéda à la brunante et je commençais à avoir le regard fatigué, avec les phares des voitures à contresens qui m’aveuglaient, et mes presque huit heures de conduite dans le corps. Passé l’aéroport de Rouyn-Noranda, mes phares firent apparaitre, environ à douze pieds, un peu décentré sur la droite, le cul d’un immense orignal tandis que Douce criait au meurtre, je donnai un coup de volant vers la gauche, frôla l’animal, revint sur ma voie aussitôt le danger écarté. Tout cela s’est passé en une fraction de seconde, mais, avec la force de l’adrénaline, j’ai en souvenir tous les détails, j’ai suivi patiemment du regard le cervidé en me disant : super! j’ai assez crampé le volant, je ne l’accroche pas, pas même mon miroir!
Je suis bien heureux d’avoir eu de bons réflexes malgré ma fatigue, mais aussi d’avoir choisi de doter de freins ABS ma Nissan Versa, puisqu’il paraît, selon les dires du frère de Douce, qu’ils s’activent automatiquement lorsqu’on tourne les roues rapidement. C’est que c’est très dangereux de frapper un orignal : à l’impact, sa grandeur fait en sorte que son corps fracasse le pare-brise…
Depuis, nous ressassons la scène en boucle, présumant des hypothétiques conséquences, ses tristesses, nous touchant des yeux comme pour nous dire que nous ne rêvons pas, que nous sommes vivants pour vrai, nous disant que la vie ne tient finalement qu’à un fil.
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