Pour certains, court-circuiter un débat est un jeu d’enfant. Comme le garçon qui tient son père pour la puissance incarnée en ballon d’hélium au bout d’une ficelle, il suffit de s’armer, de s’accrocher en bandoulière une supériorité objective et/ou subjective; quand la subjectivité se drape de l’objectivité et que le va-et-vient entre les deux est une tentative d’hypnotiser. Pourtant, ultimement, même l’humain le plus décoré de diplômes et grand gagnant du test de quotient intellectuel le plus complet ne pourrait avoir raison sur tout aux yeux de tous. Dire le contraire, c’est tenter de capturer l’opinion dans une boîte trop petite pour elle.
Parlons de la cible de la critique, vers où le doigt pointe — que ce soit en direction du pape ou de la coquerelle, de la santé de la Terre ou de la meilleure recette de pâté chinois —, serait-ce une matière que chacun peut bâillonner à sa guise avec le moyen fallacieux décrit plus haut? C’est à la base de la liberté d’expression et cette liberté ne saurait s’embourber dans un paternalisme ou un autre. Personne n’est intouchable, surtout quand il s’agit d’idées.
Certains penseront aussi que ce discours ouvre la porte à une certaine forme d’égalitarisme populiste en ce qui a trait aux opinions, mais il n’en est rien. Le simple citoyen fera des vagues autour de lui à la mesure de ses connexions avec le monde, idem pour la personne publique, c’est inéluctable. C’est simplement qu’il faut laisser la chance au débat, quel qu’il soit et où qu’il soit, d’influer sur le réel en s’abstenant de lui couper l’herbe sous le pied au nom de la pudeur. Il n’y a rien de plus fâcheux que de voir quelqu’un chapeauter la valse (ou la mitraille) des arguments avec ses grands airs…
Et pour conclure, je le répète pour être bien compris : quel que soit le résultat quantitatif ou qualitatif, aussi minime soit-il, il s’agit toujours d’influer sur le réel. C’est l’essence même de l’aventure humaine.
(Photo : dmswart)
Les fatiguants (et les langues brunes)
Published août 5, 2009 blogosphère 16 CommentsÉtiquettes : adversité, agréable, égo, été, balise, bannir, bannissement, Censure, coeur, commenter, compréhension, critique, débat, débordement, déficit, démarcation, démonstration, dialogue, dynamique, enfantillage, frustration, hystérie, je-m'en-foutiste, langagier, langue brune, Liberté, Liberté d'expression, lourd, patience, personne, publie, réactionnelle, respect, stoïque, supériorité, tardif
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Je ne sais pas si c’est l’été tardif ou si c’est parce que ma petite Charlie et ma Douce font battre mon coeur la chamade, pour ne nommer que les belles choses, mais tout m’éloigne de mon écran d’ordinateur. Les gens qui commentent ici ont beau être généralement agréables, il n’en reste pas moins que je n’ai plus de patience pour ceux qui le sont moins, à différents niveaux. Et cela devient lourd.
Quand je publie quelque chose ici, il faut que je m’attende à ce qu’on réagisse, c’est la dynamique que j’ai installée en répondant majoritairement à tout le monde qui se donne la peine de commenter. Mais est-ce qu’il faut pour autant que je me censure quand quelque chose me dérange pour ne pas heurter la liberté d’expression de la personne qui l’a écrit? La liberté d’une personne s’arrête là où celle d’une autre commence et le débat se situe sur cette ligne de démarcation. Si quelqu’un prend la liberté ici d’écrire quelque chose, il doit prendre en considération que j’ai la liberté de placer une balise qui fera reculer la sienne.
J’ai banni beaucoup de personnes depuis quelque temps pour cette raison. Et je sais que certains se disent que je fais un « trip » d’égo, mais ils sont vraiment loin du compte. A contrario de ceux qui sont stoïques devant l’adversité, ou même ceux qui sont seulement je-m’en-foutistes, le dialogue qui se passe ici me tient beaucoup à coeur. C’est pourquoi je veux me concentrer sur le dialogue qui vaut la peine. Exit l’enfantillage langagier, l’hystérie réactionnelle, les débordements dus à la frustration, les tentatives de démonstrations de supériorité en tout genre! Si votre commentaire ne passe pas la rampe du respect, je réagis de même : allez vous faire voir ailleurs! Le bannissement sert beaucoup dans le cas où il y a un déficit de comprenure…
Et pour ceux qui ne comprennent pas encore le lien entre l’image plus haut et ce billet, c’est que j’ai l’impression parfois qu’on pense que je bannis des gens parce qu’ils ne me flattent pas dans le sens du poil : foutaise! À un compliment, même si c’est agréable, je vais préférer amplement un commentaire critique, bien sûr s’il est écrit avec respect et qu’il me fait avancer, même si c’est pour me conforter encore plus dans ma position en fin de compte.
Il y a déjà assez de langues brunes, je ne vais surtout pas les encourager!
(Image trouvée via Packaging | UQAM)