Il y a de ces nouvelles qui sont très positives malgré le fait qu’elles sont à la fois ambiguës…
Hier matin, un article est paru dans lapresseaffaires.com selon lequel Wal-Mart Canada « va recycler le carton et le plastique qui sert à emballer ses produits mis sur ses tablettes. » La compagnie « espère ainsi améliorer son image auprès du public, mais ce n’est pas sa raison principale » : la « chaîne répond d’abord à la demande des consommateurs, plus soucieux de l’environnement. Ensuite, elle augmente ses revenus annuels d’environ quatre millions, par la vente de ses déchets recyclés. »
On ne peut qu’applaudir cette nouvelle qui aura, pour sûr, beaucoup de répercussions sur les grandes entreprises en général, qui ne pourront faire autrement que de suivre la vague, même si cette décision est loin d’être purement vertueuse. Comme on dit : à cheval donné on ne regarde pas la bride…
C’est une belle preuve que la population peut influencer les choix des entreprises, et que ces dernières trouveront toujours le moyen d’en tirer profit, de toute façon. Mais il reste quand même que c’est la démonstration du rapport de force très sain qu’est le lobby libre des citoyens, qui s’exerce par le droit de veto pécuniaire.
Et, comme le souligne le journaliste Laurier Cloutier, c’est une « position qui a de quoi faire réfléchir des chefs politiques craignant que des programmes environnementaux nuisent à l’économie. »
En conséquence, je me demande bien comment les dénigreurs de tourner au vert se relèveront de ce revers qui, idéologiquement parlant, rebrasse les cartes à un niveau inédit. Car il était facile pour eux de planter l’aiguille de l’économie dans la poupée vaudou de la gogauche environnementaliste pour faire pencher la balance du côté du néo-libéralisme. Maintenant, leur argument clé est rouillé et hors d’usage. Mais, je leur fais confiance, ils bâtiront bien assez rapidement d’autres portes, que je m’efforcerai de claquer encore aussi fort.
Pour ce qui est des efforts de Wal-Mart, ils sont sur la bonne voie, et je ne me gênerai pas pour le répéter encore et encore. Mais, je n’irai pas plus économiser quelques sous chez eux, parce que je ne veux pas l’économiser dans l’espoir de tout ce qu’il leur reste à accomplir, au niveau mondial et social, pour devenir une entreprise vraiment éthique, même s’il semble que cela sera toujours assujetti au rendement économique.
Ce qui me fait le plus sourire, comme sa virtuelle mascotte jaune, rondelette et souriante, c’est qu’il est clair que ce géant a peur. Et plus il aura peur que les consommateurs montrent leurs dents, plus les citoyens en sortiront gagnants. Et des dents, nous en avons beaucoup trop pour ne pas mordre.
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