Selon La Presse : « Le premier ministre a ainsi pressé les pays à agir pour éviter une catastrophe planétaire sans toutefois tuer la croissance économique. »
Ce qu’il y a de drôle avec cette sortie de notre très cher Stephen Harper sur l’urgence d’agir pour diminuer globalement les émissions de gaz à effet de serre, c’est qu’on voit bien clairement l’opportunisme « vert » qui à peine cache sa très grande peur de perdre le lot de billets verts qui entreront et qui entre déjà au pays. Le problème, c’est que ces billets lui tachent et nous tachent déjà tous les mains.
J’ai presque de la peine de le dire, mais je suis d’accord avec Stéphane Dion quand il affirme :
« Il y a beaucoup de banalités dans ce qu’il dit. L’année dernière, à pareille date, M. Harper niait l’existence des changements climatiques. Il n’y a personne qui va le croire aujourd’hui malgré ses belles paroles. Son plan vert est un vrai scandale. Toutes les organisations l’ont vertement critiqué. La Deutsche Bank, l’Institut Pembina, le Sierra Club affirment que ce plan est mauvais. Son plan est tellement faible que même l’industrie des sables bitumeux, qui est la plus polluante au pays, va faire de l’argent avec »
Regardons le plan Harper point par point :
> L’accord doit être efficace en visant des objectifs clairs et en incluant les émetteurs majeurs.
Ne pensez-vous pas que les émetteurs sont liés intimement avec les comportements de la population et avec l’économie qui se base sur la croissance, synonyme d’augmentation de la pollution?
> Il doit être juste et réaliste sur le plan économique, sans nuire à la croissance économique de certains pays.
Pourquoi ne serait-il pas simplement juste et réaliste sur le plan écono-socio-environnemental, ce qui forcerait les grands penseurs de ces domaines à joindre leurs forces pour remettre à jour le système afin d’assurer la pérennité de la société et de promouvoir ainsi une croissance économique constructive?
> Il doit être flexible pour que tous les pays puissent choisir les outils et les politiques adaptés à leurs circonstances propres.
Bien d’accord, mais si la flexibilité est garante des buts à atteindre.
> Enfin, l’accord doit soutenir le développement et le déploiement de technologies nouvelles et meilleures.
Ce point est le plus important à mon avis, et il se retrouve malheureusement à la fin… C’est là où se trouve la majorité des réponses à la crise environnementale, puisque de nouvelles technologies rendront caduque l’utilisation à profusion de pétrole comme source d’énergie et « matériel » principal pour la fabrication de nos objets de consommation.
En conséquence, je crois premièrement qu’il faudrait ralentir la croissance économique en ralentissant aussi notre consommation, et donc la production : ça donnera du travail aux économistes! Car cette propagande sur l’importance de la croissance est un leurre : il faut que le système économique s’ajuste aux prérogatives de la société et non le contraire. L’argent est une vue de l’esprit, le système économique et politique l’est tout autant tandis que l’humanité, la faune, la flore et la planète sont concrètes.
La qualité de vie n’est pas si à la remorque que ça de la croissance, quand on y pense. C’est le luxe, les besoins secondaires qui le sont. Si tout le monde coupait de moitié ses désirs, on aurait déjà un bon bout de fait. Il me semble que de respirer de l’air le plus pur possible, de continuer d’entendre des oiseaux chanter, de pouvoir se baigner dans un lac ou dans la mer, sont des choses que nous ne voulons jamais regretter. C’est alors sur ces priorités qu’il faut baser toutes les politiques économiques, sociales et environnementales.
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