
Cette photo, je l’ajoute à la demande de Mandoline, qui dans un billet avait ajoutée une vidéo d’un petit garçon mimant jouer de la guitare sur une chanson de System Of A Down. C’était mon sport favori quand j’étais petit. Donc c’est moi, baragouinant les paroles d’une chanson d’Elvis Presley, en 1977, l’année de son décès. Ça ne me rajeunit pas.
Mon père était un grand admirateur d’Elvis et je me souviens qu’il l’a pleuré cette année-là. Il nous a aussi quittés un peu plus tard pour aller refaire sa vie ailleurs. Je me souviens avoir pleuré parce que ma mère pleurait. Cette année, nous en avons parlé, et j’ai finalement su pourquoi. Vous allez sans doute ne pas me croire, mais je ne lui en ai jamais voulu : au moins maintenant, je comprends. Je vais souper avec lui ce soir. Je l’aime comme il est, même si je ne comprends pas encore tout.
En ce dimanche de fête des Pères, je termine sur le sujet de ma paternité future. J’ai écrit hier un court texte qui se retrouvera calligraphié — et j’exagère vraiment avec mon écriture en mal de pratique, moi qui écris toujours via un clavier, mais je vais m’appliquer! — dans un calepin acheté à cet effet, que l’on donnera à notre enfant au moment opportun. Ça va comme suit :
Ce n’est pas évident pour un futur papa de saisir l’ampleur des changements qui s’opèrent dans le ventre de la future maman. La petite chose que tu es est encore plus petite pour moi. J’ai bien hâte de te voir sur un écran, je pourrai enfin arrêter de jongler, au moins avec les possibilités que tu sois une ou un.
Ce que je peux voir, c’est que ta maman resplendit à la mesure de son ventre qui grossit, presque à vue d’oeil. Tous les jours, j’embrasse sous le nombril, celui-là qui disparaît aussi parce que tu pousses, et je te parle parfois en espérant plus tard que ma voix te soit amie, à défaut de pouvoir te nourrir de mon sein. La vie est ainsi faite!
Ça me fait tout drôle de te parler ainsi. Je parle à ta partie de moi, à ta partie de ta mère, car c’est plus simple pour l’instant. J’aimerais pouvoir me projeter dans le futur pour te parler de nous, du chemin parcouru, de ce que nous avons compris de nos échanges, des changements qui ont lieu, de celui, de celle que nous sommes, bien différent d’aujourd’hui. Ce dont je suis certain, c’est que tu en seras le symbole, et chaque seconde à vivre sera une occasion de remerciement.
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