
Jana Sterbak, Vanitas, robe de chair pour albinos anorexique, 1987, robe en viande de boeuf.
À la suite d’un billet paru sur 10putes, au sujet de la position anti-artiste de Christian Rioux et de tous les puritains culturels de ce monde, un petit débat à couteaux qui volent bas a fait rage. Quand le rigolo droitiste (qui se réclame du centre, rien de moins!) a sorti de sa manche l’histoire de la robe de viande de l’artiste Jana Sterbak pour appuyer son dénigrement, je me suis replongé dans cette saga qui avait fait les manchettes en 1991.
Topo (via les archives de Radio-Canada) :
L’exposition Corps à corps de l’artiste contemporaine montréalaise Jana Sterbak n’a pas plu à tout le monde. Une des pièces présentées au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa était une robe faite de plusieurs kilos de viande se décomposant au fil des jours. Cette unique pièce, baptisée Vanitas, fit parler plus d’elle que l’exposition dans son ensemble.
Plusieurs, dont le député conservateur Fernand Jourdenais, ont été offusqués et l’ont fait savoir. Leur principal argument étant que le financement de l’œuvre sortait des poches des contribuables.
Ce n’est pas la première fois que l’on invoque l’argent des contribuables pour tenter de faire interdire une œuvre ou une exposition. En 1989, ce même Musée des beaux-arts du Canada acquiert un tableau de l’artiste Barnett Newman. Dans ce cas, ce n’est pas tant l’œuvre elle-même que ses détracteurs contestent, mais les 1,8 millions de dollars que dépense le musée pour l’acquérir.
C’est quand même drôle comment l’histoire semble se répéter. Le conservatisme aime bien se faire la main sur les artistes quand il en a l’occasion. Leitmotiv redondant. Quand il n’a pas de scandale sous la main, il le crée de toutes pièces.
Ce que ça démontre le plus, c’est la triste incapacité de voguer au-delà du premier degré. Quand un scandale peut se matérialiser dans ce premier degré, ce dénominateur commun, ce sel consensuel, le jugement binaire peut se mettre en branle. Et les perpétuels entartistes sans tarte ni crème qui remettent en question le réel deviennent des punchin’ bags, et les yeux du bon peuple s’éclairent de rouge, la poussière et la crasse se colle par la moiteur à leur peau, des piques et des fourches en guise d’argument.
L’argent des contribuables ne peut pas servir à financer les rebelles, seulement les guerriers…
Mes caricatures pour vous!
Published janvier 30, 2009 art , blogosphère , Caricature , humour 27 CommentsÉtiquettes : académique, apprentissage, art, autodidacte, avenir, bac, billet, caricatures, Commentaire, contemporain, graphique, Michel Goulet, mots, musée, opinion, pseudo, tablette, Temps, tremplin, Université, UQAM
Visitez mon nouveau blogue : http://www.renartleveille.com/
Comme vous avez pu le voir depuis quelque temps, j’investis beaucoup de temps de mon poignet sur ma tablette graphique à concocter des caricatures. C’est sûr que j’aimerais qu’elles soient vues par le plus grand nombre, alors si vous écrivez un billet et que votre sujet rejoint celui d’une de mes caricatures, je vous invite chaleureusement à vous en servir pour l’illustrer. Tant que vous indiquez la source (le billet où elle apparaît ici et mon nom — ou seulement mon pseudo), y’a pas de problème! Et même si vous voulez seulement en afficher une sans rien ajouter, ça me fera plaisir!
Pour dire vrai, j’ai bien l’impression que d’avoir baigné dans la blogosphère d’opinion depuis deux ans m’a bien servi de tremplin pour utiliser mon apprentissage (académique et autodidacte) du dessin (et de l’art en général) à bon escient. Aussi, je me souviens qu’en fin de BAC à l’UQAM mon prof Michel Goulet (à voir aussi sur Wikipédia) m’avait dit qu’il voyait de l’humour dans mes oeuvres et que je devais pousser dans ce sens. J’ai l’impression aujourd’hui d’acquiescer un peu à son commentaire, même si je sais bien que je n’exposerai jamais mes caricatures dans un musée d’art contemporain… quoique, maintenant on ne sait jamais!
Je ne peux pas jurer, mais j’ai l’impression qu’il y aura peut-être un peu moins de mots ici à l’avenir…