Posts Tagged 'Liberté d’expression'

Les fatiguants (et les langues brunes)

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Je ne sais pas si c’est l’été tardif ou si c’est parce que ma petite Charlie et ma Douce font battre mon coeur la chamade, pour ne nommer que les belles choses, mais tout m’éloigne de mon écran d’ordinateur. Les gens qui commentent ici ont beau être généralement agréables, il n’en reste pas moins que je n’ai plus de patience pour ceux qui le sont moins, à différents niveaux. Et cela devient lourd.

Quand je publie quelque chose ici, il faut que je m’attende à ce qu’on réagisse, c’est la dynamique que j’ai installée en répondant majoritairement à tout le monde qui se donne la peine de commenter. Mais est-ce qu’il faut pour autant que je me censure quand quelque chose me dérange pour ne pas heurter la liberté d’expression de la personne qui l’a écrit? La liberté d’une personne s’arrête là où celle d’une autre commence et le débat se situe sur cette ligne de démarcation. Si quelqu’un prend la liberté ici d’écrire quelque chose, il doit prendre en considération que j’ai la liberté de placer une balise qui fera reculer la sienne.

J’ai banni beaucoup de personnes depuis quelque temps pour cette raison. Et je sais que certains se disent que je fais un « trip » d’égo, mais ils sont vraiment loin du compte. A contrario de ceux qui sont stoïques devant l’adversité, ou même ceux qui sont seulement je-m’en-foutistes, le dialogue qui se passe ici me tient beaucoup à coeur. C’est pourquoi je veux me concentrer sur le dialogue qui vaut la peine. Exit l’enfantillage langagier, l’hystérie réactionnelle, les débordements dus à la frustration, les tentatives de démonstrations de supériorité en tout genre! Si votre commentaire ne passe pas la rampe du respect, je réagis de même : allez vous faire voir ailleurs! Le bannissement sert beaucoup dans le cas où il y a un déficit de comprenure…

Et pour ceux qui ne comprennent pas encore le lien entre l’image plus haut et ce billet, c’est que j’ai l’impression parfois qu’on pense que je bannis des gens parce qu’ils ne me flattent pas dans le sens du poil : foutaise! À un compliment, même si c’est agréable, je vais préférer amplement un commentaire critique, bien sûr s’il est écrit avec respect et qu’il me fait avancer, même si c’est pour me conforter encore plus dans ma position en fin de compte.

Il y a déjà assez de langues brunes, je ne vais surtout pas les encourager!

(Image trouvée via Packaging | UQAM)

The Motorhome Diaries bloqué aux douanes

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J’avais déjà bien l’intention de parler de l’histoire incroyable des deux libertariens de The Motorhome Diaries qui se sont fait bloquer aux douanes canadiennes. En lisant les commentaires à la suite du billet du blogue du Québécois Libre la relatant, je suis tombé sur celui-là, signé par un certain B.Vallée :

Deux libertariens américains, refoulés à la frontière canadienne comme de vulgaires criminels ? Mais qu’attendent donc nos « artistes », et leurs amis de Radio-Can, ces grands défenseurs de la liberté d’expression, pour monter aux barricades ? Ah, mais j’oubliais : ces libertariens sont d’affreux fascistes, des enragés d’extrême-droite, puisqu’il rejettent l’état-nounou, et qu’ils ont le mauvais goût de critiquer le divin Obama. Ils sont pour la « loi du plus fort » et contre le « partage équitable de la richesse », bien sûr, n’importe quel syndicaliste vous le dirait.

La liberté d’expression, voyez-vous, ça ne vaut que pour des « artistes » convenablement « engagés », c’est-à-dire des « créateurs » qui militent contre le capitalisme, la société de consommation, Wal Mart et les VUS. Pas pour de sinistres individus qui exigent qu’on respecte le droit de propriété et la liberté de conscience…

Je suis vraiment outré par cette histoire, même si je n’adhère pas à la philosophie libertarienne. Un n’empêche pas l’autre. Par contre, je crois que cet individu, qui est visiblement un libertarien aussi, se tire tellement dans le pied en écrivant de cette façon. Et, par-dessus le marché, dans le pied du mouvement au grand complet. Ça me surprend même que personne n’ait tenté de le ramener à l’ordre.

C’est de la présomption qui ne tient pas sur grand-chose. Ça ressemble même à un syllogisme assez simpliste : si les artistes sont pour la liberté d’expression et qu’ils ne montent pas aux barricades pour cette raison, ils ne sont pas conséquents, donc on ne devrait pas les croire quand ils disent qu’ils sont pour la liberté d’expression…

Dire que les libertariens sont réputés pour être des gens très intelligents.

Nouveau blogue dans le paysage

J’ai reçu voilà quelque temps une invitation de participer à un blogue collectif de la part de Pierre JC Allard. J’ai bien sûr accepté. Si vous ne le connaissez pas, il dissémine ses écrits un peu partout sur le web, sur son site Nouvelle Société, sur Cent Papiers, sur Agoravox, et la lecture de son texte de présentation sur Cent Papiers donne le tournis… (Dans le sens de : impressionnant!)

Le blogue est en ligne depuis peu et devrait se remplir au gré des présentations des 7 blogueurs, et ça s’appelle, justement, Les 7 du Québec. Le texte de présentation de Pierre JC Allard est très représentatif :

Ceci est le premier texte publié sur ce blogue. Il y en aura d’autres. Un chaque jour, à partir du 1er septembre 2008.  Pourquoi, une seul nouveau texte chaque jour ?  Parce que le défi n’est plus de recevoir davantage de renseignements, mais de choisir ceux dont on veut être informé.  Nous allons vous offrir chaque jour un commentaire sur ce qui nous semble important, sur ce qui nous semble faire  tourner le monde. Parfois bien clairement, parfois en demi-teinte… ou en clair-obscur

Nous sommes sept (7) blogueurs du Québec qui mettons ici nos efforts en commun pour présenter une vision qui ne cible pas le Québec, mais un monde où le Québec a sa place.   Ce blogue n’a pas de politique éditoriale, ni d’autres balises que le respect de la loi, de la courtoisie et de la liberté d’expression.  Nous voulons, nous inspirant d’Albert Londres, «  regarder ce que tout le monde regarde… et vous  montrer que ce que personne ne voit »

Il n’y a, entre nous sept (7), ni amalgame, ni le moindre compromis. Chacun offrira son propre point de vue, conçu selon des principes et des espoirs qui sont les siens, tracé à partir de  sa propre vision du monde et de SON expérience.   Il n’est pas dit que nous ne nous contredirons pas… .

Nous croyons que c’est en voyant les choses sous divers angles que le lecteur pourra former sa propre opinion.   Nous serons satisfaits s’il y parvient convaincu que, sur ce site,  un auteur ou l’autre aura souvent cherché à le séduire, mais que nous n’aurons jamais tenté tous ensemble de le manipuler.

Vent de gauche, vent de droite, mais toujours un vent de liberté. C’est le vent qui fait lever les voiles….

À vous de fixer le cap et de naviguer.

Aujourd’hui, mercredi, puisque c’est mon jour attitré, je viens de publier quelques vieux billets, question d’ajouter un peu de substance, et ma présentation, ma vision du projet. Il va sans dire que la politique sera au centre des préoccupations de ce blogue. Avis aux intéressés.

(Photo : thethi)

Grandeurs et misères de l’opinion

Pour certains, court-circuiter un débat est un jeu d’enfant. Comme le garçon qui tient son père pour la puissance incarnée en ballon d’hélium au bout d’une ficelle, il suffit de s’armer, de s’accrocher en bandoulière une supériorité objective et/ou subjective; quand la subjectivité se drape de l’objectivité et que le va-et-vient entre les deux est une tentative d’hypnotiser. Pourtant, ultimement, même l’humain le plus décoré de diplômes et grand gagnant du test de quotient intellectuel le plus complet ne pourrait avoir raison sur tout aux yeux de tous. Dire le contraire, c’est tenter de capturer l’opinion dans une boîte trop petite pour elle.

Parlons de la cible de la critique, vers où le doigt pointe — que ce soit en direction du pape ou de la coquerelle, de la santé de la Terre ou de la meilleure recette de pâté chinois —, serait-ce une matière que chacun peut bâillonner à sa guise avec le moyen fallacieux décrit plus haut? C’est à la base de la liberté d’expression et cette liberté ne saurait s’embourber dans un paternalisme ou un autre. Personne n’est intouchable, surtout quand il s’agit d’idées.

Certains penseront aussi que ce discours ouvre la porte à une certaine forme d’égalitarisme populiste en ce qui a trait aux opinions, mais il n’en est rien. Le simple citoyen fera des vagues autour de lui à la mesure de ses connexions avec le monde, idem pour la personne publique, c’est inéluctable. C’est simplement qu’il faut laisser la chance au débat, quel qu’il soit et où qu’il soit, d’influer sur le réel en s’abstenant de lui couper l’herbe sous le pied au nom de la pudeur. Il n’y a rien de plus fâcheux que de voir quelqu’un chapeauter la valse (ou la mitraille) des arguments avec ses grands airs…

Et pour conclure, je le répète pour être bien compris : quel que soit le résultat quantitatif ou qualitatif, aussi minime soit-il, il s’agit toujours d’influer sur le réel. C’est l’essence même de l’aventure humaine.

(Photo : dmswart)

Démotivant?

En me promenant sur mon agrégateur hier je suis tombé sur un billet de Martin Petit qui affiche seulement cette image, ci-haut. Je lui ai demandé s’il en était l’auteur, et il m’a répondu ceci, aujourd’hui :

oui en fait c’est un concept anglo qu’on peut détourner en français facilement c’est à http://www.theburningbiscuit.com/Demotivational%20Posters.html

Et quelques secondes plus tard, encore hier, je tombe sur un billet de Neil Obstat, nouveau blogueur très intéressant, qui affiche le même genre d’image. En voici quelques unes :

Je l’aime beaucoup celle-là, j’sais ben pas pourquoi…

Ça me fait beaucoup penser à ce commentaire là

L’arme de la reine-nègre sous le regard des larmes

Avec toute la polémique entourant l’utilisation du terme « reine-nègre » par Victor-Lévy Beaulieu et de la réaction abusive envers la liberté d’expression du député libéral Emmanuel Dubourg, il ressort qu’il n’est pas bon de mêler les sentiments et la politique. Des deux côtés, le sentimentalisme est à fleur de peau et on s’envoie à qui mieux mieux les pots!

VLB n’est pas dupe du pouvoir des mots et il est certain que la multiplicité de sens du terme « nègre », bien que couplé en néologisme à « reine », ne lui a pas échappé, oh! que non! L’insulte se trouvait donc au moins sous-jacente comme une bombe à retardement, sinon évidente comme une main toujours prête à gifler. En somme, un beau coup calculé, puisqu’il est toujours possible d’arguer, avec un coup de poing sonore sur la table de concertation, que le sens rejoint seulement et seulement celui du « roi nègre », lié au colonialisme…

Qui me dira sans rire que cette missive assassine à double tranchant n’est pas l’art de se laisser émouvoir par l’adversité? Il n’y a que de l’épanchement débordant pour donner un résultat aussi bien rempli d’ambiguïté, propice à provoquer la colère chez les autres, ces autres malins qui ont assurément accompagné les pensées de l’écrivain alors qu’il traficotait sa bombe incendiaire. Tout ça pour dire que ce concept de reine-nègre n’est pas le fruit du hasard, mais bien plutôt le fruit de la fatalité, résultat d’au moins une douce tristesse devant la personne de Michaëlle Jean, symbole amer.

Qu’on rabaisse ce symbole à de l’utilitarisme pur et à la charge émotive qui sous-tend toujours la question de la race, ou plus clairement du racisme, c’est ce qui blesse à mort le député Emmanuel Dubourg : sentimentalisme encore… Mais bien plus alors qu’il franchit le pont qui le mène jusqu’à la censure en pleurant! Comment y glisser sans le lubrifiant des larmes?

Alors là, la faute de l’écrivain s’amincit à la mesure de la démesure du député. Le monument de la liberté d’expression est bien plus important que la statuette à l’effigie de la gouverneure générale : il faut le répéter comme si c’était le dernier leitmotiv disponible et possible. Je comprends les blessures de monsieur Dubourg, mais cette compréhension ne commande pas la validité d’un retour en enfance où le père de l’un serait plus fort que l’autre, le père étant ici, pour ce dernier, évidemment le pouvoir législatif de l’État.

En espérant que lorsque la source de ses larmes se sera tarie, il reprendra à nouveau les armes pour défendre la liberté d’expression. L’humain est un être d’humeur, et un politicien se devrait toujours d’être humble par rapport à sa propre humanité.

(Photo : iya_from_cowork)

Votez pour ce texte sur Cent Papiers!

Ajout :

Par là c’est l’avis de mon ami, à moitié noir de surcroît… pour avoir un autre point de vue que l’habituelle rengaine des noirs médiatisés. Ajout du Jeudi : Et il en remet une couche!

Retour de la censure

Je tapoche sur mon clavier et je me trouve chanceux. Doublement chanceux. Un, je peux écrire ce que je pense, et deux, je peux le publier ici. Pourtant, mondialement, d’après Freedom House, organisme qui surveille la liberté de presse, il y a un « net recul en 2007 dans le monde pour la sixième année consécutive » , surtout en Russie et au Mexique. La taille de la Russie est comparable au Canada, et le Mexique est en Amérique…

Alors, il faut rester vigilant, notre situation de liberté n’est pas un contrat à vie avec l’État… Et notre minoritaire gouvernement conservateur a déjà commencé à picosser dans la liberté d’expression avec son projet de loi C-10, qu’est-ce qui nous garantit, s’il devient majoritaire, qu’il n’entrera pas son gros bec d’aigle au complet pour museler toutes les libertés au nom de l’ordre public, même la mienne, étant donné qu’en ce moment même je le critique?

À plus petite échelle, il existe déjà de la censure sur le web. Je viens tout juste de lire que, sur son serveur, la CSDM bloquerait l’accès du blogue Le professeur masqué, blogue très critique envers tout ce qui se joue au niveau de l’éducation, pour ne nommer que ce cas-là.

Mon bonheur d’écrire et de communiquer est alors toujours un peu nerveux…

(Photo : Timothy Neesam)

Ajout :

Jusqu’à ce que j’aie une confirmation de l’information barrée, considérez cela comme de la spéculation…

L’obscurantisme de Carl Bergeron

La Belette m’en a fait part hier après-midi, le sujet est assez effrayant : la parution le 2 décembre dans le journal La Presse d’un texte de Carl Bergeron qui écarquillera sans aucun doute les yeux de « 99% des gens ». Je sais que tout le monde a droit à son opinion, mais le discours de cet homme est de l’obscurantisme, un pamphlet vantant l’intolérance, avec comme outil, une analyse subjective à outrance du dernier film de Denys Arcand : « L’âge des ténèbres ».

Et il est clair que le film comme base de son raisonnement n’est qu’un faire-valoir très accessoire, car Bergeron saute assez rapidement sur un sujet sans lien manifeste, étant donné la chronologie qui ne pourrait lier l’oeuvre d’Arcand et la politique récente (même s’il l’annonce sous le couvert facile de l’exemple…) : on y lit que la primauté de l’égalité entre les hommes et les femmes sur la liberté de religion est une « une formidable régression en matière de libertés civiles. » N’est-ce pas là une belle contorsion? Voilà, nous sommes bel et bien dans l’ère de l’hyperlien…

Alors qu’il continue sur sa lancée en invoquant la perdition de légiférer sur l’homophobie, que vous me permettrez de mettre au même pied d’égalité que le racisme, il affuble du qualificatif d’obscène le regroupement Divers/Cité. Et en plus, il ose se mettre lui-même en contraste avec le « puritanisme post-moderne » : l’auteur est quand même membre du comité de rédaction de la revue Égards, « revue de la résistance conservatrice (sic) », ce qui est assez absurde, car du puritanisme au conservatisme, il n’y a qu’un pas à franchir, admettons-le.

Aussi, il est assez discutable qu’un journal comme La Presse évente des propos comme ceux-là à tous les vents, ce qui tombe pile avec la sortie prochaine d’un livre de cet auteur. Serait-ce une manière de préparer le terrain? Il est certain que La Presse choisit son contenu, et pour leur avoir envoyé plus qu’à mon tour des textes qu’ils ont refusés, je le sais!

Je suis bien sûr pour la liberté d’expression, mais la tolérance à cette liberté devrait être assujettie de facto aux principes démocratiques d’égalité, de liberté et d’émancipation des hommes et des femmes. Au nom de ses propres valeurs, et de ses préjugés, Carl Bergeron fait glisser le débat dans des eaux boueuses. En espérant que Denys Arcand ne laissera pas salir son film à ce point.

(La photo provient d’ici)

Plier l’éChine

Amis blogueurs et lecteurs, après ces quelques réjouissances d’avoir aidé à débusquer la tromperie policière à Montebello, voilà qu’une nouvelle vient me rabaisser le caquet.

Yahoo! et Microsoft ont signé cette semaine une entente avec le gouvernement chinois afin de s’assurer que le contenu publié sur les blogues ne nuise pas à la stabilité politique du pays.

Je ne sais pas pour vous, mais ça me fait peur. Si Yahoo! et Microsoft plient devant eux pour avoir accès à leur bassin de population, qui sera les prochains, à quoi ressemblera le web si la dissidence internationale est censurée pour la seule sauvegarde des intérêts économiques?

Il faudra bien un jour arriver à un consensus mondial où la liberté d’expression sera au-dessus des gouvernements et de l’économie, peu importe la provenance.

J’ai trouvé l’image ici.

Le "gros bon sens" de Jesse Ventura


Voilà quelques citations que je viens de voir sur antagoniste.net, organe préféré des propagandistes de la droite, tiré de l’autobiographie de Jesse Ventura, gouverneur du Minnesota de 1999 à 2003. L’auteur du site a ajouté « Des propos que les états providences devraient méditer… ». Je vais tenter de les décortiquer à ma manière, même si je ne suis pas un « état providence »… Mais qui donc pourrait se targuer d’en être un? C’est comme demander à une chaise de se défendre…

#1 : La défense d’une juste cause ne donne pas droit à l’argent public. Il existe beaucoup de causes excellentes, et l’État est incapable de les prendre toutes en charges.

Si l’État peut investir dans l’économie, pourquoi pas dans les justes causes? L’existence de l’État devrait garantir une tentative de régulation des problèmes, parce qu’il est et surtout devrait être, à la base, une sorte de syndicat global qui régirait les rapports de force dans la société, puisque l’égalité des chances n’existe pas. Donc, la pensée de cet homme est réductrice et négative quant aux possibilités d’une société plus juste, occultant ainsi les moyens réels et les possibilités de régler les problèmes puisque ces moyens monétaires sont pris en otage par les nouveaux rois du corporatisme et leurs groupuscules de pression.

#2 : Je crois qu’au fond, la plupart des citoyens comprennent que l’État ne peut pas fonctionner quand il se transforme en organisme caritatif.

Je détournerais cette phrase vers l’idée de prévention et non de charité, qui, cette dernière, tente de régler les problèmes à la sauvette, sans jamais les régler (donc, mon opinion sur la charité personnelle est assez négative — puisqu’elle est aux prises avec le « bon vouloir » de chacun, le hasard des causes à la mode — et mon opinion sur la charité étatique est qu’elle n’agit seulement que comme un pansement sur la bactérie mangeuse de chair…). Si je comprends bien, cet homme croit que l’État n’a pas d’emprise sur la réalité, qu’il ne pourrait influer sur autre chose que la bonne marche de l’économie, comme si elle était séparée du reste…

#3 : La Constitution garantit le droit à la vie, la liberté et la recherche du bonheur – un point c’est tout. Il ne garantit pas le droit à la charité…

Cette citation expose bien tout le mépris de cet homme envers le bien commun, comme source de changement positif. Le droit à la vie, la liberté et la recherche du bonheur ne sont pas seulement des recherches égoïstes, qui ne concernerait seulement que le bonheur de sa famille et ses amis. La liberté de celui qui exploite ceux qui sont en dessous n’est pas protégée nécessairement de l’autre qui se trouve libre de se venger de la manière qui lui conviendra. Une société qui n’a plus comme base le bonheur de tous peut bien se protéger par les armes et la peine de mort : c’est le chemin le plus court, penser à des solutions positives n’est pas le propre de la pensée sociale économique à courte vue.

#4 : Il ne faut jamais oublier que l’État ne gagne pas un seul dollar qu’il dépense. L’argent qu’il vous donne doit être pris à quelqu’un d’autre.

Voilà qui représente bien la cupidité extrême. Cet homme a vraiment été gouverneur pendant quatre ans? C’est une vraie honte pour l’Humanité.

#5 : Quand quelqu’un veut aller à la fac sans payer ses études, décide d’avoir des enfants sans s’y être préparé financièrement, ou a fait des mauvaises affaires, il est injuste que cette personne prenne l’argent des autres.

Si une société décide d’un commun accord que le bonheur et la richesse de tous ses enfants passent par une éducation gratuite de qualité (qui entre autres cultive le sens critique), il y a de fortes chances que les mauvaises décisions que cet homme à la vue basse nous expose soient moins courantes.

#6 : D’autant plus que dans de nombreux cas, le dindon de la farce est quelqu’un qui a fait des choix plus sensés. Veut-on pénaliser ceux qui mènent leur vie de façon responsable?

Pénaliser de quoi? De s’acheter un deuxième Hummer? La valorisation des gens plus apte à se débrouiller dans la vie à ses limites. La dévalorisation des perdants est déjà assez honteuse comme ça. Les gens ne sont pas du bétail, même s’ils ont, pour certains, des capacités réduites : pourtant, leurs contributions à la société sont importantes et mériteraient un salaire et une considération plus importante.

#7 : Veut-on faire comprendre aux citoyens qu’une conduite financièrement irresponsable n’entraîne aucune conséquence, et que l’État sera toujours là pour les tirer d’affaire?

Un pas de plus et on croirait qu’il prône la peine de mort pour les pauvres et les gens qui ont fait faillite…

Un peu de mesquinerie pour finir : regardez cet homme; ne trouvez-vous pas qu’il a l’air d’un escroc? Je n’en voudrais surtout pas comme président, ou pire, premier ministre…

Inland Empire : poésie audio-visuelle

Inland Empire. Hier. Un moment passé avec la liberté d’expression pure. Celle à laquelle tout artiste fantasme, incroyablement laide et belle à la fois dans ce cas-ci, nous déjouant d’autant plus, ou moins, selon son degré de liberté qui atteint une quintessence inégalée en bout de course. (Le générique est un chef-d’oeuvre en soi!)

Comme tous les films de David Lynch, j’attendais cette dernière livrée avec une impatience tranquille depuis Mulholland Drive : qui pourrait servir d’introduction à Inland Empire, pour quiconque ne connaîtrait pas ce réalisateur. Mais je voudrais rajouter pour ceux-là que son oeuvre est de moins en moins accessible, donc que ce dernier est très très loin de ce qu’on nous sert habituellement en salle et en boutique de location : c’est plus un délire visuel que du cinéma, comme on l’entend du côté d’Hollywood (le fait que l’« action » se passe à Hollywood, justement, n’est sûrement pas étranger à ça…). Alors, je fais cet avertissement pour ne pas recevoir de commentaires de bêtises plus tard…

Avant de louanger cette oeuvre plus en détail, j’aimerais ajouter un bémol (celui de la longueur du film en est un autre, mais ce n’est que mon corps qui en a souffert…). Et il s’agit du choix de l’image numérique (bien qu’il soit moins coûteux et plus facile à travailler et à retravailler, selon l’avis de Lynch). Quand le film (que je ne devrais pas appeler ainsi, car ce n’est pas du film), quand la présentation a commencé, j’avais presque l’impression de regarder un vidéo sur YouTube sur écran géant. Le même effet de contraste pas très subtil, la même espèce de pixelisation aléatoire, donc, une texture assez agressive qui contraste avec le support sur pellicule qui sert à la projection en salle, avec la poussière et les saletés en prime. (Cet effet devrait être moins évident en DVD, les écrans maison étant beaucoup plus petits.) Et, tout au long du visionnement, étant donné que la facture numérique et sa qualité étaient plus ou moins évidentes, je me suis demandé si Lynch a varié cette qualité pour servir son propos. Il faudrait que je le revoie avec cette optique, ou que je fouille un peu sur cette question sur le web. Peut-être…

Mis à part ça, je me suis régalé. Ce maître de l’autoréférencement a joué cette carte à fond, ce qui amène un côté presque humoristique à cette oeuvre, assez sombre et cauchemardesque à la base. Il se joue de nous en nous faisant basculer d’une émotion à son contraire pour nous déstabiliser. Et c’est bien là l’intérêt de voir cette oeuvre cinématographique. L’histoire du remake d’un ancien film inachevé où les deux vedettes auraient été tuées ne sert qu’à nous asseoir pour mieux nous faire décoller vers « Là-haut dans les lendemains bleus (On High in Blue Tomorrows) », titre du scénario dudit film.

L’autre force de cette oeuvre est l’utilisation des acteurs pour différents rôles, procédé qu’il utilise aussi dans Mulholland Drive d’une manière plus floue. Mais ici, ce procédé est encore plus probant et presque plus « logique », car tout le scénario est construit autour de l’acteur versus son personnage, et de ce qui peut en découler comme questionnements et parallèles. Donc, le point de vue se promène d’un à l’autre, et où se greffe aussi d’autres points de vue métaphoriques, un peu comme dans le classique de la vidéo où la caméra filme l’écran, qui se retrouve à l’infini reproduite : j’utilise cet exemple, car justement, il y a une très belle scène où Lynch s’en inspire.

J’ai lu quelques critiques de ce film (je vais quand même utiliser ce terme, à défaut d’un meilleur, plus à jour…). La comparaison avec le rêve revient souvent et c’est bien vrai : au premier abord certains éléments semblent absurdes, tant dans les liens que dans la pertinence, mais il y a moyen d’en faire une interprétation, et, comme le dit lui-même le réalisateur dans d’autres mots, ce n’est pas tant de trouver celle de David Lynch que celle que le spectateur se forgera par lui-même. Pour ma part, je compare encore plus ce film à la poésie : une oeuvre poétique qui se sert des moyens cinématographiques. Le lien avec l’image, la métaphore, le rythme est assez éloquent. Quel art est plus pur et libre que la poésie?

En somme, si la création et la liberté vous intéressent, courrez voir ce film.

La démocratie voilée

Réaction de ma part à une nouvelle du JdM rapportée par Patrick Lagacé voulant que « le Directeur général des élections autorise les musulmanes voilées (niqab ou burqa) à voter sans retirer leur voile pour fins de vérification d’identité. »:

Quand tu vas chez le médecin, tu te mets à nu, au besoin: pour ta santé physique, tu te dois de passer par-dessus ta pudeur. Alors quand tu vas voter, tu te mets aussi à nu: pour la santé de la démocratie, tu te dois de passer par-dessus la pudeur de ta religion.

Va pour le commentaire laissé sur son blogue. Je pourrais continuer en me posant des questions sur la brigade des moeurs raciales et religieuses que constitue de plus en plus le Journal de Montréal. Pour répéter ce que j’ai déjà lu quelque part en d’autres termes, est-ce que Quebecor participe implicitement dans la campagne de l’ADQ?

La liberté d’expression, quand elle se chausse de considération monétaire, titube au point où on se demande si elle n’a pas besoin d’un peu de repos.


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