Posts Tagged 'Écologie'

Exxon finançait des études contre le réchauffement climatique

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C’est trop gros comme nouvelle : « Exxon finançait des scientifiques pour contredire le réchauffement climatique ». Et ce n’est pas des conspirationnistes qui le disent, c’est la compagnie elle-même! Même que le blogue (ou le journal web, Axon Post) qui le relate, ne verse vraiment pas dans le préjugé écolo favorable, comme l’indique bien le titre du billet précédent en lien avec l’environnement : « Écologie et religion: des parallèles inquiétants ».

Pour ma part, j’ai pas mal décroché du débat sur le réchauffement climatique, puisque ma position est que de toute façon à la base les pollutions sont des problèmes à régler rapidement, nonobstant de leurs impacts ou non sur le climat, présent et futur. C’est un fait, la planète change à un rythme incroyable comme en fait foi des photos prises par la NASA (que je viens de découvrir via un gazouillis d’Hispong Elbayne).

Convaincre ou non de l’existence du réchauffement climatique est une perte de temps et d’énergie. Sans oublier d’argent. Le problème n’est pas futur, il est maintenant.

Vote blanc ou vote utile?

J’aimerais continuer ici la discussion sur l’abstention et le vote stratégique.

Si je croyais que l’abstention était le meilleur moyen de contrer Harper et tout le système en place, je militerais absolument dans ce sens. Mais c’est encore trop un avis élitiste qui ne prend pas en considération la réalité électorale populaire actuelle. Alors, ce n’est surtout pas de ma part un désaveu des idéaux expliqués plus tôt par les commentateurs à la suite des billets précédents, mais bien une tentative d’en décortiquer l’inutilité, dans son sens le plus neutre. Surtout pas d’insulte ici.

Donc, si je puis m’exprimer ainsi, je considère qu’un refus de voter, ou stratégiquement, selon ses valeurs (en ne considérant pas ceux qui veulent de Harper) est individualiste. Je sais que cela choquera sûrement les gens plus socialistes, collectivistes dans l’âme, et que cela ravira peut-être les autres (c’est moi que cela choquera), mais il est naïf de penser qu’une majorité de gens vont donner un signal clair le 14 octobre prochain en ne votant pour aucun candidat.

Et voter selon ses convictions? Dans le contexte actuel, c’est aussi individualiste, puisque voter pour un autre parti que le compétiteur le plus apte à battre Harper est un vote perdu.

Certains penseront, comme les gens du Parti Vert, que chaque vote leur permet d’exister plus amplement. Je suis d’accord. C’est un dilemme avec lequel je ne voudrais pas découdre… Mais je me dis que si les Conservateurs passent majoritaire, qu’est-ce qui arrivera avec le dossier environnemental? Et il ne semble pas — enfin, je crois — que le Parti Vert puisse être en mesure de faire élire un député actuellement.

Je comprends tout à fait qu’il serait absurde de voir un parti politique militer pour un autre qui est dans la course, alors il ne reste qu’aux citoyens à s’organiser pour voter dans le sens qu’il faut pour minimiser les gains conservateurs.

Et je vous avertis, je risque d’être redondant dans le mois qui va suivre… Sur ce, je retourne à la rédaction de l’article à ce sujet que j’aimerais bien voir publié dans les journaux.

(Montage : Inkognitho – Allez lui rendre une petite visite, le titre de son montage vaut vraiment le détour!)

Ajout : Un bon texte à lire, connexe à cette réflexion, du Blogue de la République. Je vous le conseille fortement.

Pour de gros jouets à batteries

Enfin, la voiture électrique était un rêve qui devient de plus en plus réalité au Québec. N’en déplaise aux zélateurs anti-étatistes, le gouvernement devrait se diriger vers des investissements pour soutenir cette industrie naissante et les infrastructures qui vont avec.

Pour mousser un système de transport de plus en plus écologique, et contrer la timidité des grands constructeurs automobiles — les avancées technologiques de l’électrique étant dans les mains des petites compagnies, comme celles qui fabriquent (et en plus au Québec!) la Zenn et le camion Némo —, qui d’autre que l’État (le gros NOUS) peut se mouiller?

C’est que les lourdauds de l’automobile sont à la traîne même si la population mange du vert à la pelletée! Étant des alliés naturels de l’industrie pétrochimique, il est à gager que la flambée des prix de l’or noir (et c’est de plus en plus le cas de le dire…) refroidira peu à peu le statu quo du moteur à explosion…

Comme l’explique bien Manx dans son analyse de quatre voitures électriques, le défi futur concerne deux points, soit les batteries et le poids des voitures. Pour les batteries, c’est évident que le problème premier est l’incidence écologique, due aux matériaux utilisés pour les fabriquer. Et leur propre poids, et celui du véhicule en tant que tel, qui demande beaucoup d’énergie.

Les consommateurs veulent des voitures économiques et propres, avec quand même un peu de performance : plus il y aura de joueurs, moins ça sera difficile à combler.

(Photo : pinhole)

Une vérité qu’on arrange (version française de A convenient truth)

Parce que je crois que la problématique se situe ailleurs, je fuis comme la peste le débat entourant le réchauffement climatique. On nous vend cela comme une vérité intouchable, et je l’accepte à moitié ce message, car a priori il me semble un incitatif énorme pour la conscientisation environnementale planétaire : cela fonctionne, nous le constatons, c’est dans l’air du temps… Justement, tout cela n’est qu’une question du temps qu’il fait et qu’il fera : sujet hautement rassembleur, s’il en est!

C’est grâce à l’amitié si je me suis penché sur la question des arguments contre la théorie amenée en grandes pompes par Al Gore. Le visionnement de la première partie du documentaire « The great global warming swindle » (La grande supercherie du réchauffement climatique — traduction libre) a terminé de m’ouvrir les yeux. Mais je dois me confesser, auparavant, j’ai fermé les yeux parce que ceux qui me proposaient cet autre côté de la médaille étaient aussi du côté droit… je me débarrasse de mes automatismes néfastes doucement…

Ce qu’il en ressort, en gros, c’est une propagande culpabilisante au possible pour freiner le développement des pays émergents, comme la Chine et l’Inde, et les pays encore plus pauvres, comme ceux d’Afrique, et le seul moyen fort pour se faire est d’accuser le virus humain. Je sens à ce point vos gros yeux et je m’explique : avouer ici un gros gros doute sur l’influence des humains sur le climat n’est pas du tout en contradiction avec l’écologie, l’environnement, au contraire, cela revient à souhaiter la redirection des énergies vers la réduction de la pollution globale, chimique, et la mise au point de technologies propres. (Et cela remet bien sûr en perspective toute l’idée de la décroissance conviviale, de la simplicité volontaire, qui prend maintenant à mes yeux une tangente d’autant plus philosophique qu’elle me semblait majoritairement utilitaire.)

Vous me direz que cela revient pratiquement au même : pourquoi troquer la peur du climat contre la réalité du trop-plein de produits chimiques si cela élimine par la même occasion le sentiment d’urgence, ce qui aurait peut-être pour effet de nous réinstaller confortablement dans un statu quo encore plus difficile à faire bouger? Oui, j’en conviens, et cela est en partie terrifiant. Je me demande s’il ne vaudrait pas mieux se taire et espérer que cette zizanie donne des résultats positifs, même si c’est mensonger (mais en publiant ce texte, je penche assurément du côté de la vérité, enfin celle à laquelle je crois maintenant…). Parce que quand on sait que seulement 0.054% de l’atmosphère est composé de CO2, et que l’apport qui provient de l’activité humaine est encore plus petit, on se demande comment des gens, des scientifiques, ont pu bâtir une théorie aussi apocalyptique. Mais nous ne sommes que des jarres à remplir, au gré des agendas politiques, puisqu’il semble que le fond de cette crise est bien politique.

Il faut donc remettre les pendules à l’heure, et rapidement. Sans pour autant sacrifier les efforts de réduction de la pollution, puisqu’il serait bien temps de redonner un peu d’éclat à cette planète, pour qu’elle reste la planète bleue, et qu’on ne l’appelle jamais la planète brune…

(Photo : a guy with a camera)

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Nous, les suiveux…

Le Devoir nous apprend que l’Europe s’engage réellement dans l’aventure automobile électrique. Ce n’est guère surprenant. Tandis que l’Amérique d’Al Gore surfe sur une mer de dollars pour tenter de changer les mentalités de sa population de pétrolomane, nous, amères loques gauloises, avons la fierté environnementale à des lieux au-dessus de nos moyens (et des faits) avec nos insuffisants bacs verts remplis par la force de notre insuffisante volonté, et, là-bas, il y a des initiatives concrètes qui donneront des résultats pratico-pratiques, et une influence sûrement culturelle.

Il est bien évident que les débats d’idées et l’urgence du réchauffement climatique ne se sont pas arrêtés comme ici à savoir si oui ou non nous serions responsables. C’est stérile au possible et la simple logique est de couper court au plus vite, point à la ligne : si des gens tuent des chatons en les enfermant dans une boîte au bout d’un tuyau d’échappement, il serait complètement stupide de faire abstraction du fait que la Terre est la grande boîte dans laquelle nous sommes enfermés, encore pour longtemps.

Et on revient encore au débat à savoir comment arriveront les changements de société : par la coercition étatique ou par les pressions de la population? Par exemple, il semble que ce mouvement européen a eu comme point de départ un appel d’offres de Poste de France (entreprise d’État), qui veut changer sa flotte de véhicules, ce « qui pourraient (sic) ouvrir la voie à un éventuel réseau de recharges routières », et qui permettrait alors l’utilisation citoyenne, et surtout la commercialisation, des voitures électriques, puisqu’à ce point-là, tout un chacun aurait l’assurance de pouvoir se procurer de l’énergie au besoin pour circuler sur les routes. Doutons fort que cette initiative ait pu venir d’une entreprise privée…

Et au niveau québécois, encore de l’immobilisme. Pourtant, nous avons de l’expertise et une technologie à point : le moteur de la CLEANOVA®, voiture électrique présentée aux Français, a été développé par TM4 (actuel membre d’Hydro-Québec, et qui, auparavant, « a permis à Hydro-Québec de développer le moteur-roue du chercheur Pierre Couture »). Et de l’électricité, nous en avons aussi beaucoup, il ne faut pas l’oublier. Alors, pourquoi le Québec n’est-il pas déjà en voie de se convertir totalement à la voiture électrique? Le titre de ce billet illustre bien mon avis sur cette question.

Et on pourrait même se demander si les succès actuels de l’industrie pétrolière canadienne ne nous mettront pas (ou ne nous mettent pas déjà) de bâtons dans les moteurs-roues…

Un peu de météo

Avant hier soir en m’en allant vers le travail j’ai vécu une aventure météorologique assez traumatisante…

Je marchais sur la Mont-Royal et la température douce me caressait à un point agréable que j’avais presque envie de défermeturéclairiser mon manteau. Soudain, d’un coup, l’air a changé de consistance vers le bas de quelques degrés, mes dents ont claqué, le vent s’est levé, la neige a neigé, et mon cou s’est contracté.

De mémoire d’homme, je ne me souviens pas avoir vécu ça, du moins aussi intensément. Je me suis senti au milieu d’une bagarre gagnée par l’hiver contre le printemps avec l’aide de son souffle fulguro-vent!

Avec la fluide image d’un premier avril voilà environ trente ans où je me promenais en culotte courte, il est clairement facile pour moi de rager contre l’hiver en ce moment,  même si le zéro absolu n’est pas bien loin et le soleil présent. Ce n’est jamais assez! Mais le comble de la rage, je le laisse à mon ami Sylvain Marcoux (celui qui a influencé ce présent billet).

Si j’avais à relier les caprices actuels de Dame Nature avec notre présence sur cette Terre, je me dis qu’elle est hystérique la Dame! Et ça fait pas mal d’années que nous payons pour nous être laissé trainer comme des ados en mal de liberté… (En passant, l’ami Lutopium a changé de niche, allez lui dire un petit bonjour!)

Bah! De toute façon, la chaleur finira bien par nous taper sur les nerfs comme à chaque année, tout caractériel que nous sommes!

Paradoxal

neoliberal-yin-yang.jpg

Vous penserez, et avec raison, que Stéphane Gendron est ma tête de turc préféré depuis quelque temps, mais j’aimerais ajouter que ce n’est pas gratuit. Pour le prouver, je vais ajouter ici un commentaire qu’il a laissé ce matin sur le blogue de mon ami Averlok, à la suite d’un billet concernant l’interdiction des sacs de plastique :

Bonjour et merci d’avoir porté une réaction dans le Journal de Québec à l’éditorial de J Jacques Samson, et merci aussi pour votre support à cette mesure. La mise en oeuvre se déroule très bien, et je vous dirais que nous avons près d’une quarantaine de municipalités qui ont demandé une copie de notre règlement. L’adopteront-ils ? C’est une histoire à suivre. Ici, nous accélérons notre Plan et introduisons au cours des prochaines semaines le compostage pour les restos. L’Éco-Centre sera inauguré en Février, et notre presse à papier/carton/vêtement sera fonctionnelle sous peu. Notre objectif au 1er janvier 2009: collecte des déchets aux deux semianes, (sic) recyclage aux semaines, et si tout va bien, nous aurons réduit au minimum l’enfouissement d’ic (sic) mon départ de la Mairie en novembre 2009 en deçà de 350 tonnes (mon objectif). Au laisir, (sic) Stéphane Gendron, Maire de Huntingdon

La signature-hyperlien (live) mène vers un compte Blogger inaccessible, mais je ne vois pas pourquoi quelqu’un s’amuserait à usurper son identité, surtout quand le commentaire est positif et ne nuirait en rien à ce qu’il lui reste de réputation.

Donc, pas de gratuité de ma part, juste des questionnements. Pourquoi d’un côté des considérations écologiques qui vont au-delà de ce que nos propres gouvernements sont capables de faire, et de l’autre un côté « full ado » qui veut vivre dans l’tapis sans se soucier de donner ou non le bon exemple?

Question de fabuler un peu, incarne-t-il une version néolibérale du yin et du yang?

(Et une petite image en extra pour les filles… 😉 )

Ma plogue du jour

Je viens de lire un très bon texte de ND qui explique à merveille « être écolo ». Je vous le conseille fortement, car il elle dédramatise les changements d’habitudes que nous devons collectivement prendre afin d’amoindrir notre trace sur cette Terre.

L’inlandsis, l’environnement, la pauvreté


Selon l’Agence France-Presse, et paru à l’instant sur cyberpresse, « L’inlandsis au Groenland, unique calotte glaciaire de l’hémisphère nord, se rétrécit beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient les chercheurs, selon de nouveaux résultats de recherches du Centre spatial du Danemark (DTU), publiés jeudi. »

C’est une nouvelle qui ne me surprend pas beaucoup, je dois l’avouer. Plus les gouvernements et les populations perdent de temps à se faire convaincre du changement climatique, plus ces changements se développent rapidement. Même si ces changements n’étaient pas dus en majorité à cause de nous au bout du compte, c’est quand même assez bizarre que cela se passe alors que la démographie de l’humanité a explosé et que les économies mondiales font de même. Quelle drôle de coïncidence!

Dans le même ordre d’idée, mon ami Jimmy St-Gelais a publié un texte qui met en relation la pauvreté et l’environnement. Ce qu’il explique, c’est que ça demande beaucoup de moyens pour être vert :

Par exemple, afin de réduire les émissions de CO2 ainsi que préserver la biosphère, il faudrait généraliser les voitures hybrides, les maisons écosensibles, les jardins personnels, les équipements de compost et les sources d’énergies peu polluantes. Cependant, le fait est que toutes ces alternatives sont coûteuses pour le travailleur moyen et sont peu réalisables dans le concret avec ses moyens monétaires limités.

C’est tout sauf simple…

Et n’oubliez pas le Blog Action Day le 15 octobre dont le thème est bien sûr l’environnement.

Ajout (16h25) :

Un bon texte connexe (et très mystérieux…) de mon ami Eric Bondo.

Un raccourci parmi tant d’autres…

Avant de partir en vacance, je suis tombé sur le blogue de Stéphane Laporte où il discute de la souveraineté, étant donné la fête de la déclaration « Vive le Québec libre! » du général de Gaule. Voilà, entre autres, à mon sens, un bel exemple de raccourci assez facile :

Autant dans les années 70, il était impossible d’être jeune, sans écouter du Harmonium et sans être indépendantiste. Autant en 2007, les jeunes sont ailleurs. Ils écoutent Arcade Fire et préfèrent sauver la Terre que la langue. Vive la Planète libre est leur nouveau slogan. Sans la volonté des jeunes, l’indépendance du Québec ne se fera jamais.

Sans la volonté des jeunes, l’indépendance du Québec ne se fera jamais.

Je suis très d’accord avec la dernière phrase de cette citation, mais dans un sens inclusif. La société n’est pas que jeune… Et encore, l’intérêt des jeunes québécois pour la musique anglo-saxonne n’a pas commencé avec la sortie du premier Arcade Fire, quand même!

Le blogueur semble aussi croire que la sauvegarde de la Terre équivaudrait à délaisser la cause indépendantiste, mais pourquoi? Pourtant, ça ne se contredit pas du tout! Même que moi je crois qu’un Québec souverain pourrait donner l’exemple d’une société plus juste socialement et plus respectueuse de l’environnement. Nous ne serions pas capables de le faire sans le Canada? Ça serait plutôt le contraire, car en ce moment notre pays officiel fait piètre figure.

Alors, pour faire un constat des plus généralistes, ça serait même très logique de s’en occuper à notre façon! Mais je gage que la belle conscience écologique des Québécois ne pourrait faire abstraction des beaux profits des sables bitumineux qui feront que le Canada pourrait devenir, selon certains calculs, le pays le plus riche sur la planète. Mais à quel prix?

N’y a-t-il pas ici un beau gros paradoxe?

La Marche du Jour de la Terre


Il n’a pas fait très beau aujourd’hui (ou plutôt hier, il se fait tard) sur la rue Mont-Royal pendant la marche pour le Jour de la Terre. Et cela n’est pas un commentaire imagé pour dire mon négativisme par rapport à la question environnementale. Au contraire, j’étais bien content de me retrouver en compagnie d’un si grand nombre de gens réunis pour démontrer clairement leur attachement à cette question, que je ne peux pas qualifier de rien de moins qu’essentielle. Et, ça m’a fait du bien physiquement, je n’étais pas assis derrière ce clavier, je m’étais chaussé de mon opinion, à défaut de la crier par mon clavier. Je la transpirais vers l’ouest, le Mont-Royal, regardant les résidents du Plateau qui vaquaient à leurs occupations, à contre-courant, vers l’est. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écrire cette énormité même si je sais que j’aurais pu décider de rester chez moi, faire autre chose de ma journée. L’égo a parfois cette tendance à actualiser; par chance, le recul est modérateur.

À un moment donné, comme ça, coin St-Laurent, j’ai demandé à mon vieil ami combien il y avait de gens d’après lui et il m’a répondu 10 000. Il a de l’expérience pour juger objectivement de la quantité de gens dans une foule et je l’ai cru sur parole. J’abondais dans son sens. Et on se met à parler d’un autre de mes amis impliqué en politique qui me disait souvent que les médias donnaient toujours des évaluations à la baisse de ces marches. Et que c’est assez évident que leur objectif par cela est d’amoindrir le poids média de ces événements gauchistes avec ce moyen subtil.

J’arrive chez moi avant l’heure du souper et je vais faire un tour sur cyberpresse pour voir s’ils parlent de la marche. Effectivement, il y a un petit article. Pour le nombre de personnes, d’après eux c’est : des « milliers de personnes ». Ouin, assez vague ça… Dites-moi si je me trompe, mais des « milliers de personnes » ça ressemble plus à 5 000 qu’à 10 000. Et, par malchance, j’ai manqué le début du Téléjournal pour entendre leur avis là-dessus. Il a fallu que j’attende l’édition tardive pour que Céline Galipeau dise le chiffre magique : 10 000!

Et là je viens de voir que l’article sur cyberpresse a été un peu plus étoffé, mais ça reste toujours des « milliers de personnes ». Et en plus, c’est la première phrase : c’est assez frappant, admettons-le. Je trouve ça louche même si le journaliste, Patrice Bergeron, est de la Presse Canadienne — je me devais de le dire même si ça détruit partiellement ma thèse… (En tout cas la rend plus vague – je ne suis nullement au courant des rapports entre La Presse et la Presse Canadienne : ce qu’on peut voir, c’est qu’il y a un lien nominal évident, hé hé!) Et je ne pousserai pas l’enquête plus loin que de chercher sur le site de la Presse Canadienne pour voir si l’article est identique : j’ai vérifié, mais je ne l’ai pas retrouvé. J’ai quand même remarqué que la Presse Canadienne est une « agence de presse indépendante ». Ça me rassure un peu…

Je continue quand même de penser que la rigueur journalistique demanderait une information claire, précise et surtout disponible : c’est assez facile d’évaluer des foules et je crois que cette omission est problématique si on considère que les choix de diffusion des médias ont un poids énorme. Même si pour ce cas-ci c’est peut-être un hasard, la question se pose. Et très sérieusement. On ne peut pas laisser les médias tricoter avec l’information pour leurs intérêts mercantiles. Les répercussions du sensationnalisme se font déjà sentir par un ramollissement de l’intérêt des gens pour les questions de fond. Les médias traditionnels sont comme un miroir à peine déformant.

Par donner un exemple en rapport avec la couverture médiatique des dernières élections, cet ami travaillait pour la campagne du PQ, et il m’a expliqué pourquoi, d’après lui, Boisclair (que je continue de ne pas croire à sa place dans cette place de chef) a été battu aux élections grâce aux médias. Après avoir fait un point de presse de plus d’une heure sur les idées du PQ au sujet de l’environnement, devinez ce que les journalistes lui demandaient? C’est tellement évident que je vais répondre par ce qui apparaissait au journal télévisé : un cinq secondes sur une réponse de sa part à propos de son homosexualité… Je repense aussi à une des seules fois où j’ai vu Amir Khadir au Téléjournal : après un petit bout de discours de deux secondes qui se passait à l’extérieur, on le voit en train de patiner presque sur la bottine pendant trois trop longues secondes — j’en ai eu le coeur brisé, car ça détonnait beaucoup de l’impression qu’il m’avait donné à Tout le monde en parle, quelques jours avant. Même les autres partis ont eu une couverture assez ridicule, basée sur des futilités en majorité.

On peut ben pédaler dans le vide.

Ajout (Lundi, 12h52) :

Lu sur cyberpresse : « Selon les organisateurs de la marche, 25 000 personnes sont descendues dans les rues hier pour manifester leur appui à l’application du protocole de Kyoto. »

Je me demande, est-ce que les organisateurs ont gonflé l’approximation pour contrebalancer les effets langagiers pervers du genre : « Des milliers de personnes »? Force est d’admettre qu’il y a une marge entre les deux, et qui croire?

Aussi, un autre propos que j’ai trouvé assez discutable dans ce dernier article : « Les rares pancartes brandies par les marcheurs reprenaient presque toutes des slogans dénonçant les politiques fédérales en matière d’environnement ». Je me demande si de mettre l’accent sur l’adjectif « rare », encore en début de texte, n’est pas un choix négatif et éditorial, considérant que cela pourrait diriger l’opinion des lecteurs en amoindrissant la « présence » organisée des regroupements politiques, communautaires et environnementaux. J’avoue que la photo qui accompagne l’article donne raison à la journaliste Violaine Ballivy, mais elle montre un point de vue partiel de la marche. Moi j’étais dans la dernière portion des manifestants et le nombre de pancartes était impressionnant étant donné que les groupes semblaient attendre la fin de l’arrivée des gens au parc Lafontaine pour partir…

Certains me diront que je tique sur des détails, mais je ne crois pas me tromper en disant qu’il n’y a rien de gratuit, surtout à La Presse.

Ajout (Lundi, 18h15) :

Je viens de voir que le Journal de Montréal titrait à la une qu’il y avait 10 000 personnes. C’est drôle de voir comment l’information est traitée différemment dans ces quotidiens…


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