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Telle est la question

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josee-verner-niaiseuse

Juste à côté de moi, j’ai un dépliant reçu par la poste où on voit le slogan « DEBOUT! pour les femmes », provenant du Bloc Québécois. À l’intérieur, on peut y lire :

STEPHEN HARPER AGIT AVEC MÉPRIS À L’ÉGARD DES QUESTIONS QUI TOUCHENT DIRECTEMENT LES FEMMES

Pour les Québécoises et les Québécois, il est inacceptable que le gouvernement conservateur s’entête et maintienne

• les coupes aux organismes qui font la défense des droits des femmes;

• la fin du programme de rattrapage salarial qui vise à accorder un salaire égal pour un travail équivalent

Pourtant, d’un autre côté, on s’égosille à faire ressortir, par la bande, que le Bloc aurait un parti-pris contre les femmes. Je m’explique.

Alors que le député conservateur « Steven Blaney semonce le député bloquiste Louis Plamondon de présenter ses excuses à la ministre Josée Verner pour avoir attaqué son intégrité de femme et de parlementaire » en la traitant de niaiseuse et d’ignorante, le blogueur David Chrétien relève bien par hasard (!) que Gilles Duceppe avait fait de même l’année dernière…

C’est de la basse tactique. Est-ce que de traiter de niaiseux et d’ignorant un député de genre masculin attaque l’intégrité d’homme? Le demander c’est y répondre.

Ridicule.

Mais le pire c’est que Josée Verner est vraiment trop niaiseuse et ignorante pour se rendre compte que celui qui la défend la rabaisse en vérité. Qu’est-ce que le fait qu’elle soit une femme a à faire avec le fait qu’elle soit parlementaire, quand le but égalitaire est justement de faire fi du genre?

L’épouvantail de viande

Jana Sterbak, Vanitas, robe de chair pour albinos anorexique, 1987, robe en viande de boeuf.

Jana Sterbak, Vanitas, robe de chair pour albinos anorexique, 1987, robe en viande de boeuf.

À la suite d’un billet paru sur 10putes, au sujet de la position anti-artiste de Christian Rioux et de tous les puritains culturels de ce monde, un petit débat à couteaux qui volent bas a fait rage. Quand le rigolo droitiste (qui se réclame du centre, rien de moins!) a sorti de sa manche l’histoire de la robe de viande de l’artiste Jana Sterbak pour appuyer son dénigrement, je me suis replongé dans cette saga qui avait fait les manchettes en 1991.

Topo (via les archives de Radio-Canada) :

L’exposition Corps à corps de l’artiste contemporaine montréalaise Jana Sterbak n’a pas plu à tout le monde. Une des pièces présentées au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa était une robe faite de plusieurs kilos de viande se décomposant au fil des jours. Cette unique pièce, baptisée Vanitas, fit parler plus d’elle que l’exposition dans son ensemble.

Plusieurs, dont le député conservateur Fernand Jourdenais, ont été offusqués et l’ont fait savoir. Leur principal argument étant que le financement de l’œuvre sortait des poches des contribuables.

Ce n’est pas la première fois que l’on invoque l’argent des contribuables pour tenter de faire interdire une œuvre ou une exposition. En 1989, ce même Musée des beaux-arts du Canada acquiert un tableau de l’artiste Barnett Newman. Dans ce cas, ce n’est pas tant l’œuvre elle-même que ses détracteurs contestent, mais les 1,8 millions de dollars que dépense le musée pour l’acquérir.

C’est quand même drôle comment l’histoire semble se répéter. Le conservatisme aime bien se faire la main sur les artistes quand il en a l’occasion. Leitmotiv redondant. Quand il n’a pas de scandale sous la main, il le crée de toutes pièces.

Ce que ça démontre le plus, c’est la triste incapacité de voguer au-delà du premier degré. Quand un scandale peut se matérialiser dans ce premier degré, ce dénominateur commun, ce sel consensuel, le jugement binaire peut se mettre en branle. Et les perpétuels entartistes sans tarte ni crème qui remettent en question le réel deviennent des punchin’  bags, et les yeux du bon peuple s’éclairent de rouge, la poussière et la crasse se colle par la moiteur à leur peau, des piques et des fourches en guise d’argument.

L’argent des contribuables ne peut pas servir à financer les rebelles, seulement les guerriers…

Du Viagra pour notre démocratie?

Ce billet vient de paraître parallèlement sur le blogue « Les 7 du Québec ». Les commentaires seront ici fermés, alors si vous désirez en laisser un ou bien les lire, suivre l’hyperlien précédent.

Après la défaite à ces dernières élections de Michael Fortier, l’ancien ministre conservateur non élu représentant Montréal, je ne cesse de me dire que cela devrait servir de leçon aux politiciens qui tiennent le système parlementaire en otage. Oui, je sais que le terme « otage » grafigne peut-être un peu fort, mais comment décrire autrement ce statu quo qui fait en sorte de nous exposer à répétition à des gouvernements logiquement illégitimes?

Comme l’expose bien Josée Legault du Voir :

Le PC reste au pouvoir grâce à seulement 37 % des voix, alors que 63 % des Canadiens ont tourné le dos à la vision néo-conservatrice de Stephen Harper. […] Résultat, compte tenu du taux de participation, le soutien réel au PC n’est que de 21%, et ce, même si le PC a augmenté son nombre de députés. Constatation incontournable: la démocratie canadienne sort de cette élection avec un méchant œil au beurre noir.

Et d’un autre côté, on a entendu un peu partout que Michael Fortier a fait du bon travail pour Montréal. Ce qui cloche, c’est que les électeurs de Vaudreuil-Soulanges avaient à choisir aussi pour l’élection d’un parti et ils ont choisi de voter pour le Bloc, certain pour s’assurer de ne pas participer à l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire. Et c’était bien là l’enjeu principal de cette élection.

Alors, il n’est pas absurde de penser que tout autre système de scrutin aurait moins nui à cet ancien sénateur que notre système de scrutin majoritaire uninominal. Ce système qui laisse de plus en plus en plan aux yeux des électeurs les compétences des individus sur le terrain, pour ne se concentrer que sur l’importance et la prestance du chef, médecine à laquelle Stéphane Dion a goûté bien amèrement.

Je souhaite donc qu’un des partis de l’opposition mette sur la table un projet de modification du système de scrutin et que les autres partis s’y joignent. Un peu de nouveauté ne ferait pas de tort à notre démocratie qui s’amollit…

(Photo : dragonsteelmods)

Vote blanc ou vote utile?

J’aimerais continuer ici la discussion sur l’abstention et le vote stratégique.

Si je croyais que l’abstention était le meilleur moyen de contrer Harper et tout le système en place, je militerais absolument dans ce sens. Mais c’est encore trop un avis élitiste qui ne prend pas en considération la réalité électorale populaire actuelle. Alors, ce n’est surtout pas de ma part un désaveu des idéaux expliqués plus tôt par les commentateurs à la suite des billets précédents, mais bien une tentative d’en décortiquer l’inutilité, dans son sens le plus neutre. Surtout pas d’insulte ici.

Donc, si je puis m’exprimer ainsi, je considère qu’un refus de voter, ou stratégiquement, selon ses valeurs (en ne considérant pas ceux qui veulent de Harper) est individualiste. Je sais que cela choquera sûrement les gens plus socialistes, collectivistes dans l’âme, et que cela ravira peut-être les autres (c’est moi que cela choquera), mais il est naïf de penser qu’une majorité de gens vont donner un signal clair le 14 octobre prochain en ne votant pour aucun candidat.

Et voter selon ses convictions? Dans le contexte actuel, c’est aussi individualiste, puisque voter pour un autre parti que le compétiteur le plus apte à battre Harper est un vote perdu.

Certains penseront, comme les gens du Parti Vert, que chaque vote leur permet d’exister plus amplement. Je suis d’accord. C’est un dilemme avec lequel je ne voudrais pas découdre… Mais je me dis que si les Conservateurs passent majoritaire, qu’est-ce qui arrivera avec le dossier environnemental? Et il ne semble pas — enfin, je crois — que le Parti Vert puisse être en mesure de faire élire un député actuellement.

Je comprends tout à fait qu’il serait absurde de voir un parti politique militer pour un autre qui est dans la course, alors il ne reste qu’aux citoyens à s’organiser pour voter dans le sens qu’il faut pour minimiser les gains conservateurs.

Et je vous avertis, je risque d’être redondant dans le mois qui va suivre… Sur ce, je retourne à la rédaction de l’article à ce sujet que j’aimerais bien voir publié dans les journaux.

(Montage : Inkognitho – Allez lui rendre une petite visite, le titre de son montage vaut vraiment le détour!)

Ajout : Un bon texte à lire, connexe à cette réflexion, du Blogue de la République. Je vous le conseille fortement.

Petit test partisan

Avec la campagne électorale qui débute, d’entrée de jeu, je vais vous étaler ma bien mince logique partisane, et cela sera en même temps un test à l’attention dÉlections Canada, question de voir jusqu’où ma liberté d’expression peut aller. À ce dernier sujet, lire l’excellent article de Bruno Guglielminetti sur le site du journal Le Devoir qui se titre : Internet comme outil de campagne.

Je suis d’accord avec lui qu’internet est sous-estimé et sous-utilisé en campagne. Ce n’est pas cette année qu’on engagera des blogueurs pour animer les débats qu’elle suscite… Pourtant, il y a déjà la blogueuse du PQ qui officine depuis un bout dans la sphère (bien que le dernier billet date du 14 juin sur son blogue…), cela aurait déjà dû donner de bonnes idées aux autres partis. Enfin. (Ajout : Je dois me rétracter un peu ici puisque le Bloc a son blogue, que signe Gilles Duceppe, et je l’ai découvert puisque j’ai reçu des visites d’eux : ils m’ont inclus dans leur blogoliste. Merci! Alors, tant qu’à être dans la partisannerie, je ne me gêne pas pour en parler! Reste à voir comment cette expérience se poursuivra, et je leur souhaites bien sûr le plus grand succès!)

Pour revenir à la partie partisane, je déclare que mon désir le plus cher est de voir au pire se répéter le dernier résultat : un gouvernement minoritaire conserve-à-terre. Et je répète, au pire du pire. Aussi, sans que cela m’influence outre mesure, j’ai quand même bien aimé l’avis de l’acolyte Mistral qui libelle :

À tout prendre, je préférerais pas de gouvernement du tout, mais s’il en faut un absolument, aussi bien qu’il soit minoritaire Conservateur et impuissant avec un Césarion en proue que majoritaire Libéral avec un impuissant au top et une légion de crosseurs revanchards derrière.

C’est un avis qui se défend, foi de précautionneux, mais je figure qu’une minoritaire tiendrait bien aussi par les couilles notre ami Stéphane (et ses congénères) pour le faire chanter en fausset, s’il y avait lieu. Mais quand même, qui voudrait à la tête d’un pays d’un homme qui n’est même pas capable d’aplomb alors qu’il a les bras en l’air pour démontrer son enthousiasme à la suite d’un discours?

Je vous le disais que je serai simplet, alors la petite case que je noircirai sera celle du député bloquiste de mon comté, pour que mon vote soit une épine dans le pied du Canada. Rien de trop compliqué.

(Photo : sashamd)

L’arme de la reine-nègre sous le regard des larmes

Avec toute la polémique entourant l’utilisation du terme « reine-nègre » par Victor-Lévy Beaulieu et de la réaction abusive envers la liberté d’expression du député libéral Emmanuel Dubourg, il ressort qu’il n’est pas bon de mêler les sentiments et la politique. Des deux côtés, le sentimentalisme est à fleur de peau et on s’envoie à qui mieux mieux les pots!

VLB n’est pas dupe du pouvoir des mots et il est certain que la multiplicité de sens du terme « nègre », bien que couplé en néologisme à « reine », ne lui a pas échappé, oh! que non! L’insulte se trouvait donc au moins sous-jacente comme une bombe à retardement, sinon évidente comme une main toujours prête à gifler. En somme, un beau coup calculé, puisqu’il est toujours possible d’arguer, avec un coup de poing sonore sur la table de concertation, que le sens rejoint seulement et seulement celui du « roi nègre », lié au colonialisme…

Qui me dira sans rire que cette missive assassine à double tranchant n’est pas l’art de se laisser émouvoir par l’adversité? Il n’y a que de l’épanchement débordant pour donner un résultat aussi bien rempli d’ambiguïté, propice à provoquer la colère chez les autres, ces autres malins qui ont assurément accompagné les pensées de l’écrivain alors qu’il traficotait sa bombe incendiaire. Tout ça pour dire que ce concept de reine-nègre n’est pas le fruit du hasard, mais bien plutôt le fruit de la fatalité, résultat d’au moins une douce tristesse devant la personne de Michaëlle Jean, symbole amer.

Qu’on rabaisse ce symbole à de l’utilitarisme pur et à la charge émotive qui sous-tend toujours la question de la race, ou plus clairement du racisme, c’est ce qui blesse à mort le député Emmanuel Dubourg : sentimentalisme encore… Mais bien plus alors qu’il franchit le pont qui le mène jusqu’à la censure en pleurant! Comment y glisser sans le lubrifiant des larmes?

Alors là, la faute de l’écrivain s’amincit à la mesure de la démesure du député. Le monument de la liberté d’expression est bien plus important que la statuette à l’effigie de la gouverneure générale : il faut le répéter comme si c’était le dernier leitmotiv disponible et possible. Je comprends les blessures de monsieur Dubourg, mais cette compréhension ne commande pas la validité d’un retour en enfance où le père de l’un serait plus fort que l’autre, le père étant ici, pour ce dernier, évidemment le pouvoir législatif de l’État.

En espérant que lorsque la source de ses larmes se sera tarie, il reprendra à nouveau les armes pour défendre la liberté d’expression. L’humain est un être d’humeur, et un politicien se devrait toujours d’être humble par rapport à sa propre humanité.

(Photo : iya_from_cowork)

Votez pour ce texte sur Cent Papiers!

Ajout :

Par là c’est l’avis de mon ami, à moitié noir de surcroît… pour avoir un autre point de vue que l’habituelle rengaine des noirs médiatisés. Ajout du Jeudi : Et il en remet une couche!


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