Il n’est jamais trop tard pour bien (ou mal) faire. Stéphane Gendron vient ce matin de répondre à un ancien billet à son sujet et j’aimerais partager son commentaire avec vous et lui répondre ici, question d’utiliser à bon escient le concept antéchronologique du blogue (au sujet du terme « blogue », remarquez que Monsieur Gendron, à l’instar de plusieurs encore, utilise l’orthographe anglaise originale « Blog ». Je voudrais seulement lui souligner que les Québécois ont inventé cette nouvelle orthographe à la française, comme beaucoup d’autres actualisations de mots, et qu’il faudrait bien en être fier et les utiliser, a contrario des Français qui n’ont cesse d’angliciser leur langage, comme l’idiote et laide expression « weekend »… Eh! oui, je sais que le terme « blog » trône en haut à gauche de mon blogue, mais je ne peux pas le changer, du moins je ne sais pas comment). Donc, voilà, après cette longue parenthèse, son commentaire, et ensuite ma réponse :
J’ai toujours été fasciné par deux genres de personnes : ceux et celles qui me détestent : comme vous sur ce Blog, et ceux et celles qui m’admirent. Je n’arrive pas à comprendre ces deux extrêmes. Je suis comme je suis et je ne m’analyse pas. Vous, contrairement à ma pauvre personne, avez une idée qui est complètement aux antipodes de ce que je suis. Pour la gomme du Plateau, je passe pour un mal lêché mais jamais personne d’entres vous ne s’est donné la peine de voir de vos yeux les réalisations que l’on a fait – pour le monde ouvrier – ici à Huntingdon. Vous crachez sur nos efforts, et vos ridiculisez mon passage ici et là – mais vous n’avez pas pris la peine de m’écrire ou de communiquer avec moi. Bon, je respecte votre analyse en superficie. Au fond vous devez penser que je suis un gars inaccessible – comme tous ceux qui se prennent pour des vedettes. C’est trop souvent la réalité. Mais si le coeur vous en dit, venez me voir à l’Hôtel de Ville, je vous ferai le tour du proprio. Mon téléphone: (450) 264-5389. Quant à mon passage à la Commission Bouchard-Taylor et mon dégoût de la loi 101, j’ai droit à mon opinion. Je n’ai pas besoin d’une loi pour protéger ma langue. Et pour ceux et celles qui pensent que je suis un gros déguelasse de la droite, voir de l’extrême-droite, et bien j’ai une mauvaise nouvelle pour vous: mon action à Huntingdon est plutôt celle de la Gauche, et le tout a fonctionné à merveille. Acheter des usines, exproprier des terrains, supporter publiquement l’investissement privé et créer des centaines d’emplois – ce n’est pas très à droite pour un gouvernement municipal. On a risqué pour aider nos travailleurs, on a gagné.
Au plaisir et mes sincères salutations
Stéphane Gendron
Compagnon – Franc-Maçon
Monsieur Gendron,
le verbe « détester » est un trop grand verbe pour décrire ce que je pense de votre entité, qui englobe beaucoup trop de choses, tellement que cela vous dépasse. Je ne vous déteste pas, car je ne vous connais pas personnellement. Je ne doute pas que vous puissiez être une personne agréable à côtoyer, pour avoir écouté votre (dernière?) entrevue avec Jeff Fillion (au sujet de votre passage aux Francs-Tireurs), vous aviez l’air comme larrons en foire (et pas du tout à l’aise, enfin si peu, avec Patrick Lagacé…). Je peux vous dire franchement, et c’est peut-être un préjugé de ma part, mais je doute fort que je pourrais m’entendre avec Jeff Fillion puisqu’il me donne des boutons à chaque fois que je l’entends, alors j’en conclut par une induction tout humaine que je pourrais avoir un peu de difficulté à m’entendre avec vous, bien que j’ai un préjugé plus favorable à votre endroit.
« Ambiguïté » serait un terme, même s’il n’est pas également un verbe comme « détester », qui pourrait mieux décrire ce que je pense de vous. Et notez que mes critiques à votre endroit sont toujours au niveau des idées, ce qui fait que j’ai aussi le droit (et donc la liberté, et non la libarté) de trouver votre position sur la loi 101 complètement déconnectée, comme vous avez le droit d’exprimer ici, deux fois plutôt qu’une, votre opinion sur cette question. Et, encore plus, j’apprécie franchement votre ton respectueux, certains trolls devraient prendre exemple sur vous.
Pour ce qui est de vos bons coups, je ne me suis pas gêné pour les féliciter ici, et je réitère encore mes félicitations, mais cela n’efface pas automatiquement le reste, cela serait trop facile. Je vous souhaite une bonne continuation dans vos domaines de compétence et moi je vais continuer de faire mon devoir de citoyen, qui consiste à user de mon esprit critique devant ce que les personnalités publiques m’offrent dans les médias; ce blogue est un extra, question d’en offrir le résultat au plus grand nombre, comme vous le faites aussi de votre côté. Vive la blogosphère!
Vous êtes bien sûr toujours la bienvenue ici.
P.S. Je n’habites pas sur le Plateau…
L’autre St-Jean
Published juin 16, 2009 français , opinions , Québec 59 CommentsÉtiquettes : Amérique, anglaise, anglophobie, anglophones, Bang Bang, billet, bizarre, Bloodshot Bill, commentaires, courage, culture, culturelle, débat, deux, fait français, Fête, français, groupes, invité, L'autre St-Jean, Lake of Stew, Langue, L’Autre Saint-Jean : Bye Bye les anglophones…, Les Dales Hawerchuk, liste, Malajube, Marie-Pierre Arthur, menace, musique, nation, ouverture, pays, problème, programmation, province, Québécois, Scandale, singularité, Société St-Jean Baptiste, Spectacle, St-Jean, St-Jean-Baptiste, territoire, Vincent Vallières
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On enlève de la programmation d’un spectacle de la St-Jean deux groupes anglophones et ça crée un scandale. Les uns disent qu’il faut faire preuve d’ouverture, les autres disent que la St-Jean, ça se passe en français, la Société St-Jean-Baptiste pas loin derrière.
J’ai pas mal lu tous les commentaires à la suite du billet « L’Autre Saint-Jean : Bye Bye les anglophones… », paru sur Bang Bang. Le débat se passe surtout entre ceux qui voient de l’anglophobie dans la position adverse et ceux qui voient de la menace culturelle dans le fait de présenter des groupes de langue anglaise.
Je crois que le problème tient dans la prémisse. Qu’est-ce que la St-Jean devrait représenter? La fête du territoire québécois? La fête de la nation québécoise? Le fait français? Sa culture? Tant que nous ne le saurons pas clairement, il y aura ambiguïté, tout le monde voudra tirer la couverture de son bord.
Pour ma part, et c’est bien personnel — malgré le fait que je préférerais une fête de la St-Jean méritée pour avoir eu le courage de se doter d’un pays —, je crois que cette fête devrait souligner le fait français, qui est tangiblement le condensé de notre singularité en Amérique. Et le pire, si Québec était le nom d’un pays et non d’une simple province, j’aurais un tout autre avis. Là, je pencherais plus du côté territorial de la chose.
Mais en même temps, le spectacle en question s’appelle « L’autre St-Jean », ce n’est quand même pas le spectacle principal. Ça met pas mal d’eau dans mon vin. Et du vin dilué, c’est bon pour les uns, pas pour les autres…
(Photo : Melete)
Màj:
Les deux groupes anglophones seront du spectacle, finalement.
En regardant la liste des invités à ce spectacle (Malajube, Vincent Vallières, Les Dales Hawerchuk, Marie-Pierre Arthur, Lake of Stew et Bloodshot Bill), je remarque que seuls les deux groupes anglos me sont totalement inconnus (et avec mon travail, j’en connais en masse des groupes, pas le choix).
Ça me semble assez bizarre… Est-ce que quelqu’un sait s’ils sont connus du côté anglo?
Pourtant, il ne manque pas de groupes anglophones connus au Québec!