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Mais où est Jean Leloup?

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Oui, vraiment. À le voir au gala de l’ADISQ, il donnait vraiment l’impression d’être un mort-vivant (symboliquement, c’est vraiment ça, puisqu’il s’est donné la mort pour retrouver son jumeau Leclerc, question de redémarrer : mais le moteur s’est visiblement étouffé…). Et assis sur son steak dans la salle avec son gros chapeau ridicule il devait en faire suer une coup’ dans son dos.

Sans rire, dans son cas, le ridicule ne tue pas, mais il l’a fait suer au sens propre : il faut vraiment se croire au-dessus de tout pour penser qu’une épaisse peau de mouton est sans conséquence… Et sa performance, wow! je me suis rarement senti aussi agressé. Pour crier ainsi et détruire une chanson pas si mal à la base, Leloup devait bien halluciner la lune à travers le plafond du théâtre St-Denis.

Je n’ai vraiment rien contre les gens excentriques, mais faudrait bien lui shooter à celui-là un peu de sens de la mesure. Il y a coloré et vomitif. J’espère vraiment qu’il en fait trop par réflexe de défense, de survie, ce qui permet l’espoir qu’il en arrivera un jour à quelque chose comme le zen, au moins une attitude un peu plus posée. Parce que non, ça ne le diluerait pas.

Parce que là tout ce qu’il fait depuis quelque temps, c’est d’embrumer l’excellent souvenir que j’en avais, malgré et avec ses démesures.

(Photo : Daniel Desmarais)

Billet sexiste

Ne vous inquiétez pas, je ne serai pas intolérant. Mais ce billet parlera bien sûr d’intolérance en général, et plus amplement de sexisme. (Ajout : donc un billet entre autres au sujet du sexisme) J’irai même du côté de la politique, c’est pas peu dire…

Mon petit tour de la blogosphère a fait ressortir ce matin quelques billets où je crois qu’il y a disproportion et/ou analyse défaillante. Le premier, un billet de Christian Vanasse, avec lequel je suis majoritairement d’accord, pointe premièrement le sexisme anti-masculin dans la pub avec, entre autres, l’exemple suprême de la pub de Jeep, où :

Un petit couple se fait proposer par un vendeur de chars des rabais en argent ou en matériel à l’achat d’un véhicule neuf. Le vendeur propose d’abord 1000$ d’accessoires de camping d’une marque connue. La femme du couple s’imagine aussitôt en vacances dans un décor bucolique faisant une ronde avec ses enfants avec en fond sonore une petite musique téteuse. Notez en passant que l’homme est absent du décor. Le vendeur parle ensuite de 1000$ d’essence gratuite. Aussitôt, l’homme du couple s’imagine au volant de son 4X4 spinnant dans la bouette et riant comme un malade sur fond de musique rock and roll. Yeah. Évidemment, le gars est tout seul à se faire du fun en brûlant 1000 piasses de gaz.

Par contre, il ajoute dans le lot la pub de nourriture pour chat Whiskas, où le chat de la maison est représenté par un homme, ce qui je trouve est pas mal tiré par les cheveux. Je lui ai fait savoir en commentaire :

Michel Brûlé a déjà pointé cette pub sur le site « Les dents du Québec » dans la vidéo nommée « Les hommes québécois sont de parfaits imbéciles! », où il fait étalage des pubs misandres… (et où dans sa conclusion il dit que l’« ennemi » n’est pas l’homme, mais l’Anglais!). J’ai bien de la misère à voir dans cette pub du sexisme envers les hommes puisqu’il est clair que la psychologie féline est bien loin de celle du mâle humain… Je crois donc que c’était plus une question de « casting » : qui entre les hommes et les femmes aiment plus les chats en général?

Il aurait été alors assez bizarre de mettre en scène une maîtresse et une chatte, donc pas d’hommes dans la pub, oups! et encore plus un maître et une chatte : quel publicitaire stupide aurait choisi cette dernière solution?

Alors, je crois que la solution de la maîtresse et du chat représenté par un homme est la meilleure solution, celle qui risquait de froisser le moins de monde par rapport à ce concept de pub. (Pour la valeur du concept, c’est une autre question!)

Je n’aime pas les pubs qui utilisent le sexisme, mais je trouve que de classer cette pub là-dedans est un peu parano…

Un autre billet m’a fait réagir aujourd’hui, et c’est celui de Mandoline qui a pour sujet l’histoire sordide d’un père autrichien qui a séquestré sa fille pendant 24 ans et qui lui a fait 7 enfants… Elle débute son texte en lionne, et je cite :

y’ a des soirs comme celui-ci où il me plairait de broyer un homme de mes propres mains…

Ma réaction :

En lisant ce bout de phrase, je me dis que les hommes normaux ont la couenne dure…

Imagine une histoire sordide mettant en scène une femme et que tu lisais, à la suite de ça, un texte de ma plume qui contiendrait cette phrase : y’ a des soirs comme celui-ci où il me plairait de broyer une femme de mes propres mains…

Bobo dans les tripes hein?

T’inquiètes, je ne suis pas fâché, j’essaye juste de relativiser…

Cette histoire est le comble de la méchanceté et de la folie, j’en conviens, mais ce n’est pas un homme qui l’a perpétré, mais bien un monstre! Et pour moi un monstre est asexué… même si sa faute est sexuelle.

Donc, voilà pour moi quelques petites dérives possibles quand il s’agit de réagir au sexisme. Dans le premier cas, c’est d’utiliser la mauvaise grille d’analyse et dans le deuxième cas c’est de réduire un problème particulier à une généralité, ce qui n’aide pas du tout à amoindrir l’impression de « guerre des sexes » perpétuelle…

Du côté de la politique, la dérive sexiste se transforme en intolérance et en analyse partisane. L’exemple que je donne à Christian Vanasse avec Michel Brûlé et sa proposition de détournement de la haine des hommes vers la haine des « Anglais » est probant. Comme si la misandrie devenait acceptable quand il s’agissait d’un homme anglophone…

Un autre exemple de mauvaise grille d’analyse revient à David Chrétien et son dernier billet au sujet de la position de l’ADQ et du PQ par rapport à la question du français. Il utilise la proposition du PQ, pour un renforcement de la loi 101, pour critiquer la position de Maka Kotto au sujet des dernières affiches de l’ADQ. Il faudrait que ce jeune homme se réveille, puisqu’il manque un élément clé dans son analyse : le PQ n’inclut pas la question de l’immigration dans son projet tandis que l’ADQ l’a inclus dans son affiche. C’est bien ce lien implicite entre un recul du français et une augmentation de l’immigration qui était fortement discutable, et non seulement la question du français. Alors, de pointer le PQ comme étant contradictoire (ou plutôt proche idéologiquement de l’ADQ) est d’un simplisme enfantin : le lecteur moyen est capable de comprendre la différence entre un parti qui propose une loi et un autre qui alimente la peur. Voilà où mène la partisanerie : on occulte des données pour faire transparaître un argumentaire qui a un semblant de logique, ce qui n’est pas le cas après un examen approfondi. Au moins, il est clair que cela sourira seulement aux plus stupides des mariodumontistes… enfin, j’espère!

En somme, je vois dans tout cela un manque de perspectives externe à soi. Qui se dresse contre une tendance lourde pointe souvent tout ce qui peut y ressembler, même de loin. Qui se dresse violemment contre une situation particulière en vient à faire des liens inutiles pour appuyer ses dires. Qui dénonce en profite pour user d’opportunisme et relancer la balle dans un autre sens. Qui se sent attaqué cherche par tous les moyens à fabriquer des liens pour se sortir de l’impasse.

Serait-ce par hasard si difficile de se mettre dans la peau des autres, et surtout dans la tête des autres?

(Photo : granty)

Moi et l’ADISQ

Ce soir, moi et Douce regardions le dernier film de Roberto Benigni, Le Tigre et la neige, et le DVD s’est avéré défectueux, nous empêchant de terminer notre visionnement. Presque par dépit, nous avons dû nous rabattre sur le gala de l’ADISQ.

J’avoue que ça fait quand même drôle qu’un gars qui vit de la musique comme moi, depuis environ 18 ans, par son travail de dj, et qui chante et en fait sporadiquement aussi, depuis autant de temps, utilise le terme « dépit » pour décrire l’opportunité d’assister à la grand-messe de la musique pop québécoise…

À la base, de par mes goûts musicaux, l’ADISQ n’est pas très excitant pour moi en général. Et encore plus pour ce qui est de mon travail, même si je bosse dans un bar où je joue de la musique de danse, dans ce qu’il y a de plus populaire : un mélange de « classics » et de nouveautés. Et en plus, c’est un bar dans un quartier de Montréal très francophone. Pourtant, la plupart du temps, je passe rarement des chansons québécoises, encore moins des chansons québécoises et francophones. Et non pas parce que je ne peux pas…

Le problème c’est que sur papier, les artistes québécois ont une aura de succès, mais dans les faits, là où les gens vont sortir et s’amuser, il n’y a pas beaucoup de demande pour leurs chansons. Et même quand j’essaye d’en mettre, ça ne marche pas très bien (quoique du côté de la musique québécoise d’expression anglaise un peu plus). Il y a peu de rythme dansant dans le corpus radiophonique francophone québécois, et c’est dommage, puisque oui, il ne faut pas s’en cacher, la radio commerciale contribue beaucoup aux rayonnements des chansons. Et même quand ça arrive qu’une chanson québécoise un peu dansante pogne à la radio, ça ne semble pas aider tellement dans les bars.

Par exemple, je me souviens dans la période où Pierre Lapointe venait de sortir, et très fort, je passais « Deux par deux rassemblés », qui groove très bien à mon avis sur une piste de danse, mais ça faisait majoritairement un flop. Je ne comprenais pas et je ne comprends toujours pas plus aujourd’hui. Pour vous dire, à la base, pour être le plus simple possible, il n’y a eu pratiquement que Jean Leloup (pas Jean Leclerc) pour bien faire groover une piste de danse. Bon, je sais, il ne faut pas que j’oublie quelques chansons de Stephie Shock, Muzion, Loco Locass, L’Assemblée, dernièrement Numéro#, Omnikrom, et quelques autres, mais c’est une denrée rare.

Donc, si vous me comprenez bien, la frilosité du milieu québécois de la musique populaire, représenté par l’ADISQ, me déçoit énormément. Ça pourra paraître gratuit, mais je crois que le milieu pousse dans un sens, peut-être parce qu’il est mué par la peur économique, mais ce sens et son sens sont foutrement mal aiguisés. Les gagnants de la chanson de l’année, Mes Aïeux, avec « Dégénération », composée en 2003, enregistrée en 2004, et ayant été refusée pendant toutes ces années à la radio, jusqu’à la fin de 2006, en est un foutu bon exemple, puisque cette chanson sort de l’ordinaire radiophonique; Pierre Lapointe en était un très bon aussi, quand il a fait sa sortie voilà deux ans contre l’étroitesse d’esprit des radios commerciales. Mis à part de s’ouvrir encore plus à la nouveauté, je n’ai pas d’autres idées…

Mais le pire, c’est que d’un autre côté par exemple Isabelle Boulay marche à fond, alors, il est clair que de gager sur un produit de la sorte est un bon investissement pour un producteur. Et quand je dis « produit », ce n’est pas une figure de style, c’est la vérité. Je me suis fait dire voilà pas si longtemps par une connaissance (je ne me souviens plus qui, alors, prenez ça pour ce que c’est) qu’Isabelle Boulay s’est pratiquement fait imposer par sa gérance un album country, parce que c’était supposément une bonne idée marketing, que ça allait pogner… En connaissance de cause, il semble que toute l’histoire autour de ses racines country serait peut-être un peu trafiquée, ou du moins exagérée. Conséquemment, quand je l’ai vu chanter sa toune avec Michel Rivard, ça ne m’a pas trop transporté. Admettons.

J’ai même trouvé Louis-José Houde très professionnel de ne pas s’être endormi à l’écoute de cette performance… hé hé!

Ça l’air que c’est là qu’on est rendu!

Ajout (2h10) :

Mon ami Cinoche78 a pondu une analyse à (saveur politique) de la chanson « Dégénération » de Mes Aïeux. En tout cas, ça porte à réfléchir…


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